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Sleeping Beauty [pv - Jan Arsen]

 :: - ARCADIA - :: downtown :: JJ’s Investigations
calavera
Aina Summers
BLAZE : Epic
CREDITS : Epic
FACE : Imogen Poots
DOLLARS : 2550
SACRIFICES : 265
PORTRAIT : Sleeping Beauty [pv - Jan Arsen] Bovp
ANNEES : 305 - 31 ans
CŒUR : Elle aime les coeurs encore chauds et bien juteux
RÉINCARNATION : Oupyr
TALENT(S) : Hypnose et caméléon
FACTION : Calavera
TALON(S) D'ACHILLE : Le soleil, l'ennui et la solitude
JUKEBOX : Girls Just Want To Have Fun - Cyndi Lauper
RUNNING GUN BLUES : Sleeping Beauty [pv - Jan Arsen] Kz3b
- On mord pas les gens !
- Ah bon ? Hmm, je suis sûre que si.
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Sleeping Beauty [pv - Jan Arsen] - Mar 29 Sep - 9:01


       



D
epuis le temps que son Rasmus avait disparu, Aina aurait, peut-être, dû abandonner l’affaire, comprendre qu’il était trop tard et qu’il ne reviendrait pas. C’était, il paraissait, ce que tout être normal aurait fait. Sauf que l’oupyr n’était plus normale depuis longtemps, si tant était qu’elle le fut un jour. Les mois s’égrenaient, à ses yeux, comme des heures et il lui semblait que Rasmus avait disparu la veille pour ne pas revenir ce soir-même. Elle savait bien que c’était faux, que son colocataire était parti depuis des lustres, mais elle aimait se persuader du contraire.

Le déni était un art subtile dans lequel elle se perdait volontiers.

La blonde sautilla dehors, prit une grande inspiration sous la lueur jaunâtre d’un vieux lampadaire, et remonta la rue d’un pas décidé. Elle avait, au moins, pratiquement dépassé l’étape de sa vie pendant laquelle elle se contentait d’arrêter le premier venu et de lui demander s’il avait vu Rasmus. Ce qui était, tout de même, une grande avancée pour elle. L’oupyr avait fini par comprendre que les passants ne voulaient pas lui répondre et qu’il ne servait à rien d’insister. Quelqu’un le lui avait dit. Il existe des professionnels, pour ça, me fais pas chier ! Elle n’avait, évidemment, entendu que la partie sur les professionnels. Le déni, vous vous souvenez ?

C’était ce qui avait amené la blonde dans Downtown, une fois, et plus précisément jusqu’à un certain bureau dont elle n’était pas certaine de pouvoir lire correctement le nom. Elle y avait trouvé une petite dame fort sympathique – de l’avis d’Aina, ce qui n’était pas toujours bien représentatif de la vérité – qui avait accepté de l’aider à trouver son Rasmus. À deux, enfin, la blonde était certaine de pouvoir mettre la main sur lui !

Néanmoins, les choses semblaient prendre beaucoup de temps, de son avis à elle, et il arrivait qu’Aina se pointe au bureau pour demander des nouvelles. Les joies du téléphone lui passaient clairement au-dessus de la tête. Il fallait, au moins, que les enquêteurs s’avouent heureux de ne pas recevoir ses lettres intempestives. Pour le moment, l’idée ne lui avait pas traversé l’esprit, mais il était fort à parier que ça ne tarderait pas. Sans doute n’était-elle retenue que par ce nom étrange qu’elle n’arrivait toujours pas à comprendre.

Cette nuit, au mépris total de l’heure avancée, Aina s’était décidée à venir demander comment les choses avançaient. Avec tous les détails qu’elle donnait sur son ami, elle ne comprenait pas qu’il ne soit pas déjà sur le seuil de sa porte, à attendre qu’elle lui pardonne d’être parti sans prévenir. D’ailleurs, elle ne comprenait pas encore que les deux enquêteurs n’étaient pas exclusivement penchés sur son cas et que l’explosion récente du pont avait, peut-être, bousculé un peu leurs affaires. Elle ne voyait que son petit nez, l’oupyr, et attendait des autres qu’ils fassent un peu pareil.

Elle se pointa donc devant la porte du bureau et entra sans demander l’avis à qui que ce soit. Elle avait cette tendance un peu particulière de se croire chez elle partout en ville et de s’inviter là où on ne l’attendait pas. Ce qui était plus ou moins le cas ce soir. L’obscurité ne dérangeait pas l’oupyr, forte de sa nyctalopie, et elle s’avança à pas de loups (déformation professionnelle, sans doute) dans le bureau désert. Ou presque désert.

Dans le coin qu’elle ne fréquentait pas souvent, puisqu’il appartenait à un homme et qu’Aina avait plutôt échangé avec une femme, elle trouva une drôle de créature endormie sur le canapé : le fameux homme affublé d’un beau peignoir en soie dont elle fut bien vite jalouse. Elle aussi, elle aurait aimé avoir un truc qui semblait si doux ! Ce qu’elle n’avait pas encore, mais qu’elle finirait bien par voler quelque part.

Très intéressée par l’homme endormi, autant qu’Aina était, en vérité, intéressée par tout ce qui vivait et pouvait lui accorder un peu d’attention, elle se pencha sur lui et le regarda dormir. Si vous avez, parfois, l’impression d’être surveillé, la nuit, c’est peut-être elle… Dans un gloussement enfantin qu’elle essaya de garder derrière ses lèvres pour ne pas le réveiller, la blonde s’empara d’un marqueur sombre et revint vers lui, décidée.

Elle était persuadée qu’il serait bien moins grognon avec un joli cœur sur la joue.
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Daddy Lion
Jan Arsen
BLAZE : Nephtys
CREDITS : @ bandersnatch
FACE : Domhnall Gleeson
DOLLARS : 2607
SACRIFICES : 167
PORTRAIT : Sleeping Beauty [pv - Jan Arsen] U5gk
ANNEES : 34 ans
CŒUR : En deuil.
RÉINCARNATION : Lion de Némée
TALENT(S) : cuir tanné en guise de peau et odorat développé
OCCUPATION : fait partie d'une agence de détectives privés
TALON(S) D'ACHILLE : les légumes et le manque de viande
RUNNING GUN BLUES : Sleeping Beauty [pv - Jan Arsen] Giphy
REAL beasts don’t take s**t from nobody

Sleeping Beauty [pv - Jan Arsen] Fayt
***

I'm sad and lonely. Lay your hands on my mane so that I can feel you are there and let us walk like that...
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Sleeping Beauty [pv - Jan Arsen] - Mer 30 Sep - 15:59

