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N'importe qui et ce fut toi

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N'importe qui et ce fut toi - Ven 7 Déc - 2:09


N'importe qui et ce fut toi

Du temps de ses études avortées, Irina était du genre assidue et acharnée. Elle se fixait des bornes temporelles pour boucler ci et ça, instaurait puis se tenait à ses petits programmes. Il lui fallait compartimenter - disséquer - le temps pour lui trouver une quelconque efficacité. Elle ne supportait ni l'inaction ni la paresse pure. Avait en horreur les écarts au quotidien et les retards sans excuse valable. Parce qu'elle était (et demeure) une femme de rigueur.

Ainsi, elle ne ratait pas, ou presque jamais, ses rendez-vous. Ça ne faisait pas d'elle une maniaque du sablier : non non, elle savait respirer et poser des congés. Mais son côté métronome avait le galop facile. Qu'il s'agisse d'une réunion ou d'un rencard (existants bien que peu fréquents), ce voyant clignotait sans relâche, quelque part à l'arrière de son crâne. Comme un putain de fond sonore.

Et aujourd'hui ça grésillait fort. Aujourd'hui à cause de la veille. Ou la semaine dernière. C'était pareil. Elle avait dérogé à son deal. Celui de suivre cette espèce de thérapie plus ou moins mensuelle -- elle ne savait pas comment nommer la chose et n'était pas certaine de le vouloir. Elle appréciait les mots tranchants mais cultivait aussi un penchant pour les euphémismes. On m'aide, quelqu'un pour parler, écouter, éclairer... Tout ça. Toutes ces expressions destinées à endormir la vérité.

Elle n'avait pas prévenu Mooney de son absence préméditée. Depuis l'épisode du chien gris, de la jeune femme et du chimiste. En d'autres termes, son ex et leur fille. Ça l'avait ébranlée. Questionnée. Obnubilée. Son hypocondrie hybride-inconsciente s'était manifestée d'une façon détestable, sinueuse et actée. Irina avait avalé les quelques anti-quelque chose trouvés dans son appart. Le résultat n'était pas des plus sympas.

Les mains fourrées dans les poches de son manteau, elle marche. Le nez presque dissimulé par une écharpe et les yeux fatigués. Sale nuit. Pensées en boucle. Inspiration indécise. A gauche, à droite ? S'asseoir sur un banc, observer les colonies de pigeons voraces ou se trouver un cybercafé dans lequel consulter l'annuaire de la lettre K pour Keller ? Elle opte finalement pour le banc et ses rats volants. Il y a un parc tranquille. L'affaire de cent mètres derrière elle. Forte de cette décision, elle ralentit soudainement son pas et opère un volte-face.

Le choc des corps est peu agréable et lui fait échapper un juron obscur. Le visage reconnu et inattendu glace son dos d'une sueur quasi anxieuse. Irina s'écarte d'une vingtaine de centimètres, sourit de gêne et improvise sans acidité. « Vous tombez bien, j'allais méditer. » Coup d'oeil aux environs. Debout sur son skate, un gamin les observe.



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N'importe qui et ce fut toi - Jeu 27 Déc - 9:08

    Il y a bien peu de choses dans la vie qui m’exaspèrent et m’énervent à un tel point, sauf – bien sûr – le fait d’être en retard. Fichu réveil qui n’a pas sonné. Saloperie de voisin du dessus avant son tapage nocturne jusqu’à pas d’heure de la nuit. Pardon, du petit matin. Bordel de fichtre de journal du dimanche qui a été balancé n’importe où et n’importe comment dans l’allée et qui a failli m’envoyer directement à l’hosto avec une double fracture tibia-péroné et une commotion cérébrale comme cerise sur le gâteau. À bien y réfléchir, j’aurais peut-être mieux fait de me le prendre dans les pieds ce chiffon de papier recyclé. Un petit coup de téléphone au 112 et hop, ni vu ni connu on m’embarque direction mon lieu de travail. Sauf qu’il m’aurait fallu avoir mon portable à portée de main pour cela et que, du-uh, il a fallu que je le laisse à l’appart. Je sais même exactement où il est posé ce traitre à sa race, mais vu le retard déjà engendré par les aléas de la vie hors de question de me retaper le trajet en sens inverse pour aller le récupérer. Du coup, pas moyen d’appeler la secrétaire pour la prévenir d’un léger (tout est relatif) retard de circonstances. Impossible, également, de prévenir personnellement mes patients. Il va encore falloir que je me tape des heures supp’ pour ne pas empiéter sur la qualité du travail. Pour autant que mon premier rendez-vous de la journée n’en ait pas eu marre de poireauter pour mes beaux yeux avant de prendre la poudre d’escampette. Ce serait bien du ressort de mademoiselle Buchenko de saisir le taureau par les cornes et de faire ainsi fit de notre rencard mensuel.

