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Are you afraid of Death ?

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Are you afraid of Death ? - Ven 22 Mai - 21:09

Are you afraid of Death ?


Les premiers étaient restés immobiles, leur épée difficilement tenue entre leurs mains tremblantes. Ils n'avançaient pas pour attaquer, ne reculaient pas non plus pour sauver leur vie lorsque l'ombre brisa la distance qui les séparait. La mâchoire serrées, les mains crispées autour du manche de leur arme, ils ne pouvaient rien faire d'autre que pleurer sous leur heaume, prier les dieux pour qu'ils interviennent avant que ne vienne leur dernier moment. Ils balbutiaient, suppliaient la Mort de ne pas les faucher, de ne pas laisser veuves leurs femmes et orphelins leurs enfants. Prières vaines, marchandages inutiles, la faux s'abattit sur eux dans un sifflement infernal, déchirant les âmes avec une facilité déconcertante, les attirant dans l'urne ouverte tandis qu'il pouvait encore entendre leurs hurlements. Et cette scène se répétait, inlassablement, à mesure que Thanatos avançait dans la cité, tuant ceux qui restaient sur son chemin, ignorant ceux qui tentaient de se cacher derrière des caisses, derrières les portes de leurs maisons. Il n'en avait pas après eux, ne souhaitait pas perdre son temps à détruire leurs misérables vies, ces âmes si faibles ne méritaient pas de souiller l'urne funéraire qu'il transportait à la ceinture. Il n'avait, s'il devait être honnête, que deux cibles en tête, les régents des lieux, ce couple qui par deux fois s'était joué de lui. Le roi Admète et sa femme, Alceste. Chacun son tour s'était joué de la Mort, avait ignoré le destin qui était le sien, avait cru qu'il était possible d'humilier la Mort sans qu'aucune conséquence ne vienne perturber leur si insignifiante existence. Ils auraient pu avoir raison, ils étaient même tout près de réussir leur pari, s'il était resté le pantin qu'il était, n'agissant qu'aux ordres des Moires. S'il était resté le gentil petit soldat qu'il était. Mais l'humiliation subie par la défaite, la honte de devoir accepter ça et la haine engendrée par la trahison des Dieux avaient fait naître en lui une frustration intense, une colère extrême, que seuls le sang et les larmes pouvaient atténuer. Les Dieux eux-mêmes, par leurs mensonges et leur fourberie, venaient de libérer la Mort de ses chaînes, ainsi auraient-ils la disparition de la cité sur leurs mains, la mort de ces humains sur leur sainte conscience.

« Zeus en soit témoin, ô Divin, tu ne peux agir avant que notre heure ne soit arrivée, et elle n'est pas arrivée. »

Installé sur son trône, entouré des cadavres d'invités qui n'eurent le temps d'esquisser aucun mouvement, tués alors même qu'ils étaient coincés dans une sorte de stupeur fatale, le Roi ne se levait pas, refusait d'offrir au Dieu la déférence qui lui était due. Ultime insulte à celui qui ne demandait rien de plus pour faire abattre sur ces mortels le châtiment qu'il estimait le plus juste. Oh, ils ne finiraient par leur existence dans le Tartare, libérés des tourments de leur vie. Non, cet honneur ne pouvait décemment leur revenir. Eux, ces mortels assez fous pour avoir espéré pouvoir vaincre la mort elle-même, resteraient à jamais prisonniers de son urne, entourés des soldats, des hommes et des femmes qu'ils avaient accepté au pire des destins. Lentement, il avança en direction du couple, leur coupa toute possibilité de retraite par sa présence même. Le visage masqué par son voile, la faux posée sur le sol, il ouvrit la main devant leurs visage. Le papillon posé sur sa paume s'envola alors, se posa d'abord sur le roi, puis sur la reine, avant de revenir dans la main de son propriétaire pour y mourir. Il referma alors la main, reprit de l'autre l'arme qu'il avait laissé à côté de lui.

« Votre dernier jugement vient d'être prononcé, mortels. Pour vous, il n'y aura nul espoir d'une autre vie, nul espoir de vous repentir de vos crimes. Pour vous, il n'y aura que la mort.
–  Pourquoi donc ? Les Dieux ont décidé de notre Destin, ce sont eux qui vous ont refusé notre mort ! »

Il s'arrêta un instant, visiblement sensible aux dernières paroles que venait de lui offrir le mortel. Il savait, en un sens, qu'ils n'avaient pas tord, que sans l'intervention des dieux  il n'aurait jamais perdu leurs âmes, que sans eux ces deux mortels seraient aujourd'hui dans le Tartare. Mais il ne pouvait évidemment pas s'en prendre directement aux dirigeants de l'Olympe, pas encore du moins. Il savait qu'un jour, cela allait arriver, mais en attendant, tout ce qu'il pouvait faire était leur envoyer un message, leur montrer que même pour eux, s'opposer à la Mort était un jeu dangereux.

