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Treasure island ♆ Sahara

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Treasure island ♆ Sahara - Lun 4 Fév - 20:01


treasure island
FT. SAHARA ϟ CASSIAN

WITH THE STARS IN THE SKY OUR GUIDE. VOYAGE EVER ONWARDS SET A COURSE TO THE OTHER SIDE OF THE ENDLESS OCEANS BLUE. ON A QUEST FOR GOLD WE'LL SAIL THE SEVEN SEAS. ON THE ENDLESS QUEST. SO FAR INTO THE WEST WHERE HISTORY AND DESTINY COLLIDE. YOUR LUCK WILL LAST FOREVER AND THE TRUTH WILL NEVER DIE. PREPARE TO ROLL THE DICE JUST ONE MORE TIME.



On la sent pas cette affaire, les gars et moi. Y a un truc pas net dans l’coin. Tu t’en fous, tu vas venir avec nous, mais c’est pas net.
Il a les mots dans la tête, comme un foutu pic-vert qui lui picore le crâne. Les inquiétudes de ces hommes qui dépendent de lui pour que leurs voix soient entendues par les plus hauts qu’eux. Les ordres sont les ordres, pouvait rien dire pour les contourner, juste leur garantir que ça irait. Comme toujours, et qu’il viendrait. Sans trop savoir à quoi s’attendre, la topologie des lieux lui laisse juste deviner qu’il va falloir plonger. Dans les eaux noires qui rugissent sous son nez, celui-là qu’il baisse pour contempler l’écume blanche contre la coque sombre. Frissons le long de l’échine, chair de poule sur les bras dénudés, et l’appel de l’océan qui lui attire le cœur et les tripes. A lui filer l’envie de sauter, maintenant, de suite, s’en foutre des autres et plonger plus loin dans les profondeurs dont il est impossible d’estimer la fin. L’œil s’arrache des flots et se pose sur l’amas de caillasse qu’ils vont devoir visiter comme s’ils avaient l’intention de louer les lieux. Foutues cavernes en gueules béantes qui ricanent lorsque s’engouffre le vent à l’intérieur des ouvertures. A se foutre de leur gueule et siffler entre les chicots de roche que peut-être, ils ne retrouveront pas le chemin de la sortie.

Ca s’agite dans son dos, tous à gigoter dans tous les sens, frénésie classique d’avant le grand-saut. L’adrénaline qui monte doucement mais sûrement malgré la trouille qu’il peut sentir comme les mauvais relents d’un cadavre de poiscaille en train de pourrir sur une plage. Et la morue qu’il abrite sous sa peau n’en frétille que plus fort, avide de retrouver ces flots qu’elle adore, vitaux pour elle. Bientôt qu’il pourrait presque lui dire, comme pour apaiser le monstre. Mais non, lui aussi il commence à perdre patience. Se fout du but de la mission, peut lui importe, encore un bibelot quelconque à récupérer pour ces enfants sauvages qui se prétendent leurs alliés. Méfiance, le bonhomme n’a que ça en fond de poitrine. Trop solitaire pour seulement croire à la bonne foi des autres, trop égoïste surtout pour se dire qu’ils ne sont pas là que pour les exploiter, lui et ses hommes. Voix qui enflent sur le pont, gueulent les ordres qu’il a donné en amont, la carcasse grince et c’est l’arrêt. Lent comme toujours, l’ancre ayant enfin accrochée le fond, fige le rafiot pour qu’il reste sagement en place à attendre le retour de cette petite fourmi qui le piétine à longueur de journée. Pas facile comme vie. Cassian joue des épaules, se redresse en faisant craquer sa nuque, prépare le corps, en une habitude inconsciente. Pognes sur le bastingage, elles tapent dessus puis s’en détachent lorsqu’il fait volte-face pour y appuyer ses reins.

Et capter du coin de l’œil le second qui sort de l’ombre protégeant l’antre du capitaine. Sourire en coin sur les lippes, les coudes viennent se poser contre le bois, donnent à la carcasse une fausse décontraction qui trouve son reflet sur les traits du quartier maître. Impassible, à la pupille pétillant de cet éclat qui le caractérise. Toujours à calculer, tourner et retourner dans les méandres de sa psyché le moindre petit détail, l’enregistrer pour le recracher plus tard. Silencieux comparé au reste de l’équipage, attend patiemment l’approche du marin. « - Vous avez réglé les derniers détails ? » Question anodine percée d’un sous-entendu qui l’est moins. Compréhensible d’un seul coup d’œil, dans la courbure prise par les lèvres, l’insolence graveleuse dont il ne se détache que très rarement. « - Mes gars m’ont fait part de leurs inquiétudes concernant cette mission. Les lieux leur collent les miquettes, et je dois avouer qu’ils ont plutôt raison sur ce coup là. » La tête qui désigne le décor par-dessus son épaule. Les caillasses noires, la caverne qui les attend avec ses trésors et ses horreurs.

« - Ca vaut le coup au moins ? Risquer nos culs pour quoi, une statue ? Un bol ? » Langue qui claque contre le palais, mécontentement assumé et il se détache de son appui, s’avance pour bouffer la distance entre eux en une enjambée. Et agripper le bras de Sahara. « - Tu devrais lui dire que c’est pas une bonne idée... » Plus fort qu’ils serrent, les doigts, à bousiller la peau sous le tissu, sous-entendent une menace que son murmure n’a pas transmis. Petite latence dans l’instant, et il le lâche. Bousillé par cette tension qu’il sent dans sa propre chair, à s’éclater l’œil dans celui du second. A se dire parfois que ouais, la couleur ressemble à ces mers des Caraïbes qu’il aime tant. Petit con.

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Treasure island ♆ Sahara - Ven 8 Fév - 22:12

La liste des décisions prises par Niagara lui revient de plein fouet et l’obligerait presque à le corriger avec une fermeté déconcertante. Il a l’impression de lancer des billes explosives en direction de ses  propres congénères. Que le capitaine s’apprête à lui jeter la cervelle éclatée de plusieurs innocents en plein dans la gueule. Le petit brun, il flotte sur un nuage utopique de bonheur. Baigne dans une atmosphère calme et paisible. Caresse l’espoir idéaliste de mettre un terme aux inégalités qui subsistent dans ce monde. Probablement d’une naïveté et d’un utopisme à frôler la bêtise, comme tous ces enfants terribles. Sahara, il a le courage et la dignité de défendre ses convictions. Mais a un mal fou à adhérer à ces valeurs infantiles. Ils traversent un fossé parsemé de valeurs différentes, leur obstination n’ayant d’égal que le désir inavouable qui brûle dans leurs veines. Les opinions qui divergent, et les arguments de chaque partie qui sont relativement entendables. C’est finalement le Kraken qui courbe l’échine. Essaye maintes flatteries pour jouir de ses faveurs. Mérite un tonnerre de sifflements et d’applaudissements. Lui voue un respect implacable et une profonde affection. Il ne fait que l’alerter, sur les conséquences néfastes qui pourraient découler de cette mission suicide.

Diverses stratégies jaillissent rapidement dans son esprit. Une fois les plans farfelus élaborés, un à un, les ordres pleuvent. Transpirent l’autorité et la prestance imposante du second. Et les dernières réticences s’envolent, dévorées par l’adrénaline qui afflue en forte concentration dans son organisme. En quête d’aventures, attiré par ce vaste endroit mystérieux, avide de se perdre quelque part au milieu de l’immense océan, entre vagues et courants. Les abysses recélant de nombreux trésors. L'occasion encore d’extérioriser et de libérer des années de frustration. De percer le mystère des civilisations disparues depuis des lustres et d’en apprendre les secrets. D’apprivoiser les autres monstres marins qui sillonnent les profondeurs. Le Kraken en trépigne d’impatience, les yeux pétillants d’excitation. N’a pas peur d’affronter ses obligations de supérieur, la longue soirée qui l’attend, alors que la motivation des autres membres de l’équipage se fait la malle. Un sourire crispé au bord des lèvres, il erre longuement sur le pont supérieur, se place à une distance suffisante de ses alliés pour éviter les questions qui le mettraient dans l’embarras ou déchireraient ses traits délicats dans une expression de colère sauvage. Appuyé sur le bastingage, il observe sous sa capuche l’horizon orangé, une moue concentrée.

Jusqu’à ce que le quartier maître qui se trouve à proximité, et son ton à demi accusateur, l’interrompent dans ses pensées. « J’ai l’habitude de foncer tête baissée ? ». Un claquement de langue agacé pour le rappeler à l’ordre. Cassian. Il a pourtant l’art de dédramatiser, lorsque la situation tourne en sa faveur. De transformer des boucheries sanguinaires en véritables actes de noblesse. Il a l’art d’aspirer le peu de dignité qu’il lui reste, jusqu’à la dernière étincelle. Lui qui tourne toujours les talons avec une démarche nonchalante, après s’être emparé de son butin. Capable de faire ressortir ce qu’il y a de pire en lui. Et il le laisse le torturer, avec une délectation déplacée, avant de lui rendre la pareille. Incapable de renoncer à ces petits jeux vicieux qui lui saignent le cœur. « La prochaine fois, je vous proposerai un cours de poterie avant de vous dorloter ». Et le nouveau visage apparaît, sous ce masque de sarcasmes. « A bien y réfléchir, je ne prendrais pas le risque de vous salir les mains. J’exagérerais ».

