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tu viens plus aux soirées ? (mac) [-18]

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tu viens plus aux soirées ? (mac) [-18] - Sam 2 Fév - 18:00


“tu viens plus aux soirées ?” & Pour la mission avec Serevo, vous s’rez chacun en duo avec un autre sicario. Pour vous surveiller durant quelques temps. Pour sûr qu'elle risque pas de l'oublier, à se coltiner un collègue avec lequel elle n'a jamais eu d'affinité. L'un des vieux - la quarantaine - qui doit avoir au moins autant d'arthrose que Serevo. Sûrement pour éviter des interactions intempestives, empêcher les distractions et les conneries, en la faisant surveiller par le sicario le plus chiant du monde. Et si elle a saisi le but de la démarche, au départ, toute renfrognée qu'elle était, c'est une fois sur le terrain qu'elle a pas compris l'intérêt, si ce n'était de la ralentir. Trop agile, trop douée, Selda, bien entendu, pour souffrir la présence d'une tierce personne lors de ses missions. Sa victime, elle, ça se danse à deux, pas avec un autre qui tient la chandelle. Oubliées, les visions arrachées aux derniers souffles, les paupières tatouées, oracle muselée pour ne pas se révéler devant l'importun. Elle l'a mérité, elle devrait le savoir, à se mettre sur la sellette toute seule comme une grande. N'empêche que depuis ces quelques semaines que ça dure, ça commence sérieusement à l'agacer. A s'demander quand ça prendra fin. Quand elle aura suffisamment fait profil bas pour mériter de rebosser seule, sans être chaperonnée par Ruben. L'nom qu'elle s'est mis à exécrer dès le troisième jour à le trouver au pied de son immeuble, de bon matin. Et elle se l'demande, parfois, comment son ancien mentor vit la chose de son côté. Elle irait pas lui demander, trop occupée à aligner les jours, les semaines, le mois désormais à ne pas le croiser. Comme une habitude, de ne plus traîner dans les coins familiers, à l'extraire de son crâne par la force des choses. Loin des yeux, loin de ses nerfs, parce que depuis leur retour, c'est comme si elle en voulait à la Terre entière. Un peu plus encore après la vidéo, venue remettre de l'huile sur le feu de ses souvenirs trop vivaces. Oublié, le temps mort éphémère ayant scellé le désastre de New Haven. Laissé sur le seuil de la caravane, le calme factice instauré entre eux. Elle peut pas l'voir, parce qu'elle s'en persuade, que plus l'temps passe, plus ça deviendra dérisoire. Qu'il était temps, effectivement, d'éloigner les chemins pour cesser de se fracasser.

Pourtant, elle est bien forcée d'égarer ses pensées dans sa direction. Quand Ruben échappe quelques mots au téléphone à Ariana, Ariana qui a trente-sept ans maintenant, qu'il a recruté lui-même au sein de la Calavera. Elle lui a dit pourtant, Selda, qu'elle s'en battait les reins d'Ariana, d'son âge, d'leur rencontre, d'leur vie en général. Elle a grogné, a fini par fermer sa gueule en s'disant qu'à force de l'ignorer, il finirait par disparaître. Mais aussi réputé soit Ruben, en tant que sicario, aussi casse-couilles est-il en tant que coéquipier. Alors, il lui parle d'Ariana. Et Selda se demande si Ariana parle de Ruben à Maciej. Si lui aussi, a entendu parler de leur première mission ensemble, de celle où Ruben lui a demandé d'lui faire un gosse alors qu'ils venaient de saccager une famille entière. S'il a envie de les crever, ces yeux débordant d'amour, comme elle, elle en a les mains qui la démangent face au sicario déjà grisonnant. Pas douée pour s'faire des amis, pour jouer les sociables, la Miralles, ça se saurait sinon. Pas aimable avec les Ruben qui prennent ça pour une crise d'ado attardée, à lui parler avec la condescendance d'un père qu'il n'est pas. Il l'agace d'autant plus qu'elle le sait, qu'c'est son propre padre qui l'a recruté, celui-là, et qu'elle n'a pas envie qu'il s'mette à le lui raconter, ça aussi. Elle aime encore mieux qu'il la saoule avec Ariana, que de l'entendre parler de Vicente, comme il le connaissait bien, comme il l'appréciait. C'est même elle qui oriente le sujet, ce soir, quand ils se perdent dans les rues de Delray. Tâche d'animer la conversation, d'en savoir plus sur cette rencontre sensée se faire dans les coulisses du nightclub du quartier. Celle qu'il lui fait miroiter depuis trois jours, éveillant pour la première fois sa curiosité. A s'dire qu'enfin, les choses vont devenir intéressantes, p'tetre une récompense pour l'avoir supporté sans l'étriper depuis dix-neuf jours exactement. Elle s'méfie même pas, Selda, en apercevant l'enseigne. Elle le sait, qu'des réunions clandestines ont lieu là-dedans, n'y a pourtant jamais mis les pieds jusqu'alors. Y'a que des murmures sur ce lieu, ce qui s'y trame. Un mystère qui la pousse à suivre sans trop ronchonner.

Centzon. C'est une fois le cul vissé dans un canapé, en prenant garde à garder les yeux braqués sur le sicario pour rester professionnelle, qu'elle s'dit qu'ouais, elle en a déjà entendu parler. « Y'a pas une salle plus adaptée ?! » Qu'elle aboie pour couvrir les basses de la musique, qui lui résonnent jusqu'au fond des os. Plus adaptée qu'là où les gens s'montent clairement dessus dans des tenues qui lui donnent froid. A n'en pas ôter sa veste en cuir, comme le lui a suggéré Ruben à leur arrivée. « Les autres arrivent quand ?! » Qu'elle s'égosille à son intention, dans l'attente du rendez-vous. Pas qu'le lieu la gêne, bonne planque après tout, qu'elle se dit. Pas là qu'on viendrait chercher à emmerder du sicario, sans doute. Puis, elle le voit Ruben, qui tape la bise ci et là. De quoi lui faire arquer un sourcil, enfonçant son dos dans le dossier du fauteuil, lumières tamisées sur ses prunelles noires. « Toi tu viens pas là qu'pour les réunions. » Elle balance, esquisse de sourire en coin, sale pressentiment coincé dans la poitrine. Merci, Jan. C'qu'elle rumine, pour lui avoir collé un sicario aux moeurs si libérées, ça en plus de tout le reste. « Tu vas où ?! » Elle se redresse, brutalement, à le voir s'éloigner, sans l'savoir encore, dans la direction de la nouvelle arrivée. Ariana. A ce moment-là qu'un type masqué se décide à glisser ses doigts dans ses cheveux. Et l'échine s'hérisse, part des reins pour venir frapper les vertèbres une à une, ruiner les nerfs de son bras droit qui s'élance sans réfléchir. Craquement de nez, elle l'a sûrement pété au passage, sans même se lever de son siège, alors que le gars titube en arrière. Elle en entend un deuxième qui s'gausse, balance un truc dont elle ne saisit qu'un terme qui la chiffonne. « Préliminaires ? T'en veux aussi, des préliminaires, cabrón de mierda ? » Regard planté dans l'sien, elle attend une réponse qui ne vient pas, passe une main dans ses mèches ébouriffées, à le défier de répondre une connerie.
 
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tu viens plus aux soirées ? (mac) [-18] - Dim 3 Fév - 16:04


Passé l’âge de la baby-sitter, comme un gosse trop habitué à faire du grabuge, besoin d’une ombre pour lui coller au cul et s’assurer qu’il file droit. Pas fait pour ça, l’assassin. Deux décennies qu’il fait son job, qu’il y est bon, très bon même. Des bavures en cours de route, le chien fou qui des fois vrille un peu mais revient toujours sur le sentir tracé par ses maîtres. Jamais à mordre, à peine à grogner. Rien demandé qu’il avait, dans cette putain d’histoire. Embarqué par la gamine, petite chieuse à qui il peut rien dire, surtout pas non. Trop faible, trop con. Encaisse alors les remarques, les mots qui blessent, hoche la tête, compris, accepté. Tout sauf ça. Se coltiner une autre emmerdeuse qui le lâche plus. Pas aussi collante que ce petit copain dont elle lui parle parfois, Ruben. Rien que le nom lui donne envie de les étriper, tous les deux et faire des tresses avec leurs tripes juste pour déconner. Un massacre sanglant dont il a le secret pour faire passer l’envie de lui remettre une nounou sur le dos. Il ronge son frein, Serevo, serre les dents et garde le silence. Ca change pas, le bonhomme n’a pas la langue bien pendue, elle le sait, Ariana, et ne s’en formalise pas plus que ça. Ne capte pas que le problème vient d’elle, de sa présence à ses côtés. Dans une toute autre situation, il l’aurait accepté sans rien dire. Pas un adepte des missions en duo, c’est un fait, mais parfois il le reconnaît, c’est pratique. Seulement quand il y a une sorte d’alchimie entre les membres de l’équipe, pas une animosité gênante qui passe pour une timidité bizarre. Passé l’âge aussi d’être timide, il pourrait se la jouer grosse ordure et la blesser. Lui dire clairement qu’il en a rien à foutre de ses histoires de couple ou de ses aventures avec son Ruben. Ils sont des assassins, c’est tout. Ce qu’elle fait de sa vie, une fois les armes déposées, ça le regarde pas.

Il a pourtant la désagréable sensation qu’il va être le témoin d’un morceau de son petit monde. Aux pas qui traînent dans Delray, les rangers sur le sol, qui le raclent presque avec mauvaise foi. Il connait l’endroit, ce nightclub bizarre qui fait parfois office de lieu de rencontres clandestines. Il connait pour y être allé, une fois. Pas vraiment en tant que membre de la Calavera, juste en étant lui. Bonhomme aux fantasmes sales, ceux qui traînent sous la carne, au fond des boyaux mais qui ne sortent jamais vraiment. L’excitation d’un meurtre particulière sordide ayant poussé les curseurs du vice à fond. Soumis à ses propres pulsions, le clébard s’est traîné jusque dans les entrailles du tordu pour satisfaire ses délires. Une fois, pas deux. Une nécessité à ignorer et oublier, encore moins à raconter à l’autre qui pousse déjà la porte comme si de rien n’était. Ambiance feutrée, musique à s’en bousiller les tympans. Pas aussi forte la dernière fois qu’il est venu, ou alors il s’en souvient plus. Face d’enterrement, pognes dans les poches de sa veste, cuir tanné en camouflage dans le décor. Idée con, s’il avait su ce qu’il l’attendait quand elle est venu le tirer de son canapé. Il l’aurait envoyé baladé et s’y serait réinstallé, à se bousiller le cerveau devant une émission télévisée quelconque, en bon type fainéant qui n’a rien d’autre à faire de ses jours de repos. Courbaturé encore de sa dernière séance d’entraînement, juste envie de ne rien faire pour une fois. A croire que c’est impossible dans leur mode de vie. Soupire et ses doigts tapotent contre la doublure des poches. Grogne un magne-toi de faire ton truc à la sicaria qui ne l’écoute déjà plus. Et qui se tire, le plante au milieu du décor comme une plante verte en plein désert. Les mâchoires se crispent plus fort, l’œil noir parcours la pièce. Les corps qui se frottent et se cherchent, le laissent de marbre tellement ça lui passe au-dessus de la caboche. Hermétique à la débauche Maciej, il lève les yeux au ciel et fait demi-tour. Hésite entre sortir et attendre sa chaperonne dehors ou se tirer tout simplement. Retourner chez lui et fermer sa porte à double-tour pour être certain que personne ne viendra l’emmerder de nouveau.

Rentrer donc, c’est décidé, signé. Acté. Les pieds qui se mettent en mouvement sur le sol qui donne l’impression de coller en certains endroits. Les mains plus loin dans les poches, il évite de toucher ce qui passe à sa portée. Donzelle aux allures de sac poubelle trop serrée qui le dévisage derrière le noir de son masque, agite les doigts dans un ordre qui semble vouloir l’inviter à la rejoindre. Même pas en rêve. Nouveau soupire, et il se fige. Perçoit dans le brouhaha les échos d’une voix qu’il connait que trop bien. Absente de son univers depuis des lustres, la gamine qui l’évite. Pas étonnant, il aurait fait la même chose. La sortie catastrophe et la vidéo diffamatoire qui enfonce le clou. Le rend encore plus ignoble qu’il peut l’être. Sang chaud qui ne fait qu’un tour, le sicario rebrousse chemin et s’approche de l’étrange trio. « - Hey, on a un problème ? » Au regard bref qu’il accorde à Selda, la réponse est évidente mais les deux énergumènes se targuent que non, tout va bien. C’est un jeu. Pogne qui se pose sur l’épaule, presse le cuir en fétichisme tordu. Et voilà qu’elles sortent, ses mains, des poches pour venir s’agripper aux doigts gênants. Presser, serrer, et les retourner, si fort, si violemment que ça craque. Et ça couine, mi-chemin entre douleur et plaisir. Ecœurement sur la gueule, Maciej lâche les pauvres doigts aux faux airs de saucisses molles d’apéro.

« - Va te chercher des préliminaires ailleurs, ou je me fais un plaisir de continuer à te casser d’autres morceaux. » Grogne d’un grondement sourd et la victime se tire non sans une œillade mauvaise. L’acolyte qui se contente juste de faire quelque pas sur le côté, s’éloigne sans vraiment le faire mais se détourne d’eux.
« - Qu’est-ce que tu fous là ? » L’inutile question dont il connait déjà la réponse. Ariana et Ruben. Leurs deux baby-sitters occupées à tout sauf les surveiller. C’est une blague et bizarrement, ça le fait rire. Secoue la carcasse d’un éclat de rire grave, mauvais. Il n’oubliera pas de les remercier, ses deux supérieurs et leurs idées à la con.

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tu viens plus aux soirées ? (mac) [-18] - Lun 4 Fév - 19:53


“tu viens plus aux soirées ?” & Plus tendue que le string en latex noir de la demoiselle qui passe à côté d'eux, la sicaria. Nerfs à fleur de peau, du mal avec les contacts depuis quelques temps. Même si les traces ont disparu, sûrement que le souvenir des phalanges de Jan dans sa gueule est encore trop présent. Que les nerfs marqués à vif s'excitent pour un rien, et pas dans le sens escompté dans ce genre d'endroit. D'jà tendance à vriller pour rien, faut croire que ça s'arrange pas avec le temps. Alors le péquenaud l'a bien mérité, d'se faire redresser les naseaux, et elle n'éprouve pas le moindre regret à l'entendre grogner dans son coin. Le second, en revanche, lui manque bien plus de respect encore. Plus envie de sourire, subitement, et l'atmosphère particulière n'aide en rien à redescendre de la colère qui s'échelonne. Voix familière qui l'arrache à ce jeu de regard qu'elle est pourtant certaine de gagner, n'aide en rien à la décontracter. Mac. Les mains se crispent sur ses cuisses, jambes peinant à rester immobiles quand elle aimerait se lever, et hurler un coup. Putain de merde. Manquait plus qu'ça. Oeil qui se darde dans le sien alors que les lèvres se pincent. Fermer sa gueule, sinon tout va sortir dans le désordre. Elle s'attendait pas à le voir, pensera à doublement engueuler Ruben si elle vient à le recroiser ce soir. Pourtant, y'a le geste du type qui éclaire ses prunelles de manière fugace. Ombre d'un sourire se glissant sur ses lèvres en le voyant oser un geste vers le vieux, à attendre la suite dans un enthousiasme tordu. Et elle n'est pas déçue, à détendre légèrement l'échine, se tourner même sur son siège pour mieux distinguer l'angle étrange que prennent les doigts de l'importun entre ceux du sicario. Réaction sans doute inappropriée, p'tetre plus à sa place qu'elle ne le croit au milieu des délires en tout genre. Elle aimerait presque le voir mettre sa menace à exécution, mettre un peu de piment dans cette soirée qui l'exaspère avant même d'avoir vraiment commencé. Sauf que l'autre se tire, évidemment. 'Serait probablement fou de traîner dans les parages quand Serevo sort son air lugubre. Plus lugubre que d'habitude, quoi.

Elle fera pas l'effort de s'lever, se contente de le dévisager en contre-plongée. « M'faire planter des talons aiguille dans le dos, ça m'émoustille. » Air morne à l'appui, visage qui se détourne et contemple la table, les verres alignés, la tequila qu'Ruben avait commandé. « Qu'est-ce-que tu fous là, surtout. » Elle marmonne, c'est pourtant sûrement audible, doigts qui viennent accrocher la bouteille pour en servir deux verres, invitation non formulée, qui transparaît que dans les restes. Elle s'en fout, c'pas elle qui a payé sa tournée pour finalement aller consommer autre chose. « J'sais pas si j'vais le buter lui en premier, ou elle, pour l'rendre aussi con. » Elle le dit de manière sérieuse, faut croire que la question l'a vraiment effleurée pendant ces dernières semaines. Verre qu'elle porte à ses lèvres et alcool qui brûle l'oesophage de manière familière. Au moins ça de pris dans cette nuit de merde. Et toujours pas un regard pour Maciej. Elle aurait aimé le décider, quand elle le reverrait. Ou ne pas le revoir du tout. Elle sait pas trop. N'empêche qu'il est là, et qu'elle sait pas de quelle manière se comporter. Que tout ce qu'elle a pu ruminer dans son coin depuis la dernière fois reste coincé dans un coin de sa mémoire. Que le dernier contact s'est résumé à un "con" envoyé par message sur son antiquité de portable, après avoir visionné la vidéo et refermé avec brutalité son ordinateur, sans manquer de taper dessus au passage. Rien que d'y repenser, ça la fout en rogne, à en oublier le décor, le serveur qui ramasse quelques verres sur la table, en simple tablier, dont le cul passe à dix centimètres de son visage. « Mierda, j'en demande pas autant là, dégage. » Main exaspérée qui s'imprime dans sa hanche et le pousse fermement, avant de finir par se décider à incliner sa tête sur le côté, regarder le sicario. « T'as passé l'âge de rester debout, t'sais que c'est pour les gens comme toi qu'on s'lève dans le métro, tout ça. » Et elle se décale vaguement sur le canapé, place libérée à côté d'elle. « Et comme y'a assez d'place pour deux, j'ai même pas besoin de m'lever. » Sinon, faut l'avouer, elle l'aurait pas fait. Plutôt du genre à rester le cul vissé sur son siège quand le vieillard du coin rentre dans la rame. Elle aussi, elle est fatiguée, elle a un travail très fatiguant et mal partout tout l'temps avec les raclées qu'elle échange sur le terrain. « Dépêche d'ailleurs, j'ai pas envie que quelqu'un ait l'idée de squatter et de se frotter, gracias. » Soupir qui ponctue ses paroles, l'éternelle insatisfaite, à remplir son verre à ras bord à nouveau et tendre le second au sicario. A s'dire que ça sera plus facile avec un peu de courage liquide, de l'regarder. Qu'autant être là avec lui, que plus mal accompagnée. Mauvaise foi latente, parce qu'elle pourrait sans doute aussi se barrer.
 
