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does it terrify you, or do you feel alive ? (aleks)

 :: abandonnés
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does it terrify you, or do you feel alive ? (aleks) - Mar 25 Sep - 15:52

become the beast


we don't have to hide, do i terrify you, or do you feel alive? We are the lions in a world of lambs, we are the predators, the hunters. Become the beast, we don't have to hide.

Loin, la mort de Violetta. Disparue, la musique. Traviata qu'il ne pouvait manquer, qui l'a bouleversé, et s'est pourtant effacée. Opéra qu'il a quitté d'un pas rêveur, décidant de rentrer à pied. Et puis. Et puis, ça s'est emmêlé. Peut-être parce qu'il en a trop ressenti, du lever au tomber de rideau. Qu'à force de crépiter derrière ses côtes, de lui arracher des exclamations surprises, la soprano l'a trop ébranlé. Trop, pour le divin ronronnant en sourdine. Présence indélébile cherchant à reprendre ses droits. Il ne l'a pas senti venir, pensées égarées, pas suffisamment préparées. Suffisamment détendu pour fourrer son noeud papillon dans sa poche, faire sauter deux boutons de sa chemise - blanche, pour une fois. Ce type l'a bousculé. C'est ce qui l'a arraché à ses divagations. La gêne dans son épaule droite, sous le costume bleu nuit. Importuné. Contrarié. Il n'a jamais aimé ça, Dante, être dérangé de la sorte. Comme si on pouvait le manquer, dans la ruelle déserte. Comme si le mec ne pouvait pas le contourner. C'était intentionnel ? Il ne se serait sûrement même pas posé la question, se contentant de se retourner et de lui lâcher une remarque avant de se détourner. D'habitude. Avant. Mais là, Dante s'est arrêté.

Billes glaçantes braquées au sol. Oreilles chatouillées des gémissements. Ses doigts lissent doucement un pli de sa veste, qu'il n'avait pas vu auparavant. Peau qui écrase, comprime le tissu, répétitivement, depuis cinq bonnes minutes. Ce n'est qu'à ce moment que ça lui revient, que ça le laisse rêveur. Les mythes sont réels. C'est ce que Pandora lui a dit, approximativement, des semaines plus tôt. Il ne s'en souvient pas très bien, a éludé la question un certain temps. La faute à l'alcool ingéré lors de cette nuit à l'eden manor. Et puis, les mots de Julius. Tout ce qu'il a mis de côté, à se les imaginer complètement fous. Il songe à Asmodée. A l'envie irrépressible de marcher, encore, et encore, vers l'inferno, pour le retrouver. Cette sensation familière, comme avec Monsieur Gates. Et puis, cette garde à l'hôpital. La panique dans son service. Les infirmiers aux paumes placardées contre les paupières, les oreilles. Les suppliques. J'vois plus. J'entends rien. Et Camille. Le tout s'énumère calmement. Le coeur est tranquille, battements réguliers, lents. Première fois qu'il parvient à y réfléchir, sans émotions pour le forcer à repousser les interrogations. C'est quand le néant s'éjecte à chaque pulsation, grisaille brouillant ses nerfs, que Dante est apte à entendre, à comprendre. Il n'est plus comme avant. Il domine l'être qui existait avant que la foudre ne s'abatte sur lui. Et tout se met à changer, un peu plus encore, depuis qu'Alecia est entrée dans sa vie. Que l'hybris gronde la plupart du temps, éteignant les sourires. L'analyse est active, contemplant les connaissances acquises, tissant des liens plus ou moins logiques. Il n'est pas encore conscient de ce qu'il est. Frôle doucement les idées qui deviendront certitudes, bientôt.

Il finit par détacher sa main du vêtement, pour la glisser dans sa poche. Sept minutes, maintenant. Fine notion du temps. Sept minutes, et le battant qui ne s'affole pas. Étrange. Il le tolère moins, d'ordinaire. Il devrait commencer à suffoquer. Constats détachés de tout sentiment. Pas un seul mot ne lui échappe. Le type supplie, lorsqu'il parvient à inspirer. Une fois. Deux fois. Ses membres se tordent dans la crise de tétanie inspirée par le dieu de la peur. Pantin désarticulé que Phobos tient à sa merci. Le dieu jubile, l'homme ne bronche pas, empathie arrachée à son âme, impulsivité rythmant son sang. « Je ne sais ce qui lui arrive. » C'est ce qui se prononce de manière mécanique. Juste assez haut pour que la personne qui vient de se greffer à la ruelle l'entende.
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does it terrify you, or do you feel alive ? (aleks) - Jeu 27 Sep - 21:27

Aleks & Dante

the darkness within


Voile de la nuit envahit l’espace et arrête le temps. De noir vêtue, l’ombre s’avance dans les méandres des allées à demi éclairées d’Arcadia. Les édifices majestueuses et riches s’étendent de part et d’autres de sa silhouette longiligne sans qu’il n’y prête guère d’attention. Il a toujours vécu dans cette richesse inestimable aux yeux de certains. Argent facile qui n’a de cesse de venir au creux de ses poches sans que pour autant il ne s’en soucie. Aleksandr a cet air de Russie là où son frère sait s’armer de sourires. D’aucun disent que le jumeau ne sait pas ce qu’est le mot sourire, mais ce qu’ils ignorent c’est qu’en réalité, ce sourire, Aleks ne l’offre qu’au plus méritant ou lorsqu’il s’apprête à donner la mort, lentement. Il l’aime latente, lame s’enfonçant dans les chairs pour mieux les déchirer, hémoglobine coulant à petite dose ou à flot en venant tâcher sa peau. Beliakov ne tue pas n’importe qui, il ne vise que les cibles. Celles imposées, celles détestées. La Bratva jusqu’au bout des doigts si ce n’est qu’il tend à choisir sa propre voix au creux de cette mafia. S’il cherche à détrôner ? Nullement, pour le moment il attend en silence dans les ombres, ne peut que se fier à cette famille toujours connue même si elle n’en est pas vraiment une. Hormis Aksel, nul doute que tous les autres pourraient le tuer sans reddition à la moindre bavure. De cela, le brun en est pleinement conscient et ne saurait en avoir ne serait-ce qu’une once de doute ou d’hésitation.

Bientôt les ombres dansent, plus nombreuses, effleurent à peine sa carcasse obscure au long manteau et aux gants enfilés. L’on ne sait jamais sur qui l’on pourrait tomber. Il erre sans réel but, juste la vague à l’âme et les souvenirs encore étranges à l’étroit dans l’esprit. Eden Manor. La perte de contrôle qui s’en suit, l’ours qui libère sa puissance et sa grande gueule. L’homme qui finit alors nu au beau milieu d’une salle de bal déserte, avec pour seuls cadavres les différents plateaux de petits fours. Aleksandr n’a pas compris, mais la puissance s’emparant de son âme, il l’a sentie. Vélès n’apprécie guère, la contrariété s’est insufflée au creux de son estomac à peine les petits fours digérés ce soir-là sans savoir dans quoi il en retourne. Une affaire de malice, pour sûr, mais de quel genre ? Les silhouettes disparaissent, rentrent chez elle dans un tonnerre de moteurs vrombissant. Rares sont ceux qui se perdent dans les méandres de la ville à cette heure avancée. Arcadia, même en terrain neutre est tout sauf présentable aux yeux du monde. Il serait sans doute trop dangereux pour ces riches passants d’oser user leurs chaussures jusqu’à leurs éminents palaces. Un ricanement fin et léger finit par s’échapper de ses lèvres, aussi surprenant qu’incontrôlé à cause de ses pensées vagabondes. Lui-même ne saurait dire ce qu’il est supposé chercher. Une âme à torturer ? Un coup monté ? Non. Il ne sait pas ce qu’il cherche, mais lorsque les rues deviennent un peu plus désertes et que les gémissements étouffés lui parviennent, le vicieux ne peut s’empêcher de tendre l’oreille. C’est un gémissement de douleur. Ca souffre et ça craint quelque chose un peu plus loin.

D’un courant d’air il ne reste plus rien que le vide car déjà il bifurque à la manière d’un chat dans la ruelle concernée. Il ose l’approche sans se cacher, arrivant à l’angle et observant l’âme égarée presque recroquevillée sur elle-même et tétanisée. L’homme tente bien d’articuler mais ce ne sont qu’un amas de sons étranglés qui, de là où est Aleks, ne veulent strictement rien dire. L’autre en revanche se tient debout, impassible et droit, comme si rien ne le touche. Il n’y a que l’indifférence ou l’intrigue. Pourquoi l’humain ne se relève-t-il pas, l’autre ne le touche même pas. Je ne sais ce qui lui arrive. La sincérité émane de la voix même si Beliakov ne peut en être certain, il le sent c’est tout et se sait dorénavant découvert. Cela tombe bien pour le torpedo qui, pour une fois, ne cherchait pas à se faire invisible. Ce n’est pas lui le prédateur du soir. Il n’est qu’un spectateur sournois dont la curiosité est piquée au vif, sinuant tel un serpent au creux de ses veines. Un serpent, de ses lectures sur le dieu dont il est la récurrence, Aleks sait que l’animal est particulièrement apprécié. Ironie du sort lorsqu’il sait que son jumeau ne les supporte pas, véritable peur panique qui le crispe, ou pourrait le crisper aussi fort que celui qu’il observe alors de ses obsidiennes. « Ne crains-tu pas qu’il ne fasse une crise cardiaque ? » qu’il murmure à peine d’une voix doucereuse, envie de sang se faisant plus grande à mesure qu’il lit la peur sur les traits de l’homme. L’autre en est la cause, c’est une évidence mais… Par quel biais ? Comment ? « Il serait dommage qu’il ne s’effondre trop vite… ». Terriblement dommage que l’humain ne tombe comme une mouche, blackout fermant ses yeux. Un fin sourire en coin apparaît aux lippes du torpedo alors qu’il contourne Dante pour venir se positionner à sa droite, mains gantées dans les poches de son long manteau et coiffure impeccable. « Чего вы ждете, чтобы пролить кровь ... ». Qu’attends-tu pour faire couler le sang. Des mots murmurés d’un calme olympien. Aleksandr n’est pas un héros, il est tout son opposé.  



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does it terrify you, or do you feel alive ? (aleks) - Sam 29 Sep - 19:59

become the beast


we don't have to hide, do i terrify you, or do you feel alive? We are the lions in a world of lambs, we are the predators, the hunters. Become the beast, we don't have to hide.

Il n'apprécie pas particulièrement ce moment. Ne jubile pas à la vue du pauvre bougre tâchant de se tortiller pour échapper à l'emprise invisible qu'il a sur lui. Les gémissements caressent ses tympans, sans que la satisfaction ne germe. Les yeux se révulsent, à manquer de tomber dans les limbes de l'inconscience, ramené de force par l'accalmie que Phobos dessine pour quelques instants, mais la culpabilité demeure absente. Le dieu est aux commandes, gouverne les impulsions terrifiantes qui écrasent les côtes de Dante, pour mieux disperser son souffle en murmures silencieux. Laisse-la t'emporter. Laisse-toi faire. Lèvres immobiles alors que les expirations portent le message, l'ordonnent, même. Arrête de te débattre. Le type est coriace, pourtant. Parvient à se redresser, accroché au bitume pour mieux ramper. Dante qui le toise, indifférent. Il n'ira pas loin. Il en est conscient. Personne ne va très loin, quand cette chose se répand. Hybris pétrifiant tout sentiment en son sein, rien ne semble susceptible d'interrompre la marche infernale du divin. Pas même l'intrusion dans la ruelle, à laquelle il répond d'un ton monocorde. Inexpressif, l'homme qui porte les traits du psychiatre, qui n'a pourtant rien de commun avec l'Amadori. Si ce n'est cette curiosité, piquée à vif. Inavouable, déplacée, lorsque c'est le mal qui se propage de sa volonté propre. Il est né pour guérir, Dante. Pour démêler les noeuds des esprits torturés, réassembler l'ordre des pensées. Il n'a pas été façonné pour défaire, briser. Ce qu'il fait pourtant malgré lui depuis près d'une année. Depuis que l'orage s'est annoncé. C'est au fond de son crâne qu'il contemple, impuissant, la descente qu'il entreprend. L'évidence dont il prendra conscience dès que l'empathie reviendra piquer son âme, s'extirpant des griffes acérées qui la maintiennent hors d'état d'intervenir.