Les tissus nerveux qui crépitent, les yeux bleus perçants qui font trembler d’effroi les poules mouillées qui s’agitent sur son passage. « Je ne demande pas à Mes hommes de réfléchir mais d’exécuter ». Les veines ressortent de ses tempes. Il croise ses bras sous sa nuque, fixe le vide un certain temps dans le but de se remettre les idées en place. Sans grand succès. Il relève des défis tous les jours. Tandis qu’ils se contenteraient d’un simple bain de soleil. Figés de terreur comme des gamins pré pubères, au moindre changement. Des couinements lamentables qu’il ne tolère pas à bord de son navire. « Nous formerons deux groupes. Fouilles sous marines, exploration des grottes et des forêts aux alentours ». Ordonne t-il avec un sérieux solennel, en ignorant volontairement sa requête. Et cette tension latente qui se répand dans l’air lorsque l’homme désinvolte exerce une pression tactile, supplante la hargne ayant pris possession de son corps. Les erreurs passées et futures qui s’inscrivent de plus en plus profondément dans son âme. Les soupirs de soulagement extirpés une fois ses désirs assouvis et ses pulsions satisfaites, il les entend encore. Frotte machinalement son bras légèrement douloureux et reste sur ses gardes, par expérience.
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Treasure island ♆ Sahara - Mar 12 Fév - 19:48



Rappel à l’ordre passant au-dessus de la tête du môme que l’on remet en place d’un claquement de langue. Pas de ceux qui tremblent et baissent les yeux face à ceux du second, aussi polaire d’un iceberg. Jamais. Parce qu’il le connait certainement mieux que quiconque sur ce foutu rafiot, ce qu’il croit. S’imagine après deux ans passés à l’avoir sur le dos en permanence. Mieux que le capitaine très certainement, à d’autres niveaux et ça le fait sourire, de cette esquisse mauvaise et diablement séductrice. Rictus en coin de lèvres, l’homme jauge, analyse la silhouette face à lui. « - Je dirais plutôt que à l’habitude de ne pas foncer et bien souvent, d’arriver quand tout est terminé, à force de trop cogiter. » Tapote de ses doigts contre sa tempe, les agitent dans l’air à côté de son crâne puis la main retombe. Ce qu’il l’agace, avec sa manie d’être trop… Lui. Cet assemblage de sérieux qui détonne, se fracasse contre le je-m’en-foutisme dans lequel il s’enrobe à longueur de temps. L’équilibre au sein de l’équipage entre le second et le quartier maître qui se retrouvent à être diamétralement différents. Certainement pas faits pour cohabiter ensembles, se comprendre, c’est pourtant là que réside la force de l’improbable duo. Pas cons les gars, en le choisissant pour le rôle. Surtout à se dire qu’un type pareil, ça porterait sans problèmes leurs voix et leurs problèmes jusqu’aux oreilles des deux maîtres du navire. Tendance à l’ouvrir facilement, et à se foutre totalement des répliques, au contraire, il rajoute de l’huile sur le feu qu’il alimente et fomente seul. Suicidaire, très certainement, malin pourtant qui sait quand s’arrêter, sortir les courbettes et les battements de cils pour se mettre le monde dans la poche.

« - Je me passerais volontiers de ta poterie pour passer directement à l’étape où tu me dorlotes tu sais… » Ronronnement en bout de langue, l’attitude qui se fait faussement enjôleuse, trouve son écho dans les doigts qui pressent la chair ennemie. Chaleur fauve sous la pulpe de ses doigts, incendie en bord de reins, ça agace et ça tend les nerfs. Si fort qu’il finit par lâcher, abrupte dans le geste. Se défaire du charme malsain qui opère sans qu’il ne le veuille, manque de contrôle gênant dans son existence, Sahara en éternelle emmerde dont il ne parvient pas à se défaire. Dont il ne veut pas vraiment se défaire non plus. Silence en guise de réponse, Cassian semble se perdre un moment dans les vagues de ses pensées. Point fixe quelque part sur le pont, le souffle calme en écho au rythme des flots sous la coque. Une inspiration plus forte que les autres, à l’image de celle que l’on prend en sortant de l’eau et il agite les doigts en direction d’un type qui accourt. Maître d’équipage qui reçoit l’information, celle à faire passer au reste des âmes choisies pour les accompagner à terre. Deux équipes, la configuration classique mais c’est toujours bon de le rappeler. Bonhomme hors de vue et surtout d’écoute, les pupilles sombres reviennent se poser sur le second. Visage fermé, faussement inexpressif si l’on ignore l’éclat ravageant les prunelles sans fond.

« - Et c’est là le premier pas qui mène vers la mutinerie. A les faire exécuter bêtement, ça finira mal pour votre joli petit couple. » Murmure aux airs de menace, avertissement soufflé sous le couvert d’un craquement de bois sous leurs pieds. L’égoïste qui se permet de donner des conseils dans l’art de diriger des hommes. Douce ironie dont il se gorge, s’abreuve de ce rôle qu’il joue pour masquer ses propres intérêts. Bricoles à récolter à chaque mission, à revendre pour entasser son propre butin dans un coin de son appartement pus souvent déserté qu’occupé. « - Deux groupes hein ? Et tu colles qui dans ta première équipe ? Nous deux ? Tu peux pas juste dire, les autres et nous, ça irait plus vite. J’ai oublié mon maillot de bain avant de partir, ça va pas le faire. » Qu’il lance sous un air de défi, dévoie les crocs de la créature dans un sourire à la malice mauvaise. Main sur le bastingage, il se penche par-dessus bord et feint de jeter un coup d’œil à la flotte en contrebas. « - En espérant qu’elle soit plus calme à l’intérieur. Je me fais aucun espoir pour la température cependant, va falloir que tu me réchauffes quand on remontera… » Et deux, concours d’allusions mal placées engagé avec lui-même alors qu’il se redresse. « - Détends-toi Sahara bon sang, évidemment que je vais t’accompagner, je m’en voudrais que tu boives la tasse. » Craque sous la peau, la plaisanterie fait plus mal qu’il n’y paraît. Légèreté du timbre aux airs cassés, c’est sa cadette qui vient s’imprimer dans ses pensées. Presque à la chercher du regard, pour la trouver, assise en haut des marches montant au pont supérieur, avec son éternel sourire édenté. Faudrait qu’il consulte peut-être pour la faire disparaître, prenne des cachetons, quelque chose pour lui remettre le cerveau en place. Plutôt crever.

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Treasure island ♆ Sahara - Mar 19 Fév - 18:51

Le vent libre, puissant et insoumis. Cette froide beauté teintée d’impassibilité. La lueur de lassitude qui brûle au fond de ses perles d’obsidienne. Les mots à la fois directifs et pragmatiques qui ne suffisent pas à calmer la révolte ardente qui court dans Son cœur. La vague dévastatrice qui ravage tout sur son passage. Fait monter l’agacement en lui comme la lave d’un volcan. Le Kraken, il est frappé par la force brûlante de ces orages symboliques qui éclatent dans sa sphère personnelle en sa présence. Ce besoin irraisonné de déchiqueter ses entrailles asséchées, qui délabre sa psyché plus encore. La voix encore plus glaciale que d’habitude. Le ton sec et agressif. Cette manie de couper le flux impétueux de ses paroles dans une totale indifférence. Le sol qui semble se fissurer à l’arrivée du quartier maître, les rafales qui redoublent d’intensité. Son propre visage qui s’assombrit en un rien de temps. Cassian. Son tempérament fougueux, ses méthodes musclées qui les entraînent sur des terrains glissants. Cette chair, ce grain incomparable, un hommage à l’élégance masculine. Sa façon de se mouvoir qui frôle l’indécence. Chaque geste est une invitation au plaisir, à la lutte et à l’abandon. L’esprit qui s’égare, les images qui traversent le second.

Tous les fantasmes possibles et inimaginables qui lui trottent dans la tête. La bouche entrouverte dans l’attente. La tête légèrement courbée vers le sol. Le corps transi d’une agitation voilée d’envie. Les mains hâlées qui se saisissent de Ses hanches. Les gouttes de sueur qui glissent sur sa peau mate. Les exclamations lascives et souffreteuses qu’Il laisse échapper. Le marin, il ordonne à son corps de ne pas céder à ces états d’excitation défendus. Aux attraits à demi maléfiques de leur race. Incapable de renoncer à ces minces parcelles d’humanité qui subsistent en lui. Pourtant, il peut la sentir, cette frénésie. Ce besoin animal à l’état pur, d’apaiser cette faim qui lui tiraille les entrailles. De se délivrer de cette frustration accumulée au fil des années. Toutes ces secondes passées à vaciller, les yeux dans le vide, ressassant sans fin cet horrible sentiment d’insatisfaction, d’incomplétude. Prisonnier d’une idéalisation inachevée qui dévore son esprit et le ferait presque basculer dans l’insouciance. L’âme émoussée sous les vagues incessantes du soit disant serviteur. Qui capitule sous ces assauts violents. Fasciné, irrité et dégoûté par le charme pittoresque de son compagnon d’infortune. « Ça doit être tellement fatiguant de s’écouter parler toute la journée ! C’est si frustrant, d’évoluer dans l’ombre de quelqu’un ? ». Il en souffle d’exaspération. Lassé d’entendre ses commentaires négatifs à longueur de temps.

