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**The Third Eye**

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PROLOGUE :

"…but there they lay, sprawled across the field,
craved far more by the vultures than by wives."
― Homer, The Iliad.

Rayons lumineux timides. Les rues de Little Italy sont élégiaques depuis la condamnation d’une personnalité phare du quartier. Malgré les preuves irréfutables et la culpabilité évidente du don de la Nuova Camorra, Alcide Bellandi, certains se bouleversent dans le cloître de leurs demeures.

Quelque-chose se tapit dans l’air, derrière le ciel strié de gris et de noir que l’on voudrait déchirer. Les restes d’un printemps pluvieux s’agitent sous les quelques pas alertes qui redoutent de nouvelles précipitations, ou pire encore.

Personne n’est dupe. Depuis quelques mois déjà, la botte d’Arcadia, Little Italy, et les quartiers rouges, Siren Alley et Ashmill, ne connaissent pas de répit. On s’enferme dans les piaules, on s’expose le moins possible car pendant l’orage, les loups aux crocs aiguisés hurlent et entament leur partie de chasse. On se croirait quelques années en arrière, lorsque les tensions entre les anciennes organisations étaient à leur paroxysme, et on lirait presque l’aspiration, la soif salvatrice dans les visages des plus déments.

Chamade musicale dans l’enceinte d’un commerce, des échos instrumentaux synchronisés font grimper la tension à l'extérieur des murs. Loin encore, quelques fourgons se succèdent sur les routes, et on imagine mille trières approchant les devants d’une cité imprenable. Une poignée d'habitants, les moins peureux, suivent des yeux la procession jusqu'à ce qu’elle disparaisse. D’autres sont plus confortables aux fenêtres.

La pluie tombe finalement, lave l'ichor écarlate déjà versé sur les pavés.

Depuis un véhicule stationné, un appel est passé. “Ils arrivent.”, chante-t-on dans la langue italienne et musicale, rythmée par les battements répétitifs d’essuie-glaces. “Deux fourgons. Terminé.”

Quels qu’ils soient et peu importe leur allégeance, ils sont prêts.

RÉSUMÉ :

La condamnation définitive d'Alcide Bellandi, don de la Nuova Camorra, sonne comme une nouvelle invitation pour la Bratva. Les dernières fondations de l'organisation semblent fragilisées, une aubaine pour l'ennemi de toujours qui voudrait la voir s'abattre pour de bon. Finies les provocations, les tensions silencieuses et les réminiscences d'un passé plus tranchant. Il est l'heure de montrer les crocs pour de vrai, cette fois. Une chose est sûre, d'un côté comme de l'autre, ils feront des dégâts. (+ contexte)

PARTICIPANTS :

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DESCRIPTION DES LIEUX :

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RÈGLES :

/!\ à RELIRE et à respecter strictement sous peine de sanctions (avertissements ou écartement du topic)

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FLOOD : LIEN DU FLOOD

**Vitali Babanine**

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« Explique-moi encore une fois comment t’as réussi à t’incruster ici, Jed ? Nan parce que l’utilité d’une gamine dans un règlement de comptes mafieux tend à m’échapper et je v- » « Oh, Babanine, focus sur la route, s’il-te-plaît, ce serait mieux d’arriver en un seul morceau, si on veut faire la peau aux ritals ! » Tu grognes, évites de justesse des civils, mais pas le trottoir, ayant du mal à lâcher la jeune femme vautrée sur le siège passager à côté de toi. Ta prise se raffermit sur le volant et tu lorgnes la camionnette devant la tienne, roulant sur l’étroite route sinuant entre des ruelles de plus en plus mal famées. A l’arrière du fourgon, un amas des pires cas de la Bratva, près à en découdre, et Jed aussi apparemment, à sentir comment elle s’agite.

Le type qui t’avait tiré de ta petite scène de ménage avec ta fille de fortune se rassoit, la main restant agrippée au dos de ton siège, prêt à t’aboyer la prochaine direction. « Si c’est eux qui ont tenu à ce que tu sois là, alors ça veut dire qu’on est vraiment en rupture de stock d’effect- » « Prends la prochaine à gauche, Babanine ! » Tu braques le volant avant de dépasser le virage. « Oh, hé, tu pouvais pas me donner le plan de route avant qu’on parte ? » « T’as la mémoire courte, le vioc, c’est ce que j’ai fait ; t’es juste infoutu de faire deux trucs à la fois ! » rétorque-t-il, te clouant le bec.

