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Crash Crash {PV}

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Crash Crash {PV} - Sam 2 Mar - 0:00

CRASH CRASH __ KHEIRA & SAHARA
Hey little sister what have you done. Hey little sister who's the only one. Hey little sister who's your superman. Hey little sister who's the one you want. It's a nice day to start again.


La silhouette solitaire se tient au bord de la falaise escarpée. Le regard tourné vers l’étendue d’eau d’un bleu saisissant, le sable fin à perte de vue. Le cerveau encore troublé par les derniers évènements, Sahara inspire quelques bouffées d’air marin. En savoure l’effet délassant, le bruit des vagues qui viennent se fracasser contre les rochers. Se prend la tête entre les mains en essayant tant bien que mal de rejoindre la réalité terrestre. De remonter le plus rapidement possible à la surface et réapprovisionner ses poumons en oxygène. La vie parsemée de décisions cruciales. Des malheurs et des lourdes responsabilités. Les corps décharnés que l’on recouvre d’un drap blanc. Le danger interne qui vient de ses propres pulsions agressives. Les crimes qui font rage dans les rues de la ville. Les dérapages incontrôlés qui balayent les notions de bien et de mal. Les ongles acérés raclent la paume de la main. Laissent une marque indélébile, une douleur sourde qui résonne à travers tout son corps. Le fait se sentir plus vivant que jamais. Il devrait pourtant flotter dans cet océan de félicité. Laisser des gouttes de soulagement perler au coin de ses yeux. Le porte bonheur vivant enfin retrouvé. Kheira. Celle qui lui insuffle un peu de joie de vivre.

Avant d’intensifier son aura de folie douce. Une ombre démoniaque invisible, qui suffit à le faire chanceler. A l’origine des hurlements d’horreur qui atteignent à présent ses oreilles. Stridents, insoutenables. Des râles de douleur, les lamentations de plusieurs âmes déchirées, une créature comme échappée de l’enfer. Ses azurs scrutent les ombres mouvantes. Il avance d’un pas rapide vers cette scène de massacre, la peur au ventre. Coule devant l’horreur apocalyptique qui se peint devant lui. Des cadavres mutilés jonchent le sol. Sous la violence du choc, les liens ne s’enchainent plus. Un gouffre est en train de se former sous ses pieds, et il ne parvient plus à prendre de la distance. A fournir des explications logiques. Croit entendre des rires sarcastiques s’élever dans le ciel obscur. La panique lui tord les tripes, et il donnerait ce qu’il a de plus cher pour s’enfoncer encore dans sa torpeur. Il méprise cette guerre. Combien d’années se sont-elles écoulées depuis Bagdad ? Il a l’impression que les tentacules s’enroulent plusieurs fois sur elles-mêmes dans une spirale qui semble sans fin. Condamné et enchainé à ce destin qu’il subirait toute sa vie. Incapable de briser ces réactions machinales, de sortir de ce schéma familial répétitif.

Croit discerner cette forme humanoïde proche de lui. Et c’est vraiment affreux, de devoir baisser la tête devant Elle, cette adepte de sang. Celle qui passe son temps à enfreindre toutes les lois du monde. Il a toujours détesté l’idée d’être né dans un drôle d’univers où les hommes contrôlent à peu près tout, depuis la nuit des temps. Qu’ils en reviennent inéluctablement à la violence. Que des cris de rage grondent désormais dans son ventre, à la manière de Farah, de l’animal qui tourne autour de sa proie. Et pourtant, il refuse de rejoindre à nouveau son abri de morosité et de solitude.  De laisser son regard se perdre encore une fois sur un fauteuil vide. De revisiter ses chimères, au bord de la crise de nerfs. Minable comme jamais. Lui qui était si fier d’appartenir à la célèbre et respectable famille Miles. Il ne mérite même pas de porter leur nom de famille. Cette mine abattue ainsi affichée l’aspire dans un tourbillon qui fait surgir une violente migraine et lui vrille le crâne.

Des fragments provenant d’un cauchemar irréel qui flottent dans sa tête. Voilà la barque qui se met à fendre l’eau agitée, alors que le Kraken grelotterait presque de peur. L’échelle de cordes qui dégringole à toute vitesse contre le flanc du navire. Les idées confuses bouillonnent. Des zones d’ombre à éclaircir. Il se dirige vivement vers Sa cabine à l’élégance décontractée. Enfonce la porte d’un solide coup de pied, à la recherche d’éléments qui pourraient l’aider dans sa quête. Froisse les feuilles de papier qui trainent sur les caisses en bois. Fouille frénétiquement dans les coffres, les armoires en bois massif. Boussole d’or, flasques à alcool, cartes des marées. Il hausse un sourcil interrogateur, toujours à la recherche d’instruments de torture disposés çà et là, ou des preuves de ses méfaits. C’est un bruit de talons qui claquent brusquement sur le sol qui interrompt le silence pesant qui règne dans la pièce, et cette étrange litanie venue de son for intérieur. « Je m’assure que tu ne manques de rien ». Dit-il en affichant son air coupable et désorienté.
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Crash Crash {PV} - Sam 2 Mar - 18:12



« CRASH CRASH  »



Le réveil est dur, comme à chaque fois. Le corps tremble, elle ouvre les yeux d’un sursaut, se redresse, se plie en deux et vomit. Tout ce qu’elle a pu ingérer avant de s’endormir lui revient, elle crache tripes et boyaux. La tête lui tourne, un mal de crâne lancinant la prend. Et la puanteur du taudis la prend au nez, elle peine à comprendre où elle est. Pas chez toi, jamais chez toi, la mer n’est pas aussi traîtresse que la terre Elle a échoué là, a mangé, le monstre grondant en son sein est satisfait, et s’est endormi, reput, elle s’est écroulée comme une masse pour digérer, avant que tout ne ressorte lors d’un éveil brutal. Autour d’elle, cimetière sanglant, auquel s’ajoute la substance sortie de son propre estomac. Elle a faible allure, la créature vacillante qui tente de se relever, s’accroche aux murs, murs témoins de l’abomination, sur lesquels ses doigts glissent, s’enlisent dans le sang et la puanteur. L’effroi plombe le cœur et elle manque de s’écrouler une nouvelle fois, de se faire elle-même victime du massacre. Tout serait plus simple, bien plus simple. Mais elle se le refuse.

Le vent claque, effraie les mouettes de son mugissement de bête à l’agonie. Elles s’envolent d’un même mouvement, unique entité bravant les flots déchaînés. Les bourrasques hurlent à ses oreilles, la supplient, lui tendent les bras, l’agrippent et l’invitent à les suivre. Mais elle ne se laisse pas tenter, n’écoute pas les complaintes des sirènes, préfère avancer comme elle l’a toujours fait, ignorer et fermer les yeux pour continuer son chemin. Ses pieds épousent le sol, rappel de la vie qui est la sienne, de cette vie qui continue de luire, toute faible, parce que la vie humaine s’éteint peu à peu au profit de celle du monstre. Le monstre reput, endormi, qui s’est goinfré de sang frais. Elle l’entend à peine, il s’est endormit, ne reviendra que dans quelques heures. D’ici là, elle a le temps de rejoindre le bateau, de retrouver la maison. La mer, elle-seule, calme le monstre, berce l’assoupi de ses tendres ondulations. Elle est sa mère à elle, rassurante et bienfaitrice, toujours là, à l’attendre, prête à l’accueillir en son sein.

