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Yellow Submarine [PV Hadrien]

 :: abandonnés
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Yellow Submarine [PV Hadrien] - Mar 17 Sep - 8:28

    - « Un whiskey-coca s’il vous plait. »

    J’aurais pu –dû – rajouter le mot autre, mais était-ce vraiment nécessaire ? Trois ? Quatre ? J’ai cessé de compter à vrai dire. Hier. Aujourd’hui. Demain. Les jours se succèdent et se ressemblent. Boulot – maison – dodo. Sauf que le boulot n’a plus vraiment envie de moi, que je ne considère plus vraiment mon squat habituel comme étant ma maison et que dodo a tendance à me faire le coup du lapin. Alors je viens ici. Et parfois là-bas. Je ne commande pas forcément la même chose. C’est plutôt le premier truc qui me traverse les méninges. Connexion directe avec des lèvres qui miment des syllabes dont je n’écoute même plus la définition. Le coca c’est juste pour faire joli. Pour dire de. Déculpabiliser un peu. Puis avec le look que je me paie, il y a encore quelques mois de cela on m’aurait demandé ma carte d’identité. Enfin … dans certains endroits. Pas particulièrement celui-ci. J’ai croisé des gens qui n’ont rien à faire ici, bien que … qui suis-je pour juger ? Est-ce que moi j’ai seulement ma place ici ? Est-ce que j’ai une place quelque part ? Est-ce que quelqu’un dans ce foutu monde en a seulement une ?

    Ah ces questions existentielles qui vous prennent en schmett par derrière et vous causent une migraine tout juste bonne à jarter à l’aide d’un petit verre. Ou un grand. Mais jamais assez rempli. Ou du moins trop vite vide. Je devrais songer à diminuer la cadence. Primo, car il va falloir abouler des billets que je n’ai pas forcément sur moi. Secundo, car cela n’a clairement pas l’effet escompté. Pas étonnant vu la squatteuse de long terme qui filtre tout ça avec une efficacité effarante. Zéro sensation d’ivresse. Aucune contre-indication pour la conduite (si ce n’est l’haleine de chacal qui pourrait éveiller le soupçon de la flicaille). Aucune faille dans le système. Si ce n’est le revers physique de la médaille. L’esprit a beau rester en dehors de la brume euphorisante, le corps lui il douille à mort pour les pots cassés. J’ai dégueulé plus que de raisons ces derniers jours –semaines ? Excusez du peu, mais il fallait bien que je teste cette théorie avant de la prendre au mot. Aux maux.

    Du coup, je trempe mes lèvres dans le liquide ambré plutôt que de me le renverser cul sec dans le gosier. Juste histoire de m’éterniser encore un peu. Juste histoire de … pas grand-chose en fait. Je ne sais même pas ce que je fous ici. Ce que je cherche. Ce que j’espère trouver. Que ce soit ici-ici, ou plus large dans le sens ici-Arcadia. Oui, je n’aurais pas dû revenir. Oui, je devrais me barrer. Oui, oui et oui. Tout plein de oui et j’en ai même encore en stock au besoin. Mais le fait est que je suis toujours ici. Jour après jour. Nuit après nuit. Je rôde tel un spectre enchaîné au purgatoire. Hors de question de m’envoler vers le paradis, il n’existe pas. Et l’Enfer … il n’a pas voulu de moi. Pas encore. Il m’a recraché d’une bouche qui n’était clairement pas encore prête à m’avaler. J’ignore s’il convient d’en rire ou d’en pleurer. Peut-être un peu des deux, et probablement aucun à la fois.
    Ceci est pathétique. JE suis pathétique.

    Stéréotype même du cliché par excellence. Fait est qu’ils sortent bien de quelque part ces idées préconçues. Ces personnes dépeint comme tout blanc ou tout noir, sans prendre en compte les cinquante autres nuances de gris. Car certes, ceux du roman à succès ne sont en rien comparables à la réalité. Une des deux options a ramené une plus grosse liasse de présidents morts. Paix à leur âme. Pour autant qu’ils en aient eu une. Pour autant que nous on en …

    Le temps se fige une fraction de secondes. Quelque chose se trame. Je le sais. Je le SENS. Mon corps tout entier se met au diapason de mon autre moi. Enfin, du Sien. Je La sens qui se crispe. Qui s’impatiente. Qui se tourmente.

    Je me redresse de ma position semi-affalée sur le comptoir du bar. Je regarde à gauche. Rien. À droite. Toujours rien. La sensation persiste et signe. Je me redresse davantage et vais même jusqu’à descendre du tabouret. Un frisson quelque peu désagréable vient me lécher les cervicales. J’ai l’impression d’être seul dans cet espace pourtant assez bien bombé. Le temps continue de se jouer de moi. La scène toute entière semble comme plongée dans une bulle temporelle. Un arrêt sur image. Un slow motion dans lequel je suis la seule à évoluer. Je vois des silhouettes se mouvoir au ralenti. Des bouches mimer des conversations sourdes. Tout autour de moi, la vie continue son cours. Sauf que c’est tout déformé. Une récurrence au pouvoir kinétique ? L’effet de l’alcool qui finit par agir bien malgré lui ? Une saloperie de drogue divine glissée sournoisement dans mon dernier (lol) verre de la soirée ? Non. Non. Et re-non.

    BANG

    Le coup résonne contre les parois de ma bulle imaginaire. Le son s’envole tandis que l’écho ricoche dans mon crâne. Trop dur. Trop étroit. Lentement, je sens mon menton partir vers le bas. Mes yeux suivent le mouvement. Tout se déroule si – trop – lentement. Je suis toujours la seule à bouger. L’unique à réagir.
    Mon regard finit par se poser sur mon torse.
    Un trou béant effleure de justesse mon sternum.

    Je relève la tête, toujours au ralenti.
    La pièce reste plongée dans le noir, dans le flou.
    Ma bouche s’ouvre péniblement.
    Je sens ma lèvre inférieure trembler.
    Mes dents claquer.
    Un goût de métal manque de m’étouffer.

    Une seule et unique perle saline sur ma pommette droite.

    - « Aidez-moi. »

    Un murmure.
    Un avertissement.
    Il est déjà trop tard.
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Yellow Submarine [PV Hadrien] - Mar 17 Sep - 9:21

Yellow submarine

I don't want to set the world on fire


La musique des Ink spots passaient dans les enceintes de l'établissement. "I don't want to set the world on fire". Une belle chanson. Une belle promesse de romance dans un univers qui partait en flammes. Cette musique avait tellement été utilisée dans les vidéos post-apocalyptiques qu'elle ne résonnait plus que comme un écho de ce qu'on perdait, de ce qu'on désirait retrouver mais qui nous était désormais inaccessible. Une vision bien désespérante de l'avenir, bien fataliste. Ça correspondrait bien à Odin tiens. Enfin... s'il était réincarné et qu'il gardait le même caractère que dans les Eddas.

J'étais pas forcément mieux en fait. A chercher des traces de mon passé comme un idiot. Surtout ici ! Qu'est-ce qui pourrait se trouver à Arcadia qui ait appartenu à Thor ? Honnêtement, j'aurais plus de chances en cherchant sur Jan Mayen qu'ici. Mais bon. D'après certains historiens, des campements vikings se seraient établis dans le coin, alors autant chercher, vu qu'on est là. Mais j'allais le retrouver. Je m'en étais fait le serment. J'allais le récupérer. J'aurais mon marteau. Je n'étais peut-être pas le Thor originel, mais j'étais lui désormais et il était moi. Alors Mjöllnir me revenait de droit. Et si je devais tuer la moitié de la ville pour ça, je l'aurais. Bon j'aimerais éviter en fait. Si j'le faisais, Julie m'en voudrait à jamais et ça, j'avais pas envie que ça n'arrive.

Et comme à chaque fois avec moi, après mes recherches, j'échouais dans un bar. Celui-ci, je ne le connaissais pas. Mais franchement, il était mieux que l'autre pub irlandais que j'avais visité jusqu'alors. La bière était bonne, ils servaient les petits déjeuner anglais jusqu'au soir et la musique pas dégueu non plus. Que demander de plus. Cet endroit plairait à Pancras aussi. Les filles sont pas moches, loin de là. Mais j'vais éviter de le lui montrer. Histoire de conserver un port de repli loin de tout. J'en étais à mon deuxième litre, accoudé au comptoir, laissant mon esprit vagabonder. Mes pensées revenaient souvent sur l'objet de mes recherches. Où pouvait-il se trouver ? Un doute m'assaillait sur Arcadia. Beaucoup trop de dieux étaient rassemblés ici pour que ce ne soit qu'une coïncidence. Quelque chose nous attirait ici, j'en étais sûr. Il suffisait de voir la Celte qui se trouvait pas loin de moi. Bon, sans preuve, ce n'était qu'une théorie aussi farfelue que celle de la Terre plate ou bien des pyramides construites par des aliens.

Un mouvement attira mon attention. Quand on pensait au loup... La Celte se leva d'un geste... incertain ? inquiet ? Elle semble voir quelque chose. Une vision ? Une prophétie ? Un message télépathique (on pouvait faire ça non ?) ? J'en savais rien. Mais elle n'allait pas bien c'était sûr. Les serveurs derrière le comptoir la fixaient aussi, leurs regards allant de l'inquiétude sincère à la crainte d'avoir à faire à une bourrée de première. D'un seul coup, elle devient livide, pâle comme la mort elle-même. Je distingue des tremblements sur ses mains. Quelque chose n'allait pas. Ça n'allait pas du tout même. Je me levai et fis quelques pas vers elle. Doucement, je posai une main sur son épaule (j't'en foutrais du consentement), me plantai devant elle et lui demandai.

Hey ? Tout va bien ?

Pas la meilleure approche certes, mais la meilleure que j'avais pour l'instant

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Yellow Submarine [PV Hadrien] - Jeu 19 Sep - 9:20

    Douleur.
    Incompréhension.
    Anesthésie.

    Mon corps est comme mort. Limpide. Livide. Je ne le sens plus. Je suis comme littéralement déconnectée de mon enveloppe charnelle. Prison de chair aux barreaux désormais invisibles. Je suis ici. Je suis maintenant. Et en même temps, je ne suis PLUS.