« Tu verras quand je te découperai en rondelles tout en dégustant ta cervelle au bain-marie si je sais pas faire deux trucs à la fois… » que tu marmonnes en passant les vitesses avec frustration.
C’est que t’étais pas enchanté de base de participer à cette petite boucherie. Ceci dit, à la rigueur, tu n’avais plus rien à perdre. Mais alors de savoir que t’allais devoir babysitter la petite, ça t’arrangeait pas des masses. T’avais été pris pour nettoyer et couvrir les arrières ; à tel point que le fourgon provenait d’une agence de nettoyage. T’avais gardé tout le matos à l’intérieur, en plus de quelques coutelas surdimensionnés sortis de ta collection privé. Tu espérais simplement ne pas avoir à en user trop rapidement.

Vous déboulez dans une allée sombre et tu freines brusquement. « Allez, on y est, tout le monde descend, et essayez de pas rayer la carrosserie en passant ! »

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L’atmosphère est électrique. L’air est chargé de tension. Le moindre faux-pas, le moindre regard de travers, le moindre mot peut faire exploser un règlement de compte qui n’a pas lieu d’être. Le fait est que l’arrestation puis la condamnation d’Alcide n’ont pas aidé. Tous les habitants de Little Italy sont sur les nerfs, lèvres retroussées sur des dents aiguisées. Les couteaux sont prêts à quitter les fourreaux, les pistolets toujours à portée de main. Saturno ne fait pas exception. Depuis la visite de Brazzi et Esposito, et l’accord fragile qu’ils ont conclu, il est loin d’être tranquille. Sa nouvelle position est loin d’être assurée et il se sait en probation. Le moindre écart de conduite lui vaudra un aller simple pour le caveau familial des Bellandi. En résumé, il n’y a pas pire moment pour une nouvelle guerre avec la Bratva. Pourtant, l’infernal réclame vengeance. Depuis plusieurs mois, il ne rêve que de réduire à néant le fléau rouge.

Assis dans l’espace VIP du Piada, Saturno fume sans un mot. L’espace résonne d’une musique lounge qui couvre les conversations et assure une discrétion à toute épreuve. Dans une alcôve, l’infernal est entouré de ceux qui constituaient encore récemment son équipe. Fidèles parmi les fidèles, ils n’ont jamais failli, jamais douté. Et lorsque le portable de leur patron se met à sonner, ils font silence autour de lui. Austère, il écoute le message que lui délivre les petits oiseaux postés dans tout le quartier. Entendu. Sans affolement, il range le mobile dans sa poche, écrase sa cigarette dans le cendrier, puis se lève. Aussitôt, de nombreux hommes et femmes se redressent pour le suivre. Le silence se fait, uniquement rompu par la musique, imperturbable. Les Russes viennent d’entrer dans Little Italy. Il est temps de leur montrer qu’ils sont chez nous, et de les renvoyer d’où ils viennent. Si possible, avec quelques fractures. Les derniers mots sont crachés sur un ton mauvais, qui trahit la haine que le nouveau maître porte à la mafia ennemie. Calmement, il grimpe l'escalier qui le mène dans la rue. Derrière lui, gradés et soldats sont prêts à défendre leur territoire. Prêts à défendre Little Italy.

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Il avait osé sortir de son club, l'immortel, pour venir représenter les couleurs de sa meute. Mais, alors que les pavés inégaux de Little Italy secoue les deux fourgons et leurs occupants, son patriotisme le désertait gentiment. Le premier véhicule stoppe sa course, le second leur évite un accident de justesse. Depuis combien d'années Andrei n'avait pas du prendre part à ce genre de missions ? Pas assez longtemps à son goût.

La tension est à son comble, alors que les équipes descendent des camionnettes. Comme s'ils si attendaient, les habitants prudents ont déserté la rue et quelques curieux s'amassent aux fenêtres. Le slave se croirait dans un mauvais western, revolver sorti de la ceinture et silence de plomb. « Quelle mauvaise blague. », qu'il souffle pour lui-même. Lui qui versait déjà suffisamment de sang pour subsister allait devoir le faire pour une vulgaire guerre de gangs.

Son désaccord croissant ne l'empêche pas d'armer le coup, prévoyant. Il laisse le soin à d'autres de s'adresser aux ritals qui s'agglutinent sur le trottoir, en un sympathique accueil. Gardant un tantinet de contenance, il lisse son costard en une caresse méthodique. L'oupyr appréhende : qui osera donner le premier coup de feu ?