« Puissent-ils ainsi comprendre, par ta mort, qu'il est impossible de s'opposer à moi. »

La faux, aussi longue que lui, n'eut nul besoin de s'y reprendre à deux fois pour déchirer les deux amants serrés l'un contre l'autre. Un dernier geste de la mort, avant qu'il ne scelle finalement l'urne devenue inutile. En face de lui, les corps semblaient désormais paisibles, comme débarrassés de leurs maux. Il savait pertinemment ce qu'il venait de faire, il savait qu'il venait d'outrepasser l'autorité des Moires, qu'il venait de s'opposer aux Dieux d'une façon bien plus ouverte que ce que l'on pourrait imaginer. Mais il ne souffrait d'aucun regret, d'aucun remord et, le poing serré autour de la faux, il savait qu'il venait de glisser dans les rangs des indésirables, de ceux dont les Olympiens ne voulaient pas, et que ces derniers allaient bientôt envoyer quelqu'un ici, pour l'amener auprès d'eux. Il le savait pour l'avoir vu de ses propres yeux, pour avoir vu Zeus bannir les Titans de ce monde, pour avoir vu tous ceux qui s'étaient opposés à lui disparaître de l'histoire. Mais il ne put cacher sa surprise quand il sentit sa présence de l'autre côté de la pièce. Il ne prit toutefois pas la peine de se retourner, le regard encore figé sur les deux cadavres devant lui.

« C'est donc toi qu'ils envoient, Hécate. »
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mimitueuse
Aura Sciarra
BLAZE : thinkky
CREDITS : (c) valruna. & ANAPHORE / aesthetic & icônes : clemy & secret santa d'amour !
FACE : Emily Browning
DOLLARS : 2662
SACRIFICES : 1306
PORTRAIT : Are you afraid of Death ? Original
ANNEES : (la trentaine), masquée derrière le visage de porcelaine et les traits de poupée, tueuse au regard de feu.
CŒUR : (en couple) d'une façon ou d'une autre, le coeur de marbre s'est réchauffé, bien qu'elle ait du mal à comprendre toutes les émotions.. Pensées occupées par une seule personne.
RÉINCARNATION : (Hécate), déesse de la lune, impératrice de l'ombre, guide aux carrefours, sorcière et enchanteresse du panthéon grec.
TALENT(S) : (Umbrakinésie) - ACTIF; (Transmutation) - ACTIF; (Illusions Cauchemardesques) - INACTIF; (Médiumnite) - ACTIF.
FACTION : (Nuova Camorra) mafia dans le sang, dans les veines,
OCCUPATION : (sous-boss) leadeuse de son groupe, soldats et capo à sa botte. (Avocate), spécialisée dans les affaires traîtant des mafias, mettant la sienne hors de soupçon, plombant les autres selon les alliances. (Propriétaire du Ciao Roma)
GENÈSE : (Primus), stade 6, bercée par les voix anciennes.
TALON(S) D'ACHILLE : (scarifications) réclamation de la douleur par le corps, lame perçant la peau à intervalles réguliers pour calmer les pulsions. (Clemens), coeur ouvert au détour d'un verre, soutien infaillible quand le monde s'est écroulé. (Nina), fantôme d'un passé qui ne cesse de la hanter. (Astrid), l'amie, la semblable, la soeur, la bras-droit qu'elle protègera envers et contre tout.
JUKEBOX : [u]within temptation[/u] - [i]ice queen[/i]
RUNNING GUN BLUES : Are you afraid of Death ? 3EjRVfqZ_o
"Nous sommes de ceux qui établissent des stratégies dans l'obscurité pour reprendre la main, jouer selon leurs propres règles et forcer le destin"

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"Nous sommes de ceux qui veulent à tout prix tabasser leur part d'ombre et faire taire leurs sales travers"

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she walks with heaven in her steps and hell in her eyes

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“She has been through hell, so believe me when I say, fear her when she looks into a fire and smiles.”

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Are you afraid of Death ? - Ven 29 Mai - 12:36


ARE YOU AFRAID OF DEATH ?

@Kleos Moriarty


Les histoires de pouvoirs ne l’avaient jamais intéressée.

