BLAZE : honey.moon ou le chat CREDITS : corvidae (ava) thinkky & bandersnatch (aes profil) vivien & doomdays (sign) FACE : masha sedgwick DOLLARS : 2792 SACRIFICES : 205 PORTRAIT : ANNEES : trente quatre. CŒUR : la rage au corps et le cœur libre. RÉINCARNATION : penthésilée, reine Amazone. TALENT(S) : furie guerrière, bouclier psychique. FACTION : obscuri. OCCUPATION : agent de sécurité chez ikaros. GENÈSE : héroïne vaincue durant la guerre de Troie. TALON(S) D'ACHILLE : la triade, le sang chaud, l'impulsivité, ikaros JUKEBOX : glitter & gold RUNNING GUN BLUES :
Il la réveillait toujours en sursaut. La lame effleurant la cuirasse, s’infiltrant dans la chair par la volonté du destin, elle entendait jusqu’au bruit infernal de l’acier qui lui tranchait les os. L’omoplate éclatée en milliers de morceaux, l’odeur du sang qui aurait pu abreuver une armée tant il coulait à flot… Et ces yeux tellement clairs qu’elle s’y voyait tomber. Il y avait autre chose à l’intérieur de ces prunelles que la fureur et l’orgueil du guerrier. Peut-être du regret. Des détails lui échappaient, d’autres lui revenaient sans cesse. Mais elle n’oubliait pas. Ni la douleur, ni la violence de son dernier soupir ; et la rancoeur qu’elle nourrissait depuis ce jour, même exilée dans les enfers, continuait de lui brûler les veines et d’infecter son coeur comme un poison.
Achille. Juste un nom murmuré par des silhouettes au sein de leur QG, l’identité confuse parmi les informations rapportées de quelques obscuris. Vagabond sur les docks, avait-on ajouté, convaincus par les regards sans pitié de l’Amazone. Furie curieuse en quête de représailles, c’était dans l’objectif de le retrouver lui, qu’elle s’était mise à écumer les bars au beau milieu des irlandais. Et à force de trop fouler le sol humide, de respirer la bière, les embruns et l’urine, la Guerrière s’était réfugiée dans l’un de leurs repaires.
Elle avait espéré mettre la main sur son bourreau, en vain. Nul héros grec n’avait accaparé son attention au cours de ses recherches. Et la promenade s’éternisant sans promesse de victoire, elle avait bifurqué sans mal vers un appât tout aussi captivant : l’alcool, compagnon de toujours, parfait pour rendre l’échec supportable.
« Un autre ». Le bruit du verre retentit contre le comptoir alors qu’elle passait déjà au suivant. Des shooters alignés entre elle et un rouquin faiblard, pur produit de leur île aux contrées d’émeraude, disparaissaient au rythme des poings cognant sur la table. « Il a pas l’air, comme ça, mais le gamin, il tient l’alcool ! » Chacun y allait de son commentaire personnel en observant leur jeu à boire ; ainsi la Vesari et son goût du défi s’étaient mués en attraction du soir, et la garce tenait bon, malgré les bouteilles siphonnées et le whisky ingurgité depuis son entrée dans le bar.
« Je crois qu’il va vomir ». L’adversaire s’immobilisa, mais aveuglée par les néons et l’esprit embrouillé par les vapeurs d’alcool, l’Amazone ne se fia qu’aux murmures échappés de l’assistance. A ce stade, elle ne distinguait plus grand chose, et son frère l’aurait sûrement étripée s’il l’avait aperçue dans cet état. « Il est tout pâle ». Son concurrent continuait d'interpeller la foule tandis que la liqueur ambrée rinçait toujours sa propre bouche et son gosier. « Ben alors Iomhar ? Tu vas pas t’évanouir, hein ? » Encore un putain de prénom imprononçable qu’elle-même aurait été bien incapable d’épeler - même sobre. « Tu déclares forfait ? »
Et c’est à cet instant précis que l’italienne pu s’arrêter de boire. Déclarée vainqueur par K.O, en somme, tandis que le rouquin vidait ses tripes sur le plancher du pub, et les pieds malheureux qui s’en trouvaient trop près.
« Si ça se trouve elle est russe ! » L’Amazone cligna plusieurs fois des paupières pour s’aider à faire abstraction des cris et du brouhaha ambiant. Les mains crispées sur sa taille, elle fixa un point du sol et vérifia son équilibre ; loin d’être encore catastrophique. Et les prunelles trop claires se posèrent finalement sur le barman, lequel la toisait sans détours, un sourire malhabile flottant au coin des lèvres. « On s’arrête là, championne ? Ou tu défies quelqu’un d’autre ? »
Les orbes glaciales balayèrent l’assistance, quand son coeur s’affola dans sa poitrine. La silhouette familière secoua d’un frisson le corps de la Guerrière, tandis qu’elle reconnaissait son patron, parmi tous les badauds et les poivrots du coin. Elle allait l’avoir sa leçon, d’une façon ou d’une autre. Mais puisque le mal était fait - et qu’elle n’était plus en mesure de réfléchir, il faut bien l’avouer - la Vesari s’assura de capter le regard azuré et brandit un verre vide en direction du chevalier. « Scully ».