    Des ramifications imaginaires m’agrippent les chevilles et m’accrochent à la terre. Mon âme, mon essence, ou whatever vous jugerez utile de l’appeler se fait comme harponner. Électrocuter. Je sens vaguement une certaine lourdeur se poser sur mon épaule. Un point d’ancrage auquel m’accrocher pour ne pas sombrer. Une bouée de secours pour m’empêcher de couler. Dans un lointain souvenir, j’entends et je visualise le tourbillon ténébreux qui m’appelle à lui.
    J’arrive à me maintenir à la surface. J’oblige mon visage à se tourner vers celui qui me fait face. Si proche et à la fois si loin. Traits vagues. Contours flous. Il me parle. C’est du moins ce que j’en déduis car j’ai beau voir sa bouche se remuer, aucun son ne réussit à franchir le barrage sournoisement érigé. Je me force à me concentrer. À m’attacher. Je ne le connais ni d’Eve ni d’Adam – étrange expression, ne trouvez-vous point ? Qui plus est sortant d’une population de récurrences qui ont zappé cette mythologie en particulier. Pour autant qu’on puisse la qualifier de tel.

    Le fait d’arriver à poser des images aussi absurdes dans mon monologue interne est plutôt bon signe. Présage quelque peu réconfortant d’un retour à la normale … peu importe ce que ce mot signifie réellement, au même s’il existe seulement.

    Je sens la bulle se désépaissir. Les parois s’estomper. Se dissiper. La paume posée sur mon épaule m’apparait elle aussi plus clairement. Plus lourdement. Comme une enclume qui viendrait écraser ma clavicule. Je me sens faible. Je me sens … vivante.

    - « Qu’est-ce qui m’est arrivée ? »

    Je dois avoir l’air désespérée. C’est ainsi que je me sens. Accrochée à ses lèvres comme si elles s’apprêtaient à me dévoiler le secret de la vie éternelle. Douce ironie supplémentaire, compte tenu du fait que j’ai attenté à ma propre vie il y a à peine quelques mois de cela. Mais inutile de s’éparpiller. J’ai besoin de savoir. J’ai besoin d’entendre. Que tout ceci n’est arrivé que dans ma tête. Que tout ceci n’est rien de plus que l’expression métaphysique d’une crainte ancestrale. Que rien n’est vrai. Que ce que je SAIS n’est pas réellement ce qui EST.
    N’est-ce pas …

    Un deuxième coup.
    Un troisième coup.
    Un quatrième coup.

    Mon souffle est coupé tandis que mon sternum est pris pour cible d’un tireur invisible. Je me sens partir vers l’arrière sous l’impact de balles qui n’en sont pas vraiment. Le contact est rompu. Mes jambes chancèlent, mais ne flanchent pas. J’en suis la première surprise.

    Du regard, je viens chercher des explications auprès de l’homme qui se trouve désormais à trois bons mètres de moi. Est-ce lui qui m’inflige cela ?

    - « Pourquoi ?

    Un seul mot. Il me demande pourtant un effort considérable pour l’exprimer. Ma respiration est saccadée. Douloureuse. Je peine à avaler l’air. Ma trachée me brûle. Mes poumons sont comme asséchés.

    Cinquième coup.
    Sixième coup.
    Septième coup.
    Huitième coup.

    Quatre sursauts du torse qui m’envoient violemment vers l’arrière. Je suis à l’image d’une poupée de chiffon entre les mains d’un para-commando. Mon corps un vulgaire pantin sans la moindre volonté propre.

    Quatre coups de poignards fulgurants qui semblent s’évertuer à m’arracher de force à l’inconnu dans la brume. Je le sens - et le vois - s’éloigner de moi tel un phare dans la nuit. J’ai beau lui tendre les bras, il est bien trop loin. Il ne peut rien pour moi. De toute évidence, pourquoi le voudrait-il seulement ? À moins qu’il s’agit là d’une interférence divine ? D’un pouvoir supérieure (*hum) qui s’évertue à nous barrer la route. Aurait-il quelque chose à m’offrir dont j’ignore encore l’existence ? Ou l’inverse ?

    Le mur dans mon dos vient briser ma chute. À moins qu’il s’agisse du bar du comptoir ? Peu importe, le résultat sur ma colonne vertébrale reste sensiblement pareil. L’arrière de mon crâne en prend également pour son grade. Je suis sonnée. Un peu. Beaucoup. Passionnément. À la folie.
    Un goût de bile et de sang remonte le long de ma gorge. Je ferme les yeux dans l’espoir d’éviter que la sensation de nausées ne se concrétise autrement.

    Bordel de m*rde, mais qu’est-ce qui m’arrive ?
    Qu’est-ce qui NOUS arrive ?!
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Yellow Submarine [PV Hadrien] - Ven 20 Sep - 11:29

Yellow submarine

I don't want to set the world on fire



On aurait dit que la jeune Celte avait vu la mort elle-même. Elle était pâle, blanche, livide même. Comme si elle s'était faite aspirer toute son énergie vitale d'un seul coup. Son regard hagard cherche des réponses, des explications, à comprendre ce qui lui arrive. Elle me le demanda. Mais je n'en savais rien moi ! Je savais gérer des plaies par balle ou par armes blanches. Tout ce qui était de l'ordre de la maladie, ça m'était totalement inconnu.

On dirait que vous avez fait un malaise. Vous...

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu'elle recula brutalement, se séparant de moi, comme frappée au sternum. Un type derrière moi beugla, m'ordonnant de ne pas la toucher, de ne plus rien lui faire. Je lui lançai un regard noir empli de rage, ce qui eut pour effet de le faire reculer d'un pas et de se taire. Je voulus faire quelques pas vers la jeune femme, mais elle m'asséna un "pourquoi" accusateur, comme si j'étais la source de ses troubles. Mais qu'est-ce que j'en savais moi ma grande ?! Et pourquoi j'aurais pu vouloir t'emmerder ?

Une fois encore, je n'eus pas le loisir de répondre qu'elle recula à nouveau, jusqu'à s'effondrer contre le bar. Les serveurs, perdus, hébétés, n'osaient pas bouger. Moi non plus d'ailleurs. Une fois qu'elle fut à terre, je m'approchai et voulus à nouveau m'enquérir de son état. On dirait que quelque chose la frappait, une force invisible qui s'en prenait à elle. Pourtant elle ne portait aucune marque physique. A peine posai-je ma main sur son épaule que le type de derrière se sentit repousser des couilles et vint m'attraper pour m'éloigner d'elle. Il m'invectiva, m'accusant de lui faire du mal. Je répliquai par un simple, mais néanmoins puissant, crochet du droit qui l'envoya à terre. Puis je pus retourner m'occuper de la Celte.

Hey ! Hey ! Concentre toi sur ma voix. Respire. T'es en sécurité ici. Inspire lentement, et expire.

Doucement, je lui tournai la tête pour planter son regard dans le mien. Fixe quelque chose et accroches-y toi. Trouve toi une ancre petite.


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Yellow Submarine [PV Hadrien] - Jeu 26 Sep - 8:11

    Me voilà à terre.
    Enfin je pense.
    Pour autant que je puisse encore penser.
    Pour autant que mes pensées m’appartiennent encore.
    Ou qu’elles m’aient un jour appartenu.

    Aucune réplique.
    Aucun retour.
    Dans ma tête, c’est le silence total.
    Ce n’est pas dans Ses habitudes.

    C’est le signe indubitable que quelque chose cloche. Ou manque au rendez-vous. Ou whatever en fait. Le truc c’est que c’est aussi agréable – pour ne pas dire autre chose – que déroutant. Ma première idée serait de secouer les cocotiers. De Lui balancer une vanne pourrie dans La tronche pour La faire répliquer vitesse v-v-prime. D’un autre côté, Son absence de réaction m’apparait comme une aubaine. Le résultat d’un exorcisme réussi. Si le mec devant moi est responsable de ce miracle de par la simple apposition de sa main, je crois bien qu’on vient de se dénicher le prochain Christ. Ses cheveux s’y prêtent parfaitement d’ailleurs.

    Le voilà qui vient vers moi. En attendant le moment fatidique de nos retrouvailles physiques, je ne peux m’empêcher d’accorder quelques pensées supplémentaires à mon autre MOI. Même si ce n’est qu’un terme. Même si c’est une évidence gros comme un camion que nous sommes deux entités bien distinctes qui ne pourront jamais être confondues l’une à l’autre. Mais passons l’intro.
    Entrer La taquiner et L’ignorer, mon cœur balance. Ma tête aussi d’ailleurs. Je me retiens de justesse de remettre le déjeuner que j’ai zappé ces deux derniers jours. Si Elle ne répond pas, c’est forcément que …

    Un nouveau contact au niveau de mon épaule me sort de ma semi-rêverie. Lentement (c’est du moins ainsi que je le ressens) je tourne ma tête – et de fait mon attention – en direction de l’intrusion. J’ai beau voir la scène se dérouler parfaitement devant mes yeux, là encore je semble évoluer dans une toute autre dimension. Le bon samaritain qui se retourne. Qui envoie un joli direct du droit en plein dans la mâchoire ennemie. Son propriétaire qui décolle du sol avant de le retrouver quelques mètres plus loin. Je suis son vol du regard. Enfin je crois. Je me sens moins seule ici-bas. Façon de parler bien sûr.

    Parler. C’est ce que l’homme accroupi fait. Il me parle. M’oblige à le regarder. À retrouver le contact rompu. La bouée échouée. J’en ai envie. J’en ai besoin. Pourtant, du coin de l’œil je vois quelque chose qui bouge. Qui ondule. Qui serpente. Je sens mes yeux s’écarquiller un peu tandis que la silhouette avachie se relève de son affront, rapidement rejoint par deux acolytes aux gros bras. Je ne sais fichtrement pas d’où ils sortent, mais avec exactitude ce qu’ils veulent. Du moins, ce qui les pousse à le vouloir.

    - « Merde. »

    C’est toujours parlant comme petite phrase d’intro. Ça brise la glace à tous les coups.