    Trop absorbée par mes pensées et tergiversations multiples, je ne fais clairement pas attention à ce qui m’entoure. Ni à qui d’ailleurs. Deux corps en mouvement finissent irrévocablement par se rencontrer … non ? Bingo.
    Elle me percute de plein fouet. Le café à emporter que j’avais réussi à choler au passage en prend pour son grade. Retour à l’envoyeur. Je ne peux retenir un juron tandis que le liquide encore fumant se déverse sur mon manteau. J’ignore si c’est la future tâche impossible à récupérer ou encore la perte de la précieuse caféine qui me fait réagir ainsi. L’un comme l’autre, le mal est fait.

    Tandis que j’observe l’étendue des dégâts, quelques mots viennent briser le silence. Aucune excuse. Aucun regret. Ce n’est pourtant pas cela qui me fait redresser le regard, mais bien la vocalisation qui ne m’est guère étrangère.

    - « Vous tombez bien, je vous cherchais. »

    Improvisation à double tranchant. L’hôpital se trouve clairement en sens contraire à sa direction de marche, ou devrais-je plutôt parler de FUITE. De fait, mon réveil quelque peu chaotique – doux euphémisme quand tu nous tiens – se révèle bien vite être salvateur. Et encore, tout dépend du point de vue.

    Je me permets de suivre du regard la direction vers laquelle vague le sien. Certaines personnes sont assurément plus douées que d’autres pour jouer à ce genre de petit jeu. Je ne relève pas pour autant la flagrance du méfait accompli. Je suis thérapeute, accessoirement la sienne ; mais aucunement juge. Si elle estime que notre entrevue n’avait ni assez d’importance ni assez de plus-value que pour y atténuer, qui suis-je pour lui en tenir rigueur ?
    Le gamin nous observe encore un instant. Il finit par faire la grimace et tirer la langue avant de sauter sur sa planche à roulettes et repartir sur sa lancée. Je reporte lentement mon attention sur mon interlocutrice improvisée, mais non point désintéressée.
    Ne dit-on guère que le hasard n’existe pas ? De fait, je décide de battre le fer tandis qu’il est encore chaud. Un peu comme l’est mon café. Enfin … l’était.

    - « Parlez-moi de votre fille. »

    Ce n’est pas un ordre. Plutôt une invitation à. À débuter notre entretien périodique. À entamer les hostilités. À briser la glace. À me faire incendier du regard car c’est tellement facile et fourbe de taper là où ça fait mal. Peu importe au final, tant qu’elle réagit. Et même si elle ne se laisse pas aller à attraper la perche tendue, cela en dira tout aussi long sur elle que si elle avait voulu nier l’évidence.

    Dans un même temps je commence à m’avancer en direction d’un établissement quelconque, mais qui semble offrir chaleur et boisson à cette heure quelque peu matinale de la journée. Un nouveau café, un peu d’eau pour nettoyer les restes insignifiants et éphémères du précédent et un téléphone pour prévenir la secrétaire de ce petit changement de programme ; il n’en faut pas plus pour retomber sur ses pattes.