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tu viens plus aux soirées ? (mac) [-18] - Mer 6 Fév - 20:16


Reste assise la gosse, il n’en attendait pas moins. Lui offre le loisir de l’écraser de l’œil, comme pour remettre les pendules à l’heure. Gueule des jours où l’humeur est de merde, le clébard sonnant pourtant faussement dans son élément. Mauvais poil à cause du coup foireux dans lequel il vient de tomber. Dérangé à l’idée de tomber sur son ancienne protégée dans un endroit pareil après autant de temps d’éloignement. Silence radio et chemins qui se séparent, trop bien pour que ce ne soit pas suspect. S’éviter quand il n’y a plus que ça à faire, quand se justifier ne sert à rien. « - M’en doutais que c'était ton genre. » Qu’il ricane dans un raclement de cordes vocales tendues. Grave frôlant les tréfonds de la terre, à peine à faire un effort pour parler plus fort histoire de couvrir la musique. Gueule pas Serevo, jamais. Rarement. A peine le ton qui monte d’un niveau, il a pas besoin de ça pour se faire obéir, foutre la trouille à ceux qui peuvent l’entendre. Jamais môme à l’ouvrir, toujours en silence quand sa pauvre mère se faisait sauter et cogner. Muet comme une tombe, celle qu’il côtoie d’un peu trop près tous les jours à y envoyer des pauvres types servir de buffet aux vers et autres merdes dans le genre. Pas de réponse non plus quand la question se retourne. Juste son silence, et le corps fermement immobile. Ancré dans rien, le sol pourri sous les semelles, le cœur qui cogne pourtant contre la poitrine, pas encore remis de la soudaine montée d’adrénaline. Trop minable pour faire plaisir, suffisamment forte pour titiller les nerfs. Et lui donner comme une envie d’encore.

Vrai, sur ce coup-là, il la rejoint. Appuie les mots d’un hochement de tête entendu mais faussement sévère. « - L’ordre n’aurait pas vraiment d’importance, l’un comme l’autre le résultat sera le même… » Comme une envie de massacre, les deux énergumènes qu’il cherche machinalement des yeux. Sans les trouver au milieu des corps qui se pressent, se coller et fusionnent. Mélange dégueulasse qui lui retourne les tripes, à faire s’affaisser les coins des babines dans une expression de profonde gêne. Croisée avec des relents de pitié et d’irritation folle. Les tuer, tous les deux, et balancer les têtes dans Delray pour les voir dévaler joyeusement la rue. Punaiser ce qu’il en reste, les corps, sur les portes du QG, histoire de marquer le coup, enfoncer le clou de la désobéissance et de la rébellion pour faire passer le message, plus en âge d’être chaperonné. Erreur de débutant à ne plus jamais faire sous peine de perdre d’autres bons éléments. Crissent les crocs du chien aux mâchoires serrées, crispées. A darder sur la gamine un œil sombre, croise le regard en même temps que le fessier du type congédié qui se barrer. Mauvaise blague sur un âge qui l’emmerde seulement quand il se trouve avec elle. Petite emmerdeuse qui n’a rien de mieux à se mettre sous la dent pour le rabaisser que ce truc tellement évident. Alors il jauge, examine le petit corps, celui qu’il connait par cœur à force de bousiller le sien contre les courbes. Hausse un sourcil, à se dire qu’il pourrait encore facilement avoir le dessus. Pas encore venu le temps où elle pourra lui en coller une comme elle l’espère. Juste bonne à marquer ses nerfs et ses chairs, à l’image de cette balafre qu’il se traîne et qui le fait souffler à chaque fois qu’il l’aperçoit.

« - Tu sais que c’est juste pour emmerder les sales gosses dans ton genre que cette règle a été inventé. » Ton mordant à la blessure qui grince, l’air mauvais gravé encore plus fort sur la trogne lorsqu’il s’exécute finalement. Occupe l’espace à côté de la sicaria, animal sans gêne aux pattes qui s’écartent jusqu’à buter du genou contre la guibole de Selda. « - T’es tellement aimable, bordel, ça me manquait presque de plus t’entendre japper à longueur de temps. » Constat venu du cœur, il avait presque réussi à vraiment l’oublier, son insolence et ce besoin maladif qu’elle a de toujours râler. Pour tout, pour rien. Lorgne le verre à la recherche d’une entourloupe puis le prend, vide d’un trait le contenu sans en ressentir le moindre frisson. A peine une gêne dans la trachée, le verre qui se repose cul en l’air sur la table et le dos de l’assassin qui vient s’enfoncer dans le dossier de la banquette. Silence, rien à se dire. Tellement de choses à sortir pourtant. Le bras se tend, lentement et la paume prend en coupe la nuque de la gamine. Pogne qui en recouvre toute l’étendue, à lui péter les cervicales si l’envie lui passait par la tête. Geste faussement tendre, aux doigts qui traînent dans les mèches sombres et se retirent aussi vite qu’ils sont arrivés là. A peine le temps de comprendre que la main a déjà foutu le camp, revenue se poser sur le dossier. En rempart contre la connerie humaine, un simple bras en guise d’avertissement, pas touche.

« - Il t’a sorti l’excuse de la réunion clandestine aussi ? » Pas que ça l’intéresse, il s’en fout. C’est tellement con comme situation que ça le dépasse. Uniquement là pour meubler, remplir le vide et faire taire ce petit bout de malaise qui lui gravite dans le crâne. C’est Selda merde.

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tu viens plus aux soirées ? (mac) [-18] - Sam 9 Fév - 15:29


“tu viens plus aux soirées ?” & Rien ne va. Entre la musique aux basses trop prononcées qui l'écrasent de l'intérieur, la tequila qui pourrait être meilleure, les corps qui se heurtent tout autour, trop en transe pour ne pas être défoncés, la présence de Maciej. Le fait qu'il lui réponde, en plus, qui l'emmerde plus que tout. « Comme si t'avais compris quoique ce soit à mon genre. » Elle sait pas pourquoi, mais elle a besoin de répondre, d'pas laisser filer sa remarque sans rétorquer. Il l'énerve, rien que de se tenir là, ça lui fout les nerfs en vrac encore plus que l'reste. Tout ça à cause des deux autres. Et au moins, quand il renchérit, elle n'peut pas le contredire. C'est même plaisant, l'espace d'un instant, de s'imaginer ce que ce serait, de leur faire ravaler leurs airs mielleux et leurs oeillades niaises. Elle s'occuperait probablement de Ruben, Maciej d'Ariana, parce qu'après tout ces quelques semaines leur ont appris de quelle manière ils se démerdent au combat. Et d'y penser avec un peu trop de véhémence, ça commencerait à vraiment forger quelques idées. Jeu dangereux duquel il vaut mieux s'éloigner. « Pas sûr qu'ça fasse bien sur le papier, pour le commandante. » Toujours aussi étrange de s'dire que Joaquin est parti, que Jan est monté en grade. Prénom qu'elle tait en s'contentant du titre dont il a hérité. Celui dont ils n'ont pas eu l'occasion de parler. Elle aime autant ricaner sur l'image, se dire que ce serait quand même con de foutre en l'air des semaines à se tenir, en exécutant son chaperon. Juste suffisant à décrisper un peu les muscles, de partir dans ces conneries, l'genre pour lequel elle est douée, à planifier des plans d'attaque. Plus douée que pour discuter avec lui, ou prétendre que sa présence ne la fout pas en rogne, ou tout simplement mal à l'aise. La deuxième option étant la plus vraie, la plus insensée aussi. Parmi la multitude d'émotions qu'elle a déjà pu ressentir en sa présence, celle-ci étant sûrement d'une rareté légendaire. Née de cette escapade désespérée, p'tetre qu'elle lui serait passée, si elle ne s'était pas échinée à le fuir comme une gamine. Et elle s'en rend compte, que la distance n'a rien arrangé. Pire que d'avoir suspendu le temps, celui-ci repart de plus belle en lui envoyant à la gueule des questionnements à la pelle. Renfrognée dans sa boisson, dans ses piques qui s'abattent sur un sujet qu'elle maîtrise, l'âge prétendument avancé du mentor qui n'lâche rien de son ton mordant. « S'tu le dis. » Haussement d'épaule, battement de cils exagéré, à se foutre de sa gueule, clairement. Elle rigole un peu moins quand il envahit l'espace, présence toujours plus imposante à mesure que la gêne troue l'esprit de la sicaria. Une chose de le tacler à distance, une autre de poser son regard dans le sien en feignant de se sentir bien - ou à défaut, suffisamment sereine pour poursuivre sur le même ton.

Alors Maciej grogne, s'empare du breuvage, et cette fois, elle dit rien. Se contente de plonger dans le sien, y noyer ses préoccupations troublées et s'la fermer une minute. Coudes vissés sur ses cuisses, suffisamment inclinée pour ne pas avoir à le regarder, à se refermer pour ne pas laisser le mal-être déborder. Posture peu délicate dont elle a le secret. Jusqu'à ce que le contact n'électrocute les nerfs, nuque qui se tend dans la paume et pupilles qui restent braquées sur la table. Lèves qui s'imprègnent de la brûlure alcoolisée, y puisent la force de ne pas se révolter. Les phalanges grincent, restent pourtant sagement accrochées au verre pour ne pas se regrouper, cogner avec aussi peu d'égard qu'envers le mec qui s'est tiré. Qu'est-ce-qu'il fout. Traverse le cortex comme une météorite, l'interrogation qui lui crame les neurones en moins de deux. Comme si c'était pas déjà suffisant d'être là, à côté de lui, à sentir son genou contre le sien qui lui rappelle déjà un peu trop sa présence. Pas l'temps de broncher qu'il arrête son manège, vestige de sa poigne encore tatouée dans sa nuque brûlante, mots qu'il enchaîne et dont elle perd le fil. Et la main se déleste du verre vide, dos qui se redresse dans la chaleur étouffante de la veste qu'elle finit par ôter, un bras après l'autre. A se contenir, remonter les manches du haut et en réajuster l'encolure qui se promène sûrement trop au sud pour son propre bien, dans c'genre de lieu. Gestes pour s'donner une contenance, à ne pas savoir quelle attitude aborder. Calme factice qui finit bien par vaciller, quand les lèvres s'entrouvrent. « C'était quoi, ça, au juste ? » Et elle les braque droit dans les siennes, ses prunelles aussi sombres qu'une nuit d'orage. Un temps de latence, même si de toute évidence, elle compte pas lui laisser la possibilité de répondre. « J'ai l'air d'avoir envie qu'on m'touche ? No. » Doigts agités qui repoussent les mèches trop longues d'un carré qui n'en est plus un, les balaye dans la nuque comme pour en barrer l'accès. « Et envie que toi tu m'touches, encore moins. » Le ton ne s'élève pas, suinte pourtant d'une mesquinerie qui lui arrache un ricanement, avant qu'elle ne se détourne. Bouteille qu'elle coince entre ses jambes, à ancrer ses omoplates au dossier, se servir un nouveau verre qu'elle sirote comme si de rien n'était. « Pisse à côté du canapé si tu veux marquer ton territoire, mais pas d'ça avec moi, gracias. » Pied qui s'agite au sol, marque le tempo de son être agité, à secouer répétitivement le genou du sicario au passage. « Pas b'soin de ça pour qu'on me foute la paix. » Parce que c'est probablement pour ça qu'il a fait l'geste, ouais. Pour faire peur à ceux qui se risqueraient à les approcher. Comme s'ils étaient venus là ensemble, voulaient être tranquilles tous les deux. Pensée absurde tant ça n'approche en rien la réalité. « Moi ça m'manquait pas, c'genre de chose, tu vois. » Sale gosse, ouais, sûrement que la dénomination lui sied et qu'elle compte lui en donner, de quoi justifier son vocabulaire. Tête qui s'penche dans sa direction, de son plus bel air effronté, à le regarder dans la violence qui lui ravage la carne à sa proximité. Et elle la boucle, refuge trouvé dans la tequila, sans cesser de le dévisager. Sûrement qu'elle arrivera toujours à être crédible, dans l'acidité de ses dires envers lui. Qu'ses gestes en revanche n'ont jamais eu de cesse de la contredire à son égard, à garder sa jambe gentiment rangée contre la sienne.
 
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tu viens plus aux soirées ? (mac) [-18] - Mar 12 Fév - 19:54


Silence face aux mots, pas besoin de répondre, ils le savent tous les deux. Lui qui la connait certainement mieux qu’elle veut bien le croire, à se ressembler plus qu’ils ne veulent bien l’admettre. Sinon ça ne marcherait pas à ce point entre eux, ou quelques temps seulement. Quelques années, mais pas aussi longtemps, l’un des deux déjà parti avec les nerfs qui ont lâché dans la pente. Pas de réponse non plus concernant le nouveau commandante. Il n’a rien à dire là-dessus, et pourtant les mots se bousculent dans son crâne. Le remercier déjà, d’avoir eu cette idée à la con de leur coller des nounous aux basques. Lui faire remarquer qu’ils ne gardent pas leurs culs dans un joli bureau et que forcément, il peut y avoir des ratés dans ce genre de cas. Ravaler toute sa bile et la garder pour lui, comme il le fait toujours. Formaté pour obéir le Serevo, certainement pas pour commenter ou se plaindre. Mais ça l’emmerde, cette nouvelle montée dans la hiérarchie, seul con du lot qui reste au point mort et qui ne progresse pas. L’est bien là où il est qu’ils diront et ils auront raison. Premier à le penser, mais dernier à l’assumer. Petits restes d’un gamin jaloux envers ces autres ayant gagné le respect de leurs pairs, le gringo toujours mis de côté parce que c’est normal et qu’il n’est que de la chair à canon. Machine de guerre Maciej, rien de plus. Et il le fait très bien.

Pas de mots mais ses doigts contre la nuque, le temps d’une inspiration, à serrer la peau en dessous avec une douceur bizarre. Pour mieux s’en éloigner. Il ne sait pas lui-même pourquoi il a fait ça. Agit sous l’impulsion d’un cœur qui a voulu faire le malin. Montrer aux autres que d’une certaine manière, elle lui appartient, quitte à se fourrer le doigt dans l’œil tant il est loin de la réalité. Appartiennent à personne les êtres dans leur genre, seulement à la Mort, celle qu’ils invoquent, provoquent et donnent. Ses petits pions qu’elle déplace avec plaisir jusqu’à ce qu’elle en ait marre et les rappelle à elle. Silence aux bourdonnements sourds de la musique, petite latence avant que ça n’explose. Et elle finit par le faire, balancer ses questions et ses réponses sans lui laisser le temps de répliquer. Il soupire, lève les yeux au ciel et les mâchoires se crispent à lui en creuser les joues. S’enfonce plus fort encore dans le moelleux de la banquette, les doigts qui se serrent contre les genoux, l’envie presque mordante de lui en coller une pour qu’elle la ferme pour une fois. Vu l’endroit ça passerait pour un geste tendre, de quoi émoustiller la gamine pour mieux se glisser dans son jean. Prend sur lui, Maciej, mais il est en train de craquer, doucement. Sent sa patience qui fout le camp, les nerfs trop tendus depuis leur petite balade à New Haven. Niveau de stress et d’impatience qui lui monte au nez et dépasse la ligne de sécurité.

« - T’as l’air d’avoir envie d’emmerder le monde, pour ne pas changer. Et ta nouvelle copine semble bien partie pour t’aider à être encore plus imbuvable que la normale. » Balance d’entre ses dents serrés, la pupille noire braquée sur la bouteille entre les guiboles de la sicaria et les verres qu’elle enchaîne. A peine un regard en direction de la peau qui s’est dénudée, ce décolleté déplacé dans un lieu comme celui-là qui lui donne envie de lui coller sa veste en travers de la poitrine pour limiter la tentation de s’y plonger. « - J’ai pas signé pour ça. » Qu’il râle dans un souffle rauque. Il n’a signé pour rien, l’animal qui n’a pas envie d’attendre après son maître. Trop occupé à se bouffer le corps dans un coin du club aux airs de bordel bas de gamme. Titillé par les soupirs et les râles, la carne exposée à vue sans pudeur, ça lui retourne le ventre autant que ça détruit ses reins. La mort au corps, celle qui agite les boutons de ses plaisirs. « - Tu sais quoi, fais toi toucher par qui tu veux, c’est pas mon problème. Si tu les fais pas fuir avec ton caractère de chien, profite de l’endroit pour te les attacher aux pieds histoire de pas te retrouver comme une idiote quand ils réaliseront combien t’es une plaie à supporter. » Et il se lève, brusque dans son geste. Récupère la bouteille d’entre les cuisse de la sicaria et l’agite sous son nez comme on porterait un toast à un mariage.