    Je cherche à trouver appui sur son épaule pour m’aider à me relever. Comme diraient certains : ce n’est pas très efficace. Peu importe, je m’accroche à la bête et insiste sur la chose.

    - « Ça va partir en sucette. »

    C’est brouillon. Ça ne sort pas forcément dans le bon sens de ma bouche. Qui est sèche et pâteuse malgré le goût ferreux qui s’évertue à y rester imprégné. Mes jambes non plus n’y mettent pas du sien et je dois m’y prendre à plusieurs reprises pour réussir à peu près ce que j’avais en tête ; peu importe ce que c’était. Si je ne me reprends pas un tant soit peu en moins, ça va tourner en eau d’boudin. Accessoirement, en bain de sang.

    Je suis tellement faible, physiquement parlant, que je me retrouve accrochée au cou de mon autoproclamé Robin des bois viking (viking des bois ?) à l’image d’une infirme qui débute ses cours de rééducation. Du moins c’est ainsi que je me sens. Je colle ma bouche à son oreille la plus proche, à défaut de mieux :

    - « Y’a mon pouvoir qui déconne. »

    Je le vois dans leurs yeux. Je le sens dans leur posture. Ils se sentent grands. Ils se sentent forts. Ils bombent le torse tels des gorilles qui postulent pour un rôle dans le film qui a fait leur réputation. Ils se sentent invulnérables. Investis d’un pouvoir divin. La bonne blague.
    Ils sont l’homme. Ils sont le mâle dominant. Et moi … je suis la donzelle en détresse qui s’apprête à se faire arracher à leur tribu par un envahisseur du Grand Nord.

    - « Faut qu’on sorte d’ici … »

    Et tu vas devoir me porter …

    C’est ce que je m’apprêtais à rajouter avant qu’une paluche de rouquin vint se poser sur ses larges épaules. Même pas le temps de réagir que je me fais arracher à son étreinte (même si à la base c’était la mienne) par des mains invisibles. On me tire vers l’arrière avant qu’une rafale de coups de ne s’abat sur lui. je ne suis qu’impuissance à regarder la scène provoquée par mon squatteur.

    Mais qu'est-ce que TU fous?!!!
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Yellow Submarine [PV Hadrien] - Dim 29 Sep - 21:22

Yellow submarine

I don't want to set the world on fire



Elle posa enfin son regard sur moi. Bien. Même si j'ignorais si elle suivait mes directives, elle avait au moins fait la première étape, signe que sa conscience était toujours active (en partie tout du moins). Je la félicitai, l'encourageai doucement, l'incitai à progresser à son rythme. En parallèle, je ne m'occupai plus du reste de la populace, qui assistait calmée à la suite des événements. En même temps, faire valdinguer d'un seul coup de poing un homme bien portant, ça avait le mérite de faire reconsidérer les pulsions héroïques de tout le monde de sain d'esprit. Pitié qu'il n'y ait que des sains d'esprit ici présents.

La jeune femme baragouina quelques mots, arguant que quelque chose d'autre n'allait pas. Mais cette fois-ci, ce n'était pas en rapport avec sa condition, mais plutôt par rapport à notre situation. Merde. Mon geste aurait-il fait pousser des couilles à quelques inconscients ? Pitié non. Je ne voulais pas tuer une fois encore. Surtout que là, je n'avais personne pour m'aider à filer à l'anglaise ou pour changer de pays. Et les Ricains étaient moins cléments sur ce sujet. A moins que...

Je passai délicatement le bras de la jeune femme par-dessus mon épaule, arguant à qui voulait l'entendre qu'on devait l'emmener voir un toubib ou quelque soigneur local officiant dans la région. Lorsqu'elle me chuchota à l'oreille que c'était son pouvoir qui déconnait, j'eus un frisson. Merde. C'était plus un médecin qu'il nous fallait, là c'était un mage ou un autre dieu. Et j'étais loin, mais très loin, d'avoir les compétences pour ça. Où étais Asclépios dès qu'on en avait besoin ? Julie répondrait "probablement de l'humanitaire"...

Mais, à peine l'avais-je mise sur mon épaule que quelqu'un nous sépara. Une paire de mains fermes attrapa mon épaule et celle de la jeune femme avant de nous écarter violemment. Je n'ai même pas le temps de répliquer quoi que ce soit qu'une droite vient me percuter en pleine poire. S'en suivit ensuite un service complet de salade de phalanges que je n'avais pas demandé. Je pris les premiers de plein fouet avant de pouvoir parer les suivants et me repositionner pour ne plus subir les assauts de mes adversaires. Ils se déployèrent face à moi, tous les quatre. Bien. On allait pouvoir jouer. Mais je comptais bien équilibrer le jeu.

Un poil de concentration et je dépliai mes doigts. Je me mis à ressentir toute l'énergie électrique qui se trouvait dans l'air, dans la pièce et dans les câbles. Je les attirai subitement à moi, faisant sauter les ampoules, les néons et les LEDs en un éclair, plongeant ainsi la pièce dans la pénombre. Les arcs électriques apparurent furtivement et rejoignirent mes poings avant de plonger dans mes veines, les rendant plus bleues qu'elles ne l'étaient déjà. Un sourire carnassier s'afficha sur mon visage et, d'une voix gutturale, je lâchai

Kom ! Min knytnæve får dine tænder til at feste*

Je chargeai aussitôt le premier avant de me jeter à genou et de glisser sur le sol. Je le cueillis aussitôt d'un uppercut en plein torse. A l'impact, je libérai un peu d'électricité, tout juste suffisante pour l'envoyer dormir avec Morphée pour quelques heures. Je devais surveiller le dosage de mes coups avec minutie. Je ne devais pas tuer. Avant qu'un autre ne puisse réagir, toujours à genou, je décrochai un direct en plein dans les parties du deuxième. Une fois encore, je libérai une petite dose de jus, histoire de le faire valdinguer et de rendre débiles l'intégralité de sa future progéniture.

D'un bond, je me redressai, mais fus renvoyé à terre par une chaise qui vint s'écraser contre mon front. Je sentis le liquide carmin s'écouler depuis mon arcade sourcilière ainsi que de ma pommette complètement éclatées. Je crachai, constatant que j'avais du sang également dans la bouche, avant de me relever, un regard haineux posé sur l'enflure qui avait osé porter la main sur moi. Il me fixait, hébété de me voir me redresser après un coup pareil. Heureusement, son dernier collègue fut suffisamment rapide pour m'empêcher d'agir. Il me plaqua et me rentraîna une troisième fois à terre. Il me décrocha plusieurs coups en plein dans les côtes. Je ne perdis pas une seconde et posai mes deux énormes paluches sur son cou. Mais au lieu de serrer, je me contentai de libérer une forte décharge en plein dans sa tête.

Coucouche panier !

Avec lui dans les vapes, il ne restait plus que Monsieur chaise. Il était sortit de sa torpeur et m'attaqua avec une queue de billard dont il s'était emparé. J'esquivai le coup en me baissant avant de briser sa garde d'une charge. Je passai ensuite ma main derrière sa tête et brandis mon poing. Un premier direct vint le frapper en plein pif, libérant une première décharge. Un second s'enchaina, en libérant une deuxième. Puis un troisième, quatrième, cinquième. Son visage finit rapidement ensanglanté et il s'effondra mollement dans mes bras. D'un geste dédaigneux, je le jetai par terre et revins me placer devant la jeune femme, tout en restant en garde, prêt à cueillir le premier qui s'approcherait. D'ailleurs, d'un ton défiant, je lançai.

Alors ! Qui est le prochain ? Venez ! J'vous attends !

Traduction du danois:

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an riocht
Ikaar Killough
BLAZE : rage
CREDITS : rage
FACE : eddie redmayne
DOLLARS : 2801
SACRIFICES : 524
PORTRAIT : Yellow Submarine [PV Hadrien] Fcf04a1c5c031f2fb27bfe978207e8d8
ANNEES : 34 années, mais quelle importance. Il peut etre ce qu'il veut quand il veut, n'importe quel age, n'importe quelle vie. (01/04)
CŒUR : le palpitant s'attarde trop sur les autres, le coeur des gens résonnant à l'intéreiur du sien, occultant tout ce qu'il s'y passe. Plus rien n'est transmis, tout est sourd.
RÉINCARNATION : llew llaw gyffes, littéralement signifiant celui à la main agile, dieu guerrier magicien chez les celtes.
TALENT(S) : doppelgänger: capable de se métamorphosé en n'importe qui. - bouclier: capable de se protéger des pouvoirs des autres, pas des siens. animorphose: prend l'apparence d'un aigle à volonté. - perception myocardique: capable de ressentir l'état de la vie sentimentale d'autruis, chaque battement de coeur et chaque envie. inactif: charisme ++
FACTION : An Ríocht, depuis toujours, pour toujours.
OCCUPATION : Élu roi d'an riocht suite à la mort de sa sœur. Il est également le propriétaire du Teddybeer, le pub irlandais familial de Downtown et du Douze Coups, cabaret olé d'Historial District. Dirige les affaires d'import et d'export de la famille Killough, en prime.
GENÈSE : primus / stade 6 ( 01/06/20) - découverte des souvenirs, malédiction connue.
TALON(S) D'ACHILLE : il ne sait plus trop, la famille se résumant à seulement deux âmes encore en vie, les amis annoncés comme traitre et le coeur en berne. y'a la coloc, mais c'est trop compliqué, préfère laisser tomber.
JUKEBOX : flogging molly - drunken lullabies; muse - unintended; billie eilish - bury a friend
RUNNING GUN BLUES : Yellow Submarine [PV Hadrien] FQCqrDYw_o
Yellow Submarine [PV Hadrien] 5407d76e54adaab82f0ffb923df67268