    - « Venez, je vous offre un verre. »

    Ou plutôt une tasse. L’un comme l’autre ne sont pas vraiment à l’ordre du jour et pourraient démontrer un certain irrespect du professionnalisme. Mais franchement ? Rien à kitsch, il me faut bien ça pour me remettre de la nuit quasi blanche que je viens de passer !
    Puis, à ce que je sache, ça n’a jamais tué un psy de partager une table avec un de ses patients. Ce n’est pas non plus comme si on allait se saouler la tronche avec des alcools interdits. Bien que … l’idée pourrait potentiellement prêter à débat et plus si affinités.
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N'importe qui et ce fut toi - Jeu 27 Déc - 23:36


N'importe qui et ce fut toi

« Vous tombez bien, je vous cherchais. » Irina lui jette un regard suspect. On la cherche rarement. On n'a aucune raison de la chercher, hein ? Elle a la gueule de madame-tout-le-monde, de votre tante ou de la collègue de votre banquière. In-soup-ço-nnable. « Vous me cherchiez, répète-t-elle, scepticisme présent dans la voix. » Après une courte réflexion, elle reconnaît qu'elle aussi cherche des gens de temps en temps. Majken - qu'elle a retrouvée. Mais elle, personne ne la cherche. Quand on me cherche on me trouve, s'empêche-t-elle de répliquer.

La quarantenaire finit par poser les yeux sur la tenue de Mooney. Ah. Tentative de plaisanterie : « Le manteau avait soif. » Sacré manteau. Elle se frotte une tempe endormie. Foutus médocs.

« Parlez-moi de votre fille. » L'injonction la déstabilise ; elle n'est pas habituée à entendre les mots “votre” et “fille” accolés. Si Mooney n'était pas Mooney, elle l'aurait dévisagée du premier cheveu à l'extrémité des lacets. « Bien sûr, lâche la Bulgare. Vous croyez que ça aidera ? » Elle a conscience que ce n'est pas à la thérapeute de répondre aux questions mais les enjeux lui semblent importants. Son histoire, elle la garde pour elle depuis vingt ans, et le récit de sa maternité foireuse est tout sauf l'anecdote du premier soir. Le sujet avait à peine été amorcé lorsqu'elles s'étaient quittées, la dernière fois, sur l'initiative d'Irina.

L'invitation de la thérapeute les mène jusqu'à une vitrine qui présente fauteuils cosy et plaid sur l'assise. On rêverait difficilement mieux. Elles entrent et prennent place près d'un mur fait de pierres anciennes. Le cadre est sympathique et les change. La conversation aussi. « C'est vraiment aimable de votre part, déclare-t-elle en ôtant son manteau sans café. Elle dispose ensuite le plaid sur ses cuisses et ressent immédiatement la chaleur de la laine. Je travaille à dix minutes d'ici mais je ne connaissais pas cet endroit ! » Et que désirent ces mesdames ? D'un mouvement du menton, Irina offre la parole à Mooney.

« J'aurais bien aimé tout vous raconter, mais je me souviens à peine du début et la suite m'échappe. Elle est née en 98... Irina pose un coude sur la table puis sa mâchoire contre son poing. Elle omet le mot abandon et se contente d'un “Je ne l'avais pas revue depuis 98”. Et son père avec. C'est là la cause de son état. Elle esquisse un p'tit sourire plus pensif qu'heureux. Mais je ne regrette rien, vous voyez. » Si nous sommes bien la somme de nos actes... Foutu existentialisme. Il nous rend trop responsables.



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N'importe qui et ce fut toi - Lun 1 Avr - 19:53

    Ses mots sont en contradiction amusante (pour ne pas citer autre chose) avec ses gestes. Ou plutôt ses actions. Elle tente une approche directe. Une pointe d’humour, qu’elle aurait assurément préféré un peu plus noir. Comme moi mon café. Un point partout, balle au centre. On est quitte.