« - Na zdrowie. » Avant de s’enfiler une lampée du breuvage qui ne lui fait plus rien. A peine un goût de flotte dans sa trachée, aucun frisson, pas d’ivresse, rien. Bouteille qu’il repose sur la table, brutal et il se tire sans un dernier regard vers l’emmerdeuse. Réaction abrupte, il le sait, en a conscience et regrette déjà son geste. Va pas bien loin pourtant, quelques mètres et le cul qui s’échoue près du bar, là où s’affalent les soulards qui ont besoin de ça pour se mettre dans l’ambiance. Pitoyable. Lorgne du côté des trognes alignées contre le comptoir, s’y accoude en tournant franchement le dos à la salle. Voix qui lui raclent les oreilles, parle d’une copine qu’il aurait lâché. Ca se marre par-dessus son épaule et lui qui soupire en reconnaissant le timbre du type à qui il a démonté les doigts. Régler ça dehors, ce sera mieux qu’il lui dit. Il se redresse, mains à plat sur le comptoir. Bouge mec, on a pas que ça à foutre. Lui non plus, tant mieux. La première tronche à portée de bras se fracasse contre le comptoir, bouffe l’angle du bois à y laisser la trace dans la peau. Corps qui s’effondre à terre, et le poing qui s’en va tâter la gueule de l’autre derrière. Pète le nez, éclats de sang sur le plancher, il frappe encore. En coups réguliers pour le faire reculer, tanguer et s’écrouler contre son pote.

Souffle court, le poing aux nuances carmines, l’œil fou du prédateur affolé par l’appel du carnage, le sicario se retrouve au centre de l’attention. Regards les plus proches braqués sur lui comme s’il était une foutue bête de foire. Combien de fois il a le droit de foirer avant de se faire dégager d’une balle dans le crâne ? Chien fou qu’il vaut certainement mieux abattre quand la surveillance ne parvient pas à le calmer. Tout ça c’est la faute de la gosse, elle le fout en rogne, c’est tout.
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tu viens plus aux soirées ? (mac) [-18] - Mar 12 Fév - 21:12


“tu viens plus aux soirées ?” & « Comme une idiote ? » Entre ses dents, ça vrombit, raillerie qui fait écho à ses dires quand elle le dévisage. « C'est d'me retrouver à me coltiner ta présence, qui fait d'moi une idiote, pas d'être seule sous prétexte que personne n'a les reins pour supporter mon caractère de chien, comme tu dis. » Et elle se redresse, un peu, décolle au moins son échine du dossier, la fin de sa phrase encore en suspens sur ses lèvres à la brûlure alcoolisée. Bouteille qu'il lui arrache, main de la sicaria qui s'enfonce dans les coussins d'un geste rageur, éclat de mauvaise augure dans les prunelles quand elle pivote un peu plus dans sa direction. A l'regarder faire, lèvres entrouvertes dans toute son impuissance, écho des mots en vague souvenir quand déjà il s'éloigne. « Pas même toi. » Et ça brusque ses nerfs, de l'dire à haute voix. Qu'même lui se barre. Qu'même lui se met à fuir. Pour la première fois. Elle en a le coeur qui s'écrase à ses pieds, la trachée écrasée sur une inspiration qui ne vient pas. Prise au dépourvu, sûrement que ses réflexes sont moins aiguisés avec la gnôle qui carbonise le carmin. Que la fatigue pèse trop lourd sur ses muscles depuis que tout a déraillé, après ce rendez-vous avec Jan. Journées et nuits trop lourdes, pas tout à fait remise des événements qui ont pu s'enchaîner jusqu'ici, c'est d'un sommeil sans rêve dont elle a besoin, vraiment besoin, mais elle n'a jamais été foutue de prendre soin d'elle. A ne pas écouter la supplique du corps trop enclin à basculer dans l'ivresse, éloquence brutale en berne quand son unique interlocuteur la plante en plein dans sa lancée. Et autant elle n'avait pas envie de le voir, autant elle estime que c'était à elle de se casser. Affaire d'égo meurtri qui s'emploie à l'ignorer, regard qui ne le suit pas et se braque sur son principal centre d'intérêt. Anesthésier les pensées et p'tetre qu'elle aura plus que ça à foutre que de rentrer, s'écraser sur son matelas en laissant le tout engourdir sa conscience.

Mais y'a un grabuge qui monte et qui martèle sa charpente. Un bruit sourd qui tranche les mélodies répétitives qui font basculer les corps de manière erratique. Des protestations, des coups et du sang. Un public qui se détourne des chairs en sueur quand les regards se braquent sur un même point. Dans son dos, évidemment. Lueurs du club qui chamboulent quand elle tourne la tête un peu trop vite, braque ses prunelles attentives sur ce qui se trame. Et ça se resserre, dans son ventre, quand elle le voit aligner les coups comme ça. Violence qui trouve son écho dans l'âme torturée, imbibée de tequila, elle en a l'oeil qui pétille et le sourire qui menace de pointer sur ses traits hargneux. Funambule ne se cassant que trop peu la gueule de son fil, elle se lève, appel d'une agressivité trop longuement réprimée. Enchaîne les pas sans que ses doigts ne se détachent de son verre. Réalité déformée par l'ambiance irréelle, le contexte qui n'a rien d'habituel. A s'demander si elle est vraiment là, quand elle se faufile entre les corps échauffés pour se planter face à lui, corps dispersés dans le no man's land qui les sépare depuis des mois. Plus que la musique qui fait vibrer ses tympans à l'en assourdir, les quelques échanges qui se poursuivent ci et là pour ponctuer le tout d'une atmosphère lascive. Gémissements sur le plancher, quand c'est sa chaussure qui écrase les doigts déjà brisés. Elle s'en fout. Parce que Selda regarde Maciej, qui a arrêté de la regarder pour la première fois.

Et c'est pire que New Haven, ça. C'est pire que de se battre et se débattre, s'embrasser en aspirant toute dernière pulsion vitale, tout espoir de survie. Pire que d'l'entendre gueuler et recevoir les mots en pleine poitrine. Pire que d'le voir bouffer un cadavre, en vrai, et sur son écran. Que Maciej se barre, pour de bon, elle y a jamais été confrontée comme ça. Alors elle le regarde, pour qu'il la regarde en retour. Punition qu'elle n'acceptera pas, prête à se coltiner un Ruben, mais pas à vivre dans un monde où le sicario ne se prête plus à ce jeu-là. Parce que c'est tout ce que ç'a toujours été, pas vrai ? Jeu d'main, jeu de vilain, c'est ce qu'on dit aux gosses, n'empêche qu'à ce train-là, sûrement qu'elle n'a jamais grandi, c'est vrai, la sicaria. Toujours encline à se confronter à lui d'une manière ou d'une autre. Rien de bien méchant. Tout juste de quoi passer le temps. S'imaginer qu'il s'y refuse, à cette distraction, alors qu'c'est lui qui a merdé - qu'elle se dit, elle l'accepte pas. Elle peut pas, même si elle aimerait mieux s'foutre de son existence, passer à côté de lui dans l'indifférence. Un second pas, qui ne ménage pas l'abdomen du type, s'y pose comme s'il n'y avait rien de plus normal que d'avancer en faisant abstraction des carcasses tordues sur le sol. Main importunant sa cheville, dont elle se défait sans s'y attarder. Il les a pas ménagé, fallait sûrement pas le chercher. Elle sait pas vraiment, ce qui l'a fait vriller, tire une certaine satisfaction à s'imaginer que c'est elle, à trop le provoquer. Que dans ses prunelles enragées, elle continue d'exister. Parce qu'elle sait qui elle est, dans les pupilles assombries de Maciej. Point d'ancrage qui la pousse à écraser une seconde main du talon et attarder un dernier pas trop près d'une trachée. Y'a un bras qui s'ose à se poser sur son coude, probablement pour l'éloigner de celui dont la fureur les ferait tous trembler. Elle tremble pas, Selda, si ce n'est de rage quand ses doigts s'accrochent d'instinct au faciès du type qui s'est cru bienveillant à son égard. Qu'elle le rejette en arrière non sans que ses ongles ne se soient tatoués entre ses deux yeux. Et elle s'en fout, des plaintes et des grognements qui les entoure. Y'a plus que le tueur qu'elle brave de ses airs d'insolente. « Te odio. » Qu'elle lâche, à reporter ses yeux noirs dans ceux du sicario. A s'avancer, laisser les thorax s'entrechoquer quand elle se met à le jauger d'un peu trop près. Verre qu'elle vide à demi pour mieux éclabousser les traits de Maciej de ce qu'il en reste. Et éclater le verre à leur pied dans un geste à la fureur non dissimulée. « Et na zdrowie. » Accent narquois qui écorche volontairement.

Tendance à l'auto-destruction qui brusque la raison. Pas d'logique évidente, de passer de la rage à la moquerie, de la moquerie au silence, du silence à ses lèvres qui s'écrasent contre les siennes quand ses doigts accrochent les pans de sa veste, corps qui se presse contre le sien comme cette étrange évidence.
 
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tu viens plus aux soirées ? (mac) [-18] - Ven 15 Fév - 19:53


Comme un fusible qui a sauté, sans prévenir, juste comme ça, d’un seul coup. Pour trois fois rien. A faire exploser le cœur dans la poitrine, en sentir les morceaux qui se plantent dans la carne à chaque battement fou. Pupilles noires où se noient des élans de fureur fauve. Celle qui détruit tout, qui bousille les nerfs, l’humanité à chaque fois qu’elle le grignote. Plus sensible, plus violent dans ses répliques. Pauvres mecs qui se tortillent à terre et sur lesquels il évite de poser les yeux par crainte de les démolir totalement. Ca le regarde de travers, avec trouille, certains avec un intérêt vicelard qui lui collerait la gerbe s’il le voyait vraiment. A se laisser émoustiller par la violence et la cogne, presque pathétique s’il ne faisait pas lui-même partie du lot. Déglingué jusque dans ses passions, c’est moche mais il s’y est fait. Clébard qui n’était pas comme ça au début, gars normal dans la banalité de tous, enlisé jusqu’au cou dans une vie de couple classique et non-toxique. Il ne fallait pas grand-chose pour qu’il vrille, vraiment. Goutte dans un océan déjà bien remonté, ça n’a fait qu’exploser quand tout son monde s’est cassé la gueule. Un peu comme là, Selda qui le rejette, encore. Après des mois de guerre de froide, à l’éviter tacitement. Le mettre sur sa liste noire et s’appliquer à ne pas le croiser. Lui foutre les nerfs en pelote, sciemment, faire crever le machin dans sa poitrine à chaque heure passée sans la voir. Tellement stupide qu’il en a serré les mâchoires plus d’une fois, soupirer devant sa propre stupidité et l’oublier, un temps. Pour mieux se reprendre son attitude de gamine en pleine gueule.

C’est elle qui l’a fait vriller, personne d’autre. Qui l’a poussé à se tirer, meilleure option face à toutes celles qui se présentaient à lui. Paumé devant une gosse capricieuse qui ne sait pas ce qu’elle veut. Lui non plus alors il a choisi la fuite, tellement plus facile. Tellement pas son genre pourtant. De se tirer comme un con, plutôt du style à foncer dans le tas, encore et encore jusqu’à ce que le tas ne bouge plus, ne respire plus. Un peu comme ces types qui continuent de geindre sur le sol. Et Serevo qui serre les poings plus fort, ferme les paupières quelques secondes pour se contenir. Ploc, goutte de sang à terre, petit bruit discret recouvert par la musique toujours aussi assourdissante mais l’assassin l’entend. Se règle dessus pour apaiser son souffle dément. Drôle de berceuse mais ça marche, un peu. De quoi lui faire ouvrir les yeux, parcourir à nouveau l’assemblée, mélange entre intérêt toujours présent et retour à des activités prohibées. Salace à fleur de peau, celle qui se dénude et se tortille, et que lui ne regarde pas. Jamais fait pour ce genre de chose Maciej, intéressé comme n’importe quel homme. Assurément pas quémandeur, à s’en passer sans en ressentir le moindre manque. Presque à se sentir dépassé par ce genre de besoin, ce genre de lieu. Pogne sur le visage, efface les signes de fatigue dans un soupir, le sourcil se fronce lorsque l’un des types couine plus fort. Tourne alors légèrement la tête le sicario, pour poser les yeux sur celle qu’il a largué comme une moins que rien. Approche dangereuse de la furie qu’il suit sans broncher. Juste à serrer les dents au point de les sentir grincer.

Pauvre bonhomme qui tente de la retenir d’approcher, presque à lui arracher un soupire de rire mauvais. De tous ceux qui tremblent de trouille, elle est bien la dernière qui pourrait se retrouver dans ce cas de figure. Détend le dos, se redresse une fois qu’elle se tient là, devant lui. Jauge et toise, poussé par l’instinct. Pour mater l’insolence qu’il lit dans les yeux noirs, comme à chaque fois que ce jeu s’instaure entre eux. Et la diatribe sempiternelle qui lui saute à la gueule. Arrache l’esquisse d’un sourire sombre sur les babines. Fraction de seconde avant de disparaître, noyé sous l’alcool qu’elle lui balance à la gueule. Aura noire, malheur en approche, traits de fer, le Serevo dans tout ce qu’il a de plus menaçant sans avoir le temps de mettre se menace à exécution. Corps collés qui se serrent un peu plus, les lèvres orphelines qui s’écrasent l’une contre l’autre. A en soupirer contre la bouche de la gamine, la pogne qui s’agrippe à la nuque, bousille la tignasse, ce carré informe qu’elle se traîne et qu’il crève de rendre encore plus chaotique. Les autres doigts en crochets contre la chute de rein, l’emprisonne plus fort contre sa carcasse. Etau de fer pour ne pas qu’elle s’en aille, se retire ou face quoi que ce soit d’autre. Cannibalisme en bord de lèvres, celles qu’il envahi sans gêne parce qu’il en avait besoin. Tendresse violente à s’asphyxier dans l’instant et la lâcher, à peine le temps de reprendre son souffle. « - Change de disque gamine, on sait tous les deux que c’est faux… » Voix en désordre, rauque de tout ce qui s’accumule contre les cordes vocales en supplice. Réitère le geste, embrasse à nouveau la bouche insolente, encore. Incapable de s’arrêter maintenant qu’il y goutte à nouveau. Il se crève le cœur et le corps contre celui de la sicaria, s’y presse avec une hargne soufflé vicieusement par la trouille de la perdre. Rendu dingue par une emmerdeuse, s’il se dit constamment que c’est ridicule et totalement délirant, il ne se cherche plus d’excuse et l’accepte. Cette influence néfaste qu’elle a sur lui.

Le cœur battant contre les tempes, les opposés s’éloignent à nouveau et sa main vient se poser doucement contre la joue de Selda. « - Pas envie que je te touche hein ? » Il se moque, pupilles rieuses d’un gosse. Et elle dira que tout ça, c’est la faute de l’alcool, celle dont le goût s’imprime sur sa langue pour avoir trop effleuré la sienne. Mots qui se pressent contre les lèvres mais qui ne sortent. Faudra pourtant qu’ils le fassent, qu’ils l’aient cette discussion qui n’est que repoussée depuis leur sortie à New Haven. Pas certain de le vouloir vraiment. Pas certain de ce qu’il veut non plus. Rester là ou se tirer et fausser compagnie à leurs foutus chaperons.

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tu viens plus aux soirées ? (mac) [-18] - Sam 16 Fév - 11:58


“tu viens plus aux soirées ?” & Ce qu'elle voit en dernier, c'est le sourire qui s'estompe, angles du visage qui s'font plus obtus quand les mâchoires se serrent et que Mac n'a plus l'air amusé du tout. Et ça lui convient, parce qu'elle n'a pas envie de rire, ni de le voir rire, quand ça la crame de l'intérieur depuis qu'il s'est levé sans demander son reste. Alcool qui efface la naissance d'une moquerie quand ses mots à elle se grognent sans douceur. Elle le hait, qu'elle lui dit, et sûrement qu'y'a une part de vrai, qu'c'est pourtant que la partie émergée de l'iceberg qui a glacé leur relation depuis deux mois. Facile, de lui balancer l'aversion qu'elle peut ressentir parfois, quand à trop se frotter l'un à l'autre ça commence à vraiment blesser. C'est certainement ce qu'elle lui montre le mieux depuis des années, l'agacement, le mépris, l’intempérance, le tout servi avec violence ou dans l'ombre d'un regard exalté. Parce que la vérité c'est qu'y'a bien que lui qui a jamais été capable de se glisser entre les rouages de ses tactiques bien rodées, de mettre à mal ses plans et ses pensées. Dégommer la mécanique insensible du métronome de sa poitrine, en écraser les aiguilles pour n'en laisser qu'un truc tordu, battant d'une façon ou d'une autre de manière toujours plus inégale. Supplique en fond de médiastin, à chaque détour confrontant les chemins, pour mieux les éloigner à nouveau, sûrement qu'à la longue, ça devient difficile à ignorer. Tout ce qui s'exprime mal transparaît jamais si bien que dans l'élancement qui anime ses gestes, d'un mouvement enragé suivant l'insulte caustique, à se briser contre ses lippes, faire disparaître son expression quand les paupières s'abaissent.