Andrei repasse les rangs de la Bratva du regard, se rappelant de chaque visage comme s'il devait leur dire au revoir aujourd'hui. Peut-être, on l'enterrerait lui et non les autres, pour une fois ? Les traits du visage tendus, le propriétaire du Harbor se saisit d'une épaule à sa gauche, pressant son camarade d'une poigne se voulant encourageante. Rien ne les obligeait à rester ici, pour massacrer et se faire massacrer, si ce n'est la loyauté qui les liait tous.

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**Aura Sciarra**

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Les dernières semaines s’étaient révélées tendues, bien qu’aucune attaque n’avait été à déplorer. Tous s’étaient terrés dans leur coin, attendant certainement le premier pas de l’autre, se jaugeant d’un regard noir, électrique. Aura n’aurait pas attendu dans son cas, si elle en avait eu l’opportunité. L’arrestation d’Alcide avait ébranlé la mafia dans ses fondations, et il aurait fallu jouer sur les tensions dès le début… Aujourd’hui, la Camorra s’était stabilisée. Enfin, en apparence seulement. Dans les faits, la mèche était déjà allumée, et il n’était question que de temps avant de voir la dynamite explosée. Dans un soupir, elle fit disparaître cette pensée de son esprit. Tant qu’elle n’aurait pas plus d’informations de la part d’Augustin ou Alfonso, mieux valait ne pas s’y attarder.

Un simple message relayé à certaines équipes pour les faire venir au Piada Bar, de quoi discuter entre eux. Elle y était arrivée la première, s’était glissée dans une salle réservée. Elle connaissait la discrétion réclamée par certains des siens, notamment Sybille. Les ailes de la jeune femme ne passaient guère inaperçues en intérieur, et éviter les regards était primordial. On ne savait jamais où se trouvaient les traitres en fait… Ce ne serait pas étonnant qu’il y en ait au sein-même de la mafia, simples jeux de pouvoir et de manipulation qu’elle avait appris, déjà connus par le passé.

Les silhouettes finirent par la rejoindre, et ses iris captèrent rapidement celles de Yasmin et Sybille. Lyra manquait à l’appel, sa gamine étant malade et Aura refusant de la voir venir par ici avec les derniers évènements. Puis, si problème il venait à y avoir dans le coin, la sous-boss prendrait les responsabilités de cette absence. C’était le moins qu’elle puisse faire…

Elle entendait la musique dans la pièce d’à côté, soudainement stoppée. Même pas le temps de faire la discussion que des ordres tombaient, l’attaque se précisant enfin. A croire qu’ils avaient de la chance d’avoir réuni des mafieux ce soir-là…

Saturno semblait prêt à sortir, bien qu’elle ne l’ait pas en ligne de vue, et ne pouvait donc en être certaine. L’italienne se rapprocha des siens, murmura : « On nous attaque certainement. » Les Russes avaient été évoqués, elle s’en moquait bien en réalité. « Sybille, si tu as l’occasion de faire un tour, avoir leur position et leur nombre pourrait nous être utile. Voire ce qu'ils sont. » Pause, ne pas trop en dévoiler non plus. « Sans te mettre en danger, certains doivent pouvoir te descendre même en mouvement. » Ton monocorde, dénué de toute expression sentimentale. A la guerre, cela importait peu. « Yasmin… Fais attention à toi. Ne fais pas cavalier seul, reste non loin de moi si possible. J'aurais besoin de toi mais tu as carte blanche sinon. » A côté, les capo connaissaient déjà la chanson. A eux de choisir ce qu’ils désiraient, tandis que l’italienne s’apprêtait à quitter la pièce, cherchant la sortie de secours, tout en faisant attention à rester au milieu des ombres…