Sleeping Beauty

@Aina Summers


Il aimait leur cabinet du centre ville, Jan, assez pour s'y sentir chez lui comme un lion dans sa caverne. Parfois, y dormir était comme un luxe quand bien-même le canapé était défoncé et son appartement, bien plus luxueux et confortable. Sauf que le bureau avait l'odeur du travail bien fait, du café chauffé et réchauffé jusqu'à en vomir, de l'encre et du papier. De la vie, plus que de la solitude.
Dans son appartement, Jan partait encore bien trop à la recherche des ombres qu'il ne voyait pas pourtant, d'un visage dans l'encadrement d'une porte, d'une femme qui ne reviendrait pas. Dans l'appartement, il était lui-même et le lion tout à la fois, ici Jan pouvait faire comme s'il était quelqu'un d'autre, un détective de fiction quelconque et l'homme aimait presque se prendre au jeu, oublier un peu.
Il gardait toujours un pyjama en flanelle propre et un peignoir en soie, ici. Cela faisait un moment que Jan n'avait pas décidé d'y dormir malgré tout, pas avec le black out le forçant à se rendre prudent et après, la fête foraine.

Pour la première fois depuis longtemps, l'homme se préparait à une solitude choisie et non imposée, une solitude factice surtout qui prendrait fin au matin quand Jules ouvrirait la porte en ronchonnant de le trouver affalé ici plutôt que dans un lit.

Pour l'heure, Jan dormait. Il rêvait de peu de choses, bercé par les odeurs de l'endroit et les sensations de la nuit et du repos. Un instant, il songea à de l'herbe sous ses pieds nus, mais l'homme n'était pas assez conscient dans son sommeil pour le comprendre.
Et puis, quelque chose.
Quelque chose, quelqu'un surtout. Le prédateur en Jan gronda l'alerte alors même qu'il comprenait que l'odeur s'engouffrant dans ses narines n'avait rien avoir avec Jules, seule autre personne à posséder la clé. Non, cela puait la terre et la pourriture comme un parfum passé, en plus d'autres odeurs : savon, vie, ville. Il garda les yeux fermés, réprimant un grognement.
L'intrus était près de lui, jusqu'à ce qu'il ne se recule sans doutes pour saisir quelque chose, une arme peut-être. Lorsqu'il revint vers Jan, vif comme l’éclair, le détective ouvrit les yeux et lui saisit le poignet.

Une femme, il s'agissait d'une femme et celle-ci puait la mort à sa manière. Elle ne tenait pas ou couteau ou autre, mais..un feutre?

”Vous avez intérêt à avoir une bonne explication pour être ici, miss, avant que je vous jarte à coup de pieds au cul.”
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Sleeping Beauty [pv - Jan Arsen] - Mar 6 Oct - 8:38


       



C
omme à son habitude, l’oupyr avait peu de préoccupations, dans son étrange vie. Elle voletait d’un endroit à un autre, papillon qui ne se lassait jamais de se poser à droite à gauche pour s’arrêter trente secondes, vider sa prochaine victime de son énergie, et repartir ailleurs en ville. D’énergie, oui, et pas de sang. Aina avait la fâcheuse tendance de taper sur le système, de jouer avec les nerfs, d’être plus fatigante qu’un gamin hyperactif. Ses quelques cibles de la nuit finissaient par l’envoyer paître ou trouver une excuse imparable pour se séparer d’elle (ce qui était assez difficile à faire pour être noté dans un coin).

Elle ne se lassait jamais de rien, ou presque de rien, tant que ça concernait le monde des vivants et que ça lui permettait d’obtenir un peu d’attention, quelques mots pour elle, un geste qui scellerait le destin de sa nouvelle proie. Elle était ainsi : la moindre excuse était bonne à prendre pour coller les humains et les vider jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus rien lui dire, incapable de gérer l’hyperactivité de la furie. Une vraie gamine qui, à défaut de parents à pousser à bout, se vengeait sur le moindre passant.

Ce soir, le pauvre homme endormi serait, sans le moindre doute, sa prochaine victime. Aina s’empara d’un feutre, débouchonna l’arme du crime et revint vers l’homme endormi. Quoi de mieux qu’un visage paisible pour sévir, prouver au monde qu’elle n’a aucune limite ? La blonde était persuadée qu’un petit cœur sur la joue, peut-être une belle moustache recourbée au-dessus des lèvres, donneraient un air plus avenant au détective. Il était beaucoup trop ronchon à son goût, même dans son sommeil (ce qui était une bonne excuse pour ne pas dire qu’elle aurait préféré qu’il s’occupe d’elle plutôt que de dormir).

Néanmoins, la blonde n’eut pas le temps de faire ses méfaits. Alors qu’elle tendit la pointe noire vers le visage paisible, un bras fusa dans son champ de vision et lui serra le poignet. Aina fronça fort ses sourcils sombres sur ses yeux clairs pour retenir, tout au fond d’elle, son soudain besoin de se défaire de l’étreinte, quitte à arracher la main qui osait la toucher contre son avis. Elle n’aimait pas le danger que ce geste représentait pour elle. Prédatrice jusqu’au bout des ongles, malgré ses airs d’enfant perdue, Aina avait besoin de se défendre.

Heureusement pour lui, elle se contenta de cligner des cils et de s’intéresser aux mots. Le fait qu’il la regarde et lui parle bien en face réussit à calmer sa bête intérieure. Elle se para d’un grand sourire, bien contente d’avoir attiré son attention, tandis que son cerveau se chargeait lui-même de mettre un beau filtre rose sur les mots. Elle ne vit aucune insulte dans le ton utilisé, seulement un homme qui, enfin, acceptait de devenir son ami. Si, si, son ami. Ça crevait les yeux qu’il en avait très envie !

Les coups de pied, c’est pas drôle ! C’est méchant ! (Elle pencha un peu la tête sur le côté.) Non ? On peut essayer, si tu veux, mais c’est moi qui commence !

Aina se para d’un nouveau grand sourire et baissa les yeux sur les doigts qui continuaient de serrer son poignet. La menace se transforma, soudain, en opportunité. Les yeux de l’oupyr brillèrent d’amusement et elle contorsionna un peu sa main, au mépris de la douleur, pour poser la pointe du feutre sur la peau masculine et dessiner, très vite, un cœur très moche. Elle fit ce qu’elle put, en tout cas, incapable de se concentrer sur la forme pour qu’il soit parfait.


Et voilà ! T’es tout beau, maintenant ! T’en veux un autre ?


