quartier des lunes (Lune)

**Nesryn Kron**

quartier des lunes

Un profond soupir quitta ses lèvres. Aucune attaque n’avait été recensée depuis mars dernier pourtant la suédoise ne pouvait pas s’empêcher de rester sur ses gardes. Les italiens pouvaient s'en prendre à elle à n’importent quel moment… Même si les mafias et divinités avaient autre chose à fouetter qu’une vulgaire prophète juge dans la nature. Surtout au vu de ses liens avec le Royaume aujourd’hui. Le Roi l'avait pris sous son aile, évoqué un serment qui pouvait lui permettre de mieux contrôler son don… Et l'en protéger lui. Elle le savait Nesryn, que personne ne lui tendait la main sans avoir une raison par la suite. Son monde où la gentillesse se faisait sans arrière-pensée n'existait plus. Réduit en cendres par une réalité bien trop cruelle, elle avait pensé un temps à quitter Arcadia, ville divine, ville de tous ses malheurs. Elle n’avait pas pu franchir le cap. Y'avait trop de nouveautés, trop de mains tendues, trop de connaissances qu’elle avait bien trop fuies. Anja faisait parler de celle-ci. Majken aussi. Le temps n’était plus à la haine finalement, à la peur. Il fallait qu’elle s'en sorte, qu’elle se montre plus forte. De toute façon, elle n'avait nulle part où aller au-delà de ces lieux..

Mais le Teddy avait brûlé. Ca la faisait enrager Nesryn, si bien que le pouvoir enflammait les pupilles bien plus souvent qu'auparavant. C’était son lieu de travail, celui qui lui avait permis de sortir la tête du trou dans lequel on l’avait foutu, qui lui avait offert de nouvelles possibilités et retrouvailles. Alors, elle lui en voulait Nesryn, à cette connasse du Royaume, qui s’était cru tout permis. Comme si un décès donnait l’autorisation de tout détruire. Comme si elle était la seule à avoir connu l’horreur. Écœurante divinité sans aucun intérêt… Ca ne faisait qu'attiser la colère envers le surnaturel qui dormait en son sein, un peu plus chaque jour. Tous et toutes, leurs pouvoirs ne faisaient que réduire en cendres ce que les humains avaient mis tant de temps à construire. Et bientôt, ce serait la ville tout entière. Ca avait déjà commencé. La part d'ombre des déités était revenue, s’était emparée des bas-fonds. Et aucune d'entre elles ne semblait vouloir la traquer. Le Chaos avait bien choisi son point de départ, au milieu de ces multiples organisations…

Elle poussa la porte d’entrée du cabaret. Ambiance cosy, chaleureuse, malgré les corps dénudés des danseuses. Pudique, la suédoise évitait de les croiser, se concentrant sur la musique, paupières fermées, lasse. Fut un temps où elle rêvait de chanter, de se produire sur scène. Fut un temps où elle était encore elle, s'entourant d'Art. Vie dynamique, presque trop éloignée de la timidité qu’elle incarnait à présent. Léger sourire sur les lèvres, empreint de tristesse. Y'avait rien à faire pour revenir dans le passé, n’est-ce pas ? Révolu à jamais…

Pourtant, les échanges et discussions avec Ikaar lui donnaient l’illusion que cela pouvait changer. C’était la raison pour laquelle elle se perdait dans les cabarets depuis quelques jours. La gamine voulait retrouver l’essence même de la scène, de la chanson, de la danse. Ce qu’elle avait perdu depuis des années, ce qu’elle souhaitait récupérer. C’était maintenant ou jamais. Paupières fermées, elle se laissa transporter un instant, avant que l’instinct vienne chatouiller ses entrailles. Une se rouvra, puis la seconde. Les pupilles fouillèrent les environs, avant de s’attarder sur une jeune femme. Iris blanchâtres, yeux certainement crevés qui lui rappelaient ses propres pensées et envies. Hésitation palpable, et pourtant, elle finit par s’en approcher Nesryn, timide, jusqu’à la question posée, sans aucun détour. « Qu’est-il arrivé à vos… Yeux ? » Qui poserait ce genre de questions ? Surtout à une inconnue, dont l’apparence en rebuterait plus d’un. Mais la suédoise n’avait rien à perdre.