« Craindre ? » Tout ce qui s'articule, dans un premier temps, un rictus aiguisant le coin de ses lèvres, prunelles se détachant un instant de l'homme pour se perdre dans la nuit. « Craindre. » Comme une remarque jugée hilarante par le dieu de la peur, esquisse d'ironie frôlant ses cordes vocales. L'inconnu précise sa pensée, et Dante demeure impassible. « Dommage, pour qui ? » L'individu passe dans son dos, échine bien droite sous le costume, l'Amadori ne prend pas la peine de se retourner. Continue à toiser l'homme épuisé à leurs pieds, qui disperse ses sanglots sur le pavé. La présence qui s'installe à sa droite finit par se préciser, lorsque d'un souffle ses lèvres articulent l'incompréhensible. Ce qui attire enfin un brin d'intérêt chez le premier arrivé, tournant la tête dans sa direction pour le contempler. Amateur de beauté, le regard ne peut que s'attarder sur les traits sculptés sous la peau lisse, l'ordre de la chevelure, le choix vestimentaire. Perfection enregistrée dans la rétine, les prunelles s'attardent une seconde ou deux de plus, avant de revenir se poser sur sa victime. La sienne. Malgré les conseils dispensés par le nouveau venu, ce qui est d'ailleurs étrange, mais pas pour la psychopathie qui l'enchaîne. « Я сейчас тебя трахну.* » C'est déclamé sur un ton distrait. Phrase surgie des tréfonds de sa mémoire. De l'époque où il était encore à l'université. Rencontrait par le fait les étudiants étrangers, jamais le dernier à organiser une soirée, à en profiter pour se perfectionner dans les langues. Il ne se souvient plus de la signification, parmi toutes les conneries apprises entre deux verres. Juste des traits fins de celui qui lui a glissé ses mots, ceux que Dante s'est employé à lui répéter. De la manière dont ça s'est terminé entre eux, nul doute que le propos n'était pas des plus innocents. Raison pour laquelle l'Amadori en vient à préciser. « C'est tout ce qui reste de mon Russe. La conversation risque de demeurer limitée si vous comptiez poursuivre dans cette langue. » Manière de lui témoigner à quel point il n'a rien compris de sa dernière allusion. « Il ne s'effondrera guère davantage. » Les mots toujours précieusement articulés. Toujours le cas, langage soigné de celui qui n'a jamais eu pour habitude de se prendre pour n'importe qui. Il n'est pas n'importe qui, l'Amadori. Et certainement pas ce soir.

Sans prévenir, il se met à se mouvoir. Pas lents traçant un cercle autour de la proie qui essaye encore et toujours de s'éloigner. Pour finir par s'accroupir à ses côtés, tirant machinalement sur son pantalon de costume pour ne pas être gêné. Et il incline la tête, Dante, le dévisage. L'emprise faiblit, il le ressent. Et si Dante n'en est pas encore aux suffocations irrépressibles suivant les ordres invisibles de Phobos, c'est que l'hybris gronde trop fort. « Tu m'as bousculé. Eh. Eh, shhh. » Mine qui détaille les yeux exorbités de l'inconnu, lui intime de cesser de pleurer de la sorte, faussement compatissant. « Tu m'as bousculé, alors que je venais de passer une bonne soirée. » Et ses doigts qui se glissent dans ses cheveux, y cueillent la sueur qui s'y est immiscée. Caressent le crâne, s'imprègnent de l'humidité. De la terreur qui est née. « Tu m'as contrarié. » Glaces dans la voix, Dante se redresse, se rappelle de la présence du troisième individu. « Le spectacle vous plaît ? » Même sous l'influence de l'hybris, certains travers ne faiblissent pas. Le besoin d'être au centre de l'attention. De satisfaire son public improvisé.

* je vais te baiser, maintenant.

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does it terrify you, or do you feel alive ? (aleks) - Dim 30 Sep - 12:13

Aleks & Dante

the darkness within


L’homme au sol rampe en gémissant, le teint pâle et une expression de terreur sur le visage. Le Torpedo ne soupçonne pas d’où cela vient, du moins il ne peut pas réellement être sûr que tout émane de l’homme au parler détaché. Les novum, les primus ont plus de mal à les sentir que leurs semblables. Il y a bien un petit truc qui les détache du commun des mortels lambdas mais jamais ils ne peuvent en être sûrs s’ils ne savent pas ce que l’orage a créé. Aleksandr fait parti de ceux-là, de ceux qui ne savent pas tout et heureusement pour la plèbe, car s’ils savaient tout le monde partirait probablement à feu et à sang dans le chaos le plus total. Vélès est la malice incarnée mais pas que, ceci dit l’on ne peut nier la présence de la sournoiserie en son sein. Beliakov demeure toutefois Beliakov et ne dispose pas encore des vertus du dieu dont il est la récurrence. Il est beaucoup plus froid, tout aussi sournois avec ses cibles à abattre, mais incroyablement détaché. Mains dans les poches de son long manteau, il s’avance, passe aux côtés de l’âme impassible qui observe le rat se tortiller à même le sol. Craindre ? qu’il répète, comme pour s’assurer des mots prononcés par le russe. Aleks retient un sourire en coin de venir étirer ses lèvres à la vision étrange que lui offre la scène. Dommage, pour qui ? La question se veut justifiée, dommage pour qui ? Pour Dante ainsi posté à ses côtés ou pour le bratvien qui garde uniquement ses mains gantées dans les poches pour éviter de sortir l’une de ses lames fétiches. L’autre à terre tente d’envoyer un regard empli de détresse à son attention mais le Beliakov ne fait que pencher délicatement la tête sur le côté sans bouger d’un centimètre. Pourquoi le ferait-il ? Il aime lire la souffrance sur les visages humains, a appris à l’aimer à force de s’entrainer depuis ses jeunes années. Fut une époque pourtant où le gamin aspirait à autre chose, détestait l’idée que son père n’apprenne à son jumeau à apprécier la chaleur de l’hémoglobine coulant entre les doigts. Il y a toujours eu cette volonté protectrice envers celui qu’il considère comme plus jeune alors qu’ils sont nés à quelques minutes à peine d’intervalle.

Les obsidiennes se détournent de la pauvre âme au sol, lui préférant celui qui le cloue ainsi plus bas que terre. Le visage se penche, murmure glissé au creux de l’oreille dans un dialecte des terres glacées de l’éminente Russie. Il ne s’attend pas à ce que l’autre comprenne avec exactitude les palabres morbides. Mais Aleksandr voudrait tellement le voir faire couleur le sang avec cet air d’indifférence qui est le sien. Le coup d’œil jeté à son encontre ne le perturbe pas et c’est à peine s’il croise le regard clair de l’Amadori, bien trop focalisé sur le geignard à leurs pieds. Я сейчас тебя трахну. Cette fois, le russe tourne la tête, observe les traits inchangés de l’inconnu en haussant un sourcil amusé. Il ne parvient pas à retenir le fameux sourire en coin qui se dessine sincèrement à ses lippes. Vraiment ? qu’il pense pour lui-même en détaillant l’allure de Dante de haut en bas et de bas en haut. Il laisse planer le silence quelques instants, analysant tranquillement l’apparence de celui présent à ses côtés. Il préfère les courbes féminines sur lesquelles il s’attarde plus que celles masculines, mais il ne peut nier que la noirceur émanant de l’Amadori est fascinante et digne de son intérêt. C'est tout ce qui reste de mon Russe. La conversation risque de demeurer limitée si vous comptiez poursuivre dans cette langue. Le sourire s’élargit, chose rare de la part du Beliakov à la réputation de glaçon. Ainsi donc les mots prononcés n’ont-ils pas été compris et tout ce que l’autre sait dire réside en une claire invitation au vice. « что вы ждете ? ». Qu’attends-tu alors ? qu’il prononce d’un énième murmure en réponse à l’invitation. Il sait que l’autre ne comprendra pas, et ça l’amuse, beaucoup sur le moment. Il aurait pu continuer sur cette voix si l’attention ne se reportait pas sur le lambda au sol. Pour le coup, Aleks l’avait presque oublié celui-là.  

Dante se met à bouger, tourne autour de l’homme comme un prédateur le ferait avec une proie agonisante de laquelle il s’amuse. Beliakov se décale d’un pas, suit l’avancée du rampant sans quitter les deux protagonistes des yeux. Toute trace de sourire a disparu et ses poings gantées se serrent au creux de ses poches d’expectative et d’envie fugace de dégainer une lame et l’entendre couiner pour une vraie raison. Le psychiatre s’accroupit, Aleks lève le menton en silence, observant ainsi la vermine de toute sa prestance et sa hauteur. Les Beliakov savent pertinemment ce qu’ils valent, eux aussi. Réelles figures d’arrogance. Tu m'as bousculé, alors que je venais de passer une bonne soirée. C’est un frisson qui parcourt subitement l’échine du torpedo face au ton et aux mots de l’Amadori. Il a ses airs que l’on prête à ceux qui tentent vaguement de rassurer leurs victimes, qui se font douceur éhontée avant le grand drame ou le grand saut. C’est le rituel de l’adrénaline qui commence à se frayer un chemin au creux des veines, tel le serpent se dressant de tout son long pour se grandir, vile bestiole qui ouvre la bouche et souffle, prêt à mordre mortellement. Tu m'as contrarié. Cette fois, les obsidiennes du russe s’étrécissent, il est comme ce fameux serpent qui s’apprête à frapper, le corps raide et parfaitement immobile. La pauvre âme victimisée fait face à deux prédateurs, son instinct de survie doit hurler à la mort dans sa cage thoracique.

Le spectacle vous plaît ? Une main s’échappe de l’une des poches, glissent dans ses cheveux savamment coiffés avec une distinction toute particulière. Le sourire revient se faire une place à la commissure de ses lèvres, billes sombres croisant celles de l’autre. « Tellement que je souhaiterais bien en voir davantage… ». Pourquoi mentir ? En silence, il ouvre un pan de son long manteau et en sort une fine lame camouflée lui seul sait où. Il l’attrape par le morceau de métal et vient gentiment tendre le manche à l’attention de Dante. « Qu’attends-tu pour faire couler le sang… Etaient mes mots précédents. ». Imperturbable, il continue de tendre l’arme à l’attention de l’autre, analysant chaque réaction du corps, le regard aussi obscur qu’un puit sans fond. « Ta contrariété a l’air si grande. » qu’il ajoute sans l’once d’un accent des pays de l’Est. Il a grandi à Arcadia, après tout. « Ne puis-je donc pas t’aider à ce qu’il t’accorde réparation de son méfait ? ». Aleksandr sentirait presque le goût cuivré du sang apparaître à ses lèvres face à l’expectative de la tournure que pourrait prendre cette nuit.    




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does it terrify you, or do you feel alive ? (aleks) - Dim 30 Sep - 21:17

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we don't have to hide, do i terrify you, or do you feel alive? We are the lions in a world of lambs, we are the predators, the hunters. Become the beast, we don't have to hide.

C'est une danse qui se mène à pas feutrés. Les contours de la scène tracés du bout de du cuir de ses chaussures cirées. Méticuleux, froideur ne laissant nulle place à l'imprévu. Déjà étrange que l'Amadori se farde de la présence du Russe. Les mèches claires s'emmêlent dans ses phalanges, doigts qui enserrent, forcent le faciès défiguré à s'exposer à la lueur des réverbères. Si ça amuse le divin, d'ainsi disperser le venin terrifiant dès que son souffle se libère, la carcasse humaine se contente de se relever. De s'intéresser à l'homme qui se tient là. Intrigué de se savoir observé, il va jusqu'à le demander. Est-ce-que ça lui plaît ? Est-ce-que ce qu'il voit le satisfait ? Les gestes de l'inconnu sont fluides. Délicats. A Dante, ça lui plaît, ça fait vibrer en lui le goût tout particulier porté à la perfection. C'est ce que préfère le psychiatre, surtout en proie à l'hybris. Les apparences impeccables. En temps normal, il prend soin de lui, indiscutablement. Et si ses goûts vestimentaires défient souvent les lois de l'entendement, c'est avec minutie qu'il sélectionne ce qu'il revêt. Il ne peut donc qu'apprécier grandement ce qu'il voit, ce qui aurait pu éveiller d'autres desseins si la situation n'était pas celle-là. L'homme a le mérite de capter son attention, à ainsi extirper la dague, sans prévenir. En voir davantage, prend un tout autre sens. Et c'est l'homme qui souhaite protester. L'effroi qui dévore l'âme du psychiatre, secrètement muselée. Le trait est lisse, impeccable. Nul frémissement pour entraver le marbre de ses lèvres tranquillement closes, des prunelles d'acier qui ne laissent rien percevoir du mal-être de l'humanité. Pas de place pour l'affect. Et les mots caressent ses oreilles. Se formulent de manière à lui en hérisser silencieusement l'échine. Première craquelure de l'hybris qui persiste depuis de trop longues minutes, là où l'être se débat. Riposte, impuissant, lorsque les pas le rapprochent lentement de l'individu. Sourcil s'arquant légèrement en passant au-dessus des jambes de celui qui l'importune, toujours au sol, ayant abandonné l'envie de s'enfuir.