La blonde se para d’un air fier et tira un peu sur sa main, dans l’espoir qu’il la lâche enfin. Ce n’était pas évident, tenue par l’homme, de faire ce qu’elle voulait. Malheureusement pour elle, heureusement pour lui. Mais la menace revenait titiller l’oupyr et il valait mieux qu’il la lâche vite. Si, pour le moment, Aina était retenue dans sa défense par l’accent britannique du détective, comme un point commun qui la forçait à être gentille, ça finirait, sans le moindre doute, par ne plus suffire.

Une explication… réfléchit-elle à voix haute. Pour savoir comment je suis entrée ? Pourquoi en pleine nuit ? Pourquoi ici ? Pourquoi dans ton bureau ? Hmm… Ce n’est pas clair, ce que tu demandes. Et on m’a dit de ne pas trop en dire, alors il faut être plus précis. (Elle déformait totalement et sans honte les préceptes de ses professeurs.) Je voulais pas te réveiller, en tout cas.
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Sleeping Beauty [pv - Jan Arsen] - Lun 12 Oct - 14:48

Sleeping Beauty

@Aina Summers


”Je n'apprécie pas les cambrioleurs”, gronda Jan sans jamais lâcher la jeune femme.
Un prédateur face à un autre prédateur, une bataille de regards et de territoire. L'homme n'eut aucune réaction au dessin, cette action, cette information, était classifiée dans sa tête comme sans importance et dangereuse pour cela. Se concentrer sur des détails futiles, le meilleur moyen de perdre une confrontation.
La jeune femme jouait avec les mots, non pas à la manière d'une politicienne mais d'une enfant innocente s'amusant de phrases capables de briller autant que des cailloux colorés. Rapidement, Jan classa ces diverses informations dans son esprit : désir de s'amuser, le faire parce qu'elle le peut. De motivation plus complexe, il ne semblait pas y avoir du moins à première vue...

”Il faut être précis, oui, et c'est ce que tu vas être.” Ne pas laisser l'ascendant, jamais.
Le lion lui murmurait le bruit des chairs que l'on dévore et des os que ses dents avaient su briser, de la moelle lapée goulûment comme un dessert, des corps qui ne représentaient rien pour sa puissance animale, sinon de quoi manger et dévorer encore et encore.

”Que fais-tu ici? Tu n'es pas venue pour un stylo.” La méchanceté continuait de suinter de ses mots car Jan maîtrisait bien peu patience et empathie. Une seule chose comptait : quelqu'un s'était introduit dans SA tanière et ni l'homme, ni l'animal ne pouvaient le tolérer. Aina n'avait rien des odeurs amicales du peu d'amis que Jan possédait, elle ne faisait pas partie également des clients que géraient le détective. Cela suffisait pour que par une nuit noire comme ici, il la considère comme une ennemie.
Et bien évidemment, l'homme n'avait même plus conscience de l'accent londonien beaucoup trop daté qui sortait de ses mots à lui. De vieux souvenirs de cours de diction et de plaidoirie pour apprendre à mieux prononcer les mots, à vrai dire. A présent ce réflexe était fortement ancré en lui à chaque fois qu'une émotion profonde l'enserrait : prononce, prononce. Pince ton nez dans les lettres si tu veux mais articule, prononce...

Et par le même temps, équivalente à l'envie de côtelettes soudaine du lion (apparemment, celles-ci étaient sa nourriture de réconfort), Jan avait bien envie d'un café noir, lui.
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Sleeping Beauty [pv - Jan Arsen] - Dim 25 Oct - 12:04


       



S
i l’oupyr comprenait que quelque chose n’allait pas, c’était beaucoup trop lui demander que de comprendre quoi. Elle était capable de trouver mille et une raisons à l’énergumène qui continuait de lui tenir le poignet, pour justifier la violence qu’il lui crachait au visage, comme la seule chose à faire face à une femme comme elle. Au fond, elle comprenait. Elle savait, Aina, que le monde ne l’aimait pas. Parce qu’un autre avait décidé de faire d’elle ce qu’il était lui, un monstre, une créature de la nuit. Une rumeur que l’on susurre à l’oreille des enfants pour les tenir sages, incapables de s’endormir car les ombres sont pleines de monstres.

Face au constat que cette… chose, peu importait sa nature, n’allait pas, Aina avait très envie de… lui tirer les joues. Pincer la peau rose et tirer sur les côtés pour faire apparaître un vilain sourire sur ces lèvres qui la jugeaient. Évidemment, elle n’en ferait rien. Pour la simple et bonne raison qu’il continuait de tenir son poignet et qu’elle ne pouvait pas lever la main pour l’atteindre. Tant pis ! Elle se contenta d’un petit cœur mal dessiné sur ses doigts, parce que monsieur jouait les vilains et qu’Aina avait décidé de ne pas se laisser faire, de se raccrocher à l’accent anglais pour résister à l’envie de se défendre.

Le mot cambrioleurs la força à papillonner des cils, sans comprendre, une belle auréole bien luisante au-dessus de la tête. Elle ? Une cambrioleuse ? Où était-il allé chercher une histoire pareille ? Aina fut, tout de même, un peu soûlée d’être grillée si facilement. OK, elle avouait, elle avait pensé, juste un peu pensé, qu’elle pourrait voler le feutre pour le ramener chez elle et dessiner sur d’autres amis à elle. Ou sur ses bras. Une nouvelle lubie qui pointait son nez dans son esprit et à laquelle elle n’avait pas encore cédé.

Je n’aime pas les cambrioleurs non plus, grogna-t-elle de la même façon que lui, juste parce que… parce que.


Ce qui n’était, d’ailleurs, pas un mensonge, alors que l’oupyr défendait sa maison bec et ongles, ou presque. Elle n’appréciait pas de voir débarquer, chez elle, quelques humains en quête d’aventure ou des voleurs en quête d’un objet de valeur. Ce qui ne voulait pas dire qu’elle les agressait en leur volant le poignet sans plus jamais vouloir le leur rendre. Non, en vérité, elle avait tendance à faire pire, mais elle fit mine de rien et ne préféra pas y penser. C’était qu’elle ne pouvait pas se contenter des contrats de la Calavera pour se nourrir…

L’autorité de l’autre commençait, sérieusement, à trouver son chemin dans l’esprit de la blonde. Elle pinça les lèvres, incapable de répondre à ce qui s’apparentait le plus à un ordre. Il y avait quelque chose de Rasmus, en lui, et ça ne lui plaisait pas vraiment. Ça ne lui déplaisait pas vraiment, non plus. Aina était, typiquement, le genre à avoir besoin d’un doigt pointé sur son visage pour lui dire d’arrêter ses bêtises et de ne pas recommencer. Ce qui ne voulait pas dire qu’elle ne recommençait pas. Seulement qu’elle avait besoin d’être recadrée. Ou que quelqu’un s’échine à essayer de la recadrer.

