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occasionally, i give a damn (horacio)

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occasionally, i give a damn (horacio) - Lun 18 Fév - 20:03


- occasionally, i give a damn -


Elle est juste venue là pour manger un burger. Juste, manger un burger. C'est c'qu'elle se répète, quand finalement, les allées et venues du serveur de l'autre côté du comptoir se mettent à rythmer sa soirée. Oeil noir planté sur lui, comme pour oublier la présence du sicario à ses côtés, qui la questionne un peu trop sur ce qui s'est vraiment passé ce soir-là. Le soir où leur capitano devenu commandante s'est fait taillader la gueule par un Irlandais. Quelques jours déjà, pourtant, ça quitte pas ses méninges, à la hanter nuit et jour. Les traits défigurés de Jan, le sourire béant lui bouffant le bas du visage. A lui en coller la nausée dès qu'elle a le malheur d'y penser. Alors, elle évite, essaye, du moins. Pas évident, quand le chaperon qu'on lui a collé aux basques pour la surveiller, n'a de cesse de revenir sur le sujet. A croire que ça lui plaît, de s'imaginer la scène, ou qu'il compense le fait de pas y avoir assisté. A se demander ce qu'il foutait, au juste, pour pas être sur place. Pire encore que l'état de Flores, c'est la culpabilité qui la ronge. A croire que c'était elle qui tenait la lame. Parce qu'elle ne l'a pas vu. Que le frère était en danger, et qu'une fois de plus, son putain de troisième oeil n'a pas été foutu de s'ouvrir pour la prévenir, lui permettre d'intervenir. A s'demander quelle oracle de mierda elle est, au juste. Si à trop avoir refoulé sa nature, sur commande maternelle, y avoir plus ou moins réussi pendant des années, elle a pas fait complètement déconner sa capacité. Prophète en carton, tout juste bonne à deviner le passé d'êtres sans importance, le présent d'inconnus, la destinée de pauvres types dont elle se fout éperdument. Rêves incessants, pourtant, parfaits pour flinguer son sommeil. A croire que tant qu'elle fout pas les mains dans le sang, elle voit que dalle d'important. P'tetre que c'est ce qu'elle devrait proposer à Alejandro, de le saigner pour espérer lire entre les lignes de son avenir, et éviter de se sentir aussi impuissante que cette nuit-là.

Et elle rumine. Se contente de grogner ou de marmonner en prenant bien le temps de mâcher son burger, au point où celui-ci est carrément froid à un certain moment. Pas envie de lui parler, à Ruben. Pas envie de se le coltiner de base, un peu moins encore depuis mi-janvier. Mais rien ne l'arrête. Même qu'il se met à bifurquer sur d'autres conversations, note l'éternité qu'elle met à manger, lui demande même un t'as des problèmes d'estomac ? Et embrayer sur ses propres problèmes. Phalanges crispées sur la bouffe, regard braqué droit devant elle, faut un certain self-control pour tenir pendant une demi-heure à ses côtés. Les derniers clients ont tous le temps de se barrer, avant que lui ne se décide à y aller. Elle lui crache tout juste un adios, espère secrètement que ce sera le dernier - mais se goure. Y'a plus qu'elle et le serveur, serveur qu'elle connaît, depuis le temps qu'il est arrivé au sein de leurs rangs. Pas qu'elle s'intéresse aux soldados, réellement, habituellement, trop obnubilée par son travail en solo pour se pencher sur le cas des autres. Horacio, c'est différent. Sûrement parce que ce jour-là, où elle l'a vu dans le quartier, elle l'a reconnu. Et que s'il l'avait jamais vue avant, qu'elle a prétendu que la réciproque était vraie, elle se souvenait vaguement. Et que ça fait seulement quelques mois que ça a fini par lui revenir, à la sicaria. Ce rêve prémonitoire qu'elle a fait, cette nuit-là, des années plus tôt. Cet inconnu au destin funeste qu'elle a pu contempler s'faire agresser sans merci, dépérir sous ses paupières agitées. Qu'une vision inutile parmi d'autre. Sauf qu'elle avait pas l'habitude, de recroiser des types qu'elle avait vu mourir en rêve. A s'demander si elle contemplait un mort-vivant, ou un homme bientôt mort. Et c'est resté, à chaque fois qu'elle le voyait, qu'il la servait quand son cul se posait sur un des tabourets du Kahuna, après une journée de travail. T'es déjà mort, Horacio ? Si non, tu vas mourir, et ce sera pas beau. Et autant elle a pu faire abstraction jusqu'ici, autant la question n'a jamais été si présente que ces derniers temps. A s'demander si pour une fois, ça pourrait pas servir à quelque chose de cauchemarder dans son lit. Parce qu'il la dérange pas, Horacio. Pas trop envahissant, pas trop causant avec elle, juste ce qu'il faut. Et p'tetre que ça l'emmerderait, qu'il se fasse saigner dans une ruelle comme elle l'a présagé. « Eh, Horacio. » Alors, suffit d'un coup d'oeil balayant la pièce, à en noter qu'ils sont seuls, pour qu'elle finisse par l'interpeller, de l'autre côté de son comptoir. « T'as jamais cherché à les retrouver, ceux qui t'ont fait ça ? » Trop vague si ce n'est jamais arrivé, juste ce qu'il faut si le serveur est déjà décédé. Et au pire, ça ne passera que pour une bizzarerie de plus de la sicaria. « Cette nuit-là, hm ? » Elle fout les pieds dans le plat, Selda, à manger tranquillement ses frites sans détacher ses prunelles sombres de la silhouette d'Horacio.
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occasionally, i give a damn (horacio) - Sam 23 Fév - 20:32