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Yellow Submarine [PV Hadrien] TF1kdYOA_o


an riocht
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Yellow Submarine [PV Hadrien] - Mar 1 Oct - 17:23

yellow submarine
25 aout 2019

Au départ il n’a pas décroché. Le nez dans son rapport, le bordel en bas lui donnant l’impression qu’il était lui-même partisan de la fête rendait le travail toujours aussi désagréable pour Ikaar qui donnerait cher pour n’avoir à ce soucis que des choppes de bières à remplir et celle qu’il devait vider. La concentration alors était de rigueur et un appel à répondre, particulièrement venant d’une duchesse dont il voyait le visage s’afficher sur son écran, rendrait la chose tout bonnement impossible. Tant pis pour qui le sonne, ça attendra, comme le reste. Quand l’appel s’arrête il repose son attention sur le papier. Une nouvelle offre avec un nouveau client de l’autre côté, offre alléchante de marchandise à vendre en l'échange de billets verts qu’il avait cessé de compter depuis longtemps. Leurs affaires prospèrent, c’est tout ce qu’il peut constater avec plaisir. Le téléphone vibre de nouveau, le même nom s’affichant ainsi que les sms envoyés entre temps - URGENT - que cela disait, simplement. Le jeune roi soupire, déverrouillant l’appel à contre coeur pour tomber sur la voix paniquée de la duchesse. «  Qu’est-ce qu’il y a ? » qu’il demande presque en ronchonnant, la duchesse ayant toujours un peu tapé sur le système du roi. Trop prévenante, trop sérieuse à son goût. Pourtant il le sent, quelque chose ne va pas. Le soubresaut qu’il entend, la respiration. Ca ne va pas du tout. et il connaît ce silence, où les gens cherchent comment annoncer une nouvelle funeste. Ce silence dans lequel on pèse la mort. «  Dis-moi. » qu’il continue. Le ton trop sérieux venant de lui, la fermeté qui lui est rare. Il attend simplement le nom, pas des explications, rien. Juste le nom à ajouter à la liste. juste la prochaine personne à pleurer. «  C’est Sinead, elle est - » qu’elle commence, mais il n’écoute déjà plus. A l’intérieur de lui c’est le vide qui se crée, absence de cris, de larmes, de tristesse. Juste un grand rien, comme si tout était enfermé quelque part, pas prêt encore à exploser. Pas tout de suite, parce qu’il fallait digérer le nom. Impossible, qu’il aurait dit il y a quelques temps. Inébranlable Sinead, piler dans les moments bons comme mauvais, véritable bouée dans ce monde elle aussi disparue. Pourtant la colère il ne la sent pas. Pourtant même les coeurs en bas qui d'habitude résonnent dans son coeur son muet. La guerre est silencieuse, acouphène après le choc. Il faut qu’elle répète plusieurs fois son nom pour qu’il ne soit plus sourd au monde, ni au bordel en bas, ni à elle. Un «  D’accord. » prononcé sans qu’il n’est rien écouté d’autres que la sentence. Sinead, morte. Cela suffisait. Quand il y repense c’est là qu’il décide de mettre un terme à leur conversation. «  Ecoute, je vais te rappeler plus tard. » Qu’il murmure avant de raccroché. Pas la tête à discuter, ni a rien faire. Il a envie que ça s’arrête, tout ça. Toute cette mort et toute cette peine. Puis ce vide, infini, qu’il sent. Les poings bloquent bientôt les yeux et tout devient au contraire trop bruyant, paradox, ou tout, finalement, prend de l’empleure. Où le bordel en bas devient monstrueux et résonne dans le bureau, bagarre de bar qu’il aurait limite encouragé avant, mais dont il n’a aucune envie aujourd’hui.  

« In ainm Dé. » qu’il soupire en se levant, quittant le bureau sans taper du pieds, sans même avoir l’air en colère. Sans se soucier de l'électricité qui tressaute dans le couloir. Trop fatigué de tout, le Roi, qui descend les escaliers pour tomber sur, effectivement, un bordel sans nom qu’il observe un instant. C’est que y’en a un qui se croit plus fort que le reste en plus. Et que les autres n’ont que ça a faire que de le provoquer.  «  Vous allez fermez vos gueules, bande de cons ?! » Il hurle à plein poumons sans même avoir fini de descendre les marches. Pas la peine, le piédestal lui permettait de voir chacun des abrutis dans son pub, d’ici. «  Vous avez que ça a foutre de vous battre ici ?! HEIN ?» Visiblement oui, ils n’avaient que ça a foutre. Et c’est légèrement exaspérant quand on y pense. S’ils avaient été dehors peut-être que Sinead serait encore en vie, qui sait. En tout cas, bon nombre d’entre eux seraient encore vivant, de ces morts tombés pour rien. Pour des informations ratées et des protections en carton. A quand une balle dans sa propre tête en revanche ? C’est pas faute d’essayer. Parmi la foule il la reconnaît, Bronach. La méprisée courtisane qui n’a de cesse de lui rappeler à quel point elle pouvait préférer Izaak. Elle, l’information pourrait lui être utile. Tout comme aux autres, moyen radical de calmer la fureur des alcooliques répondant au rôle de sujets même si c’est à elle qu’il s’adresse en priorité - et à Badb - quand la nouvelle tombe, épée de Damoclès. «  Sinead est morte. »

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Yellow Submarine [PV Hadrien] - Mer 2 Oct - 20:34

    Qu’est-ce que j’avais dit?
    Ça part effectivement en sucette.

    Des bras invisibles qui m’épluchent de mon (oui il l’était) tronc millénaire. Une distance qui se crée entre nous. Une horde de sauvages qui s’abat sur celui qu’ils prennent pour l’ennemi. Le Royaume dans toute sa gloire. Le Royaume dans toute sa déchéance. Dans le tas, je n’en reconnais qu’un comme étant combattant attitré pour sa patrie. Les autres ne sont guère plus que des branquignoles entraînés par la masse et enivrés par le pouvoir. Accessoirement le mien. Celui qui flanche. Celui qui déconne.

    J’ai beau La huer, La houspiller, La narguer ; rien n’y fait. Aucune réaction. Un blanc total. Ou un noir, ça dépend de votre vue périphérique. Il n’y a plus rien là-dedans. Oh, comprenez-moi bien, Elle est toujours là. Je le SAIS. Je le SENS. C’est juste qu’Elle ne fonctionne plus. Siffly cassé, comme dans la suite de Toy Story.

    Silhouette sombre recroquevillée sur elle-même. C’est du moins ainsi que je L’imagine, à défaut de la voir. Ombre maléfique tapie dans l’Ombre de mon subconscient. Essence floue et brumeuse entortillée dans un manteau de brume aux extrémités affamées. Entité des Ténèbres qui se nourrit insatiablement du carnage dont Elle est pourtant seule responsable.

    Elle me regarde. Elle me toise. De ses yeux aux iris rouges sang et aux pupilles fendues à la verticale tel certains reptiles légendaires. Oh il y a probablement une partie de mon imagination débordante qui déforme l’image de base ; mais en cet instant bien présent c’est EXACTEMENT ce qu’Elle m’inspire.

    Lorsque je finis par revenir au ici et au maintenant, c’est pour assister à la résurrection de mon héros nordique (quand je vous dis qu’il a tout d’un Jésus des temps modernes !). Une légère tension dans ses avant-bras et voilà qu’il fait pleuvoir des débris d’ampoules et plonge le Teddybeer dans une ambiance plus tamisée. De petites décharges électriques viennent arroser l’atmosphère de leur jus et colorer légèrement la peau de ses phalanges. Encore un peu on se croirait dans l’Avatar de Cameron.
    Je sens un soupire s’échapper de ma bouche devant une telle mise en scène. Super, j’ai réussi à allier Thor à une déesse guerrière celte. Mes yeux se lèvent au ciel, ou plutôt vers ce plafond désormais dénudé de tout luminaire. Il ne manquait vraiment plus que ça … est-ce que ça peut davantage s’envenimer ?
    Inutile de répondre, je connais déjà la suite.

    Enfin, pas nécessairement celle où Hulk se fait une joie d’électrocuter ses adversaires avant de se ramasser une chaise en pleine colonne vertébrale et remettre ça sur son dernier agresseur. Entre-temps je me dégage de la prise de mon propre assaillant en jouant des épaules. Je lui balance un regard tellement hostile qu’il prend la sage décision de s’éloigner et regagner son bar. Pour une fois qu’il en sort, ça lui apprendra à regarder à deux fois la prochaine fois. Même si j’espère bien qu’il n’y en aura pas. Ce sera déjà un miracle si je ne me fais pas bannir de cet endroit sur au moins trois générations. Mais comme ce n’est clairement pas dans mes projets de procréer, ça limite déjà la casse. Un peu. (Beaucoup. Passionnément. À la folie. PAS DU TOUT.)

    Un bruit mat dans mon dos m’invite (lol) à me retourner. J’y retrouve mon autoproclamé sauveur qui transpire littéralement une soif de plus. je devrais peut-être le présenter à Caleb, il y a certainement moyen d’en tirer quelque chose. Et ça perso ça pourrait lui rapporter quelques billets. De nos jours personne ne crache sur la thune … si ?

    Son injection semble porter ses fruits. Bien que théoriquement hors état de nuire, un des quatre bras cassés est quand même en train de rassembler ses forces pour repartir dans le feu de l’action. Ce n’est rien de plus qu’une réaction involontaire à ce pouvoir de m# qui continue à couler de mes propres veines. Alors certes ça ne fait pas de lumière dans le noir, mais croyez bien que c’est au moins – si pas plus – efficace que les déboires abracadabrants du Grand Nord.
    Je m’apprête à intervenir à mon tour en balançant un beau grand « holà » dans la foule, quand quelqu’un me devance. Quelqu’un que je connais. Quelqu’un que je reconnais. Un léger frisson remonte le long de mon échine. Cela fait longtemps que nos chemins ne se sont plus croisés. Et je ne compte pas l’enterrement de sa sœur dans le lot. il n’avait aucune miette d’attention à me léguer et la pareille était de mise. Il n’était pas le seul à vivre un deuil familial ce jour-là.

    On se retourne tous en direction de notre leader suprême (…), moi y compris. Il braque ses prunelles sur les miens. Je devine ses prochains mots juste avant qu’elles ne franchissent la barrière de ses lèvres.

    SINEAD EST MORTE.