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COCKTAIL EXPLOSIF
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Il a raison, le vieux Babanine, de s’inquiéter quant à la présence de la jeune Miller dans les rangs des costauds qui sont brinquebalés par le fourgon qu’il malmène. Si jamais on l’a tirée du Red Lantern pour l’entraîner dans cette combine foireuse, c’est qu’elle a quelque chose que d’autres n’ont pas… Oui, ok, elle a des boobs et effectivement, c’est un commando essentiellement masculin que la Bratva a dépêché dans Little Italy. Mais plus sérieusement, elle a des capacités surnaturelles qu’elle ne contrôle toujours pas : aussi, force est de constater que ce n’est pas vraiment Jed Miller qui va aller casser la gueule d’un ou deux ritals, mais plutôt le corps de Jed Miller, possédé pour l’heure par le spectre d’un triste sire récemment refroidi par la Nuova Camorra : Sevastyan Lemnev. Et le petit Sevy, là, revenu d’entre les morts, mais pas dans son corps, il a vraiment l’impression que Babanine oublie ce qu’est la gamine : une arme. Et il a peut-être raison encore, Babanine, de surveiller ça d’un œil inquiet : Sevastyan ne s’encombre franchement pas des préoccupations quant à la survie de cette enveloppe charnelle. Que la vêtala soit encore debout après cette attaque, il s’en moque comme de l’an quarante.

Il a envie de vengeance, le Sevy. Hanter les lieux de sa mort, c’est une chose. Pouvoir s’en prendre à ceux qui en sont responsables, c’est quand même mieux. Les rituels pour le favoriser parmi tant d’autres ont été variés, et même s’il déplore le fait de ne pouvoir pisser debout avec cette anatomie moins adéquate, il esquisse quand même un rictus satisfait lorsqu’il charge le flingue qu’on lui a alloué, et qu’il fait rentrer sa première balle dans la chambre métallique. « T’en fais pas, papi, » qu’il raille avec cette voix pourtant si douce habituellement, « je te la ramènerai en un morceau pour qu’elle continue de te sucer la bite. » Et de descendre du fourgon pour pénétrer dans cette atmosphère glacée et muette de l’avant-bataille. Pour l’heure, ils sont encore dans la ruelle mitoyenne, mais il est prêt à parier qu’on risque de les canarder dès qu’ils auront jeté un œil sur la rue principale. Longs cheveux bruns attachés en queue de cheval pour ne pas les avoir dans les yeux, sweat à capuche passé sur un gilet pare-balles, jean moulant qui couvre le bas du corps, et flingue dans sa main droite, le spectre incarné dévisage ses compagnons et les encourage, décidé à en découdre : « Bon, le premier au bar du Piada prépare les shots pour les autres ? Si quelqu’un a pris une grenade, ça pourrait être pas mal… »

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WALKER. ATTENDS-MOI. Je sursaute, comme si c’était ma grand-mère qui m’avait appelé. Lopez ??? Surgissant de ma gauche, attifée comme si elle s'rendait au mariage de sa tata Simona. Je la regarde, en tirant la tronche. Parce que ça se voit pas comme ça, mais dans mon p'tit programme d'infiltration, c’était moi en solo dans un joli costard loué pour l’occasion. Grand créateur évidemment. Caution équivalente à deux mois de salaire. Qu’est-ce que tu fous là ? Regard sévère, elle soutient mon regard sans faillir. Surveiller tes arrières, évidemment. Elle baisse le ton : Il faudrait que t'apprenne à effacer ton historique internet. J'ai glané toutes mes infos là-dedans. Je râle, jure dans la barbe. T’as pas envie de retourner jouer à la dînette chez toi ? Mais semblerait qu’elle soit décidée à pas me lâcher. Alors s’en suit une conversation longue et fastidieuse, que je pourrais résumer comme ça :

Tu R.E.N.T.R.E.S.
NON.
J’ai dit, tu RENTRES.
Non. Sinon je hurle que je fais partie de la police dans 3, 2, 1…
Ok. J'espère que tu t'attendais pas à participer à ta soirée de promo.

30 minutes later

J'souffle, Lopez au bras qui râle qu’elle a mal au pied et que le spectacle lui plaît pas. Puis avec la discrétion d’un phacochère, elle essaie d'me soutirer des informations sur mon plan, sur mon absence de plan et SURTOUT. Sur les raisons de ma présence ici. Mais y'a pas moyen que je raconte qu’en serrant la main d’un type j'ai vu le piada clignoter dans ma cervelle comme un 24 décembre. Il va se passer un truc. Je sais pas quand. Demain, dans une semaine, j’en sais rien. Mon objectif c’était de venir glaner des infos. Pas moyen que les italiens se tiennent tranquille juste à cause des soucis de leur chef. Alors à la place je noie le poisson et lui parle d’un supposé indic'. Elle a pas l’air très très convaincu. Mais. Toute façon on lui a rien demandé.

Alors, deux verres à la main, on se mêle à la foule, on regarde les artistes se produire. Sans se douter un seul instant que ce soir, c’est le grand soir.

