we'll help you with the nightmares (nsfw) - Ven 22 Fév - 20:03
we'll help you with the nightmares
oksana & artyom
« Do you remember our first night together ? It feels like we've been unhappy ever since.»
Sorgue étreinte, à l'érosion de l'écueil, madone qui se glisse en la demeure délaissée, des mois auparavant. Sans un mot, sans prétendre revenir, sans daigner rester. N'offrant au rejeton nulle offrande, lui cédant sans malversation la couronne ensanglantée, celle qu'elle a pourtant tant de temps défendu, bec et ongles, comme sienne. Trône duquel on ne pensait jamais la voir descendre, dont elle n'aurait jamais su se séparer aux yeux de la plèbe qui acclame la dame en noir, sans deviner la lassitude, géhenne de l'âme qui se délite lorsque l'intérêt sans va, que les épuisements adjoints aux grandeurs se font plus insistants. Elle a la patience décadente, Baba Yaga, à mesure que les décades se fanent, que les rancunes passées s'éveillent à nouveau. De ces guerres qu'elle ne tient guère plus à mener, les victoires glanées au détriment des leurs. Trop de sang versé, fardeau biaisé dont on l'aurait rendue responsable. N'est plus le temps des jérémiades et des cris, l'insensible se mure en ses silences, ses abandons inavoués. Premier né, négligence primordiales. Elle n'avait pas su l'aimer, l'avorton, l'avait repoussé dès qu'on avait prétendu vouloir le lover contre la chaleur de quelques poitrails, comme si on avait tenté de la brûler au fer, haïssant jusqu'à l'existence d'un intrus à son existence, pourtant victime de litiges misérables. Sans compassion aucune, l'enfant écarté, laissé aux soins malhabiles de quelques catins qu'elle n'osa jamais nommer sœurs, cadavre de femme portée disparue une première fois, s'extirpant hors de portée du monstre ayant abusé corps et âme la doucette à la peau diaphane et à la chevelure de jais, ponte encore ensommeillé.
Un autre ne l'est jamais. Voyeurisme éternel, l'orbite insane, c'est sans craindre de l'éveiller qu'elle apparaît à sa venue, négligemment appuyé contre le chambranle d'une garçonnière dont elle n'a que trop été l'invitée. Dévisage son indigne héritier dans l'étrangeté de ses contemplations, morbides, muette quoique fascinée par l'opprobre.
« Quelles sottises as-tu commis en mon absence ? »
Rabroue-t'elle le garçonnet turbulent, le jurant encore enfant, pour oublier. Pour mieux nier les évidences, éviter de faire face à la vérité cruelle, ne tolérant pas le ressac insistant du souvenir, des chairs épousées et des baisers plus cruels que savourés.
we'll help you with the nightmares (nsfw) - Lun 25 Fév - 19:10
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oksana & artyom
« Do you remember our first night together ? It feels like we've been unhappy ever since.»
Il abandonne sa cigarette à un cendrier croulant sous le poids des cendres, cimetière grisâtre de souffles mortifères. La lune éclaire le vide de l’imposante garçonnière dans laquelle ne retentit plus que le souffle de son unique souverain, contemplant son royaume de ténèbres. Son apparente tranquillité dénote avec la profondeur de ses deux yeux noirs dans lesquels s’anime une sorgue mordante, prête à mugir. Il est seul, toujours, dans ces moments d’exception où il est réuni avec son unique âme-sœur, la nuit et son appas de grâce, véritable amante de ses heures perdues. Minuit sonne gravement pour les oisillons du jour, jamais pour lui et son éternel dévotion au soir. Le sommeil n’est qu’accessoire, il ne s’assoupira peut-être que quelques heures à peine, à l’aube, dans un bref soupir où il s’accordera enfin un court répit. En attendant, Bach grésille délicieusement dans un tourne-disque oublié, dévoilant lentement quelques notes d’un Aria Da Capo plus allemand qu’italien pourtant. Qu’importait l’interprète tant qu’il y avait l’essence. C’est lorsqu’il se lève pour aller se resservir un verre de scotch, le liquide inondant bientôt le fond du cristal qu’elle apparaît, elle, terrifiante de beauté. L’ogre ne ressent aucunement le besoin de se retourner, à cette voix unique substitut toute vision, aussi cruelle puisse-t-elle être, dans toute la majesté de son apparence troquée, rajeunissant toujours tandis que son âme vieillit sans cesse. « Rien qui n’eut le même retentissement que votre départ, je vous le promets. » Qu’il souffle d’un ton rauque, embaumant la pièce. La voix de la brune a retenti comme un tocsin, véritable spectre dressée dans le cadre de la porte, vers lequel il se retourne lentement dans une inspiration. Elle était donc revenue. Elle était de retour comme elle avait disparu, brutalement, sans la moindre explication, sans le moindre mot. Oksana n’était pas le genre de femme et encore moins le genre de mère à laisser des petits mots. Ne la quittant plus des yeux, de peur qu’elle s’éclipse encore, le voilà qui attrape tout naturellement un autre verre. « Je cherchais justement à quoi trinquer, oserais-je le faire à votre retour, Mère ? » La dernière appellation sonne toujours comme de la provocation, résonne plus qu’elle ne le devrait. Le mot est grave, il effleure toutes les lèvres sans oser les imprégner tout à fait. Artyom en joue, de ce titre brodé, de cette sollicitation enfantine, de ce cri de marmot brisé sous les draps.
