AccueilAccueil  tumblr  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORUM FERME
Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

wonderful life

 :: terminés
Invité
Anonymous
wonderful life Empty
wonderful life - Jeu 7 Fév - 19:00


WONDERFUL LIFE
he'll wrap you in his arms
tell you that you've been a good boy

@alcide bellandi


Au premier check-point, il ensorcèle le gardien. Celui-ci quitte sa cage de verre protectrice et, fort obligeamment, passe devant lui pour lui ouvrir les différentes grilles. Chaque collègue subit le même sort, la présence du croque-mort effacée de leur esprit.

Sans un mot, l’infernal suit son passe-partout. Les talons claquent sur le béton gris. L’écho se répercute contre les murs sales, percés de portes métalliques. Derrière, il devine la présence d’êtres humains. D’hommes, devrait-il dire, car la prison les a déshumanisés. Sortis de leur existence, de leur train-train quotidien. Privés de leur identité. Ici, ils ne sont plus que des numéros. Une suite de chiffre sur un uniforme orange, en haut d’un formulaire. Ils sont le détenu n°4583, 1224 ou 9530. Moins que des hommes, à peine mieux que des bêtes. Certains sont conduits à l’abattoir. D’autres passeront plusieurs années entre ces murs. Il ignore quel code-barre a été attribué à son frère. Ni même s’il sortira d’ici un jour.

Au fond, il s’en fout.

Les mains dans les poches de son costume, il s’arrête lorsque l’automate lui désigne une cellule et l’ouvre pour lui. « Trop aimable, mon vieux. » Sans un regard pour le maton qui rebrousse chemin, l’esprit vide de son existence – mais attendant le signal du retour – Saturno pénètre dans la cellule.

Comme il s’y attendait, Alcide n’a fait aucun effort de décoration. Allongé sur son lit miteux, le roi déchu porte la tenue réglementaire. La vision fait sourire son cadet. « J’ai toujours su que l’orange t’irais bien. » J’ai toujours su que ce moment viendrait.



Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
wonderful life Empty
wonderful life - Jeu 7 Fév - 22:52


@jojo

WONDERFUL LIFE
Il a choisi d'appeler son fils plutôt que ses avocats avant qu'ils ne s'en chargent eux-mêmes. Il a craint d'avoir oublié le numéro de Vito ; ensuite, il a craint de tomber sur le répondeur, puis il a craint de ne pas savoir quoi dire ou pire, quoi répondre. Le temps de l'appel aussi l'a travaillé. Dix, vingt minutes ? Ou seulement une ? L'affaire aurait pu être pliée en trois phrases, soit un peu moins de dix secondes. Ça a duré plus longtemps, mais pas trop, parce que ça ne dure jamais longtemps. Y a comme un faux raccord dans le mariage de leurs voix. Un truc qu'il a raté. Il n'a pas avoué à son fils qu'il est le meurtrier. Vito le connaît assez pour l'avoir deviné. Et c'est lui qui a raccroché en premier.

De retour dans son espace pas très spacieux, Alcide s'ennuie. Il a pensé à demander un bouquin mais il doit l'avouer, il n'a pas la tête à lire. Peut-être qu'il devrait réclamer un calepin et écrire ses mémoires, mais ça sonnerait comme des aveux pour certains. Et puis il n'a pas grand-chose à raconter. Il n'a pas la tête à grand-chose. Lorsque Saturno pénètre dans le carré gris, quand la porte se referme, il tourne la tête, morose, entend le défi ou la moquerie, et tord son cou pour observer de plus près sa tenue. En deux jours on s'habitue. Même pas venimeux : C'était toi ? C'est le cou de son frère qu'il tordrait bien. Histoire qu'on l'inculpe pour un meurtre au sang frais. De Frances il ne reste plus que des os. L'affaire de trois kilos. J'aurais dû te laisser croupir chez les rouges. Foutu sens de la famille.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
wonderful life Empty
wonderful life - Jeu 7 Fév - 23:17




L'indifférence apparente d'Alcide le fait esquisser un sourire. Visiblement, les rats s'accoutument vite à leur nouvel environnement. La question amène un autre sourire, plus amer celui-là. Si seulement. Il aurait dû y penser avant. Et sitôt qu'il aura l'esprit et les mains libres, il se mettra en quête du petit rigolo qui a jeté son frère en prison. Pour lui offrir des fleurs.