Elle s’engouffre entre les vagues, les fait siennes, plonge tête la première. La morsure glacée de l’eau coure sur sa peau, mais elle n’en a cure, se contente d’apprécier le bain salvateur. Elle se débarrasse de ses couches de vêtements, oublie au fond de l’eau les traces du repas sanglant, de son crime à l’humanité même. Le passé effleure sa peau avant de tomber au fond, de s’échouer sur le sable avec les vêtements délaissés. Elle n’est plus que la femme aux musclés déliés, qui nage, se noie parmi les eaux malgré la température extérieure. Tentative d’oublier, de balayer l’horreur de ses souvenirs. Mais la vision affriolante de la chair fraîche demeure, dans un coin de l’esprit, alors que sa main fend les flots et agrippe le bateau. A la seule force des bras, elle se hisse sur le pont du navire et s’y assoit, les jambes ballantes dans le vide, à contempler l’horizon.

Un frisson finit par la secouer, la femme à moitié dévêtue, proie du vent et de la météo hivernale. Son premier réflexe aurait été de se replier sur elle-même, de ramener ses genoux contre elle et d’enrouler les bras autour, dans un mouvement protecteur et préservateur. Mais désormais, elle a une maison, un lieu où se blottir, où trouver refuge et se réchauffer. Alors elle se lève, expose un peu plus le corps aux affres du vent, rafales qui s’enroulent autour d’elle, font dresser les poils, lui flanque la chair de poule. Il n’y a pas de pudeur alors qu’elle rejoint les cabines, elle ne s’inquiète pas même de la possibilité qu’un membre de l’équipage ne la croise, qu’il ne puisse observer la maigre courbe de sa poitrine. Elle n’en dévoile pas plus qu’en maillot de bain, a gardé ses dessous, propres du sang qui a imbibé le reste de ses vêtements. L’idée même de s’en inquiéter lui passe au-dessus de la tête, frôle sa tignasse gorgée d’eau. Les mèches brunes luisent et se collent à son cou, y font leur nid, algues désagréables qui se plaisent à goutter contre sa peau toute aussi humide.

Avant même de voir Sahara, elle sait, que quelqu’un est dans sa chambre, qu’on a violé l’intimité de son antre, de son dernier havre de paix. La seule idée la fait frémir et cet instinct bestial la taraude, de remonter les babines, de montrer les crocs. Et de les planter dans la chair de l’impudent, de se repaitre du blasphémateur. Idée qu’elle chasse, avec des yeux effrayés, incapable de laisser la bête gloutonne prendre le pas, même lorsque la faim de la taraude pas. C’est le désespoir qui la fait s’accrocher à sa part d’humanité, qui lui encore dans un coin de son esprit. « Qu’est-ce que tu fais-là ? » Elle aurait aimé que sa voix ne tremble pas, paraitre sûre d’elle. A la place, elle crache presque, agresse dans la frayeur, et dans ses yeux dorés, il y a la peur de la bête traquée, luisante dans la pénombre des cabines.

Sa réponse ne trompe pas. Il ment. Elle le lit dans ses yeux, cette culpabilité qui est sienne. Il vient de lui mentir. Il ne devrait pas lui mentir. Elle est sa sœur. Que cherchait-il dans sa chambre ? Les questions se bousculent, sans réponse, en quête d’un éclaircissement qui ne vient pas. Et elle reste planté là, devant lui, trempée de la tête aux pieds. Les gouttes descendent, soumises à la gravité, vont s’éponger sur le sol, y forment une tâche sombre au-dessus de ses pieds. Et elle frisonne, une nouvelle fois, tremble dans l’air frais de l’hiver. « Je manque de rien. » Elle grommelle dans une barbe inexistante, grogne un peu, plante son regard dans celui du frère intrusif. Mais qu’est-ce qu’il cherche ? Il doit bien chercher quelque chose, il ne viendrait ici sans raison. « Merci de t’inquiéter. » C’est presque à contre-cœur qu’elle les prononce ces mots, qui n’ont aucun fondement. Mais comme lui, elle ment. Nulle envie de remercier, mais elle le fait. S’il a démarré le mensonge, elle le perpétra à son tour s’il le faut.

Elle finit par s’ébranler, d’un coup, comme une machine sur laquelle on aurait appuyé sur le bouton de marche. Elle souffle un coup, s’engouffre à grand pas dans sa chambre, lassée de demeurer sur le palier, comme si l’intruse, c’était elle. Pas si loin de la vérité, parfois, elle se le demande, si elle a vraiment sa place sur ce pont. Elle le bouscule presque en passant, se réfugie dans son antre bien aimée, y trouve une immense serviette, dans laquelle la petite fille s’enroule avant de se lover sur le minuscule lit de la cabine. Le corps entier disparait dans la couverture improvisée alors qu’elle darde ses yeux clairs, si clairs qu’ils paraissent d’or fondu, sur le frère qui ose passer la porte, sans aucune autorisation, sans même l’ombre d’une demande.

« T’es pas venu ici juste pour voir si j’avais besoin de quelque chose. » Regard jeté au reste la petite pièce, qui semble avoir été fouillé. Elle aimerait lui adresser le bénéfice du doute, faire confiance à cette excuse balancée dans le vent. Mais trop d’années sont passées où elle n’a pu compter que sur elle-même. Et aujourd’hui encore, il n’y a qu’elle pour lutter contre la bête. Les autres ne comprendraient pas. Lui non plus, malgré la casquette du grand frère qu’il porte avec fierté. Il ne comprendrait pas, ne pourrait pas comprendre. « Alors sois franc. » C’est presque une supplique. Elle ne veut pas qu’il lui mente. Pas lui. Elle peut supporter n’importe quel mensonge. Mais pas venant d’une personne pour qui elle consent à témoigner de l’affection. Elle a trop souvent été trahie et ses espoirs toujours balayés par les rafales du destin pour se permettre ça. « Dis-moi ce que tu cherchais. ». Elle ne doit pas être bien menaçante, avec son petit corps recroquevillé sous l’épaisse serviette. Mais dans ses yeux, il y a cette peur qu’il ne se défile, ne la laisse à la merci de ses démons. Et elle ne le supporterait pas, sortirait de ses gonds, bondirait du mince matelas pour demander explication. Pourquoi fouillais-tu dans ma cabine, Sahara ? Qu’espérait-tu y trouver ? Elle pourrait cogner, en a les capacités, d’autres membres de l’équipage en ont fait les frais. Si elle voulait, elle pourrait lui faire mal, se dresser de sa petite taille, faire prévaloir son autorité à elle. Elle n’a pas peur, pourrait brandir l’épée qui repose non loin pour exiger explication.

Une voix en elle lui crie que c’est le monstre qui parle, se nourrit et se rit de ses colères, de la peur, la fait vriller et s’éteindre peu à peu l’humaine et la raison. Peut-être n’a-t-il rien fait de mal, Sahara, son frère. Aucune mauvaise intention ne viendrait épouser son esprit à lui. Pas lui.