Incompatibles sur tous les points. Le second est incapable de lâcher prise, d’adopter un tempérament plus accessible et moins rigide. Toujours ces joutes verbales interminables, cette volonté d’empoigner la chevelure luxuriante du coéquipier, dans une victoire sans compromis. De prendre définitivement les rênes du pouvoir. De savourer ce qu’il est possible de soutirer l’un à l’autre. Délicieux à en faire tourner la tête. L’atmosphère chargée d’une électricité vibrante, qui crépite dans l’air. L’impression de se prendre une enclume dans la figure à chaque allusion déplacée qui fait remonter une pulsion électrique le long de son épine dorsale. Figé comme une statue, un glaçon frigide asexué, alors qu’Il ne résiste jamais à l’envie de le déstabiliser. « Tu fais référence à une époque révolue, n’est-ce pas ? Je n’en ai pas gardé un souvenir très mémorable ». La chair chaude rapidement malmenée puis délaissée. Le premier accroc dans son souffle. Le Kraken se retient. De se tourner vers lui avec exaltation. Plusieurs années passées à refouler quelque chose qui cherche à sortir. A le fixer avec effroi et colère. A rester un homme de terrain qui inspire de la confiance et du respect. Éveiller Ses soupçons, sa curiosité est à éviter à tout prix. Alors il se concentre sur le rappel à l’ordre pour ramener le calme sur le White Fangs, certains membres de l’équipage se mettant à chahuter bruyamment. Comme si une angoisse permanente pulsait dans leur estomac.

Sa voix grave et envoutante s’élève à bord du navire, tandis que le quartier maître dirige lui-même la petite équipe de façon impérative et sans aucune concession. « On devrait peut être revoir nos méthodes de recrutement. S’ils voulaient rester le cul posé sur une chaise toute la journée, ou travailler en situation ‘debout immobile’, ils auraient dû opter pour un musée. Ou s’afficher dans des vitrines. Arcadia est peuplé de bordels. Tu dois en savoir quelque chose ». Dit-il en claquant sa langue avec mécontentement. Peu enclin à alléger le challenge et à fixer de nouveaux objectifs. Et les sous-entendus d’une stupidité affligeante qui le laissent à nouveau pantois et déconcerté. Toujours à s’arrêter à une bonne distance de lui, par sécurité. « Ta grosse culotte de cheval fera l’affaire ». Dit-il en s’attaquant aux attaches de sa chemise. Dévoilant un torse glabre à la musculature finement travaillée. Le regard vague et les rides de concentration qui déforment ses traits, comme à la veille d’un examen important. « Quand t’auras fini de geindre… ». Enfermé dans ses obsessions, imperméable à Ses commentaires, le Kraken plonge dans ses confrères azurs. Descend jusqu’aux flots furieusement agités. Au milieu des pieuvres apeurées qui lui jettent à la gueule leur nuage d’encre noir. Essaye de se dégager des algues entremêlées qui le retiennent inlassablement. Les muscles et les articulations commençant petit à petit à s’engourdir. Alors qu’il part à la découverte des reliques oubliées, la passion restant vivace comme au premier jour.
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Treasure island ♆ Sahara - Dim 24 Fév - 15:34



L’exaspération émanant du second l’amuse. Fait germer un éclat mutin dans le fond noir de son regard. Le pousser au bord du gouffre de sa patience, pour retrouver l’homme le vrai, celui qu’il a côtoyé de si près pendant deux longues années. A se bousiller la peau et les reins contre cette carcasse si raide à présent. Sirène qui sait pertinemment que la tension est toujours là, dans le fond des entrailles. Parce qu’elle est née pour charmer, attirer les faiblesses du monde dans ses filets et les faire sienne. Elle et l’homme qu’elle possède, lui aussi adepte de ces petits jeux tordus où il n’y a qu’un seul vainqueur. Lui. Eux. Deux égoïstes qui se retrouvent pour s’allier dans un duo étrange et redoutable. « - Pas vraiment, l’avantage c’est que ça protège du soleil, ça évite d’être en première ligne aussi quand les coups tombent. » Qu’il balance dans un haussement d’épaule, un sourire faussement enjôleur sur les lèvres. Un peu fait pour diriger Cassian, c’est inscrit dans ses veines, dans le fond de ses gênes. Petite frappe des bacs à sables, tête pensante de leur casse fraternel si bien mis en place et qui s’est cassé si facilement la figure. S’adapter, toujours, qu’importe la situation pour sauver sa peau. En premier, la sienne, ensuite peut-être celle des autres suivant son humeur. Manège qui se répète sans fin comme un éternel recommencement. Jusqu’en prison, à s’en prendre plein la gueule les premier temps, parce que le petit nouveau à la belle gueule, ça donne envie de cogner et parfois plus. Sans jamais ployer l’échine, le cerveau en pleine course folle, il a manipulé sans vergogne. Retourner la pire des raclures du coin pour se la mettre dans la poche, et en obtenir la protection. Facile. Il aurait pu sortir plus tôt, s’en persuade que les années passées à l’ombre n’ont pas été une perte de temps mais seulement un moyen d’échafauder son plan.

Et il grimace lorsque l’autre reprend de son timbre toujours constant. Ligne droite qui ne bouge pas, à peine un tressaillement lorsque les têtes brûlées sur le pont refusent d’obéir, et c’est tout. Il se demande parfois si l’autre a toujours le cœur qui bat, là sous la peau tannée et les muscles qui se dessinent. Qu’il devine d’un seul regard à s’en abîmer la rétine. Petit coup de jus dans le creux des reins et il aime ça, la brûlure d’impatience que rien n’apaise. Se sentir crever dans la fureur polaire de ces yeux qui le fusillent. S’en mordre faussement la lèvre, mentalement, le faire serait prouver sa faiblesse alors il soupire, las. « - T’es pas le seul, je te rassure. » Mentir en s’arrachant la langue et serrer les dents pour donner au murmure des airs de crachat mauvais. Il y croit, alors c’est suffisant pour lui donner toute la force de vérité qu’il faut pour que ça s’imprime dans l’esprit de l’autre comme un regret. Souvenir mémorable qu’il faut tenir, pour la beauté du geste parce qu’ils excellent dans l’art de se détruire. Il tressaille le quartier maître, touché quelque part dans son orgueil face à l’attaque facile. Ricane doucement, un grondement similaire à celui des vagues qui se brisent contre la coque en contrebas. « - Tu me vexerais presque là tu sais. Ca te ferait du bien, de venir y faire un tour dans ces fameux bordels, pour te détendre et arrêter de te frustrer pour rien… » L’œillade qu’il lui lance est claire, pue les sous-entendus. Ceux qu’ils savent mais qu’ils ne prononcent pas. Le capitaine en source de tension folle, Sahara en bon masochiste qui se bousille pour rien. Ces envies sales qu’ils partagent tous les deux mais qui restent là, en suspend au-dessus des têtes. Parce qu’y céder se serait avoué qu’il y a peut-être plus sous les carapaces qu’un besoin puant de contrôler et d’asservir. Premier à courber l’échine et à cambrer les reins Cassian, l’autre le sait.

Silence face à la dernière attaque, le verbe court-circuité par la chemise qui fout le camp. Juste de quoi saliver d’envie à s’en détruire la rétine, oublier que c’est un con de glaçon qui pue la suffisance et l’autorité mal placée. Juste ciller sur l’illusion de sa présence, le second déjà partit se rafraîchir les idées dans la flotte. « - Si tu savais comme ça me démange, de te foutre la tête sous la flotte pour de bon. » Marmonne entre ses dents tout en virant ses godasses. Il se penche par-dessus bord et jette un dernier regard à l’eau noire dans laquelle il plonge à son tour. A s’en péter le cœur tant elle est froide. Se laisser couler le temps de s’habituer, enveloppé par les profondeurs et s’y frayer un chemin. Sans vraiment s’inquiéter des reliques, il s’en fout. C’est la sirène qui prend le pas sur l’homme, lui vrille le ventre et le pousse à aller plus loin. Nager sans remonter, dans les abysses glacials et tourmentées. Frôler les roches du fond du bout des doigts, suivre la trace du second et se laisser remonter lorsque la lumière du jour perce à nouveau au-dessus de sa tête. Retour à la surface qui empli les poumons d’air, sous la voute rocheuse d’une cavité coupée du reste de l’île que les autres visitent.

« - Putain cette glacière… Hey Sahara, tu veux pas venir me réchauffer un peu ? » S’arrache des dents qui claquent en réflexe moche alors qu’il s’extirpe de la flotte d’une poussée des bras. Pose son cul sur la terre ferme, caillasse qui le bousille au passage et le souffle court de ces hommes qui ont marchés trop vite.