    Premier son de cloche.
    Mon cœur rate un battement.
    Deuxième son de cloche.
    Mon sang se glace.
    Troisième son de cloche.
    La scène disparait.
    Quatrième son de cloche.
    Je suis aspirée par le vortex.
    Cinquième son de cloche.
    Ma poitrine me brûle.
    Sixième son de cloche.
    Ma tête part vers l’arrière.
    Septième son de cloche.
    Les larmes se mettent à couler.
    Huitième son de cloche.
    Ma bouche s’ouvre.

    Neuvième coup de feu dans le noir.
    Sinead tombe.
    Et moi avec.

    *NEMHAIN !
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Yellow Submarine [PV Hadrien] - Jeu 3 Oct - 18:54

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I don't want to set the world on fire


Un type débarqua dans la pièce. Son simple cri suffit à calmer tous les belligérants présents dans la pièce. Enfin... Tous sauf un, qui voulait encore en découdre. Tout en écoutant les paroles du nouvel arrivant, sorte de roi en son domaine, mon regard fila vers l'excité. D'un geste sec et rapide, je lui décrochai un crochet en pleine tempe, le couchant à terre au passage. Une fois ce calme revenu, je pus reporter mon attention sur l'homme qui venait d'arriver. Il annonça la mort de quelqu'un, comme si tout l'établissement était sensé la connaitre et la pleurer. Pas de pot mon pote, je ne la connais ni d’Ève ni d'Adam ta clamsé. Mon regard fila tout de même vers celle que je protégeai depuis le début de cette altercation. Pour elle, la révélation semblait visiblement faire un choc. J'avais débarqué où ? Dans un bar de mafieux ou quoi ? Parce que s'il fallait être membre pour rentrer, les videurs avaient très mal fait leur travail.

Je fis craquer mes articulations et me redressai légèrement, sans pour autant desserrer les poings, toujours prêt à me défendre en cas d'attaque.Ecoute l'ami. J'ignore qui était pour toi celle dont tu annonces le trépas. Mais sache que Enfin... ça c'est ce que j'aurais déclaré si j'avais compris la notion de diplomatie que Julie s'évertuait à m'inculquer. A la place, je dis.

Ecoute mon gars. Ton cadavre, je ne le connais pas. Tout ce que je sais, c'est que les connards que tu vois à terre ont ouvert les hostilités. Alors garde tes grands airs pour ta femme ! Ils l'ont attaqué je désignai du doigt la femme que j'aidais. Et s'en sont pris à moi dès que je lui ai porté assistance. Je sais pas ce qu'ils ont contre elle, mais ils sont ceux à blâmer. Pas nous.

Ouais ! Ça c'était bien dit ! C'était parfait pour m'envoyer reposer à côté de la personne dont il venait de nous annoncer le décès. Parfois ma propre connerie (ou mon absence d'instinct de survie) pouvait me surprendre plus que ce qu'elle n'avait fait jusqu'alors. Il fallait que je trouve un échappatoire, et vite. Trouvé !

En attendant, si ça te dérange pas, je vais faire ce que j'avais prévu depuis le début. L'emmener voir un toubib. Parce qu'elle va pas bien et qu'au lieu de l'aider, tous les autres dans ce bar ont préféré attaquer le seul qui l'aidait.

Fort de cette déclaration pleine de courage, d'audace et de stupidité, je repris le bras de la jeune femme et le calai à nouveau sur mon épaule pour reprendre la route vers la sortie. Elle avait besoin d'aide. Et moi aussi j'allais en avoir besoin à ce rythme, avec le jus qui parcourait encore mes veines. A voix basse, je lui lançai.

Allez tiens le coup. On va te trouver de l'aide. On va arranger ça.

Comment ? Excellente question. Où ? Encore meilleure. J'avais strictement aucune idée de ce que je faisais, ni dans quel merdier j'avais sauté à pieds joints. Tout ce que je voulais, c'était la rassurer. Je jetai néanmoins un dernier regard vers le seigneur local, comme pour lui demander son approbation pour sortir d'ici une bonne fois pour toutes.

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Ikaar Killough
BLAZE : rage
CREDITS : rage
FACE : eddie redmayne
DOLLARS : 2801
SACRIFICES : 524
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ANNEES : 34 années, mais quelle importance. Il peut etre ce qu'il veut quand il veut, n'importe quel age, n'importe quelle vie. (01/04)
CŒUR : le palpitant s'attarde trop sur les autres, le coeur des gens résonnant à l'intéreiur du sien, occultant tout ce qu'il s'y passe. Plus rien n'est transmis, tout est sourd.
RÉINCARNATION : llew llaw gyffes, littéralement signifiant celui à la main agile, dieu guerrier magicien chez les celtes.
TALENT(S) : doppelgänger: capable de se métamorphosé en n'importe qui. - bouclier: capable de se protéger des pouvoirs des autres, pas des siens. animorphose: prend l'apparence d'un aigle à volonté. - perception myocardique: capable de ressentir l'état de la vie sentimentale d'autruis, chaque battement de coeur et chaque envie. inactif: charisme ++
FACTION : An Ríocht, depuis toujours, pour toujours.
OCCUPATION : Élu roi d'an riocht suite à la mort de sa sœur. Il est également le propriétaire du Teddybeer, le pub irlandais familial de Downtown et du Douze Coups, cabaret olé d'Historial District. Dirige les affaires d'import et d'export de la famille Killough, en prime.
GENÈSE : primus / stade 6 ( 01/06/20) - découverte des souvenirs, malédiction connue.
TALON(S) D'ACHILLE : il ne sait plus trop, la famille se résumant à seulement deux âmes encore en vie, les amis annoncés comme traitre et le coeur en berne. y'a la coloc, mais c'est trop compliqué, préfère laisser tomber.
JUKEBOX : flogging molly - drunken lullabies; muse - unintended; billie eilish - bury a friend
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Yellow Submarine [PV Hadrien] - Ven 4 Oct - 23:31

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25 aout 2019

C’était le foutoir, pour pas changer.
Mais contrairement à d’habitude l’humeur lui manque effectivement.
Contrairement à d’habitude, il y avait bien plus grave. Sinead est morte bordel.. Et quasiment tout le monde ici, la connaissait. les visages qui comptent en tout cas, les habitués, ceux qui ont au moins une fois reluquer l’amie qui faisait à son aise ici, reine de la débauche et  finalement, une des âmes de ce lieu qui s’est éteint. L’entendre hurler suffit à calmer tout le monde, sauf deux. Un bourré, et quelqu’un qui n’était définitivement pas des leurs, dont il se foutait bien. C’était pas les gens extérieurs, ceux qui importent. Dieu ou pas, l’aura bleu lui indiquant ses origines. Cela aurait pu s’en arrêter là. Un dieu d’un autre panthéon dans le pub, y’en a déjà eu et y’en aura toujours. C’est quand il ouvre sa bouche, que les choses s’enveniment très vite. «  On t’as pas sonné Raiponce. » que le rouquin réplique, bien décidé à ne plus être poli aujourd’hui, avec personne, encore moins quelqu’un qui l’insulte, Sinead… Et lui en prime.  «  De un tu vas me parler mieux. De deux, tu ferais mieux de ranger ta fierté et ton arrogance au fin fond de ton cul si tu veux pas te retrouver avec le dit cadavre à la morgue.. J’sais pas où tu t’es cru mais t’es pas chez ta mère, ni dans un bac à sable. » Parce qu’ici les choses ne risquent pas de rester telle quelle. Hors de question. Non seulement parce qu’il était seul contre tous, mais si déjà il avait mit les autres en rogne, continuer n’allait en rien aider. Un coup d’oeil à Brónach et il comprend peut-être d’où ça vient, tout ça. Cette colère qui ne lui est pas familière, cette crise qu’elle fait et ce bordel pas si joyeux.

AInsi ce n’est que d’une oreille qu’il écoute la merde de l’autre, la solution toute trouvée, vu que y’a que ça qui semble de toute façon marcher ici. Et peu importe si c’était Badb, ou pas, qui jouait avec ses nerfs. Il sort simplement son flingue qu’il tend dans la direction du blond, cible facile, vu sa taille. Mais ça aussi, il s’en fou. «  Écoute, tu la laisses et tu dégages de mon bar, Jésus Christ, avant que je te renvois près de ton père. Et un toubib va lui servir à rien, crétin. » Y’a pas que ça a faire, encore une fois, et si c’était le moyen le plus expéditif pour avoir la paix autant user de la force. parce qu’un médecin était incapable d’aider une déesse. Surtout pas Bro, pas avec Badb à l’intérieur et tout ces comportements étranges qu’elle avait à cause de la déesse, depuis bien longtemps. Encore une fois c’est sur elle qui repose le regard, elle, l’intéressée dans cette histoire même si il ne l’aime pas.
Sinead l’aimait. Alors il lui doit au moins ça. «   Tá sé í, nach é ? Badb ? » le gaélique sort de ses lèvres pour priver l’autre de compréhension. Merci, mais c’était suffisant comme intervention. «   Brónach, ní mór duit iarracht a dhéanamh tú féin a rialú, le do thoil. » Parce que sans ça, ça allait être pire. Parce que c’est le contrôle qui fait défaut. «  Abair leis go bhfuil sé togha. Ní mór duit draoi a ghlaoch, ní dochtúir, ná an t-ospidéal. Ceart go leor ? » C’était surement la seule façon d’aider, un minimum. Ils sauraient calmer une crise eux, thaumaturges là pour calmer les maux, même ceux de l’esprit. Ils sauraient sûrement quoi faire.

trad:
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Yellow Submarine [PV Hadrien] - Mar 15 Oct - 18:48

    SINEAD EST MORTE.