Non. Un grand coup dans les côtes, coeur qui proteste. Parce que les doigts se referment sur la garde, viennent la retirer à son propriétaire. Étincelle métallique contre laquelle s'éclate le croissant de lune, reflet de la voûte nocturne éclairant les iris trop clairs de l'Amadori. « Ais-je sollicité l'aide de quiconque ? » Mots qui s'articulent, curiosité piquant les pupilles de nouveau braquées sur le Russe. Un pas qui rapproche les silhouettes, l'oeil qui détaille plus précisément ses traits. Affront fait au divin qui ne recherche aucune épaule sur laquelle s'appuyer. Aucune initiative de quiconque. Et la lame à la main se détaille, placée entre eux. « N'est-ce pas imprudent de confier son arme au premier venu ? » Il a dans le ton le théâtre dans lequel il se plaît à évoluer dans chaque scène de sa vie. Persuadé d'être au centre d'une histoire des plus romanesques, Dante n'a jamais lésiné sur les grandes formulations, les tons cérémonieux. C'est l'excitation qui fait vibrer ses cordes vocales, portant son regard une fois de plus dans celui de son acolyte du soir. « Un peu... naïf. » Et c'est le sourire carnassier qui dévoile le scintillement des canines, à mesure que l'hybris décroît. Laisse paraître quelques traits significatifs du tempérament naturel, laisse présager d'une chute à venir. « Et vous vous songez apte à m'aider ? Après une erreur aussi grossière ? » Mister Hyde des temps modernes, le psychiatre au ton de miel susurre ses mots comme s'il s'agissait de douceurs, d'une parade empreinte d'une séduction malsaine. Il en a le rythme cardiaque qui faiblit, calqué sur celui de sa victime, qui s'est mis à sérieusement ralentir. La lame qui se glisse avec langueur sur le manteau du Russe, griffe le tissu superficiellement. Phobos qui possède chaque geste, chaque impulsion. Le talent du psychiatre pour les formulations prétendument délicates, venant piquer avec précision, sans pitié. Il ne le connaît pas. Apprécie pourtant la présence. L'hybris qui se complaît à sa proximité, dans la compréhension qui se dessine dans la tension, dans ce qui ressemble à un jeu. L'homme est inconscient, sur le pavé. Plus de terreur à animer. Instant précis où Phobos lâche prise. Où l'agonie se dessine dans la poitrine de Dante, souffle éteint au moment même où le dieu n'en a plus besoin pour répandre ses murmures assassins. Le corps qui se tord, brutalement. Se plie en deux. Les genoux qui heurtent le bitume, une main placardée au coeur, la lame toujours fermement empoignée. Contre-coup d'un pouvoir qui le dépasse, la noirceur des pupilles qui se dilate vient presque engloutir la clarté des pupilles. C'est plus brutal que d'ordinaire. A rompre ses côtes dans la douleur. A manquer de le faire tomber, pour de bon, s'il ne s'accroche pas à quelque chose, maintenant.
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does it terrify you, or do you feel alive ? (aleks) - Ven 5 Oct - 21:28

Aleks & Dante

the darkness within


Le plaisir pourrait être à son paroxysme, à n’en pas douté, rien qu’à l’image d’une torture un peu plus poussée. Il est de ceux qui aiment voir le sang couler, de ces récurrences qui se nourrissent presque du mal qu’ils font. Plus la souffrance est lisible, plus les victimes s’offrent à lui et plus le divin gagne normalement en puissance. Ce sont là les plus belles offrandes que l’on peut lui faire et jamais il ne s’excuse d’enlever la vie. De la prendre et la réduire en charpie. Ainsi tel est son vice, éducation forgée dans le sang par son paternel à la froideur inégalée. Aleksandr sait d’où il vient, quel divin est son autre nom. Russie, la terre froide d’origine qu’il n’a pourtant pas connue. Beliakov ne dira pas deux fois que la situation lui plait, tout comme il ne révèlera pas qu’elle va même jusqu’à l’exciter en réalité. Il s’abstient, se contente de sortir une lame qu’il tend d’un geste souple du poignet à son interlocuteur. Le torpedo ne craint pas les représailles, prédateurs savent pertinemment se reconnaître entre eux et la cible choisie par Dante n’est en rien un conflit d’intérêt pour lui. Sans le quitter des yeux, il observe ainsi l’autre se rapprocher de sa carcasse longiligne et impeccable. Seul le sang ne pourrait venir ajouter quelques détails violents à sa tenue parfaite. Le long manteau est coupé juste comme il faut, et pour accentuer l’absence de crainte et son air malicieux qui transpire au coin de ses lèvres, Aleks garde sa main gauche dans la poche dudit manteau lorsque les doigts de l’intriguant se referment alors sur la garde. Ais-je sollicité l'aide de quiconque ? Non. Il ne l’a point fait mais le bratvien n’aurait su ne pas la proposer tant la situation le fait doucement et discrètement saliver. L’envie d’en voir plus lui bousille les entrailles, se fait impatience au creux de ses veines, car jamais il n’avait vu pareille frayeur auparavant. Ses victimes étaient toujours effrayées à la fin, mais jamais de cette manière aussi pure et incroyable.

Aucun son ne s’échappe de sa bouche qui demeure résolument fermée, ce sont les obsidiennes qui bougent doucement, toisent l’opposé du regard tandis que la main libérée de l’arme revient se nicher dans la poche. Aleksandr n’entame aucun autre geste, se contente de la toiser avec assurance et air intéressé alors que Dante se remet à parler, suggérer l’idée que donner une arme à un inconnu est chose dangereuse. Oui, ça peut, mais Aleksandr sent qu’il fait le bon choix sur ce coup, il suit son instinct jusqu’au bout. Et vous vous songez apte à m'aider ? Après une erreur aussi grossière ? Beliakov a une certaine pointe d’arrogance crasse qui n’apparait que rarement, à trop baigner dans le monde du sang et des actes de violence il en a développé une certaine confiance en lui qu’il n’étale toutefois pas aux oreilles du monde. Car il est discret en règle générale, préfère de loin être insoupçonné ou paraître naïf, probablement même un brin trop con pour être stratégique. Une erreur de la part de ses ennemis que de le sous-estimer. « Qui dit qu’il s’agit d’une erreur ? ». Palabres prononcées d’un souffle, nul besoin de hausser la voix ou même le ton car ils sont seuls dans cette ruelle et plus les secondes s’effritent plus il apprécie ce qu’il voit. Ce qu’il décèle chez l’Amadori. Ca l’intrigue et le pique au vif, moment où sa propre lame vient glisser sur le tissu de son manteau. Ce qui serait une erreur, c’est de laisser de profonde séquelle à sa veste préférée. Les prunelles se figent sur Dante, analyse chaque trait qui frémit ou parait lentement dépérir. La victime, elle, a succombé à la peur, tête reposant à même le sol et qui n’attire en rien le regard du Beliakov. La cible pourrait être morte qu’il n’en tient plus compte, focalisé sur le spectacle qui se jouer devant lui. Il est fascinant et Aleksandr ne peut être réellement certain de ce qu’il est, pourtant.

Dante tombe à genoux, visiblement rattrapé par une force invisible qui s’apparenterait presque à ce qu’il ressent lui-même lorsque son hybris se déclenche. Toutefois, il y a une inconnue dans l’équation, car il ne peut être certain qu’il s’agisse d’une réelle douleur le clouant au sol ou les affres d’un épuisement quelconque à trop puiser dans sa capacité dont il ignore les détails. Stoïque et imperturbable, Aleks assiste au changement et au souffle qui se coupe, ne daignant alors sortir ses mains gantées de leurs poches que pour s’accroupir à son tour à proximité de l’élégante froideur. A mesure qu’il l’observe, le torpedo peut clairement lire la douleur qui l’étreint sur son visage et de par la manière qu’on ses muscles à se crisper avec violence sous les tissus. Le choc est trop dur à assumer pour lui seul, Aleksandr le comprend aussitôt, au rythme des doigts qui se referment et serrent toujours plus le manche de la lame. Venant se poster face à Dante, il s’agenouille, n’accepte de le faire que dans le but de poser ses doigts sur la lame qui pourrait vriller d’un geste brusque. Il ne le quitte pas des yeux, aussi sombres soient les iris de l’Amadori. « Ne lutte pas, ce sera pire. » qu’il prononce d’une voix calme en tirant la lame au passage sans qu’elle ne cède toutefois des mains du brun. « Plus tu lutteras et plus cela gagnera en intensité. ». Il parle d’un problème dont il ignore tout comme s’il le connaissait bien. Cela ne fonctionnera peut-être pas, mais Beliakov a le sentiment que dans le fond son élan de faiblesse a bien des points communs avec le sien. Alors il essaie. Pourquoi l’aider ? Il n’en sait rien, mais Dante l’intrigue au plus haut point. Lentement, il rapproche son visage de son opposé, esquisse un léger sourire en coin quand ses obsidiennes passent des lèvres de l’inconnu à ses yeux clairs. « Lâche prise. » qu’il murmure alors dans un souffle, profitant de sa potentielle diversion pour tirer avec force sur la lame et la récupérer des doigts de l’Amadori. En vitesse il la range dans l’une des cachettes de son manteau de manière aussi discrète et fugace que le battement d’ailes d’un oiseau, puis se saisit des épaules du brun pour qu’il ne bascule pas en arrière. « Je t’ai dit de lâcher prise. ».      




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does it terrify you, or do you feel alive ? (aleks) - Dim 7 Oct - 11:47

become the beast


we don't have to hide, do i terrify you, or do you feel alive? We are the lions in a world of lambs, we are the predators, the hunters. Become the beast, we don't have to hide.

Il y a un instant de latence durant lequel les secondes semblent se suspendre. Où c'est Dante, qui contemple, derrière les prunelles détraquées. Le bleu qui s'anime de quelque étincelle, au contact qui s'instaure au bout de la lame. Proximité réprimée qui se déleste pourtant du poids de la distance. Et le couteau qu'il manipule. L'être qu'il a le loisir d'observer, dans ces minutes d'un détachement infaillible. Il n'a jamais vu si clair que lorsque les charnières de ses côtes se mettent à claquer. L'échappée belle des émotions qui se dispersent, poitrail vidé. Rien pour parasiter la vision, pas même la raison qui se disloque pour laisser la psychopathie gouverner. Juste la curiosité qui lui chatouille le ventre, le pousse à s'approcher. A ne pas négliger celui qui prétend l'aider. Et ses réponses sont un délice aux oreilles de l'insensible. De ces souffles où aucun mot ne porte plus haut qu'un autre. Où la maîtrise et la rigueur s'imposent naturellement sur des paroles qui résonnent, sans s'élever nécessairement. L'étranger se fait entendre de l'homme qui lui fait face, prouesse inespérée lorsque l'hybris se démène. Mais Dante n'a pas besoin d'aide, n'en a jamais eu besoin, durant toute son existence d'homme. S'estiment trop pour s'y rabaisser. Centre de son petit monde autour duquel ses pensées n'ont eu de cesse de graviter, à en oublier ce qui l'entoure. Alors, le dieu collé aux entrailles n'arrange pas les choses. Le détache un peu plus de ce qui ne le préoccupait jamais qu'à moitié. Et c'est ainsi qu'il s'effondre. A trop vouloir tenir, à trop se laisser prendre au piège de ce qu'il ne comprend pas encore. Dont il ne maîtrise pas la portée.

Il est seul. Dans le froid. Dans l'étouffement. Rares sont ceux à avoir assisté au spectacle jusqu'au grand final. A la respiration qui défaille, l'esprit en pagaille. Le souvenir de ses méfaits s'apprêtant à le heurter de plein fouet. Et il en oublie l'inconnu, instantanément. Ne garde la conscience que de cette lame qu'il tient toujours en main, réflexe défensif issu du néant. Jamais Dante n'a tenu d'arme - exception faîte de ces quelques années à pratiquer l'escrime, en trouvant l'art élégant - et il ne saurait probablement qu'en faire, quand les pensées reviendront au clair. Pas un violent, l'Amadori. Pas un pacifiste pour autant. Goût toujours prononcé pour le chaos s'opérant entre deux tempes. Le changement ne s'est amorcé qu'après la foudre, sans qu'il ne le comprenne. Et il suffoque. Genoux écrasés au sol, c'est la lucidité qui manquerait de se faire la belle. De le laisser là, agonisant près de sa victime, jusqu'à ce que le divin ne cesse de l'étreindre. Et ça n'a que rarement été si violent. Si fort. Il est allé trop loin, et il le ressent. Avec ce besoin inconscient de plaire à l'autre. Malgré l'air indifférent. Il a toujours eu ce besoin compulsif de reconnaissance, d'attiser l'admiration. A croire que le trait ne décline pas, pas même lorsque l'empathie s'écaille et que le coeur se décroche. Et son ultime spectateur est là. Toujours. Ne s'éloigne pas. Il ne réalise que lorsque ce dernier se poste en face de lui, à hauteur de regards qui se rencontrent. Il a la sensation de se trouver sur ces brancards d'hôpital. Le corps entrelacé de liens destinés à ne pas le laisser se barrer. Riposter. Poignets collés au matelas, immobilité forcée. Et la voix bienveillante qui lui chatouille les oreilles. Ne lutte pas, ce sera pire. Il en a la nausée. Muscles crispés sur son torse, entravant son souffle trop faible, trop lent. C'est lui le patient. L'autre, le psychiatre. Qui le rassure. Avant... Avant quoi ? Il s'imagine les néons blanchâtres, qui carbonisent la rétine. L'électricité s'immisçant sous ses cheveux. Est-ce-qu'il s'apprête à recevoir un traitement par électrochoc ? Et pour une fraction de seconde, Dante se remémore de ces mots, sortant de sa proche bouche. A rassurer les patients. Leur dire que tout irait bien, avec le même ton presque bienveillant. Y-a-t'il cru, les derniers temps ? N'a t-il pas abusé de ces traitements, pour se repaître d'un terreur dépassant l'entendement ? Il en a la pupille qui vrille, le visage qui se détourne, s'arrache à la contemplation de l'inconnu. Frissons venant brouiller ses gestes, relâcher légèrement sa poigne sur l'arme qu'il lui a confié. Il est en train de devenir cinglé. « Non. » Premier murmure qui parvient à s'extraire dans un souffle superficiel. Non, il ne peut pas se laisser aller.