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Treasure island ♆ Sahara - Dim 3 Mar - 15:53

Les cieux qui s’illuminent de brefs instants. La foudre qui tombe. Le tonnerre qui gronde dans un fantastique vacarme. Peut-être pour fêter l’avènement. Les nuages qui s’entassent lentement tandis que l’obscurité s’immunise. L’atmosphère crispée et moite. Des images du seize août qui passent à travers le voile temporel pour pénétrer dans sa tête. Depuis ce jour, il la sent plus encore, la rage qui prend son âme et l’engloutit totalement. La bête qui réclame passion, vengeance et violence. Les joues quasi empourprées en Sa présence. Qui trahissent nettement les émotions grandissantes. Cassian. L’investigateur des fantasmes malsains qui devraient appartenir uniquement au domaine de l’esprit. Et pourtant, il s’en souvient. De l’érotisme de son visage, de la dextérité de ses mouvements. Se mouvant sur lui comme possédé, dans une transe luxurieuse. Des gémissements rauques du quartier maître qui sonnent comme un chant à ses oreilles. Les sens et les envies décuplés par le contexte à la fois délicieux et dégradant de l’asservissement. Il lâche un soupir qui en dit long sur son état d’esprit. Un seul acte qui a suffi à chambouler sa nouvelle vie à tout jamais. Il se sent encore responsable. Incapable de chasser les mauvaises voix résonnant dans sa tête. Il peut encore sentir ses cuisses trembler entre les siennes. Les reins sont en feu, quand il le revoit dans cette position de soumission. L’atroce étroitesse offerte comme lieu d’accueil, les frissons qui accompagnent la chaude palpitation au fond de ses entrailles.

Déstabilisé au point de ne plus savoir comment réagir en Sa présence. Il se voile la face, s’enferme dans son confort. Trop déterminé à poser des tabous dans son esprit. A déclencher de nouvelles crises de cynisme et des pouffements de rire. Parce qu’il a un grand sens des valeurs et de la loyauté. Parce que le capitaine aux mœurs chastes désolantes l’immerge dans ses rêveries, parvient à combler un vide inexplicable. Spectacles pompeux, idolâtrie dont il a probablement besoin. Parce que cela crépite comme un feu d’artifice dans son cerveau. Parce qu’il est un épicurien jusqu’au bout des doigts. Et sa sagesse ne l’invite non pas à une recherche effrénée des plaisirs du corps mais à une perception apaisée que chaque jour apporte. Il préfère avaler bouquins sur bouquins, mordu par une curiosité débordante. Découvrir les grands mythes de l’histoire, de la littérature, ainsi que les avancées scientifiques. « Tu as raison d’être prudent. L’exposition au soleil peut provoquer des crises urticaires. Plaques rouges, vésicules pleines de liquide transparent. Et je ne parle pas du cassage de gueule en bonne et due forme. Tu dois rester belle et gracieuse, si tu veux charmer les hommes avec ton magnifique chant mélodieux ». Siffle le Kraken d’un ton cassant. Prêt à pousser la taquinerie toujours plus loin.

A laisser suggérer de manière ambigüe qu'il se passe quelque chose sans toutefois l'énoncer à voix haute. Les souvenirs qui l’envahissent comme une vague d’acide. Le flot d’instincts houleux et torrides qui s’intensifie et grossit. Les désirs laissés insatisfaits depuis plusieurs années. Fait augmenter cette pression insidieuse au niveau du bas ventre. L’odeur du quartier maître comme bourrée d'effluves chimiques addictifs. L’arrière-goût amer de culpabilité au fond de la bouche. Dépendant de ce jeu compulsif qui pourrait bien lui coûter cher. Tu ne peux pas me la faire à moi. Il y a des signes qui trahissent. Les non-dits, les besoins que l’on tait parce qu’ils font peur. Se racler la gorge pour essayer de reprendre contenance. Les déclarations qui refusent de sortir, qui restent coincées dans la trachée. L’air énigmatique qui règne sur son visage. L’envie de l’empoigner violemment. L’enfouir sous un amas de cendres froides pour ne plus jamais se perdre dans Ses pupilles cruelles. De passer sa langue tentatrice sur chacune de Ses cicatrices. Comme mis à nu, en sa présence. Comme si Cassian avait la faculté de lever le voile sur ses faiblesses. Il ne tardera pas à glisser sur le dos, le long d’un tunnel obscur. Pour sortir des ténèbres engendrées par le diable en personne.

Se battre contre Son joug. « Mon plaisir, c’est de découvrir, de comprendre, d’apprendre, de remettre les choses en question. Tu devrais t’y mettre. Les champignons passent rarement inaperçus. Tu devrais aspirer à de plus hautes responsabilités au lieu de te disputer la médaille de la débilité avec toutes ces grosses brutes ». Les plaisirs charnels qui réjouissent les sens jetés aux oubliettes. Qu’il dit. Une fuite en avant. Le Kraken, il se perd dans la contemplation de l’immensité de l’océan. Sombre dans les profondeurs effrayantes et furieuses, tiré en arrière par le courant. Zyeute entre les algues pour observer son coéquipier. Les créatures marines qui se mettent à chanter en concert. Anéanti par l’envie fanatique de tout explorer pour le plus grand plaisir du monstre. Parcourant avec une fascination forcenée l’objet de ses recherches. Pierres à la texture qui brillent de mille feux éclatants. Il sort brutalement la tête de l'eau après plusieurs longues minutes d'apnée. Les petits trésors au creux de la paume. Et cette demi-lueur de compassion qui brille dans ses azurs. Qui le ferait presque céder à la tentation d’initier un contact peau à peau. Il attrape machinalement le premier drap qui traîne sur le plancher. Commence lentement son exploration sur Cassian, en sublimant chaque sillon creusé par les muscles. « J’imagine qu’on peut en tirer un bon prix ». Au bord du supplice, à ne laisser entre leur visage, que la distance suffisante pour éviter l’asphyxie. « La chasse a-t-elle été fructueuse ? ». Une remarque pertinente pour tenter de reprendre le contrôle de la situation.
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Treasure island ♆ Sahara - Dim 10 Mar - 12:48



Balance à la mer, le corps et les paroles qui dérangent. Ces échanges stériles qui n’apportent rien, ne font que frustrer plus qu’ils ne peuvent déjà l’être. A le trouver encore plus chiant, l’homme qu’il suit dans les profondeurs agitées sans broncher. Plus soumis à ses propres besoins qu’aux ordres véritables de son supérieur, Cassian qui n’a jamais su résister à l’appel des flots. Comme ancré en lui depuis toujours, ce besoin d’évasion, sentir ses poumons qui se vident et restent dans cet état de latence étrange, ne fonctionnent plus vraiment mais lui qui vit encore. C’est qu’ils les feraient pleurnicher, tous ces prétendus champions. Deux petits amateurs qui viendraient faire exploser les compteurs de ces records qui ont mis des années à s’installer et qui les rendent fiers, tous ces petits humains ridicules. Et il oublie pendant un moment, pourquoi ils sont là. Ce qu’il doit faire une fois la tête sous l’eau. Ratisser les fonds, chercher la moindre babiole qui aurait de l’importance, une quelconque valeur. Ses doigts effleurent les roches, les plantes qui se tortillent sous le courant, mais pas de trésor à portée de phalange. Il s’en fout un peu, le quartier maître, de revenir avec le pactole dans les bras. Le second le sait de toute façon, que l’homme ne courbe pas facilement l’échine encore moins pour quelqu’un qu’il n’apprécie pas. Capitaine qu’il respecte presque autant que la cuvette des chiottes, estime largement plus le second et plus encore les autres membres de l’équipage qui dépendent de lui. Petit égoïste qui oscille entre ses propres intérêts et ceux des autres, drôle de compromis pour quelqu’un qui en a toujours eu rien à foutre des autres.

Un peu comme là, où il se contrefout du boulot, laisse la sirène prendre toute la place dans sa carcasse. C’est plus loin qu’elle veut aller, filer entre les vagues et se tirer. Se perdre dans les profondeurs et s’y faufiler avec aisance. Presque à se sentir frustrée lorsque le corps qu’elle possède se rappelle à elle, avec ses faiblesses qui l’exaspèrent. Remonter à la surface lorsqu’au-dessus de la tête un cercle de lumière s’invite dans les ténèbres. Et lui qui s’explose les poumons une fois à la surface, se crame les chairs à grandes goulées d’oxygène. S’affale contre la grève rocheuse, la poitrine folle qui tente de se retrouver son calme. Paupières closes qui s’ouvrent à l’entente de la voix du second et le regard sombre vient alors se poser sur l’homme. Détaille les trésors qu’il tient dans le creux de ses paumes, s’attardent sans gêne sur le reste de la physionomie qu’il bouffe de la pupille à s’en retourner le bide.

« - Tout dépend de la débilité de ceux à qui tu vas le proposer. Pas sûr que les brutes soient friandes de ce genre de babioles. »
Qu’il raille, moqueur, sourire tordu sur les lèvres. L’égo un peu en vrille, blessé par les mots tranchants balancés juste avant de plonger. Le plus gros défaut de Sahara, faire mal avec un aplomb qui ne flanche jamais. Aussi aimable et agréable qu’une porte de prison la plupart du temps. A changer totalement lorsque les choses dérapent et que l’intime entre en jeu. Mal baisé qu’il se dit Cassian. Pauvre vieux. A courir après des chimères qui ne viendront jamais, qui s’en foutent et ne le regardent même pas. La proximité fait s’entrechoquer des tas d’idées tordues dans son crâne, des brouillons de choses qu’il pourrait répondre ou faire. Alors il se redresse, lentement, rapproche un peu plus leurs visages, et laisse ses doigts serpenter contre le corps de l’autre. Sans vraiment le toucher, à peine l’effleurer jusqu’à s’approcher de la ceinture. Le trésor entre les cuisses qu’il vient cueillir dans sa paume. « - On dirait bien, oui… » Murmure insolent contre la bouche trop sérieuse. Sourire mutin aux coins des lèvres, Cassian recule légèrement pour venir se noyer dans les abysses azurés. Sa main toujours au chaud entre les guiboles.