    Les mots résonnent dans ma tête. Les mots résonnent dans le décor. Vide sidéral. Plaine abandonnée. Nuit noire. L’aube d’un crépuscule annonciateur de grandes épopées. Absence de points lumineux dans le ciel. Absence de sons quelconque. Absence de tout. Si ce n’est une brise solitaire qui vient me gifler le visage. Qui vient s’engouffrer dans ma tignasse.
    Le vide. Et moi. Entité squelettique et famélique qui se tient là, au beau milieu de nulle part, à fixer un point dans le rien. Terrain vague. Ancien champ de bataille. Ci et là de minuscules monticules de terre pour donner un tant soit peu de relief à la scène. Autour de moi, toujours rien. Pas d’arbres. Pas de civilisation. Rien que le faux plat et une ligne d’horizon qu’on devine plutôt qu’on la voit.
    À mes pieds, le sol semble comme gronder. Murmure incessant dont la tonalité augmente doucement. Un bruit qui m’apparait presque comme familier, bien que impossible à définir.

    Ma poitrine se soulève avec peine. J’aspire un air noir et vicié qui s’engouffre dans ma trachée et vient s’immiscer dans mes poumons. Je l’imagine tel de petits veloutés en tourbillon qui viennent chatouilleur la chair morte en quête d’une quelconque réaction. Mon palpitant semble en parfait diapason avec l’intrusion. Il se gonfle, rencontre les barreaux de sa cage dorée à travers mes côtés tout à coup si étroites, et finit par abandonner ses futiles rêves de liberté. Expiration.

    Je suis comme paralysée. Par le ici. Par le maintenant. Par le là-bas. Par le nulle part. je SAIS que mon corps a beau se trouver au beau milieu du centre d’intérêt du Teddybeer ; mon esprit et mon âme ont carrément transcendé les lois de la métaphysique. Comme si j’avais effectué un bond dans le temps et l’espace. Comme si j’avais été aspirée par un trou noir. One way ticket to Hell. Accessoirement une grotesque représentation de ce que cela devait être il y a plusieurs milliers d’années de cela.

    SINEAD.

    Son nom résonne dans le firmament. Vient me vriller les tympans. Vient me poignarder le myocarde. Comme on a dû le faire avec le sien. Je SENS le sang qui coule. Encore tiède. Rouge vif. Mais pour combien de temps encore ? Je sens mes jambes qui peinent à garder la position. Mes barrières qui s’effritent les unes après les autres. Falaises que je pensais immuables, mais qui se font malmener par l’écume des vagues. Mousse agressive et rancunière qui se fait un devoir de venir fracasser le barrage.

    SIN.

    Son visage me vient naturellement à l’esprit. Comme un fantôme. Comme un mirage. Ce sourire, messager de malice. Ces yeux, miroir sans fond où se reflètent pourtant mes propres abysses. Cette rousseur. Si caractéristique du coin. En totale opposition avec mes propres relents. Au tout début de notre histoire commune, j’avais voulu lui ressembler. Leur ressembler. Même si surtout elle. Le résultat avait un gros flop. Une grandiose erreur de parcours. Une anecdote amusante à ressortir à l’occasion de chaque fête païenne. J’avais fait encore plus tache dans ce parfait petit tableau irlandais. Mais Sin n’en avait été que plus fraternelle à mon égard.

    Je sens un voile de sourire étirer la pulpe de mes lèvres. Il se résorbe pourtant rapidement lorsque je constate qu’il fait fuir le fruit de mon délirium. La silhouette éthérée s’éloigne. Se floute. J’ai beau lui tendre la main. J’ai beau aller à son encontre. Elle me murmure des mots qui se font avaler par la nuit. Je n’ai pas compris. Je commence à paniquer. Vite, que quelqu’un aille la sauver !

    Mon corps avance d’un pas. C’est comme s’il passait d’une réalité à une autre. Me revoilà dans le ici et le maintenant. Le champ à l’abandon laisse place à un bar plongé dans une semi-obscurité. Tous les regards sont tournés vers mon voisin viking qui tente une nouvelle fois de me hisser par-dessus sa musculature de bœuf. Je l’observe d’un air incrédule. Je l’avais oublié lui …
    Tandis qu’il s’affaire à ce qu’il doit considérer comme un acte de bonté, mon attention est attirée par l’autre homme de la situation. J’ai beau entendre les mots qu’il m’adresse, ils en font que m’effleurer. Me contourner. Carapace ténébreuse que je sens grogner.

    - « Ne te retiens surtout pas. »

    Toi et moi, ce n’est plus ce que c’était. J’ai fait mes choix. Tu as fait les tiens. Un partout, balle au centre. Je ne serai pas une perte pour le Royaume. Loin de là même. Et tu n’as désormais plus aucune raison quelconque de me garder. Qui plus est, le goulot est déjà pointé en ma direction. Il me suffirait de me déplacer de si peu pour rentrer en ligne de mire. Et c’est précisément ce que je fais.

    - « Tu sais que ça va dégénérer. »

    Ma voix est calme. Presque posée. Mon regard fixé sur l’arme immobile. Ce n’est pas que je choisis la facilité. C’est que nous savons tous deux non pas ce qui risque, mais bel et bien ce qui VA arriver.

    - « Elle est partout. »

    Je sens les cadenas qui sautent les uns après les autres. Les entraves imposées dont Elle s’extirpe avec aisance. Le bruit des chaines qui tombent. Ses doigts experts qui pianotent la télécommande de la frénésie. Son souffle mortuaire qui vient entonner les chants de guerre.

    - « Elle est tout le temps. »

    Dans mes songes. Dans mes rêves. Dans mes moindres faits et gestes. Je suis une marionnette. Je suis un pantin. Je suis un corps sans volonté propre. Âme complètement consommée dans une prison qui n’aspire qu’à la recracher. Je ne suis plus celle que j’étais. Et voilà que je viens de perdre mon dernier pilier.

    - « Je n’ai plus envie de me battre. »

    Elles.
    Sont.
    Toutes.

    MORTES.

    - « TIRE ! »
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Yellow Submarine [PV Hadrien] - Mer 16 Oct - 14:12

Yellow submarine

I don't want to set the world on fire



Qu'est-ce que c'était que ce bordel dans lequel je suis tombé ? Entre l'autre con qui me prenait pour un demeuré. Bien sûr que je savais qu'il ne lui fallait pas un toubib ! Mais bon, j'avais pas l'impression qu'il faille qu'on gueule sur tous les toits que nous sommes des dieux et qu'on se balade pépouzes dans les rues. J'allais pas balancer à la horde d'alcooliques que je suis le dieu du tonnerre connard ! Et il me comparait au crucifié ! Mais j'hallucinais ! J'étais celui qui avait le marteau merde ! Si c'était ça les Celtes aujourd'hui, ils étaient tombé bien bas. Pitié que Taranis ne soit pas aussi con que lui, qu'il reste quelque chose à sauver dans ce panthéon.

Mais bon, heureusement pour moi, mon instinct de survie s'était réactivé face au canon du flingue que l'autre braquait sur ma tête. J'aurais voulu m'en offusquer, mais avec ce que j'avais balancé, j'étais très mal placé pour cela. Donc autant me taire pour l'instant. Mais j'étais sûr d'une chose : s'il me tirait dessus, toute l'électricité que j'avais encore en moi allait être relâchée d'un coup. Dans le meilleur des cas, je foutais juste le feu au bâtiment. Dans le pire, il se chauffait au gaz ou au fioul et je faisais tout exploser. Belle façon de s'en aller...

Et puis il y avait l'autre. Badb je crois. Elle qui semblait perdre pied, mais également être la véritable maîtresse de la situation. C'était d'elle que tout émanait. C'était elle qui déclenchait cette frénésie liée à notre colère. Et elle avait été liée à la morte apparemment. Je n'arrivai pas à imaginer ce qu'elle avait perdu. Je ne pouvais pas. Dans cette vie, j'avais toujours été seul. Je n'avais eu ni famille, ni véritables amis, ni proches ni lointains... Donc non, je ne savais pas. Mais ce que je savais c'était qu'elle était en peine. Et dans ces conditions là, on faisait souvent des conneries, et on disait souvent des choses qu'on ne pensait pas réellement.

Je sentis ma colère s'adoucir, au prix d'un effort sur moi-même conséquent. J'aurais rêvé prendre le flingue du petit con prétentieux et lui enfoncer dans le cul pour vider son chargeur devant toute sa putain de petite armée, avant de réduire cet endroit en cendres. Mais je ne pourrais pas y arriver. C'était tout simplement impossible.

Que devais-je faire ? Sortir ? Exaucer la volonté du roi des lieux et me tirer d'ici en abandonnant la vie de cette femme à son sort ? Rester, risquer la mienne pour un deuil qui ne me regardait pas et essayer de l'aider ? Tous les tuer et moi avec dans un incendie ? Bon cette option était d'office à écarter.

Les mots de la femme me revinrent en tête. Elle sentait qu'elle perdait le contrôle, qu'elle déchaînerait bientôt quelque chose qui nous engloutirait (possible que j'extrapole un peu là). Je descendis mes poings, fis quelques pas lents pour me placer entre le canon et la jeune femme, tout en levant la main vers l'homme armée dans un geste de paix, avec un visage essayant d'inciter à la diplomatie et déclarai, à l'attention de la jeune femme.

Si tu n'as plus envie de te battre, alors ne le fais pas.

Julie, donne moi ta force. Ou plutôt ta patience. Bon, on va dire les deux. Fais que ta sagesse nous touche.

Cette courte prière adressée à la réincarnation de la déesse grecque ne nous aiderait peut-être pas, mais au moins, on ne pourrait pas dire que j'avais pas tout essayé.

Laisse-nous t'aider...

Je tendis une main vers elle, encore une fois dans le but d'établir un contact physique, de lui offrir une ancre à laquelle se raccrocher. Le "nous" était destiné au Celte, qu'il comprenne que je ne voulais pas l'écarter en son propre domaine, mais plutôt régler ça sans effusion de sang. C'était encore possible. Une fois encore, je lançai un regard demandant l'aide du propriétaire. S'il te plait, sois malin et ne fais pas tout foirer...