Combat intérieur qui ne connaît d'interruption. L'humain qui rêve de reprendre l'ascendant sur son corps, ses décisions. Qui se complaît pourtant dans l'ignorance qui persiste avec la faiblesse le privant de sentiment. Se ressaisir, ou oublier. Se laisser aller à l'hybris, ou à la reconnexion. Et il en tremble. La voix berce ses oreilles alertes, seul son rompant la nuit. Il a envie de l'écouter, Dante. De laisser les murmures le guider. Il n'a pas envie que ça gagne en intensité. Il ne pourra le supporter. Et Phobos se tord. Violente la carcasse qui le porte. Première fois que l'influence s'impose autant depuis des centaines d'années. Première fois que le corps pourrait le supporter, le poids de la récurrence qui hante chacun de ses gestes, anime ses lèvres, ruine ses idées. Corps à corps de la divinité et de l'homme qui ne parviennent à se lâcher. Il faut qu'une tierce personne capte l'intérêt de l'un comme de l'autre, pour que l'attention s'aiguise. Se braque sur les conseils prodigués par ce type sorti de nulle part. Et Dante le regarde à nouveau. Ne peut éviter le visage qui s'approche. L'ombre du sourire qui hérisse son échine. Sensation tranchant avec son état décalé. Première réaction authentique du corps qui se perd. Protestation griffant ses lèvres alors que l'arme lui échappe. Abandonne la poigne qui faiblit. Il s'croirait presque sous hypnose, l'italien. Et quand il lâche prise, ça dérape. Les vertèbres qui s'entrechoquent alors que la force qui le ravage le pousse en avant. Le condamne à s'échouer, tête la première sur l'épaule de l'inconnu. Main qui tâche de se rattraper, s'accroche à son dos, première prise à portée de doigts tétanisés. Et c'est la conscience qui lui revient de plein fouet. L'intime conviction d'avoir à nouveau merdé. Le défilé des derniers instants, de la dernière heure. De son pas léger à la sortie de l'Opéra, à la bousculade. Au type déglingué par sa volonté propre. A l'inconnu entrant dans la rue. Et le lot de culpabilité qui s'immisce. La paume qui presse un peu plus contre le manteau du Russe. L'étreinte froide alors que ses paupières se serrent, que le souffle lui revient. « Et maintenant. » Interrogation lancée à la volée. Energie qui peine à revenir. Confort trouvé contre l'étranger. Il en a le coeur qui palpite, qui envoie se briser petit à petit l'écrin glacé. Pulsations violentes, colère qui se greffe. Détresse en sourdine. « Est-ce-qu'il... » Les ongles qui s'enfoncent, poigne qui se crispe sous l'omoplate du Russe. Nouveau frisson dévalant sa peau. « Est-ce-qu'il est... mort. » C'est plus précis, soudain. Et Dante se redresse, doucement, pour mieux lui faire face. « Est-ce-qu'il est mort... de peur. » Il y'a un dernier éclat intéressé qui vrille ses prunelles, divinité curieuse, là où l'humain n'a de cesse de lutter. « Est-ce-que je l'ai tué. » Et ça se formule enfin nettement. Iris d'acier cherchant leur réponse chez celui qui lui a proposé son aide. Il n'en mène plus large, Dante, sûrement encore incapable de tenir sur ses pieds. Fébrilité d'un entre-deux collé à la chair, il ne sait sur quel pied danser, tiraillé. « J'aimerais mieux l'oublier. Ne pas avoir à le regarder. » Pour ne pas le voir, s'il est vraiment mort. Pour ne pas que tout devienne trop réel. « Qu'est-ce-que j'ai fait. » Et le murmure s'éteint. La clarté revient. Réponses qui cherchent à se dérober aux prunelles de celui qui se tient là, si proche, si loin à la fois. « Tu es resté. Pourquoi ? » Et sa main qui s'éloigne, elle aussi, rompt le contact. « Je ne t'ai pas effrayé. »
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does it terrify you, or do you feel alive ? (aleks) - Mer 10 Oct - 12:10

Aleks & Dante

the darkness within


Il en faut plus pour créer de la peur chez le Beliakov. Le sang est son quotidien, les lames qui coupent et tranchent le sont tout autant. Il en est presque aussi méthodique qu’un chirurgien lorsqu’il tranche, Aleksandr, n’appréciant sans doute qu’un peu trop la texture qui s’éclipse sous ledit tranchant de la lame métallique. L’hémoglobine qui coule, gicle parfois selon l’entaille prodiguée, il aurait eu un père chasseur que personne ne s’en serait inquiéter. Aleks sait comment tuer, une malchance probablement que le paternel n’ait mis l’accent sur la douleur et la souffrance. Souffrance qui communique d’une certaine manière avec son hybris, système nerveux défaillant qui lui donne en retour les plus atroces douleurs sans qu’il ne parvienne à savoir quand ni comment. Tous les méchants de ce monde ont leurs faiblesses. Beliakov n’échappe pas à la règle. Peut-on seulement dire qu’il le soit réellement ? Méchant. Qui se poserait la question de le voir ainsi observer les malheurs d’une pauvre âme ? Qui pourrait douter de sa sincérité lorsqu’il s’approche de Dante qui s’effondre à genoux ? N’y a-t-il pas autre chose que de la méchanceté au sein de ce corps aux vêtements impeccables ? Avec lenteur, il s’accroupit devant celui qui souffre, ça se lit sur ses traits et ça perturbe un tantinet le torpedo, tel un reflet du miroir qui lui est renvoyé quand lui-même fait ses crises. Se laisser aller, ce sont les mots qu’il murmure d’une voix calme à Dante alors qu’il ne connait même pas son nom. L’étranger l’intrigue et malgré l’absence de dénomination Aleksandr ne peut s’empêcher de déjà l’apprécier, cet homme. Créature ou récurrence il sent bien que quelque chose de surnaturel l’accompagne, il ignore juste son véritable nom, à celui qui tremble de souffrance agenouillé dans la ruelle. Amadori décline son invitation au lâcher prise et Beliakov ne plisse pas le nez de contrariété, il demeure calme et attentif, main cherchant à récupérer l’arme du vice. Il n’est pas parti, il n’est pas effrayé. Pourquoi le serait-il quand pour lui tout ce spectacle n’a été qu’excitation et envie ?

Aleks ne sait quel mal ronge le corps de l’humain face à lui et il l’observe d’un œil toujours plus intrigué au fil des secondes malgré les mots qui s’échappent de ses lèvres. Le bratvien est d’un calme qui ne se rompt pas, palabres murmurées avec soin, proximité d’un visage qui contemple celui qui se tord. Non, il ne partira pas. C’est alors que le fin sourire en coin apparait, obsidiennes rivées dans les prunelles claires de l’autre et doigts tirant sur l’arme pour la récupérer, couteau aussi vite rangé à la manière d’un magicien. Dante l’écoute, finalement, accepte enfin de lâcher prise quand le corps rencontre celui du Beliakov qui n’a que peu l’habitude des contacts. Echine qui se raidit et cœur manquant un battement, voilà la réaction première d’Aleksandr face à la chaleur froide de l’Amadori contre lui. La main s’accroche à son long manteau noir et le torpedo souffle doucement par le nez, n’osant bouger ses propres mains dans un premier temps. Il lui faut bien plusieurs minutes, à Aleks, pour daigner bouger une main, doigts passant dans le dos de l’italien sans prétention aucune, à écouter le brun reprendre sa respiration et ses esprits en silence. Et maintenant quoi ? Si le contact n’est pas désagréable en soi, qu’il nourrit une sorte de chaleur malsaine au creux du bas ventre du torpedo cela ne veut toutefois pas dire qu’il y est habitué. Il a tué sa femme pour moins que ça. Est-ce-qu'il... Est-ce-qu'il est... mort. Les billes sombres se détournent de Dante qui pourtant se redresse doucement sans le lâcher. Elles scrutent avec attention la silhouette allongée au sol, et si la respiration se fait discrète, l’homme respire encore. Ca rend Aleksandr perplexe et il soupire, doucement. Est-ce-qu'il est mort... de peur. Mort de peur, voilà donc ce lien, tout part de la frayeur et de la terreur. Mais qui es-tu ? souffle Réflexion dans l’esprit du bratvien. Est-ce-que je l'ai tué. Beliakov soupire à nouveau, reporte son attention sur les prunelles de l’autre, main toujours dans son dos. « Hélas non. » qu’il murmure d’un ton toujours aussi calme. J'aimerais mieux l'oublier. Ne pas avoir à le regarder. L’humain est comme dérangé pourtant il n’y a strictement rien à craindre. Aleks n’a que trop aimé ce qu’il a vu et renifle sans doute un peu trop les effluves de parfum. Oui, Dante sent son propre parfum ainsi que celui de la peur, somptueux mélange que voilà et pour lequel l’humain semble avoir un problème.

Tu es resté. Pourquoi ? Les prunelles qui se rivent de nouveau dans le regard de l’Amadori à la question, ayant dérivé temporairement sur l’âme inconsciente de la ruelle, une seconde fois, comme pour s’assurer de la déception de ne pas le voir mort. Il respire, il n’est que trop vivant. Sa main le libère de l’étreinte, ils se libèrent mutuellement mais Aleks sent poindre une frustration qu’il ne comprend pas encore. Je ne t'ai pas effrayé. Un nouveau sourire se placarde aux lèvres de l’assassin des ombres et il penche doucement la tête sur le côté, amusé par le constat de son opposé. « Il en faut plus que ça pour effrayer un prédateur. ». Langue claque contre le palais tandis qu’il éloigne son visage du sien de quelques centimètres. « Le spectacle me plaisait, voilà pourquoi. ». Il ne ment pas, horriblement sincère avant de se redresser, reprendre position sur ses pieds main tendue d’un geste élégant à celui qui est encore à genoux au sol. « Je n’habite pas très loin d’ici, m’autorises-tu à t’offrir un verre ? Le temps que tu retrouves pleinement… tes esprits ? ». Il y a pleins de questions qui demeurent en suspens, ces interrogations qui se retournent au creux de ses entrailles, tout autant que l’envie qu’il tente de museler en son sein. « Ne t’en fais pas pour lui, il se réveillera dans moins d’une dizaine de minutes et saura retrouver son chemin tout seul. ». Comme pour rassurer Dante, Aleksandr se penche au-dessus de l’homme inconscient et lui tapote délicatement la joue, l’autre se met à grogner mais ne se réveille pas. « Tu vois ? Tout ce qu’il y a de plus… vivant. ». Et il serait presque étrange de noter combien ça peut le faire chier ou le décevoir, le Beliakov.      



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does it terrify you, or do you feel alive ? (aleks) - Dim 14 Oct - 18:59

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A cet instant, ce n'est pas une simple question. Est-ce-qu'il est mort. Plus précisément, est-ce-que Dante l'a tué. A l'inconnu de lui répondre. Dante lui offre, sans s'en apercevoir, le pouvoir de rompre d'un mot la ligne déjà fragile de sa sanité. Psyché ébranlée à manquer de s'en effriter, parfois, c'est au premier venu que le psychiatre confie le soin de le rassurer. Ou de le briser. Détruire une vie entière de conduite exemplaire - selon lui-même, voilà ce qu'il offre au Russe, sous prétexte d'une présence rassurante au moment adapté. Et c'est avec une anxiété croissante qu'il cherche à capter son regard, quand celui-ci s'attarde au-dessus de son épaule, probablement vers ce type toujours étendu contre le béton. Il ne sait réellement s'il a envie de savoir. Un peu comme avant ses résultats d'examen. Ou pendant le passage de sa thèse. Oui, à bien y regarder, avec ce côté silencieux et le trait impassible, l'étranger aurait tout à fait eu sa place dans le jury de son diplôme. Et il étouffe, submergé par l'attente d'une réponse qui tarde à venir. A s'imaginer le pire. Et s'il l'avait tué ? Et s'il passait de la catégorie, personne plus que convenable, à la case si réductrice de meurtrier ? Peu importe ce qu'il a vécu jusqu'ici, alors, ce qu'il a accompli. Il le sait pertinemment, l'Amadori, que pour ceux-là, aucun retour en arrière n'est permis. Que ce soit intérieurement, ou dans le regard des gens. Et il a besoin de ça, Dante, du regard bienveillant, de l'acceptation. Gosse en manque d'amour cherchant la reconnaissance dans les yeux de chaque passant, à défaut de la trouver dans ceux des parents. Et il pense aux mots de Camille. C'est peut-être toi, mais c'est pas ta faute. Et sur l'instant, il s'y perd un peu plus encore, équilibre bancal face au Russe, pensées désordonnées en pagaille. Doigts accrochés au tissu pour soutenir sa carcasse, centre de gravité improvisé.