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Crash Crash {PV} - Dim 10 Mar - 16:47

Le buste soulevé par de profondes inspirations pour essayer de reprendre pied sur la terre ferme après avoir dégringolé dans les abimes de la désobligeance. La vie qui ne ressemble plus qu’à un gouffre sans fond. Le second, il ne souhaiterait qu’une seule chose : s’enfuir loin de cet environnement austère. Echapper à Satan qui souhaite les accueillir tous les deux à bras ouverts, dans son antre de désolation. Leur faire une petite place aux cotés des corbeaux qui picorent gracieusement les cadavres brûlés vifs par leur faute, et qui n’ont qu’une hâte. Celle de leur faire sentir l’odeur de la chair brûlée. Kheira, elle appuie fermement sur des plaies déjà douloureuses. Traumatismes que sa seule présence suffisait déjà à raviver en lui. Ses actes ne font qu’augmenter la charge des regrets et de la culpabilité qui mangent son âme peu à peu. Plongé dans une cavité béante où chaque gerbe de gouttes de lumière s’évapore. Condamnés à une peine perpétuelle, depuis que les coups de feu de Farah ont éclaté, en parfait maître de glace, la folie tordant ses traits éthérés. Depuis que les ténèbres se sont élevées pour engloutir leur monde. Depuis que les monstres marins ont déversé un peu de leur essence pour les faire sombrer dans un déséquilibre meurtrier. Il en rumine, des sombres idées.

A l’impression de flotter dans un état de somnolence profonde. Que les cauchemars se répètent inlassablement. Sent la bouffée d’angoisse qui lui serre une nouvelle fois les entrailles, alors qu’il imagine l’animal incarné par son porte bonheur vivant. Le sang qui recouvre son museau, tandis qu’elle se lèche les babines d’un air gourmand. Prédatrice qui se lance dans une dégustation goulue, pendant que la douleur et les souvenirs le plient en deux. Ses sens se souvenant encore du goût si onctueux du liquide rougeâtre. Des visions tellement intenses qu’elles en paraissent réelles, presque palpables. La frontière entre le concret et l’illusion affaiblie. Gommée jusqu’à leur disparition, alors qu’il se lance dans des recherches et des fouilles qu’il juge nécessaires, pour que ses azurs puissent enfin s’éclairer sous l’effet de la compréhension. En train de farfouiller hystériquement, pour trouver une quelconque note. De scruter chaque recoin, dans l’espoir de se soulager des excès de tension qui entourent ses yeux las et ensommeillés de cernes noirs.

La pièce autour de lui s’emballe et vire dans tous les sens. Et un tapage le sort de son état de déréalisation. Il sursaute, réprime un frisson d’horreur en entendant Sa voix qui tremble nerveusement. En étudiant Son visage déformé par la perversité de ses actes. De retour au bercail, après d’être métamorphosée en démone sans scrupules. A croire qu’Elle n’a même pas laissé le loisir à Ses victimes de presser de plus en plus nettement sur leur arme, pour entamer sa propre chair. Enfoncer profondément des lames jusqu’à couper la trachée pour provoquer une hémorragie assez importante pour évoluer irrémédiablement vers la mort. Les aspirant d’un coup sec et rapide, telle une créature vorace et impitoyable, sans prendre le temps de marquer une courte pause histoire de déglutir. « Tu as froid. Tu trembles ». Comme soudainement entouré d’une bulle de chaleur, une poussée de protection qui gonfle en lui à chaque fois que Son regard éteint le transperce. Alors qu’elle plaque sa main contre son torse avec force, et que quelques pas titubants s’en suivent. Il approche du lit. Se retient d’enlever la couette qui recouvre une partie de Son visage.

Ou de déposer un léger baiser sur Son front avant de lui chanter des louanges.  Pathétique à souhait, lui qui cherche quand même à remonter le long du précipice. A s’échapper avec Elle du gouffre qui s’ouvre soudain du sol. Leur vie est devenue un véritable enfer, tâchée par des travers et des actes lamentables dont ils sont les seuls coupables. Tout est noir et sinistre, autour d’eux, et il sait pertinemment que le crépuscule de la nuit n’a rien à voir là-dedans. Il s’agit plutôt des ténèbres perpétuelles dans lesquelles leur univers est plongé. « Je cherche à découvrir ce que tu me caches ». Et tant pis si cette déclaration lance encore un froid dans la pièce. Encore à l’aube de son deuil, le cœur qui s’affole, les réminiscences qui l’inondent. Il se revoit, jeter des coups d’œil suspicieux en direction de Farah. Témoin du changement qui s’est opéré en lui. Le visage décomposé, alors que le frère affichait un air de profonde colère qu’il essayait vainement de contenir. « Je ne veux pas que tu suives le même chemin que Farah ». Qu’ils refassent encore et toujours les mêmes erreurs, comme pris dans une boucle infernale.
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Crash Crash {PV} - Ven 15 Mar - 22:07



« CRASH CRASH  »



Regard doré, coup d’œil jeté par-dessus la frange brune des cils. Et elle est là, l’incroyable envie de montrer les dents, d’hurler, de mordre et de se défendre. Mais se défendre contre quoi ? Contre tout, contre le monde entier. Et Sahara. Et Sahara. Elle le sent qui fouille, cherche et s’interroge. Il la dévisage, effleure son visage de ses yeux clairs, le caresse, comme pour l’attendrir, l’appâter, la bête sauvage qui vit dans le corps de sa sœur. Mais il pose la question, la terrible question, et son sang à elle s’échauffe, plutôt que de se glacer d’effroi à l’entente de ces paroles. Plutôt que de craindre, de se replier sur soi-même, elle s’emporte, Kheira, explose, se fait volcan enragé aux coulées de lave brûlantes, qui emporte tout sur son passage.

Et elle plante ses yeux dans ceux du frère, la hargne point et la colère envenime ses mots. Fierté destructrice, nuée ardente, paroles incisives aux effets dévastateurs. « On vit l’un sur l’autre, dans un putain de bateau, et en plus tu t’invites dans ma chambre. Qu’est-ce que tu veux que je te cache, hein ? Est-ce que ce serait même possible d’avoir une vie intime – pas secrète, ni cachée, hein, j’ai dit intime ! – alors que tu t’accroches à moi comme une moule à son rocher ? Et puis pour te décrocher, pas facile, hein, mission impossible, t’es résistant, t’as les griffes bien plantées ! » Mais c’est elle qui les sort, les griffes, dévoile les crocs. Elle retourne la question, accuse, reporte la faute sur lui. Elle s’efface, esquive le doute qui berce le cœur de Sahara. Parce qu’elle est coupable, le sait, s’en rend compte. Dans son cœur, le marteau tombe, le juge assène la sentence, le verdict définitif. Elle ment et dissimule, évite et contourne, se cacher derrière la hargne et la morgue. La peur d’être rejetée, qu’il ne comprenne pas, refuse de comprendre. Ne voit plus sur le monstre en elle, la Charybde affamée, à l’estomac sanglant. Mais peut-être que s’il se demande, c’est qu’il sait. Et la peur, la culpabilité se fait plus forte, transparait dans son regard, regard qui ne trompe pas. Oh, si tu savais, Sahara, oh, si tu savais. Mais vaut qu’il ne sache pas et sa vautre dans l’ignorance.

