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of monsters and men (nicolaus)

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of monsters and men (nicolaus) - Lun 4 Fév - 21:41


OF MONSTERS AND MEN
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@nicolaus petrakis


Longtemps, Saturno s’est cru imperméable au sourire d’un enfant. Il ne voyait en eux qu’une source d’ennuis, d’inquiétude inutile. Il ne voyait en eux que des êtres chronophages, qui nuirait à ses activités et à ses ambitions. Lorsque Annalisa lui a annoncé l’existence de leur fils Cyrus, il a ressenti une forme de soulagement. Elle ne lui demandait pas d’assumer le rôle d’un père. D’être présent quand le proviseur du lycée appellerait, quand il serait malade, ou quand on lui briserait le cœur. Elle voulait seulement qu’il soit là quand une divinité quelconque se manifesterait chez l’adolescent. Quand, et pas si. Parce qu’il était inévitable qu’il soit une récurrence. Saturno lui-même était l’enfant de deux divins, et son union avec la réincarnation d’une déesse ne pouvait que donner naissance à l’un d’entre eux. Mais avec le temps, il a fini par s’intéresser sincèrement à cette part de lui. A cet enfant de son sang, de sa chair. Le fait que Cyrus partage un don similaire au sien tend encore à les rapprocher. Et depuis qu’il a été libéré des griffes de la Bratva, il trouve même un exutoire dans ces rencontres avec son fils. Un instant de grâce, dans l’océan de ténèbres que constitue ce jeu des trônes. La naissance de Matilda, entachée par la mort de sa mère, reste néanmoins une éclaircie dans le ciel obscur de son existence. Mais rien n’arrêtera son implacable marche en avant. Son ambition dévorante n’aura jamais de cesse de le faire avancer, quoi qu’il arrive. Quoi qu’il lui en coûte. Même si, désormais, il a quelque chose à perdre.

Le bébé endormi dans sa chambre, Saturno peut souffler un moment. Se permettre un verre, accompagné d’une cigarette. Il n’aura le temps de rien d’autre, il le sait. Car ce soir, il parle affaires. Ce soir, il a demandé à son plus ancien ami de se joindre à lui. Pas pour évoquer la galère des premières années de paternité en solitaire. Encore que Nicolaus bénéficie de l’aide d’une femme dévouée et attentionnée. Et lui, à la fois des conseils expérimentés de sa presque sœur, Gisella, et de la passion subite de Lyra pour sa fille. Il lui arrive de sourire en voyant la jordanienne jouer à la poupée avec le bébé, mais c’est sans compter la peur qu’il surprend quelque fois dans son regard. Il sait qu’elle sera bientôt confrontée à la même situation. Son ventre arrondi n’est un secret pour personne désormais. Encore quelques mois, et elle tiendra dans ses bras le fruit de ses amours avec son irlandais. La pensée, amère, déforme ses lèvres en un rictus méprisant. Il ne l’accepte toujours pas, même s’il n’a pas vraiment le choix. Lyra l’aimera toujours. Mais elle ne lui appartient plus. Il n’a plus le droit de poser la main sur elle, n’a plus le droit de l’aimer. Et pourtant, elle restera pour lui l’unique femme à qui il aurait été heureux de s’enchaîner.

Nicolaus est ponctuel. C’est dans son caractère, après tout. Il existe, chez lui, une forme de droiture un peu distordue. Une morale biaisée par l’influence des mafias, probablement. Il sait qu’au fond, il a développé les mêmes travers. Depuis le début, les deux hommes se sont rendu compte de leurs ressemblances. Elles ont émergé dès l’enfance et n’ont fait que se renforcer avec l’âge. Désormais unis en un front commun, ils tendent tous deux vers un objectif bien défini. Asseoir le cadet sur le trône de son frère, pour permettre enfin à Nicolaus d’acquérir la liberté qu’il réclame depuis longtemps. Il sait son ami de longue date encore réticent. Il lui fait planter les derniers clous dans le cercueil d’Alcide. Présenter à Nick les possibilités. Il est comme un président en campagne, cherchant partout les sponsors qui le porteront jusqu’au salon ovale. A la différence que leur royaume à eux est fait de sang et de billets sales. Pourtant, qu’est-ce qu’il la désire, cette couronne dégueulasse. Le bruit de la porte d’entrée le tire de sa réflexion et il relève la tête pour voir le Grec entrer dans le salon. Comme à son habitude, ce dernier porte sur son visage les traces de son mode de vie en décalé. Sourire en coin, presque amusé, Saturno indique d’un geste la carafe de whisky sur la table basse, et le verre déjà rempli à l’intention de son ami. « C’est ta maîtresse qui t’a retenu aussi tard ? » Une blague de mauvais goût, il faut l’avouer. Surtout que la maîtresse en question n’a que deux ans et un sourire seulement concurrencé par celui de sa propre fille.