Et l'homme parle. Et Dante respire. Ne note qu'à moitié le hélas filant entre ses lèvres, trop écrasé par le soulagement qui se disperse dans ses veines. « Merveilleux. » Soupir directement projeté du coeur aux lèvres, sans que le sourire ne suive pour autant. Et le contact qui se brise, la main qui retombe sur sa cuisse, chacun libérant son emprise. Il apprécie la compagnie, pourtant, ne se détourne pas. Dante a toujours aimé les rencontres hasardeuses, détonantes. De quoi alimenter cette vie cherchant par tout moyen à éviter la médiocrité, dont la banalité a toujours fait partie, à son sens. Désormais que l'hybris décline, ce sont ses prunelles qui s'attardent davantage sur le visage si proche du sien, offert aux lueurs nocturnes. L'homme est beau, et le psychiatre le note avec davantage de chaleur qu'un peu plus tôt. Pas insensible au charme que le Russe dégage, l'Italien se laisse aller à la contemplation, frémissement aux lèvres évoquant l'ombre d'un sourire. « Un prédateur. Rien que ça. » Le sarcasme qui pointe dans l'assurance s'éveillant lentement entre les cordes vocales, la voix qui se veut plus sûre après l'instant à chavirer. Presque à regret qu'il contemple l'être divin - de manière figurée, à ses yeux - s'éloigner, pour mieux se relever. Le spectacle lui plaisait. Et en cela, il ne peut davantage flatter l'égo démesuré, celui qui n'a eu de cesse de vouloir briller, depuis ses plus jeunes années. A en oublier de quelle scène ils sont en train de discuter. Qu'à quelques secondes près, l'autre lui annonçait le décès du troisième protagoniste, et bouleversait son existence à jamais. Mais il peine à reconstituer l'histoire en entier. Trop décontenancé pour ne pas s'emparer du premier prétexte redorant sa fierté. Les doigts acceptent la poigne gantée, apprécient le contact du cuir. « Tout le plaisir est pour moi. » Mots qui s'évadent lorsqu'il se retrouve sur ses pieds, bien en face de lui, conservant quelques secondes sa main sur la sienne. Ironie des paroles lorsque le poitrail se tord encore des divergences scindant l'être, divin rôdant en silence. Aucun plaisir pour l'Amadori, si ce n'est d'avoir une fois de plus conquis un public improvisé. Le regard qui s'attarde, les paumes qui se détachent, la reconnaissance qui émerge dans les entrailles, muette. Dante n'a besoin de personne. Ne l'admettra pas. Pourtant, cette présence-là, s'est révélée salvatrice, à ses yeux.

La proposition s'accueille avec un brin de surprise, sans déplaisir pour autant. L'instant se révèle aussi étrange qu'évidence, après cet échange d'une rare intensité, cette vulnérabilité exposée à l'étranger, que le psychiatre ne sait toujours pas réellement s'expliquer. Tout ce qu'il sait, c'est que l'inconnu est resté. Et il en a besoin, Dante, sur l'instant, d'être entouré. Rentrer, retrouver Alecia, c'est repartir dans une boucle infernale qui ne connaîtra de point final. Un frisson glisse sur sa peau à la pensée de s'enfermer à nouveau à ses côtés, là où les émotions commencent seulement à doucement le regagner. « C'est très aimable à toi. Je ne suis pas du quartier, en réalité, je sortais tout juste de l'Opéra quand c'est arrivé. » Mains qui remettent de l'ordre machinalement dans sa tenue, veste réajustée, cheveux soigneusement ordonnés sur son crâne. « Un verre, ça ne me fera certainement pas de mal. » Ce n'est pas dans ce genre de contexte qu'il se risque à aller prendre un verre chez des inconnus de ce charisme, en temps normal. Il en a l'ombre d'un sourire qui se dessine au coin des lèvres, le chassant machinalement. Un verre, et advienne que pourra. C'est le Russe qui ne sait à quoi il s'expose en accueillant en sa demeure un Amadori en détresse, en quête de réconfort. Achevant de se redonner une apparence convenable, un bref coup d'oeil dans la direction de l'inconnu lui apprend que le type est bel et bien vivant. « Qu'il oublie mon visage, et ne recroise jamais mon chemin. » Paroles balancées d'un ton détaché, s'attardant sur ses boutons de manchette avant de glisser une main dans la poche de son pantalon. Qu'il ne le recroise pas, car ce qu'il lui a fait, Dante ne pourra pas le justifier, même des semaines plus tard. « Dante. Dante Amadori. » Présentation semblant presque venir sur le tard, ses yeux s'attardent sur le Russe, silhouette s'incrustant dans sa rétine progressivement. « Un verre. » Qu'il répète. Comme une condition. L'assurance qu'il n'abusera pas de son hospitalité. Plutôt à sa propre intention, qu'à celle de son futur hôte.
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does it terrify you, or do you feel alive ? (aleks) - Jeu 18 Oct - 21:50

Aleks & Dante

the darkness within


Il respire. Il respire encore celui qui se trouve au sol, le nez reposant presque dans une flaque humide de liquide peu ragoûtant. Une déception, dans le fond, que de voir le dos s’élever légèrement sous la fine respiration. Sans doute l’assassin n’aurait pas avoué à cet autre que la pauvre âme s’est envolée vers de nouveaux horizons, mais il aurait été pleinement satisfait à l’intérieur. Mourir de peur, un pouvoir intéressant dont il ignore toute la teneur ni même la portée, vérité exposée s’échappant des lippes d’ordinaires peu enclines à la légèreté. Aleksandr est un fumier qui ne parait jamais comme tel, bien trop occupé à se perdre dans des longs silences, une économie véritable des mots et des sourires. Pourtant Beliakov sait sourire, mais si vous le comparez à son jumeau alors la stricte vérité vous éclate à la figure : l’un a le rire facile quand l’autre est bien plus calme et énigmatique. Lorsque l’Amadori est soulagé de la réponse, le contact cesse, main n’accrochant plus son dos ni même le tissu. Dante reprend contenance tout comme Aleks se relève dans son précieux costume sombre où seule la chemise blanche tranche avec le reste. Le long manteau est légèrement griffé par la pointe de la lame que Dante s’est amusée à frotter mais il n’en tient pas rigueur, bien trop intéressé par l’étrangeté de celui vers qui il est pour ainsi dire venu en sauveur. Surprise en est de lui proposer alors de boire un verre. Un prédateur. Rien que ça. Le sourire en coin réapparait alors que la main gantée est savamment tendue vers le pauvre encore agenouillé dans le seul but de l’aider à se relever. A moins qu’il ne s’agisse inconsciemment du simple fait de renouer un semblant de contact. Celui-là même qui pourtant a tendance à le crisper tant il n’a pas pour habitude de se faire cajoler.

C'est très aimable à toi. Je ne suis pas du quartier, en réalité, je sortais tout juste de l'Opéra quand c'est arrivé. Les obsidiennes s’attardent sur la gestuelle du psychiatre. Il ignore tout de cet homme, pourtant il est toujours là, au beau milieu de cette ruelle à l’observer remettre de l’ordre dans sa tenue sans rien dire. Il ne se remet à bouger qu’au bout de quelques secondes et hoche délicatement la tête en guise de réponse. Lui proposer de boire un verre n’est rien et tout en même temps. Jamais Beliakov n’invite de monde chez lui, pourtant il aurait de quoi recevoir, lui qui dispose d’un billard et autre flipper des années 90, un petit côté geek que personne ne lui soupçonne. « Un seul verre ne fait jamais de mal, en effet. » qu’il sourit en coin en s’avançant près de l’inconscient. Encore faut-il savoir s’arrêter à un seul lorsque l’on boit de la vodka made in Russia. « Je n’habite pas très loin ». Il a toute la richesse qu’il souhaite, il en déborderait presque sans être néanmoins capable d’acheter tout et n’importe quoi. Disons qu’il a largement de quoi vivre très au-dessus de la moyenne de part les trésors familiaux. Sergueï a su creuser son trou à Arcadia, au point de savoir comment investir et comment se faire de l’argent. Ses fils n’ont donc jamais manqué de rien si ce n’est probablement du véritable amour filial. Aleksandr termine d’affirmer que le non-mort est tout ce qu’il y a de plus vivant mais qu’il ne se réveillera pas un bon moment quand il se redresse une nouvelle fois et tourne les talons vers Dante. Les palabres ne le refont pas sourire mais ça ne l’empêche pas de ricaner en son for intérieur. Ce pauvre homme aurait tout oublié, trop peur de se retrouver en présence de l’Amadori pour sûr. « Il faudra que tu m’expliques comment ça marche. Enfin si tu le veux bien, bien sûr. ». Rien ne dit au Beliakov que Dante est bien une récurrence, il ne saurait même franchement le dire, alors il tente de prêcher le faux pour obtenir un soupçon de vérité, même infime. Il glisse ensuite ses paumes dans les poches de son manteau dissimulant bien des lames, et dont il taie l’existence, puis se rapproche de l’Amadori avec lenteur, s’apprêtant à entamer la marche. Il ne voit pas les sourires qu’arborent le jeune homme, espère secrètement que son propre hybris ne se déclenchera pas de manière impromptue ce soir. Car il espère bien percer quelques mystères, et il espère bien être en mesure de mettre une explication sur cette aura des plus fascinantes.  

Celui qui était encore un parfait inconnu a soudainement un nom. Dante. La consonnance italienne le frappe en même temps que le nom de famille. Pour sûr, l’on ne peut pas dire qu’il n’y ait pas photo sur leurs origines respectives, même si le doute peut toujours persister. « Un verre… » qu’il répète alors d’une voix posée en souriant plus franchement, dévoilant ses dents par la même occasion. Une première. « Beliakov. ». Il hausse un sourcil amusé. « Aleksandr. ». C’est tout ce qu’il offre pour le moment, proie qui n’est pas facile à apprivoiser pour être de ceux qui disparaissent à la nuit tombée. Aleks ne saurait dire la dernière fois qu’il s’est adonné aux plaisirs de la chaire. Ce n’était pas il y a si longtemps mais cela remontait bien à plusieurs longues semaines. Son veuvage quant à lui est en cours depuis ce qui lui paraît être une éternité, si bien qu’il se rappelle à peine des traits de sa défunte femme, ni de l’effet que ça fait d’avoir son sang sur les mains. En silence cette fois, Beliakov ouvre la marche, défile dans les allées d’un pas confiant qui ne veut plus se cacher mais qui reste tout de même sur ses gardes discrètes. Il toise les ruelles sombres d’un bref regard, s’assure d’un coup d’œil en arrière ou de côté que Dante est bien là, qu’il ne l’a pas semé. Mais le brun est bien présent et avance tout aussi tranquillement. Le chemin est sans doute plein de non-dits et d’intrigue respective, car Aleksandr n’a pas menti. Le spectacle lui a réellement plu. Dix bonnes minutes s’écoulent avant qu’ils ne parviennent jusqu’au pas de la porte du bâtiment menant à l’appartement du torpedo. La porte se déverrouille à leur arrivée, merveille de technologie que de fonctionner par badge magnétique détecté en automatique. Le sol brillant ne laisse que peu de doute au prix payé pour que le ménage soit soigné et appliqué, ne parlons pas de l’ascenseur qui monte presque sans un bruit, petite musique résonnant à l’intérieur. Une musique qui agace profondément Aleksandr en plus, tant il la trouve stupide. Arrivés à l’étage concerné, l’assassin montre une nouvelle fois la voie et vient ouvrir la porte de son grand appartement. « Après toi. » qu’il lâche à l’attention du psychiatre en le laissant entrer. La porte se referme derrière eux et il retire sa veste qu’il dépose sur le porte manteau prévu à cet effet. Ses chaussures sont aussitôt retirées également en même temps que les chaussettes, si bien qu’il erre sur son carrelage impeccable pieds nus mais n’incite pas forcément Dante à suivre la manœuvre. « Tu peux les garder si tu veux. ». Les chaussures.

Comme il lui a promis un verre, il passe devant le grand salon où se trouve son flipper et la table de billard au fond pour rejoindre la cuisine ouverte. Il passe derrière le bar, sort de la vodka du congélateur et en verse dans deux petits verres qu’il vient poser ensuite sur le marbre en levant les yeux vers l’italien. « Si Monsieur veut bien se donner la peine. ». Il sourit en coin. « zdorov'ye ». Dante lui en dirait des nouvelles de cette vodka…    




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does it terrify you, or do you feel alive ? (aleks) - Ven 2 Nov - 20:27

become the beast


we don't have to hide, do i terrify you, or do you feel alive? We are the lions in a world of lambs, we are the predators, the hunters. Become the beast, we don't have to hide.