(c) DΛNDELION

Invité

Que pouvait-on espéré de mieux, qu'un lie comme celui-ci ? Les douze coups avait ce charme et cette ambiance atypique venu d'une autre époque. Lune savait une chose : sa mère aurait adoré venir ici si elle avait été encore de ce monde. Loin au fond de la salle, dans lé pénombre, la femme fumait tranquillement sa pipe, un martini posé sur la table devant elle. Si elle ne pouvait savourer la décor et la lumière des lieux, en revanche la musique la bousculait jusqu'à l'âme. L'endroit était unique et lui offrait ces rares moments d’insouciance loin de ses mauvaises fréquentation,s, à commencer par l'empêcher d'aller fourrer son nez au Red lantern. Oh Lune savait très bien qu'elle ne devrait jamais mettre les pieds là-bas mais malgré elle, il fallait qu'elle le fasse.

Qu’est-il arrivé à vos… Yeux ?

L'image du Red Lantern est balayé comme une tornade, tout comme les idées réconfortante offert par les douze coups. Surprise et pas qu'un peu, l'ancienne prophétesse écarquille grand ses yeux blancs. Elle marque le silence, le temps de se remettre de cette arrivée soudaine et inappropriée. Mais qui donc venait de faire son entrée , Qui donc avait le culot de poser une telle question ? D'ordinaire, elle aurait sans doute envoyer paître la personne avec perte et fracas, lui jouant un de ses mauvais tour verbale au passage. Mais elle sentait dans cette question une véritable curiosité et non pas le besoin de faire une remarque déplacée. Nulle dégoût dans la voix de la femme qui est venu à sa rencontre et rien que pour cela, Lune lui fait l'effort d'un sourire. Amusement au bord de lèvres, l'aveugle se décale doucement, tapotant la banquette en cuir pour inviter la nouvelle venue à prendre place.

« Oh, ça mon chaton... c'est une longue et douloureuse histoire... »

Souffle mielleusement l'albinos avant de saisir le bâtonnet où sont empalées deux olives. D'un geste lent et assuré, elle remue son martini avec et de son autre main, dépose sa pipe sur un support. Elle prenait son temps pour chaque geste, visiblement détendu.

« Mais avant cela, installes-toi, prends quelque chose à boire, je te l'offre. »

Sans même savoir si son signe serait vu, Lune se contente de lever la main en direction du bar. Habitué des lieux, elle savait où se tourner pour obtenir ses consommations et en retour, le personnelle faisait preuve de respect et de patience. Comme il devrait toujours en être. Partout.

« Et donc.. à qui ais-je l'honneur ? » elle pivote sensiblement, dardant les yeux terrifiant vers son invitée. « Parles-moi un peu de toi et en échange, je te raconte mon histoire. Qu'en dis-tu ? C'est honnête, non ? » haussement de sourcils, sourire mutin. « Je te dirais la vérité, toute la vérité, sans détour. Peut-être ne correspondra t-elle pas à ta vision du monde ni à tes croyances, peut-être brisera t-elle ta réalité mais... je te fais la promesse, de ne rien omettre. Aucun mensonge, une promesse est une promesse ! » son sourire se fait pleins de malice. « Je suis curieuse de savoir pourquoi est-ce que mes yeux t'interpelles à ce point... Que vois-tu, quand y plonge les tiens...? »