La remarque, lâchée sur un ton las, le fait grincer des dents Arrête ton cinéma. Pas encore remis de sa visite de courtoisie chez les Russes. Pas encore remis de la trahison de son frère. La centième, la millième. Qu'importe, à ce stade. Tout se paye un jour, et Alcide a une dette vieille de quarante ans. Les arriérés vont faire mal, Saturno entend bien s'en assurer. Il n'est peut-être pas celui qui a lancé les flics sur la piste de son frère, mais il compte bien être celui qui plantera les clous dans son cercueil. On sait tous les deux que tu n'as pas bougé le petit doigt. Une réalité qui ne l'affecte plus, maintenant.

Il sort de sa poche un paquet de cigarettes, un peu pour énerver Alcide, beaucoup pour son plaisir personnel. Le bâton de tabac s'enflamme et il recrache un nuage de fumée odorante. Je venais te dire que tout ne se casse pas la gueule. Pas encore. Lui-même ignore s'il s'agit d'une menace. Peut-être bien. Après tout, son heure est enfin venue, il serait stupide de ne pas en profiter.



Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
wonderful life Empty
wonderful life - Jeu 7 Fév - 23:45


WONDERFUL LIFE

Il ne le fera pas sourire. Et il ne se relèvera pas. Il restera ainsi, couché sur le dos, un bras glissé sous le crâne. Dans ce cas, tu me déçois. Il affirme une vérité très ancienne, très paternelle. Blâme sans amertume ; constat éteint. Saturno n'a pas contribué à cette situation poisseuse, c'en est presque révoltant, quand on le connaît. Quand on croit le connaître. Les conseils de Lyra lui reviennent en mémoire mais comme il lui avait répondu, c'est trop tard. Trop tard pour eux deux. J'aurais pu te faire passer pour mort dans l'incendie. Il hausse les épaules. Ç'aurait été commode. Passage au crématorium épargné...

La cigarette est allumée et Alcide fronce des sourcils. C'est dégueulasse. Cette odeur. Cette attitude. Il n'aime pas Saturno et Saturno ne l'aime pas. Alors que fabrique-t-il là, sinon pour se pourlécher les babines, comme un chat devant des bouchées à la reine. Saturno cramait sûrement des fourmis à la loupe lorsqu'il était petit. Ne me dis pas que tu comptes jouer l'assistant d'Esposito. Reste à ta place. Le banquier est dans de beaux draps avec le croquemort entre ses pattes. Alors qu'il le garde à l'oeil. En joue. Jamais dans son dos. Il inspire la fumée. Tu n'es pas fait pour ça. Et affirme une nouvelle fois. Assène ce qu'il ne faut pas. Pas grave ! On l'a dit : c'est trop tard.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
wonderful life Empty
wonderful life - Ven 8 Fév - 0:27




Un rictus déforme ses lèvres. Il se détourne nonchalamment, peu désireux de montrer qu'Alcide a touché juste. Ça ne serait pas la première fois. Le ton acerbe trahi malgré lui l'humeur massacrante. D'un coup il a cinq ans et Alcide le contemple de toute sa hauteur virile, barbe naissance et épouse au bras. Et à nouveau il lit le mépris dans le regard de celui qu'il aimerait voir comme un frère. Yeux d'acier baissés au sol, alors qu'Alcide évoque sa mort factice. C'est sur toi que j'aurais dû tirer. Platitude morne. Constat maintes fois ressassé. Il aurait dû.