« Aleksandr. » Qu'il répète, appréciant les consonnes extirpées d'entre ses canines, et celles qui chatouillent son palais du bout de la langue. Sonorité appréciée, ce qui semble transparaître dans l'énigme de ses prunelles. Détail d'un visage qui se contemple sans fausse pudeur, beauté offerte à la nuit, c'est le mystère qui titille ses veines et y anime l'adrénaline. Rencontre inattendue dans laquelle le psychiatre se réfugie sciemment, s'éloignant de l'instant passé en se précipitant sur l'invitation de l'inconnu qui lui semble pourtant un tantinet familier. La faute à cet échange d'une rare intensité, au recueil de l'âme déchirée dans ses bras sans le laisser s'échouer. Et si Dante n'a besoin de l'aide de personne, trop indépendant, trop malin qu'il se dit, c'est la présence dont il ne souhaite se détacher, sans pour autant témoigner d'une quelconque reconnaissance à son égard. L'électricité parcourant ses nerfs au contact de l'intriguant, ce moment arraché au silence nocturne tout juste entravé de leurs murmures contraires. De l'incitation au refus, du rassurant au décontenancé. Accord trouvé dans ce verre proposé, paroles du Russe attisant davantage la curiosité de l'Italien. « Comment ça marche. » L'esquisse de sourire semble amusée là où les iris s'égarent, étau revenant comprimer les côtes dans les échos d'un hybris qui à défaut de mordre, demeure pourtant ronronnant. « C'est à cette question que le verre n'est plus simplement plaisant, mais nécessaire. » Les mots s'alignent dans l'assurance qui se regagne, étendard d'un charisme que l'Amadori se complaît à brandir, songeant rattraper les minutes d'errance. Et c'est le pas du dénommé Aleksandr qu'il emprunte, guidé tranquillement dans les rues du quartier, de ces bâtiments qu'il s'est toujours plu à détailler. Cette nuit, pourtant, c'est sur la silhouette que les pupilles se concentrent. Ombre se mouvant délicatement à distance de son échine, homme et divinité s'interrogent à l'unisson sur les intentions de l'étranger ayant surgi de nulle part. Curiosité qui se devine partagée, interrogation faisant écho à ses propres préoccupations. Viscérales remises en question de ces facultés aux airs d'irréels, c'est le seconde fois que Dante se sait démasqué. Pris sur le fait quelques semaines plus tôt lors de cette réception étrange, interrompu et retiré à cette transe infernale par sa demi-soeur, c'est bien ce qui lui a été reproché, ce qui lui revient parfois, dans l'incertain d'un souvenir alcoolisé. Il allait le tuer. Certitude dans la voix de Pandora, réminiscence frappant dans la terreur. Certainement qu'il en aurait eu l'envie, Dante, de décimer l'Hoffman dont la seule existence semblait insulter sa personne. Il l'aurait peut-être pensé, dans la légèreté d'une remarque. Je vais t'anéantir. Pourtant incapable de ne serait-ce que d'imaginer concrétiser cette idée. Pas un tueur, Dante. Pas un violent. Pas dans les gestes. Pas même lorsque Phobos s'impose et guide ses agissements. Toujours distant, calculateur, et de nouveau surpris en cette soirée. Pas la même sensation, pourtant. L'idée d'avoir merdé qui n'est pas défendue par l'inconnu. Ce dernier semblant considérer l'acte d'une manière si différente, sans aucune once de protestation, aucun geste destiné à l'arrêter. Ce que le divin apprécie, inévitablement, libre d'user de cette influence devant témoin, comme avant. Et malgré l'incompréhension, derrière la terreur de ce qu'il est, de ce qu'il fait, sûrement que l'humain n'y est pas indifférent non plus, à cette approbation implicite.

C'est ce qui le pousse à le suivre, presque naturellement. Impatience éveillée à l'idée de découvrir l'antre de celui qui résonne d'un charme si singulier. Et le décor se dévoile, portes semblant répondre à la seule présence de leur maître, ascenseur d'une impeccable propreté. Le pied s'anime, tapote le sol au rythme de la musique, corps répondant aux moindres notes, dans un soupçon de nervosité latente. Les yeux braqués sur le défilé des étages, juste à côté d'Aleksandr, tâchant de ne pas dériver davantage sur celui qui semble l'obnubiler. Ombre d'un sourire sur ses lèvres immobiles, l'homme aux airs calmes camoufle pourtant la griserie qui se faufile dans son ventre. Toujours adepte de l'imprévu aux airs de scénario impossible, un moment que le prétendu héros n'a trouvé d'exaltation dans cette existence vrillant à l'en déstabiliser. Lui qui s'est toujours tenu droit, vaillant, ne souffre de vaciller, comme cela devient récurrent depuis ces mois à se débattre dans le secret. Nouvelle chute, nouvelle morsure de l'égo rattrapée de justesse par le Russe, et Dante a le sentiment de regagner de sa superbe. Être ayant toujours été trop facile à flatter, dès que l'attention s'attarde de trop près. Et peu semblent importer les motivations de son hôte, tant le sentiment est revigorant sur l'instant. Questions qui viendront de toute évidence le heurter bien trop tôt, en quittant l'appartement, à se rappeler de cet homme malmené, de ce réconfort trouvé dans l'approbation du premier inconnu se trouvant sur sa route, dans un hasard des plus parfaits. Ce genre de coïncidence dont l'esprit singulier a toujours raffolé. A lui donner l'impression de déambuler sur la toile d'une salle de cinéma, tous regards braqués sur lui. Mégalo, qu'ils disaient. A croire que la foudre n'a pas été capable de tout effacer.

Seuil dépassé. Prunelles qui s'imprègnent des lieux, les détaillent sans se priver. La veste de costume quitte ses épaules, le tissu se défroisse entre ses doigts distraits, quand c'est en suivant le mouvement que Dante retire à son tour ses chaussures. Mimétisme poli, rattrapé par sa remarque que le psychiatre accueille dans l'ombre d'un sourire, prié de ne pas se sentir obligé de les enlever. « Mes chaussettes ? » Allusion à celles vivement retirées, détail qui n'échappe pas à celui qui a toujours eu la sale manie de tout observer. Lâchés de manière faussement détachée, les mots se perdent alors qu'il se détourne du porte-manteau pour mieux retirer les-dites chaussettes. Et il se remet à parler. Parce qu'il aime parler, Dante. Moins quand c'est l'hybris qui oppresse sa trachée. Mais le naturel cherche à se refaire une place, homme qui repousse tant bien que mal la divinité, course à l'ascendant s'opérant jusque dans ses paroles le suivant dans le salon. « C'est que l'on retire les deux, dans certains lieux sacrés. » La moquerie se fait narquoise dans le ton et dans le regard, iris abandonnant Aleksandr pour détailler la pièce principale. Sous-entendu, ce lieu l'est-il, sacré, doit-il se sentir honoré de s'y tenir ? Et il s'égare, à laisser ses doigts glisser sur le billard, détaillant la table dans un intérêt certain. « Comme dit le dicton, mieux vaut exposer une paire de pieds décente qu'une paire de chaussettes au pied de son pantalon. » De lui, le dicton, élaboré du haut de ses vingt-deux piges. La réalité, c'est certainement que l'Italien a toujours songé avoir des pieds d'un esthétisme rare. Et c'est qu'il en a vu passer, des pieds, quand il était interne. Toujours mieux qu'une paire de chaussettes fines à petits pois blancs, aussi délicates soient-elles, rangées au fond de ses chaussures. Non pas que l'homme envisage de séduire son hôte à grand renfort de défilé d'orteils. Ni de le séduire tout court. Même si l'absence de chaussette ait une connotation certaine dans l'esprit de celui qui n'a jamais su tenir ses ardeurs. Et il doit repousser ses pensées parasites, pour regagner en prestance, la fermer, aussi, comme le lui intiment les vestiges d'une psychopathie latente. Port de tête altier, épaules droites, la carrure se redresse quand la confiance injecte à nouveau ses veines. Démarche assurée qui le pousse dans la direction du Russe, main se glissant sur le marbre pour trouver son verre. Et les prunelles se trouvent, et à nouveau, ça s'entrechoque. Comme plus tôt dans la ruelle. Rappel cruel de la scène passée ébranlant les certitudes de l'humain. Phobos qui se tient là, toujours, menaçant de frapper, présence étrange lui caressant la nuque. Divin qui sent la présence de la récurrence, homme aveuglé par des préoccupations bien trop humaines. A savoir, pourquoi. Pourquoi cette invitation. Toujours un peu trop persuadé de son sex-appeal, l'Amadori ne peut chasser l'idée de son crâne. La proposition n'était pas innocente. L'alcool servi non plus. Que veut-il ? « ... Zdorov'ye. » Qu'il rétorque, honorant la vodka qu'il hume avant de la laisser lui brûler les lèvres.

Et il n'a pas l'habitude, Dante. Pas avec la vodka. Faut avouer qu'il est abonné au rhum, que le reste le frappe nettement plus fort. Alors, il repose le verre, paupières qui s'abaissent et concentration focalisée sur l'alcool qui réchauffe sa poitrine. Le coeur manque un battement, probablement des émotions qui le percutent à nouveau, là où le vide a régné de trop longues minutes durant. Et enfin, l'acier se dévoile, billes détaillant Aleksandr, paroles s'évadant sans qu'il ne cesse jamais de le contempler. « Je ne suis pas réellement certain que ce verre m'aide à retrouver pleinement mes esprits. » Mémoire ramenant les dires du Beliakov alors que le psychiatre ne peut réprimer le sourire en coin qui s'immisce. « A moins que ce ne soit sensé me délier la langue. » Interrogation réelle, derrière ces airs de plaisanter. Multiples significations propres aux énigmes dont le psychiatre raffole. « Tu veux savoir comment ça marche. Tu le dis si bien, ça. Aucun mot n'a encore été inventé pour expliquer ça. » Il sent son sang qui se remet à pulser, plus vigoureusement, de ce mélange de crainte et d'exaltation suivant inévitablement ce qu'il qualifierait de... « Transe insensible. Délire psychopathique. » La goutte de vodka qui se promène toujours autour du verre qu'il laisse tournoyer entre ses doigts. Et ses yeux, ses yeux qui ne le lâchent pas, aspirent à raviver son attrait, à lire à quel point il l'intéresse, de ce don qu'il ne comprend pas, qu'il rejette et qu'il pourrait pourtant presque brandir fièrement face à lui, pour la première fois. « Si je devais rationaliser, en tant que psychiatre, je leur demanderais de m'hospitaliser. » Mais il ne l'a pas fait, Dante. Peut-être parce que dans le fond, malgré l'effroi, malgré l'empathie féroce, le dieu gagne du terrain, le pousserait à apprécier ça. Sentir un regard, comme celui d'Aleksandr, admirer ses exploits. « Mais tu l'as vu. Tu m'as vu. » Et c'est la raison pour laquelle il l'a suivi. Pas simplement par curiosité. Pas simplement pour l'attrait d'un être comme un autre, l'un de ceux qu'il pourrait rencontrer dans un bar, séduire pour mieux s'en éloigner. « En cela je sais que je ne suis pas fou. » Et un frisson dévale son échine, quand à trop jouer avec son verre, ce sont ses doigts qui viennent effleurer les siens sur le marbre, par pure coïncidence. Ce contact bref qui brutalise ses nerfs pour mieux s'éloigner, ravive les flammes au fond de ses pupilles.
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does it terrify you, or do you feel alive ? (aleks) - Sam 17 Nov - 13:54

Aleks & Dante

the darkness within


La question il n’a pu s’empêcher de la poser. Parce qu’elle attise bien des curiosités, mais surtout parce qu’elle peut apporter bien plus que des réponses intéressantes. Cet homme perdu dans sa bave à même le sol aurait pu être tué sans que l’italien n’ait à bouger le petit doigt. Et ça, ça a fait vibrer une voix intérieure chez Aleksandr. Celle du meurtre qui n’a rien de sanguinolent, juste parce que la frayeur est devenue arme destructrice. A la manière de son pouvoir pernicieux, celui de s’insuffler dans les esprits pour y laisser son ordre imposant, envie funeste de plaire à l’étranger coûte que coûte. Jusqu’à parfois s’en donner la mort. Cette capacité, Beliakov ne l’utilise que peu, préférant la garder pour de plus grands desseins, mais toujours est-il que lorsqu’il en a découvert l’existence il n’a eu de cesse d’en apprécier les effets sur autrui, et surtout les humains. Néanmoins, le torpedo apprécie un peu trop ses lames et ses couteaux, arme fétiche du bourreau qu’il est tout à fait capable de devenir au beau milieu de la nuit. Comparé à l’Amadori qui craint de donner la mort, Beliakov ne compte plus le nombre de fois qu’il l’a délivrée, ainsi lové dans les ombres. Voir l’invitation être acceptée par l’autre est une satisfaction qu’il se refuse à camoufler, se surprenant d’ailleurs à sourire bien plus qu’à l’accoutumée. Pas les mènent jusqu’au building luxueux non loin de là, carrelage et marbre resplendissant jusqu’au bout de l’ascenseur où le geste musical est entraperçu des prunelles sombres. Aleks déteste cette musique de fond perpétuelle, pourtant il s’abstient de commentaire et le guide jusqu’à son appartement où il le laisse entrer, porte se refermant aussitôt à leur passage. Une merveille de technologie.