    Son corps se veut traitre à sa fuite. Il suit le mouvement. Il accepte la proposition. Peut-être bien qu’il se fait maudire par l’esprit en cet instant bien précis. Elle n’ira pas jusqu’à l’avouer pour autant. Elle va même jusqu’à lui accorder le bénéfice du doute. À le laisser prendre ce si précieux contrôle. J’ignore s’il va de mon fait (ce qui serait aussi étonnant que flatteur) ou s’il s’agit là d’un malheureux (là encore, tout dépend du point de vue) concours de circonstances. Elle qui plus que visiblement tentait d’éviter l’inévitable … la quarantaine entamée, on aurait pourtant pu croire que la vie lui ait déjà appris quelques évidences. Quelques conditions sine qua none. À défaut, le b.a.-ba de la poisse légendaire. Le reflet de Murphy. Les prémisses de l’enfer. Comme le dit si bien Dante, les autres – les autres – les autres.
    Mais revenons à nos moutons. C’est un peu l’image qu’elle m’évoque sous le confort de son plaid. Pour ma part, je me contente d’accrocher mon manteau à proximité d’un point de chaleur. Mais pas trop non plus. Une tâche humide a plus de chance de se voir récupérer que si elle s’incruste dans le tissu. Mentalement je calcule l’indice de probabilité de réussir à passer par le magasin de pressing tout en sauvant ce qui peut encore l’être de mon planning foireux.
    Je me fais sortir de ma rêverie par le serveur qui est apparu dans notre champ de vision. Un demi-sourire non pas désagréable collé sur la face. Est-ce de la compassion que je perçois là ? Attention jeune homme, il peut s’avérer dangereux de s’aventurer ainsi sur un terrain inconnu.

    Je décide de laisser pisser la vache. Illustration qui me permet de relativiser un peu la situation et qui fait immédiatement redescendre la tension. Ais-je précisé à quel point les contretemps et moi-même sommes incompatibles ?
    Je commande une café noir bien corsée pour moi et un thé noir pour ma patiente. L’ironie de mon côté irlandais qui ressort. Accessoirement, j’aurais pu lui prendre un chocolat chaud. Mais est-ce que cela en dirait plus sur elle … ou sur moi ? Je sens la pression redescendre d’un cran supplémentaire. Un semblant de sourire ose même s’inviter à notre table tandis qu’elle emprunte une position faussement rêveuse. Elle se drape d’un petit air de Rodin, du moins son penseur. Pour ma part je reste parfaitement professionnel, peu importe l’environnement. Cela peut être considéré comme une qualité au même prix qu’un défaut. En ce moment bien précis je coche la première option. Je ne prends aucune note. Ce serait du genre compromettant. Rédhibitoire peut-être. Castrateur à coup sûr. Autant mettre miss Buchenko quelque peu en confiance. Autant que faire se peut du moins.

    - « Je vois. »

    C’est ce qu’elle attend comme réponse, alors c’est celle que je lui offre. Elle n’a qu’à le voir comme un petit cadeau gratuit. Présent de la maison. Même si ça en fait déjà deux si on comptabilise également le thé qui déjà arrive en notre direction. Je laisse la conversation quelques instants en suspens, le temps que le serveur dispose notre commande correctement sur la petite table. Il n’a pas à se mêler de notre conversation, aussi formelle soit-elle. Le secret professionnel m’accompagne où que j’aille à partir de l’instant où je porte mon badge « psy ». L’idée pourrait me venir d’en épingler un tangible sur mon chemisier, mais là encore cela comporte pas mal de contraintes. Actuellement nous sommes deux jeunes femmes en tout point ordinaires qui entamons une conversation des plus banales. Ajoutez une étiquette médicale à la scène et cela change immédiatement la donne. Ce serait comme apposer une gigantesque flèche fluorescente au-dessus de sa tête qui clignoterait en continu (ou discontinu, as you wish) le mot « folle » à tout bout de champ. Entre ce qui est, ce qui a été, ce qui ne sera jamais et l’opinion publique qui en ressort … je vous laisse imaginer la panoplie de probabilités, sans même parler des improbabilités. Mais encore une fois, je m’éparpille.