Il ignore la remarque dégoûtée d'Alcide. Savoure son petit effet. Mais grimace lorsque l'aîné l'attaque. Non. Il se retourne, mains dans les poches. La cigarette en équilibre précaire entre les lèvres. J'ai l'intention d'être toi. Il lève un sourcil interrogateur. Qu'est-ce que tu en penses, ta Majesté ? Une main quitte sa poche pour cueillir la cigarette et faire tomber la cendre. Mais en mieux. En libre. Les mots sont assénés comme un coup de marteau. Si tout se passe comme il l'espère, Alcide restera croupir longtemps ici. Et lui parviendra à prendre sa place. Ou mourra en essayant.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
wonderful life Empty
wonderful life - Ven 8 Fév - 2:27


WONDERFUL LIFE

Et pas la dernière. Sûrement pas. L'amertume perce l'air et Alcide n'en fait rien. Il pourrait s'en réjouir, s'inquiéter de sa cible : en plein coeur, en pleine tête ? Ça revient au même. Ils ont beau ne pas s'apprécier, ils doivent bien admettre qu'ils sont parfois de parfaits miroirs. En terme de remords, ils se permettent tout - à croire que demain ne verra pas le jour. Pour Alcide du moins. Saturno est libre de fumer sa première clope du matin, un coude sur le rebord de son balcon. Moi ? Quelle idée... Tu n'y arriveras pas. Ils sont trop différents, trop sur leurs gardes, pour échanger de peau comme ça. Même avec la plus grande volonté du monde, Alcide aurait de la peine à se croire Saturno. Parce qu'il y a des choses qu'il ne peut simplement pas imaginer. Qu'il a fait subir sans jamais les vivre.

Tu ne crois pas à mon innocence ? Alcide fait tressauter index, majeur et annulaire derrière son oreille. Saisit un petit centimètre de cheveux. Ont-ils un coiffeur digne de ce nom dans cette prison ? Ou les mauvais sont-ils tous enfermés ici, comme on en fait si souvent la plaisanterie ? Il observe le plafond. Avec un soupir amusé : Mon propre frère...


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
wonderful life Empty
wonderful life - Ven 8 Fév - 11:24




Encore une fois, Alcide l'épingle de son mépris. Il n'a pas besoin d'adopter le ton qui va avec. Les mots font le boulot. Et Saturno est las. Las d'être comparé à cet Apollon, cet Hercule des temps modernes. Alcide, à qui tout réussi. Jusqu'à maintenant. Pas toi, Alcide. Il désigne de sa cigarette le corps à l'horizontale de son frère. Toi, en tant que chef. Une position dont il rêve depuis longtemps et dont sa naissance l'a privé.

Sûrement pas. Il n'y a même jamais songé. Pas une seconde. La culpabilité d'Alcide sonne comme une évidence pour l'infernal. Il n'a jamais douté. Comme toi à la mienne. Tous l'ont toujours vu comme leur vilaine sorcière, leur conseiller maléfique. Alcide en première ligne. Il n'a jamais rien fait pour détromper les accusateurs. N'a jamais rien fait pour le comprendre. Au moins tu n'auras plus à te soucier de moi. Pendant que son aîné pourri en prison, le cadet entend révolutionner le monde. En commençant par la Camorra.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
wonderful life Empty
wonderful life - Ven 8 Fév - 12:03


WONDERFUL LIFE

Et il réplique, le frangin. Alcide imagine sans mal ses orbes claires transpercer l'obscurité de la petite pièce. Il se demande combien de temps il lui faudra pour oublier leur couleur, leur froideur. Il espère quatre semaines mais s'attend à vingt ans. Tu sais ce qu'on dit : quand on doit expliquer sa blague, c'est signe qu'elle n'est pas très drôle. Pas son humour, non, pas du tout. Et ça le fait finalement sourire, ce jugement sans appel. Ce sera mieux si les choses se passent comme ça, au tribunal. Alcide n'aime pas les complications. En parlant de ça… Et ta fille… Il a déjà oublié son prénom. Elle sera ta rédemption ? Il ne demande pas en se moquant. Il aurait peut-être aimé, après toutes ces années, avoir été un père. Il n'a pas été un frère, encore moins un mari exemplaire. Il a été soldat et don. Rien de plus, rien de moins, rien d'humain. Ce serait dommage qu'elle perde son père. Il a beau être cloîtré en périphérie d'Arcadia, ses ordres se feront toujours entendre dans le coeur de leur petite patrie. Il n'éprouverait pas de grands scrupules à commanditer un accident par pure distraction. Il en est à un point où lire le nom Bellandi imprimé dans la rubrique décès lui ferait plaisir.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
wonderful life Empty
wonderful life - Ven 8 Fév - 19:15




Il résiste à l'envie de fracasser le crâne d'Alcide contre les tubes métalliques du lit qu'il occupe. Mais il doit rester de marbre. Rester impénétrable, inattaquable. Ne laisser aucune faille dans l'armure, aucune interstice dans laquelle le fiel d'Alcide puisse s'immiscer. Il préfère ne pas répondre. N'a rien à dire. Une victoire accordée à son frère.