Ténèbres tombées sur le Centzon, y'a plus que les sensations. Souffle éperdu quand la poigne solide se pose sur elle, à ne pas lutter contre l'emprise et à s'y perdre toute entière. Phalanges blanchies sur le cuir de sa veste, comme pour prévenir l'éloignement, c'est quand il l'enferme contre lui que les muscles se délient. A enrouler ses bras entour de sa nuque, sceller toujours un peu plus l'étreinte qui éveille l'incendie. Jamais moins égocentrée, faut pas deux secondes pour qu'elle oublie jusqu'au lieu, jusqu'à ce qui vient juste de se passer. Les regards effarés qui encadrent l'étrange duo, y'en a sûrement pas un qui pourrait dire qu'ils sont mal assortis, pourtant. Pas quand les langues finissent par s'accorder, loin des joutes verbales toujours plus acérées. Et les nerfs implosent quand le contact se veut nécessité, offensant la volonté éphémère de le fuir pour n'plus jamais s'y confronter. Oublier jusqu'à la saveur des injures dégueulées sans merci, la rage tantôt brute, tantôt suave, de ces fausses caresses incapables de les apaiser. Suffit de retomber dans le piège pour que les sens s'éveillent à l'unisson, martèlent ses méninges de son odeur, sa peau, ses soupirs échoués. Tout ce qu'elle lui rend sans même y penser, plus éméchée par l'instant que par toute la tequila qu'elle s'est enfilée. Celle qui donne pourtant une autre dimension aux secondes qui s'égrènent, vision légèrement trouble quand ses paroles s'alignent dans le désordre à ses oreilles. Lèvres encore entrouvertes, stupeur placardée sur le front effronté, elle aimerait trouver de quoi se défendre mais tout lui échappe. Lui dire qu'il se trompe sur toute la ligne, parce que c'est viscéral, qu'si c'est pas de la haine qui anime ses veines à sa proximité, elle sait pas c'que c'est. Et p'tetre que ce serait sincère, de cracher qu'elle est perdue, et qu'ouais, elle le maudira jusqu'à la fin de ses jours pour ça. Avoir dessiné une faille dans la carapace, faiblesse à son égard jamais si présente que cette nuit à New Haven. Prise de conscience brutale, paumée entre l'inquiétude pour sa blessure et l'incompréhension de sa posture. Révélation imprévue à laquelle elle n'était pas préparée, mais ç'aurait pas dû tout chambouler. Pas autant, du moins, à la pousser à se terrer loin des recoins de Delray où elle pourrait le croiser. Pas normal, d'réagir de la sorte. Excessif. Incohérent. Alors ouais, elle le hait, et tant d'autres choses encore. Pas assez de toute une vie pour lui expliquer de quelle manière elle aurait voulu lui faire la peau, toutes ces dernières semaines, pour arrêter de ressentir les choses de cette manière. Et à quel point elle a plutôt réussi à n'faire de lui qu'un mauvais souvenir, à colmater les brèches du poitrail de toute la mauvaise foi possible. Jusqu'à ce soir. Et qu'une fois de plus, il lui donne une bonne raison de le haïr. En se pointant là, à ruiner ses efforts, d'un geste porté à sa nuque jusqu'à son éloignement tempétueux. Elle a jamais haï quelqu'un avec autant d'intensité, même, elle savait pas qu'c'était possible.

Mais Maciej revient à la charge, décime le malaise qui s'installe dans les prunelles de la sicaria. Soulagement trouvé au sein des empoignades, respirations qui s'entrechoquent, pour une fois qu'elle se laisse faire. Temps mort au sein du chaos, quand rien n'est foutu de sortir de ses lèvres hormis l'envie que ça ne s'arrête pas. Myocarde qui s'écrase et tambourine de plus en plus fort, de plus en plus vite contre le torse du sicario, y'a pas besoin de mot quand ça s'emballe comme ça. Centre de gravité incertain, c'est lui qui la retient. La Terre qui s'met à tourner à l'envers quand il y met fin, que sa main se glisse sur sa joue et qu'elle met une seconde de trop à comprendre qu'il se fout ouvertement de sa gueule. Et là encore, elle sait pas quoi dire, alors, suffit d'un quart de tour pour que les lèvres se retrouvent contre le talon de sa paume, et qu'elle le morde sans prévenir. Incisives qui s'impriment, canines qui y laissent deux petits creux, et sourcils qui se froncent quand elle le regarde à nouveau. Les doigts qui se glissent dans sa nuque, en suivent la ligne pour remonter dans les cheveux courts, se perdent sur les mâchoires, enveloppent son visage de ses mains. « Tu d'vrais quand même savoir que c'est moi qui décide, d'puis le temps. » Couvrant la musique de ses mots, l'accent natal qui ne resurgit que trop quand la boisson caresse les cordes vocales. Plus loquace, la sicaria, aux mains qui s'aventurent bientôt dans son cou. Caresse qui se fait pressante, à devenir semblant d'étau quand le sourire lui revient. « Alors, moi, j'te touche si je veux. Mais toi, si tu veux me toucher, tu me demandes la permission avant. » Elle perd rien de son aplomb, à jubiler de sa connerie, tâcher de rééquilibrer les choses non sans en profiter. Pression qui se relâche et mains qui reprennent leur exploration, se glissent sous la veste et arpentent le torse. « J'crois qu'ça c'est la première règle, tu vois. » Une gamine, à passer des cris aux piques, des airs renfrognés aux conneries. Repousser les limites de la patience, s'improviser reine dans ces lieux étranges. « Moi j'dis ça parce que vu l'endroit, faut bien que ce soit cadré, pour pas qu'tu prennes trop tes aises comme tout à l'heure. » Et faire de la déchirure une bonne blague. Celle qui n'a pas fait rire, pourtant, même tout le contraire. Regagner ses airs d'immature en secouant légèrement la tête pour dégager son visage de ses mèches ébouriffées. Et se hisser sur la pointe des pieds, lèvres égarées au coin des siennes, suivant la ligne de la mâchoire pour trouver son oreille. « Puis d'toute façon, entre nous, on a toujours su qui était le dominant. » Morsure chiquant le lobe au passage, elle finit bien par se détacher, replanter les iris arrogantes sur lui, entendre son nom hélé au loin, songer rêver. Et une deuxième fois. Détourner légèrement la tête, apercevoir leurs pots-de-colle se frayer un passage difficilement depuis l'autre bout de la salle. Et ça brusque son temps de réaction ralenti, quand elle se décroche entièrement, main encore posée sur l'avant-bras du sicario, qui l'agrippe avec force. « S'ils nous proposent un plan à quatre, c'est mort. » Qu'elle grogne, en s'disant que malgré tout, le doute est permis. Et si elle a encore le corps tendu de l'étreinte passée, cette seule pensée suffirait à la refroidir. Alors, faut pas plus d'une fraction de seconde pour qu'elle tire le sicario à sa suite, à en oublier sa veste sur le canapé, les clés de son appartement. Empoigner Mac par le poignet en bousculant les êtres agités ci et là, repousser d'une main brutale tout ceux qui se tiendront entre eux et la sortie. Et s'mettre à courir comme une môme, bousculer le gorille de l'entrée au passage, franchir les portes à la volée et sentir la morsure glacée contre sa peau. Et continuer à se barrer à toutes jambes, lueurs du quartier s'emmêlant en traînées dorées sur son champ de vision troublé. Doigts qui glissent, se détachent, souffle court quand elle se retourne, regard qui le cherche et le trouve, sourire éclatant sur les lèvres comme jamais. Et rire, parce qu'elle a besoin de l'extérioriser, cette putain de pression qui la ronge depuis tout ce temps, à en avoir les cils humides, le regard embrumé, l'équilibre fragile. Et rester plantée là, au milieu du désert de la ruelle, les pupilles braquées sur Maciej, à attendre qu'il s'approche ou s'éloigne à nouveau. Moins évident, faut croire, de se retrouver seuls, loin du brouhaha du centzon.
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tu viens plus aux soirées ? (mac) [-18] - Lun 18 Fév - 20:15


S’enliser dans l’instant et fuir la réalité. Leur réalité. Oublier jusqu’au lieu qui n’a jamais eu de véritable attrait pour lui. Les paires d’yeux rivés sur eux, couple incongru, franchement bizarre. Dysfonctionnel et pourtant affreusement efficace. Vouloir se tirer, à la planter là dans ses verres de tequila et sa mauvaise humeur. C’est partir tout simplement qu’il aurait dû faire, laisser l’endroit derrière lui et retourner se terrer dans son appartement. Quitte à s’attirer les foudres d’une Ariana à la crédibilité proche de zéro le lendemain. Petite sortie chez les tarés adeptes du cuir qui va lui rester dans la tête, qu’il balancera quand l’occasion se présentera pour calmer les ardeurs de sa baby-sitter. Pour le corriger de ses travers, autant lui filer quelqu’un de véritablement droit. A douter qu’il y en ait, à Delray. Trop fracassés pour filer droit, seulement dans la ligne de conduite du gang auquel ils appartiennent et qui pour les autres semble tordue. Il y a le cœur qui explose sous la peau, cet éclat fou qui détruit tout à chaque fois que les pognes se posent sur la sicaria. Lorsque les lèvres s’écrasent et les langues s’activent pour autre chose que s’abimer. Moment de silence à vénérer, ces débordements d’un autre genre qui font un bien fou. Agripper plus fort les reins de la gamine pour la presser contre sa carcasse, protecteur et égoïste, l’assassin qui n’a jamais été prêteur. Sans vraiment se dire qu’elle lui appartient, à ricaner quand il y pense. Juste une seconde pour effacer le délire de son crâne.

Retour au point de départ après la cassure de New Haven. Ce petit truc qui a tout foutu en l’air, décennie d’emmerdes et de moqueries qui s’étiolent, se brisent sous l’injure d’une découverte qu’elle n’aurait jamais dû faire. Là-bas ou ici, elle a fini par le savoir et ça l’emmerde. Reviens constamment lui picorer le crâne, elle sait, qu’il est dégueulasse de la pire façon qui puisse exister. Part crade d’un être rongé par la noirceur, jusqu’au fond des tripes, plus qu’elle ne l’imagine. Le divin qui n’a rien de sublime, crevure de cimetière qu’il est, c’est plus juste. Plus vrai. Plus insupportable. Bouche qui s’affaisse légèrement contre celle de la gosse, quand ça revient se coller sur le devant de son crâne. Soupire sur les lèvres, à reprendre son souffle pour mieux le faire crever sur la langue insolente qui démolit la sienne. Se détruire toujours, dans des élans de violence qui n’appartiennent qu’à eux. Qu’ils sont les seuls capables de supporter sans se casser. Trop semblables sûrement, pour ça que c’est bancal entre eux. Oscille sur le fil d’un rasoir qu’ils maîtrisent pourtant lorsqu’il s’agit des autres et qui les blessent quand il est question d’eux. S’arrêter dans une inspiration fébrile et rester, près, trop près. A s’abimer les doigts contre le visage, se faire tabasser par les yeux noirs mais ne pas bouger. Y rester ancré comme si s’en détourner revenait à la voir disparaître pour de bon. Elle n’est pas partit la merdeuse, se rappelle à la réalité dans la morsure contre sa paume. Celle qui le fait frissonner d’un plaisir tordu, à grimacer sur l’instant et grogner l’inconfort. Enlever ses doigts et les laisser s’agripper au bras, celui qui se tend lorsqu’elle pose ses mains contre sa gueule. Soupire à nouveau, le murmure d’un encore accroché aux lèvres mais qui ne se prononce. Qu’elle l’abîme sous le feu de ses doigts, le détruise et n’en laisse que les restes sur le plancher du club. A se faire piétiner par la merde de la ville.

Ricane Maciej, opine du chef plus par réflexe que par réel assentiment. Mais bien sûr. Part de vrai peut-être dans les mots, un peu. Celle que l’égo mâle n’avoue pas mais qui est pourtant bien là. Première règle qu’elle énonce, et lui qui retire immédiatement ses mains, paumes en signe de rémission, loin d’elle, l’énigme d’un sourire sur les babines. Goût doux amer de carnage, le jeu qui s’impose dans les pupilles à l’éclat mutin. « - Et tu vas m’imposer un safe word à la con j’imagine ? Pour bien cadrer la chose, on sait jamais. Pour prévenir, quand tout ce que t’as descendu voudra ressortir et éviter d’en coller sur mes pompes. » Il se moque, entre dans le jeu d’une gamine à devenir aussi puéril qu’elle. Pas souvent qu’il fait ça. Moment trop rare d’un type devenu trop sérieux par tout ce qu’il a pu se prendre dans la gueule. Emmerdeuse, très certainement, et petite bouffée d’oxygène de temps en temps. Muscles bandés à la caresse des lèvres au coin des siennes, souffle en suspens dans la trachée, les mains qui veulent revenir en réflexe se poser sur le corps gracile mais qu’il s’efforce de garder à distance. Pourrait lui demander la permission, entrer dans le jeu, juste pour voir jusqu’où ça les mènerait. Peut aussi la faire attendre, tester les limites de sa patience et voir à quel point elle peut aller avant de céder à ses propres règles.

Frissons de délice contre les reins, morsure en électrocution délicieuse, en redemanderait presque s’il n’avait pas le loisir de venir se noyer de nouveau dans les ténèbres de ces yeux qui l’enivrent. Trop pour que ça soit sain. Pas assez pour qu’il s’en contente. Elle le fout en l’air, Selda. Tout le temps, pour tout. Balance le peu de raison qu’il reste à l’homme cassé à la poubelle. Enfonce les barrières qu’il a érigé autour de lui de ses godasses comme une gamine en plein caprice. Enrage et peste, mais ne fait rien pour la faire dégager de son univers. Il pourrait, aurait pu le faire depuis longtemps mais s’est contenté de rien. La laisser prendre de plus en plus de place au point de devenir une étrange nécessité. Merdeuse qu’il s’apprête à balancer dans le silence bruyant qui les entoure quand d’autres s’invitent dans leur moment. Casse-couilles en puissance à lui faire serrer plus fort les mâchoires. Ouvre la bouche pour répondre sans avoir le temps, tirer à la suite la gamine qui décide de foutre le camp. Entraîné dans la fuite, pas vraiment son genre mais pourquoi pas. Plutôt ça que de supporter encore les deux autres. Alors ça suit, les pattes qui se délient et s’activent, le froid dans la gueule après la chaleur étouffante, à respirer de nouveau pour de vrai. Et la course qui s’arrête, comme ça aussi soudainement qu’elle a commencé en plein milieu d’une rue étrangement vide. Et ce rire qui lui défonce les tympans, bousille le cœur. A la regarder comme s’il la découvrait pour la première foi. Folle. Ivre plutôt, et il aime ça.

« - Pas sûr que ça fasse bien sur le papier, pour le commandante ce que tu viens de faire. » Réplique au moule piqué à la sicaria, moqueur en coin de lippes. Et de se rapprocher en se foutant bien qu’elle morde ou le gifle. Prise de risque qu’il accepte, sans pour autant la toucher. S’arrêter là, devant elle et la toiser. « - C’est pathologique chez toi, de chercher la merde et tout faire pour qu’elle te retombe dessus. » Pas méchant juste un constat, qu’il lui a dit un nombre incalculable de fois au fil des années. Et les doigts s’accrochent au menton, doucement, comme ça, sans demander la permission. Relève le nez de la gosse, se penche et l’embrasse, à peine. « - Tu as oublié les autres règles. Même si je suis certain que demain, tu auras tout oublié. » Et il se marre, franchement. D’un éclat de rire qui fait tâche chez un bonhomme de son genre. Trop rare. Trop noir Maciej pour ce genre de banalité. Et pourtant. Il la lâche, enlève sa veste pour la poser sur les épaules de la tueuse.

« - Règle de base que tu devrais rajouter : éviter de se tirer en oubliant ses affaires sur place. » Pas perdues, ils les récupèreront plus tard. Quand les chaperons n’y seront plus. Pas certain de vouloir y retourner, dans cet endroit bizarre, mais il le fera. Contourne le corps et s’avance de quelque pas, continue sa route sans vraiment l’attendre. Le fait inconsciemment dans l’allure de sa démarche, plus lente que la normale. S’arrête alors et fait volte-face pour poser les yeux sur la silhouette de dos. « - C’était un plan pour que je te ramène chez moi, c’est ça ? C’est comme ça que t’arrives à les convaincre de te ramener chez eux ? » Pas certain de vouloir connaître la réponse. Pas certain non plus d’être prêt à la ramener chez lui, là où personne ne vient parce que personne n’y est invité. Parce que personne ne s’y intéresse, et c’est tant mieux. Sûr de rien Maciej, il n’a pas bu et pourtant ça vrille dans sa tête.

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tu viens plus aux soirées ? (mac) [-18] - Mar 19 Fév - 20:25


“tu viens plus aux soirées ?” & Instant volé qui puerait presque l'insouciance, de celle qui n'effleure que rarement les êtres comme eux, et ce d'puis longtemps. Nouveau combat pour l'ascendant, sans jouer des poings, sans se disséquer de ces mots toujours plus aiguisés. Pas plus fair-play, la sicaria qui fronce les sourcils quand le contact l'abandonne, que Maciej semble prendre un malin plaisir à lui obéir, pour une fois. Contraste avec le sourire qui détend ses lèvres, les prunelles devenues espiègles le temps de quelques secondes. Et elle le touche, provoque les sens de cette candeur hypocrite et de cet accord qu'elle énonce comme tacite. Elle pourrait prétendre que c'est facile, de susciter ses réactions et d'attiser son attention, de ces caresses maîtrisées qui se dispersent tantôt du bout des doigts, tantôt du bout des crocs. Elle a de l'entraînement, faut dire, presque autant qu'en combat, pour décoder le Serevo. Son langage corporel, du moins, quand les parts d'ombre restent brumeuses depuis des années. Que les éclaircies comme celles de New Haven ne sont pas vraiment désirées non plus. Alors, sûrement qu'elle triche, provoque frissons et attrait parce qu'elle aurait peut-être tort de s'en priver. Concentrée sur ses leçons, Selda. Sur cet apprentissage forgé tant sur le terrain que dans ses bras, mentor qui ignore qu'il a été l'initiateur de bien des choses chez la Miralles. De cette attirance qu'elle songeait, durant toute son adolescence, vouée à ne se pencher que sur les femmes. Faux. Avec lui qu'elle l'a compris, ça aussi, quand à s'égarer de manière abrupte, la crise d'ado s'est scellée sur une étreinte bien plus musclée. Et elle en a connu, des nuits sans saveur par la suite. Presque à s'demander si elle était vraiment attirée par les hommes, ou par un homme en particulier. Si Maciej n'était pas simplement l'exception de cette dernière décennie. Seul mâle à titiller l'envie de manière si aisée, quand bien même cela voulait dire de s'y briser un peu l'âme, à chaque fois. Certainement la raison exacte pour laquelle elle a toujours aimé ça, l'effrontée, toujours plus encline à s'épanouir dans la souffrance si cela signifie de se sentir exister. Combler le vide de maux en pagaille, toujours mieux que de saisir des émotions incompréhensibles.