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Regarde mon enfant, l'histoire se dérouler sous tes pas. A chaque échelle, un individu influe sur son avenir et sur celui des autres. Mais, les choses privées de l'éclat de Rê impactent aussi ta vie. Il ne faut pas négliger ni les individus ni les effets de structure. Leçon de philosophie dispensée par le père qui se révèle ô combien vraie. L'instabilité de la nuova camorra conduit la mafia à se réunir au piada bar et aux ennemis de toujours à les attaquer sans relâche. Les charognes dansent quand le loup n'est plus là.

Ce soir, Yasmin aura définitivement écrit une page de l'histoire car elle a répondu à l'appel d'Aura. La meute se rassemble sous la férule des bêtas, cohésion non feinte : les troubles intestins sont oubliés pour le moment.Elle est la seule du clan Khayzuran à avoir été appelée en sa qualité de simple soldat. La peur qui noue les tripes de ses aînés, elle s'en est partie la fleur au fusil. Un rictus tord ses lèvres à l'idée que si elle meurt, l'enfer se déchaînera sur la ville. Les guerres entre gangs passeront alors pour des bagarres d'enfants.

Elle entre dans la salle réservée à son équipe et salue ses équipiers déjà présents. Elle est une ombre faite de noir, la seule touche de couleur étant l'argent de ses lames. Ses cuisses sont entourées de silices, atout précieux pour l'aider à contrôler ses blessures consécutives de l'hybris. Elle sourit à la mise en garde de sa chef mais acquiesce. Aura est la personne qu'elle apprécie le plus à la nuova camorra, elle ne supporterait pas que cette dernière soit blessée.
<< - Je serai ton ombre létale et impitoyable. >>

La tension est à son paroxysme. Ca va bientôt commencer murmure-t-elle pour elle-même.

CODAGE PAR AMATIS
IMAGES PAR VOCIVUS & ALEJANDRO FLORES

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Réunion donnée par Aura, comme cela arrive de temps en temps. Némésis est sur le qui vive ces derniers jours, Alcide reste en prison et la Nuova Camorra sera sans doute très vite cible d'attaques. Une bonne nouvelle, pour une mauvaise, pour autant c'est pas parce que Zeus est en cage que le reste du panthéon ne saura pas se défendre. Elle garde ses opinions pour elle-même, son retournement de veste est sans doute connu de tout le monde, aussi elle est encore étonnée de constater qu'Aura souhaite la garder parmi ses rangs. Ses dons sans aucun doute, quoi qu'il en soit, Sybille est reconnaissante, son objectif premier a toujours été de conserver l'équilibre et la rétribution divine. Installée dans un coin de la salle, ses ailes imposantes forcent la discrétion, c'est par la fenêtre qu'elle est arrivée, éviter de se montrer au monde. L'isolement pour le pouvoir, c'est le prix à payer. Ils n'ont pas le temps de parler affaires que déjà l'alerte est lancée. La voix de Saturno résonne en premier, Sybille ne bouge qu'aux premiers ordres d'Aura.

Sybille sort son arme à feu de son sac et le glisse dans la poche arrière de son jean. Comme elle se doutait déjà, Aura lui demande d'aller faire du repérage; le vol lui permettra d'être discrète et de leur donner le plus d'informations possible avant de se faire avoir. Elle hoche la tête doucement et ne perd pas plus d'instants. Les ailes se déplient légèrement, elle prend de l'élan de quelques foulées vers la fenêtre et se jette à travers celle-ci. Les plumes déployées sectionnent l'air et elle attrape un courant montant d'une large boucle. Quelques battements pour monter plus haut et jusqu'à se poser sur un bâtiment voisin à quelques mètres. Il n'est pas difficile de reconnaître les intrus et notamment à Little Italy où les visages sont souvent les mêmes. Némésis plisse les yeux, fille de la nuit pourtant elle ne possède pas de facultés à voir dans la pénombre, c'est les lampadaires qui font le boulot. Rien dans la rue principale, elle décolle de nouveau et passe les alentours au peigne fin avant que deux fourgons n'attirent son attention. Elle se pose sur le toit de l'immeuble qui lui donne une vue plongeante sur l'allée. « Je les vois » Discussion interféré dans l'oreillette connectée au téléphone d'Aura a qui elle s'adresse. Sybille se baisse derrière le rebord du toit pour éviter d'être trahie par sa silhouette imposante, la Bratva a des yeux partout. « Ils sont une vingtaine, dans Malta Street. Deux fourgons. Ils sont armés et a mon avis il y a de la réserve. » Ça sent le massacre.