La mention de Matilda lui fait lever le nez au ciel. Non. Mot laconique. Il ne s'étend pas. Il aurait effectivement besoin d'une rédemption. Mais pas Matilda. Surtout pas Matilda. Comme Vito ? Le ton n'accuse pas. Simplement las. Au moins, je ne serais pas vivant quelque part, trop absorbé par autre chose. Le regard qu'il lance à Alcide est froid. La menace est enregistrée, comprise. Mais pour autant, il ne reculera pas.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
wonderful life Empty
wonderful life - Dim 10 Fév - 14:53


WONDERFUL LIFE

Le nuage sur lequel se tenait Alcide se troue et c'est la petite chute libre. Comme Vito ouais. Mais Vito n'a pas besoin de lui, pas vrai ? Ça a été comme ça toute leurs vies, et ça ne changera pas aujourd'hui, surtout pas aujourd'hui. Aujourd'hui martèle la fin. Il ne se rachètera pas et Vito ne lui pardonnera pas. C'est préférable. Vivre dans ses souvenirs est une forme de captivité perverse dont on est le seul à blâmer. Saturno fait bien de s'épargner ce fardeau. J'ai vécu, moi. C'est la douce colère qui danse au bord ses lèvres. Ne me fais pas croire que tu resteras les bras croisés. Je te connais. Que c'est présomptueux.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
wonderful life Empty
wonderful life - Lun 11 Fév - 11:52



Il n'a pas besoin de voir le visage de son frère se décomposer pour savoir qu'il a vu juste. L'expression marmoréenne d'Alcide est une victoire à elle seule. Quand Vito est concerné, Saturno a très souvent raison. Parce qu'il connaît son neveu mieux que quiconque. Et parce qu'il sait qu'il s'agit du point faible de son aîné. Il ne s'éternise pas. Il a rendu le coup donné. 1 - 1, selon ses comptes.

Un sourire étire ses lèvres. C'est vrai que je n'ai pas voyagé, contrairement à toi. Allusion à peine voilée à sa fuite en avant, à ses années passées au sein de l'armée. Je n'en ai pas l'intention. Ni plus, ni moins. Il n'est pas assez stupide pour dévoiler ses plans à Alcide. Il n'ignore pas que même enfermé, il reste suffisamment puissant pour lui bloquer la route. Un obstacle supplémentaire à abattre.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
wonderful life Empty
wonderful life - Mar 12 Fév - 8:48


wonderful life

Alcide ne regrette pas ses années au loin. Elles étaient nécessaires. Elles lui ont simplement permis de mieux revenir, car sans cela, il aurait explosé à Arcadia. Il ne serait jamais devenu l'homme qu'il est aujourd'hui. Une bonne chose peut-être. C'est peut-être ce qui te manque... changer d'air. A rester au même endroit, on doit commencer à sentir le renfermé. Pas vrai ? Au fond ce n'est pas important. C'est comme ça. Ce sont leurs rôles. Ils n'en changeront pas. Alcide réfléchit à ce qu'il pourrait tenir à lui dire ; ils ne reverront probablement pas avant des années, si tout se passe comme O'Caisin l'a prémédité. Aussi merdique qu'est la situation, Alcide est bien obligé de connaître son mérite. Lui aurait abandonné le dossier. Tu as parlé à la police ? C'est une heure suspecte pour témoigner. Il inspire un peu trop fort et soupire. Eteins-ça.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
wonderful life Empty
wonderful life - Mar 12 Fév - 14:54



Il médite la suggestion d'Alcide. Il devine, sous-jacente, l'invitation à fuir définitivement la ville. Mais Saturno en a assez de courber l'échine. Peut-être. Mais ça n'est pas dans mes plans. Ses plans, pour l'instant, se résume à prendre une place que le mérite aurait dû lui donner il y a vingt ans, et que la naissance lui a ravi.