Depuis son entrée dans la Cala, Horacio se faisait du genre discret. Mais dans la discrétion totale. Il ne connaissait pas beaucoup de peuple et encore moins beaucoup de gens, mais il se fondait dans la masse de cette organisation à grande ampleur sans trop se poser de questions et il faisait son boulot comme on lui demandait. On ne le remarquait que très peu et c’était peut-être mieux ainsi, après tout. Il n’était pas du genre à se faire remarquer auprès des gens ou à être celui qui était inoubliable. Il voulait simplement vivre, être dans le moment présent et être constant dans son travail. C’était comme ça. On ne pouvait pas lui changer cette idée de la tête ou encore moins faire taire cette petite voix constamment avec lui quand on lui donnait un ordre. Bref, il ne tenait pas à se faire remarquer au sein du gang. Sa position lui convenait parfaitement et il était très reconnaissant de pouvoir faire partie de quelque chose. Il ne voulait pas trop s’impliquer pour être trop voyant, mais il faisait sa juste part des choses et Horacio se disait que c’était peut-être mieux ainsi. Il y avait toujours Karl qui était là à ses côtés pour la sphère familiale et avec qui il pouvait se confier en cas de besoin, mais pour le reste, c’était assez limité. Son carnet d’adresse se limitait à de petits contacts par-ci et par-là. Disons que le Delgado ne s’en plaignait pas trop, à vrai dire, cette condition lui convenait parfaitement. Il ne regrettait pas de se faire aussi discret, il passait inaperçu et c’était un certain avantage aux yeux de Jan, alors pourquoi pas? Alors qu’il travaillait au restaurant, il s’occupait de prendre les commandes, ce jour-là. Horacio passait dans les rangées et il prenait tout ce qu’il lui fallait quand il remarqua une tête familière dans le tas et dans les clients. Bien sûr, il l’avait vu à des réunions de la Cala et tout ça, mais sans jamais lui adresser la parole plus qu’il ne le faut. Ils ne se dérangeaient pas mutuellement, mais il devait avouer qu’elle avait toujours agi... étrangement en la présence du serveur et que ça l’intriguait beaucoup. Ils se retrouvèrent alors seuls et Horacio ne se doutait pas à avoir la conversation la plus inusité soit-elle avec Selda, ce jour-là. Ce n’est que lorsqu’elle évoqua l’événement en question que le latino s’arrêta net dans ses mouvements. Comment... comment était-elle au courant? Ou comment pouvait-elle savoir? Tournant les talons, il se retourna vers elle, un peu figé. « Attends... comment... comment tu sais ça? » lui demanda-t-il, un peu sur ses gardes et sentant son cœur battre dans sa cage thoracique. La panique s’empara du serveur normalement très calme en toutes situations et circonstances, mais là, il devait avouer que c’était curieux comme question. Il prend le temps de faire face à son interlocutrice. « Tu sais ce qui m’est arrivé... cette nuit-là? » Il réessaya une autre tentative pour avoir des réponses parce qu’il était curieux de voir qu’elle allait être sa réponse. Il ignorait pourquoi elle lui posait une question, ni même comment elle avait pu être au courant de son agression parce que techniquement, Horacio n’avait pas fait de déposition, ni même allé à l’hôpital après l’incident. « Je veux savoir, comment. Explique-moi. » Il devait en profiter, maintenant que le restaurant s’était vidé et qu’il y avait tout son temps pour les explications, à présent. Elle ne pouvait pas vraiment y échapper, à moins de s’en aller en courant et de ne pas aller jusqu’au bout de ses explications. « Personne ne sait, je n’ai pas porté plainte à la police rien, donc tu n’as pas pu le savoir par un rapport et je ne me suis jamais rendu à l’hôpital. Alors? »
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occasionally, i give a damn (horacio) - Mer 13 Mar - 17:54