Rassurée par la chaleur de la cabine, elle finit par se dépêtre de la serviette, couverture de fortune. Elle se lève, étire les membres déliés, essore la tignasse brune, frotte les cheveux avec l’énergie du désespoir, dans le vain espoir d’égoutter l’eau, avant de rejoindre le coin où s’amoncèlent les vêtements. Elle en tire des sous-vêtements propres, qu’elle passe après s’être débarrassée du tissu trempé, le dos tourné à Sahara. C’est plus facile de ne pas le regarder, de seulement s’occuper de soi, comme s’il n’était pas là, ne l’observait pas, ne l’accusait pas, ne posait pas dans le silence rassurant des mots dérangeants. Le pantalon suit, qu’elle enfile par sautillements assurés malgré le balancement du bateau. Les vagues la bercent, son pas s’est depuis longtemps acclimaté au roulis de la mer, il y est plus naturel de se mouvoir sur le pont du navire que sur la terre ferme. « Et puis, pourquoi tu ramènes ça à Farah ? Laisse-le en paix, où qu’il soit, ce n’est pas le sujet. En quoi deviendrais-je comme lui, hein ? » Sa tête passe par l’encolure d’un t-shirt et les algues brunes, chevelure à la Méduse, gouttent sur le vêtement sec.

A peu près présentable, elle finit par se saisir d’une boite de gâteaux qui traine, en avale un, puis deux, et trois. La faim la tenaille, elle a rendu l’intégralité de son repas en se réveillant. Les repas de Charybde ne suffisent pas à l’humaine, qui a besoin de vraie nourriture, non destituée à atterrir sur le sol par la suite. Parfois, la vie lui semble faite de moments passés à manger, elle ne s’arrête jamais. Nourri la bête, le monstre, et accorde parfois quelques temps à l’humaine, prend soin de l’enveloppe fragile. Il ne faudrait pas qu’elle cède trop vite. Enième biscuit qui craque sous la dent, alors qu’elle fait les cent pas, s’agite dans sa cabine sous les yeux du frère, grignote un bout, la culpabilité se lisant sur ses traits. « Et qu’est-ce que tu veux que je te cache ? C’est ridicule, Sahara. » L’affaire tourne à la vaste blague, elle-même s’en rend compte. Elle peinerait à y croire, si elle ne vivait pas les événements. Jamais elle n’a demandé ce qui lui arrive, le monstre qui s’est tapi dans un coin de son corps et prends un malin plaisir à la rendre folle.

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Crash Crash {PV} - Dim 24 Mar - 18:19

La rancœur qui monte en elle à la manière d’une vague brûlante qui risque de tout dévaster sur son passage. Il la connaît. Condamnés à revisiter incessamment cette période de leur vie, les images défilant en boucle dans son esprit embrouillé. Les os qui craquent sous le poids de la colère, et l’aîné qui ne riposte presque pas. A revisiter ces chimères, au bord de la crise de nerfs. A se retrouver incapable de la regarder en face, les traits crispés et teintés de culpabilité. A s’enchaîner aux restes d’un passé révolu depuis très longtemps. L’âme déchirée, l’innocence arrachée, l’enfance volée à tout jamais. Et pourtant, ils s’empressent de chahuter comme deux gamins qui se chamaillent pour avoir la télécommande qui trône sur la table basse. Sahara, il se retrouve au milieu de toutes ces querelles puériles. Il n’est alors qu’un garnement un peu boudeur et tourmenté. Il entendrait presque les cris de rage traverser les lèvres de son père. Les discours moralisateurs ennuyeux et les quelques leçons pour une vie de dur labeur. Et il commet toujours une erreur monumentale en laissant tomber toutes ses armes.

Un cœur énorme et une sensibilité sans égale. Elle qui mettrait pourtant sa patience et son calme à rude épreuve. Il se retrouve à courber l’échine et à lâcher prise. Laisse sa cadette abuser de sa supériorité. Parce qu’elle lui permet de s’échapper de la prison du néant. Laisse l’espoir renaître de ses cendres. Parce qu’il veut faire mieux que Farah. Endosser le rôle de l’ange gardien qui repousse machinalement les mèches de cheveux qui se baladent sur son front plissé de rage. L’empêcher d’être aspirée dans son antre avec ferveur. Esclave d’une dévotion qui l’aveuglerait presque. Et pourtant, il échoue lamentablement. Intensifie le brasier qui la consume déjà. « Je suis désolé d’avoir violé ton intimité. Si tu savais. Combien de lettres ma plume a caressé, le nombre de conversations que j’ai pu entretenir avec toi dans mon esprit. La distance a tout balayé en un seul souffle. Je les entends encore. Me supplier d’intervenir. Et je reste paralysé, comme par la force d’une décharge électrique. Je n’ai rien pu faire ». Dans un état second, il se laisse aller à quelques confidences. Les tragédies qui restent ancrés dans sa psyché et les traumatismes qui l’empêchent d’aller de l’avant.

Et il laisse libre cours à ses souvenirs. Incapable d’oublier les hurlements qui résonnent encore dans sa tête. Essaye de retourner les pièces du puzzle dans tous les sens. Revoit les bandits transpercer la chair et les os sans même hausser un sourcil. Se réveille toutes les nuits avec l’étrange sensation de suffoquer. Mais refuse que les larmes viennent se perdre à la commissure de ses lèvres. Parce qu’il est fort. Parce qu’il n’a même plus besoin de fourrer toutes ces pilules à l’intérieur de sa bouche. Pour ne pas perdre pieds, pour mettre fin aux ruminations. Parce qu’il n’a plus l’impression erronée qu’elles ont le bienfait de le rendre invulnérable aux blessures de l’âme. Il s’apprête à ôter son masque d’hypocrisie au moment où Elle se hisse hors de sa taverne. Le regard qui se détourne, par pudeur. La culpabilité qui le ronge à l’idée de leur imposer cet enfer. Parce qu’il est visiblement le seul à rester embourbé dans cette boucle temporelle qui lui fait revivre inlassablement les mêmes journées.

Parce que Farah devrait être encore digne de son respect et de son affection. « Je ne peux pas oublier ». Le Kraken, il fait pâle figure face à la puissance de Sanguini, n’ayant d’égal que sa bravoure. Aussi adorable et docile qu’un ours en peluche, face à Elle. La honte brouille sa vue, et il prend une profonde bouffée d’air pour se redonner de la contenance. « Des biscuits pour masquer le goût du sang au fond du palais ? ». S’exclame-t-il, soudainement vindicatif. Il empoigne Son visage, pour qu’Elle lui fasse face. Ferme son autre main en un poing serré. Prêt à lui arracher des aveux pouvant déboucher sur des condamnations. Habitué à faire subir aux accusés des interrogatoires riches en joutes verbales, et des interventions musclées. Le regard sévère braqué sur Elle. Acceptant l’idée de se briser en mille fragments et de déchirer son âme dans le but de défendre sa cause. Parce qu’il endosse le rôle de Second. Plongé dans un système de valeurs où quiconque doit se résoudre à admettre la vérité. Prêt à suer corps et âme pour que la justice règne en maitre. Reconnu pour son professionnalisme sans faille et son acharnement à résoudre les énigmes les plus ardues.
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Crash Crash {PV} - Sam 6 Avr - 21:27



« CRASH CRASH  »



Le sang. Goût métallique sur la langue, qui se mêle aux miettes sucrées. Et les paroles de Sahara se fraient un chemin jusqu’à son âme, s’y plantent aussi sûrement que les doigts enfoncés dans ses joues. Il la tient, pour une fois, tenterait presque de se faire entendre, d’exercer son autorité fraternelle, celle de l’aînée, de l’homme responsable. Mais t’es qu’un gosse, Sahara, effrayé à la simple idée d’être seul. Elle le sent plus qu’elle ne le voit, ce poing qu’il serre, comme pour se retenir de commettre l’irréparable. Tu veux me cogner, frérot ? Elle en sourirait presque. Il ne serait pas le premier, ni le dernier. Des coups, elle en a encaissé. Et s’est toujours empressée de rendre la monnaie, a défoncé des gueules à la seule force de ses poings, ou a pourfendu les corps à l’aide de son épée. Elle s’est battue pour la vie, pas une fois n’a baissé les bras. Vas-y, frappe, pour voir. Il regrettera. Il regrettera immédiatement. Parce qu’il a trop peur, bien trop peur d’être seul, de se faire abandonner. Incapable d’avancer seul, il s’accroche à elle, comme un enfant à une poupée porte-bonheur. Sauf que je suis bien vivante, Sahara, et bien loin de l’image que tu te construis de moi. Mais il est si facile de demeurer dans l’ignorance et le déni, de confondre et de sentir les frontières se brouiller. Il ne voit en elle que ce qu’il souhaite voir. Et le jour où il est confronté à l’amère réalité, il perd pied.