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Une disparition et plusieurs suspects à départager. Le poste de police le plus proche alerté par des collègues de travail mi inquiets, mi soupçonneux. Le principal visé : le menteur invétéré, le séduisant débauché dont le talent de manipulation force l’admiration. Quelques affaires d’adultères, quelques filatures sans intérêt, et il devient l’ennemi public numéro un. Criminel sans scrupules, sans aucun sens moral ni éthique, qu’ils rêveraient de coffrer ou d’envoyer à l’abattoir. Il les sent déjà. Les menottes reliant ses poignées au mur. A franchement horreur de ce genre de paroles médisantes entendues sur son passage. A bout de nerfs après des heures d’interrogatoire musclé. Sourires de façade qui s’estompent, les joues creuses, les yeux renfoncés et cernés. Le prix de ses erreurs accumulées, il est considérable. Mais au grand jamais, il n’aurait appuyé sur la détente. Même en souhaitant se libérer de tout arrangement avec cette bestiole venimeuse. N’aspirant qu’à briser cette routine mortifère, il a également besoin de toutes ces habitudes. De toutes ces personnes familières avec qui il a atteint la force de l’âge, qui inspirent sécurité et réassurance. Enfermé depuis quelques heures dans ce cocon de tristesse, une sonnerie stridente résonne dans ses oreilles. Comme une promesse certaine de souffrance et de destruction.

Il se lance alors dans cette quête dangereuse. Le visage entièrement robotique, programmé pour apprendre ses leçons et obéir aux instructions. Forgé dans le sang et les larmes pour que rien ne puisse l’atteindre. Reconnu pour son sérieux et la rigueur dont il fait preuve dans tout ce qu’il entreprend. Adossé contre la portière, à l’affut du moindre coup de feu qui viendrait frapper contre le pare-brise du fourgon. En train de tordre nerveusement les doigts de ses mains. L’âme d’un vilain petit canard scellée en lui. L’époque où il était capable de s’accrocher à des boites de mouchoirs, donner des tapes sur l’épaule de ses prochains, autour d’un café après avoir débité quelques répliques bien senties, ou dégoulinantes de niaiserie, est révolue depuis longtemps. La main bien accrochée à son arme. Prêt à se perdre dans les affres de la guerre. « Une grosse blague, ouais. La chaleur cuit le sang et les tâches seront difficiles à faire disparaître. Un beau costume tout neuf. Ça coute une fortune au pressing ». Qu’il réplique dans un mélange de cynisme et de sarcasme. En sentant une main agrippée à son épaule. Bruits secs de semelles en cuir sur les pavés mouillés. « Un fusil d’assaut, il n’y a que ça de vrai pour un bon ravalement de façade ». Les yeux rivés sur la vitrine extérieure, une moue concentrée.

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**Vitali Babanine**

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Tu mugis d'impatience alors que tu découvres peu à peu le glandu malpoli qui a pris la place de la conscience de ta petite protégée. La gamine avait le don de laisser la porte de sa caboche ouverte aux plus ingrats, infoutus de te respecter, à croire qu'ils prenaient le pli sur Jed. Tu finis par te la fermer, avant d'en coller une au hasard à quelqu'un à l'arrière (parce que bien entendu, tu aurais été incapable de lever la main sur ta fille de fortune).

Tu patientes difficilement que tout ce petit monde descend, ricanant en les écoutant baratiner des répliques un peu obscures sur le chaos imminent. « M'attendez pas, j'vais garer la voiture plus loin. » La petite excuse, histoire de pas être en première ligne quand ça pétera.
Le silence retombe alors que la troupe s'éloigne au pas de course. Tu fais marche arrière, dissimules la caisse dans une allée plus obscure que les backrooms de ta boîte de nuit.

Tu fouilles dans la boîte à gants pour en tirer deux-trois bricoles, et c'est alors que ton nez tombe sur des grenades, aux pieds du siège passager. « Putain, ils sont pas possibles, ces cons. » Tu les ramasses et les rejoins, alors qu'ils rôdaient autour de l'établissement. Pour faire le malin, tu jongles avec les grenades. « Hé, ça vous dirait pas qu'on les canarde avec ça, histoire de les faire sortir ? C'est comme ça que j'fais quand j'ai des cafards dans ma cuisine. » Et ton auditoire ne devait pas savoir si le pire était que tu lessivais ta cuisine à coups de bombes, ou qu’il y avait des cafards dedans.