Il jette un regard d'acier à l'aîné. Non. Je n'aime pas planter les clous de mon propre cercueil. Parler aux flics, appuyer leur dossier en y apportant son témoignage, lui fermerait définitivement les portes de la Camorra. Il laisse ce travail à d'autres. Lui ne s'implique pas. En aucune manière il ne veut être lié ou responsable de l'emprisonnement d'Alcide. Il ignore l'injonction de l'aîné. Il n'a pas fini sa cigarette.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
wonderful life Empty
wonderful life - Sam 23 Fév - 1:46


wonderful life

Si tu changes d'avis, je compte sur toi pour m'envoyer une carte postale. De ce qu'Alcide sait de toutes ses années à l'armée, il n'a jamais manqué à Saturno. Pour manquer à quelqu'un, il faut avoir créé un lien. Mais entre eux, pas un zeste de fraternité, de complicité, de partage. Tout est en négatif, comme un vieux film. Et si le caporegime n'est pas ici pour témoigner, alors... La TV ne te suffisait pas... Il grince. Ça le fait penser qu'il ne s'est pas vu, lui, depuis que les flics l'ont bouclé dans ces 4m2. Et son reflet lui manque. Tu avais besoin de profiter du spectacle de tes propres yeux ? Sûrement. Aurait-il fait la même ? Peut-être. Mais sans la cigarette. Il comprend que c'est peine perdue et que Saturno ne balayera pas les cendres derrière lui. Alcide se redresse et croise le regard de son frère. Même si tu ne t'impliques pas, c'est ton nom que la presse va traîner dans la boue. Ça ne te fait rien ? Un nom ; voilà ce qu'ils partagent. C'est déjà trop.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
wonderful life Empty
wonderful life - Mer 27 Fév - 23:35



Il sourit, l’infernal. Sourit à l’humour pinçant de son aîné. L’idée même le faire sourire, en vérité. La pensée qu’Alcide puisse vouloir quelque chose de lui, lui qu’il a rejeté toute sa vie durant. Il sait que le roi déchu ment. Bien sûr qu’il ment. Bien sûr qu’il ne veut rien de son cadet. Ne le considère même pas comme un frère. Et c’est là sa plus grande erreur. Car, tout entier absorbé par son désir de reconnaissance, Saturno aurait déposé le monde aux pieds d’Alcide, si celui-ci avait daigné l’appelé son frère. S’il avait bien voulu lui offrir une place à ses côtés. Ce que Scipio a toujours refusé de faire. Finalement, Alcide ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Il a creusé seul le fossé qui le sépare de Saturno. Et ce dernier compte bien l’enterrer dedans.

Il lève un sourcil, d’abord surpris par l’affirmation d’Alcide. Puis il esquisse un sourire. Le millième, depuis qu’il est entré ici. Difficile de le nier, la situation lui plaît. Mais il n’est pas ici pour jubiler, ni pour observer un animal en cage. La prison d’Arcadia n’est pas un zoo, quoi qu’en disent les journaux. Et son frère n’est pas un objet de curiosité. En vérité, il ignore même pourquoi il est venu. Sans doute pour dire à Alcide que, malgré tout, malgré leurs mésentente, il n’est pas l’artisan de sa chute. Même s’il ne le croira sans doute jamais. « Non. » Laconique. Pas un mot, pas une explication de plus. Ses raisons, il les garde pour lui. Pas la peine de donner dans le sentimentalisme.