C’est elle qui, la première, amorce la violence. Parce que t’es un volcan, Kheira, qui menace d’exploser à chaque instant. Sa main se saisit de son bras, ses yeux se font brasier ardent de la colère. D’un mouvement sec, elle le tort, force le frère bien-aimé à lâcher prise, qu’il ôte ses doigts de son visage et cesse de la regarder comme ça. T’as pas le droit de me faire ça, Sahara. Laisse-moi te mentir. Laisse-moi rester l’enfant que tu as abandonné. Le sang bat à ses tempes et le pouls s’emballe sous ses mirettes papillonnantes. Son bras qui retient toujours celui de son frère tremble, comme le reste de son corps. Ce corps qui la trahit, laisse transparaitre la culpabilité. Le cœur manque un battement, alors que ses membres la lâchent, qu’elle tente d’éloigner Sahara d’un dernier geste désordonné, le repousse du plat de la main. « Me touche pas. » Elle crache presque, gronde, se fait chat sauvage. Au fond, tout au fond de ses yeux dorés, il y a cette frayeur animale, celle de la proie acculée. Mais la proie peut se muer en prédateur aux crocs écarlates.

T’es peut-être le Second sur ce bateau, mais t’as jamais eu les rennes de la famille. Tu les auras jamais. Qu’il tente donc, de lui imposer son autorité, il verra bien vite qu’il n’en sortira pas indemne. Et moi non plus. « De quoi tu parles ? » Dernière tentative de nier ce qu’il semble savoir, au fond du cœur, là, tout près. T’es un monstre, Kheira. Mais même s’il sait, il n’en connait que la moitié, est bien incapable de se rendre compte de l’étendue de la malédiction. Tu crois peut-être que c’est ce que je veux, bouffer des gens ? Victime du destin, des mains invisibles qui tirent les ficelles de sa vie cauchemardesque. Les années passent, les jours défilent et les heures tournent à l’horreur. A quand, la prochaine chute, la prochaine faim, le prochain massacre ? Le corps tremble, le corps tremble parce qu’il ne sait nier la terrible réalité, est mis en face alors que Kheira continue de repousser l’inéluctable. « Qui ? Comment ? » Elle rugit presque, la bête en elle sort de ses gonds. Elle aurait envie de l’attraper, lui, de le secouer, de lui faire cracher la vérité, qu’elle puisse enfin punir comme il se doit, sans savoir ce qui l’a trahi. Peut-être est-ce elle, tout simplement, qui n’a su se faire discrète, s’est laissée emporter. « C’est Cassian, hein, c’est Cassian qu’a balancé ? » Ça ne pouvait pas être grand monde d’autre. Détenteur du secret, sauveur des dernières heures. Et il m’a trahit. Il l’a dit à Sahara. « Je vais le tuer. » Menace prononcée avec calme, alors que ses yeux fous contemplent la cabine, la fouillent du regard, s’accrochent à l’épée. Cette même épée qui a tinté contre celle de Niagara. Et déjà, elle l’imagine, le quartier maitre, immolé de sa lame. On ne me trahit pas. Elle aurait dû le faire taire bien avant, elle aurait dû se douter, que cela ne pouvait que mal tourner. Jamais il n’aurait dû comprendre et la surprendre. Quelle idée t’as eu, ma pauvre fille, de vouloir bouffer ce mec. Un secret n’est pas fait pour être partagé.

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Crash Crash {PV} - Lun 22 Avr - 18:36

Il le sent de plus en plus. Le sang qui se déplace sous ses doigts, tel le courant latéral qui essaye de sortir vers le large mais finit par se jeter dans les profondeurs d’une cascade sans fond. Le souffle de l’explosion qui mènera très vite au désastre, et l’air qui se compresse tout autour d’eux. Les tisons qui sommeillent sous cette façade de glace, les flammes qui dévoreront tout sur leur passage à la moindre brindille. Et plutôt que de calmer la tempête qui se déchaîne en permanence à l’intérieur d’Elle, la ramener à la lucidité, il multiplie les allusions implicites qui viennent la piquer au vif. A aiguiser sa propre hargne. A en faire son carburant. Son arme. Mon fils. La bonté se lit dans tes yeux. Toujours à la recherche de l’expression d’un besoin de repentir ou de seconde chance. Un jour, tu incarneras un héros qui sauvera le monde de son atrocité et de l’injustice. A vouloir tirer le meilleur de chacun. Leur redonner la force de lutter, résignation sereine et absolution parfaite.

Et pourtant, c’est bien un nouveau ‘moi’ qui naît de l’obscurité dans laquelle ils ont grandi. Comme un phénix renaîtrait de ses cendres. Et il les sent. Les ténèbres qui les engloutissent. Bien plus épaisses qu’auparavant. Le besoin féroce de hurler, à s’en déchirer la trachée, à s’en ouvrir le thorax, alors que le désespoir envahit chaque infime partie de son corps. Le palpitant explosé en lambeaux sanglants sous Ses coups frénétiques, et la vision idéaliste fatiguée. Il la revoit encore. La fillette immobile sur la balançoire à l’opposé du jardin. Qui chancèle, tend les mains en avant pour se rattraper à lui. Et il La niche au creux de ses deux bras protecteurs. Dépose un chaste baiser sur son front et ses cheveux. Fragments de souvenirs épars qui se frayent un chemin dans son esprit. Réduits en cendres par Ses soins. De plus en plus attirée par le bord de ce précipice, gouffre immensément lugubre et purgatoire de solitude. A le réduire en objet désarticulé, lui, le petit pantin dont on tire les ficelles.

Lui qui détient pourtant l’autorité suprême. Conçu pour abattre ceux qui se dressent sur son chemin. Pour faire respecter les règles qui gouvernent l’équipage. Le Kraken, il renforce sa prise sur Elle, jusqu’à lui contracter la mâchoire. Souffrance suffisamment violente pour faire basculer l’esprit dans la folie. Les orbites creuses et la bouche qui s’incurve dans un rictus de douleur. A essayer tant bien que mal de remuer le bras maintenu fermement sous Son joug. Jusqu’à être happé en arrière, et qu’Elle brise toutes stratégies offensives. Il amorce un mouvement de recul, à la recherche d’un calme intérieur, le souffle mourant sur ses lippes. « Tu me fais perdre toute contenance ». Le ton chargé de reproches. A refuser de vivre sur de pieux mensonges même s’ils avaient le bienfait de lui apporter la paix. A vouloir lui réaccorder sa confiance, guidé par le palpitant. Il secoue furieusement la tête.