**Nesryn Kron**

quartier des lunes

lune & nesryn
@Lune Leogrimm

Les pupilles s’attardaient sur celles, blanchâtres, de l’autre jeune femme. En soi, la question était mal placée, directe, peut-être gênante. Pourtant, elle avait quitté la barrière des lèvres de Nesryn. Parce qu’inconsciemment, elle se rappelait sa rencontre, furtive, avec Semyon, cet œil en moins, pris lors d’une altercation avec la Camorra. C’était la seule et unique fois où la suédoise avait aidé un ennemi lorsqu’elle était au sein de la mafia. Alors, elle ne pouvait que faire le lien entre les deux visions. Les yeux crevés, pour ignorer le pouvoir des juges qui coulaient dans leurs veines. Ce serait étrange que cela soit le cas. Pendant des années, jamais elle n’avait vu d’autres juges dans cette ville. Peut-être était-ce car leurs yeux étaient détruits, par eux-mêmes ou par les autres. Divinités en mal de souffrance, se refusant à être victimes de ces êtres qu’on définissait en tant que prophète. Comme avait pu l’être Jésus en son temps, même si personne ne savait réellement de quoi il en retournait. Il n’était pas le premier humain avec des capacités dépassant l’entendement, néanmoins, il était le plus connu. Juste pas aussi désastreux.

On l’invita à s’asseoir, ce qu’elle fit en soupirant doucement. Au moins, la question directe n’avait pas entraîné une réaction trop violente, ce que la juge aurait pourtant compris. Après tout, elle-même se serait agacée d’être abordée de la sorte. Peut-être que son ton avait été suffisamment ouvert et curieux pour faire connaître ses réelles intentions ? Rien ne fut cependant commandé, Nesryn ne tenait pas l’alcool, malgré le geste de l’autre femme. A part un chocolat chaud, malgré la chaleur se dégageant du cabaret. Un sourcil fut arqué par la serveuse, qui pourtant ne dit pas un mot de plus. A quoi bon, rien ne ferait changer d’avis la suédoise.

Les propos de l’autre femme l’étonnaient, la poussaient à réfléchir. Pourquoi l’avait-elle approchée finalement ? Attendait-elle des réponses, des pistes sur sa propre nature, et surtout comment la gérer ? L’autre s’était-elle arrachée les yeux pour éviter la souffrance causée par une condition de juge, ou était-ce simplement de naissance ? En fait, Nesryn avait imaginé la possibilité dont elle avait besoin, sans savoir si l’autre connaissait les atrocités de ce monde, et le surnaturel qui s’y était glissé depuis des millénaires. Pourtant, la rousse ne fit qu’hocher la tête, avant de verbaliser son accord. « Cela me semble être un deal plutôt correct. » L’anglais glissait paresseusement sur sa langue. Heureusement qu’elle l’avait toujours parlée.

Elle s’enfonça doucement dans la banquette en cuir, observant les alentours. Ah, ce qu’elle rêverait de travailler ici, de recréer des chants et revues… Mais ce n’était qu’un rêve lointain, qu’elle ne pouvait qu’effleurer du doigt en y venant en tant que spectatrice… « Je dois y voir beaucoup de souffrances, pour en être arrivée jusqu’ici. » Y’avait de la tristesse dans sa voix. Après tout, qui irait jusque-là sans aucune raison ? Les jambes se croisèrent, et elle entreprit de parler d’elle, tout en occultant certains évènements qui étaient bien trop étranges. « Je m’appelle Nesryn. Je suis arrivée à Arcadia il y a cinq ans, je recherchais des membres de ma famille. » Le sourire qui se dessinait était nettement moins agréable cette fois-ci. Elle n’avait rien trouvé. « J’ai eu la malchance de tomber sur l’une des organisations criminelles qui pullulent par ici. Ils avaient… Besoin de moi pour ce que je suis on va dire. » Pour son pouvoir. Pour ses iris aussi utiles que destructrices. « J’en suis partie en début d’année. » Et malgré les traques, les attaques, elle avait survécu. C’en était tellement étrange et étonnant… « Alors, quand j’ai vu vos yeux, je me suis demandée si vous n’aviez pas… Eliminé le problème à la racine vous. » Supprimer le cœur du pouvoir, pour ne pas avoir à souffrir derrière. Si Nesryn en avait eu le courage, et la connaissance, peut-être l’aurait-elle fait à ses débuts…