we'll help you with the nightmares (nsfw) - Dim 10 Mar - 15:17
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oksana & artyom
« Do you remember our first night together ? It feels like we've been unhappy ever since.»
Effroi succin que l'apparition qui se distingue brutalement des murailles pour se repaître de la surprise éclose sur les traits abhorrés, épouvante feutrée que la gorgone qui réapparaît en la demeure qu'elle a pourtant, d'elle-même, délaissé. Matrone indigne qui s'immobilise, dévisage gravement c faciès buriné, ces traits taillés dans le même marbre qu'elle étreignait avec langueur, jeunesse maudite. Enfant du vice, démon fait femme, qui ricane un instant face à l'indignité miséricorde de ce fils qui ose encore l'appeler mère – qui n'a sans doute jamais autant jubilé de prononcer ces quelques phonèmes dans une lenteur exagérée. Fils qu'elle n'appellera jamais, rejeton qu'elle exècre à raison. Sa simple existence n'était qu'erratum grossier. Cristal dont elle se saisit sans volonté particulière, grâce mortifère qu'illustrent chacun de ses gestes.
« Ce ne sont guère des événements qu'il est bon de célébrer. Tu devrais le savoir. »
Trinquant silencieusement, tintement des verres qui s'entrechoquent avec outrecuidance, et c'est le liquide ambré qu'elle porte à ses lèvres, se repaît de la brûlure familière, lampée qui leur fût par le passé pourtant fatale. Remembrances qu'on tend à écarter, sans considérer d'aucune manière les agissements du cinquantenaire. Il ne la ferait pas changer d'avis ; elle ne céderait plus d'aucune manière aux sirènes, aux tentations dévastatrices qui la décidèrent à quitter Arcadia, quelques mois durant. Il est des guerres qu'il aurait fallu qu'elle mène, qu'elle préférait pourtant écarter avec un dédain péremptoire.
« Ne joue pas à ça, Artyom. Cesse de faire l'enfant. » qu'elle gronde en venant prendre place sur la causeuse, devinant sans qu'il n'ait prononcé la moindre syllabe quels étaient les desseins qui agitaient sa caboche. Il aurait fallu qu'ils ne soient ni mère, ni fils, et la solution aurait été toute trouvée. Il avait pourtant élu une reine dont elle soupçonnait qu'il eut été sujet de quelques cabales, tant les noces avaient été négligées, nouvelle tête couronnée veillant sur la cour des miracles. Rancœurs palpables de la sorcière qui d'une main, écarte les mèches grisonnante du visage de son rejeton. Érafle son front. Mutile avec une rage non dissimulée, scarifiant de ses serres les chairs au clair de lune.
Comment as-tu osé te détourner de moi ? Se venge-t'il seulement, à ainsi l'humilier, pour celle qu'aucun n'aurait destiné à un tel destin ? Elle aurait le fin mot de l'histoire, quoi qu'il lui en coûte. Elle en avait tous les droits.
Elle était sa mère. Elle prendrait soin qu'il ne l'oublie jamais.