    - « Comment vous sentez-vous par rapport à cette constatation ? »

    Voilà mon boulot. Voilà ce que je fais. J’écoute. J’analyse. Je pose des questions qui poussent à réflexion. Pas nécessairement dans le sens attendu. Rarement dans le sens voulu. Je n’attends pas une réponse immédiatement. Parfois cela arrive du tac-au-tac. Cela en dit plus sur l’autre que sur moi-même. Je ne suis jamais qu’un vecteur. Un ustensile même si vous préférez. Je n’apporte pas la vérité. Pas plus que les réponses. Je suis, tout au plus, la gardienne de certaines clés. Je déverrouille les portes. Il m’arrive, à la demande de mon interlocuteur, d’aller jusqu’à l’entrouvrir. Si il ou elle le souhaite ou en émet le désir, je peux aller jusqu’à regarder à l’intérieur. Mais cela s’arrête là. Je ne vais rien y piocher. Ni y déposer. Je ne pousse pas à traverser. Ce choix ne m’appartient pas. Il pourrait. Mais cela implique que je devrais changer de métier. Ou tout du moins de titre.

    - « Et depuis les retrouvailles ? »

    Autant directement enchaîner. Je la sais évasive. Courtes dans ses réponses. Petite continuation de la fuite éphémère de ce matin. C’est un moyen d’auto-défense comme un autre. Mais quand on choisit, en toute connaissance de cause, de remettre son psyché entre les mains d’un spécialiste ; il faut pouvoir encaisser.
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N'importe qui et ce fut toi - Mar 2 Avr - 2:22


N'importe qui et ce fut toi

Mooney voit, quelle chanceuse. C'est difficile de distinguer quoique ce soit dans cette purée de pois. Ou alors elle est simplement bonne oreille. Un psy a-t-il le droit de mentir ? Mooney lui a-t-elle déjà menti ? Elle lui demandera. Plus tard. Après ça. Après le café et le thé noirs.

Comment je me sens ? En toute conscience, Irina fait balader ses yeux partout sauf dans les yeux de Mooney. Les questions frontales et sans subtilité ne sont pas son fort. Alors elle répète rien que pour elle-même : Comment je me... Elle n'a pas pris le temps de s'asseoir et tenter de faire disparaître dans ses paumes sa tête trop pleine. Mais elle a pris le temps pour une idée stupide, en avalant ci et ça à tout va. En ressassant plus qu'en réfléchissant. Je n'y ai pas repensé comme il le faudrait. ...Pour être honnête. Tant pis ! Les psys lisent peut-être mieux dans le désordre et le flux de conscience que dans les poèmes appris par coeur. Mais ce qu'Irina répond vient droit de là. Qu'on ne se méprenne pas ; elle ne joue pas. Je ne me sens pas coupable. C'est toujours 50/50 au départ. Et puis, il n'est pas le monstre de l'histoire. Il n'est le monstre que d'une nuit. Leur dernière, ponctuée de coups et de larmes. Quatre yeux brûlants et un amour qui ne veut pas foutre le camp. Si ce n'est pas lui, c'est peut-être moi ? Elle étouffe un rire qui ne rit pas et n'attend aucune confirmation. Il y a toujours un monstre dans un récit merveilleux, et c'est au chevalier servant de le réduire en poussière, pourvu qu'on atteigne la dernière page, celle de l'happy end. Èlia en armure ? L'image la fait sourire d'un sourire plus grand qu'elle ne l'imagine. Un index levé : L'enfant est innocente. C'est la seule chose que je sais. L'index est baissé, les yeux avec. Vous en avez, des enfants ? Une gorgée est avalée - principalement pour s'octroyer une pause narrative tandis qu'elle réfléchit aux retrouvailles. Le souvenir est un peu ovni. Elle hésite puis confesse. Ce qui m'a le plus surprise... c'est qu'il l'a gardée. Il a fait ce que je ne pouvais pas faire. Ne pas élever ni chérir sa propre fille ne tracasse pas Irina. Sa mère était comme ça et vous savez quoi ? On n'en meurt pas. Mais une question subsiste. Une question sans drame ni réponse : Qu'est-ce que ça fait de moi ?



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