Ce n’est pas un stylo, d’abord. C’est un feutre.


La blonde sourit un peu, mais son sourire avait, cette fois, une ombre en coin de lèvres. Il s’effaçait peu à peu devant la colère de l’autre, devant le menace d’une engueulade en bonne et due forme. Aina avait, facilement, l’air de l’enfant grondé, de la gamine qui n’a pas eu ce pour quoi elle criait. Heureusement pour le monde, l’oupyr ne hurlait jamais, mais ses caprices étaient bel et bien là, si rarement cédés. Quoi que… elle connaissait peu de monde capable de lui tenir tête aussi solidement que celui-ci.

Ce qui la força à froncer fort ses sourcils sur ses yeux clairs et comprendre que ce n’était, peut-être, pas une si bonne idée de jouer sur les mots avec lui. Même si elle ne disait que la vérité. Mais il y avait trop de Rasmus, en lui, pour qu’Aina ne sente pas le danger dans une provocation comme la sienne. Alors, elle se devait d’être plus docile pour ne pas être disputée. Ou, au moins, le temps de lui échapper. Car il continuait de la tenir, et ça, ça ne plaisait pas à l’oupyr.

Pas besoin de me tenir, je ne vais pas fuir, ronchonna-t-elle, en tirant à nouveau sur son poignet. Je vais être précise, c’est bon ! Laisse-moi réfléchir. Et c’est pas pour mentir, c’est pour être précis.

La précision était, sans doute, bienvenue, bien que donnée avec une moue boudeuse. Aina savait que les mêmes mots n’auraient pas plu à son mentor et qu’il lui aurait grondé de ne pas lui raconter des salades, sinon elle le regretterait. Même si elle n’était pas toujours sûre de bien comprendre le rapport avec la laitue, mais bon. Rasmus avait toujours eu des idées bien à lui qui passaient sur la blonde sans la toucher. Ni même la frôler. Ni rien du tout, elle ne pigeait rien.

Ici, là, maintenant, j’attends que tu me lâches parce que. (Oui, sa phrase était finie.) Dans le bureau, j’ai vu quelqu’un en passant, je suis venue voir c’était qui, et j’ai vu que c’était toi, et j’ai pas eu envie de te réveiller, mais je voulais te dessiner une belle moustache… euh… bah parce que ! (Ce qu’elle dit d’une traite, sans respirer.) Dans le bâtiment, je voulais voir madame Jules, pour lui demander où est mon Rasmus, parce que ça fait longtemps et qu’elle l’a pas trouvé encore. Dans le quartier, bah ! c’est parce que le bâtiment est dans le quartier, donc je suis bien obligée. Dans la ville, c’est parce que ma maison est dedans, hein, et Rasmus il nous a amené ici, donc on est ici. Je fais rien de particulier, j’attends qu’il me dise où aller. (Elle haussa les épaules.) Dans le pays, je ne sais pas, celui-ci où un autre, je ne vois pas la différence, moi. Faut demander à l’autre. C’est bon ? Ou il faut aussi que je précise le continent, la Terre, l’univers ?

Aina se para, une nouvelle fois, de sa belle auréole, persuadée d’avoir tout bon, cent points, vingt sur vingt. Elle venait de faire ce qu’on lui demandait, rien de plus, rien de moins. Elle avait été précise. Il ne pourrait pas la gronder. Il lui rendrait sa main. Et elle pourrait… quoi ? Elle n’en avait pas encore la moindre idée, mais sortir n’était pas franchement au programme. Elle était, étrangement, de ces enfants qui collent ceux qui les grondent. Ce genre de gosses insupportables qui essaient, de leur mieux, de finir sur des félicitations pour oublier qu’ils ont été disputés.

Je peux garder le feutre ?


Oui, bon. On reviendra pour les félicitations.
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Sleeping Beauty [pv - Jan Arsen] - Dim 1 Nov - 16:06

Sleeping Beauty

@Aina Summers


Jan avait appris à reconnaitre chez les gens cette petite nuance de réflexion différenciant celui cherchant à se souvenir de la vérité de l'autre qui ne cherchait que le meilleur mensonge. Il jugea Aina en silence, puis lâcha enfin le poignet de la jeune femme.
Rasmuss, un amant, un chat, un chien? Un cochon d'Inde?
Le détective continuait à sentir chez elle une odeur qu'il pensait proche du sang et des carcasses. L'étal du boucher lui procurait les mêmes sensations. Fort heureusement, son ventre fut sage, ne grogna pas.

”Le cabinet est fermé, quand une porte est close on entre pas.” gronda-t-il encore. ”Il y a des règles.”

Néanmoins, dans tout le babillage logique et illogique de la jeune femme, Jan percevait autre chose : l'envie d'enfin savoir. Qu'on lui apporte une vérité, certes, mais surtout une vérité qu'elle avait envie d'entendre à propos de la personne ou de l'animal recherché. Il n'irait pas fouiller dans le bureau de Jules cependant, l'enquête appartenait à son amie, y mettre le nez serait inconvenant.

”Tu peux garder le feutre si tu es capable de me faire un café convenable. La cuisine est par là.”

Quitte à se retrouver dans une situation pareille après tout, autant en abuser. La cafetière que Jan avait ramené il y a longtemps maintenant était vieille, il ne s'agissait pas d'une de ces hérésies à capsule mais d'un modèle avec filtre et café en poudre.
A présent bien réveillé, l'homme se redressa, faisant craquer sa nuque. Il avait l'habitude des sommeils hachés, cela faisait bien une chose en ce monde dont il ne s'offusquait pas.

”Et si tu fais des tartines avec du beurre et de la confiture, je rajoute un crayon de couleur.”

Sur son bureau, ses propres dossiers. Quelques histoires sordides, quelques vies brisées qui ne se répareraient pas peu importe tout ce que Jan pourrait dire, peu importe les réponse trouvées. Parce que les réponses ne correspondaient jamais aux questions dans cette foutue vie, lui-même le savait bien.
Un grognement, en fait Jan décidait qu'il avait bien plus envie de pancakes que de tartines, mais à trois heures du matin plus rien ne livrait, même à Arcadia.
Monde de merde.

”Alors, ce café? Les tasses sont dans le placard de droite.”
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Sleeping Beauty [pv - Jan Arsen] - Ven 20 Nov - 10:09


       



L
a blonde pouvait être fière d’elle. Elle ne pensait pas pouvoir être plus précise que ce qu’elle avait avoué à l’autre, sans la moindre honte, d’une traite, prête à lui donner les pourquoi, les comment, simplement parce qu’il exigeait avec une voix digne d’un grognement bestial et un regard qui lui disait qu’elle n’avait pas le choix. Elle n’aimait pas ne pas avoir le choix, mais elle ne savait pas comment ce soustraire à ses ordres silencieux, à son autorité impérieuse. Elle voulait bien garder la tête haute, la créature, relever le menton, le toiser de haut en bas et lui dire qu’elle ne répondrait pas, mais elle sentait que les choses déraperaient trop vite pour être rattrapées et elle ne voulait pas ça.