Faut que l'instant éclate, que le temps reparte en accéléré et que la Terre se remette à tourner. Temps mort écoulé, elle veut pas pourtant, que ça s'arrête. Pas quand c'est la première fois depuis plusieurs semaines que la pression se relâche. Alors, elle court. Elle court, et le force à la suivre. Le coeur agité, le souffle court, c'est le rire qui trouve son écho entre les immeubles, se perd jusqu'au ciel couvert d'une nuit d'hiver. « J'm'en bas les couilles. » Qu'elle rétorque sans réfléchir, temps de réaction mis à mal quand il s'agit de le voir approcher, moins quand il s'agit de répondre, inlassablement. Pas très développée, la réponse, mais réponse quand même. Timbre adolescent perçant dans le corps de femme. Nuque qui s'incline pour le regarder, quand il se poste si près qu'il la surplombe d'une bonne tête. Ce qu'elle aime pas ça, normalement, de devoir le contempler d'en bas. Plus grand qu'elle, clairement, Mac, et à cet instant précis, elle se l'avoue peut-être intérieurement, que ça lui plaît quand même un peu. « Tu sais tellement parler aux femmes. » Battement de cils, sourire narquois, sûrement qu'ouais, mine de rien, il sait y faire. Avec elle du moins, pour que ça marche depuis dix putains de piges. Deux de tension, Selda, qui réagit pas quand il se penche, qu'elle n'a pas le temps de songer à lui rendre le baiser qu'il se détache déjà. Etrange. Trop étrange. Elle aura de quoi y méditer, quand elle se tapera cette gueule de bois qu'il lui présage. « Bah si. Règle numéro deux, quand les deux chieurs proposent un truc, on se concerte avant, maintenant, pour éviter le traquenard. » Et ça lui semble logique. Faut bien qu'elle en sorte une de règle, alors, celle-là fera bien l'affaire. Faut surtout qu'elle ait le dernier mot, en fait. A croire qu'elle la ferme que quand lui se met à faire des trucs bizarres. Comme rire à son tour, ce qui la fait sourire d'une manière un peu niaise, faut l'avouer. Ou poser sa veste sur ses épaules. Gêne qui s'incruste jusqu'au fond de ses yeux sombres, qui semblent s'éclaircir sous les réverbères. Et les mots s'emmêlent, pour donner le change. « Ah ouais carrément. T'es encore plus vieux que ce que je pensais. »

Haussement d'épaule en le voyant s'éloigner, ton qui se hausse pour qu'il ne perde rien de ce qu'elle raconte. « Et tu sauras que j'oublie jamais rien. » La phrase là résonne avec presque autant d'intensité que le rire qui s'est éteint dans la ruelle. Et elle sait pas pourquoi sur le coup, mais ça l'attriste, de le dire. Faut quelques secondes pour que l'idée d'pas avoir pensé à récupérer sa veste la heurte de plein fouet. A en zapper l'image de la caravane qui s'en va aussi vite qu'elle a resurgi dans son crâne. « Puta mierda. » Et elle s'arrête pas de jurer, à tâtonner dans la poche droite de son jean, y sentir son téléphone, puis la poche gauche, désespérément vide. Y'a que son flingue dont la forme se découpe à la jonction entre son futal et son haut, avertissement trop évident envers quiconque se tiendrait dans le coin. Pas discret, mais tant pis. Elle s'en fout, à cet instant, parce qu'elle est à Delray, que personne n'oserait franchement à se pointer pour lui sauter dessus dans ses propres quartiers. C'est sa voix à lui qui la ramène à la réalité, lui hérisse l'échine de ses dires qui la brusquent au point où elle se retourne instantanément. Doigts maladroits qui se glissent dans la tignasse, repoussent les mèches vers l'arrière en le dévisageant de loin. Sa question l'emmerde, faut le dire. Et sûrement que ça se voit, un quart de seconde. Le temps qu'elle se décide à avancer vers lui, à le rejoindre, sans se presser. Elle y avait même pas pensé, d'ailleurs, qu'elle allait pas rentrer chez elle. Mauvaise foi qui s'ancre sur ses traits quand un sourire mielleux se dessine, que c'est à son tour de se planter devant lui. « Et en quoi ça t'regarde, Serevo, c'que je fais ou c'que je fais pas avec eux ? » Vipère qui s'immisce sur le ton trop doux, mélodie acide qu'elle lui sert en glissant ses doigts sur les lèvres de Maciej, à en dessiner les contours, en mémoriser les détails. Danser au bord de la gueule du loup, sans faire mine d'éprouver la moindre crainte. Pas l'genre de sujet qu'elle a envie d'aborder avec lui, qui elle se tape, comment, où, quand. Pas envie de savoir ce qu'il fait de son côté. D'ailleurs, c'est le genre de question de merde qu'elle s'était jamais posé. Qui se met à prendre un peu trop de place maintenant qu'il s'est mis à en parler. Elle sait pas pourquoi, mais ça cingle ses nerfs à les en rétracter sous sa chair, douloureusement. Alors elle le touche, encore, pour se faire mal, à s'imaginer pour la première fois que non, elle n'a pas le monopole. Certitude qui ne l'avait jamais gênée, parce qu'elle s'en foutait. Un peu différent, tout de suite, quand c'est elle qui se tient devant lui, se rapproche pour sentir son corps contre le sien. A se hisser sur la pointe de ses rangers, doigts qui glissent jusqu'aux joues quand elle arrive à hauteur de lèvres, les frôle des siennes. Torture qu'elle s'inflige, sûrement plus qu'à lui, tant ses veines alcoolisées portent le sang à ébullition à cet instant précis. « Et peut-être bien, que j'fais ça avec toi comme avec n'importe qui. » Elle en a le coeur qui palpite, une main qui se détache pour dérober la sienne au passage, venir la glisser sous son haut. Frissons accrochés à la peau, petits doigts qui incitent la paume à s'ancrer à sa hanche, souffle en suspens contre les lippes. « T'approuves pas la technique ? » La tête qui tourne, les paupières qui se relèvent pour braquer les yeux noirs dans ceux de Maciej. « Ou t'es juste dégoûté qu'elle fonctionne avec toi aussi ? » Et elle le lâche. A balayer les idées de merde qui sont nées, avec la remarque du sicario. A oublier les eux et les elles chez qui elle s'invite ou non, chez qui il s'invite ou non. Et elle recule, ventre qui se camoufle à nouveau sous le tissu, à partir à reculons dans cette direction qu'il a prise, à le regarder de ces prunelles brûlantes avant de tout bonnement lui tourner le dos. Elle sait où il habite depuis le temps, n'y est pas retournée depuis qu'elle l'a largué devant son immeuble, au retour de New Haven. Sans y monter. Sans s'attarder. Faut croire qu'il y a un début à tout, dans les pensées qui dansent dans les vapeurs d'éthanol.
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tu viens plus aux soirées ? (mac) [-18] - Dim 24 Fév - 13:11


Mauvaise réponse, un peu trop vulgaire mais ça lui va. Colle un sourire faussement mauvais sur les babines de l’animal, hausse les épaules en silence. Pour l’instant, elle aura certainement oublié qu’elle s’en bat les couilles du nouveau capitano quand elle aura décuvé. Doute qu’elle se souvienne de tout ça au réveil, juste le joli mal de crâne et la gueule de bois qui va avec pour lui rappeler les abus de la veille. Gamine qui lève le nez mais ne bronche pas, lui offre tout le loisir de la regarder de haut, flatte l’égo, juste un peu. Parce qu’il s’en fout de ce rapport de force qui n’a de sens que pour ceux qui y accordent de l’importance. Pas très grand non plus le Serevo, il a appris à faire avec. Aura mauvaise qui plane autour de lui, pas besoin d’être un géant pour écraser d’une œillade sombre. C’est le plus important. Mais là, il avouera à moitié que ça l’amuse, de la voir lever le nez pour le regarder, n’en étire que plus fort ses vertèbres pour creuser l’écart. Ricane devant le compliment qui sonne comme une jolie moquerie. S’en fout aussi, de savoir leur parler ou non. En attrape quelques-unes dans ses filets, de temps en temps, c’est suffisant. Pas un adepte des changements de copine comme on change de chemise. Clébard solitaire qui s’en fout un peu, préfère certainement être seul dans son plumard plutôt que de se coltiner quelqu’un qui lui prendre toute la place. A s’y être habitué surtout, depuis le temps qu’il vit en solitaire, juste lui et son chien. Et Selda parfois, qui défonce tout avec sa présence envahissante. A gueuler parce qu’elle l’emmerde à être trop comme ça. Pour ne pas se dire qu’il aime ça au fond, le désordre qu’elle embarque dans sa vie avec ses godasses et sa voix qui porte.

Deuxième règle qu’il entend à moitié, se mare en silence tant elle lui semble stupide. Sortie de nulle part, parce qu’il faut en rajouter sinon ça tient pas la route. « - C’est ça, redis moins ça demain quand tu seras capable de tenir ton flingue sans tanguer. » Qu’il balance par-dessus son épaule sans vraiment la regarder. Elle n’oublie pas la gamine, il le sait. Pour l’éviter comme elle le fait depuis leur petite balade hors de la ville. Ce qui s’est passé dans la maison miteuse, et la caravane minuscule, gravé dans son petit crâne et qui n’en sort plus. Presque à remercier l’alcool de lui embrumer l’esprit pour éviter qu’elle ne se tire comme elle aurait pu le faire en temps normal. Oublie jamais rien, si sa veste. Et elle le remarque, s’agite et jure. Maciej qui reste planté là et qui la regarde faire en silence. Les mains dans les poches de son jean, à attendre patiemment que l’orage passe. Comme toujours. « -Tu oublies rien hein… » Le ton est moqueur, taquine et balance de l’huile sur un feu prêt à lui exploser à la gueule. Ca le regarde pas, mais c’est là, dans un coin de la tête. A la regarder de haut quand elle pose ses doigts contre ses lèvres, presque à vouloir la mordre juste pour qu’elle arrête son petit manège. Presque et c’est bien là le problème, pas capable de s’avouer qu’au fond il aime ça. Malgré le cœur qui bat plus fort, les reins qui se pincent dans une douleur délicieuse qui lui incendie doucement le bide. De ces élans fourbes où la fureur est reine. S’abîmer d’une toute autre manière, celle qui est bien plus agréable que ces joutes sans fin de gamins. Domaine dans lequel ils excellent, doués pour se pourrir sans gêne ni limite.

Et se laisser faire, lui offrir tout le loisir de jouer avec les nerfs. A tous les deux. Les muscles qui se contractent doucement sous l’injure qu’elle lui fait, paupières closes le temps de quelques inspirations fracassées. Retient son souffle, redoute l’instant où elle décidera de se tirer. Les mains qui sortent des poches, juste comme ça, par réflexe et qui viennent se poster près des hanches. Sans les toucher, à côté seulement. Volonté de les saisir imprimé dans leur positionnement mais il n’en fait rien. Clébard qui grogne, retrousse les babines sur les crocs dans une lueur fébrile de sourire. « -C’est puéril, mais ça te va bien. » Ou avouer faussement qu’il se laisse prendre au jeu dans un soupir plus rauque que la normale. Tension à fleur de nerfs, les doigts qu’elle attrape et fourre sous son haut. Contre sa peau. Soupire et ils se cramponnent contre la chair, fiévreux. A mourir dans l’instant contre les lèvres de la sicaria, celles qu’elle lui interdit et qu’il brûle de bouffer. S’agrippe aux hanches à défaut de pouvoir faire autre chose, harponne le corps et le colle plus fort contre le sien. Enivrement douteux en amuse-bouche, à lui retourner le cerveau pour oublier à peu près tout le reste. Grimacer un peu sous l’injure qu’elle lui fait, à le coller dans le même panier que tous ceux chez qui elle peut aller se vautrer. Appose des images sales sur les paupières, celles qu’il préfèrerait ignorer, parce qu’il sait, Maciej, qu’elle ne lui appartient pas. C’était marqué dans le contrat, se prendre et se jeter, quand l’envie leur passe par la tête. Clause d’exclusivité en donnée manquante et qui ne le préoccupait pas tellement. Plutôt se dire que c’est normal, qu’ils sont mieux comme ça quand ça commençait à lui bouffer la raison. Un peu jaloux quand il y pense, la primeur du mentor, celle qui aveugle faussement et qui convainc que ouais, elle lui appartient pour tout le temps qu’il a passé à lui gueuler dessus. Lui coller des coups, de poings pour lui apprendre à esquiver, de reins pour lui apprendre à répondre plus fort avec les siens.

« - Honoré plutôt que tu partages tes astuces. J’en prends note, pour mes prochaines fois. » Qu’il lance, moqueur au timbre qui gronde. Faussement amusé, dangereusement touché. Frustré aussi, les pognes agrippant du vide là où se trouvait sa peau quelques instants plus tôt. Sale gosse qui recule et lui tourne le dos. Erreur de débutante, Selda, jamais tourner le dos au prédateur. Elle devrait le savoir pourtant. Elle sait aussi qu’il ne lui fera rien, l’animal. Aussi monstrueux soit-il, et malgré sa patience qu’elle explose à grands coups de godasse constamment. Protégée par ce truc bizarre qui les englue tous les deux. Petit machin qui prend énormément de place et sur lequel il ne veut pas apposer de mot, ça reviendrait à tout casser. Alors il se résigne, dans un haussement d’épaules à la suivre. En silence parce que c’est encore comme ça qu’ils communiquent le mieux. Vers cet appartement où personne n’a vraiment mis les pieds plus de quelques heures. Jamais pour une nuit. Exception à ses règles les plus basiques Selda, à ressentir un bref élan de panique lorsque la clé se glisse finalement dans la serrure. Hésitation à la tourner, son geste se suspend dans un froncement de sourcil. Ils pourraient faire demi-tour, retourner au  Centzon et chacun chez soi. C’est stupide maintenant qu’ils sont là, la raison abdique et la porte s’ouvre. Se referme sur l’étrange duo, lumière qu’il allume avant de balancer ses clés sur le petit meuble à côté de la porte et enlever sa veste.

« - Je t’offre pas un verre, me semble que tu as eu ta dose pour la soirée. » Et il ricane le Serevo, moqueur aux airs de gosse qui provoque. Petite lueur bizarre qui anime la gueule, à la rendre étrangement humaine, trop pour un type comme lui. Se fout des apparences, elle le connait au fond mieux que la plupart des gens dans cette foutue ville. Et maintenant ? Il y a la gêne qui se glisse dans les veines, celle de New Haven qui revient constamment. Il y a les fureurs qu’elle a fait naître sous sa peau qui lui brûle la raison. Il y a le goût de sa bouche contre la sienne qui enivre et hypnotise. Cette saveur d’encore, à laquelle il revient se suspendre dans une enjambée. Visage qu’il encadre de ses pognes quand les chairs se retrouvent une nouvelle fois. A s’en briser la langue contre la sienne, dans une audace furieuse qui enivre. Les hanches qui se plaquent contre celles de la sicaria. Et perdre ses doigts dans le carré fou, agripper les mèches pour l’empêcher de reculer.
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tu viens plus aux soirées ? (mac) [-18] - Mar 26 Fév - 21:05


“tu viens plus aux soirées ?” & Elle a encore à la hanche l'empreinte de ses doigts, gravure éphémère sur peau brûlante qui hante la chair à chaque pas. Aux lèvres la chaleur de ces souffles en ricochets éveillant à eux seuls le manque. Pourtant, elle se détache de son emprise, brise insaisissable jusqu'au moment où elle lui reviendra en rafales violentes. Dans le fond de son ventre ça creuse à chaque pas qu'elle fait dans la direction opposée, à se détourner de ses regards qui l'aimantent. Puéril, elle l'accepte, de ses airs fiers et assumés. Elle aime bien ça, être puérile, si ça veut dire d'aiguiser son attention et attiser ses sourires. Moment de fuir pourtant, après avoir scruté ses réactions dans une attention malsaine. Curieuse de titiller le mâle en le comparant à ses pairs, le bousculer pour le faire tomber de ce piédestal sur lequel elle aurait p'tetre dû le mettre, en apprentie attentive. Conneries, parce que si elle lève les yeux vers lui ce soir, elle l'a pourtant jamais montré, qu'elle l'admirait. C'était le cas, malgré tout, du haut de ses dix-huit piges, à le regarder lui montrer, reproduire les gestes, se faire élève modèle avant que le naturel ne crève ses faux airs de môme docile. Et sûrement même après. En l'accompagnant sur le terrain. A vibrer de le voir s'animer de manière précise, efficace, violence l'attrayant jusqu'au bout des nerfs. Regard qui a changé, depuis New Haven. Si en apparence, elle est douée pour jouer de faux semblants, sûrement que sa réaction ce soir-là n'a trompé personne. Blessée, écoeurée de devoir remettre en question une relation déjà bien trop complexe. Alors, elle aime le piquer ce soir, et encore plus que d'habitude. Sur un sujet qui n'a rien de commun, à provoquer pour s'enquérir d'une quelconque jalousie, jubiler un peu à voir les traits frémir à ses évocations. Sa manière à elle d'être désagréable, inconscient qui s'exprime dans cette privation qu'elle lui impose, punition silencieuse. Celle qui veut dire, j'reprends le dessus, j'ai repris le dessus. Tequila qui lui fait pousser des ailes, témérité flanquée aux reins qui s'échauffent pour mieux se tordre en se barrant. Besoin de sentir qu'elle contrôle les choses, même si ça non plus, c'est rien de plus qu'une putain d'illusion.