(c) DΛNDELION

Invité

D'un geste lent, Lune s'empare du cure-dent dans son verre pour le porter à ses lèvres qui s'entrouvent puis dans un geste calculé, vient arracher au pic en bois, la première olive verte qui s'y trouve. D'un calme olympien, l'ancienne prophétesse se contente de mâcher en silence, attendant la moindre réaction de la part de l'inconnu qui l'a rejoint, avide de curiosité. Oui, le deal était honnête mais Lune ferait-elle preuve d'une totale honnêteté face à sa complice ? Là était toute l'ironie de la chose, rien ne la forçait à dire la vérité, pour la simple et bonne raison que piégé la jeune femme pour savoir qui elle était, elle, était tout aussi tentant. Mais parfois, la vérité se savourait tout autant, rien que pour sentir l'émotion d’effroi ou de frustration au travers des voix, sentir les tremblements de dégoût ou d’anxiété. Ou même, en de rare mais belles occasion, le tout trahissant l'excitation. Les premières informations tombent, un prénom, une raison à la présence de l'inconnu à Arcadia. Des membres de sa famille ? Donc elle avait probablement ses racines ici... L'aveugle garde encore le silence, se contentant de lever son verre, elle fait tourner l'alcool doucement puis vient en boire une gorgée. Malheureusement, Lune manque presque de s'étouffer lorsque Nesryn vient à mentionner les mafias de la ville, le pire fléaux qui soit.

« Mais, qu'as-tu fait, pauvre idiote... ? »

Souffle l'albinos d'un air grave. Son visage se pare d'une expression sévère et inquiète alors que Nesryn ne tarde pas à ajouter avoir fuit, s'imposant ainsi, une flopée de problème, à commencer part une possible mort qui lui coller au train comme une ombre. Le verre de martini est reposé sur la table d'un mouvement sec, Lune ne sourit plus. Cette fille n'était pas seulement un problème elle-même, elle en trimballait tout un tas à chaque pas qu'elle faisait et venait d'en donner à sa comparse à la pâle chevelure sans même s'en rendre compte. La main de Lune vient saisir le bras de Nesryn, ses ongles vernis de noir s'enfonçant dans son derme jusqu'à le faire blanchir alors qu'elle approche son visage du sien, dardant ses yeux mort vers elle.

« C'est comme ça que tu nommes mon état ? Éliminer le problème à la racine... ? » Elle marque une pause avant qu'un sourire narquois étire ses lèvres peinte d'une couleur prune, presque aussi sombre que son vernis à ongle. « On peut dire cela oui. Disons que contrairement à toi, j'ai eu la jugeote, très jeune, de réaliser les risque de notre nature. » Elle lui relâche le bras, cessant à nouveau de sourire et soupir longuement. « J'ai fais ce que j'avais à faire pour rester maîtresse de mon destin. Il était hors de question que les mafias se tournent vers moi... et encore, s'il ne s'agissait que de cela... » Lune secoue lentement la tête, ses boucles blanches ondulant dans son dos. « Nous avons un extraordinaire pouvoir, celui de pouvoir répandre la douleur à la hauteur des péchés des autres, qu'ils soient humains, ou dieux. Ce n'est pas anodin, car aucun mortel ne devrait pouvoir juger un dieu, lui être supérieur. Mais nous, nous le pouvons. Mais pas sans conséquence, tu en conviendras... »

L'aveugle n'a pas envie de tergiverser longtemps sur le sujet, Nesryn connaissait déjà tout cela, les conséquences, elle se les prenait en pleine visage, jusqu'à risquer sa peau jour après jour. La fuite, l'exile, survivre tant bien que mal tout en souffrant d'un don puissant mais impossible à maîtriser de son plein gré. Un enfer, en somme.

« Notre nature même a de quoi effrayer, mais nous avoir entre ses griffes est un atout non négligeable... Moi j'ai trouvé une porte de sortie de façon extrême, je ne te souhaite pas d'avoir recourt à ce genre de... geste. » Nouveau soupir, elle boit à nouveau. « Que comptes-tu faire à présent ? Tu as retrouver ta famille au moins ? Il serait dommage d'avoir enduré tout cela sans rien n'avoir réussit en retour. »

