« that story was just a trick to get you to do something for me »
Opacité sinistre. La nuit dégoise ses chants, attire quelques passants à la rencontre de venelles sans finalité, si ce n’est la leur. Arcadia engouffre la vie, se baffre des cloportes ignorants des panthéons à glorifier.
Corps mélangés. Elles sont jumelles arrachées à leur écrin de putain. Il est toujours à se vautrer à la luxure, au stupre dégoulinant des châssis épiderme. Amour des batifolages. Amour par les coups. Des ecchymoses jalonnent un corps. Des morsures égaient la peau de l’autre. Filles de suie. Filles des nuits bordées de cauchemars. Abimées, malmenées, désincarnées, c’est ainsi qu’il les aime. Humanité en lambeaux. Belles dans leur atrocité.
Vibrations cacophonie à la table de verre. L’oeil conserve une inquiétude vers l’écran, observe le nom. Ophea.
Catin piégée de ses méfaits. Artiste damnée par ses soins. D’une offrande à la gloire qu’il promettait aux mirettes éberluées. Dorures et après le déluge. Fille non unique d’une arnaque. Rouquine s’étant jointe à la cohorte d’autres soeurs. Des perséphones conviées à de noirs royaumes. De l’appel qui rompt sa nuit, Artyom ignore une fois, une seconde, et beugle quand un message s’affiche. Un mot. Un code. Un pacte passé avec quelques putains appréciées. Un mot quand le danger pointe sa truffe égrillarde de trop près. Les chiennes sont abandonnées à leur misère, conviées à sortir avant le matin. Menace évidente que le vol n’est pas autorisé, qu’il scalpera leur chair en remboursement.
Véhicule qu’il fait gronder d’un coup de clé. Pédale enfoncée.
Quartier historique. Enchâssement de ruelles. Sens interdits qu’il brave. Enfer sur pavés. La voiture est garée au pied de la maison du supplice. Premier avertissement. Les doigts sont gantés de rouge. Vieille rengaine lorsque le paternel venait boursoufler son visage de quelques gnons. Canon qu’il charge. Mort sifflant à travers les dextres. Sonnette qu’il prend la peine de chahuter. Attirer le manant. L’éloigner d’Ophea. Artyom réitère quand le bougre ignore le tintement sonore. Quelques pas lourds sur un plancher. Cliquetis de la clé. Aucun temps n’est accordé. Une balle cogne au pied du satyre, l’oblige à se recroqueviller. Pitoyable animal. Sa main droite accroche le col du quetard, le traine à travers les pièces. “Une petite rouquine, ça vous évoque quelque chose ?” Marmonnements du blessé. “Dans la chambre je suppose ? Attachée ? Il faut payer un supplément pour les tuer.”
Chambre où se trouve le carnage. Les billes observent, comprennent. Ophea barbouillée de sang. Chairs striées de harnachements. Le porc est laissé sur la gauche de la pièce, abandonné à son agonie. Fillette qu’il déleste de ses chaînes. Les doigts tâtent la chair malmenée, semblent établir diagnostic des dégâts. “Qu’est-ce que tu comptes en faire ?” Oeillade vers la bête geignant sa misère. Paroles empathiques qu’il ne prend pas la peine de formuler. S’apitoyer est en absence. “Le laisser pourrir serait une solution, mais l’un des voisins pourrait s’inquiéter avant qu’il ait le temps de mourir. Ce qui serait bien emmerdant pour toi.” Veste qu’il tend à Ophea. Nudité qu’il préfère couvrir de la perversité du clébard.