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of monsters and men (nicolaus) - Dim 10 Fév - 11:29

C’est l’esprit tiraillé que Nicolaus quitte son appartement avec Ina dans les bras pour aller voir le cadet Bellandi. S’il sait à quoi s’attendre comme discours, il n’est toujours pas décidé de l’attitude à adopter. La soif de pouvoir de Saturno est grande, le désir de vengeance aussi. C’est un trait de caractère que les deux hommes ne partagent pas, ou plus. A une époque, Nicolaus aurait probablement été le premier dans la mêlée. Aujourd’hui, en regardant sa fille choisir ses vêtements pour aller voir son parrain – une robe bleue pastel à fleurs avec un pantalon rouge (sans commentaire) – il savait que chaque action qu’il posait depuis sa naissance comportait des risques. Pour elle. C’était une prise de conscience qui le tétanisait certains soirs, jusqu’à lui couper le souffle à imaginer qu’un jour, elle puisse ne plus être là. Pourtant, il venait ce soir, voir cet ami de longue date parce que, malgré tout, subsistait l’espoir. L’épée de Damoclès, posée au-dessus de sa tête était lourde à porter. Alcide avait veillé à ce que l’homme n’oublie jamais d’où lui venait sa fille. Saturno lui offrait une échappatoire, mais à quel prix ? Le maitre des cauchemars, affaibli par cet instinct paternel, hésitait.

Au sortir de la voiture, Nicolaus offrait une image quelque peu déroutante d’un père et sa fille mal assorti. Petrakis était un homme très sombre, très droit, avec un port de menton haut et un regard aussi froid qu’une nuit d’hiver. La fillette de deux ans dans ses bras, à la tenue exubérante, souriait à toutes les personnes que le duo croisait. La peau pâle de la gamine, ses cheveux noirs de jais, elle ressemblait trait pour trait à son père, jusqu’à cette particularité dans ses prunelles qu’il ne pensait pas transmissible. Ina avait les yeux violets. Pas aussi flagrant que l’éclat de Phobétor dans le regard de son père, mais le bleu de ses yeux avait cette nuance violine qui le perturbait à chaque fois qu’il s’y perdait. Incapable de se souvenir des yeux de sa mère, il ne pouvait y voir qu’un signe… Et si ? Ses seize ans arrivaient bien assez vite pour le lui confirmer. La voir grandir aussi vite en si peu de temps l’angoissait toujours autant. Il avait l’impression que c’était hier qu’il la ramenait dans son maxi-cosy à la maison.

