j'crois que j'ai merdé. (rencontre de @BRÓNACH E. MOONEY)

Vieille Eglise, ruines abandonnées. Beaucoup trop ancien pour attirer qui que ce soit de normal. Bien trop de gamins fanatiques du fantastique turbinent ici. J’ai prévu d’m’y rendre. Non pas là où se situent les ruines mais bel et bien proche de cet endroit-là plutôt qu’un autre. Pourquoi ? Parce que je n’ai qu’une seule envie : rester dans le calme et pouvoir me nourrir comme il se doit. Je me dis qu’ici, personne ne risquerait d’le remarquer, de venir l’aider ou quoi que ce soit d’autre. On ne pourrait pas me stopper, me blesser ou autres tentatives du genre.

Cette vieille bâtisse pourrait limite devenir mon lieu favori entre les allées et venues des intéressés, des mi-fous mi-obsédés et d’autres personnes qui n’ont qu’une idée en tête : la solitude ou la mise à l’écart d’autrui afin d’effectuer leurs affaires. J’dois avouer que des choses, j’en ai repéré beaucoup ici.

Il n’est que vingt-et-une heure lorsque j’opte pour la discrétion, me couvrant alors de noir, pour ne pas être remarquée dans la pénombre. J’entends des éclats de rires au loin. Ils semblent se rapprocher. Un large sourire esquissé, j’imagine déjà ce à quoi ils ressemblent. Devrais-je attaquer si facilement ? Devrais-je, au contraire, patienter que l’un d’entre eux finisse éloigner des autres ? Ou bien, devrai-je la jouer petite humaine perdue, dans le besoin de retrouver sa maison. Qui sait ? J’ai un large panel de possibilités qui s’offrent à moi, ce soir.

Je patiente durant une bonne vingtaine de minutes, les observant de loin, écoutant leurs faits et gestes. « On devrait partir. Je n’aime vraiment pas l’atmosphère qui s’dégage, ici. Vraiment pas, les gars. J’ai l’impression que quelque chose de mal se trame. » dit une voix féminine et jeune. « Mais qu’est-ce tu dis, encore, toi ? Si t’es si apeurée que ça, reste dans ta petite maison pleine de luxure, on ne te retiendra pas, tu sais ? Moi, je reste ici. Coûte que coûte. Partez si vous le désirez, ça m’importe peu. Je ne suis pas un craintif, moi. » lui répond une voix masculine qui je dirai provient d’un jeune de vingt ans au moins.  

Quelques secondes avant que cette discussion prenne fin et tout sera au mieux de mon côté. Je parviens à voir à quoi ressemble celui qui refuse de quitter ce coin-là, voyant que les deux autres décident de partir, le laissant seul. Me voici désormais derrière lui, attendant qu’il se retourne vers moi, je ricane légèrement avant de lui dire « Que fais-tu seul ? Ce n’est pas l’heure pour les enfants de se situer ici. Tu n’as pas entendu la nouvelle ? » songeant déjà à ce que je vais faire dans peu de temps et m'assurant qu'il n'a pas d'armes en sa possession.

J’attends qu’il plante son regard droit dans le miens avant de l’hypnotiser. « Tu vas me suivre, mon beau. Et tu ne feras aucun bruit. D’accord ? » lui dis-je en l’emmenant plus loin.

Puis je plante mes crocs dans sa chair bien meilleure que ce que je pensais. Un délice, sans plaisanter. De légers gémissements puis le silence… À un tel point que j’en oublie totalement que je suis proche de lui causer la mort. La conscience revenant d’un coup, je ne sais pas comment réagir et suis contrainte de l’amener aux urgences, pas trop éloignés de l’Eglise pour un oupyr, fort heureusement pour moi. Je monte dans l’une des voitures que je trouve, le faisant grimper dedans à son tour puis nettoie le sang qui se situe sur mes lèvres avant de rouler à une bien trop grande vitesse pour être aperçus.