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SACRIFICES : 524
PORTRAIT : Yellow Submarine [PV Hadrien] Fcf04a1c5c031f2fb27bfe978207e8d8
ANNEES : 34 années, mais quelle importance. Il peut etre ce qu'il veut quand il veut, n'importe quel age, n'importe quelle vie. (01/04)
CŒUR : le palpitant s'attarde trop sur les autres, le coeur des gens résonnant à l'intéreiur du sien, occultant tout ce qu'il s'y passe. Plus rien n'est transmis, tout est sourd.
RÉINCARNATION : llew llaw gyffes, littéralement signifiant celui à la main agile, dieu guerrier magicien chez les celtes.
TALENT(S) : doppelgänger: capable de se métamorphosé en n'importe qui. - bouclier: capable de se protéger des pouvoirs des autres, pas des siens. animorphose: prend l'apparence d'un aigle à volonté. - perception myocardique: capable de ressentir l'état de la vie sentimentale d'autruis, chaque battement de coeur et chaque envie. inactif: charisme ++
FACTION : An Ríocht, depuis toujours, pour toujours.
OCCUPATION : Élu roi d'an riocht suite à la mort de sa sœur. Il est également le propriétaire du Teddybeer, le pub irlandais familial de Downtown et du Douze Coups, cabaret olé d'Historial District. Dirige les affaires d'import et d'export de la famille Killough, en prime.
GENÈSE : primus / stade 6 ( 01/06/20) - découverte des souvenirs, malédiction connue.
TALON(S) D'ACHILLE : il ne sait plus trop, la famille se résumant à seulement deux âmes encore en vie, les amis annoncés comme traitre et le coeur en berne. y'a la coloc, mais c'est trop compliqué, préfère laisser tomber.
JUKEBOX : flogging molly - drunken lullabies; muse - unintended; billie eilish - bury a friend
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Yellow Submarine [PV Hadrien] - Lun 25 Nov - 0:05

yellow submarine
25 aout 2019

Le flingue encore sur l’imbécile heureux, il se retient fortement de faire sa première victime sous cette incarnation là. Sans nul doute que le dieu guerrier sous le veine avait déjà tué par le passé, mais pour Ikaar c’était encore nouveau. Quelques mois en arrière, voir une année et jamais on ne l’aurait vu possédant une arme, encore moins la pointant en direction du visage d’une personne. les choses changent il semblerait. Le pacifisme abandonné pour cette violence rendant si tentant le simple geste de crisper le doigt sur la détente. De buter quelqu’un d’un peu trop à l’aise ici, à croire que le monde entier lui appartient. Thor lui-même, tout aussi imbu de lui-même qu’il ne l’aurait imaginé, digne fils d’Odin.  

Mais c’est les mots de Bronach qui le sortent de sa pensée. Ne te retiens surtout pas, une invitation à céder à ses envies meurtrières, à basculer dans ce monde violent auquel il a  toujours échappé avant. C’était bien la psy, qui lui disait de faire ça. La psy, elle qui est supposée aider, qui demandait à Ikaar d’abattre quelqu’un. Aucun sens. C’est le premier truc qui lui vient en tête et pourtant ça bourdonne fort dans sa tête et le bras ne flanche pas, porté par cet instinct qu’elle produisait. Comme sa “soeur”. Comme Sinead. la guerrière en elle cherchant l’anarchie vengeresse, la bagarre à tout prix. Sinead était comme ça. Quand les pouvoirs trahissaient la déesse, c’était le foutoir dans le bras, cris de guerre et altercations qu’ils trouvent amusants en ce temps là, parce que c’était entre eux, entre bourrées. Entre rouquins déjà bien amochés. Pas quand on se prend pour un Dieu alors qu’ils ne sont rien d’autres que des pâles copies de chair dont il était si facile de commander l'arrêt immédiat. Boom, et il n’y avait plus rien.

Très vite pourtant aux supplications la réalité semble diverger une nouvelle fois. C’est d’elle, dont elle parlait. Elle qui voulait mourir, arrêter de se battre. Elle la guerrière qui se disait à bout de force désormais, maintenant qu’elle n’était plus là, l’autre déesse, l’amie. Quelque part il devrait être aussi achevé. Lui aussi devrait être abattu à genoux, pleurant l’amie, pleurant le support qui le maintenait à flot ces dernières mois. la conseillère, l’intouchable Sinead. Pourtant rien ne vient. Pas la mélancolie, pas la tristesse. Comme si tout hurlait à l’intérieur mais rien n’était visible, rien ne sortait, rien n’arrivait à atteindre ce mur construit pour se protéger. Ce mur établit pas ces décès à répétitions qui lui ont tout arraché. Jusqu’au dernier morceau d’intérêt. Jusqu’à la dernière larme. Parce que comme elle répond elle est là, tout le temps, toujours. C’était leur lot commun, sauf qu’elle et Babd.. C’était de la folie pure. Un Cocktail molotov sur le point d’exploser si elle n’arrivait pas à se calmer, une fois de plus.

Si l’autre cherche à discuter Ikaar lui a cessé de parler, observateur plutôt que membre de la conversation qui ne menait à rien, hormis des bribes de phrases qu’elle lance et un cris, lui demandant de tirer. Sur elle, sur lui, il en sait rien. Mais le bras ne lâche pas et le soupire qu’il lâche se veut fatigué, ne sachant trop comment gérer la situation fatigante à souhait. Tout ce qu’il voulait c’était remonter, s’éloigner de tout ça. D’eux, des autres, qui rendait la situation si catastrophique. Il y avait un cadavre à aller chercher. une amie à aller voir, à identifier et à ramener dans les honneurs avec les siens, avec Fiona. Avec ceux qu’ils ont déjà perdu cette année et les précédentes.  Ils ne pouvaient pas l’aider. Pas vraiment. Y’a qu’elle qui pouvait, ou des gens doués pour apaiser les maux. Pas eux. Pas ici. Il peste, l’irlandais quitte ses lèvres encore une fois parce qu’il ne sait faire que ça, quand il est en colère, la langue ressortant toujours. « Faut qu’elle la calme tout seule on peut pas faire grand chose. » qu’il ajoute. Parce que ça semble évident. Que le temps aidera plus que n’importe quel discours ou sollicitation de leur part.  L’attente, comme meilleur remède c’est ce qu’il y avait à faire. Enfin ça, c’était avant que la porte menant à la cours intérieur ne s’ouvre, Nesryn, débarquant mal.

HRP: du coup c'est à Nesryn ensuite hellmo
(c) DΛNDELION


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an riocht
Nesryn Kron
BLAZE : thinkky
CREDITS : (c) myself & (c)ANAPHORE
FACE : Charlotte Wessels
DOLLARS : 2074
SACRIFICES : 253
ANNEES : (Vingt-neuf ans) suffisamment pour avoir vu son monde changer autour d’elle à plusieurs reprises, pour s’être écroulée, pour s’être fait enchaîner à des divinités dont l’unique intérêt est de la manipuler…
CŒUR : (Célibataire), trop peu de liberté accordée au corps et à l’esprit. Les aventures s’enchaînent, sans que le cœur ne rencontre son âme sœur. Qu’importe, elle n’a pas ce souhait l’enfant…
RÉINCARNATION : (Prophète juge), aucune divinité dans le corps.
TALENT(S) : Le (jugement) dans les pupilles, la douleur causée par les fautes révélées aux hommes et femmes ayant multiplié les pêchés. Elle voit toutes les horreurs perpétuées par un corps, les lui fait subir en retour. Les esprits se brisent face au pouvoir, incapable de supporter le juste retour de leurs actes…
FACTION : (Neutre), les barreaux d'or se sont retrouvés ouverts, fuite enclenchée pour la juge, traquée par la NC.
OCCUPATION : (Serveuse au TeddyBeer), pour renflouer un compte en banque privé des chiffres factices. (Gérante & Directrice de la programmation aux Douze Coups), acheté par Ikaar, Nesryn y renoue avec son amour de la musique et du chant.
TALON(S) D'ACHILLE : Sa famille, ses recherches, son innocence, son pouvoir effrayant.
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Yellow Submarine [PV Hadrien] - Lun 25 Nov - 1:28

yellow submarine
25 aout 2019

Un regard sur la montre, pour se rassurer sur le temps qui lui restait. Normalement, l’heure de pointe n’arrivait pas avant un bon moment. Ikaar allait arriver dans la soirée, d’après ce qu’on lui avait dit, mais elle n’y accordait que peu d’importance. Qu’il soit là ou non, elle ferait son travail de la même manière consciencieusement. Pas question d’agir différemment parce que le chef était là, surtout quand on connaissait son allergie pour la hiérarchie, encore plus mafieuse. Les quatre ans à la Camorra avaient laissé de profondes traces, autant psychologiques que psychiques. Désormais, elle se retrouvait incapable de donner entièrement sa confiance, tout comme le pouvoir s’était retrouvé brisé. Aléatoire, il pouvait autant être déclenché que se déclencher de lui-même, créant de la cohue dans les ruelles ou dans le bar. Heureusement pour la suédoise, cela n’était arrivé qu’une seule et unique fois, à la fermeture. Rien de grave, un mec complètement alcoolisé qui avait donc encore plus déraillé avant de s’évanouir dans son vomi. Classe. Mais il s’en était sorti en vie, d’une manière ou d’une autre. Et depuis, avec une aide extérieure, elle avait réussi à stabiliser son pouvoir. Du moins le croyait-elle.

C’était les éclats de voix, les discussions trop intenses qui finirent par lui faire ôter un écouteur. Inquiète, elle finit par abandonner la cour et les stocks, et rentrer à l’intérieur du bar. Pour tomber sur une scène magistrale. Avec Ikaar, et deux inconnus. Et une arme, une tension exacerbée dans toute la pièce. Ambiance malsaine, semblable à celle de la Camorra. Et il n’en fallut pas plus, entre la peur et les souvenirs détraqués, pour que le don s’échappe à nouveau. Un seul contact visuel, et il se faisait roi des esprits. Et Nesryn arrivant dans la pièce, évidemment qu’elle attirait les pupilles sur elle.

Dommage pour eux.

La femme fut la première à être happée par la juge. Souffrance autant psychique et physique, vices qui ressortaient pour mieux détruire son esprit… La serveuse se les prenait en écho, lointain, mais plus la souffrance perdurait, plus la folie la guettait. Et même quand les yeux se détournaient, celle-ci continuait chez sa première victime, avant de croiser le regard de la seconde. Homme barraqué, mais les vies prises, les mensonges proférés, les violences effectuées et la culpabilité ancrée, tout ressortait dans les pupilles d’un juge. Caste privilégiée et plus secrète que les autres, c’était ce qui les rendait si attirants, mais aussi dangereux. On ne pouvait pas se défendre contre un ennemi dont on ne connaissait pas les spécificités, non ?