Arrivés devant la porte d’entrée, l’enfant s’agita pour descendre de ses bras. Elle était dans cette phase que les enfants de deux ans avaient, de vouloir faire comme les grands. Elle ne voulait pas que son père la porte devant son parrain, elle voulait faire grande. Elle était également dans cette phase déchirante où son seul grand amour n’était plus uniquement son père, son cœur s’ouvrait également à d’autres. Et cela piquait la jalousie de Nicolaus qui n’avait pourtant d’yeux que pour elle. Dans l’entrée du salon, l’homme rangea ses clés dans sa veste alors que le cadet Bellandi l’accueillait. Sa maitresse, hein ? Si seulement. « Disons qu’elle voulait se faire belle pour te voir. » Enchaina-t-il sur le même ton. Et à ces mots, la fillette qui s’était débarrassée de son manteau à même le sol, sortit de derrière les jambes de son père pour se précipiter vers son Parrain dans un éclat joie presque communicatif. « Nono ! » Ouais, parce que Saturno, c’était trop compliqué pour elle encore. Ça ne manquait jamais d’arracher un petit sourire à Nicolaus. Ce surnom ne collait définitivement pas au Dieu qu’il était. Elle tendit les bras pour que l’homme la prenne sur ses genoux et passer ses bras autour de son cou, amoureuse qu’elle était. « R’gar’ ma robe ! » Nicolaus avisa son ami d’un air entendu. Certes, la robe bleue à fleurs, avec le pantalon rouge n’étaient pas vraiment assorti, mais elle ne souffrirait d’aucune critique. « Elle a tenu à choisir sa tenue toute seule, n’est-elle pas magnifique ? » Roucoula-t-il. Encore une fois, cette voix détonait tragiquement avec la divinité cauchemardesque qu’il représentait. Puis il se détourna de la scène pour poser le sac d’Ina à côté de la porte. « Je vais nous servir un verre » Pendant qu’il se débrouille avec sa fille tombée en amour pour son Parrain. Comment un être doté d’une telle force d’amour pouvait être tombée dans cette famille tout droit sortie des enfers ?
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of monsters and men (nicolaus) - Dim 10 Mar - 22:55


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@nicolaus petrakis


Depuis toujours, Nicolaus est un ami. Plus qu’un ami, presque un frère. Plus proche qu’Alcide ne l’a jamais été. Les deux hommes ont grandi ensemble, côte à côte. Tous deux sont nés au sein de la mafia qu’ils servent aujourd’hui. Leurs vies sont dédiées à son bon fonctionnement, à sa survie, à sa suprématie. Mais leurs rapports diffèrent du tout au tout. Quand Saturno ne rêve que d’asseoir son autorité sur le royaume de son frère, Nicolaus n’attend que l’occasion de s’échapper. Une utopie, si on questionne le cadet Bellandi. Personne n’échappe à la Camorra. Elle est un monstre tentaculaire, ravageur et vorace. Sitôt la ligne franchie, elle n’attend pas pour rattraper l’évadé et lui offrir son juste châtiment. Cela n’empêche pas Petrakis de courir après sa liberté. Quelque soit le prix à payer. Il y est préparé. Saturno, en revanche, n’est pas particulièrement pressé de voir partir un allié. Un ami. Un frère.

A peine la porte franchie, sa filleule abandonne son manteau au sol et court dans sa direction. Sourire aux lèvres, l’infernal se baisse pour attraper au vol la fillette et l’asseoir sur ses genoux. Il laisse l’enfant l’enlacer de ses petits bras potelés, avant de se mettre debout sur les genoux de l’adulte. Elle n’a beau être qu’un bébé, elle pèse son poids. Mais Bellandi la supporte avec stoïcisme, se promettant de faire subir le même traitement à son ami quand Matilda sera en âge de faire de même. La petite fille attrape sa robe et se dandine sous le nez de son parrain. Une vraie reine de beauté. La remarque de Nicolaus le fait sourire et il échange un regard entendu avec le père. Bien sûr, qu’il n’a pas le droit de se moquer. Alors il convoque toute la sincérité dont il est capable. « Tu es sublime, ma chérie. Tu t’habilleras comme ça pour notre mariage ? » C’est facile, de faire cette promesse. Dans dix minutes, elle ne s’en souviendra pas. Du moins, il l’espère. Le temps qu’elle atteigne l’âge de se marier, il sera trop vieux. Il ignore le regard furieux du père amoureux, agacé de voir son vieil ami envisager de lui voler sa fille chérie.