**Nesryn Kron**

quartier des lunes

lune & nesryn
@Lune Leogrimm

Elle observait les gestes, la silhouette de la jeune femme à ses côtés. Parler de mafias en public pouvait s’avérer dangereux, néanmoins, Nesryn avait fini par comprendre qu’elle ne serait jamais à l’abri. Quoi qu’elle dise, quoi qu’elle fasse, il y aurait une ombre derrière elle, un homme ou une femme prêt à l’éliminer puisque tel était les ordres. Soit, elle connaissait suffisamment de secrets pour faire tomber quelques grosses têtes à la Camorra. Cependant, ce serait se trahir par la même occasion. Elle serait obligée de dévoiler ce qu’on l’avait poussée à faire, et si des procureurs étaient de mèche avec les factions pullulant à Arcadia, elle tomberait avant eux. Tout ce qu’elle avait toujours voulu, c’était une vie tranquille, sans personne pour lui faire du mal. Elle aurait aimé chanter, néanmoins, la quête des siens avait été plus forte. Alors, avec son don si rare, elle s’était déroutée du chemin qu’elle voulait se tracer, pour s’enfoncer dans la forêt… Jusqu’à s’y retrouver piégée. « On fait comme on peut. » Elle se tendit un peu la Suédoise. Evidemment que le choix, pour peu qu’elle l’ait eu, n’était pas le bon. Pourtant, entre ça et finir sa vie derrière des barreaux pour meurtre, elle avait vite choisi. Même si le carmin teintait désormais ses doigts.

Une grimace vint barrer son visage alors que des ongles s’enfonçaient dans son derme. Une blessure supplémentaire, aux multiples que sa chair comptait déjà. Les reproches pleuvaient, jouant sur une corde sensible de Nesryn. Non, elle n’avait eu aucun courage quand il s’agissait de ses yeux. C’était trop risqué, même si la mort pouvait apparaître comme une délivrance bienvenue. La jeune femme n’avait pas demandé à se retrouver dans cet état, à devenir prophète et à juger les fautes des autres êtres humains. Ou divins. « Si cela n’avait pas été un problème, vous n’en seriez pas arrivée là. » Car oui, ce qui était supportable ne nécessitait pas qu’on l’élimine. Peut-être que la suédoise aurait mieux fait de se taire, de baisser les yeux une fois de plus. Néanmoins, la vie l’avait suffisamment fait souffrir comme ça. Elle s’était suffisamment battue pour avoir une place, pour accepter la peur qui lui tordait les entrailles à chaque pas qu’elle faisait, chaque décision qu’elle prenait. Ce monde avait beau ne pas être fait pour elle, elle y était née. Abandonner n’était plus une option désormais. « J’en connais les conséquences depuis que je suis à Arcadia. Il n’y a qu’ici que le surnaturel est si fort. Ailleurs, je ne suis qu’une mutante dont le pouvoir doit rester caché. »

Ici aussi, elle devait le maintenir sous silence. Même si c’était loupé. Autant la Camorra que le Royaume étaient au courant, même si les seconds lui apparaissaient comme moins extrêmes dans leur façon de gérer tout cela… Seul l’avenir le lui dirait, bien qu’elle ne comptait pas l’évoquer avec sa compagne d’infortune. Finalement, moins l’autre en saurait, plus elle pourrait continuer sa vie tranquille, sans que les problèmes de Nesryn lui tombent dessus au détour d’une ruelle. « C’est certainement le meilleur moyen de ne plus avoir de problèmes avec des mafias. » Redevenir une mortelle parmi tant d’autres… Même si elle n’était pas certaine que cela servirait dans son cas. Elle avait suivi des ordres venant de ses supérieurs italiens à une période, et certains avaient mené à la mort de leurs membres. Oh, ce n’était pas prévu jusque-là, le but étant simplement d’effrayer une femme… Mais si son mari savait que Nesryn était l’élément déclencheur, serait-elle en sécurité vis-à-vis des sans-factions désormais ? Tant de doutes qui la bouffaient, lui rappelaient que tout avait définitivement changé. « Je vais essayer de repartir. Retourner dans mon pays. Je crois que plus personne de ma famille n’est ici. C’était une illusion, qui a simplement fini en cauchemar. » Tristesse dans le ton, alors que son regard se reposa une seconde sur les danseuses. A venir à Arcadia, elle avait tout perdu…

(c) DΛNDELION

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