| | | Les rayons de tes bras entrouvraient le brouillard. ft Nate - Sam 7 Avr - 11:19 |
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https://www.youtube.com/watch?v=6MicQQwfX_MDu plus loin qu'il se souvienne, Virgil Paterson a toujours énormément aimé danser. Il aime sentir les ondes de musiques de propager dans son corps, très vite, sans qu'il ne réfléchisse un seul instant. Il aime débrancher son cerveau, totalement, ne pas penser, et danser, du mieux qu'il peut.
Ses quelques années de danse de salon n'ont rien à voir avec cela, il faut réfléchir, se remémorer une chorégraphie précise, délivrer une énergie spéciale, plus en douceur, plus dense. Moins explosive. Si bien que lorsqu'il va en boite, c'est pour exploser. Il sait qu'un jour il fera partie de cette catégorie de trentenaire gênant qui vont en boite pour trouver l'amour perdu, qui sont en fait incroyablement lourd et qui gâchent des plaisirs. Jusqu'ici, lui, il ne cherche rien de plus qu'un bon moment à danser. Il s'est déjà fait embarquer dans des appartements, souvent de filles. Les boites gays, c'est pas pour lui.
Ce soir là, la musique qui passe n'est pas particulièrement entraînante, il tente, tant bien que mal, de se connecter. Il danse, mollement, il échoue au comptoir, commande une énième bière. Se bourrer à la bière, bien Virgil, bien. S'il fait attention, il peut sentir que le sommeil ne pointera pas son nez aujourd'hui. Son baku, quelque part, est endormi. Il était venu avec un ami, qui a disparu. Enfin non, il n'a pas disparu, il est en train de chauffer une fille, dans un coin. Elle a l'air d'apprécier, Virgil n'interviendra pas. Il fait désormais cavalier seul. Il regarde la piste de danse, il comprend pas comment les gens peuvent danser sur ce son pourri. Il n'a pas l'air d'être le seul à ne pas particulièrement apprécier. Il se force, finit sa bière cul sec, puis met de nouveau les voiles sur la piste de danse, en tentant tant bien que mal de se motiver. Il respire, ferme les yeux, il se trémousse en attendant le beat.
Il va exploser, like everybody hates !, chante le chanteur malaimé des chainsmoker.
Il attend ce beat, et lorsqu'il arrive, il y va à fond. Il ferme les yeux, se laisse aller, tourne sur lui-même, se déhanche un peu, il rouvre les yeux.
Dans la foule, il y a quelqu'un qui le fixe.
Il croise son regard.
Et quelque chose, il en est certain, se bouscule dans son coeur. Il a la mâchoire qui tremble, il a le corps qui se met en veille, et il fixe ce mec, cet asiatique, à deux mètres de lui, au milieu de la foule qui soudainement, a disparu.
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|  | | | Les rayons de tes bras entrouvraient le brouillard. ft Nate - Sam 7 Avr - 13:44 |
| you too ? - 20 février 2018 les rayons de tes bras entrouvraient le brouillard 
Il s'est fait lâcher. Abandonner.
A peine arrivés, son pote s'est barré dans la foule. "Allez, amuse-toi un peu !" qu'il lui a lancé par-dessus son épaule avant de se faire la malle - abandonnant l'asiat à une foule un peu trop enivrée. On va s'amuser, tu verras ! qu'il lui avait promis. Mon cul oui. Il aurait préféré rester chez lui - ici, c'est trop bruyant. Il s'entend même pas penser - et il pense plus qu'il ne parle, le gamin.
Il a rien dit quand son pote s'est barré - ce même pote qui l'a cuisiné pendant une semaine pour cette soirée. Nate dit jamais rien, de toute façon - on peut le piétiner de n'importe quelle façon, il sera toujours là quand vous l'appellerez. Il reviendra - avec ce sourire rêveur et aérien aux lèvres. Abruti marmonne une fois qui vient des tréfonds de son âme - trop bon, trop con. Et puis, c'est pas quelqu'un qui va à la confrontation. La vie est déjà trop agitée pour qu'il se rajoute encore plus des problèmes - il se laisse couler, comme une feuille qui tombe dans un ruisseau. Une feuille qui coule, parfois - mais qui remonte à la surface. On le dit trop détaché, trop éloigné - certains se plaignent de sa volatilité. On n'arrive pas à l'attraper - il s'évapore entre vos doigts, comme un mirage.
Nate vit un rêve éveillé - ironique quand on sait qu'il ne dort presque jamais.
La musique change. I'm so defeated I just want this shit to end. Il s'identifie un peu trop rapidement à son goût à la chanson - un mouvement l'embarque, un groupe qui se met à chanter les paroles, et lui qui se perd dans la foule. Il la sent, l'énergie - le beat qui change, qui monte, les gens autour qui sautent sur place, se bousculent (s'embrassent, se touchent pour certain). Et lui il est là, immobile - cherchant une issue du regard. Paniqué. Pourquoi est-ce qu'il est venu, déjà ? Il déteste l'agitation. Le silence lui convient bien mieux.
Et il le voit. Les yeux clos, il danse - avec une aisance si particulière que Nate en oublie son désir de prendre la fuite. Mais ce n'est pas ça qui a attiré son regard, non. C'est la silhouette qu'il peut voir derrière lui. Animale. Comme un esprit qui flotte au-dessus de sa tête - et le Baku, dans son esprit, dont le flair ne se trompe jamais. Nate reconnaît cette silhouette - il a vu la même, ce jour où il a frôlé la mort de très près. Ce corps animal, cette trompe qui s'agite et ce regard malicieux. « Toi aussi ? » qu'il lance - il murmure, mais les paroles sont compréhensibles si l'on lit sur ses lèvres. Tout semble s'arrêter, d'un coup. La musique. La foule. Y a plus qu'eux - et les Bakus, qui se reconnaissent mutuellement. Les esprits qui se toisent de loin, qui s'attirent - tout un monde spirituel qui les dépasse.
Il a trouvé quelqu'un comme lui.
Comme lui.
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| | | | | Les rayons de tes bras entrouvraient le brouillard. ft Nate - Ven 13 Avr - 20:24 |
| les rayons de tes bras entrouvraient le brouillard nate & virgil, icons by solosands
https://www.youtube.com/watch?v=6MicQQwfX_MDerrière le type, au milieu de la foule, il y a une ombre, un animal, une violence ou une douceur, ou bien les deux, il n'en sait rien. Il ne s'arrête pas de danser tout de suite, comme si son corps réagissait plus lentement que son esprit, qui, violemment, court-circuite. Il n'a pas oublié la douleur de son coeur qui s'arrête, ce jour là. Il a mal au coeur, il le fixe, il fixe l'ombre derrière lui. Il n'arrive pas à voir ce qu'elle représente, mais il sait très bien de quoi il s'agit. Un baku. Il a un vague sourire, et il se rapproche, frayant la foule avec une énergie étrange. Il sait bien de quoi il s'agit... Il sait bien, du coup, il n'est pas seul. Il l'entend dire un truc, dire genre, toi aussi. Il hoche la tête. La musique change. Il lui prend le bras, fermement, mais sans méchanceté. Il l'amène, rapidement, vers le bar. Il sait pas pourquoi il fait ça, il le connait pas ce type. Mais Virgil, il se sent bien, il se sent heureux d'un coup. Il a trouvé un sens à sa soirée soudainement. Il demande deux vodka martini au barman, ça va lui couter un bras mais il veut fêter ça. Il a le sourire jusqu'aux oreilles. Il souffle à son oreille : "Dis moi qu'toi aussi t'es narcoleptique."
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