Through the looking glass

@jules adimari

Mirror, mirror on the wall
I'm falling to the other side
A thousand pieces on the floor
So I can chase the fireflies
I face the pain, it's beautiful
I don't have to run anymore

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Non mais c'était quoi cet appart tout triste, à la fin? Elles étaient où les couleurs, et surtout elles étaient où les photos?.
Sourcils froncés, Jan observaient les murs nus contre lesquels s'appuyaient quelques meubles comme dans n'importe quel endroit aménagé où des gens avaient la lourde tâche de vivre. Mouais, on était quand bien bien loin d'un agencement cosy façon Ikéa...
Ca n'allait pas du tout du tout du tout, tout ça. C'était pas possible et encore moins feng shui.
Parti en costume impeccable acheter des croissants avant de se rendre au boulot, l'homme s'était arrêté juste quelques instants en passant devant un vide grenier en plein air. Intrigué, il se souvenait sous pour autant se rappeler vraiment, avoir effleuré un miroir du bout des doigts et...et...

Et ensuite Jan était rentré non pas au bureau mais chez lui où pourtant l'homme appréciait peu rester.Il avait troqué le costume qui gisait maintenant en boule dans la cuisine contre un vieux survêtement adidas datant de ses années sports à l'université (une semaine en tout et pour tout d'avirons avant qu'il n'arrête en décidant que les livres étaient mieux) et un t shirt … non, l'univers lui-même ne savait pas où l'homme avait dégoté ce t shirt rose fluo avec dessus l'image d'un petit bulldog absolument adorable qui tirait la langue.
La couleur jurait avec les cheveux du détective, cheveux qui réinventaient par ailleurs le concept de “bordel”. Plutôt que son habituel gel domptant chaque mèche, Jan s'était décoré la crinière de petites barrettes fleurs et papillons (de vieilles choses du temps de sa fiancée, jamais l'homme n'avait pu s'en débrarasser). Le résultat valait le coup pour qui avait des yeux et une santé mentale au maximum pour pouvoir supporter cela.

Il s'arma de feuilles de papier et de crayons de couleur et, avec application et puisque Jan ne possédait aucune photo, dessina.
Deux bonhommes bâtons, l'un masculin, l'autre féminin, qui se tenaient la main en souriant devant une maison bancale avec JJ d'écrit sur le toit constituèrent sa première oeuvre. Il la scotcha au mur et passa aux autres ensuite :
un bonhomme allongé sur un canapé et qui souriait, sans doutes Eskel, une bonhomme avec de longs cheveux qui apportait le café tout sourire, souvenir plus que confus d'Aura certainement, un petit bonhomme qui mangeait un gros sandwich, ça c'était Clem, un autre petit bonhomme avec une bouteille de Vodka cette fois ci, Ana...
Et ainsi de suite, parce que il fallait avoir des traces de ses amis sur les murs de sa maison et Jan était un homme heureux qui avait tout plein d'amis.
Du moins le croyait-il depuis avoir touché le miroir...

On sonna à sa porte, on appela son nom. Oh magnifique, un de ses amis venait pour de vrai ! Tout sourire, Jan ouvrit la porte et reconnut Jules. Le sourire du détective s'agrandit encore plus quand bien même cela semblait physiquement impossible, et pourtant...

”Super, te voilà ! Entre, ça fait plaisir de te voir... Est-ce que tu veux un petit chocolat chaud avec plein de marshmallows dedans? Tes chaussures sont adorables soit dit en passant. “

Des compliments.
Jan ne faisait jamais de compliments si ce n'est du bout des lèvres et avec la même force que le lion en lui donnerait à une morsure. Comme si les mots gentils qu'il pouvait dire habituellement se marquaient en cicatrices et blessures sur le corps et l'esprit des autres.
Aujourd'hui, cela n'était pas comme d'habitude.

”Il me faudrait des fauteuils plus confortables tu ne penses pas? Et un canapé plus confortable aussi... Et des choses amusantes, il n'y a aucun objet amusant ici. Qu'est-ce que je pourrais me commander comme truc qui fait rire, tu sais?”