Des années durant, elle avait observé Zeus, Poséidon et Hadès combattre pour un trône, combattre contre leurs pères, être effrayés par des prophéties leur signifiant leur fin future. Elle avait posé un regard vide sur leurs actions, leurs réactions, leurs rejets. Aucun d’entre eux, aucun des autres êtres divins n’était capable de regarder les dernières heures en face, tout comme de comprendre leurs erreurs. Et Hécate, elle, se contentait de rester silencieuse face à ce monde en changement continu. Elle sentait jusqu’au plus profond des divinités la rébellion s’installer, les questions, tout comme la fin. Les uns comme les autres n’étaient plus à leur place, cherchaient à se détacher de ce qui avait été fait. Doucement, mais sûrement, l’autorité était bafouée, les dons étaient utilisés à d’autres fins. Les champs d’action s’entremêlaient, au point où certains ne savaient plus quoi faire. Et elle… Elle attendait. Elle restait dans les ombres, au milieu de ces nuits sans lune, à guider par sa torche, par sa clairvoyance, quand elle l’estimait nécessaire.

On n’avait pas fait appel à elle depuis longtemps dans le monde divin. Olympe qu’elle abhorrait, qu’elle haïssait dans sa grandeur et sa chaleur. Les inégalités se creusaient, l’ichor ne faisait que déclencher guerre sur guerre et tout le monde s’en moquait. Après tout, tant qu’on avait le pouvoir, aucun intérêt de faire attention aux autres, non ?

Puis un premier soldat s’était décalé de la ligne de conduite qu’on attendait de lui. Cet embranchement faisait partie des multiples que la déesse avait observés au cours des derniers mois. Etre capable de démêler les fils du Destin n’était réservé qu’à quelques êtres dans cette vie, et Zeus avait été incapable de demander conseil à ceux-ci. Ou alors les divinités s’en moquaient toutes, pensant que leur force suffirait à réguler les écarts. La réalité venait de les rattraper.

Etonnamment, quand la Faucheuse elle-même décida d’outrepasser les décisions des Moires, ce n’était pas Hadès, seigneur des morts, du royaume souterrain, qu’on envoya à sa poursuite. Non, on fit à elle, Hécate, dans une vaine tentative de rétablir la balance. Si même Thanatos décidait de tuer sans prendre en compte les décisions supérieures, les enfers déborderaient à cause de toutes ces âmes inattendues… Non pas que cela dérangeait la déesse, mais il fallait être honnête, elle n’avait pas non plus envie de devoir gérer la colère des mortels en plus de celle des divins. Une à la fois était suffisante…

Il ne lui fallut que quelques minutes pour fouler la terre où officiait Thanatos. De quoi arriver à temps pour écouter les échanges, restant dans les ombres. La faux balaya leurs corps et leurs âmes, ne laissant que des réceptacles vides et paisibles. Aucun mot n’annonça la présence d’Hécate, mais le dieu n’avait pas besoin d’autres choses que de revenir son aura. Et la froideur se dégageant de la déesse ne laissait que peu de doutes.

Elle ne répondit pas mais se mit en mouvement. Ethérée, elle se rapprocha, s’accroupit à côté des corps inertes. Un seul regard lui suffit à voir les fantômes, ceux-là même qui ne trouveraient leur place nulle part désormais. Oh, elle n’était pas le moins du monde désolée pour eux. Les émotions étaient inconnues pour elle, tout comme le respect strict de l’ordre. Peut-être était-ce lié à la peur qu’elle inspirée aux trois Grands, à son regard de glace ou aux ombres qui dansaient autour d’elle ? « Voilà une bien étrange situation, Thanatos. » Pause. Il n’y avait aucun sourire, aucun jugement, aucune autorité. « Tu sais bien que ce type de comportements aura des conséquences importantes. » Répercussions énormes, autant sur le monde souterrain que sur les actions des Olympiens. Olympiens dont elle ne faisait pas partie, elle dont le Chaos était le grand-père. Pour peu que cela veuille dire quelque chose. Cependant, Hécate avait rapidement appris que faire partie de l’Olympe n’était en aucun cas gage de puissance. Et être capable de provoquer la peur n’était pas l’apanage des grands dieux…

Elle se redressa, épousseta ses vêtements pour enfin faire face à la Faucheuse. Les iris grises s’attachèrent à celles de l’autre divinité, sans aucune peur face à l’arme toujours entre ses doigts. « Pourquoi as-tu décidé d’outrepasser les règles ? » Curiosité ou non, la question se posait. Non pas pour lui faire la morale, mais pour savoir ce qui l’avait poussé dans cet embranchement, qui aux yeux d’Hécate n’apporterait rien de bon. Cependant, elle ne demandait qu’à être surprise, et voir ses prédictions fondre comme neige au soleil…




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