Il hoche la tête à la proposition de Nick et attrape la gamine en imitant le bruit d’un avion. Elle éclate de rire et se laisse faire, se retrouvant assise calée contre Bellandi en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Elle babille seule, le visage tourné vers son parrain, qui fait mine de l’écouter avec toute l’attention du monde. Nick lui tend son verre avant de s’asseoir de l’autre côté d’Ina, le sien à la main. Les deux hommes échangent un regard attendri par la petite qui agite les froufrous de sa robe d’un air impérieux, persuadée de sa magnificence. Un peu ému, Saturno se souvient de la première fois qu’il l’a vue. Elle n’était qu’un bébé pas plus grand que son avant-bras, avec un visage rond et des yeux grands ouverts sur le monde. Malgré leur absence de parenté, Matilda lui rappelle Ina au même âge. Et il se rappelle alors à quel point le temps a passé vite. En un clignement d’œil, Ina se tient debout, marche, parle dans un sabir qu’elle seule comprend. Il craint de ne pas voir passer les mois avec Matilda. Et se promet immédiatement de ne rien louper dans la vie de sa fille.

Une gorgée de whisky est avalée, avant que le regard d’acier ne se plonge dans les yeux bruns du maître des cauchemars. « Tu sais que les choses bougent, à la Camorra…  » Paroles suspendues, qui laissent présager un revirement. « Je ne suis pour rien dans l’arrestation d’Alcide, mais j’ai l’intention d’en profiter. » Le ton ne laisse planer aucun doute. L’ambition qu’il poursuit depuis des années va enfin se concrétiser, pour peu qu’il sache saisir sa chance. « J’ai besoin de toi, Nick. Bien sûr, ça ne sera pas gratuit. » Délibérément, il coule un regard vers Ina, occupée à jouer avec les scratchs de ses chaussures. Il lui promet la liberté que Nick espère depuis si longtemps. Pour lui, et pour sa fille.  


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of monsters and men (nicolaus) - Mar 19 Mar - 21:04

Du haut de ses deux ans, elle les tenait déjà tous les deux sous sa coupe. Son charme était ravageur, et les deux mafieux ne pouvaient que la regarder avec un amour évident. Saturno ne pouvait plus résister à ses avances, depuis qu’il avait Matilda dans sa vie, il comprenait cet air béat d’amoureux transis. Peut-être leur seule véritable faiblesse. Même Phobétor ronronnait regardant la petite glousser dans les bras de son Parrain. Ce rôle de père tranchait pourtant avec sa propre nature et le sang qu’il avait sur les mains. Mais Ina, elle le ramenait à une autre réalité. De celle qu’il n’avait jamais vraiment connu lui-même. Il avait été élevé par son père dans l’unique but d’intégrer un jour la Nuova Camorra. L’éducation qu’il promettait à sa fille était loin d’être semblable. Il ne voulait pas de cette vie pour elle. Jamais. Restait encore quelques points à négocier. Comme cette chaîne autour de sa cheville qui semblait l’emprisonner à vie dans cette famille.  

« C’est avec Papa le mariage ! » Gloussa-t-elle.  Il crut fondre sur place, et le sourire sur ses lèvres faisait écho à celui du Dieu qui partageait son corps et son esprit. Il aimait profondément sa fille. C’était maladif, presque. Pour elle, il était capable d’abandonner tout ce pour quoi il s’était tant battu aux côtés de Saturno. Si son ami avait encore du mal à comprendre la motivation, il avait appris à respecter cette décision. Jusqu’à l’appâter pour le trainer dans une direction qui était pourtant loin de ce qu’il désirait pour Ina. Pour autant, avait-il réellement le choix ? Ne rien faire, c’était la condamner tout autant. Il donna son verre à Saturno qui faisait semblant d’écouter les babillements incessants de sa filleule qui semblait très fière de sa tenue, puis pris place de l’autre côté d’Ina – non sans venir remettre une mèche de ses cheveux noirs en place en passant. Tu sais que les choses bougent, à la Camorra… A ces mots, le psychiatre se renferma un peu, avant de porter son verre à ses lèvres. Nous y voilà.