Chaussures et chaussettes sont rapidement retirées, geste machinal qui lui vient par automatisme avant que la veste ne trône fièrement sur le porte manteau de l’entrée. L’appartement est vaste et bien rangé, sont d’ailleurs facilement repérables la table de billard et le flipper digne des années 90 qui se trouvent dans le fond du salon. L’assassin a tout juste le temps de dire à Dante qu’il n’est pas forcé de retirer ses chaussures que l’italien l’a déjà fait. « Je voulais dire chaussures mais puisque tu en es déjà aux chaussettes. ». Réponse prononcée sans arrière-pensée tandis qu’il se dirige vers la coin cuisine et bar d’où il récupère déjà une bouteille de vodka. C'est que l'on retire les deux, dans certains lieux sacrés. La remarque virevolte jusqu'aux oreilles de l'hôte qui se surprend à sourire encore, bien plus franchement que les fois précédentes. Jamais sa femme n'était parvenue à un tel résultat. Il n’y avait guère que son frère pour parvenir à le faire sourire ainsi, c’en était donc d’autant plus surprenant de la part d’un parfait inconnu. Comme dit le dicton, mieux vaut exposer une paire de pieds décente qu'une paire de chaussettes au pied de son pantalon. Un ricanement s’élève, alcool coulant dans les petits verres respectifs et typiques. Il n’y avait pas de meilleure vodka que celle qu’Aleks tenait entre ses doigts. Un des rares vestiges de Russie que le Beliakov appréciait probablement autant que ses lames, sans en abuser. Il n’est pas un grand consommateur d’alcool contrairement à ce que certains peuvent bien penser. Il ne jure pas que par cela, mais il serait bien idiot de dire que lorsqu’il a envie d’un verre, il ne se dirige pas directement vers la fameuse vodka. Eau de la patrie. « Hm. Et qui a déclaré cette phrase si censée ? Je ne suis pas sûr de me remémorer son nom… ». Verres pleins se trouvent sur le marbre du bar, ayant claqué gentiment sur ce dernier pendant que les prunelles se remettent à scruter celles de l’Amadori tout juste venu le trouver. Elles se perdent avec sagesse dans l’azur un laps de temps sûrement trop long avant qu’il ne lève son verre en direction du brun pour trinquer.

L’alcool glisse entre ses lèvres en même temps que l’inconnu qui se découvre à lui, et l’assassin en apprécie la chaleur. Cette dernière ne le brûle ni ne le perturbe réellement. Il en faudrait au moins deux de plus pour qu’il ne commence à ressentir les effluves trop fort. Voilà sans doute pourquoi la réflexion de Dante le fait rire, lueur de défi pointant dans son regard obscur et mystérieux. Sûrement une énigme à lui tout seul, tout comme l’est l’italien pour lui, actuellement. A moins que ce ne soit sensé me délier la langue. Langue passe sur les lèvres avec douceur quand la main au verre se repose contre le marbre. « Que préfères-tu croire ? ». Amadori n’a rien à voir avec les mafias, sinon le nom aurait déjà sonné à ses oreilles, le bratvien n’a donc aucune raison de poser des questions en lien avec ses affaires peu recommandables. Il n’y a finalement que sa propre curiosité qui l’emporte sur tout le reste. Aleks laisse le brun parler, s’exprimer, puisque sa langue se délie si bien comme il l’a soulevé lui-même quelques instants plus tôt. Sagement, le mystérieux écoute la manière dont le psychiatre décrit ce qui lui arrive. Ce ça qui n’a pas d’explication encore rationnelle pour lui, apparemment. Délire psychopathique. Beliakov s’en délecte de ces mots, ou sans doute est-ce Vélès le malicieux, celui qui adore la destruction. Si je devais rationaliser, en tant que psychiatre, je leur demanderais de m'hospitaliser. Mais tu l'as vu. Tu m'as vu. En cela je sais que je ne suis pas fou. Jamais ses yeux ne le quittent, ni même son intérêt ne s’évapore, ce qui vient sûrement gonfler l’égo de l’italien, un égo qu’Aleksandr ne semble pas avoir encore vraiment perçu mais qu’il soupçonne. De toute manière, qui n’en a pas un tantinet, d’égo ? Les paumes se posent délicatement contre le bar sans détourner le regard, sourire en coin persistant et demeurant collé à ses lippes. « Cela n’a rien à voir avec la folie, Dante. Ca, c’est beau, à sa manière. Cette peur que tu sembles insuffler chez l’autre. Cette capacité qui est tienne… ». Les doigts dérapent, effleurent les siens. Instantanément les prunelles suivent le geste. Contact. Un bref courant électrique qu’il n’explique pas quand c’est Dante qui a le réflexe en premier. Bref et léger. « Cela n’a rien d’une monstruosité. ». Récupérant la bouteille, le russe interroge l’italien du regard. « Pour être honnête, elle est pour moi de toute beauté. ». La vodka se remet à couler dans son verre, prunelles attendant le moment où Amadori donnerait sa réponse sur le ressert. « Tu apprécies le billard ? » qu’il demande alors innocemment, cet air de richard porté sur ses traits et se répercutant dans son costume élégant. « Je t’ai vu effleurer la table tout à l’heure. ». Aucun mot concernant l’autre effleurement, celui qui malgré ses problèmes avec le contact, ne l’a pas gêné.      



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does it terrify you, or do you feel alive ? (aleks) - Ven 23 Nov - 21:49

become the beast


we don't have to hide, do i terrify you, or do you feel alive? We are the lions in a world of lambs, we are the predators, the hunters. Become the beast, we don't have to hide.

Il n'a jamais été de ceux qui se sentent gênés d'un rien, Dante. D'une invitation impromptue. D'un échange qui ne se cerne pas immédiatement. D'une phrase lancée sans réfléchir. Plutôt de ceux qui se sentent à l'aise, en grand nombre de circonstances. Certainement trop, parfois. Alors, à déambuler de la sorte chez le presque inconnu, à ne pas réprimer les remarques qui lui viennent, il ne sait pas vraiment. Si c'est lui qui agit simplement normalement, ou s'il y a bel et bien quelque chose d'étrangement rassurant chez le Beliakov. Ce truc né dans la nuit, sur le pavé de la ruelle, à s'accrocher à lui comme s'il était le seul être susceptible de l'aider à ne pas sombrer. Et en quelque sorte, il l'a sans doute été. Sans son intervention, il serait encore prostré dans le silence entrecoupé des gémissements de sa victime. Un peu hors de contrôle, hors d'inhibition salvatrice dès que l'hybris se relâche. Perdu entre le vide et les émotions revenant par salve. A lui en faire tourner la tête comme s'il venait de se saouler. Et peut-être bien que ce n'est pas plus prudent de se tenir là, que d'errer seul avec les pensées qui tournent à l'envers. Il n'en sait rien, peu apte à se poser une question aussi sensée, lorsqu'il n'agit qu'à la spontanéité. Pas de filtre, certainement aucun jusqu'à ce que le contre-coup ne finisse de s'acharner sur sa raison. Tout ce qu'il ressent, c'est l'étrange satisfaction d'être écouté, admiré. Et il joue le jeu, à s'emparer du verre, rétorquant de tout son aplomb. « Un homme d'une certaine qualité, sans nul doute. » Et si l'humour perce ses pupilles, l'arrogance dont il a écopé à la naissance ne transparaît sûrement que trop dans le sourire qui se dessine. Incorrigible Dante, ne lésinant jamais sur l'égo. Un peu moins encore lorsque ce genre d'instant se fait rare. Qu'il a appris à détester certaines parcelles de son être depuis que la foudre l'a heurté. Difficile pour celui qui n'a eu de cesse d'apprécier jusqu'au moindre de ses propres défauts. Certains se diraient que ça ne lui fait sans doute pas de mal, à celui qui n'a jamais regardé le monde que d'en haut. Pourtant, ça blesse, ça détériore la confiance en ses actes, et par conséquent son humeur. C'est la première fois en plusieurs semaines qu'il l'éprouve à nouveau, ce soupçon de plénitude qui l'a toujours caractérisé, rendant de leur superbe à ses gestes et ses paroles. Le tout naît des tréfonds de ses entrailles, là où le caractère originel gronde en sourdine, épuisé d'être muselé par l'entité qui le ronge. Et ça se décuple, à travers les yeux de l'étranger.

Le verre s'abaisse et c'est à la langue qui glisse sur les lèvres du Beliakov que le regard s'attache. Ce qu'il préfère croire, c'est sans doute que la démarche relève d'une authentique curiosité à son égard. Que le tout n'est pas le fruit d'une motivation dont il ne capterait pas l'intention. Car il y a bien une chose qui ne se tolère pas, chez l'Italien, et c'est bien d'être pris pour un idiot. « Oh, ce que je préfère croire... » Qu'il sourit, carnassier à ses heures quand la guerre de l'implicite s'annonce. Il devine l'homme alerte, peu maladroit dans ses choix. Pourtant, il est des remarques qui s'accrochent à l'esprit et le laissent douter des raisons de sa présence ici. Il laisse couler, Dante, parce que c'est bien plus intéressant de se trouver là, qu'ailleurs. Accompagné, que seul. Alors, il ne répond que d'un sous-entendu qui laisse bientôt place à davantage de concret. Et c'est la bonne voie, visiblement, à en juger par l'intérêt qu'Aleksandr lui porte. Celui qui semble non feint, dans l'oeil du psychiatre habitué aux détours, aux dissimulations. Manipuler l'Amadori, sans doute une affaire complexe, habitué à tenir tête aux plus psychotiques. Il n'y a que l'être divin qui semble gagner bataille après bataille dans le crâne de l'humain. Alors, ce qu'il perçoit dans les prunelles du Russe, il ne le lâche pas. Surtout pas quand il s'exprime. Associe cette capacité à une beauté que l'Italien n'a jusqu'alors pas soupçonnée. Trop délétère, trop incontrôlable. Et il est presque surpris par ses propos. Sans doute que ça transparaît sur ses traits, à quel point il ne s'est pas attendu à telle analyse. Et le contact qui vrille ses nerfs en état d'alerte, le pousse à ramener calmement ses doigts contre le verre qu'il présente à Aleksandr, acceptant un nouveau tour. Perturbé, Dante, qui assimile encore ses mots quand la vodka inonde à nouveau les verres. « Beauté. Je n'aurais jamais songé à ce terme pour en parler. » Songeur, parce qu'il le sait, dans le fond, que ce n'est pas beau d'effrayer le monde qui l'entoure. Détacher les conséquences de ce don étrange, pour ne voir que la faculté en elle-même, c'est ce qu'il essaye de faire, à cet instant précis, à chercher à comprendre de quelle manière cela peut différer d'une monstruosité. « J'imagine que dans une histoire, dans un conte, cela pourrait l'être. Joliment cruel. Joliment dramatique. » Divagations qui s'achèvent. Esprit torturé qui peine à creuser davantage, quand le dieu s'y oppose. Ne pas tout comprendre, il y est condamné, sans encore se douter que tout ne tardera pas à s'éclairer, d'ici quelques temps. Alors, c'est l'inconscience qui se savoure et la voix du Beliakov qui caresse les tympans. Et il a un rictus narquois, Dante, incapable de le réprimer. Si son hôte n'a pas l'air de lui tendre une perche, ses mots en ont tout l'air depuis qu'ils sont entrés dans l'appartement. Et il prend le temps de savourer son verre, Dante, de l'achever d'une traite quand l'alcool lui brûle trop le palais. « Qui n'aime pas une bonne table de billard ? » Les lèvres qui s'humectent avec autant de délicatesse que celles du Russe précédemment. Et il le sonde, Dante, instinct d'un prédateur qui a toujours été insatiable. Un peu plus encore en période d'incertitude. A puiser le réconfort là où il le trouve. Alors, il se fait plus direct, malgré les non-dits qu'il garde coincés au fond des prunelles. « Mais le choix est de bon goût. » Qu'il précise, le verre toujours à la main. « J'y joue de temps à autre. Difficile pourtant de trouver un partenaire digne de ce nom, dans les lieux publics. » Séduction sournoise qui s'insinue dans la voix, quand c'est à l'attrait de se manifester, d'éveiller à nouveau quelques flammes là où le néant a cessé de gronder. La main qui doucement se repose sur le marbre, accompagnant le verre. L'index qui se détache, délibérément cette fois, et répète le même geste. Dessine sous la pulpe du doigt le pouce d'Aleksandr. « Mais ce n'est pas parce que j'effleure quelque chose, que je l'apprécie pour autant. » Peut-être qu'il fait son effet, le second verre de vodka, après le trouble dans lequel Aleksandr l'a trouvé. « Et toi, dis moi. » Qu'il reprend, après avoir marqué un semblant de pause. « Pour quelle raison songes-tu que je t'ai suivi ? » Ses doigts ont abandonné le verre, machinalement. Posés légèrement sur les dernières phalanges d'Aleksandr. Peu enclin à se laisser déstabiliser sans rendre la pareille.
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does it terrify you, or do you feel alive ? (aleks) - Sam 8 Déc - 13:55