Alors elle dit tout, puis réclama comme la seule chose à faire dans cette situation. Une récompense, peut-être, pour l’enfant qui venait de répondre au maître. Un bon point qui prenait la forme d’un feutre entre ses doigts fins. Un feutre qu’elle s’empresserait d’ouvrir à outrance pour badigeonner le monde entier de son encre. Jusqu’à ce qu’il refuse de fonctionner et que la blonde le jette au loin, déçue par son espérance de vie limitée. Mais quelle chose n’avait pas une espérance de vie limitée entre les mains d’Aina ?

Enfin, l’autre la lâcha et la blonde sautilla à l’écart pour se masser le poignet. Elle aurait pu jurer qu’il lui avait fait très mal et qu’il ferait mieux de s’excuser, là, tout de suite, maintenant ! Ça ne se faisait pas d’agresser les autres, comme ça ! Mais l’oupyr resta silencieuse, les sourcils froncés sur ses yeux clairs, la bouche tordue sur les reproches qu’elle ne disait pas. Parce qu’elle savait, au fond, qu’elle ne faisait guère mieux. Alors, si elle avouait qu’il était méchant, qu’il n’était pas quelqu’un de bien, qu’est-ce que ça ferait d’elle ?

Des règles, oui, je sais, acquiesça-t-elle, d’un mouvement de tête sec. Mais Rasmus dit qu’ils n’auraient pas inventé les règles, si ce n’était pas pour les transgresser. Ou quelque chose comme ça ? Je sais pas, je comprends pas. En tout cas, il a toujours dit qu’une porte est faite pour être ouverte, sinon il y aurait un mur.

Un index levé, comme pour énoncer une leçon apprise sur le bout du doigt ou une vérité qui se devrait d’être générale, Aina hocha plusieurs fois la tête, persuadée qu’elle répétait correctement ce que lui avait dit son ami. Elle ne comprenait pas la moitié des choses qu’il lui racontait, la plupart du temps, mais elle avait bien retenu cette histoire de porte. Au fond, ça faisait sens. Non ? Elle n’en était pas certaine, mais elle comprenait un minimum.

Entre ses mains, le feutre avait déjà disparu dans une poche et Aina revêtait un sourire tout à fait innocent. Garder quoi ? Elle ne voyait pas du tout de quoi il voulait parler et elle était prête à le jurer sur sa vie ! C’était bien pratique, parfois, d’être déjà morte depuis longtemps. Même si elle savait, la blonde, qu’elle ne tiendrait pas longtemps contre le détective en robe de chambre, s’il recommençait à gronder comme un papa ours énervé. Et ce, même si Aina n’avait jamais vu d’ours de sa vie.

Elle ne répondit pas à la demande et se contenta de regarder dans la direction indiquée pour voir apparaître la cuisine, jusqu’ici ignorée royalement. L’oupyr cligna des yeux, plusieurs fois, en se demandant ce qu’il exigeait d’elle exactement. Dans sa propre maison, elle ne mettait que rarement un pied dans la cuisine qui ne servait, littéralement, à rien. Elle n’était même pas certaine, en vérité, que l’eau coule bien dans les tuyaux de l’évier. Elle n’avait jamais essayé.

Sous ses yeux très intéressés, le détective se redressa, fit craquer sa nuque et lui promit un crayon de couleur. Aina ne fut pas sûre, elle-même, de savoir ce qui fit le plus briller son regard : la perspective de pouvoir mettre un peu de couleur dans ses nombreux dessins ou la vue offerte sur la nuque de l’homme, le sang battant dans ses artères. Heureusement, Aina était, presque, une créature civilisée et elle se détourna de l’autre pour essayer de faire ce qu’il lui demandait.

Bien qu’elle n’en ait aucune idée.

Aina essayait de comprendre par elle-même ce qu’elle devait faire, mais les machines lui semblaient drôlement compliquées et elle savait, sans avoir besoin d’essayer, qu’il ne lui suffirait qu’une poignée de secondes, guère plus, pour tout casser et se faire gronder. Alors, comme une gamine qui ne comprend pas ce que l’on attend d’elle et qui sait, d’avance, qu’une main va se dresser au-dessus de sa tête pour lui faire comprendre quelle idiote elle a toujours été, la blonde n’osa pas relever ses yeux bleus vers le détective en pyjama. Elle les garda obstinément baissés sur ses mains qui se tordaient l’une l’autre dans un ballet incessant.

C’est pas juste ! s’énerva-t-elle, un peu, à peine. Je ne sais pas faire le café ! Je n’en bois même pas ! Je ne mange pas non plus de tartines ! Le beurre, ça pue et la confiture, ça colle ! C’est nul, nul et renul.

Elle serra les poings et souffla comme un taureau enragé, alors qu’elle tournait brusquement les talons pour entrer dans la cuisine. Elle ne savait peut-être pas faire de café, mais elle pouvait, au moins, lui donner la tasse qu’il voulait. C’était tout ce qu’elle savait faire et encore… même ceci était, parfois, assez risqué. Aina n’était adroite que concentrée sur sa tâche et le feutre, dans sa poche, l’appelait à elle, comme pour lui rappeler qu’il était bien là et que personne ne le lui reprendrait.

De toute façon, je sais même pas ce qu’est un café convenable, bougonna-t-elle, dans son coin. Je me souviens même pas en avoir bu, un jour.


Il lui semblait se souvenir, en revanche, de l’odeur entêtante du café qui s’échappait de certaines devantures, à l’époque où elle rampait dans les coins sombres, à l’affût d’une bourse à tirer d’une ceinture. Elle était, même, persuadée que le café ne pouvait être bu que dans un café et qu’il était longuement préparé. Ce n’était pas donné à n’importe qui de se payer un café que le tenancier avait dû griller, moudre et faire bouillir pour en obtenir une boisson convenable. Non ? Elle n’était sûre de rien, mais ce n’était pas l’incertitude qui empêchait Aina de parler.

Le café, de toute façon, ça se boit dans un café. Si tu veux t’amuser à essayer de le faire tout seul, je peux t’aider à écraser les graines, mais j’ai franchement pas envie. (Elle posa une tasse devant lui, avec un sourire innocent, comme toujours (on y croit).) Tiens. C’est la moitié du deal, non ? Donc je peux garder mon feutre.