« - Méfie-toi, second, tu es en train de te faire avoir par le chant de ta sirène… Ce serait bête que tu récupères ses champignons, on sait jamais. » Parce qu’il la devine dans le fond des yeux, la faiblesse qui est en train de ronger son compagnon. Pour la partager cruellement depuis qu’ils ont cédés dans leur geôle commune. Pauvres moments d’égarement à rendre la captivité plus agréable le temps de soupirs et de râles. A se soumettre à la volonté d’un autre et le laisser lui bousiller les reins. Et en redemander même maintenant. Le fourbe qui n’attend pas vraiment de réponse, un éternel commentaire désagréable ou une nouvelle diatribe froide et trop rigide. C’est sa bouche qui vient se poser au coin de celle trop sérieuse, embrasse la peau encore froide du temps passé sous l’eau. A peine le temps d’en goûter la saveur salée qu’il se retire déjà.

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Treasure island ♆ Sahara - Sam 23 Mar - 18:09

S’enfuir, avant que l’affolement ne le submerge. Trouver une échappatoire à cet enfer. Quitter cet environnement froid, où la lumière peine parfois à percer. S’enchainer à l’eau salée. Se laisser bercer par la mélodie de son Océan, la plus belle symphonie que l’oreille humaine puisse entendre. Braver tous les mystères, ses lois dangereuses et impénétrables. Laisser l’odeur iodée envahir tous ses récepteurs sensoriels, tout son être submergé par cet apaisement salvateur. Rejoindre son royaume dans les profondeurs obscures, le remède qui répare son être entier écartelé par des maux psychologiques et physiques. Baigner dans son univers de prédilection, se réfugier dans son cocon protecteur et arrêter de se livrer à cette errance dévastatrice dans cette réalité quotidienne. Les années qui se succèdent avec les mêmes habitudes et la même morosité. Difficile de casser le schéma familial, assez idéaliste et idiot pour croire en l’impossible et plonger dans des rêveries ininterrompues. A la rencontre d’espèces marines, explosion de couleurs éclatantes et majestueuses, à caresser leur flanc dans le sens des écailles, à s’accrocher à leurs nageoires. Sahara, il pourrait se délecter indéfiniment de l’eau ruisselante sur sa peau, nourrissant ses entrailles d’un doux réconfort qu’il n’a pas encore trouvé ailleurs. Jusqu’à ce que le temps suspendu reprenne enfin sa course.

Que le corps lutte pour inspirer de l’air. Que la lumière dorée frappe la rétine. Frêles résidus d’humanité qui subsistent en lui, qui sèment confusion et frustration. Le retiennent dans le monde de la civilisation, l’obligent à se mêler aux badauds et aux citoyens lambdas, malgré ce rejet total des lois et ce désir d’anarchie qui grésille dans ses veines. « Tu marques un point. Pas certain qu’ils aient envie de se donner un genre ‘Elisabeth Taylor et toutes ces étoiles hollywoodiennes’. On va viser les imbéciles qui se roulent dans un luxe qu’ils ne méritent même pas ». Cassian et son esprit tactique, qui l’a sauvé plus d’une fois. Il est bien forcé de le reconnaître. S’abandonnerait presque aux sombres stratégies du quartier maître, risquées mais qui portent leurs fruits. Lui qui n’a jamais besoin de plans très élaborés pour arriver à ses fins. Contrairement au capitaine. Complicité exécrable qui lui fait franchir les sommets d’ambitions absolument utopiques et dénuées de sens. Mais qui le maintient dans un état d’esprit plutôt positif, éclairé par la douce lueur qui émane de ses traits, et fait déferler en lui des souvenirs enfouis. Il a crié longuement dans l’obscurité, dans ce vide glacial, avant d’apercevoir ce rayon de lumière divine. Maigre consolation.

A présent dévoré par les ténèbres du quartier maître, rempli d’une obscurité brûlante que seule son âme damnée pourrait combler, soumis à cet éternel tourment. Encore en train de contempler la forme de Son dos, de dessiner les muscles agréablement sculptés, les hanches délicieuses posées sur le rocher recouvert d’un voile salé, tandis que les vagues viennent s’y briser mollement. La culpabilité prête à reposer à tout jamais sur ses épaules. Elle le tiraille, elle grandit en lui sans pour autant annihiler tout le reste. Lui qui est chargé de torturer et mettre à mort les traîtres, la brûlure de la honte resserre chaque pore de sa peau. Alors qu’il savoure les sensations procurées par cette douce caresse entre ses cuisses, qui transpire l’érotisme. Entendrait presque son cœur résonner dans sa boite crânienne. Il la sent, la vague de chaleur qui se répand à une rapidité étonnante dans son corps. Le pouls qui s’accélère, le sang qui afflue dans son bas ventre. Le murmure de son souffle, les lèvres de son vis-à-vis qui se mettent à se mouvoir. Les bouches qui se reconnaissent, et se délaissent.

Nouveau contact initié par le Kraken qui suce Sa langue avec gourmandise. Avant de venir grignoter son cou d’albâtre, avant que la main bronzée malaxe le mamelon rosé, érigé sur le torse pale. Pris au piège, comme une proie facile, face à son prédateur. « Ce n’est pas un jeu, Cassian ». Réplique le Second avec une certaine autorité. Cassian qui remue le peu de dignité qui subsiste en lui. Pendant que l’autre main inquisitrice caresse avec dextérité le bijou niché entre les cuisses blanches et tremblantes. Monte et redescend de plus en plus fort, de plus en plus vite. Se perd sans retenue sur les landes de cette terre déjà conquise depuis longtemps. Une lutte féroce pour obtenir le contrôle. Un simple moyen pour assouvir sa domination. Une bête sauvage prête à succomber à ses plus vils instincts, ancrés dans l’essence même du Kraken qui prennent le contrôle de ses actes. Balayent d’un simple revers de main les bonnes résolutions et les valeurs insufflées dès son plus jeune âge. Les prunelles prédatrices et sombres rivées sur le quartier maître qu’il voudrait obéissant.
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Treasure island ♆ Sahara - Mar 2 Avr - 19:46



Il y a le soupir las qui s’invite sur les lèvres. Celui qui accompagne chaque réplique trop sérieuse du second, cet air blasé apposé sur des traits qu’il a pourtant déjà vu bien plus détendus. Ce sérieux irritant au possible qu’il crève parfois d’arracher à grands coups d’ongle pour voir si sous la chair basanée, c’est aussi fermé. Pas besoin de trop réfléchir le quartier maître, il est passé génie dans l’art d’élaborer les tactiques les plus farfelues pour sauver son cul. Pourrait vendre du sable au plus féru des banquiers en le faisant passer pour de la poussière d’or. Qu’on lui bouffe dans la main, il adore ça. C’est autre chose qu’il capte dans sa paume cette fois, l’esquisse précieuse d’un trésor qui le fait soupirer une nouvelle fois, d’un souffle suave contre les lippes réfléchies, érotisme à fleur de doigts, ceux qui s’exaltent entre les guiboles. Rien n’est fait pour l’arrêter, effleure alors de sa bouche les contours diablement sensuels de l’autre, insolent aux crocs s’arrimant à la chair fragile. Mordillent sans gêne, en terrain conquis, Cassian enfonce les barrières, dépasse les limites que son second trop frigide impose. Efface le capitaine de la caboche aux airs de bouteille jetée à la mer pour y prendre toute la place. L’envahir tout entier au point de faire germer les troubles d’une détestable obsession. Celle qu’il a planté des années plus tôt dans les tréfonds de leur geôle sombre lorsque le charme a opéré sur son irritable partenaire. Et signer leur perte, à tous les deux, dans ses reins qui se sont cambrés et soumis aux envies de l’homme qu’il tient à la merci de ses phalanges.