- occasionally, i give a damn -


En deux secondes, c'est plus ses mouvements qu'elle observe, mais cette immobilité soudaine qu'elle dissèque. Fine observatrice, vaut mieux dans le métier, déformation professionnelle qui la pousse à ne pas le lâcher dès que le malaise semble se mettre à l'agiter. En plein dans le mille. Et son attention à elle aussi s'attise, derrière l'air détaché qu'elle arbore, comme s'il s'agissait d'une discussion lambda entre un serveur et sa cliente. Elle en a les nerfs qui s'animent, frétillent du plaisir de s'être engagés dans une brèche jusqu'alors seulement devinée. Mort-vivant, donc, le Delgado. Réponse à cette question qu'elle se pose depuis des mois, à ne pas savoir s'il fallait conjuguer sa vision au passé. Toujours un peu délicat, parce qu'y'a pas la date et l'heure qui s'affichent quand les images s'engouffrent sous ses paupières. Tout juste un bordel monstre, film anarchique lui ravageant le crâne. Dans ce genre d'instant qu'elle crache pas sur ce don avec lequel elle a grandi, à le voir interdit comme ça, qui s'arrête totalement pour la regarder, l'interroger. Sentiment de puissance qui s'immisce sous sa peau, elle continue de tremper ses frites dans le ketchup et de les mastiquer en le dévisageant. Acquiesçant d'un hochement de tête à sa question. Ouaip, elle sait. Plutôt précisément d'ailleurs, sans doute trop. Détails violents avec lesquels elle s'est familiarisée avec le temps. Pas tout à fait la même, d'y assister, d'y contribuer dans la réalité, à ce genre de scène brutale, meilleure actrice que spectatrice cependant. Mais quand elle demande rien, que ça se faufile sournoisement dans la nuit jusqu'à détruire ses songes, ça lui file juste la putain d'impression de servir à que dalle. Impuissance collée à la poitrine au réveil, c'est toujours éphémère. Sauf pour Horacio. « Si, sinon j't'en parlerais pas. » Délicatesse aux abonnés absents, se contente d'énoncer l'évidence en arquant un sourcil. Curieuse de ses réactions provoquées par la bombe qu'elle vient de lâcher. De quoi se soustraire aux souvenirs qui la hante personnellement, de se rabattre sur ceux d'un autre.

Sauf que les questions qu'il lui pose en retour, ça la braque. Instantanément. C'est pas dans ce sens que doit se passer l'interrogatoire, discussion qu'elle tâche de réorienter en lâchant du tac au tac : « T'occupes, j'ai mes sources, mais j'l'ai balancé à personne. » Haussement d'épaule, serviette qu'elle attrape pour venir s'essuyer les lèvres et qu'elle bourre dans son assiette. Poussant cette dernière vers Horacio, avec cette sale tronche bornée dont elle a le secret. « On s'en fout non, de comment je l'sais. L'important c'est qu'ouais, je l'sais. Pas besoin d'explication. Comme t'as pas besoin de m'expliquer comment tu te tiens encore debout, là, après ce qu'ils t'ont fait. » Elle a la voix qui baisse un peu, en éternelle paranoïaque même si le restaurant est désormais entièrement vide. Manquerait plus que quelqu'un se soit paumé aux chiottes et décide de surgir brusquement alors qu'ils sont en pleine conversation. « J'répète. » Patience qui se fait déjà doucement la belle, et soupir qu'elle ne cherche pas à réprimer, à rebraquer ses yeux noirs dans les siens. « Tu veux les retrouver, oui ou mierda ? » Décidément, dernière fois qu'elle jouera les putains de bonnes samaritaines. « Parce qu'ils étaient plutôt bien vivants, aux dernières nouvelles. » Pas de suspense, ça aussi, elle le jette sur la table sans cérémonie. « Après à toi d'voir. Perso, ceux qui ont voulu m'saigner n'ont pas eu la même chance. » Et s'emparer de son verre en carton, choper la paille entre ses dents et aspirer les dernières gouttes de boisson non sans faire un bruit monstre.
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occasionally, i give a damn (horacio) - Dim 24 Mar - 19:50