La remarque d’Alcide remue quelque chose en lui. L’hypocrisie de sa question devrait le faire bondir, pourtant il reste de marbre. « Ca n’a jamais été mon nom. Toi et ton père vous en êtes assurés. » Il n’a jamais été considéré comme un Bellandi. Il en porte le nom, par la grâce de Leonida, et personne d’autre. Mais pour le reste, il n’est rien. Rien qu’une pièce rajoutée, dénigrée.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
wonderful life Empty
wonderful life - Sam 2 Mar - 18:04


wonderful life

Saturno ne sourit pas souvent, du moins pas en sa présence. Alors ce catwalk de sourires est aussi détestable que la situation elle-même. C'est la cerise sur le gâteau, l'eau qui fait déborder le vase, le fétu de paille qui brise le dos du... Bref. C'est trop. Alcide est tenté de foutre un éclair dans ce sourire trop blanc, trop grand sans l'être, mais qui donne l'impression de prendre toute la place dans cette petite pièce. Sauf qu'il n'est pas certain d'être capable d'une telle précision. Avec sa chance, il n'atteindra que l'oreille gauche. Sachant que s'il le désire, Saturno peut jouer le marionnettiste avec les gardiens de nuit... et là, Alcide n'aura pas assez de batterie. Il range l'idée dans un tiroir et balance la clef dans un lac mental. L'équation ne s'avère pas très égale. Tu me rassures, j'ai horreur du travail mal fait. Ça m'aurait contrarié. Le mépris père-fils/fils n'a pas vieilli ; il est comme ressuscité ce soir, dans cette dynamique faite de piques et de répliques.

Alcide décide de s'asseoir convenablement. Pour le dernier acte ? Ta femme a déjà rejoint la mienne. Il le dit comme si l'analogie avait quelque chose de comique. Je n'ai même pas eu le temps de faire sa connaissance. Comme si cela avait la moindre importance. Il sourit à son tour. Elle avait l'air... Il cherche qualificatif. Bien foutue ? Ça c'est vrai... mais surtout : Pressée de te quitter. Il s'en amuse, lui qu'on n'a jamais abandonné.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
wonderful life Empty
wonderful life - Mar 12 Mar - 21:04



Le duel se poursuit tranquillement. Les mots s’échangent comme des passes d’armes et il perd le compte des points. Il n’est pas venu remporter une victoire. Seulement… A vrai dire, il ne sait pas tellement ce qu’il est venu faire là. Ni jubiler, ni se pavaner. Il n’a pas non plus l’intention de témoigner contre Alcide dans son procès. Il n’est même pas sûr de s’y présenter. Refuse d’être accusé de partialité. C’est pourtant une occasion en or de se débarrasser de ce frère trop encombrant. Mais il préfère regarder ailleurs. Du côté du sommet de l’Olympe.

La pique lui passe au-dessus de la tête, sans l’atteindre. Avec le temps, il apprend à se détacher de sa rage. De son amertume. Il n’a pas menti. Bellandi n’a jamais été son nom. Il ne le garde que par égard pour Leonida. Ne veut pas se montrer ingrat, pas après tout ce qu’elle a fait pour lui. Mais il crache sur la tombe de Scipio, comme il crachera bientôt aux pieds d’Alcide. Rectification. Il sera là, le jour de la condamnation. Pas avant. Plus après.

Il fronce les sourcils lorsqu’Alcide évoque Ofelia. Serre un poing coupable. Il n’a rien à voir avec sa mort. Si ce n’est l’enfant qu’il lui a offert. Pourtant, il ne dort plus, hanté par son fantôme. Ce don lui pèse, plus que jamais. « C’est vrai, tu as raison. » Un profond soupir chasse les remords. « J’ai plus connu Frances que tu n’as connue Ofelia. » Regard jeté en coin, observant la réaction à venir. « La tienne aussi. Mais tu t’es chargé de ça, non ? Après le divorce. »


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
wonderful life Empty
wonderful life - Jeu 14 Mar - 2:24