Inertie fébrile au contact qui s’improvise. Il en râle, le fourbe, n’en arrête pas pour autant ses sombres intentions, creuse le bassin en une invitation frivole. Bombe le torse sous les doigts qui s’y égarent. Et il ricane contre les lèvres du second. D’un éclat de rire grave où s’échoue les grains d’un sensuel odieusement affirmé. Séduction macabre de la sirène sous la peau, son chant en notes subtiles dans le fond du timbre. « - Bien sûr que si. Tout est un jeu, Sahara, tu es juste trop sérieux pour t’en rendre compte. » Se moque ouvertement de l’autorité perçue dans la réplique, l’esquisse carnassière d’un sourire ourlant les babines. A râler un plaisir qu’il ne cherche même pas à cacher lorsque le miroir s’impose entre eux. Phalanges inquisitrices à l’autorité vénérée que le monstre n’ira pas bouder cette fois. Ecarte plus honteusement les cuisses dans une invitation scabreuse à ne surtout pas arrêter. Parce qu’il sent la perdition menaçant son amant, liberté cruelle contre laquelle Il lutte à chaque fois avant de céder à l’abandon. Sirène cruelle qui fait ployer le corps, propulse en avant les chairs et fait se sceller les bouches esseulées. Avidité en fond de langue, celle qui se fait curieuse et s’invite contre sa compagne d’infortune. Main libre qu’il vient agripper contre la nuque encore perlée d’eau. Enfonce les ongles sous la pulsion d’un désir irradiant le bas-ventre, Cassian se redresse du mieux qu’il peut, pas vraiment à son aise sur le radeau caillouteux sur lequel ils se sont échoués. Il le veut violent. C’est le monstre sous la peau qu’il veut sentir vibrer contre la sienne. A s’en péter le cœur, en râler sa douleur et son plaisir.

« - Tu t’épuises à jouer au petit chef constamment, et pour quoi ? Rien en plus, un autre te vole la place. Laisse couler un peu... » Qu’il lâche dans un souffle, son front contre celui du second. Timbre brouillé de la tension lancinante écartelant son être. Sourcils froncés sur les récifs d’un agacement à l’évidence trop facile à deviner. Esprit pervers dont la sombre mécanique a déjà dû se mettre en route. Eloigner le second pour le protéger de la débandade qui va s’abattre sur le White Fangs. Envoyer par le fond, le rafiot et son capitaine, les éliminer de leurs vies pour se libérer de ces nouvelles chaînes qui les entravent et le rendre fou. Ivre de liberté, jaloux à crever de cet autre qui traîne un peu trop dans le périmètre que le possessif juge sien. A y avoir apposé sa marque comme il est en train de le faire, martyrise la nuque pour y laisser la trace de ses ongles. Attirer l’amant éphémère plus près encore, se presser contre le corps et sentir les cœurs qui pulsent l’un contre l’autre. « - Sahara… » Implore en caresse contre la bouche, ses doigts défont la ceinture. Ouvrent le pantalon, empressés d’aller plus loin. De se bousiller tout entier et oublier, le temps d’une étreinte folle le chaos qu’il a invoqué et qu’ils devront affronter à leur retour. Le néant qu'il va certainement creuser entre eux quand il ne brûle que de l'avoir à ses côtés.

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Treasure island ♆ Sahara - Mer 10 Avr - 21:30

Esclave captif trop longtemps, à perdre toute considération pour le monde extérieur. A tourner en rond dans cet espace confiné, triste sol bétonné entre quatre murs. Le cerveau qui essaye péniblement d’assimiler des informations au milieu de tout ce chaos. Connaissances qui se bousculent furieusement dans sa cervelle fumante. Déjà condamné à ruminer dans un coin de son pauvre crâne moultes hypothèses et suppositions. A déchiffrer les énigmes les plus délicates, et à débattre sur la complexité du monde. Contraint à fermer son esprit. A déployer tout autour de lui des barrières psychiques interdites dont Il a le secret. Assidu et en quête de défis à relever pour son intellect. Incapable de scinder le corps et l’esprit, de se libérer de ses fardeaux dans des amusements frivoles et des bricoles superflues. Alors qu’il pourrait se sentir léger et s’abandonner aux douceurs de la vie. Se sentir totalement à la merci de Ses mains bienfaitrices. Osciller entre douleur exquise et plaisir exacerbé. Trancher les chaînes invisibles qui retiennent ses poignets. Bandit doublé d’un sage et d’un érudit. Amené à puiser incessamment dans ses réserves de self-control. L’air un peu pincé, sorte de réserve pudique qui le différencierait presque du commun des mortels. Pendant qu’Il croque la vie à pleines dents, respire le grand air, Maître de ses propres lois. Insouciance et débauche qui caractérisent l’existence de cet homme qui fait naître des étincelles de désir dans ses yeux.

Un soupçon d’envie incongrue. D’ouvrir la porte de sa cage et de prendre enfin son envol. Laisser son cerveau de stratège se mettre automatiquement en veille, fendre les cieux, planer sur les courants célestes. Pour ne pas vivre que de chimères, de promesses muettes, suintant de plaisirs inachevés, en passant à côté de la contemplation de la surface veloutée de cette chair. D’une immersion dans les délices de cette fabuleuse romance. Le corps qui ondule, sous ses paumes brûlantes. Les sens embrasés qui réclament son hommage. Excellente diversion à ses suspicions. Gouverné par ses passions, il sombre dans les limbes de l’inconscience. Existences passées négligées, visages oubliés, le Kraken incarne un simple résidu sans pensées ni sentiments. Et le quartier maître, moins malléable que l’encre, plus magnétique que l’attraction terrestre, il jette aux oubliettes le capitaine, les odes à sa magnificence, pour assoir l’horizon. « Alors apprends-moi les règles ». Une œillade pleine de défi. Les querelles d’autrefois, si cinglantes et froides, il les laisse au silence, au lointain et à la mort. Les mains fines qui s’égarent, comme les navires sulfureux qui gorgent l’eau salée, sur la silhouette callipyge. Les doigts qui glissent furtivement sur les flancs, les fesses cambrées, les cuisses ruisselantes qui l’appellent et le réclament. Excitent la torche dressée à vitesse grand V, droite comme de la corne, le fruit de son paradis, sous le feu de ses sens, pendant que la bouche picore de délicieux préludes.

A mordiller le torse, les tétons durcis, la langue, à affoler l’animal. Humer son odeur, son élixir exaltant, jusqu’à décupler son ardeur. Pendant qu’il se noie lui-même dans des laves de plaisir, que chaque gémissement menace de se transformer en cri exalté de concupiscence. Les sensations sur les zones hypersensibles électrisantes, les griffes qui se plantent cruellement dans la chair tendre et soumise, tandis que le radeau tangue encore plus. Qu’il agrippe Sa tignasse sans retenue. Chaleur déclenchée par le brasier assez intense pour faire fondre la glace qui recouvre son cœur depuis la fameuse nuit. L’esprit qui se brouille et le désir bestial qui le ravage, le cœur qui palpite comme une herbe folle. Prie la sirène de libérer cette énergie qui le dévore, combler les vœux pieux, les fleuves en pleurs. Halète sous ce regard étrangement inhumain. Le corps qui obéit seulement à l’instinct primaire. « Laisser couler et laisser la noirceur qui m’habite, m’envahir jusque dans les veines. Tu as tout manigancé depuis le départ, n’est-ce pas ? En m’accompagnant en mission. Tu ne t’inquiètes même plus pour tes hommes ». Dit-il avec une expression soupçonneuse, une ébauche de colère vibrant dans son timbre.

Comme une cicatrice en forme d’éclair sur le front appuyé sur le Sien. Avant que l’aura menaçante qui l’entoure disparaisse brusquement. Prisonnier du charme démoniaque. L’envie de Lui, encore plus forte. Le besoin d’un corps à corps. « Cassian… ». A se faire obéissant, devant Son air entreprenant. Envolée la pudeur, pour son plus grand bonheur. Oubliée l’inhibition, pour une plus grande satisfaction. Son sommet tout contre Lui. Le bas ventre enfin libéré qui se tord de chaleur. Un râlement proche du feulement, tandis qu’il défait à son tour la boucle métallique qui retient l’étoffe trop tendue. Il mordille la bouche, s’enivre de sa senteur. Baigner dans l’insouciance rien qu’une seule fois pour se repaître de Son corps et se cuver du vice. A la hauteur de ses cuisses, il vient en Lui, comme une houle. Les hanches entament leur travail, pour balloter l’être consentant au-delà de la jouissance. Pour labourer Ses entrailles, dévastateur. Pendant que la main s’enroule autour de la hampe, la presse de plus en plus fortement, jusqu’à apercevoir les perles de leur transparence qui succombent à leurs pieds.
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Treasure island ♆ Sahara - Ven 19 Avr - 19:55



Apprendre les règles, elles sont inscrites dans les gênes. Gravées à même la chair que l’autre effleure et embrase au gré de ses explorations lascives. Dans le corps qui se tend, s’arque sous les envies violentes gravitant au fond des reins. Cette envie souveraine que le second fait naître dans les entrailles, les remous assassins de ce désir pervers et perfide. Le défi dans les prunelles contre lesquelles il s’abime et Cassian répond dans l’esquisse d’un sourire coquin, les lippes s’ourlant juste à la commissure, susurre la promesse d’un nouveau jeu prompt à se glisser entre eux une fois l’intermède venu des tréfonds de leur passé tourmenté achevé. Ses mots se font soupirs, chavirent au gré des mains qui le parcourent, éveillent l’indécence entre ses guiboles, celle qui se tend et se dresse en une seule envie, une seule prière lourde de tout ce qui s’excite sous sa chair encore perlée des embruns d’eau salée.