Ou pas du tout la moitié du deal, mais Aina voyait, comme toujours, les choses comme ça l’arrangeait elle et personne d’autre.

C’est bon les tartines ?


Si elle avait su ce qu’était jouer à la dînette, elle se serait sûrement amusée de la situation. Heureusement pour lui, Aina ne connaissait pas.
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TALENT(S) : cuir tanné en guise de peau et odorat développé
OCCUPATION : fait partie d'une agence de détectives privés
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Sleeping Beauty [pv - Jan Arsen] - Lun 30 Nov - 13:53

Sleeping Beauty

@Aina Summers


”Ce n'est pas parce que Magnus parle qu'il dit la vérité”, gronda Jan encore une fois.
Un coup bas envers une personne inconnue et dont Aina faisait les frais. A présent calmé, du moins conscient d'avoir l'avantage, l'homme contempla l'intruse.
Son apparence était celle d'ne femme, ses mots ceux d'un enfant. Elle n'était pas idiote, bien au contraire, semblait même plutôt avoir un peu trop de suite dans les idées. Plus Jan y réfléchissait, plus Aina évoquait pour lui une victime dans son profil, quelqu'un ayant fait face à un traumatisme et subit un manque assez fort pour posséder des lacunes.
Cela arrivait avec des victimes d'enlèvement, notamment lorsque cela durait depuis de nombreuses années. L'ancien avocat n'avait sauvé personne faisant appel à ce cas particulier mais participait à des séminaires sur le sujet de temps en temps.
L'accompagnement psychologique pouvait être un plus dans le métier, et si Jules lui fournissait une aide précieuse et bienvenue (non, elle ne brandissait pas une pancarte “feelings” lorsque Jan devait en avoir, quoique...), l'homme comprenait très bien lorsque lui-même devait fournir des efforts.

L'odeur de la blonde le dérangeait. Il n'y était pas habitué, ne comprenait pas ses nuances de cuivre, de fer et de sang. A ses côtés, Eskel aurait pu lui raconter tout ce que peuvent sentir les morts, mais Eskel n'était pas là et Jan restait habitué aux odeurs des vivants.

Devant la cafetière, Aina s'énervait, renforçant l'impression de petite fille dans l'esprit de Jan. Il était tard, l'homme ne pouvait décemment pas appeler Jules pour qu'elle vienne l'épauler, il se retrouvait donc seul à gérer cela et...
Hé bien pour le moment, il ne gérait rien, observait juste.

”Le café se boit autrement que dans les cafés maintenant”, observa le lion. Sa voix grondait toujours mais autrement, de la même façon qu'il pouvait parfois s'adresser à Anatoli ou même Clemens: avec force mais sans violence.

”Avec du pain autre qu'industrielle, du beurre de bonne qualité et de la confiture fraîche, oui cela est bon.”

Les yeux perçants étaient vrillés sur le visage de la jeune femme à présent, ne cillaient pas.

”Qu'est-ce que tu as l'habitude de manger, pour ne connaître rien d'autre? Et par hasard, Magnus, il ne t'a pas enfermé de longues années sans jamais aller dehors? “

Après tout, ça ne coûtait rien de demander...

"Il t'a fait du mal? Tu n'es pas obligée de le retrouver s'il t'a fait du mal."
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- Ah bon ? Hmm, je suis sûre que si.
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Sleeping Beauty [pv - Jan Arsen] - Mar 8 Déc - 9:14


       



À
l’instant où il fut soudain question d’un certain Magnus, Aina ouvrit la bouche et s’apprêta à demander de qui il pouvait bien s’agir. Elle ne connaissait aucun Magnus, mais s’il était un ami de cet homme-ci, alors il était un ami de la blonde et elle avait hâte de le rencontrer. Puis son cerveau effectua une pirouette étonnante et elle comprit, soudain, que Magnus n’existait pas. Magnus n’était que la déformation bête et vilaine du nom de son colocataire et ami, Rasmus. Alors, l’oupyr referma la bouche et fit la grimace.

Une grimace qui fut, du coup, autant donnée pour ce nom qu’elle n’aimait pas et les mots du détective eux-mêmes. Aina avait toujours pris les mots de Rasmus pour parole d’évangile, ou presque. Quand elle en comprenait le sens, en tout cas, elle faisait de son mieux pour appliquer ses règles et obéir à ses ordres. Pour être une bonne amie et ne pas le décevoir. Pour ne pas être grondée, non plus, alors que la blonde cherchait, parfois, un bon moyen de passer plus de temps avec son ami.

Cette histoire de café, en tout cas, la détourna assez de tout ceci pour qu’elle ne crie pas au scandale devant le nom bafoué de son Rasmus. Elle le prenait, un peu, comme une attaque personnelle alors qu’il s’agissait du nom qu’elle préférait, parmi tous ceux qu’avait portés son colocataire. C’était, aussi, le premier nom avec lequel il s’était présenté à elle. Alors, elle en faisait, un peu, une histoire personnelle, comme une atteinte à sa propre personne. Parce qu’elle avait, aussi, insisté auprès de Rasmus pour qu’ils reprennent leurs plus vieilles identités, même dans un pays comme celui-ci qui n’avait rien à voir avec la Suède.

En attendant, il était question de faire du café et Aina préféra avouer, à sa manière à elle, qu’elle ne savait pas faire le café. Déjà, elle n’avait pas bien envie d’être l’esclave de celui-ci. Elle avait bien assez d’un homme pour lui dicter sa vie ! Mais elle avait toujours été faible, face à l’autorité, et la blonde cherchait de quelle manière elle pouvait faire plaisir à celui-ci, sans trouver aucune réponse dans cette cuisine. À part la tasse qu’elle posa devant lui, vide.

Pour de vrai ? (Ses yeux brillaient de petites étoiles de curiosité.) Mais du coup… on boit quoi dans les cafés, maintenant ? À quoi ça sert d’y aller si on peut le faire chez soi ?


Maintenant, elle avait très envie de faire du café, même si elle n’en buvait pas. Et ce, même si elle ne comprenait pas bien ce qu’il essayait de lui dire avec cette histoire. Aina restait bloquée sur un vieux souvenir, si lointain que plus personne n’avait connu cette époque. À part elle. Et Rasmus.

Soudain, elle échappa un petit gloussement, derrière une main plaquée sur sa bouche. L’autre avait cette façon à lui de réclamer des choses de « qualité » qui lui rappelait un petit bourgeois londonien habitué à avoir tout ce qu’il réclame d’un claquement de doigts. Ce genre d’hommes qu’elle avait, souvent, dépouillé d’une bourse clinquante d’argent. Le couteau au creux de la paume pour couper les cordons… ou les tendons.

Le pain, c’est pas toujours bon, mais ça cale un temps, affirma-t-elle, avec certitude.


Aina avait, après tout, des souvenirs de vieux morceaux de pains trouvés dans un coin ou un autre. Un quignon dégueulasse qui n’avait de bien que son intérêt nutritif limité mais suffisant. Une autre époque que les exigences du détective sur la garniture à étaler sur ses tranches de pain.

À la question de ce qu’elle mangeait, d’habitude, l’oupyr cligna plusieurs fois des paupières et un sourire un peu étrange vint prendre la place de ses sourires innocents. Elle savait d’avance qu’elle ne devait pas répondre à cette question-là. Parce que la réponse ne plaisait pas. À personne. Et Aina ne voulait pas voir la peur ou le dégoût dans le regard de l’autre. Pas maintenant qu’il acceptait de lui parler.

Je ne mange pas beaucoup, répondit-elle, avec un haussement d’épaules. Déjà, il s’appelle Rasmus, pas Magnus. Magnus, c’est moche. Rasmus. RAS-MUS. Et moi, c’est Aina. A-I-NA.


Elle préféra ignorer, dans un premier temps, la deuxième question à laquelle elle avait, pourtant, très envie de répondre. Évidemment qu’elle avait été enfermée, quelle question ! Mais quelque chose lui disait qu’elle devait d’abord remettre de l’ordre dans cette histoire de prénoms. Car elle buguait, à chaque fois qu’elle l’entendait dire Magnus, et Aina ne voulait pas se perdre dans la conversation.

Non, non, nia-t-elle, en secouant la tête. J’avais le droit de sortir, de temps en temps.


Loin d’elle l’idée de nier la phrase entière, la blonde s’arrêtait seulement sur la notion de « sans jamais aller dehors ». Bien sûr qu’elle avait pu sortir ! Quelques fois, pour aller d’un point A à un point B, sans s’écarter du chemin, puis rentrer. Elle n’avait pas vu beaucoup du monde, dans ces allers-retours étranges. La franchise au bout des ongles, l’oupyr n’avait pas bien compris, encore, que la séquestration était un crime. Ce qu’elle avait compris, c’était que sa détention provisoire avait tendance à attirer l’attention et à lui procurer plus d’amis que sa condition de morte ne le lui permettait.

Me faire du mal ? Hmm… Il faut être précis, on a dit. (Elle eut un haussement de sourcils furtif.) C’est mon ami et il a disparu, bien sûr que je dois le retrouver ! Sans lui, je suis toute seule et c’est triste. Les autres… comme toi, ils ne m’aiment pas.


Au moins, ce n’était pas à Aina qu’il fallait demander d’être plus lucide sur sa condition. Elle savait pertinemment que le monde la prenait pour un monstre à éradiquer et qu’ils finiraient tous, ceux qui ne le faisaient pas déjà, par brandir des pieux pour la voir crever une bonne fois pour toutes.

Si tu ne veux pas aider, je le trouverai toute seule, ce n’est pas grave. Il s’est peut-être juste perdu et il lui faut du temps pour retrouver son chemin.


Le déni de retour dans son crâne, la blonde haussa les épaules et préféra ne pas penser à la possibilité qu’il se soit fait choper par tous ceux qui les détestaient pour ce qu’ils étaient devenus. Des créatures sanguinaires, paraissait-il. Alors qu’Aina n’avait qu’une véritable soif : celle de la compagnie.
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Sleeping Beauty [pv - Jan Arsen] - Ven 18 Déc - 14:50

Sleeping Beauty

@Aina Summers


En silence, Jan se traita d'idiot. Se tromper dans un prénom ne lui ressemblait pas mais l'homme était orgueilleux et non infaillible. Devant lui, Ainsa s'énervait, il la laissa faire.
Elle disait beaucoup, pour l'homme cela n'était pas suffisant. La situation étrange le dérangeait, l'impression que quelque chose de plus grand attendait d'être là, attendait d'être vu. C'était ainsi que les choses dégénéraient...

”Alors à mon tour d'être précis” accepta-t-il. ”Est-ce que Rasmus t'as forcé à faire des choses dont tu n'avais pas envie comme mentir sur n'importe quel sujet, est-ce qu'il t'a touché sans que tu ne sois d'accord même si tu le lui disais?” Aina pourrait choisir de ne pas répondre, voit-même de s'énerver encore plus.
Jan prit la tasse de café qu'il s'était faite lui-même, en but une gorgée. Dehors, la nuit et les étoiles. Le lion se fichait de les voir briller, et Jan ne prenait jamais le temps de les observer car elles lui rappelleraient d'autres nuits alors.
Parfois, il pleurait, il se rappelait qu'il avait aimé et qu'il aimait encore. Jules l'apaisait au mieux quand cela était possible, comme une soeur et une amie. Elle faisait beaucoup...
Jan retourna son attention vers Aina.

”On va dans un café parce que parfois c'est juste trop pesant de ne voir personne, qu'on a envie que quelqu'un d'autre vous serve, d'entendre des voix, pleins de voix. De ne pas se rappeler que l'on est seul même si là bas personne ne nous voit ou personne ne nous parle. Qu'on est juste un client parmi tant d'autres. On peut y prendre le petit déjeuner, le déjeuner ou le dîner. J'y mange surtout de la viande”

Un geste vers elle, donner des détails. En lui, le monstre était attentif car Aina aussi l'intriguait. ”Je ne sais pas si Rasmus va revenir seul, j'en parlerai à Jules. Elle est douée pour retrouver les gens.” Il ne mentait pas.

”Depuis combien de temps est-il parti?”
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Sleeping Beauty [pv - Jan Arsen] - Lun 11 Jan - 10:07


       



S
li Aina s’énervait un peu, ce n’était jamais plus qu’une petite colère passagère, comme un caprice qui passerait vite et serait, aussitôt, oublié. Il valait mieux pour tout le monde qu’elle ne se penche pas trop bas sur la véritable haine qui bouillait, parfois, au fond de son petit cœur meurtri à l’idée du mal que l’on pensait d’elle, même quand elle ne faisait rien pour être détestée. Elle n’avait pas choisi ce qu’elle était devenue, l’oupyr, au même titre que toutes ces récurrences qui pullulaient en ville et pourtant, c’était à elle, qu’on en voulait. C’était elle que l’on pointait du doigt. C’était elle que l’on fuyait et ce serait sûrement chez elle que les vilains s’introduiraient pour en finir une bonne fois pour toutes.

Remettre un prénom à sa place était une chose, répondre aux nouvelles questions du détective en était une autre. Les interrogations la firent battre des cils, plusieurs fois, sans répondre. En vérité, elle n’était pas certaine de ce qu’elle devait répondre. Au fond, quelque chose lui disait qu’il ne parlait pas exactement de ce à quoi elle pensait, en entendant ces mots, qu’elle devait faire attention à ce qu’elle risquait de répondre pour ne pas attirer le mal sur la route de son Rasmus. Comme une bête qui tendrait un piège sur le chemin du seul homme qui, jusqu’à maintenant, ait bien voulu s’intéresser un peu à elle. Quand tous les autres la méprisaient ou s’effrayaient d’elle.

Elle ne pouvait pas laisser les dents acérées du piège se refermer sur la cheville de son ami, mais que devait-elle répondre, alors ? Parce qu’elle était certaine de pouvoir répondre oui à chacune de ses questions, tout aussi sûrement qu’elle était persuadée qu’elle ne devait pas le faire. Rasmus l’avait forcée à devenir ce qu’elle était, forcée à ne plus sortir de chez eux pour qu’il ne lui arrive rien de fâcheux. Rasmus lui avait bel et bien conseillé de mentir au sujet de sa nature de créature infâme, pour que les humains ne prennent pas peur, ne tentent pas de l’égorger ou de la brûler.

Bien sûr qu’il l’avait touchée sans son accord ! Chaque fois qu’elle faisait une bêtise et qu’il la grondait, ou à une époque plus lointaine pendant laquelle il lui apprenait à faire le moins de bruit possible, en se déplaçant dans une maison qui ne serait pas la sienne. Sauf qu’il ne la touchait que pour remettre son dos droit, ses pieds en bonne position, lui montrer comment se tenir avec plus ou moins de violence. Elle avait dit non, une fois, au bord de la fatigue et il l’avait ignorée. D’ailleurs, quand elle boudait, Aina, elle aimait bien se poser dans un coin, en boule, et se contenter de dire non à tout ce qu’il lui disait. Alors, quand il tendait un doigt vers son épaule, pour s’excuser ou lui dire d’arrêter ses caprices, elle ne voulait pas vraiment qu’il la touche non plus.

Pourtant, encore une fois, elle était persuadée que ce n’était pas, là, les bonnes réponses à ses questions.

« Je ne suis pas sûre de bien comprendre les questions, avoua-t-elle. Qu’essaies-tu de me faire dire sur Rasmus ? Ce n’est pas un méchant. Il était juste seul et il avait besoin d’un peu de compagnie. Peut-être bien qu’il regrette de m’avoir trouvée et qu’il ne reviendra plus jamais, parce qu’il ne peut plus me supporter… »

Ce qui n’était pas mieux, au final, que de répondre aux questions de Jan, mais Aina ne vit pas le problème, concentrée, soudain, sur une interrogation de taille : et si Rasmus ne voulait plus d’elle, tout simplement ? Comme un chien à qui l’on dit d’attendre en forêt, le temps de s’éloigner le plus possible, en voiture. La blonde était affalée sur son canapé, à soupirer et soupirer, jusqu’au retour du maître qui l’a abandonnée. Peut-être qu’il ne reviendra plus, pas parce qu’il ne le peut pas, mais parce qu’il ne le veut pas.

Elle était, soudain, la petite orpheline que personne ne veut adopter, pas assez jolie, pas assez intelligente, rien de plus qu’une poupée que l’on jette quand les couleurs sont dépassées. Que devait-elle faire, maintenant ? Comment pourrait-elle s’en sortir sans plus aucun guide pour lui tendre la main, lui dire ce qu’elle devait faire, lui expliquer telle ou telle chose de la vie ? Inévitablement, Aina sentit une grande fatigue s’emparer de son corps et elle se laissa tomber contre le dossier du canapé, ses bras ballants frôlaient l’assise du bout des doigts.

L’explication de l’intérêt d’aller dans un café finit d’achever l’oupyr qui échappa le plus gros soupir de sa vie. Les mots du détective trouvaient trop de résonance, en elle. Elle savait exactement de quoi il parlait et elle n’appréciait pas les sentiments que cela faisait naître, en elle. Aina se forçait, parfois, à sourire à tout va pour ne pas montrer qu’elle était seule et triste, pour qu’on lui parle, qu’on lui sourit, mais qu’on ne prenne pas pitié du chien abandonné. Cette nuit, elle n’en avait plus la force et elle traça, pensivement, de petits cercles, sur l’assise du canapé, du bout d’un index immaculé.

« Je veux aller dans un café, lâcha-t-elle, tout bas, comme s’il suffisait de cela pour expliquer la puissance de sa solitude. Ça fait un an qu’il est parti, maintenant. »

Le dire à haute voix lui fit prendre conscience de la durée, même si Aina avait du mal à savoir ce qu’elle devait en penser. Devait-elle se plaindre que c’était trop long, qu’il ferait mieux de revenir fissa où elle ferait une bêtise plus grosse qu’elle ? Elle était, parfois, attirée par les interdits qu’il avait dressés sur sa route et il ne manquait que peu de choses, à la blonde, pour se jeter dehors en plein jour. Ou devait-elle comprendre que, si sa grande longévité, une petite année n’était qu’un jour de plus en enfer, rien de bien inquiétant ? Elle n’en avait pas la moindre idée. Elle voulait juste qu’il revienne.

« Tu crois qu’il ne reviendra plus jamais ? Qu’est-ce que je vais faire, sans lui ? Les autres ne veulent pas de moi, je le sais bien. Je fais semblant que non, des fois, que je ne vois pas comment on me regarde, ou qu’ils rient derrière moi. Mais je le sais bien qu’ils ne m’aiment pas. Alors qu’est-ce que je vais faire… ? »

Elle s’interrogeait plus elle-même que lui, mais s’il avait une réponse à lui donner, Aina était toute ouïe. Elle en avait parfois un peu marre d’obéir aux ordres comme une petite marionnette, alors que cela ne servait à rien. Ses rares « amis » ne savaient pas ce qu’elle était et ceux qui savaient, s’en effrayaient. Il y avait toujours un mur entre elle et le monde, quand ce n’était pas un gouffre béant, infranchissable, qui ne lui permettait pas de se mêler aux humains.

« C’est bon ? demanda-t-elle, soudain, en pointant sa tasse, d’un doigt. Ça a une bonne odeur de chaud, en tout cas. »

Et elle reprit son petit sourire innocent, pour s’extirper elle-même de ses mauvais sentiments, en essayant d’imaginer la chaleur du vivant, alors qu’elle était, elle, si habituée à la froideur des corps morts.


HRP : Je n'ai plus internet pour un temps, donc je poste depuis mon téléphone, alors désolée il manque un peu du code et de la mise en page T-T
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