Tu les distribues à qui le veut, très peu pour toi, d’être le premier à les balancer, t’as peur de ne plus voir très clair, et préfères garder le peu de vision qu’il te reste à surveiller Jed, dont tu agrippes le bras, sans ménagement.

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COCKTAIL EXPLOSIF
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Les Italiens le suivent avec plus ou moins de réticence. Mais très vite, ils sont un petit nombre à s’étaler sur le trottoir, arme au poing et gueule chargée de menaces. On n’approche pas de Little Italy en toute impunité. Pas quand on se nourrit de pirojki et de borshtch. La haine entre les deux mafias existe depuis des décennies ; depuis les débuts. Et ils sont nombreux à avoir une dent contre les Russes. Mais Saturno a plus d’une raison de les vouloir morts, tous autant qu’ils sont. Pour l’heure, il se contentera des imprudents qui se risquent dans leurs rues.

Du coin de l’œil, il avise Sybille, surfant sur les courants chauds. Mais son attention est détournée. Les talons sur le bitume semblent résonner au rythme d’une marche militaire. C’est qu’ils sont spécialistes, les Russes. Très vite, ses yeux passent de visage en visage, à la recherche d’une tête connue. Ancienne connaissance ou bourreau dont le souvenir ne s’est toujours pas effacé. Il reste un instant interdit en reconnaissant @Wolfgang Nodievs, ami que la haine entre leurs mères patries le force à ignorer. La mâchoire se contracte, le poing se serre sur la crosse de l’arme. Ce soir, il n’y a plus aucune amitié qui tienne.

Pas fou pour deux sous, le don campe sur ses positions. Autour de lui, les ritals resserrent les rangs. Tous sont prêts à répondre à son signal. Tous sont prêts à faire couler le sang rouge. On peut vous aider à trouver votre chemin, signori, signorina ? Ton ironique, qui ne dissimule pas son envie de chair fraîche. Si les Russes ont cru tomber sur le cadavre encore fumant de la Camorra, ils ont fait une erreur.

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Des grenades ramenées par le père Babanine passent sous son nez, qu'il fronce en guise de refus. « Non, merci. » C'est qu'il avait passé les âges sans en avoir besoin, Andrei. S'il devait vraiment faire du mal, il le ferait aux côtés de son pistolet bien à lui. Trop rutilant pour avoir été souvent utilisé, le revolver au canon plus que long se calait pourtant bien dans la paume anxieuse.

Pas qu'il ait réellement peur de crever, plutôt peur de tout perdre. Et, qu'avec lui, disparaisse la lignée Vorobiov. Les pas sont réguliers, l'immortel se laisse porter par la cadence martiale donnée par sa troupe. Main pressée sur son protégé et ami, le slave n'a pas le cœur à franchement rigoler à la réplique piquante de Wolf. Il se contente de sourire, resserrant un peu ses doigts sur l'épaule tendue. Il observe un instant la moue concentrée sur le torpedo qu'il juge trop confiant. « N'oublie pas qu'ici c'est chez eux. Les choses peuvent très mal tourner. » Murmure échappé d'entre ses lèvres pincées, mise en garde que seul Nodievs peut percevoir.

Si Andrei avait su passer à travers les âges, était-ce par lâcheté ou le devait-il à son côté précautionneux ? Joker. Mais cela faisait longtemps qu'il n'avait pas du faire couler son sang pour la cause de la Bratva. Remise en selle dont il se serait volontiers passé, en apercevant les gueules ritales. L'anxiété le dévore, l'inquiétude pour ceux qu'il estime dans le petit groupe de slaves l'empêche de garder sa sérénité habituelle. Il estime avoir bien vécu, lui. Mais d'autres, comme @WOLFGANG NODIEVS, avaient encore de quoi faire.