Les émotions presque incontrôlables, qui ne demandent qu’à s’extérioriser par le corps. « Tu le sais parfaitement ». Le visage déformé par la déception, écrasé par une multitude de ressentiments à son égard. Et il le reçoit, le puissant électrochoc. A croire que Cassian prend un plaisir sauvage à plonger ses victimes dans un état de stupéfaction, et faire évoluer ses humeurs à la vitesse de la lumière. Goût de trahison au fond du palais. Lourds et délicats secrets pour creuser un fossé difficilement franchissable. A cacher les empreintes de sang qui pourraient entacher le paysage. « Tu t’es bercée d’illusions. Cassian assure le lien entre les hommes et le commandement, et il ne dérogera jamais à la règle sans en tirer un quelconque avantage ».  Il imagine déjà Son quartier maître, face à Elle et sa fureur infondée. Projeté au sol, à tenter de se débattre alors que le corps ne répond déjà plus. Il arriverait à temps pour les festivités. Mangerait du pop-corn en appréciant le spectacle. Cassian qui se fait botter le cul en beauté. Pratique ancrée dans la rancune et le désir. Abaissé à leur niveau, au milieu de toutes ces querelles immatures.
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Crash Crash {PV} - Sam 27 Avr - 23:35



« CRASH CRASH  »



Un enfant. Un enfant qui geint, se plaint, implore, rampe à ses pieds, avec une seule idée en tête : qu’elle lui prouve qu’elle l’est toujours, elle aussi, l’enfant rassurée par de simples cajoleries. Il aimerait, qu’elle n’ait pas grandit. Mais il le sait, au fond, tout au fond, que c’est faux, qu’elle est devenue femme, mais pas celle à laquelle les gens s’attendaient. Non, toi, t’es qu’un monstre Kheira. Rien qu’un monstre. Dure réalité à accepter, alors il tempête, repousse l’inéluctable. Elle aimerait bien lui dire que, quoi qu’il fasse, cela n’arrangera rien. C’est trop tard, Sahara. Charybde a emmené les dernières étincelles de la gamine qu’elle été, tâche facilitée par les années d’errance. Ses mots se font reproches, mais à quoi bon ? Elle en aurait presque secoué la tête de dépit. Qu’est-ce qu’elle aurait aimé, le rassurer et lui expliquer. Lui raconter, qu’il sache ce qu’elle a vécu. Mais la certitude persiste, celle qu’il ne pourra comprendre. Alors elle se tait et soutient son regard, le laisse extérioriser, jouer à l’enfant, celui qu’il n’a cessé d’être pendant qu’elle grandissait.

Et pourtant… Et pourtant, le visage de Sahara se tord. Déception. C’est ce qui se lit, là, sur ses traits si familiers, ceux des liens du sang, qu’on ne peut jamais oublier, marqués sur sa propre chair. Et le cœur de Kheira chavire, la lèvre tremble. Il est facile de se dire détachée, de ne pas faire attention aux autres, de regarder de haut. Mais le cœur finit par rattraper la raison, et il se sert, se tord sous l’impulsion d’une main de bourreau. Tu l’as déçu. Le premier réflexe est de se faire violence, de passer par-dessus, de lui cracher à la gueule, de le repousser, le repousser toujours plus loin, de lui claquer la porte au nez, l’éloigner et se réfugier dans la solitude, le silence. Ce serait tellement plus simple. Statue immobile, bravant vent et marées pour rester debout. Elle ne bouge pas, n’esquisse pas même le mouvement de s’avancer, pour le chasser, se retrancher sur elle-même, comme un animal blessé. Elle reste là. Et le regarde, alors que ses paroles la percutent. Tu l’as déçu. Au fond, elle aurait bien aimé pouvoir être digne de la personne qu’il s’attendait à retrouver. Le désir s’est niché depuis leurs retrouvailles, là, au coin du cœur. Elle se déçoit elle-même, d’une certaine façon. Elle n’est plus digne de l’enfant qu’elle a été, encore moins des attentes de son frère. Lui, il n’a pas dévié, reste la personne qu’il a toujours été et devait devenir. La route de Kheira s’est tordue sous ses pas, a prit d’autres travers et a entrainé son âme dans des allées bien plus sombres que ce qu’elles auraient dû être.

Les mots résonnent, effleurent ses oreilles, mais elle refuse de les entendre. Elle ne veut pas savoir à qui va la loyauté de Cassian, elle aurait dû le savoir. Ne jamais faire confiance, Kheira, jamais. A trop se reposer, à s’habituer à cette vie confortable, elle en oublie les principes fondamentaux qui ont toujours régit sa vie, ce qui lui a permis de survivre jusqu’à maintenant. Peut-être était-ce une erreur, de s’embarquer sur ce bateau, plutôt que de continuer son petit bonhomme de chemin seule, envers et contre tout. La vie aurait été mille fois plus difficile et il n’y aurait pas eu Sahara. Mais elle serait demeurée indépendante, n’aurait jamais entretenu cette drôle d’illusion de sûreté, se serait contentée de brèves retrouvailles et d’un au revoir, quelques espoirs murmurés, que leur route se recroisent un jour. Elle aurait dû le faire. Et aujourd’hui, retourner en arrière lui semble hors de portée. Comme si toute cette volonté s’était envolée, n’avait plus laissé place qu’à cette douce euphorie, impression de retrouver un foyer, son foyer. Désormais, impossible de le quitter, pas une seconde fois.

Il le sait, il le sait très bien, qu’elle a changé, il en a conscience, et s’en désole. Chaque fois qu’il pose les yeux sur elle, elle a cette peur qu’il ne soit déçu par ce qu’il voit. Parce que la honte embrase son esprit à elle, l’empêche de voir au-delà du monstre niché en elle. Il y a quelque chose qui craque, au fond, dans un recoin du cœur. La gorge se serre, le barrage se fissure, le nez pique, les yeux démangent. Et elle se retourne, lui tourne le dos, se sent bien incapable de soutenir son regard une seconde de plus. Les bras se croisent sous la poitrine, les pieds oscillent sous le coup de la houle, le regard est résolument fixé sur le plancher de sa cabine. Merde. La digue cède et les vagues destructrices s’abattent. « Va-t’en ! » Elle crie presque, et la voix tremble, enrouée par les cordes vocales enlisées par la douleur. Il a peine à la voir comme elle l’est, mais comment pourrait-il réagir, si seulement il savait toute la vérité, le monstre caché sous l’épiderme ?

L’impulsion la saisit, les larmes dévalent les courbes amaigries de ses joues, d’un mouvement brusque, les talons se tournent et elle se précipite vers lui, se saisit de ses épaules et le secoue comme une forcenée. « Je bouffe des gens, Sahara. » La voix se fait grondante, caverneuse. Elle n’élève pas la voix, ne crie pas, ne s’exclame pas. Se contente de plonger son regard brillant de larme, de parler, de se faire onde de choc percutante, séisme dévastateur. Et d’être sincère, pour une fois, de dire la vérité, pour le meilleur et, surtout, pour le pire. « Y’a un monstre là-dedans. Je suis pas ta petite sœur, je suis plus ta petite sœur. Elle est plus là, la Kheira que t’as pu connaitre. » Les muscles se tendent, et elle continue de le secouer, comme si cela pouvait lui remettre les idées en plus, l’aider à comprendre. Et puis la voix s’élève, elle se met à crier, ne peut plus garder pour elle l’amère réalité. « Tu m’entends, Sahara, hein ? Tu comprends ce que je te dis là ? » Elle ne lui laisse pas une seconde de répit, accapare son attention, effraierait presque les mouettes au-dehors. « Je suis un monstre, Sahara, un putain de monstre ! » Le hurlement se fait déchirant, et elle finit par le lâcher, le repousser, relever un pan de t-shirt, s’essuyer le visage d’un mouvement rageur. Le corps se détourne, incapable d’assumer les paroles prononcées, elle tremble, Kheira, prise de panique face à ses paroles, effrayée par ce qu’il sait, désormais, parce que qu’elle lui révélé. Pas de Cassian sur lequel rejeter la faute. Seulement elle, trop faible pour maintenir le voile.