Au final, il n’avait emmené Ina que pour retarder l’inévitable. Mais il avait raison, pourquoi s’embarrasser de babillages alors que l’enfant ne comprenait pas un traitre mot de ce dont ils parlaient. Regardant au fond de son verre, il l’écouta sans l’interrompre. Sans même rien dire quand il eut terminé. Rien, si ce n’est qu’un soupir. En toute franchise, sans Ina, il l’aurait suivi même sans qu’on le lui demande. Aujourd’hui, avec sa fille et l’arrestation d’Alcide, c’était plus compliqué. « Si Ina est avec moi… C’est grâce à ton frère. » Dit-il, simplement. Il n’avait pas vraiment de gratitude dans sa voix en disant cela. Saturno le savait. Son frère l’avait autant aidé que piéger à la Camorra. « Je ne mettrais jamais ta parole en doute, je sais que tu tiendras parole… » Continua-t-il, avant de regarder son ami, d’un air entendu. « Mais l’arrestation d’Alcide me pose un problème. C’est lui qui a payé les avocats pour la garde d’Ina… Et je sais que ton frère gardait des traces de toute cette histoire. » Parce que sans ça, il n’aurait plus de moyen de pression contre Nicolaus. Les papiers auraient été quelque peu falsifiés pour ne pas compromettre la Camorra, mais la garde de sa fille aurait été remise en cause. Tout comme sa réputation aurait été ternie, et ses avoirs remis en cause. Alcide en prison c’était une chose, mais ce n’était pas sans conséquence.

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of monsters and men (nicolaus) - Lun 1 Avr - 14:18


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@nicolaus petrakis


Il arbore un faux air déçu lorsque la gamine annonce son intention d’épouser son père. Comme toutes les petites filles avant elle, elle n’a d’yeux que pour son paternel. Dans quelques années, quand Nicolaus lui aura refusé une sortie ou une voiture, il en ira autrement. Mais pour l’instant, papa est le seul qui compte dans son univers. Quand la mère est absente, aussi… Avec une forme d’amertume, il se demande s’il en ira de même pour Matilda. S’ils suivront le même schéma, tous les deux. Sans doute. L’italien se sait aussi attaché à sa fille que ne l’est son ami grec. Inévitablement il va vouloir gâter sa fille, lui offrir tout ce qu’elle désirera. Être un père, puisqu’il n’a pas pu l’être pour Cyrus. Les situations ne sont pas comparables, toutefois. Il n’a appris que récemment sa paternité. Alors que Matilda… Il l’a vue grandir dans le ventre de sa mère. Il n’était pas aussi impatient qu’Ofelia, mais les dernières semaines ont été longues. Et sa naissance... Toute sa vie il gardera le souvenir de leurs premières heures en tête à tête, pendant que les médecins s’efforçaient de sauver sa mère. Une pointe de tristesse le traverse lorsqu’il repense à son épouse. Il ne l’aimait plus depuis longtemps. Mais jamais il n’avait souhaité sa mort. Il n’est pas aussi mauvais, malgré ce qu’on veut dire de lui.

Entre eux, Ina continue de babiller. Mais les deux hommes ne l’écoutent plus. Saturno ne prend pas de pincettes, abordant sans détour le sujet qui l’intéresse. Il voit son ami s’assombrir au fur et à mesure qu’il parle, mais ne se démonte pas. Il sait ce que Nicolaus doit à la Camorra, et à Alcide en particulier. Le rappel est lâché sans animosité ni reconnaissance. L’italien hoche la tête d’un air entendu. Bien sûr, il sait. Pour autant, la situation semble mettre Nick en porte à faux. Il fronce les sourcils, fait tourner l’alcool dans son verre. De toute évidence, Alcide a gardé des traces. Une sorte d’assurance. Ne reste qu’à mettre la main dessus, pour délier Nick de sa promesse. « Dès que je serais en place, j’aurais accès à tout cela. » Une gorgée avalée, pour se laisser le temps de peser ses mots. « Une fois que j’aurais mis la main dessus, on organisera un petit feu de joie. A la sicilienne. Pour fêter notre victoire commune. » Le verre levé pour célébrer, avec un peu d’avance, son accession au trône. Il n’a aucun doute quant à la véracité de ses affirmations. Rien ne vient ébranler ses certitudes. Depuis son arrestation, Alcide est fait comme un rat. La mort de Frances n’est qu’un prétexte. Les avocats pourront batailler autant qu’ils voudront, la justice arcadienne ne laissera jamais le don de la Camorra repartir libre. Mais pour eux, cela n’a aucune importance. Pour ou contre lui, les hommes et les femmes qui composent la mafia italienne n’auront d’autre choix que de marcher au rythme de ses pas. Car sans tête, la bête se meurt et disparaît.   