Râle sous la pression des phalanges dans ses cheveux, phalanges insolentes arrêtant leur caresse, c’est à la nuque qu’elles viennent s’échouer, harponnent la peau basanée dans le miroir d’une force jumelle à celle qu’insuffle Sahara à ses prises autoritaires. Il a un éclat de rire au bord des lèvres, le quartier maître, à faire tressaillir tout son être, la bouche s’égare contre celle encore trop sérieuse de son amant de passage. « - Peut-être. Mais tu m’avais désigné pour t’accompagner de ton propre chef. » Murmure mutin lourd de cette envie qui le dévore, les fronts qui se cherchent et se soutiennent dans un instant de tendresse si fugace qu’un seul battement de cils la fait disparaître, et il garde ses paupières closes. « - Mes hommes sont occupés, ils n’ont pas besoin de moi, et je ne tiens pas à partager… » La sirène ronronne, joue des hanches contre celles enflammées de la proie qu’elle tient captive entre les filets de ses jambes. Ces contrées interdites conquises depuis bien longtemps par celui qui se fait capitaine de son corps, raz-de-marée en fureur douce dans les tréfonds de l’être, l’insolent à la soumission passive, l’attire plus près encore et l’emprisonne pour de bon en enroulant ses jambes autour des reins en plein labeur. A souffler son plaisir en râles rauques, caresses lascives en oraison silencieuse à cet intime qui se perd. La sirène agrippée de toutes ses griffes aux épaules de son monstre des mers, vorace dans les appétits carnage de sa bouche ravageant celle du Kraken. Suffoque au gré des marées se brisant contre ses hanches, les douleurs de l’instant, l’acte ignoble auquel ils s’adonnent qui lui brise le ventre et affole le cœur. Lui qui cogne à tout rompre dans la poitrine, elle qui se plaque brusquement contre celle de l’amant pour sentir les organes se frapper l’un l’autre.

Délivrance en cascade d’opale, trésor immaculé à même les doigts ayant creusés le sentier pour atteindre la jouissance. Il étouffe ses râles dans la chaleur du cou qu’il parsème de baisers affamés, arriment ses doigts libres contre les courbes nichées sous la chute de reins. Pressent la chair, l’abîment de toute la rage de sa dévotion. Celle qu’il offre sans concession dans ces instants de perdition trop rare au goût de l’homme à l’appétit insatiable. L’éternel manipulateur capable d’oublier le temps que dure cette étreinte les horreurs qu’il a conjuré. Le sang battant contre ses tempes le rend sourd aux bruits des vagues qui se brisent contre leur roche de fortune, les murmures d’hommes en approche. L’équipage envoyé en excursion convergeant vers la crypte abritant l’entrelacs des monstres. Les échos des cris qui fendent l’écume, là où le navire entame ses heures les plus sombres. Celles qui s’inscrivent dans le fond des pupilles recouvrant la vue, Cassian refusant de lâcher prise, la tension toujours inscrite dans les muscles bandés de Sahara. Prénom qu’il soupire, d’un timbre fébrile, carne labourée par la fureur du monstre. « - C’est cette noirceur qui te rend si irrésistible. » Qu’il lâche dans des soupirs entrecoupés des heurts des carcasses s’entrechoquant. Mutin à mordiller la chair de l’oreille contre laquelle il a soupiré son aveu.  

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Treasure island ♆ Sahara - Dim 28 Avr - 15:46

Oubliée. La sérénité affichée sur son visage lorsque le capitaine le prend sous son aile. L’amusement dans son regard lorsqu’il lui ordonne de le rejoindre dans leur cabine. Le corps qui se scelle au sien dans une promesse infiniment belle. Les doigts impatients qui retracent les lignes parfaites de ses lèvres. La caresse de ses prunelles le long de ses épaules tremblantes, de son buste halé aux muscles saillants. Chaque parole qui vibre contre la peau. Et cette perfide solitude, elle viendra le gagner tôt ou tard. Parce que derrière ses sourires engageants, il n’incarnera plus qu’un sale clébard rongé par la déloyauté. Lui qui devrait lui témoigner une profonde adoration. Osciller entre passion et vénération. Jusqu’à ce que ses instincts bestiaux, qu’il n’aurait jamais soupçonnés, se réveillent. Minutieusement cultivés et façonnés par les soins du quartier maître. Niagara. Il ne tardera pas à devenir le témoin de moults atrocités et spectacles infâmes. L’armure brisée, les vêtements en lambeaux, les filets de semence qui serpentent quelques parcelles d’épiderme. Cette bouffée de satisfaction qui monte en lui, et le poids énorme qui disparaît durant un court laps de temps. Chaque phrase prononcée par le quartier maître qui sonne comme une délivrance à ses oreilles.

A assouvir ses petits plaisirs coupables, il ne tardera pas à prier mille dieux de lui pardonner ses vilaines fautes morales. A goûter au fruit défendu, en dérogeant à toutes les coutumes. Parce qu’il serait peut-être considéré comme une abomination. Un traître aux yeux de tous. Parce que cette étreinte éphémère n’a pas sa place sur cette terre. Parce qu’il a balayé la confiance du capitaine d’un simple revers de main. Un château de sable englouti par la mer. Il ne restera bientôt plus rien. Il a bon dos, Cassian. Le second, il le fixe d’un air résolument insolent. Miaule derechef en le tenant responsable de tous ses maux. Alors qu’en réalité, il était prêt à reprendre du service. Scénario écrit de toutes pièces dans sa tête, à une telle vitesse que l’excitation lui en donne encore le tournis. Il en reste bouche bée. Bredouille quelques mois à peine perceptibles. Avant de réussir à débiter sa réplique bien sentie. « Mais mes actions n’ont pas toujours d’intentions cachées, contrairement à toi ». Sahara, il se laisserait presque berner par son propre jeu d’acteur.

A prétendre qu’il y a seulement du dégoût qui ressort dans son ton sec et horrifié, alors qu’il se damnerait corps et âme pour découvrir toutes les facettes inconnues de Sa vie. Pour qu’Il l’aspire vers le bas, en un tourbillon de couleurs sombres, ternes, ou éclatantes, de sons, de sensations. A prendre des décisions insensées sans se soucier des conséquences. A entamer des missions pleines de mystères et de danger. La folie est peut-être héréditaire. Et il se laisse aller. Va où le vent le porte. Embrasse la peau tendre et ferme. Douce pression sur le front, le flanc, valse brûlante entrecoupée de murmures voluptueux, caresses avides pour marquer les corps enflammés. Qui s’accordent majestueusement avec les bassins qui ondulent, pâle contre mate. Et la poigne ferme qui s’applique à diriger l’ardeur du quartier maître. Les dents qui se referment sur Sa nuque. Pour qu’Il accède à une jouissance qui surpasserait toutes les autres, et de très loin. Tandis que les griffes empoisonnées déchirent sa chair sans ménagement.

Contact de sa bouche humide qui fait virevolter son cœur, épiderme aussi brûlant qu’un lac de lave, rapides coups de reins sous sa croupe qui le font glisser dans le plaisir à l'état pur. « Tu me pousses à bout ». Râlements venus du tréfonds de sa gorge encore bouillonnante de sensualité. Il en soupire de soulagement. Presse une dernière fois ses bras autour de Sa taille. Avant que le bruit de la fermeture éclair ne retentisse. Qu’il ne Lui accorde plus aucune attention, en oubliant même les réprimandes d’usage. Soucieux de s’éclipser discrètement, d’effacer l’image de l’ignominie faisant toujours naître en Lui une délectation abjecte, de sa tête. « Direction l’équipage ». Et le radeau vogue indécemment sur la mer, emportant avec lui les secrets les plus inavouables, dans un silence lourd de sens de la part du second. Pendant que la puissance d’une attaque inconnue créé un immense nuage de fumée, chargée de cendres drues. « Qu’est-ce que…Il faut faire vite ! ». Les rames relevées immédiatement hors de l’eau à l’approche du navire, qui labourent ensuite la mer à une vitesse déconcertante. Crépitement de flammes qui hurlent dans le lointain. « Niagara ! ». Et sans plus attendre, le sauveur plonge ses quatre pieds dans l’eau glaciale. L’échelle de corde dégringolante, le Kraken atteint le pont supérieur instable. La cage thoracique qui le brûle entièrement, l’affreuse fumée noire qui attaque les poumons, les souvenirs qui défilent dans son crâne, alors qu’il se lance à la recherche du premier.
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Treasure island ♆ Sahara - Lun 6 Mai - 19:57



L’intermède au goût d’interdit laisse des traces brûlantes contre sa peau en feu. Au gré de ses soupirs et ses râles de plaisir, soumission dans l’instant qu’il invoque et adore. A se faire l’esclave d’une volonté qu’il écraserait bien volontiers si elle venait d’un autre. Se dévoiler plus qu’il ne le fait jamais, dans ces instants où les barrières tombent, l’égoïste despotique aux airs fragiles d’un homme juste blessé, brisé. C’est s’accrocher plus fort aux épaules de celui qui le contraint, les bassins enchaînés dans les sursauts d’une passion à couper le souffle, rendre fou. S’ancrer à la chair basanée pour ne pas perdre pied et se laisser totalement consumer, le front contre celui de l’amant prohibé. Presque à en redemander dans les sursauts de ses hanches, chaos en fin de course dans le bas-ventre, celui qui se tord et se brise entre les doigts impérieux. L’esquisse d’un sourire où se devine la fierté mal placée de l’avoir fait céder lorsque le murmure volète à ses yeux. Inapte à répondre dans les premiers instants, juste bon à se mordre la lèvre et fermer les paupières. Partager l’extase de l’autre et se sentir vidé. Epuisé d’une fatigue délicieuse, celle qui comble et qui pourrait devenir une drogue si elle était consommée plus souvent. Dernière pression des doigts à même les flancs et le contact se brise. Lui arrache un râle de frustration. Sirène alanguie sur son vulgaire morceau de roche, à regarder d’un œil noir pétillant de frivole l’autre homme prompt à se rhabiller dans l’instant. Avide d’effacer les restes de ce qu’ils viennent de commettre