wonderful life

Il sourirait presque en entendant Tu as raison des lèvres de son frère. Il ne l'entendra pas une seconde fois. Ou si, en écho, lorsqu'il n'aura plus que cela à ressasser. Il s'agit sûrement d'une de ses conversations les plus vivantes avant un sacré bout de temps. C'est normal, Vito ne lâchait pas sa mère d'une semelle. Il doit l'admettre. Saturno était là lorsque lui ne l'était pas. Le constat est doucement amer. Frances et son fils faisaient un et il n'y avait -à sa connaissance- rien d'Oedipien. Elle aurait mieux fait de rester, et rien ne lui serait arrivé. Ou peut-être que si, tout aurait été pareil, tout aussi pire. Ofelia, c'est ça... la fille d'un sac à fric et à bulletins. On doit te bénir dans sa famille en ce moment. Parce que contrairement à Saturno, Alcide s'est marié par amour. Par coup de foudre. L'argent, il n'en avait pas besoin. Le pouvoir, il lui était destiné. J'ai protégé la NC, ce jour-là. Il balaie l'air enfumé d'un revers de la main. Très sérieusement, et peut-être parce qu'il y croit : Tu le feras ?


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
wonderful life Empty
wonderful life - Jeu 14 Mar - 22:44



Saturno se souviendra longtemps de cette conversation. Ils n’ont pas eu souvent l’occasion de parler, les frères Bellandi. Toujours lancés dans une guerre silencieuse, une opposition constante. Le drapeau blanc n’a pas souvent été levé entre eux. Même aujourd’hui, même maintenant, l’infernal n’est pas sûr qu’il soit vraiment de mise. « Ils se sont retrouvés seuls du jour au lendemain. » Lui-même n’avait que six ans mais il se souvient des nuits passées chez l’épouse éplorée, à jouer avec le bébé qu’était Vito pendant que Leonida consolait sa belle-fille. « Peut-être que c’est toi, qui aurait dû rester. » Simple constat, sans aucune animosité. Tellement de choses auraient pu être faites différemment. « Tu n’imagines pas à quel point. » Ton amer. Il n’aimait plus son épouse, ce n’était un secret pour personne. Mais il lui reste sa fille et il ne laissera personne lui prendre. Il s’apprête à répondre et est interrompu par la question d’Alcide. « Oui. » Et ce simple mot renferme la somme des sacrifices qu’il est prêt à faire.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
wonderful life Empty
wonderful life - Ven 15 Mar - 2:29


wonderful life

Ce n'était pas une période facile. Il répond, plus froid. Les souvenirs ne sont pas agréables. L'idylle des premiers mois fut vite remplacée par les cris d'un marmot et l'écho des balles qui ont troué JC. Tant qu'elle a souscrit à une bonne assurance-vie. Les politiques tiennent généralement plus à ce qu'ils laisseront que ce qu'ils sont. Les mafieux n'ont pas les mêmes préoccupations. Oui ? Alcide hausse des sourcils et les rides du lion émergent sur son front. Il esquisse un tiers sourire puis avoue : Tu éveilles ma curiosité. Saturno héritier, c'est la suite logique. Vito ne revendiquera aucun trône. Raconte-moi comment tu la traiteras. Comme une mère -avec révérence-, une épouse -avec passion-, une fille -avec dévotion- ? Alcide espère entendre la dernière réponse. Ne crois pas que je t'adoube pour autant. Les griffes sont sorties depuis trop longtemps.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
wonderful life Empty
wonderful life - Ven 15 Mar - 16:23



Las, l’infernal regarde dans le vide. Il a envie de rire, d’un rire amer, quand il entend Alcide parler d’une période pas facile. Le sentiment qu’on se fout de lui. Mais il passe. Ignore, encore une fois, l’affront. Il se prête même à sourire. A peine un soulèvement d’un coin de lèvre. « Son père est capable de me foutre un procès au cul. » Une légère trace d’humour dans la voix. L’ironie de la situation ne peut échapper à personne. « Pour une fois. » Un profond soupir agite ses épaules. « Je n’ai pas l’intention de la détruire. » Il l’a longtemps voulu. Mais sa haine était plus adressée à Alcide qu’à la Camorra. Alcide sorti de la scène, la Camorra lui est apparu comme une déesse. Belle, puissante, digne de vénération. Et il entend bien lui offrir les sacrifices qu’elle mérite, la nourrir du sang qu’elle réclame. En commençant par la Bratva. « Je la protégerais avec ma vie. » Un peu emphatique, peut-être. « Ce n’est pas une invitation à me faire assassiner dans les semaines prochaines. » Sourire en coin.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
wonderful life Empty
wonderful life - Sam 16 Mar - 2:43