Toute la situation était étrange, c’était le cas de le dire, mais Horacio connaissait bien Selda pour savoir qu’elle était du genre à ne pas vouloir divulguer ses sources ou encore garder ses petits secrets. Bien sûr, il n’était pas le membre le plus actif du gang, mais il était discret et c’est ce qui faisait sa force. En plus, il était pas mal dans ces rangs et il ne dérangeait personne. Il faisait bien ce que le patron lui demandait de faire. Ça s’arrêtait généralement là parce qu’il ne voulait pas s’embarquer plus loin. Parfois, c’était difficile de rester invisible avec sa condition, alors le Delgado faisait ce qu’il pouvait à sa façon, surtout pour essayer de faire taire la petite voix qui se faisait discrète, mais qui ne le laissait pas tranquille pour autant. Alors, quand Selda l’approcha pour en savoir plus sur son agression, il resta d’abord de glace. Ce n’était pas un ordre et il n’y dérogeait pas, mais il ne savait pas par quel moyen elle avait seulement pu savoir ce qui était arrivé cette nuit-là, sans rapport de police ou de visite à l’hôpital. Horacio avait revécu dans cette ruelle, sans que personne ne s’en rende compte. Le serveur ne savait pas exactement comment réagir sur le coup et il n’osait pas totalement avouer la vérité à sa camarade de gang. Comment pouvait-elle pouvoir réagir? Et comme elle semblait en savoir plus que ce qu’Horacio n’aurait jamais pu soupçonner, il était difficile de nier les faits. « Je ne sais pas, tu aurais pu me faire marcher pour me faire parler. » supposa-t-il, sans aucune moquerie et avec le plus grand sérieux du monde. Ce n’était pas son genre, pensa-t-il, en même temps. Il y avait une raison du pourquoi elle venait le voir, probablement du pourquoi elle venait lui en parler maintenant. Il devait y avoir une explication logique et Horacio n’allait pas lâcher l’affaire, même si elle semblait... nerveuse à l’idée d’en dévoiler davantage. Le latino était prêt à faire des compromis et faire semblant, même s’il savait au fond de lui que c’était impossible d’avoir une telle information entre les mains, sans avoir été témoin de la scène et pourtant, Horacio n’avait jamais vu personne, dans ses souvenirs. Et ils étaient très forts. Il repassait souvent devant le lieu du crime, comme il n’avait pas vraiment quitté le quartier. Un frisson le parcourait chaque fois qu’il passait devant et il avait l’impression de revivre ce moment. Le Delgado secoua la tête pour en revenir à sa discussion avec la charmante Selda. « D’accord... » Tout ceci était mystérieux, mais comme il y avait littéralement un djinn qui vivait en lui, hein, autant dire que le petit Horacio de New York, il pouvait croire à tout et n’importe quoi, dans cette ville, à présent. Il céda vraiment à ne plus poser de questions... du moins pour le moment, histoire de laisser couler les choses. Ses deux bras se croisèrent sur son torse, alors que son regard se posa sur sa compagne d’armes. Il était un peu plus doux et moins sur ses gardes. « J’ai jamais pu voir leurs visages, Selda... » se peina-t-il de répondre, avec un peu de haine dans la voix. « Je... je sais même si je serais en mesure de pouvoir les identifier. Je voulais juste que ça finisse cette nuit-là. » Et un frisson lui parcourut le dos quand il prononça ces mots. S’il était du genre pacifiste à la base, sauf quand on s’en prenait aux gens auxquels il tenait, Horacio n’en restait pas moins un homme assez brisé par la situation. Même s’il se contentait de sourire, parfois, les souvenirs refaisaient surface. « Mais si tu as le moindre indice... » Après tout, sur quoi se basait-il pour comprendre qu’elle lui disait la vérité? À part le fait qu’elle était au courant de cet événement et qu’elle se décidait à lui en parler sortie un peu de nulle part. « Je n’ai pas envie d’être mené sur une fausse piste, tu comprends? J’ai déjà du mal à passer par-dessus chaque fois que je passe devant cette ruelle... »
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occasionally, i give a damn (horacio) - Jeu 28 Mar - 17:37