Massacre qui pourrait se prolonger, quand les pupilles se heurtèrent à celles d’Ikaar. Elle tenta de les cacher de ses doigts, quand les paupières refusaient de se fermer. De toute façon, le cœur s’effondrait déjà sous les échos de son pouvoir. Et bientôt, mêlé à celui d’une autre, le corps suivrait dans la chute…

(c) DΛNDELION


HJ : voilà, réponse rapide pour ne pas vous bloquer **. Les pouvoirs des juges impactent les dieux à la même puissance qu'un humain, si vous avez des questions, mes MPs sont grand ouverts ** !
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Yellow Submarine [PV Hadrien] - Mar 3 Déc - 8:19


    Ma voix est douleur.
    Ma voix est tristesse.
    Ma voix est désespoir.

    Je ne veux plus de toute ceci Ikaar, tu le comprends ça ?! Je ne veux plus me réveiller en sursaut de la nuit. Je ne veux plus me battre contre les insomnies. Je ne veux plus craindre à chaque foutu instant de la journée qu’Elle prenne le dessus et me relègue au néant. Je ne veux plus être cette poupée de chiffon qui ne sert à rien de plus que transporter une entité qui n’en a rien à kitsch de ce monde. Et je ne veux plus de cette douleur incessante qu’Elle traine dans son sillage.
    Tu es le Roi maintenant putain, FAIS QUELQUE CHOSE !

    La silhouette du gros costaud vient faire barrage visuel. Ses larges épaules et sa barbe s’imposent entre moi et mon interlocuteur. Avec une carrure pareille, même mon anatomie de brindille ne fait pas le poids. Je suis bien obligée de le regarder. À défaut de pouvoir le contourner avec le peu de force physique qui m’anime encore …
    Je sens littéralement les décharges électriques crépiter tout autour de sa personne. Il est probablement en train de s’engouffrer dans une fichue lutte intérieure pour ne pas tout faire cramer. Je ne vois pas pourquoi il se retiendrait. Qu’est-ce qu’il a à y perdre ? Lui c’est le vecteur, au pire il sera exempté de passage chez le barbier pendant quelques semaines. Grand bien lui fasse, ça fera des économies. Son côté viking en prendra peut-être un coup, mais il y a pire dans la vie. Il aurait pu se retrouver avec une divinité celte dans les basques …

    J’ai envie de lever les yeux au ciel. De lui claquer une main amicale sur l’épaule style c’est ça l’ami, cause toujours. On voit bien que ta récurrence et toi vous êtes potos de beuverie, sans vouloir me montrer péjorative bien sûr. Mais tu vois, avec la MIENNE ça ne se passe pas vraiment comme ça. On n’arrête pas de combattre Badb. On ne baisse pas les bras. On ne jette pas l’éponge dans le ring. Primo, ce serait là Lui accorder les pleins pouvoirs de la domination. Secundo, ce serait admettre ouvertement ne pas être digne de Sa réincarnation. Et crois-moi, l’ami, la seule raison qui me pousse à ne pas tirer la gâchette moi-même c’est que je ne souhaite à PERSONNE de connaître le prix à payer pour se taper une telle récurrence. J’ai été la fille de 16 ans qui s’est vue offrir le plus infecte des présents d’anniversaire. J’ai été l’ado rebelle qui, du jour au lendemain sans demander son reste à quiconque, s’est retrouvée enfermée en H-24 avec une déesse sanguinaire et avide de plus. À partager un corps qui n’était déjà plus tout à fait mien avec un parasite de la pire espèce. Alors je ne vais pas aller jusqu’à prétendre qu’on n’est pas tous passés par là … mais ne t’avise surtout pas de prendre pour acquis quelque chose que tu ne comprends pas ! Si tu pouvais, je ne doute aucunement du fait que tu me soulagerais de mon fardeau en le déposant sur tes propres épaules. Et crois-moi, ô crois-moi, un seul et unique jour de répit me ferait sûrement le plus grand bien. Mais tu ne peux pas. Et je refuserais. Tu ne sais pas ce dont Elle est capable. Elle va te broyer. Elle va te casser. Elle va t’écraser. Nous ne sommes rien ces esprits de folie et de grandeur. Rien de plus que de la chair à canon. Rien de plus qu’un réceptacle futile et remplaçable. RIEN.

    Ikaar a raison. Ses mots sont aussi las que son geste. Mais ils transpirent la vérité. Je suis la seule à pouvoir la museler. À pouvoir l’enchainer encore un peu. Quelques jours. Quelques semaines. Ou ne serait-ce que quelques heures. Le temps que la tempête s’estompe. Le temps que le vent retourne vers le vieux continent et emporte avec lui les rêves d’une ancienne gloire. Le temps que je trouve d’autres de ces baies capables de la sangler.

    Ikaar … il faut que je t’avoue quelque chose … Ce n’est peut-être ni le moment ni l’endroit. D’un autre côté, c’est peut-être le dernier qu’il nous reste après cette nuit. Je …
    M’avançais vers lui, la bouche sur le point d’exprimer ce qu’il me fallait partager, lorsqu’une porte s’ouvre et qu’une nouvelle entité s’invite à la scène. Je me retrouve naturellement attirée vers le bruit, les mots de délivrance toujours coincés dans ma gorge.

    La douleur.
    Oubliez ce que j’ai dit plus haut. Oubliez la douleur de la réincarnation. Oubliez la douleur du deuil. Oubliez la douleur physique telle que vous l’avez perçue jusqu’à présent. Toutes ces broutilles ne sont rien comparées à l’intensité de ce qui m’assaille au moment précis où nos pupilles se croisent …

    Recroquevillée vers l’avant, mes mains plaquées contre mes temps, mes phalanges empoignent mes cheveux, mes yeux plissés au maximum de leur endurance. Je me mords les dents. Ma bouche s’emplit d’un goût ferreux. J’ai beau serrer. J’ai beau lutter. Je sens les larmes couler le long de mon nez. Je sens comme un étau qui compresse mon crâne à l’image d’un citron trop mur, coulé dans du béton armé.
    Je pleure.
    Je me noie.
    Je suffoque.

    Ma bouche s’ouvre … pour hurler au monde, toute l’intensité de ma DOULEUR.
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Yellow Submarine [PV Hadrien] - Mar 3 Déc - 17:45

Yellow submarine

I don't want to set the world on fire


Je ne comprenais plus rien. Non vraiment. J'étais en train de vivre une histoire de famille dans laquelle je n'avais absolument pas ma place ? Un règlement de compte à l'intérieur d'un gang ? Une discussion tendue entre amis ? Honnêtement, je ne saurais dire. La seule chose qui était sûre, c'était que j'étais paumé, en train de jouer avec une torche au milieu d'un dépôt de dynamite.

Le regard que la jeune femme en souffrance me lança en dit long, très long, sur cette bataille interne qu'elle menait. Elle luttait depuis trop longtemps d'un combat sans fin, sans espoir face à cette âme supplémentaire dans son corps. Elle s'efforçait de la retenir, de la museler et de la restreindre pour l'empêcher de se déchaîner. Et elle avait tenu toutes ces années, repoussant encore et encore le moment fatidique au cours duquel elle perdrait. Quel chanceux j'étais de n'avoir rien à perdre, d'avoir accepté ce statut dès qu'il m'avait été révélé, d'avoir écopé d'une divinité plutôt conciliante. Je me sentais merdique, dans une position tellement confortable par rapport à elle. Mais le seigneur des lieux avait parlé, et il avait sans doute raison (d'autant plus qu'il devait la connaître plus que moi). On ne pouvait rien faire. J'enrageai intérieurement d'être aussi impuissant dans cette situation.

Du moins, c'était avant l'entrée en scène d'une autre personne. Je ne la connaissais pas et elle ne semblait pas agressive. Mais je devinais très vite son statut à la douleur qui me transperça. Je ressentis les impacts de balles, les coups de couteaux, les poings, les pieds, les os brisés, les muscles déchirés dans tout mon corps. Je ressentis la mort, celle que j'avais donné durant des années au nom de mon pays, de la démocratie, de la liberté, de la justice et de la paix. Je ressentis toutes ces plaies, comme si elles apparaissaient sur mon corps les unes après les autres, et toutes en même temps à la fois. Mes bras se mirent à me brûler. La foudre dans mes veines se mit à pulser plus intensément, prête à s'échapper d'un coup. Mais je devais la contenir. Je ne devais pas la libérer, sinon tout serait détruit...

La douleur me fit mettre un genou à terre. Mon orgueil guerrier aurait sans doute voulu que je reste debout pour montrer que je pouvais encaisser le pouvoir de la juge, que j'assumai tout ce que j'avais fait au cours de ma vie. Mais avec ce qui courrait dans mes veines, je préférais me concentrer dessus plutôt que sur mon inutile fierté.

Mais le cri qui s'en suivit fut puissant, ravageur et terrifiant. Il me perça aussitôt les tympans, et je le sentis presque s'attaquer à mon âme. Du sang se mit à couler de mon nez. Je perdrais prise. Je ne tenais plus. C'était trop à encaisser. J'étais loin d'être invincible, et cet instant me le rappela clairement. Mais j'eus tout de même un réflexe, un cri qui jaillit de ma gorge.

Mettez-vous... tous... à couvert !

Mes dernières défenses cédèrent. Mes poings s'ouvrirent en grand et, de mes veines, de mes doigts, jaillirent des éclairs bleutés dans toutes les directions. Tout ce que j'avais accumulé dans ce que je croyais être une simple bagarre de bar se répandait dans toute la pièce. J'entendis plusieurs bris de verre en quelques coins de la pièce, et des cris, des voix, des bruits étouffés et confus. Ma vue était complètement troublée et je ne distinguai plus aucun visage. Je n'allais pas tenir longtemps.


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