Ce soir, elle tuerait, le silencieux dans la poche, l’honneur dans le barillet. Elle tuerait comme de coutume, sans reculer, mercenaire prête à dégainer, la cible dans son viseur, la lune comme seule alliée. Le clic de la sécurité sonne le glas d’une autre vie, une autre victime. Et Astrid qui personnifie la faucheuse, le visage à découvert.

« Tourne toi. » qu’elle ordonne. Les mots sont durs mais dénués d’émotions. Pour elle, il ne s’agira que d’un cadavre de plus, du moins elle l’espère. Peu étaient ceux qui avaient réussi à se graver dans sa mémoire.

Le souffle contrôlé, la main qui ne tremble pas, le canon en avant. Astrid fixe, la victoire dissimulée derrière son visage de glace, encrée dans la réalité. Elle anticipe déjà les gerbes brunâtres et l’odeur organique qui lui soulève le cœur ; non, elle n’aime pas les cadavres, même si elle n’a pas de problème à enlever la vie.

Surprise devant tant de compliance, tant de détachement face à la menace d’une balle et de ses conséquences.

«  Tu vas mourir ce soir. » Simple constatation « Cela ne te fais aucun effet ? ».