- occasionally, i give a damn -


Air innocent, quasiment vexé, s'ancre dans ses traits alors qu'elle recule légèrement, se redresse sur son tabouret, mains bien à plat sur le comptoir. « Du tout. » Le faire marcher ? Sûrement qu'elle a essayé, en tentant sa chance sans réellement savoir où elle allait. Pas pour le berner cependant, même si d'autres ont eu moins de chance. Pas là pour l'emmerder, Horacio, même si c'est probablement le cas, elle lui veut pas d'mal, ou bien il le sentirait déjà. Elle ne connaît pas avec précision l'instinct du serveur, mais note quelques points positifs à le voir initialement retourner les attaques en campant sur ses positions. Il se défend pas mal, et ne lâche pas le morceau trop rapidement. Si ça l'agace, sur le coup, y'a un soupçon d'attrait qui s'éveille intérieurement. Le genre de trait de caractère à creuser, sur lequel appuyer, à orienter dans la bonne direction. Pas elle la cible, sur d'autres qu'il doit se poser des questions. C'est ce qu'elle essaye de lui faire comprendre, dans sa délicatesse habituelle et son manque criant de psychologie. Prendre le temps de l'écouter, en scellant ses lèvres, silence de mise face aux révélations. Pas douée pour ça, pourtant, l'effort est là, d'autant plus important semble-t'il que le serveur peine à exorciser les démons qui le hantent. Curiosité qui l'emporte, pas très axée empathie, c'est plutôt le fond de haine qu'elle décèle qui la tient en haleine. Et elle se contente d'hocher brièvement la tête, ça et là, ce qui lui semble adapté pour indiquer qu'elle lui prête toujours son attention derrière son faciès gelé. Plus un son dans le restaurant, quand sa voix s'éteint. Instant de latence à hésiter, à le dévisager. Presque comme si elle le sentait, le troisième oeil qui lui consume le crâne, au souvenir de cette vision. Plus fort que tout dans la mémoire, une fois qu'elle s'y attache, qu'elle y repense. Cogiter dessus, ça l'a fait penser à autre chose depuis quelques semaines, et le tout est devenu clair, bien plus qu'avant. A se remémorer d'abord les visages, putain de capacité à se rappeler chaque gueule, sur fond de rancune pathologique. Puis l'ordre des actes. Extirper au flou nocturne ce qui l'a hantée cette nuit-là.

« Je peux les identifier. En fait, j'vais être honnête : c'est déjà fait. » La langue finit par se délier, nouveau pas en avant dans une démarche inédite. « Ils étaient bien quatre en tout ? » C'est ce qui lui est revenu, bien que la quatrième ne lui soit apparu que de manière fugace. Trois visages, véritablement, et deux identités. Pas encore tout à fait répertoriés avec précision pour les deux autres, mais elle ne s'en inquiète pas réellement. Suffit d'un, un seul, de son sang sur ses mains, sur ses yeux, et les portraits pourraient s'étoffer - en théorie. « Y'en a un qui est sur la liste des sicarios, j'peux m'arranger pour m'en occuper. » Parce qu'à force de saigner n'importe qui sur commande, ça pourrait paraître crédible. Elle ment, pourtant, l'a juste retrouvé d'elle-même, la tueuse, passée maîtresse dans l'art de tracer ses pistes. Plus facile, qu'elle se dit, de l'annoncer comme ça. « Hector Moreno. » Réponse qui file entre les canines. Heureux hasard que de l'avoir croisé, au coin d'un bar du quartier, un an plus tôt. De s'être laissée draguer rapidement, pour avoir le loisir de se remémorer d'où elle le connaissait. Elle ne le connaissait pas. Pas dans la réalité. Information rangée dans un coin, presque oubliée, jusqu'au mois de janvier. Et d'un geste qui semblerait anodin, elle a les doigts qui frottent machinalement son visage, là où elle se souvient l'avoir vu le blesser, à l'époque. De quoi tenir son attention, feindre de se grattouiller la peau dans une sale coïncidence. Lui qui l'a atteint en pleine gueule, alors qu'il se vidait déjà sur le bitume. P'tetre ce qui est le plus resté dans un coin de son crâne. « Le mec est un peu con. D'jà, c'est pas pour te vexer, mais à trois ou quatre sur toi ? » Finesse, bonsoir. « Débutants. Ou lâches. J'penche pour la deuxième option. » C'est qu'elle a de l'expérience dans le domaine, que dans son souvenir, le défoulement de violence semblait brouillon, décidé brutalement. N'empêche que ces types l'ont tué, l'Horacio. A trois dessus, et un qui regardait. « Qu'est-ce-que t'aimerais lui faire, à ce mec ? » Elle en a l'iris qui crépite et l'attention qui s'aiguise. L'intention qui se dessine, l'envie de l'emmener sur cette voie revancharde toute tracée pour lui.
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