Moment scellant la rupture de contact, riposte méritée qui la braque, pourtant. A lui remettre en tête l'idée qu'il en a d'autres, ce qui ne ferait d'elle qu'une conquête, une conquête de plus de Serevo, un truc qui lui reste en travers de la gorge quand elle lui tourne le dos de manière presque trop dramatique pour ne pas être risible. A rattraper la veste qui glisse sur son épaule et se mettre à marcher de son pas assuré, le dos droit, le regard braqué droit devant. C'est pas aussi imposant que d'habitude, trajectoire qui dévie un peu, casse l'air hautain qu'elle peut prendre. Elle a peut-être envie de marquer son territoire, elle aussi, d'imprégner ses draps de son odeur pour qu'il se rappelle d'elle, même si elle décide de s'barrer sans prévenir comme à chaque fois. Pas foutue de faire confiance, Selda, de s'endormir à côté de quelqu'un et d'y passer la nuit. Et c'est pas qu'une affaire de visions, même si ça explique grandement qu'elle n'ait pas envie de se mettre à avoir une crise près d'un inconnu. Elle ne resterait pas non plus, même si elle n'était pas accablée de cette tare-là. Méfiance permanente, impossible de laisser les paupières retomber pour se laisser bercer dans les bras de Morphée. Trop peur qu'on la tue. Trop changeante aussi, pour avoir envie de s'attarder après avoir obtenu ce qu'elle est venue chercher. A attendre ou non que l'autre pionce, à pas forcément se donner cette peine sauf si c'était bien, vraiment bien. Partir sans demander son reste et jamais revenir, jamais se revoir, parce que ça mène à rien. Alors non, elle ramène jamais personne chez elle. S'arrange pour esquiver la question, s'inventer un appartement trop loin, jouer de ses atours pour noyer cette préoccupation. Chez Maciej, pourtant, elle a jamais cherché à y aller. Question qui ne l'a pas vraiment effleurée, après tout, pour quoi faire ? Pas comme s'ils avaient jamais eu le temps de cogiter quand ça se met à dérailler, peu importe le lieu ou le moment. Ancrer les corps l'un à l'autre à l'endroit même où ça part en vrille, peu importe que ce soit approprié ou non. Jamais le temps de songer à s'inviter l'un chez l'autre, en tant d'années. Grande première pour elle, que de pas se donner de suite au sicario, comme elle l'a toujours fait, après des préliminaires à base d'injures et de menaces. Y'a rien d'habituel dans les minutes qui s'égrènent dans le silence, celui qu'ils ont toujours aimé, qui pèse un peu lourd de tension dans le corps de la sicaria à ce moment précis pourtant. Pas faite pour attendre. Pas faite pour se questionner. New Haven est passée par là, et toutes les cartes ont été redistribuées. A s'éviter, pour mieux se jeter à son cou devant témoins. Se chercher dans la rue en allées et venues incessantes. Se demander ce qu'elle veut, pupilles qui s'attachent aux détails des alentours pour se focaliser, regretter presque une fraction de seconde l'alcool qui l'empêche de réfléchir correctement. Impression terrible de faire une connerie, couplée à l'envie de s'y jeter tête la première sans hésiter.

Elle est toujours là, Selda, quand Mac se décide à sortir sa clé. Veste qu'elle ôte de ses épaules pour venir la poser sur les siennes, quand il lui tourne le dos. Elle pourrait se tirer. L'abandonner là sans scrupule, sans dire au revoir. Il y est habitué sans doute, à ses humeurs trop imprévisibles, depuis le temps. Il se dirait peut-être juste que c'est rien, que c'est normal avec elle. Mais la porte s'ouvre, et irrésistiblement, elle s'invite à l'intérieur. Billes noires qui s'accrochent ça et là aux détails que la lumière éclaire, rictus accroché aux lèvres quand il se permet de se moquer. « J'suis assez résistante pour pouvoir assumer plus de verres que c'que tu crois. » C'est sûrement vrai, rarement mise à mal par l'alcool, semblant toujours s'élever rapidement avant de finalement stagner à un seuil de tolérance. Plus vraiment le genre à vomir ou s'endormir comme une merde, comme lors de ses premières cuites au Mezcal, à aligner les verres pour emmerder sa mère, de l'autre côté du bar. Pas le temps de tout observer, pas même vraiment le temps de progresser dans l'appartement comme en terrain déjà conquis. Quand le silence retombe et qu'elle sent son regard, y jumelle le sien en arquant un sourcil. Un instant où ça pulse au fond de ses tempes, résonne à lui en crever les tympans, de ces battements percutant d'une appréhension troublée d'excitation. A attendre la suite, la présager sans être sûre de rien. Plus certaine de quoique ce soit, depuis cette dernière nuit, ce trajet en bagnole atrocement long et l'absence de véritable au revoir. Adieu qu'elle a gardé coincé entre les cordes vocales, quand elle mourait d'envie de le lui cracher en repartant à toute blinde dans les rues de Delray. Animosité en couperet invisible au-dessus du lien, tout juste bon à l'abîmer le temps de deux mois, pas assez convainquant pour tout briser.

Pas l'temps de dire mot qu'il lui coupe la parole, à tout juste voir sa silhouette s'avancer à contre-jour, faire planer son ombre sur ses traits confiants et la noyer de sa présence. Les mains s'élèvent par réflexe, s'accrochent aux avant-bras et les muscles se tendent, fermement, ravalent le pas de recul qu'elle manque d'esquisser en vacillant dans l'impact des corps se retrouvant. Fureur de l'envie qui la pousse à buter plus fort contre son torse, de cette poitrine agitée qui se disperse en pulsations affolées. Et elle s'abandonne pour quelques secondes, faiblesse harnachée aux gestes, des doigts harponnant bientôt les épaules, se perdant dans le dos, retrouvant des repères abandonnés depuis des semaines et des semaines. Pas la même saveur dans la solitude, à lui tordre le ventre et la pousser à écorcher ses lèvres de tout ce qu'elle n'a pas su dire. Les poumons suffoquent et pourtant, elle n'y arrive pas, à reprendre pied et cesser d'y revenir, inlassablement, de ces souffles entremêlés remplaçant son oxygène. Y perdre sa raison, celle qui veut qu'elle s'éloigne, se protège. Plus facile d'envoyer sa conscience se faire foutre au profit d'un désir qui n'a rien de passager, tout juste muselé par la distance, ravivé dès qu'il pose ses mains sur elle, que les lippes entament leur danse. Besoin de le toucher, encore, renouer avec la peau qu'elle arpente de ses mains sans pudeur, glissées sous les vêtements pour prendre possession des lignes affûtées. Ventre, flancs, dos, reins, fesses, se dresser sur la pointe des pieds pour s'incruster plus près encore, lui rendre le baiser avec plus de hargne, plus de cet appétit vorace qui jamais n'a faibli. P'tetre pire, ce soir, cette nuit, ce besoin de s'ancrer dans la peau chaque relief, goûter chaque papille, s'en marteler le crâne à en perdre l'esprit.

Plus essoufflée qu'après leur course folle, étoiles qui malmènent son champ de vision quand elle se décroche à contre coeur, vaguement, juste suffisamment pour lâcher, en expirations saccadées, un truc qu'elle avait besoin de lancer depuis leur arrivée. « J'suis déçue. Pas de tête ennemie empaillée en trophée dans l'entrée, déco d'merde. » Pas sérieuse, parce que c'est tout ce qui sort initialement, avant de repartir à l'assaut de cette bouche qu'elle fait sienne, migrer dans le cou, y apposer langue, canines, de ces tatouage qu'il gardera quelques jours. Impulsion sauvage quand les mains s'agacent sur le t-shirt. Nerfs à vif, Selda, quand c'est le tissu qu'elle chique, encolure qui se lacère entre les mâchoires et finir par déchirer à deux mains l'habit sans merci, le faire tomber à leurs pieds et le dégager d'un mouvement de cheville. Bien qu'avec lui qu'elle se le serait permis, ça reste une grande première et faut demander à la téquila de lui racheter un t-shirt. Les doigts gravitent par instinct jusqu'à la cicatrice, celle dont elle se sait responsable, en grande partie. Celle qu'il n'aurait pas eu, sans l'avoir suivie, sans qu'elle ne l'élargisse dans une colère sourde. Les reliefs s'incrustent dans la pulpe des doigts, à mémoriser cette trace qu'il gardera, à jamais, ce qui arrache un frisson à l'échine de la sicaria. Et plaquer son bassin contre le sien, s'accrocher à sa hanche en revenant taquiner ses lèvres des siennes, souffle en suspens sur ce qui lui reste collé dans le crâne depuis tout à l'heure. Et se contenter d'ouvrir les yeux, lui mordre la lippe inférieure en sentant son pouls s'accélérer, le lâcher pour laisser les questions déborder. « Tu t'en es tapée beaucoup, des élèves, comme moi ? » Terrain glissant, pulsion masochiste ou question prenant soudain une importance capitale, elle sait pas bien. Et presser la cicatrice sous sa paume, attendre une réponse qu'elle a probablement peur d'entendre, derrière ses airs culottés. « T'en as ramené chez toi, des chicas dont t'étais le mentor ? » Elle a dans les yeux le présage d'un orage qui s'annonce, le coeur qui frappe plus fort et se disperse au poitrail du sicario, sait pas pourquoi elle s'fait mal avec des conneries pareilles mais a besoin d'savoir, là, tout de suite, à se cramer les bronches de respirations erratiques, perdues contre son visage.
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tu viens plus aux soirées ? (mac) [-18] - Sam 9 Mar - 17:45


Toujours temps de se tirer, faire comme l’habitude le dicte, rester là et s’en aller au dernier moment. Se jouer des nerfs parce que c’est encore la meilleure à faire. Lui faire payer ce qui s’est passé là-bas, dans la caravane et la baraque miteuse. Le tenir responsable de tout parce qu’elle sait qu’il le fera. La môme qui peut le blâmer de tout et de rien, il n’est qu’un pauvre chiot qui se contente de piailler sans vraiment trouver la force ni le bon timbre pour aboyer et grogner comme il le devrait. Clébard en peluche quand il gravite un peu trop près de la gamine. Pas vraiment comme ça au début, elle était comme les autres pour lui. Une du coin qui allait encore lui casser les couilles à le prendre de haut juste par principe, parce qu’il est un étranger. A ne pas vraiment savoir comment on se comporte quand on se retrouve à être le mentor de quelqu’un. Le pauvre type qui a tué sa mère et l’a embarqué à sa suite n’avait pas grand-chose d’un professeur digne de ce nom. Des coups dans la gueule et de lui hurler dessus, ça suffisait pour le faire entrer dans les rangs, le formater aux attentes de la Calavera. Et il a pas bronché, Maciej, déjà foutu, déjà cassé. A se dire parfois que sa mère a été franchement con de vouloir quitter la Pologne pour courir avec un amour de jeunesse à sens unique. A pas vouloir comprendre que son môme n’était rien de plus qu’une erreur dont personne ne voudrait être le père. Les putes, ça écartent les cuisses pour tous mais elles n’appartiennent à personne. Il se l’est dit ça aussi, une fois plus âgée, que de toute façon, cet homme n’aurait peut-être pas été son père avec tous ceux qu’elle a dû s’envoyer à cette époque-là, ça aurait pu être n’importe lequel. Connerie que d’être partit, il le pense encore parfois quand ça le reprend. Un petit bout de regret en fond de gorge quand il se rappelle sa mère. Pleins d’emmerdes que ça leur aurait évité, à tous les deux.

Veste sur les épaules qui le ramène dans l’instant présent, la porte qu’il ouvre, et eux qui rentrent dans son appartement. Petit machin faussement vide qui ne voit quasiment jamais de visiteur. Le facteur des fois quand il a un truc important à lui filer, juste en coup de vent parce qu’il n’a pas envie de s’attarder. Et ça lui convient à Maciej. Presque ça le dérange d’avoir fait entrer Selda. Perturbe la ligne de leur habitude bizarre, celle de céder à cette attirance crade qui les tient par les corps depuis le début. N’importe où, s’en foutre du lieu parce que ça n’a pas d’importance. Un peu comme là, quand il revient s’écraser contre elle à lui bousiller les lèvres de cette fureur fébrile qui le prend aux tripes. L’agrippe plus fort pour qu’elle reste là, contre lui, à sentir son cœur qui pulse contre son torse. Presque aussi fou que le sien. Et crever, manquer d’air à force de lui abîmer la bouche, se faire mal aux doigts tant il les enfonce dans les mèches sombres. En mal d’elle, ça le bousille de le réaliser maintenant qu’il la retrouve. Même bourrée, Selda qui le rend fou, donne au mot des centaines de définitions toutes différentes pour bien varier. Les mains qui se détachent de la tignasse, effleurent, touchent, s’approprient sans gêne le corps de la tueuse, à l’image des siennes qui lui bousillent la carne. Le font souffler plus contre les lèvres, contractent les muscles en spasmes réguliers et de délicieux frissons en dégringolades le long de l’échine. Pour s’arrêter lorsque l’air commence à se faire rare, s’éloigner juste pour reprendre leur souffle. Se déchire la poitrine à chaque inspiration, les mains harponnées aux hanches de la gamine, fourrées sous le haut pour marquer la chair. Possessives.

Et il se marre Maciej quand les mots lui chatouillent les oreilles. De ce petit rire bizarre, à le rendre trop humain, le chien. « - Les expositions de trophées m’ont jamais attirés. Je t’appellerais quand je décide de refaire mon intérieur. » A peine le temps de répliquer que l’assaut recommence, les doigts qui glissent contre les lignes, le long du dos dans une frénésie fauve. Insatisfaite. Ricane à nouveau quand se déchire le tshirt, fronce les sourcils dans une fausse colère, pauvre tissu jeté sans gêne. L’assassin se fige malgré lui lorsque les petits doigts retrouvent les reliefs de la cicatrice qu’ils ont apposés sur sa carne. Echine qui se redresse, brise l’instant et l’homme qui toise malgré lui. Posture défensive qu’il ne contrôle qu’à moitié, sa main abandonne les douceurs du creux des reins pour venir cueillir celle qui traîne un peu trop près de la balafre. Ne l’enlève pas vraiment mais se fait présent, en avertissement. Peu enclin à recommencer le manège, petit jeu de l’infirmière qui ne fonctionne qu’une seule fois avec lui. « - Et tu crois que je vais te répondre pour que tu l’ouvres à nouveau et y enfonces tes ongles ? » Qu’il grince entre ses dents, lèvres serrées contre celles de la gamine. Insolente qui le balance sur un terrain miné et lui demande d’en sortir sans exploser.

La question le dérange et pourtant la réponse est évidente. Il n’y a eu qu’elle. N’y aura qu’elle parce qu’il n’a pas envie de recommencer avec quelqu’un d’autre. Pas fait pour ça, le clébard. Trop solitaire, il ne s’attache que rarement. Une fois qui s’est terminée en drame. Et la deuxième qui se tient là, collée à lui, à en faire fusionner les palpitants qui s’affolent l’un l’autre. « - Qu’est-ce que tu penses Selda ? » Murmure grave et la tête qui se penche, les pupilles rivées à celles d’orage de la môme. Ca l’emmerde qu’elle se sente obligée de poser une question pareille quand pour lui ça semble évident. Alors il soupire, ferme un instant les paupières. Lâche la main et revient s’accrocher à ses hanches. « - T’as encore besoin de poser ce genre de question à la con ? A ton âge ? Faut que je te sorte des conneries du style t’es la seule pour que tu imprimes que tu l’es ? » Ca sort tout seul, tellement facilement que ça le laisse interdit un instant. Pas le genre à s’ouvrir, encore moins à balancer ce genre de choses sans réfléchir. Alors il jure, dans une expiration lâche la marque de son agacement. De cette faiblesse qui fait mal quand on est un mec parce qu’elle rend faible. Un peu. Juste de quoi rendre plus humain aussi au fond.

« - Alors non, seulement les emmerdeuses, celles qui se barbouillent les yeux de sang et foutent les nerfs en vrac. » C’est tout, elle et rien d’autre. Pas que ça à foutre qu’il aurait presque envie d’ajouter mais il ne dit rien. Pare sa bouche de silence, lèvres serrées et le regard qui revient s’écraser dans les pupilles sombres. Presque à lui balancer un et maintenant aux doux relents de défi.

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tu viens plus aux soirées ? (mac) [-18] - Jeu 14 Mar - 21:19


“tu viens plus aux soirées ?” & Remède au néant ne la quittant pas depuis les dernières semaines, elle a la tête qui tourne un peu plus quand les mains se glissent sous le tissu, chaleur imprégnant sa peau, électrisant les nerfs. Pas permis, l'effet que ça lui fait, à tout ravager dans son crâne dès qu'il se met à la toucher. Pire encore avec l'alcool, visiblement. C'est l'explication qui se tisse dans le flou de ses pensées, à essayer de justifier les raisons la poussant à revenir le chercher, sans cesse, au lieu de se la jouer fière jusqu'au bout. Elle aurait pu rester sur ses positions, le cul vissé au canapé sans daigner lui jeter un regard, le laisser retourner le bar, le cramer si ça lui chantait, et demeurer stoïque au milieu des flammes. Le planter dans la rue, continuer à courir, courir sans s'arrêter, loin de lui, pour sauvegarder le soupçon de raison qui lui restait après tant d'années passées à refaire la même connerie. Être forte, pour de vrai, au lieu de faire semblant en prétendant mener la danse. Mensonge tant envers lui qu'envers elle-même. Elle est plus suffisamment bornée, quand ça le concerne. Et ça la fait flipper, tant c'est quasi-pathologique, de le titiller sans arrêt, d'avoir cru se sevrer de sa présence pendant ces mois d'absence mais retomber dedans si facilement. Et la tequila qui les déglingue, ces questions qui la taraudent, cherchent à faire de la situation une fatalité. Idée qu'il faut p'tetre s'y faire, à la longue, accepter d'avoir de plus en plus de difficultés à se tempérer en sa présence. Envie de l'embrasser devenant progressivement plus vitale que de le frapper, c'est vertigineux et elle s'y jette toute entière, dans ces caprices auxquels leurs étreintes la soumet. La faute au breuvage maudit qu'elle a ingurgité en quantité. Pas du tout à ce putain de manque collé à ses entrailles à force de l'éviter, non. Celui qui se comble, pourtant, de son odeur, de ses lèvres toujours aussi acharnées sur les siennes, de sa voix qui résonne et lui renvoie sa moquerie en pleine gueule. Qu'elle aime ça, en réalité, cette addiction à ces montagnes russes, entretenue par les empoignades dispersées ci et là, jamais prévues, tout juste devinées en se tombant dessus plus ou moins par hasard. Jamais su à quoi s'en tenir avec lui, malgré la certitude de ne jamais être déçue du voyage.