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Crash Crash {PV} - Dim 12 Mai - 18:28

Il s’en souvient. Des contes à faire frémir d’horreur, glanés à la nuit tombée. Des histoires de trolls, de magiciens fous, phénomènes inexpliqués et bruits inquiétants perçant la pénombre angoissante. Narrées au coin du feu. Des flammes qui projettent leur lueur rougeoyante sur le visage de la cadette avachie sur le luxueux sofa en cuir vieilli. Des paroles marmonnées dans un sommeil agité. Des ombres qui passent dans les couloirs déserts de la demeure familiale et du regard qui guette la moindre présence suspecte, qu’il croit sentir derrière une étagère ou dans la grosse malle pleine à craquer de jouets. De cette peur panique qui s’infiltre dans ses veines et le fait trembler comme une feuille. De la bravoure qui s’est forgée avec le temps, qui lui permet d’affronter résolument les dangers et les difficultés. De cette manie de rationaliser et de digérer toutes les informations, les unes après les autres. L’érudit le plus enthousiaste et le plus terre à terre de Bagdad.

Aucun mystère ne semblant irrésolu à ce jour. A chercher des aiguilles dans des bottes de foin. A extrapoler, conclure, à agiter chaque neurone, à échauffer son cerveau déjà bien fumant. A coucher ses idées sur le papier. Laisser ses doigts errer sur la reliure quasiment détachée de chaque livre se trouvant à sa portée, qui plongerait la plupart des individus dans un ennui abyssal, mais qui le font découvrir les bienfaits stimulants de la création littéraire, et amènent des découvertes ô combien satisfaisantes. Et aujourd’hui, il fait face aux phénomènes paranormaux les plus intrigants de sa vie. Tout le temps sur les nerfs, en train de perdre l’infime emprise qu’il arrivait à garder jusqu’ici. Le sang qui bat bruyamment à ses tempes, il n’est plus très loin du régime animal. Supporte difficilement la chaleur étouffante, les tâches de sang qui perlent constamment autour d’eux. Entrant dans un état instable la plupart du temps, réduit à une bête assoiffée de sexe et de violence.

Fidèle à l’esprit des livres, à la recherche de quelques trouvailles, et d’explications logiques, mais en vain. Il en ressent la désagréable sensation de bouillir de l’intérieur, et ne tardera pas à voir de la fumée sortir de ses oreilles. « Non, je ne partirai pas d’ici ». Dit-il, la voix ferme et assurée. Parce qu’ils dévalent, tous deux, la même pente descendante. Font face aux excès de honte profondes. A la sauvagerie des rapports humains. Font l’étalage de leur haine en public. Des dérapages, des pulsions incontrôlées. Gisent, tous deux, quelque part, dans les noires profondeurs de la terre. Parce qu’Elle est sa sœur, et qu’il s’est promis de tout mettre en œuvre pour La protéger. Jusqu’à son dernier soupir. Jusqu’à ce qu’un voile blanc vienne recouvrir ses yeux. Parce que dès son plus jeune âge, père lui a appris le véritable sens du mot famille. Et son corps, presque inerte, il se dandine. Gigantesque carcasse secouée d’une force virulente, instrumentalisée jusqu’à l’usure, par une puissance qui le dépasse encore.

Qu’elle continue de le prendre pour un défouloir, si cela peut permettre à son cœur de se régulariser, à son âme de s’apaiser. « Tu n’y es pour rien. Ce sont ces évènements inexplicables et surnaturels qui se déroulent autour de nous, qui bouleversent notre vie et nous mènent tout droit en enfer. Ce n’est pas toi. Et je trouverai une solution, je t’en fais la promesse ». Animal qui recule de force, se porte en arrière. Avant de partir une nouvelle fois à sa rencontre. Et d’un revers de main, il essuie les dernières traces de larmes qui décorent ses joues momentanément désarmées. Entoure ses épaules de ses bras pour l’étreindre. « Je ne t’abandonnerai pas. Kheira, elle se terre encore au plus profond de ton être. Je la ressens. Tu avais le choix. Tu aurais pu rester dans une solitude insoutenable, fuir ce monde sans couleurs, t’évader vers un autre bien plus grand et merveilleux. Tu es quand même restée ». Diable qu’il s’est attaché très vite à cette gamine fragile. Au point de faire tomber toutes ses défenses et de mettre à nu toutes les idées enfouies dans son esprit. Aucune griffe pour sortir malgré lui, aucun croc qui s’allonge.
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Crash Crash {PV} - Dim 19 Mai - 11:23



« CRASH CRASH  »




Il est là, Sahara, toujours là. Contre vents et marrées. Il ne bouge pas, statue immuable, balayée par le temps, mais qui jamais ne faiblit. Il n’a pas changé, après toutes ces années, roc indéfectible sur lequel s’échouer lorsque la mer se déchaîne. Toujours aussi droit et sûr de lui, de la vie qui s’offre à eux. Comment fais-tu, Shara ? Comment ? Sursaut du cœur, lorsque ses bras l’étreignent. Enfant, la chose ne l’aurait pas étonné, ni même dérangé, elle s’y serait coulée avec le sourire, contre son frère aîné. Mais la vagabonde n’est plus habituée aux marques d’affection, perdue dans une autre réalité, où le monde est peint en noir, une couleur trop sombre pour permettre un sentiment de sécurité. Le corps ne proteste pas, alors que l’esprit hurle, et elle se fait inerte contre lui, n’ose pas esquisser le moindre geste, effrayée par la marque d’affection. Et au fond, l’enfant demeurée dans un coin de la carne monstrueuse, voudrait qu’il essuie ses larmes, panse ses plaies et que plus jamais il ne la lâche, la garde contre son torse pour toujours. Ne me laisse pas toute seule. Ne m’abandonne pas. Pas une nouvelle fois. Les larmes ne se tarissent pas, malgré la maigre tentative de les essuyer grâce au t-shirt. Le myocarde se gonfle en l’entendant, parce qu’elle veut établir ses mots comme vérité. Il sera toujours là. Vraiment ?

Les paroles sont douces à ses oreilles. Trop douces pour qu’elle y croit. Pourtant, l’envie ne manque pas. Il serait si facile de faire confiance, de ne s’en remettre qu’à lui, et personne d’autre. Enfant encore incapable de se gérer, qu’on confie à l’aîné responsable. Mais je suis plus une enfant. Cri du cœur. C’est facile, trop facile, de rejeter la faute sur des événements inexplicables. Le surnaturel. Les mythes de l’enfance ressurgissent, mais l’Irak n’a pas le goût de l’antiquité grecque. L’incompréhension règne, balaie la confiance, sème le doute dans la conscience. Qu’est-ce que t’en sais, Sahara, de ce qui m’arrive ? Toujours plein d’espoir, incapable de comprendre la dure réalité de la vie. Plus de Kheira. Juste un monstre qui le contemple de ses yeux froids, avec pour seule question de savoir quand aura-t-il l’occasion de se délecter de cette chair-là. Les pensées s’embrouillent, le visage se décompose, mais il ne le voit pas, Sahara, alors qu’elle se laisse aller contre son torse, écrase ses larmes sur lui. Elle ne sait que croire, les idées se font trop vives, certaines trop alléchantes, et elle s’apeure, s’effraie et frissonne. Je ne veux pas. Mais elle reste là, dans ses bras, profite de la chaleur, de l’illusion de sécurité. Elle se perd dans l’abime de son âme et refuse de le partager avec lui. Tu ne sais rien, Sahara.