wonderful life

Oh, sûrement. Tu as quelques mois de répit. On ne dépose pas de plainte dès les premières semaines de deuil. Les gens tristes sont patients ; leur tête est trop envahie par l'absence. La veille où ils émergeront de leur torpeur, Alcide fait confiance à Saturno pour coudre leurs lèvres et lier leurs poings vengeurs. Ta vie... c'est romantique ! C'est ce qui leur manque à tous les deux. Quant à planifier son assassinat : Ce n'est qu'une éventualité. Le contraire pourrait aussi arriver. Des tas de mecs se font buter en prison, Alcide en a parfaitement conscience. Il place un index sur son menton et pondère à voix haute : Si je devais commanditer ta mort, j'attendrais que tu aies perdu ton procès et la garde de ta fille. Pas avant... Et pas sans motif valable. Tu me connais, je ne suis pas comme ça. “Connais ton ennemi” disait Sun Tzu que Gates lisait l'autre jour. Nul besoin d'être bilingue chinois pour appliquer ses proverbes. Mais ils sont davantage rivaux qu'adversaires. Je t'épargne l'épilogue... le fait est qu'on a reçu une éducation similaire. A quelques privilèges près. A quelques regards paternels près. Certes. Tu sais comment on procède, ce qu'on espère. Et ce qu'on ne laisse pas faire. Il suffit de tendre l'oreille pour comprendre que beaucoup de pendules sont restées à l'heure d'été - de juillet. Il est temps de les remettre à l'heure. Je serai averti du moindre pépin. Mais d'ici là... on part presque du bon pied. Il tente réellement de positiver pour oublier cette fragrance d'arnaque interne. La vérité, c'est que si les choses viennent à dégénérer, il sait déjà qui frapper. Et tant pis pour elle si elle n'a pas encore appris à lire.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
wonderful life Empty
wonderful life - Lun 18 Mar - 12:01




Il sourit un peu plus. « T'as raison, trop de drama. » La vérité c'est qu'une fois la Camorra entre ses mains - par un moyen ou par un autre - il entend surtout faire ses preuves. Montrer à tous les méfiants, tous les supçonneux, tous ceux qui l'ont pris pour un monstre, qu'il n'est rien de cela. Rien du destructeur qu'on a décrit pendant toutes ces années. Alcide ne l'adoube pas, n'est pas ravi. Mais il reconnaît la logique derrière cette situation pourrie. « Bien sûr. Tu n'es pas comme ça. » Il balaie d'un geste négligeant les menaces sous-jacentes. Il devra se tenir à carreau s'il ne veut pas laisser Matilda orpheline. L'idée le fait bouillir d'une rage froide. Menace de faire trembler la terre, au sens littéral. Cela pourrait au moins rappeler à Alcide que les fondations de cette prison sont fragiles et pourrait s'effondrer à la moindre secousse. Il se contient néanmoins. Est proche du but.

« Je sais tout ça. » Il s'est préparé pour ce jour, il y a vingt ans. A cru qu'il serait choisi, au détriment de son rayonnant aîné. Finalement rejeté dans l'ombre, le cadet n'a pas oublié les enseignements du passé. N'a eu de cesse d'entretenir ses connaissances, pour l'éventualité prochaine d'une ascension au trône. « Je te laisse annoncer la nouvelle à tes adjoints. » L'affaire est entendue. Il a conscience de jouer un jeu dangereux, pas seulement pour lui. Conscient qu'au moindre faux pas, il ne sera pas le seul à payer. Pourtant prêt à prendre le risque, certain d'être à la hauteur.

Le mégot jeté par la fenêtre à barreaux, il adresse un dernier regard entendu à Alcide, avant de quitter la cellule. Certain d'avoir remporté une première bataille.


Revenir en haut Aller en bas
wonderful life -

Revenir en haut Aller en bas

wonderful life

 :: terminés
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» drabble - it's the most wonderful time of the year. ) ozzinn
» Green life [PV Karl]
» Back to life ☾☾☾ River
» and a lust for life keeps us alive (romeliet)
» Breath of Life (Keithiope)

Sauter vers: