C'était le grand jour ! Enfin je lançai l'initiative Jomsvikings. J'avais trouvé des alliés, peu certes, mais tous emplis d'une motivation pouvant renverser les montagnes. Nos actions allaient enfin être concrètes. Nous allions recréer un panthéon, nous allions recréer Asgaard telle qu'elle devrait l'être : au service des hommes. D'autant que la situation semblait l'imposer. L'électricité avait disparu. Arcadia vivait au rythme de la lumière du jour. En plein hiver en plus. Odin y verrait sans doute un prémisse au Fimbulwinter. Mais je n'étais pas aussi craintif que lui. Craintif non. Prudent par contre, je devais le devenir.
C'était pour ça que j'avais acheté le Bunker et y avait placé de quoi tenir. C'était aussi pour ça que je m'y rendais. Khaos était là à manigancer quelque chose. L'armée avait beau avoir été déployée (je ne pouvais m'empêcher de penser à Lylah en voyant ça), je craignais qu'ils ne soient derrière cette attaque et qu'ils ne préparent quelque chose d'encore plus gros.
J'avais convoqué les autres pour qu'on puisse définir la marche à suivre. Néanmoins, j'avais tout de même pris mon fusil d'assaut, mon flingue et Mjölnir. Avec ce qui se passait en ce moment, hors de question de sortir sans arme. Et j'espérais que les autres en ferait autant. Cependant, hors de question de ne pas les accueillir avec un minimum de décence. Sans électricité, la cuisine était rudimentaire, principalement des boîtes de conserve et des rations militaires (je devrais penser à me procurer des françaises un jour). Mais lorsqu'ils arriveraient, nous pourrions manger et boire en s'organisant.
En les attendant, je démontai et remontai mon fusil pour le nettoyer à la lueur des lampes de poche et des bougies. Est-ce que je ne me ferai pas vénérer pour remplacer la centrale ? Je ne pensai pas. Même si l'idée pouvait être tentante, je ne pourrai pas l'alimenter plus d'une journée. Par contre, à plus petite échelle, je devrais pouvoir faire quelque chose.
Plongé dans mes pensées, je n'entendis pas le premier coup de sonnette. Au deuxième, je levai mon nez de mon ouvrage, réenclenchait le chargeur dans le fusil et fis automatiquement rentrer une balle dans la chambre avant de m'assurer que la sécurité était bien en place. Je montai les escaliers quatre à quatre pour ouvrir et accueillis les trois autres. Je les guidai jusqu'en bas et leur présentai notre quartier-général d'un grand geste du bras.
Bienvenue à vous.
La salle comportait plusieurs lits de camp, un coin sanitaire assez sommaire mais qui permettait de maintenir une bonne hygiène ainsi qu'une certaine intimité, des casiers capables d'accueillir des armes en bon nombre, des placards pour les provisions, une trousse à pharmacie fournie et une grande table de réunion au centre avec quatre chaises. Le grand luxe pour une zone de guerre en somme. J'avais également fait différents jeux de clés pour la porte et les distribuai à tout le monde après la visite du propriétaire.
Je frappai mes mains et déclarai d'un ton fier.
Bien ! Que l'obscurité qui s'est déposé sur la ville ne vienne pas ternir nos coeurs ! Installez-vous, servez-vous à manger et à boire. Nous avons beaucoup à discuter aussi, ne perdons pas de temps.
Je dois bien admettre que cette convocation tombe particulièrement bien. Après notre voyage, la pression était un peu retombée et se retrouver dans le noir nous avait laissés dans une ambiance assez irréelle. Voir du monde allait me faire le plus grand bien.
Avant le fameux rendez-vous, je passe faire un tour à l'église pour y prendre quelques affaires et me changer. J'embarque avec la voiture de Sheitan étant donné que le point de rendez-vous est relativement excentré. Il s'agit en réalité d'un ancien Bunker que Hadrien a acheté pour notre petit groupe.
Nous voilà accueillis par l'homme de mes souvenirs : grands, costaud, barbu et pourvu d'une arme à feu, cette fois-ci. Je n'étais déjà pas vraiment à l'aise avec la dernière arme, je dois dire que j'ai du mal à ne pas faire un pas en arrière face à celle-ci. Confortablement installé dans ma tête, Sheitan me traite de quelque chose de fort peu catholique et je reprend courage quand vient la salutation.
"Merci de ton invitation ! J'ai amené ça, je pensais que ça nous serait utile."
Je tend un sac lourd et remplit à raz-bord de bougies à consumation lente.
L'endroit est petit mais parfaitement utilitaire ce qui me va tout à fait. Le fait d'avoir de quoi vivre et dormir est plutôt rassurant aussi. Il y avait tout ce qu'il faut en cas de coup dur.
Alors que nous prenons place autour de la table, Hadrien nous offre à manger et à boire. Il faudra certainement rapidement trouver de la nourriture non périssable en grande quantité si les réunions deviennent nombreuses ou si quelque chose nous oblige à nous retrancher. Je me note tout cela mentalement.
"Bonjour à tous également. Je me nomme Kyan." Je précise à l'attention de la seule personne que je ne connais pas du groupe.
En bonne mère sans doute, Annalisa n'est pas venue les mains vides et des petites mains dans sa maison l'ont aidée a confectionner des amuse bouches salés. Rien de bien gastronomique, elle sait qu'il s'agit d'une première réunion pour faire connaissance avec tout le monde aux premiers abords et ignore encore si manger sera a l'ordre du jour. Juste histoire de rendre la chose plus conviviale, Annalisa a pris soin d'en prendre beaucoup mais d'en laisser beaucoup à sa famille nombreuse. La confection a été rapide avec 10 paires de mains supplémentaires même sans électricité ils y étaient arrivés, cela avait été présenté comme un jeu pour eux d'ailleurs. Un baiser à son époux et elle s'est rendue sur les lieux d'invitation, Hadrien lui avait parlé du bunker, et le blindage a quelque chose de sécurisant, si bien que quand elle y entre même la déesse de la terre ne s'y sent pas à l'isolement. Cela aura de quoi rassurer Clarence quand elle lui dira où elle était. Annalisa salue son ami, Nordique, un sourire aux autres qu'elle ne connaît pas encore. Annalisa s'est retranchée ces derniers temps, pour élever ses deux derniers nouveaux nés et prendre soin de sa famille dans ces instants sombres. Elle est un visage qu'on ne connaît plus à Arcadia et c'est tant mieux, elle voudrait que les incidents de l'Eden Manor quelques années plus tôt lui laissent l'anonymat désormais. Rescapée de la Bratva, elle ignore si sa tête mise à prix est toujours d'actualité, dans le cas ou cela n'ait pas été oublié, elle préfère faire profil bas.
Annalisa dispose les amuse bouche et vient prendre place aux côtés d'Hadrien. Elle en chipe un, ne peut s'en empêcher, la faim impulsive est un des symptômes qui ne lui avait pas manqué. Un regard amusé à celui qui organise la réunion, Annalisa s'assied sagement, heureuse de voir que son projet avait enfin vu le jour. Elle le soutient dans sa démarche, lui a dit qu'il pourrait toujours compter sur elle et compte bien entendu tenir parole malgré ses obligations. Elle a trop souffert des conflits mafia, elle voudrait que cela n'arrive plus. Puis avec Khaos qui vient tout chambouler, ce n'est pas le moment de perdre du temps avec ces enfantillages.
Un homme qu'elle ne connait pas se présente, elle lui sourit quand il prend la parole, et puisqu'elle est assise à côté de lui, elle continue « Je m'appelle Annalisa, je suis ravie de vous connaitre. »
My fingers claw your skin, try to tear my way in. You are the moon that breaks the night for which I have to howl
Depuis que nous étions rentrés, les choses étaient difficiles à gérer. Entre les problèmes avec la lumière, l'angoisse palpables à chaque coins de rue, et ce sentiment d'angoisse omniprésent... Je restait la plupart du temps recluse, sauf si je prenais des infos pour Nisha, en allant au commissariat, posant des affiches (après tout, je n'était plus à ça près), enserrant parfois le bord de tissu ou je cachait mon cachet si précieux.
Ce soir, alors que je réchauffais le repas (au gaz, on avait cette chance là), je dis au revoir à mon époux sans penser à ce qui nous attendais ce soir, distraite par mes préoccupation de chauffage et de lumière...Jusqu'à ce que je me rappelle de la réunion.
Durga! On a oublié Hadrien!!
La déesse poussa un juron, et une vague d'adrénaline nous prit. Le plat à peine réchauffé mis sur le petit vélo de ville que j'avais déniché pour me déplacer plus vite (et équipé d'une lampe, pratique maintenant à cette heure de la nuit), et pédala le plus rapidement possible jusqu'au lieu indiqué par le nordique.
Arrivée à la bonne adresse, et affolée d'être en retard (comme toujours) à ce moment important, je toque et rentre tout de suite, présentant mes excuse immédiate à la petite assemblée:
"Excusez moi pour mon retard, j'avais..."
L'arme me coupa la chique immédiatement, tel un coup de poing dans l'estomac, et la fin de ma phrase disparût dans le néant.
Puis je vis Kyan, lui lança un petit coucou discret, et pris une place vacante, espérant n'avoir pas trop raté d'informations.
"Excusez moi de nouveau. Je m'appelle Preeti Skoro Sita, enchantée de faire partie des vôtres!"
Tout le monde était venu. Tout le monde était en bonne santé surtout. Je souris à leurs présentations respectives et les remerciai pour ce qu'ils avaient amené (j'aurais peut-être pas dû tant dépenser pour mes conserves moi). Je tiquai cependant à la mention du nom de famille de Preeti. Il fallut une seconde pour que l'information ne tilte dans mon cerveau.
Sko... Ah mais attends une seconde... Toi... et Kyan... C'était...
Ma main s'étala sur mon front dans un PLOF sonore. J'aurais jamais cru que le curé qui nous aidait au centre et Preeti, bénévole au centre, ne finiraient ensemble. Je ne savais même pas qu'ils se connaissaient ! Par contre, ils auraient pu m'inviter pour le mariage. Si ça se trouve, j'avais joué un rôle indirect dans leur rencontre. Oui je fabulais complètement.
Mon sérieux revint aussitôt. Comme je l'avais dit, nous avions beaucoup à deviser en ce soir. Et surtout, la situation avait empiré depuis que j'avais présenté mes idéaux aux autres. Je m'éclaircis la gorge avant de me pencher sur la table, sans manquer cependant d'ingurgiter une gorgée de houblon au passage.
Bien. Mesdames, monsieur, nous sommes réunis en ce jour pour prendre notre destinée en main. Nous sommes les réincarnations de dieux et de créatures mythiques qui ont jadis guidé l'Humanité dans ses épreuves. Et aujourd'hui, si nous revenons à la vie, c'est qu'elle a besoin encore une fois de notre aide.
Je marquai une première pause, mes yeux parcourant l'assistance. Ils n'avaient rien de guerriers nés, mais tous avaient du coeur et de la hargne à revendre. Je devrais jouer là-dessus.
Au vu des récents événements, je dois vous avouer que notre réunion de ce soir est encore plus importante. Comme vous le savez, l'armée a été déployée en ville, ce qui n'est pas pour me déplaire, et l'électricité à disparu. Je soupçonne fortement Khaos d'être à l'origine de cet attentat, appelons un chat un chat. Leur objectif reste de semer discorde et anarchie partout sur leur sillage et selon moi, ce n'est qu'une entrée en matière.
Nouvelle pause pour marquer la gravité des faits. Nous n'étions pas face à de petits larcins, ni des petites frappes de quartier. Là, c'était gros, dangereux et pour l'instant invisible. Nous allions devoir redoubler de prudence et de vigilance.
Je voulais vous demander ce que vous souhaitiez faire d'une organisation comme la nôtre, encore naissante. Son objectif est et restera de protéger la population, de l'aider à tendre vers le meilleur d'elle-même. Nous devons décider de la façon dont nous agirons. Par l'action ou la réflexion, l'épée ou la plume, l'entraide ou l'offensive.
Mais, car il y avait forcément un mais, tout venait d'être chamboulé. En soi, nous aurions pu partir sur une voie purement pacifiste (qui m'aurait fait chier mais bon, je respectais la démocratie...). Mais ça c'était avant. Avant que Khaos ne rentre en action.
Cependant, nous allons devoir prendre certaines précautions de base afin d'assurer notre propre sécurité. Si nous voulons survivre, si nous voulons accomplir les quêtes que nous nous sommes confiés. Mes yeux s'arrêtèrent sur Preeti en cet instant. Nous allons devoir être préparés aux éventuels scénarios qui se présenteront. Aussi, je vous encourage vivement à vous procurer un permis et une arme. A feu ou corps à corps, peu m'importe. Les deux dans le meilleur des cas. Je me chargerai de vous entraîner dans leur maniement.
Je posai sur la table successivement mon fusil d'assaut, mon pistolet et Mjöllnir. Je souhaitais le conflit. Thor était bâti pour ça et il s'y était constamment illustré. Mais je pouvais comprendre qu'un voeu pieu, le désir de retrouver sa fille ou celui de protéger ses enfants puisse passer avant la frénésie de la bataille.
D'un geste des bras, je les invitai à s'exprimer sur la situation. Je restai à l'écoute de leurs propositions et de leurs idées. J'étais loin d'être le meilleur stratège qui soit. Julie, si tu voulais débarquer en Amérique, c'était le moment. Ou peut-être pas...
Quand les gâteaux salés de la dénommée Annalisa me sont proposés, j'en prend un sans hésitation, remerciant chaleureusement la cuisinière. Avec ce nouveau train de vie, je vais devoir commencer à devoir faire attention à ne pas prendre trop de kilos d'un coup. Entre la luxure et la gourmandise, cela commence à me faire pas mal de péchés à devoir assumer. L'idée me fait cependant plus sourire intérieurement que m'effrayer réellement.
Je tourne la tête vers Hadrien quand il s'interroge sur mon nom porté par la douce Preeti qui vient d'arriver. Il fait rapidement le lien et je souris à son attention. S'il y a bien une personne qui peut comprendre cette situation très particulière, c'est bien lui. Sur ses conseils, j'avais effectivement trouvé un but commun entre moi et mon Satyre intérieur, et ce but est nul autre que Preeti.
Pour le moment, je ne vais pas faire étalage de notre vie maritale. Un ton solennel arrive très vite et le discours reprend. Silencieux, j'écoute la totalité sans rien montrer de mes pensées.
Tout d'abord, j'apprécie ce début : nos entités au service de l'humanité.
- J'aime bien être au service de l'humanité. Même si j'préfère donner des ordres, le plus souvent. -
J'aurai pu congédier Sheitan au fond de mon esprit, mais aujourd'hui, exceptionnellement, il est plus que bienvenue pour assister à cette réunion. Je le conserve donc au seuil de ma conscience et il voit et entend avec moi, et parfois, fais des allusions dans ma tête.
Nous continuons d'écouter et je tique sur pas mal de choses. L'armée ? Je me demande si mon frère fait partie du lot. Il a été très discret sur ses actions ces derniers temps. Sans nul doute cependant, il en aura entendu parler.
Par la suite, l'idée de s'armer me glace le sang autant qu'il fait bouillir celui de Sheitan. Malgré tout, la situation doit très certainement l'exiger, le monde est devenu fou au dehors. Pour ma part, je me sentais incapable de tirer le moindre coup de feu.
- C'pas grave, j'ai toujours préféré les armes blanches et le corps à corps... Surtout le corps à corps... -
Quand le géant nous invite à prendre la parole, c'est assez naturellement que je la prend, ayant été le premier à me présenter.
"Pour ma part, je suis convaincu que nous ne sommes pas que quatre à souhaiter retrouver une certaine harmonie. Il nous faudrait essayer de recruter plus de personnes qui partagent nos idées."
Je regarde la personne que je ne connais pas et n'y décèle aucune aura. Je suis donc la seule créature ici, et du même coup, la seule personne ayant été démasquée au premier coup d’œil parmi ces déesses et dieux.
"Après, je suis toujours bien plus convaincu par une politique pacifique. La plume plutôt que l'épée comme tu le dis si bien. Cependant, mon autre entité est bien plus portée sur l'action, ainsi que l'infiltration et la récupération d'informations. J'accepte aussi très volontiers une formation en arme blanche, moi comme lui."
Je sens les remerciement sincères de Sheitan dans ma tête. Cela ne me plait pas, mais autant mettre tous les atouts de notre côtés en espérant que cela ne finisse pas par nous corrompre.
Annalisa adresse un joli sourire aux deux personnes qu'elle ne connaît pas, reconnaît la déesse en Preeti mais pas en la personne de Kyan. Ce n'est pas grave, ça ne veut rien dire, tant qu'ils sont là pour le même objectif. Elle écoute les propos d'Hadrien, reconnaît en lui l'étoffe du leader, pas forcément parce qu'il est habité par Thor mais parce que ça a l'air d'être dans sa nature. Ça la soulage d'avoir quelqu'un comme lui à ses côtés, ça la motive également et elle espère qu'ensemble il feront de grandes choses. Kyan parle en premier, elle approuve le fait qu'ils devraient recruter encore d'un mouvement de tête. Hadrien le sait de toute manière, ils ne pourront pas faire grand chose à quatre, les mafias sont puissantes ce serait bien de pouvoir compter sur elles. Quand vient son tour de parler elle s'éclaircit la voix. « Je n'utilise pas d'arme, mes pouvoirs sont assez destructeurs comme ça... » Elle rougit, pour la fois où elle a démantelé un sol de marbre et même la chaussée d'une rue. La déesse terre-mère nordique a largement le contrôle dessus même si son hybris a tendance à faire encore plus de dégâts. « Je peux aller au front ça ne me pose pas de problème, mais je peux aussi protéger les civils avec mes dons, les isoler des dégâts et trouver d'autres recrues.» Quoi qu'il en soit Hadrien sait qu'elle l'assistera. Concernant les infos sur Khaos, elle se permet de continuer de parler, parce qu'elle a des choses à dire qu'elle n'a encore dévoilé à personne.
« Il est apparu la première fois que je l'ai vu à la réception d'Alcide Bellandi à l'Eden Manor. Certains dieux sont entrés en possession et ont agi étrangement, ce qui a mené à un désordre monumental. Au départ je pensais que c'était les conflits mafieux rien de plus, des règlements de compte. Mais a voir certains on a vite compris que c'était autre chose. Je suis restée avec Alcide un instant alors qu'il était blessé, et puis il y a eu une autre vague de possession, plusieurs humains qui avaient perdu leur conscience, comme une armée. Et puis ils se sont effondrés. Et puis il y a eu un nuage d'insectes formant un visage, on aurait dit une femme. »Annalisa ne connaît pas cette personne mais le détail peut être peut faire la différence. « Alors elle s'est mise à parler et voilà ce qu'elle a dit: Je ne suis pas un homme. Je suis légion. Le sang d'un innocent a coulé. Votre âge s'achève. L'âge des dieux s'achève. L'heure du chaos est venue. » Comme la voluspa annonce le ragnarok, elle a compris que des temps durs allaient arriver. Elle s'en souvient assez bien, même si c'était il y a un moment. « C'est après les dieux qu'il en a. Cela nous sommes très peu à l'avoir vu et entendu. Il y a mon mari, moi et Alcide Bellandi. Donc la Nuova Camorra est au courant.» Annalisa croise les bras sur sa poitrine, soupire doucement. « Je n'étais pas présente à la mairie, Hadrien tu devrais raconter ce que tu as vu »
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La réaction d'Hadrien à mon nouveau nom me fait éclater de rire immédiatement, et je me sens tout de suite plus à l'aise, dans une ambiance bien moins pesante. Je lui fais un hochement de tête, et ajoute:
"Effectivement, moi et Kyan... Nous nous sommes mariés en Inde le 09 Janvier. C'est drôle, le destin, n'est ce pas?"
Je me tourne vers mon mari et lui lance un sourire taquin, avant de me concentrer de nouveau sur notre objectif: aider notre prochain.
Hadrien nous fait part de son point de vue de la situation, et je suis avec attention. Même si je ne suis pas d'accord sur tout, le fond reste le même: Il y a un problème, et il fallait agir. à nous de choisir comment...
Mais lorsque la question des armes vient, je blêmis: les objets destinés à l'assassinat d'autrui ne m'était pas familiers, et ne me mettais pas du tout à l'aise. Et même avec cela...
J'écoute successivement Kyan, puis Annalisa (si je me souvient de son nom), et après un temps de réflexion, tente de donner ma version.
"Au regret de paraître rabat joie... Je ne crois pas que je serais capable, même sous la menace, de pointer une arme sur quelqu'un..."
"Mais moi, je le pourrais."
La voix vient de moi, mais elle était hors de contrôle, totalement inconsciente, et je lance un hoquet de surprise. Durga?
La sensation vipérine est bel et bien dans mon esprit, mais, a contrario de d'habitude, elle n'affecte pas ma conscience. Elle est simplement là, comme spectatrice qui peut éventuellement faire des commentaires... Soit.
"Excusez moi. Je ne suis pas encore vraiment... en harmonie avec ma déesse."
Je pointe mon regarde vers la jeune femme présente. Mon comportement devait être si bizarre... Je reprend, tentant de garder contenance:
"Je disais donc, en temps que femme, je ne me vois pas "combattre" dans le sens offensif. Je pense être d'un meilleur recourt pour trouver des alliés, ou pour calmer un conflit, à la limite... Je ne pense pas avoir ni un physique, ni une mentalité qui puisse me donner du crédit si je prend les armes pour notre bannière. Mais j'ai l'impression que les gens autour de moi se trouve apaisés quand ils sont proches, et ça, pour parlementer ou calmer une opposition fermée... ça peut être mon seul atout."
Je regarde discrètement Kyan: après tout, c'est lui qui recevait le plus ce talent d'apaisement.
La présence serpentine dans mon esprit se resserre, et j'ouvre encore la bouche.
"Cependant, si aucune négotation ne réussit en pacifique, la déesse que je suis peut prendre les armes. Armes de corps à corps, je préfère, même si les armes à distance sont utiles et peut être préférables... ce n'est pas ma prédilection... La dernière fois que j'ai combattu, c'était beaucoup d'armes blanches au corps à corps, et mes réflexes oubliés reviendront peut être plus rapidement. De plus... Nous sommes des civiles, et cacher une armes blanche sur soi et plus simple que de garder une armes de tir dans ses vêtements, surtout maintenant que nous sommes plus surveillés..."
Les révélations de ma voisine me fait frémir. Ainsi, nous étions bel et bien menacé, et de la pire façon possible. Mais... Pourquoi? Les questions sans réponses dans mon esprit se multiplient, et je commence à stresser. J'envoie un regard un peu inquiet à Kyan, mais essaye de refréner mon cœur qui prend de l'amplitude.
"Et nous ne savons rien de plus? Son visage? Ses fréquentations? Là où il peut être?"
J'attends qu'Hadrien prenne la parole, inquiétée par les allures fantomatiques que notre ennemi commun semblait tenir...