Y'a pourtant des sujets qui l'emmerdent, comme celui qu'elle balance, non sans la menace d'une fausse caresse sur son flanc. Cicatrice qu'elle effleure, prunelles étincelantes, pulsion sournoise collée au regard. Elle peut pas retenir l'insolence d'un sourire, à le voir se braquer, parce qu'après tout c'est le but recherché. Le voir reprendre soudainement le dessus, essayer du moins, lui rappelle un peu plus à quel point elle aime ça, l'emmerder. Elle pourrait se foutre de sa gueule, si la question n'avait pas déjà été prononcée, que l'attente d'une réponse qu'elle jugera adéquate ne la rendait pas si fébrile. Si tendue aussi, à appuyer un peu plus sur la chair abîmée, provocation qui se lit dans ses yeux, l'air de dire tu comptes faire quoi ? Elle la sent, sa main qui enveloppe la sienne dans l'ombre d'une menace, frisson lancinant entre ses omoplates, à vibrer des issues inquiétantes qui se dessinent. « Donne moi une seule bonne raison d'pas le faire tout de suite. » Qu'elle gronde en réponse à sa remarque, à susurrer contre ses lèvres. Un peu peur, sans doute, ça se ressent dans sa manière de parler de manière plus calculée, moins spontanée que d'ordinaire. Peur de ce qu'il va dire, surtout, et de la réaction qu'elle pourrait avoir. Bien consciente de pas être en mesure de se contrôler, que ce soit dans la violence d'une protestation outrée ou dans la détresse d'un poitrail écartelé. Et il traîne, prend le temps de répondre, ce qui l'énerve un peu plus encore, la sicaria déjà bien remontée. Toute seule qu'elle s'inflige ce genre de supplice, n'empêche que c'est sur lui que ça retombe, lui qui doit se démerder pour démêler ses nerfs et tâcher de se frayer un passage sans qu'elle ne vrille. Sûrement que c'est pas facile d'être lui, là tout de suite. C'est ce qu'elle se dit, ce qui pourrait la faire marrer si elle n'était pas aussi agacée par l'attente. « J'pense que j'veux que tu répondes. » Reculer légèrement son visage, le détailler de ses yeux légèrement moins alertes que d'ordinaire, qui tâchent pourtant de décrypter son expression, d'y déceler la lâcheté d'un mensonge, ou quoique ce soit susceptible de l'excéder. Trop habituée à jongler de l'attaque à la défensive, au point de ne pas la voir venir, celle-là.

Elle a la main qui se détache, le bras qui retombe le long de son corps et les hanches qui se tendent sous ses paumes. Le menton qui reste bien haut, bien droit, de cette dignité à laquelle elle s'accroche, qui lui semble pourtant s'éparpiller depuis qu'elle a lancé sa connerie de question. Les yeux fermés, Mac, elle peut rien y lire, rien deviner. Si elle était sincère, elle lui dirait sans doute que le problème n'est pas qu'elle pose la question à son âge. Mais que c'est la première fois qu'elle éprouve le besoin de la poser. Pas parce qu'elle doute. Pas parce qu'elle a jamais fait confiance, de toute évidence, et n'a jamais su s'entraver de telles préoccupations. Mais parce que c'est la seule fois, en près de trente piges, que la réponse comptera. Pour ça, elle se méprise, derrière ses mâchoires crispées qui gardent en place son impassibilité factice. Elle devrait pas avoir besoin de la poser, parce qu'elle devrait s'en foutre. Comme avec tous les autres. Pas du genre à s'emmerder avec des discussions, encore moins quand y'a aucun compte à se rendre. Alors, forcément, elle est vexée. Au point où ça lui pèse, qu'il ouvre les yeux. Nulle envie d'être vue quand ça déraille à ce point. Pas besoin de témoin à son désarroi. Sauf qu'il y a un décalage entre ce qu'elle pense et ce qu'il dit. Plus facile de s'monter les nerfs toute seule en s'imaginant que ça n'allait pas lui plaire, elle ferme sa gueule sur le coup. Se sent un peu conne. A l'avoir trop poussé, c'est peut-être elle qui a du mal à assumer ce qu'elle a cherché. Les lèvres s'entrouvrent, hésitent, mais rien ne sort. Juste l'impression qu'on vient de lui enfermer la poitrine dans une chape de plomb, tout pèse lourd, très lourd sur sa respiration, sur son corps entier. Et elle l'entend jurer, ce qui la rassure un peu, même si elle a envie d'prendre ses jambes à son cou quitte à se manger la porte dans la gueule dans la précipitation. Filer et prendre l'air, parce que tout brûle, entre ses poumons, dans son ventre, sur sa peau qu'il tient toujours entre ses mains. Mais y'a pas un mouvement, en réalité. La fuite, c'est dans sa tête. Le laisser tomber après l'avoir poussé à bout de mille et une façons, c'est dans sa tête aussi. « J'vois pas de qui tu parles. Faut être plus précis, mon vieux. » La vérité, elle s'exprime dans le contentement qui naît sur ses lèvres, à lui filer des airs de gosse satisfaite. « Tu l'as volée dans quel film des années cinquante, ta réplique ? » Sourire qui monte et s'intensifie, au point où elle se rend compte qu'c'est mieux de venir effacer tout ça en enroulant ses bras autour de sa nuque, se rapprocher à nouveau et laisser le rictus mourir contre ses lèvres. Et ça frappe fort derrière ses côtes, martèle le torse de Mac, quand elle respire son odeur, l'embrasse parce qu'ouais, la réponse lui convient, au point de continuer à sourire quand elle finit par reculer à nouveau, le contempler, une main glissée sur sa joue. « Y'a personne à ma hauteur dans l'coin, de toute façon. » Arrogance moqueuse, mains qui glissent sur son torse, dérivent sur ses avant-bras, jusqu'à trouver son propre haut. Et le passer au-dessus de sa tête, le virer en deux secondes. Décision prise de rester, seule manière potable de l'exprimer, à défaut de le dire, mots maniés avec trop de difficultés pour la Miralles. Cheveux ébouriffés qui lui retombent devant le visage, électricité statique qui lui pique le bout des doigts quand elle revient accrocher les hanches de Mac, les plaquer aux siennes, secousse de la nuque pour arranger son carré de part et d'autre de ses traits. « Emmène-moi dans ta chambre. » Ordre qui se murmure, désir bousculant les cordes vocales, crocs qui reviennent laisser leur trace sur sa lèvre inférieure, souffle brûlant sur ses lèvres. Et p'tetre qu'il se trompe, Mac. P'tetre qu'en réalité, le lendemain, elle n'aura pas tout oublié.
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tu viens plus aux soirées ? (mac) [-18] - Mer 27 Mar - 20:17


Après la trahison, et la perte de ce qu’il avait de plus cher dans son univers fait de violence et de sang, le cocon de douceur qui le préservait de la chute qui lui tendait les bras, Maciej a fermé ce qu’il pouvait rester de son cœur. S’est barricadé derrière l’aura noire et la mort qu’il attire et invoque. Maître d’une solitude à couper au canif de ses reins en fracassant d’autres, sans s’encombrer d’attache ou de tendresse. Le physique juste pour combler les vides et apaiser les instincts d’un primaire contre lequel il ne peut pas lutter malgré toute sa bonne volonté. Reste un homme le cabot, avec ses besoins et ses faiblesses, le plus souvent déclenchés par ces meurtres qui sont devenus ses œuvres d’art. Etroite communion entre la fin d’une vie et l’appétence pour la débauche, sexe en exutoire pour faire taire les hurlements dans sa tête et calmer un cœur échaudé par l’adrénaline. Amants de passage, des deux sexes parce qu’il se fout des genres et n’a jamais vraiment cherché à se mettre dans une case. Nombreux au début, ils ont fini par devenir plus rares. Avec l’âge, le cabot se veut plus sage. Moins volage, renoue avec les habitudes fanées de ces années laissées derrière. Selda est arrivée comme un roc en plein dans le pare-brise. Au moment où il s’y attendait le moins, dans la gueule sans réfléchir. Merdeuse qu’il a détesté au premier abord, trop bruyante, trop insolente, trop tout ce qu’il voulait bien trouver pour la repousser et se dire qu’elle n’était rien de plus qu’une chieuse supplémentaire comme il y en aura toujours. A la considérer comme un parasite gênant pour éviter de faire face à ce qui couvait doucement sous la peau.

New Haven a été le déclencheur. Le petit truc qui fait remarquer à quel point la situation a dérapé. Combien leur histoire est allée loin. Le parasite gênant devenu vital qui s’est installé sous sa peau pour grignoter tout sur son passage. A redouter qu’elle le laisse une fois la tare révélée, l’ignoble vérité sur ce qu’il cache depuis qu’elle lui colle à la peau. Bousiller par la solitude imposée, la distance pour laisser au temps de quoi penser les plaies. Et se dire, en murmure contre les tympans, qu’elle reviendrait. Elle revient toujours, juste pour le plaisir de l’emmerder, il fallait qu’elle revienne. Et maintenant qu’elle est là, prisonnière sous ses pognes, les hanches collées aux siennes, à cracher ses mots comme elle si bien le faire. Cerveau certainement bousillé par la tequila mais il n’en dit rien. Serevo qui a cette semi-ébauche de sourire sur les lippes. Celle qui d’ordinaire fait courir des frissons de trouille sur la carne de ceux qui l’aperçoivent. Le rictus de la mort, qui en cet instant semble affreusement humain. Gamine au menton toujours trop haut, pour s’assurer qu’il ne se débine pas, montre qu’elle tient la route et ne se casse pas la figure. Il la connait Selda et peut presque jurer qu’elle fait ça pour masquer ce qui est en train de lui retourner le cœur et la rendre fébrile. Un peu comme lui qui se retrouve à devoir vider son sac. Loup solitaire, pudique et secret, pas fait pour s’épancher, encore moins sous la contrainte. Ca sort tout seul pourtant, les mots qu’il balance et enchaîne pour répondre aux attentes de la sicaria.

A l’évidence, elle qui se fout de sa gueule aux premiers mots qu’elle parvient à lancer, et ce sourire qui en dit pourtant bien plus. « - Tu connaîtrais pas et je doute que t’es envie de le regarder. » Qu’il souffle contre la bouche trop souriante et qui vient s’écraser contre la sienne pour couper court à cet élan d’allégresse qui rend faible. Ils n’ont plus besoin de ça, parce que même en cachant les blessures ils sont capables de les deviner. Parce que dans ses silences, Selda, elle est bien plus causante que dans toutes les remarques mauvaises qu’elle pourra lui balancer à la gueule. Pareils à ce niveau-là, les deux écorchés qui s’abîment les chairs à trop se presser l’un contre l’autre. Les cœurs martelant les côtes qui se cognent en écho. Il n’approuve pas les mots mais c’est tout comme. Personne d’autre, c’est certain. A lâcher un petit rire devant la tignasse folle qui s’électrise quand s’envole le haut après des caresses qui ont laissés leur lot de frissons dégringoler contre sa peau. Electrisé comme la tignasse de la gamine. Le temps de laisser s’échapper un souffle de rire, les hanches qui se cognent et les pognes qui encadrent le visage, lisse les mèches folles. Grogne l’animal en réponse au murmure qu’elle ordonne, soumis au contact des lèvres contre les siennes, il s’agrippe plus fort à la chair brûlante sous la pulpe de ses doigts. Rompt la distance d’une impulsion à la violence mal calculée. En train de crever Maciej, dévoilé plus qu’il ne le devrait, à se foutre à poil dans les sens du terme pour les beaux yeux d’une gamine qu’il n’aurait certainement jamais regardé s’il l’avait un jour croisé dans la rue.

Trop parlé, la voix cassée en a suffisamment dit pour une soirée. Sa bouche trop occupée à abîmer la bavarde qui l’achève, il cramponne ses doigts aux hanches après les avoir laissé glisser le long de la peau dénudée du dos de la sicaria. Caresse et effleure tout ce qui lui passe à portée de phalanges, pour le plaisir de la redécouvrir, pour se rendre fou d’une ivresse bien plus grisante que celle promise par le plus fort des alcools. Sa petite drogue, celle qui s’infiltre partout et contre laquelle il ne peut plus rien faire. L’oblige à quitter le sol pour enlacer sa carcasse de ses guiboles et l’entraîner là où elle l’a demandé sans la lâcher. A bout de souffle, frôle l’asphyxie mais il s’en fout, préfère s’abimer les lèvres plutôt que de se perdre dans des paroles inutiles. Muettes de sens quand il suffit de se taire pour que tout hurle l’évidence. Bullet affalée au pied du lit lève le museau lorsque surgit son maître et sa compagne. Les corps qui se plaquent contre le mur le plus proche, le plat de la main s’y écrase pour amortir le choc et il se presse contre Selda. Barrage de chair pour s’offrir le loisir de parcourir les courbes de sa pogne libre. A jouer comme un môme avec le jean, celui qui s’ouvre après quelques secondes d’acharnement à le faire râler contre la langue. Soupirer enfin en abandonnant ses lèvres pour laisser les siennes s’abîmer le long de la gorge qu’il redessine. Claquement de doigts dans le silence et le chien se lève pour filer hors de la piaule. Pas besoin de spectateur, ils sont déjà deux à participer à cette danse un peu bancale, c’est suffisant. Trop pudique le Serevo. Pose les deux mains sur les guiboles qui l’enserrent pour qu’elles lâchent prise, retrouvent le sol et lui offrir l’occasion de faire glisser le jean jusqu’aux chevilles. S’agenouiller devant la môme et embrasser le ventre, se perdre contre une hanche, puis l’autre. Mordre avec une tendresse cannibale le galbe d’une cuisse et presser ses doigts contre l’autre.

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tu viens plus aux soirées ? (mac) [-18] - Ven 29 Mar - 20:31


“tu viens plus aux soirées ?” & Il répond à sa connerie, bien sûr qu'il y répond, ça ne fait qu'attiser son sourire et les mots qu'elle muselle d'un nouveau pas en avant, baiser scellant les lippes soudain trop bavardes. Beau quand tu souris, elle ravale la niaiserie pourtant ressentie jusqu'au fond des os quand les traits de Mac se détendent. Ta gueule, qu'elle s'ordonne, à perdre son souffle pour ne laisser aucun son vibrer sur ses cordes vocales, tout juste l'expression d'une satisfaction qui dresse son échine. A croire que la tequila la rend faible, la rend un peu conne. Ce qu'elle perçoit comme pathétique, accès de spontanéité pourtant, de ces mots qui manquent de se livrer sans filtre. Perte de contrôle qui fout les jetons, à découdre ses veines pour en déverser ces émotions qui la ruinent, un peu plus à chaque heure passée à son contact, pire encore en s'éloignant. Mécanique sournoise aux boulons qui sautent et déraillent en fond de poitrail, à ne plus savoir quelle tactique aborder pour apaiser ses nerfs. Pas sentimentale, ça lui a fait mal pourtant, d'y repenser, à cette virée dont elle s'est pas remise, derrière ses airs assurés. Sauf que ça se dit pas, ces choses-là, pas chez la Miralles. Expression du manque viscéral qui se manifeste dans les gestes empressés, dénudant la chair pour mieux revenir s'la jouer autoritaire. Ronronner en plantant les griffes dans la charpente musculeuse, harponner le dos et ne plus s'en défaire. Des j'vais nulle part, je reste là, avec toi, qui résonnent dans les soupirs répondant aux caresses, à en fermer les yeux, taire les sens, ne se focaliser que sur ses mains qui progressent. Et l'enlacer, s'accrocher plus fort encore, à s'en rompre les côtes contre son torse, comprimer ses poumons douloureusement et en redemander, de ces étreintes qui la dévastent. Brusquent tout ce qu'elle a toujours songé savoir, sur ces histoires sans lendemain, ces êtres de passage. Ce myocarde bon qu'à pulser, encore, et encore, juste bon à alimenter sa carcasse sans s'égarer.

Elle se laisse entraîner, docilement porter, décor qui défile, change, sans qu'elle ne s'y attache. Tête qui tourne et seul point de repère qu'elle agrippe, à se complaire dans le contact et ses allures de mâle dominant. Elle pourrait presque faire un commentaire à ce propos, l'alcool aidant, mais causer ou respirer, faut choisir. Alors, c'est son odeur qu'elle inhale, le plaisir qu'elle exhale, et y'a pas de mots pour venir commenter sa galère infernale avec son futal. Juste un sourire qui se devine entre deux respirations erratiques, les cils qui se soulèvent juste pour avoir le loisir de le regarder, d'arquer un sourcil, air de gamine qui se fout ouvertement de lui. Elle a pas besoin de mot pour qu'il les devine, les remarques qu'elle réprime, sang trop brûlant pour la laisser réfléchir à une formulation suffisamment piquante. T'es rouillé, mon vieux, c'est tout ce qu'elle pourrait lui dire, dans l'incendie qui ravage sa poitrine, carbonise ses artères et échauffe ses joues de teintes carmines. La tequila fait danser ses pensées, questions existentielles qui se ramènent sur le devant de la scène, quand sa chair tremble, devine chaque nouveau contact. Elle a le coeur qui déraille, se crame alors même qu'il s'éloigne, le temps que le jean tombe, que ses yeux se détachent quand la nuque s'incline, crâne qui comprime le mur et muscles tendus à mesure qu'il progresse. Sûrement qu'c'est ça, la passion. Idée enivrée et enivrante qui se crée, prend de l'ampleur derrière ses tempes, quand elle peine à déglutir. Pas même un regard pour le chien qui s'barre sur un ordre quasi-silencieux, à n'rien percuter de la chambre, de ce qui l'entoure, tant l'esprit s'égare au profit du corps. Territoire déjà conquis depuis des années, qu'elle lui laisse, bonne volonté qui ne transparaît qu'entre ses mains. Pas la première fois pourtant, elle sait pas si c'est les semaines, les mois, mais c'est tout comme. A chaque fois, c'est tout comme. A se complaire dans les silences, laisser planer le doute que l'un ou l'autre finira par y revenir, entraînant l'autre dans le gouffre de ces envies anarchiques. A nourrir la pseudo-certitude qu'il n'y aurait plus de prochaine fois, plus de rencontre, plus d'échange, ça ne fait qu'aggraver la ferveur de la sicaria. Torture infligée sans qu'aucune leçon n'en ait été tirée, si ce n'est celle d'accepter, d'accepter l'affreuse vérité parce que c'est toujours moins dur que de ne plus jamais le regarder. Seule pensée qui lui tord le diaphragme, incisives écrasant la lèvre inférieure, Serevo qui s'agenouille et tient pourtant Miralles à sa merci. Elle rend les armes, pulsions brutales en fond d'entrailles, tout autre combat pour lequel elle défaille. Rien à y faire. La main qui cherche à s'accrocher et ne trouve que le néant. Accepter, et se laisser glisser, même si c'est loin, très loin d'être éphémère. Et c'est dans les cheveux de Mac que se perdent ses doigts, phalanges chancelantes. Prise à ton propre piège.