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of monsters and men (nicolaus) - Dim 28 Avr - 19:15

Si innocente, si loin de la réalité dans laquelle elle vit pourtant, Ina pense réellement que par le regard des deux hommes de temps en temps posé sur elle, qu’ils l’écoutent avec attention. Bientôt, le babillage la fatigue et elle baille, avant de se tortiller sur les genoux de son parrain pour descendre et trottiner jusqu’au sac à jouets que Nicolaus avait amené pour elle. Le père ne la quitte pas du regard alors qu’elle s’empare de deux de ses doudous préférés (l’âne et la girafe), et revint un peu trop vite vers eux. Il se tend alors qu’elle manque de trébucher mais elle se rattrape, sans déclencher de pleurs, et Nicolaus revint au sujet de discussion abordé par Saturno, pendant que sa fille s’installait sur le tapis babillant à ses nouveaux amis.

Il avait beau faire confiance à son frère d’armes, le facteur Ina pesait énormément dans la balance. « Et si tu n’y arrives pas ? Auras-tu le soutien des consigliere ? » Parce que si Nicolaus était établi en tant que sous-boss depuis de longues années, il n’était pas au-dessus des autres. L’ascension de Saturno ne dépendait pas de son seul désir. D’autres pouvaient lui mettre des bâtons dans les roues, et dans ce cas-là, qu’adviendrait-il de cette entente ? « Tu mérites cette place, Saturno. Mais j’ose espérer que je ne suis pas ton seul soutien… ? » C’était un projet d’envergure, et Nicolaus ne lui refuserait jamais son aide. Il sait à quel point le dieu des enfers s’est battu pour la Nuova, et à quel point son aîné s’est empressé de le laisser plus bas que terre. Si seulement Alcide avait eu la brillante idée de s’en faire un allié… La rancune de Saturno se nourrissait déjà depuis de nombreuses années et la vengeance le magnifiait. Si Nicolaus ne partageait pas cette soif de pouvoir, il pouvait la comprendre. Phobétor n’était pas friand des intrigues politiques, ses désirs étaient plus sombres et plus immatériels. Seul l’horreur des mauvais rêves l’intéressait. Ainsi que sa liberté. Et il aimait l’idée d’Hadès à la tête de la Nuova Camorra, il aimait la part d’ombre qu’il apporterait à la mafia. Même si… même s’il devait faire avec les envies de Nicolaus de se retirer de ce monde-là. Mais le dieu n’était pas inquiet, on ne quitte jamais vraiment la voie de l’ombre.

Puis il restait encore une ombre dans le tableau. « Et s’il était déjà trop tard… Pour Ina ? » Demanda-t-il enfin. Il posa son verre sur la table d’appoint à leur côté, avant de le regarder, soucieux. « Le Ciao Roma a été perquisitionné, Gisella ne peut me confirmer que cette histoire n’a pas été embarqué avec le reste… Elle a fait ce qu’elle a pu. » Et même s’il avait confiance en les talents de son amie, le risque zéro n’existait pas. Le secret de Nicolaus n’était pas un secret majeur d’Alcide Bellandi, et pris de court tout ne pouvait être protégé. Et puis, quand il s’agissait d’Ina, Nicolaus tendait à la paranoïa. « Cela risquerait de gâcher un peu ce feu de joie à la sicilienne. » Dit-il un peu grinçant. Il n’était pas contre cette perspective. Mais Nicolaus restait frileux, à cause de sa fille. Saturno n’aurait sans aucun doute aucun mal à trouver les mots justes pour rassurer son vieil ami.

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