« - Comme si ça te dérangeait. » Qu’il souffle finalement en réponse. Poussé à bout très certainement, mais il tombe aussi vite que lui, Sahara. Soumis à cette attraction déroutante et dégueulasse qui leur englue le corps et peut-être aussi le cœur. Fait germer des relents de jalousie mauvaise dans le fonds des tripes, le quartier maître inapte à avouer qu’il n’aime pas spécialement partager son Kraken, l’offrir aux bras d’autres qui ne le méritent pas. Retour à la réalité brutale, il s’exécute sans un mot, se rhabille en silence et rejoint son compagnon pour repartir en sens inverse. Broyer les flots de leur présence et se rapprocher lentement du carnage. Celui que porte le vent dans les murmures houleux de sa présence. La fumée broyant les poumons, les cris et la cendre pour les accueillir comme il se doit. Il ne peut nier, Cassian, qu’à la vue de cet odieux massacre son cœur s’affole. Une pression incendiaire lui laboure les reins, un plaisir malsain qui se devine jusque dans les tréfonds noirs de ses pupilles braquées sur l’imposant navire en proie à sa destruction. Il a peine le temps de réaliser que Sahara est déjà en train de grimper l’échelle, se rue dans le danger tête baissée.

Putain, fait chier.
Qu’il crache dans un soupir rageur. S’empresse alors de gravir la corde, empressé dans ses gestes face à l’urgence de la situation. Vision de chaos une fois sur le pont, exactement ce qu’il avait prévu mais qui le dérange à présent qu’il y assiste en spectateur. Ils ne devaient pas être là, devaient revenir qu’après, une fois l’eau engloutissant bois et cordage, quand il ne resterait plus rien à sauver. Et apercevoir au milieu des débris flottant, avec les malheureux qui n’auraient pas eu la chance de s’en sortir, le cadavre éponge de leur supposé capitaine. Il le cherche du regard mais ne capte rien que des formes indistinctes, des éclats de voix indiquant qu’untel se trouve à proximité. Les chaloupes qu’on balance en prévision de la fuite, ceux qui passent déjà par-dessus bord pour les rejoindre et se mettre à l’abri. Et il peste, le mutin, rage de voir la situation tourner à la confusion totale. Carnage mal organisée qu’il avait pourtant planifier avec maestria. Des incompétents, c’est tout ce qu’il peut en conclure. Peste une dernière fois avant de se lancer à la poursuite de son amant oublié. Poussé en avant pour le trouver dans les parages environnant les quartiers du capitaine. Mis à sac comme il l’avait demandé, certainement déjà en train de s’embraser des restes de lanterne balancé sur le mobilier.

« - Laisse-le, c’est trop tard. » Crache-t-il tout en agrippant le bras du second. Le tire en arrière de toute la force de la sirène qu’il abrite sous sa chair pour le ramener sur le pont. Et entendre toute la carcasse de bois hurler sous leurs pieds, le mât craquer dans une gueulante d’outre-tombe. « - Ca sert à rien Sahara, faut se tirer de là. C’est une foutue poudrière ce rafiot, on va y rester si on prend racine. » Et ça ne fait pas partit de son plan. La mort oui, pour certains mais certainement pas pour eux. Encore moins pour lui. Alors il tire plus fort, parvient à pousser le marin jusqu’au bastingage pour le contraindre à l’enjamber et redescendre vers la chaloupe qui les entend en contre-bas. Juste à temps pour apercevoir une ombre plonger du pont supérieur pour se jeter dans les flots à la rescousse d’un pauvre diable en pleine noyade. Merde.


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Treasure island ♆ Sahara - Sam 18 Mai - 19:46

Mi-animal, mi-humain, il ne tardera pas à être traqué dans le monde entier. Prédateur éperdu de faim. Il dévorerait tout. Déploierait ses voluptueuses nageoires sans aucune grâce. Ferait voler en morceaux tous les éléments des ossatures et engloutirait les restes jusqu’à la moelle. A se laisser bercer par ses besoins primaires. Influencé par la lumière de la destruction, qui nourrit la bête. La fait grossir, gavée jusqu’à la lie. Jusqu’à le faire plonger dans les délires de son esprit tordu. Jusqu’à laisser des plans cruels et cette fureur frénétique s’agiter méchamment dans sa cervelle. Jusqu’à l’obliger à satisfaire cet appétit charnel. Lui laisser le loisir de combler cette curiosité qui poigne dans le creux de son ventre et le bas de ses reins. Et voilà qu’il en est réduit à se laisser dominer par la haine de soi. Au point de vouloir faire disparaître le souvenir de cette rencontre. Pour ne plus imaginer ce qui se joue derrière ce brasier incandescent. Pour parvenir à réduire les neurones masculins au silence. Parce qu’il a toujours voué une étrange passion envers les dizaines de livres éparpillés négligemment, les petites plumes abimées remplies d’encre de Chine, les rouleaux de parchemins d’homme sage et érudit.

Celui qui n’a de cesse de monter des stratagèmes ingénieux nés d’un intellect supérieur et de réfuter toutes les hypothèses. Et maintenant, il est la représentation du pathétisme, de la nullité à son extrême, du dégueulis et abominations du même genre. Et il l’ignore, la flamme de la passion qui se ravive toujours dans les profondeurs de ses entrailles en Sa présence. Mériterait certainement que le capitaine le jette en pâture aux scientifiques fous, percé à jour en son sein et en son crâne. Enchaîné dans un laboratoire où se pratique l’expérimentation sur des cobayes humains. Perdu dans ses pensées et ses auto-flagellations, en tenant les rames sans oser engager la conversation. Sachant pourtant que les commentaires seront inévitables. Que les sourires combinant satisfaction et moquerie viendront l’achever tôt ou tard. Que la tentation finira encore par lui brûler les lèvres. L’envie de caresser chaque contour de sa masculinité. L’envie de faire de nouveau joujou avec Lui. Sa vie, elle n’est qu’une succession de désastres, de trahisons et de malheurs. Et le spectacle de désolation qui se tient devant eux l’interrompt dans ses réflexions. Arrivé à la moitié du pont, au milieu des planches en bois qui cèdent sous ses pieds. Des flammes qui hurlent leur colère en avalant des dizaines de corps décharnés. Des derniers hurlements de détresse qui déchirent les nuages obscurs.

Symphonie des âmes condamnées qui s’élève sur le champ de bataille. Le Kraken, il soulève quelques bras qui retombent mollement, pour s’assurer de la mort de ses recrues. Les caisses cendrées qui contiennent plusieurs bagages, s’engouffre dans la première cabine qu’il croise sur sa route, le cœur qui bat à tout rompre dans sa poitrine. Disparu sans laisser de traces. Alors qu’il sent la fumée noire s’insinuer dans sa bouche, remplir ses poumons, donnerait ce qu’il a de plus cher pour expirer cet affreux poison et prendre une bouffée d’oxygène. Mais en tant que second, il jongle entre les responsabilités et les devoirs. Se satisferait presque du bonheur par procuration. N’a aucune envie d’arrêter les pratiques juvéniles d’idolâtrie. D’abandonner tous ses souvenirs sensibles. Le poids de cette loyauté qui broie son cœur, la plupart du temps. Mais qui donne un sens à sa vie. Il erre, parmi les débris de tonneaux, les lambeaux de vêtements, soutient la tête de plusieurs rescapés vidés de toute leur force, les azurs qui gravitent sur les traînés de sang, les couches fraîches et ruisselantes. Lui qui devrait avoir trop honte de son incompétence pour oser les regarder.

Qui mériterait d’exister aux yeux de personne. « Aidez-moi à les porter et mettons nous à la recherche de Niagara ». Respire pourtant l’autorité et œuvre parmi les derniers survivants. Fait basculer quelques corps, au-dessus des rampes, jusqu’aux barques du navire, et reprend sa course en se mesurant au danger. Avant que tout s’effondre dans des craquements sinistres. Avant qu’une poigne ferme et énergique ne le retienne, les yeux affolés qui divaguent dans toutes les directions. « C’est fini. Regagnons l’île ». Différentes scènes, différentes alternatives se bousculent dans sa tête, et il en revient toujours à la même conclusion. Niagara a disparu dans un flou étrange. Il n’y a plus rien à faire. Pour une fois, Cassian a raison. « Ayman. Tu ne peux plus l’aider ». Scande-t-il au membre de l’équipage qui enlace la carcasse maintenant sombre et inerte, en se débattant comme il le peut avec les courants marins. Tandis qu’il est traîné de force vers la chaloupe, vers la barque qui semble sur le point de couler à chaque seconde.
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