Mais l’enfant pointe le bout du nez, Kheira abandonne la partie. « Mais c’est quoi Sahara, hein ? » La voix se fait petite, il n’y a plus qu’un murmure dans l’air, comme si elle n’osait abaisser les barrières. Le monstre se délecte de sa honte et de sa peur, la fixe de ses grands yeux noirs, dans la pénombre de son âme. « Je comprends pas. Je comprends pas ce qui se passe. » Gamine paumée dans un monde qui n’est pas le sien. Si elle ne rejoignait jamais la terre, si elle se contentait de voguer en mer, jamais Charybde ne se réveillerait. Je ne suis pas ici chez moi. Peut-être est-elle simplement punie, de délaisser ainsi les eaux, et elles se vengent en lui imposant Charybde. Elle n’est que ta punition. Reviens vers nous, Kheira. Nous sommes ta seule famille, ta seule échappatoire. « Tu parles de surnaturel, mais ça n’existe pas, Sahara, seulement dans les contes pour enfants. » Maigre tentative de se rassurer elle-même, parce qu’au fond, elle sait que c’est faux. Les certitudes ont été bouleversées depuis bien longtemps par l’arrivée du monstre ou les retrouvailles avec Gabriela, qui n’a plus rien d’humain. Le déni s’impose comme seule possibilité d’y échapper, elle refuse cette possibilité. « Parce que t’y connais quelque chose, toi ? » Toujours serrée contre lui, elle interroge. Sait-il quelque chose qu’elle ne sait pas ? Des informations en plus sur les conneries du monde ? « J’ai peur, Sahara. » Dernier murmure, la confidence lui échappe, parce qu’elle est bel et bien effrayée par l’avenir et ce que le monstre lui réserve. Des êtres beaucoup trop puissants jouent avec le tissu de la réalité, et ils n’en sont qu’une proie de premier choix.

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Crash Crash {PV} - Dim 26 Mai - 20:40

Fâcheux résultats d’une série de mésaventures, avec beaucoup de malchance. Tout qui se confond et se bouscule dans sa tête. Les affres de l’incertitude qui viennent ombrager les ardeurs d’érudition. L’air, chargé, qui vibre au rythme de son pouls archaïque. Impuissant, incapable de faire face au tourbillon de sensations qui le brûlent littéralement de l’intérieur. Il ne pense qu’à l’étouffer. Cette frustration. Sous encore plus de lecture. Pour comprendre l’origine de cette perte de contrôle. Les phénomènes étranges qui s’enchaînent depuis qu’il est de retour sur la terre ferme. Lui qui se sent au bord du précipice, qui serait plus enclin à sauter dans le vide qu’à continuer sa route dans un monde non totalement dénué de civilisation. Préfère de très loin une embarcation au milieu d’un océan déchainé, où des amas de rochers, une faune et une flore variées, une savane sauvage, dominent le paysage. Insouciant des contraintes de la vie. A mener une existence somme toute paisible. La solitude comme seule amie dans ce genre de situation. Il est pourtant forcé de réunir ses dernières forces.

Se battre contre les terribles maux qui gangrènent le corps et l’esprit, les desseins horribles réservés à leurs victimes. Pour refermer les cicatrices qui marquent à jamais le cœur. Mais il n’y a que des absurdités qui sortent de son esprit farfelu. Plusieurs chercheurs qui se penchent sur les questions, et une frustration absolument sans bénéfices car de là ne naît aucune créativité, aucune ingéniosité. Et l’injustice qui plonge dans un état de rage intérieur difficile à calmer. Parce qu’ils font face à la perpétuelle loterie de la vie. Si les mystères de la génétique sont impénétrables, le malheur a frappé à leur porte à tous les deux. Condamnés à errer dans le vide pour l’éternité. A se souvenir à tout jamais du sang noir de leurs souffre-douleurs. Avec une netteté déconcertante, de chaque plaie, de chaque cadavre piétiné, mutilé, à peine identifiable. Atteints d’une malédiction qui traverse sans doute la famille Miles depuis sa conception. Il les entend encore. Les bruits sourds des explosions qui retentissent à intervalles réguliers. Fendent l’air en une gerbe d’étincelles multicolores.

Il les sent encore. Les rayons lumineux qui brûlent la rétine, les immenses nuages de poussière qui recouvrent les pâtés de maisons environnants. Il faut croire que le karma est un sacré salaud. Parce qu’à cette époque, leurs intentions étaient aussi pacifiques qu’il n’y paraissait. Appréciant la paix et la diplomatie à leur juste valeur. Ils ont été naïfs, de songer que la perspective d’être punis ne s’appliqueraient pas à eux. Le destin est une chose assez capricieuse. Les obligeant à subir un châtiment très douloureux pour des actes qu’ils n’ont jamais commis. Et Sahara, il a perdu pieds. Parce qu’il a toujours cru qu’un dieu veillait sur chaque fidèle, et qu’il les sauverait. L’histoire d’un homme qui a perdu la foi, une fois les joies passées envolées, les rires d’antan détruits. Les larmes qui coulent, tout contre sa paume. La lueur de détresse dans Son regard. « Pour le moment, je l’ignore. Mais je ne baisserai pas les bras. Pour toi ». Dit-il en resserrant l’étreinte autour d’Elle, pour lui prouver toute l’affection qu’il lui porte. Elle qui compte comme la prunelle de ses yeux, et qui fait hérisser le petit palpitant. Égoïsme dont il fait pourtant preuve. Il l’obligerait presque à porter un masque toute sa vie. A étouffer sa personnalité.

L’empêche à présent de voguer vers la liberté. Parce qu’il refuse de devenir une ombre en son absence. Errante parmi les vivants. De sentir un trou béant dans la poitrine. Une douleur intense. « Je sais ce que j’ai vu, Kheira. Et la vraie histoire côtoie souvent la légende et inversement ». Et vient le temps des angoisses et des questions. Des causes sans doute multiples et combinées. Tout ce qui est relatif à l’histoire et à l’hérédité. Parce qu’il le sent également, le monstre assoiffé de sang et de violence. Qui dévore insatiablement toute lueur d’espoir et de vie. « Je la ressens aussi. Cette force obscure et insatiable qui sommeille en moi ». Il la lâche enfin, cette révélation. Les mains tremblantes, le cœur qui tambourine dans sa cage thoracique. « La peur est bien plus tranchante que tes crocs qui apportent la mort. On arrivera à la surmonter. Ensemble ». Dit-il, le front posé contre le sien. « Mais avant toute chose, concentrons-nous sur la mission. Rejoins-nous sur le pont supérieur ». Parce qu’il ne peut pas non plus fléchir, sous le poids de ses responsabilités. Et le Second foule de ses bottes le sol en bois pour aller affronter ses obligations.
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