Le temps se perd, l'espace aussi, et sur le moment, y'a qu'elle et lui. Danse brûlante dans la pénombre, flammes en fond de prunelles qui percent sa carapace. Celles qui se braquent sur lui, quand elle l'attire à nouveau à elle, carcasse qui se ramène, lui dévore les lèvres. Hargneuse qui cède, hargneuse qui aime. Et ça la ferait rugir de rage, à le repousser vers le lit, jusqu'à ce qu'il s'y écrase, si les mots ne s'étaient pas envolés, dans sa gorge nouée. Foutue, puta, elle les sent qui s'effondrent, les remparts érigés depuis ce qui ressemble à des siècles. Sent que ça s'effrite, sur l'épiderme, cet acier forgé au gré des années pour que ce genre de déconvenue n'arrive jamais. Sang liquoreux qui dicte la conduite, elle faisait la maline mais met un temps aussi avant de parvenir à l'ouvrir, son putain de jean. Ôte toutes les couches de vêtements d'un seul et même geste laborieux, tombent au sol dans un bruit sourd quand déjà elle l'agresse. Lèvres acharnées, pas une parcelle de chair qui réchappe des assauts voraces, à tâcher d'oublier ce qui se tord et gémit au fond de sa poitrine. Ascension qui retarde l'instant où elle devra reposer ses yeux dans les siens, courir après son armure de pacotille et tâcher de se blinder en s'égarant, ci et là, là surtout, répandre les plaisirs sans délicatesse, s'escrimer contre la tendresse qui la bouleverse. Une éternité semble-t'il, avant d'atteindre l'abdomen, revenir hanter son torse et se pencher sur son cou, achever de se redresser, main plaquée sur sa gorge, à le défier de bouger. Orage dans les yeux noirs, celui qui ne la quitte jamais, se fait moins vindicatif pourtant, souffle qui se perd dans la piaule à ne plus savoir sur quel rythme caler sa respiration. Et elle le regarde, Selda, à songer l'avoir maté de ces émois, rancune à l'égard de ce qui se trace de manière trop claire, trop efficace. Peut pas voir ce qui la concerne, l'oracle, aucune vision de merde pour l'avertir de ce qui allait lui arriver en pleine gueule, voleur de coeur, voleur d'âme. Et elle les arrache presque, les agrafes qui emprisonnent sa poitrine, vêtement qui glisse le long des bras et lui tombe dessus, à Mac, quand elle arque un sourcil, redressée dans toute sa superbe. Provocation dans la proximité, sourire qui perce au coin des lèvres alcoolisées, de cet échange violent qu'elle réclame, sous les lippes muettes.
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tu viens plus aux soirées ? (mac) [-18] - Dim 7 Avr - 12:45


Gaucherie dans les myocardes qui pulsent trop fort pour des êtres comme eux. Les silences gueulant de sens à faire mal plus que n’importe quel mot ou injure qu’ils savent si bien se balancer à la figure. Ca lui hurle dans la poitrine, si fort qu’il ne s’entend plus vraiment respirer. Folie dans les poumons à s’abimer les lèvres contre celles de la gamine qu’il emprisonne entre ses mains. La retient pour ne pas la voir se tirer comme elle sait si bien le faire. Evite les pupilles noires pour ne pas voir les moqueries qui s’y planquent quand il peine à se débarrasser de son jean. Parce qu’il pense la même chose qu’elle, rouillé. Plus dans ses habitudes de se perdre dans ce genre d’éteintes brûlantes qui retournent le corps et l’esprit. Adepte des instants volés où s’encombrer de rien est une nécessité pour ne pas sombrer. Le sanctuaire de son appartement, sa chambre surtout vole en éclats. S’écrase aux pieds de la sicaria comme il peut finir par le faire. Embrasse le ventre dénudé de toute la ferveur incendiant son sang. Les doigts enfoncés dans la peau, à se perdre sur la moindre parcelle s’offrant à eux jusqu’à imprimer le moindre détail de la chair promise. Celle qui émeut et fait s’emballer la raison. C’est une évidence qui est gravée en eux depuis le début. Cette première fois bizarre où ni lui, ni elle, n’ont vraiment compris ce qui leur tombait dessus. L’évidence, c’est tout. Toujours là en fond de tête, facilement oubliée, ignorée pour ne pas se retrouver piégés par quelque chose qui les dépasse. Pas fait pour ça l’assassin, il se l’est répété des milliers de fois après avoir perdu femme et enfant. Vivre seul, et ça lui convient. Ce n’est pourtant qu’avec Selda qu’il se sent véritablement vivant. Autre chose qu’un clébard dressé pour tuer, une adrénaline d’un autre genre que celle qui lui prend les tripes lorsqu’il tue. L’assassin devient humain dès qu’elle le touche. Le rend faussement noble, digne de cette folie douce qu’ils partagent comme un trésor inépuisable qu’ils sont les seuls à pouvoir toucher sans prendre le risque de voir la caverne le protégeant s’effondrer.

Baisers brûlants en caresses contre le ventre, les doigts qui se perdent dans les cheveux poussant à continuer. S’aventurer plus bas, plaquer ses propres phalanges dans le creux des reins quand les autres s’arriment au jean. Prompts à faire céder les dernières barrières, empêchés dans le geste par l’insolente qui le ramène à elle.  Se marre dans un fracas rauque en la voyant lutter elle aussi, moqueur au sourire collé aux babines. Et il abdique, cède dans un râle fauve à la volonté de cette autre qui a honteusement tous les droits sur lui. Courbe l’échine le cabot devant son seul maître, le divin à genoux qui n’a pas d’autre choix que d’accepter la douloureuse faiblesse de son hôte. Rien à dire de toute façon, Maciej est seul dans cette affaire. Seul à soupirer au grès des baisers contre sa peau, la pogne s’accroche au carré fou, faussement autoritaire à y agripper ses doigts pour la maintenir, l’empêcher d’abandonner sa tâche. Souffle en furie à lui coller mal aux côtés, c’est se mordre la lèvre pour ravaler la frustration qui est en train de lui bouffer le bas-ventre. Et faire exploser l’orage de ténèbres dans les pupilles qui s‘entrechoquent. Le défi qu’elle lui offre avec son soutien-gorge. Silence fou dans la chambre, le temps suspendu pour offrir à cette lutte perdue d’avance une pause où tout semble figé.

Superbe qui surplombe et lui ne se fait pas prier pour s’y brûler la rétine. De toutes les flammes du désir qui lui broie le ventre, décuplé par l’absence. Le manque au fond des tripes, celui en latence jusqu’à lors ignorer avec application et qui prend alors toute sa puissance maintenant que les enveloppes se cherchent et se frôlent. Sourire à lui faire chavirer le cœur, Maciej grogne, se propulse en avant en prenant appui sur le matelas d’une paume moins sûre que d’ordinaire. Vient percuter la nuque de l’autre pour l’emprisonner, apprivoiser l’insolente au gré d’un baiser rempli de cette furie qui les consume et les caractérise si bien. Renfort de rage pour dissimuler la cassure, la brèche dans laquelle la môme s’est engouffrée sans qu’il ne puisse l’empêcher. Se bousiller la langue contre la sienne et s’échiner à la faire soupirer. Torse plaqué contre la poitrine qu’elle lui a si honteusement offert, celle qu’il prend entre ses doigts entre l’étau des corps. En équilibre précaire, au bord du gouffre d’une asphyxie douce. Le bassin aux ondulations lascives invitant à la débauche. Et les rôles s’inversent, dans une valse plus brusque qu’il ne l’aurait voulu, le sicario reprend les rênes d’une partie qu’il a perdue d’avance. Derniers bouts de tissus qui foutent le camp, enlevés par les mains empressées. Débâcle dans la poitrine, à se sentir mourir à chaque battement, la fureur des babines contre le ventre, dévalant la ligne fragile pour se perdre contre les cuisses. Y planter les crocs parfois, avec une tendresse cannibale.

Et faire le chemin en sens inverse, s’attarder sur le galbe des seins, le fragile de la gorge, y enrouler ses doigts. Impérieux dans le geste, le mâle qui se fait pressant entre les guiboles. Corps lourd contre celui de la tueuse, les pupilles de ténèbres viennent s’exploser contre leurs jumelles, où pétille en miroir ce même éclat vibrant. Les bouches se frôlent mais se scellent pas, l’homme refuse, s’éloigne à chaque tentative pour rapprocher les éloignées, un sourire qui s’y colle et ne s’en détache que lorsqu’il vient enfouir son visage dans le creux du cou, les doigts y sont toujours enroulés lorsque les hanches s’écrasent et que les bassins se scellent. Lentement, dans une découverte d’un terrain pourtant conquis depuis longtemps. Sans urgence dans l’ivresse, tout semble différent, empreint d’un goût de nouveauté. Immobilisme cinglant à savourer les premiers instants, juste le souffle déjà fou qui ronronne contre l’épaule. Et le premier râle brise le silence dans la langueur du premier mouvement. Les reins en feu, à lui ravager tout le dos, marquer l’oreille de la morsure de ses dents. Effleurer la mâchoire du bout des lèvres au rythme du corps à corps en plein essor. Danse connue sur le bout des doigts, c’est lui qui l’impose et qui l’offre ensuite. Dans une valse brusque changeant la posture, remettant l’amazone en position dominante, les pognes agrippées aux cuisses. Eclat mutin au fond des yeux, provoque en silence dans l’esquisse posée sur les babines. Aura noire laissée à l’entrée, foutue le camp dès l’instant où Maciej a lâché prise.
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tu viens plus aux soirées ? (mac) [-18] - Lun 22 Avr - 19:50


“tu viens plus aux soirées ?” & Postée en dominatrice, contemplatrice d'un territoire déjà mainte fois conquis, c'est l'insolence qui griffe les traits de sa patte provocatrice. Celle qui lui sied bien, et jamais tant qu'avec Maciej. Parce qu'ils ne sont pas nombreux à avoir subsisté sous l'égide qu'elle dessine, des lèvres souvent trop tranchantes aux prunelles assassines. Et à dire vrai, il n'y a bien que lui. Assigné comme allié, sans que ni l'un ni l'autre n'ait rien demandé. Réinventé ennemi dans ces joutes loin d'être mortelles, sauf pour le myocarde qui chancelle à chaque combat liant la chair et retournant l'esprit. Lui, lui qu'elle veut parmi tant d'autres, tequila en éclaireuse des pensées les plus timides, qui guide les gestes dans une seule direction. Loin de prendre ses jambes à son cou, la sicaria, plus amène à les enrouler autour du sien, sceller les dires qu'elle lui a arrachées comme pour s'assurer qu'il ne s'en détournera jamais. Pas foutue de souffrir qu'il s'éloigne, comme il l'a feint dans ce bar, pas quand ça fait si mal de le sentir lui échapper. Faire mine de tenir les rênes, de donner le ton d'une relation chaotique, c'est plus acceptable. Plus rassurant. Alors elle sourit, de ce putain d'air arrogant avec lequel elle semble être née. Celui qui défie d'un abandon gravé jusqu'aux tréfonds de sa carne, méandres de cicatrices ayant forgé le sale caractère. En porter une à son nom, inconcevable pour la tueuse, parce qu'elle le sent quand il la regarde, qu'elle en guérirait pas. A lui en hérisser l'échine, crisper ses mâchoires dans l'appréhension guidant le silence, tout juste troublé des respirations suffocantes.

Perdre Serevo, inconcevable. Et elle en a les doigts qui s'accrochent fort, trop fort sûrement au épaules musculeuses, quand il lui revient. L'âme qui gémit ses craintes mêlées aux expirations d'un désir douloureux, lèvres contre lèvres, à soupirer ce qui ne s'exprime pas, parce qu'elle n'a pas encore trouvé les mots, Selda, pour lui raconter tout ça. Qu'elle y arrivera peut-être pas, et que c'est pas nécessaire, pas quand tout se détaille si nettement à la courbe de leurs corps. Pas faite pour parler, mais faite pour lui, sans qu'elle n'en doute à cet instant précis. Clarté qui se découpe dans les frissons qui lui dévalent la nuque, elle cède à son emprise et tout s'entrechoque sous ses paupières. Alcool désinhibant les émotions, c'est le déluge qui se déclare en fond de poitrail, ravage un peu plus encore les sens en émoi. La Terre tourne autour de la piaule, et plus rien n'existe, rien d'autre que les lèvres de Maciej sur son corps et le besoin de respirer de plus en plus fort. Tête qui tourne et pourtant, le regard qui se fait violence pour s'ancrer dans le sien, gorge qui se tend entre ses doigts, s'offre à la poigne qu'elle connaît par coeur. Glisser la cuisse contre sa hanche, à rechercher le contact, s'arquer contre lui pour imprimer un peu plus encore les coeurs en pagaille. Et tenter de capturer les lèvres qu'il lui refuse, grogner toute son insatisfaction et meurtrir son dos sous ses mains possessives. Pas habituée à l'attente, Selda, contrainte de se plier au règles qu'il dicte, pourtant, dans la chaleur étouffante. Mauvaise joueuse, y'a pas de protestation cette fois, juste les nerfs qui s'échauffent davantage et tout qui prend son sens dans la frustration naissante. Dans le sourire qu'elle capte de manière fugace, à peine le temps de s'y attarder que les êtres s'accordent et entament leur danse.

Y'a plus que lui, elle et lui. La sensation qui se grave entre ses cuisses et s'amplifie, chemine le long des nerfs et l'envahit. Que des dérapages. Qu'une connerie. Qu'une habitude tordue. Y'a plus rien qui tient la route, quand sa carapace s'effrite contre lui, qu'elle se contente de s'accrocher à son dos, ses bras, sa nuque, sans chercher à le meurtrir. Pas besoin de le blesser pour donner du sens à ce qui ancre leurs peaux, harponne leur souffle désordonné. Et pour une fois, pour la première fois sans doute, elle cherche pas plus loin. Ancrée dans l'instant, les armes s'abandonnent, la fierté se retire. Un bail que le brouhaha ne s'était pas apaisé dans son crâne. En se livrant qu'elle le trouve, en appartenant au sicario qu'elle l'effleure, le calme qui perce au fond de ses os, résonne dans l'ébullition qui l'anime. Plénitude devinée dans la tendresse qui glisse ses lèvres dans son cou, soupire contre son épaule, ravage ses prunelles en y estompant la violence. S'imprégner du moment et tâcher de s'en souvenir, ne pas perdre pied lorsqu'il renverse les positions et qu'elle ne peut s'empêcher de sourire, cheveux en bataille et pommettes écarlates. La peau moite et le coeur en transe, épuisement ancré aux muscles qui se démènent, le temps s'évade et elle en a la poitrine qui explose, quand elle finit par s'effondrer contre lui, à bout de souffle.

Elle sait pas combien de temps ça dure, après, à rester là, démêler les êtres sans pourtant se barrer comme d'habitude. Calmer le palpitant et caler machinalement sa respiration sur celle de Mac, qui soulève ses côtes de moins en moins rapidement. Elle le regarde sûrement trop longtemps, à glisser ses doigts sur son visage, les dessiner avec la précision que lui octroie encore la boisson. Sourcils, arête du nez, mâchoires, lèvres, menton, cou, elle finit probablement par fermer les yeux à un moment donné, et le bras par retomber mollement sur lui, quand elle glisse contre son flanc. Joue écrasé sur son épaule, c'est un sommeil sans rêve, comme rarement. Pas de vision cette nuit, rien qu'un néant informe oscillant d'une tempe à l'autre.

Jusqu'à ce que ça lui transperce le front, au fil des heures. Aucune idée de l'heure, si ce n'est l'aube qui se devine vaguement dans l'obscurité imparfaite. Mal de crâne en rançon d'une liberté éphémère, la carcasse se redresse et tente de reconnecter les premiers souvenirs. S'extirpe du lit et se couvre de ce qu'elle retrouve dans le bordel ambiant. Y'a rien d'anormal à se tirer sans dire au revoir. C'est ce que Selda se dit, en s'attardant sur le pas de la porte, pupilles posées sur lui, entrailles qui se tordent, étau emprisonnant ses côtes. Y'a pas le soulagement qui va avec la fuite habituelle, rien de beau à se tirer comme une voleuse pour retourner se cacher dans sa tanière. Elle lui laissera pas de mot sur l'oreiller, comme dans les films à la con. Reviendra pas se coucher à ses côtés dans le regret qui l'assaille déjà. Y'a qu'un geste à la douceur étrange, de ses doigts sur sa joue et dans la ligne de son cou, ses lèvres qui se perdent à effleurer les siennes et elle qui disparaît déjà. Gueule de bois pour excuse, soupçon de lâcheté perçant déjà avec le jour.
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(the end)
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