Les rangs se figent, slaves et ritals à quelques mètres, visages figés, en attente de celui qui se lancerait au cou de l'autre. L'immortel ne serait pas celui qui mettrait le feu aux poudres, mais il savait que ceux qui débuteraient les hostilités seraient de ses rangs. Après tout, ils ne s'étaient pas déplacés ici pour se contenter de les toiser. Little Italy plongée dans un silence lourd, un homme se distingue des autres. Tignasse indisciplinée et accent italien dans la voix, provocation à la hauteur de celle de la Bratva qui foule impunément les terres ennemies. Andrei a bien envie de lui répondre qu'il ne sait pas, mais s'abstient. Il resserre sa poigne sur son pistolet, en un geste défensif essaie de se mettre devant Wolfgang qu'il espère protéger si des coups de feu devaient être tirés.

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**The Third Eye**

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EPILOGUE :

"…but there they lay, sprawled across the field,
craved far more by the vultures than by wives."
― Homer, The Iliad.

Nuit noire striée de rouge au cœur de Little Italy.

Défense en première ligne, la Camorra prend place devant le Piada bar, narguant les assaillants de sa morgue ritale. Ce soir, on fait couler le sang, on fait pleuvoir les balles sous les vapeurs d'orage et l'éclat des néons.

Les premiers tirs détonnent dans le calme des rues. Jeux d'armes et de pouvoirs, les italiens ripostent à l'agression des slaves qui ne sont pas venus savourer leur cuisine ; explosion des grenades, les blessés s'agglutinent et le repaire voit s'effondrer des pans de sa façade.
Les russes ont l'avantage.

A l'intérieur, des cris s'élèvent et de rares spectateurs se dirigent en panique vers une sortie opposée au massacre. Civils évacués, ce ne sont plus les baffles ni les notes musicales qui font trembler les murs, mais les loups enragés qui s'affrontent à l'orée et leurs cris déchirants.
C'est comme une scène de film à voir sur grand écran ; la pluie qui s'abat à torrent, le feu qui plombe les corps et les gilets pare-balles, les bris de verre qui jonchent le sol au milieu de l'ichor et les cadavres qui s'accumulent...

La rigueur du Fléau Écarlate fait ses preuves, mais le nombre renforce la muraille italienne. Et les soldats affluent pour préserver le bar et empêcher les Rouges de s'emparer de leur cité ; les grecs et leurs alliés défendent leur territoire avec fureur et dans le camp adversaire, une première tête célèbre s'écroule sur le bitume. Vorobiov qu'on murmure, quand on en a le temps. L'avalanche de poudre et de plomb ne laisse aucun répit.

Le tonnerre fend les cieux quand enfin tout s'arrête. Les ruelles italiennes se parent de lumières rouges et bleues qui annoncent la fin de cette bataille. A peine le temps de reprendre son souffle et de réaliser, ou de prendre la fuite.

Les russes regagnent leurs camions, un objectif atteint. Un héros parmi eux, celui qui a su cribler de balles un crâne tout juste couronné. « Le Don est mort, messieurs », s'exclame un torpedo amer en essuyant ses doigts maculés de cruor. Chant des sirènes dans le lointain, leur rappelle ce qu'ils savent déjà tous : la police d'Arcadia a ferré l'un des leurs, et sur les pavés du quartier italien, quelques frères gisent encore.

RÉSUMÉ :

La Bratva l'avait promis : ce soir elle a repeint le quartier italien de sa couleur emblématique.
Après une première offensive réussie pour les bratviens, les renforts de la NC reprennent l'avantage pour une courte durée car ils surpassent les russes en nombre ; devant l'arrivée de la police (débarquée plus vite que prévu (peut-être grâce à ce cher Walker, qui sait ?)), les deux camps cessent le feu et les slaves prennent la fuite. L'un d'eux est retenu sur place et sera arrêté par les Forces de l'Ordre. La Bratva a perdu des hommes, dont Andrei Vorobiov, mais se targue d'un exploit inespéré : Saturno Bellandi, nouvellement promu Don de la Camorra, n'a pas survécu au massacre. Ce soir on a tué un mort et on a tué la Mort.
Le Piada bar est fermé jusqu'à nouvel ordre. La Camorra doit pendant ce temps là faire face à l'arrivée de la police sur son territoire, panser ses blessures, et réaliser que son tout nouveau chef n'est plus. Mafia sans tête, plus vulnérable encore, mais loin de s'avouer vaincue...Après les travaux de réparation, le Piada ouvre de nouveau ses portes en Août 2019

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Comme le topic a été interrompu en cours de jeu et accéléré pour des raisons diverses, nous vous invitons à décider quel rôle a joué votre personnage et ce qui lui est arrivé et à nous en faire part via le formulaire ci-dessous (on rajoutera vos infos à la suite). I love you

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