Aleks & Dante

the darkness within


La beauté d’un don. Car les capacités en sont bien une, l’humain ne peut pas nier cela et certainement pas Aleksandr, pas lorsqu’il sait être capable de bien des tours tordus sur l’esprit de pauvres âmes. Il s’en est déjà amusé, pour peu aurait presque pu le tester sur l’italien qui lui fait face mais étonnamment, avec lui il n’en ressent nullement l’envie et nullement le besoin. Il préfère le jeu de la séduction progressive plutôt que d’user de facéties pour, quelque part, se l’approprier trop facilement. La seule pensée pousse Beliakov à boire cul sec son deuxième verre : il se met à penser comme son jumeau. Est-ce seulement comme cela qu’Aksel pense quand il est en compagnie d’hommes ou de femmes ? La surprise qui se lit sur les traits de Dante est toutefois fort appréciable et l’assassin ne peut que deviner que rares sont les personnes qui lui ont dit que son pouvoir était de toute beauté. Probablement est-il pour ainsi dire le seul mais il n’ira pas le lui demander tout de suite, préférant de loin écouter ses sages paroles, alcool faisant lentement son chemin dans ses veines au même titre que son invité du soir. Joliment cruel. Joliment dramatique. Aleks ne peut retenir son énième sourire, arrivé à ce stade de leur entrevue il ne peut d’ores et déjà plus les compter. « Mais joliment admirable. » qu’il ajoute presque d’un murmure à son attention, détournant cette dernière par la mention du billard et omettant de faire un quelconque commentaire sur l’effleurement précédent de leurs doigts. Il n’y a aucune moquerie dans les palabres du Russe, rien que de la sincérité la plus profonde, aussi surprenant que cela puisse paraître aux yeux du psychiatre et aux yeux du réel psychopathe de la pièce. Regard se pose alors sur les lèvres du brun aux yeux clairs, analyse les traits qui s’y dessinent et ne fait aucun commentaire si ce n’est dans un coin de sa propre tête. J'y joue de temps à autre. Difficile pourtant de trouver un partenaire digne de ce nom, dans les lieux publics. Les affres de la séduction, de la tentative de susciter l’émoi chez l’autre d’une certaine manière, Aleksandr y a déjà goûté, en a déjà fait les frais et en use parfois lui-même dès lors que l’envie se fait sentir. C’est donc tout naturellement qu’il penche délicatement la tête sur le côté, sourire en coin, sans cesser de l’observer. Il l’interroge de manière muette quand le feu s’éveille malgré tout dans le fond de ses prunelles. Il y a là l’intérêt et l’envie indéniable d’en obtenir davantage. Jusqu’où irait l’Amadori précisément ?

Paumes posées contre le marbre, l’index qui se détache ne l’effraie pas, et lorsque ce dernier se met à effleurer son pouce, Aleks ne recule pas n’y n’a de mouvement bref pour s’extirper du contact. Cette fois-ci il l’attend même avec une pointe d’impatience et de curiosité évidente. Beliakov ne laisse que très peu de monde le toucher, il n’y a guère que son frère et ses rares coups d’un soir qui en ont eu l’occasion. Ce n'est pas parce que j'effleure quelque chose, que je l'apprécie pour autant. Non, bien évidemment, jamais le torpedo n’oserait laisser croire une telle chose. La question lui brûle les lèvres mais Aleksandr s’abstient, rapidement coupé par l’interrogation de Dante, psychiatre rendant la pareille à la curiosité sûrement maladive de l’assassin. Doigts en profitent pour quitter le verre et venir se déposer sur les siens, légèrement, telle une brise de fraîcheur qui viendrait délicatement fouetter la peau de son visage. Ce toucher est comme un fantôme qui serait prêt à disparaître à tout instant. Un bref instant, Aleksandr parait réfléchir, pose ses prunelles sur les billes claires de l’Amadori et entrouvre lentement les lèvres. « Par curiosité dans un premier temps… » qu’il prononce alors avant de commencer à contourner le bar sans jamais retirer ses doigts de leur contact. « Peut-être par envie de savoir si… Je suis comme toi. ». Bientôt, il se trouve à ses côtés et lui fait face sans le quitter des yeux. « Mais surtout parce que tu sais que je te vois pour qui tu es vraiment. ». Lentement il retire ses doigts, rompt le toucher qui était le leur pour venir attraper le verre de l’italien dans lequel il verse une nouvelle petite flopée de vodka. En silence, prunelles obscures enflammées, il porte l’objet à ses lèvres pour y boire une gorgée juste avant de le lui tendre à nouveau pour une dernière cuvée partagée. Langue glisse encore sur sa lèvres inférieure puis il se penche à l’oreille de Dante. « Dis-moi, n’y a-t-il pas quelque chose ici que tu aimerais sincèrement effleurer, ou plutôt… Quelqu’un ? ». Il sourit grandement, toujours aussi proche et lèvres capables de susurrer suavement à son tympan. « Je pense que tu es aussi là pour ça. ». Avec une lenteur démesurée, Aleks vient déposer un baiser appuyé à la naissance du cou de l’Amadori, puis se recule bien plus vite, filant en direction du salon où se trouve le fameux billard.

Sans un regard en arrière, il attrape deux queues et en pose une sur la table tandis qu’il prépare l’autre. « Remporte la partie et peut-être alors… Que tu auras le droit de faire tout ce que tu veux. ». Le sourire en coin renaît au bord de ses lippes et les boules sont placées convenablement dans leur triangle. « Relèveras-tu le défi, Amadori ? ».        




AVENGEDINCHAINS
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does it terrify you, or do you feel alive ? (aleks) - Mer 9 Jan - 21:47

become the beast


we don't have to hide, do i terrify you, or do you feel alive? We are the lions in a world of lambs, we are the predators, the hunters. Become the beast, we don't have to hide.

C'est l'esprit qui s'embue et les lumières qui dansent sur les traits d'Aleksandr, s'attachent au lignes et marquent les mâchoires, sculpture que le psychiatre ne cesse de détailler. Toujours amène à reconnaître la beauté, celle qui se mérite, celle qu'il estime ne pas être à la portée de tout le monde. Singularité des mots décrivant avec poésie l'atrocité, faisant vibrer les nerfs de l'Italien, à toucher la corde sensible de son égo. Comme destiné à le cerner, trouver les mots susceptibles de faire mouche, nul faux pas depuis la rencontre. Tout encourage Dante à approfondir l'échange, creuser les mystères encadrant l'inconnu, ces paroles si séduisantes qu'elles lui sembleraient irréelles. Dignes d'un délire mégalomaniaque, l'homme n'est certainement pas destiné à éveiller sa modestie - inexistante. Et c'est rare, qu'on lui parle avec tant d'aplomb, qu'on rétorque avec la délicatesse d'un savoir-vivre évident, camouflant l'horreur tapie dans l'implicite. Et il devrait fuir, lui que l'hybris ronge déjà suffisamment pour ne pas risquer de se perdre davantage dans telle conversation. Rien à admirer dans la terreur, rien à encourager, surtout. Et si l'espoir de canaliser les capacités incontrôlables, surréelles, se sont éveillées au contact de Camille, c'est un tout autre feu qu'attise le Russe à cet instant. Danger d'un jeu qui se glisse sur un terrain différent, que l'Amadori maîtrise bien mieux que ces histoires surnaturelles. Communiquer en calculant les sous-entendus, braise s'animant dans les prunelles alors que l'étranger renchérit, d'un mouvement des doigts. Le contact est agréable, il ne peut le nier, premier à y être revenu, avant tout pour provoquer. Ce qu'il aime, Dante, avancer ses pions et contempler les actes en retour. Adversaire ou allié, difficile à déterminer en une heure de leur temps partagé, et la méfiance est de mise, malgré la vodka à laquelle il lui est complexe de résister. Sûrement que Pandora se gausserait dans un coin, à se targuer de connaître son manque de résistance à l'alcool. Et il aurait aimé y être plus tolérant, sans doute, mais se réconforte en se disant qu'au moins, pas besoin d'en vider une bouteille pour se sentir grisé. A croire que ses années de beuverie à la faculté n'ont pas aidé à forger ses veines au contact de la brûlure de l'éthanol.

« Comme moi, tiens donc. » Qu'il commente, sourire narquois au coin des lèvres, à contempler l'homme qui s'approche insidieusement. Il en a les phalanges qui crépitent, de la paume froide qui les surplombe, tentation que de nouer les doigts aux siens à laquelle le psychiatre ne cède pas. Trop obnubilé par les dires énigmatiques. « Et n'aimerais-tu pas également être vu, tel que tu es vraiment ? » Il ne camoufle pas la curiosité qui l'étreint, regrettant déjà le contact, contemplant Aleksandr sans même prendre le soin de camoufler ses regards appuyés. Sur les gestes. Sur le visage. Sur la langue qui effleure sa lèvre. Il en sourit de plus belle, Dante, à ne pas rechigner face au verre proposé. Mauvaise idée. Sans doute. La raison se perd lentement au profit d'autres desseins. Parce que ça ne lui a rien apporté, strictement rien, d'essayer de faire les choses bien. Que se perdre dans les yeux d'un inconnu a toujours su faire passer les questionnements, au moins de manière éphémère. Demain est un autre jour. Peu importe ce qui pourra se produire au matin, lorsque l'hybris sera loin et que la pleine conscience regagnera du terrain. « Tu m'as l'air effectivement d'en connaître un rayon, sur les gens comme moi. Comme nous ? » Et ça l'amuse, de glisser ses hypothèses, presque plus encore que d'en connaître les réponses. S'il n'a pas tout saisi, l'Amadori sait en tout cas ne pas être seul dans son cas étrange. Et ça a quelque chose d'exaltant, de deviner l'irréel chez lui aussi, de le sentir, même à son souffle qui se glisse à son oreille. Tranquillement immobile, le psychiatre n'en demeure pas moins troublé par ce qu'il avance, bien plus explicite soudainement. Et c'est le verre qu'il achève de vider, d'un trait, alors que la peau s'électrise à la base de son cou, diffusant jusqu'à sa nuque qui s'hérisse. Baiser inattendu, le doute ne semble plus permis quant aux intentions de son hôte. Et il prend son temps pour pivoter sur ses talons nus. Reporter ses prunelles claires sur lui, le détailler non sans intérêt. A se demander s'il ne s'agirait pas du diable, glissé dans une chemise sans nulle doute taillée sur mesure, se jouant de son esprit affaibli pour mieux l'appâter.

Le verre se pose, iris qui tombent plus en sud de la chemise en question, profitant de la posture pour analyser la silhouette toute entière. « Dans quelle sorte de piège comptes-tu m'attirer ? » Raillerie énoncée d'un ton suave, parce qu'il n'a que faire, en réalité, de l'issue de cette soirée. Trop détaché pour songer au risque éventuel, à la probabilité d'une rencontre calculée, ou tout ce que son esprit lucide aurait pu envisager, l'homme s'avance à son tour, récupère la baguette et s'en occupe à son tour. Assurance non feinte, un coup d'oeil glissé à Aleksandr avant de s'intéresser de nouveau à sa queue. « A tes risques et périls. » C'est dit presque sérieusement, alors qu'il se prépare à commencer. « Le dernier qui m'a dit ça ne s'en est toujours pas remis. » Vantard, sans nul doute, même s'il était probablement risqué de laisser le champ si libre à Dante, de toute évidence. Pas un regard lors de l'allusion, à se positionner soigneusement, prenant les choses très - trop - au sérieux. « Honneur à ton invité, j'imagine. » Et sans se faire prier, il casse et empoche une première bille. Fin sourire aux lèvres, les doigts viennent doucement dégager le col de sa chemise, écarter les deux premiers boutons déjà détachés. Une main glissée dans ses cheveux, dont l'ajustement fait défaut, il ne peut s'empêcher de repasser derrière Aleksandr, à le frôler délibérément. « Je sais que mon contact te plaît, mais tu gênes mon prochain coup. » Puisqu'il n'y a plus de sous-entendus, c'est avec un plaisir non dissimulé que le brun se positionne à ses côtés, et lui file un petit coup de hanche à hanche pour l'encourager à se pousser. Tension latente qui se ressent alors qu'il achève de remonter les manches de sa chemise sur ses avant-bras. Coup qui se calcule, se manque, pour le sport dira-t'il, un air faussement contrit sur les traits. « A toi. T'avises pas d'empocher toutes les miennes, je devine une envie certaine de me voir gagner. » Fanfaron qu'il est, l'enjeu est tout autre, à venir s'appuyer contre la table et le dévisager, tentation évidente, appel à la déraison, bien qu'une fois lancé, l'Amadori n'ait rien contre le fait de terminer - et de gagner - cette partie.


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