AccueilAccueil  tumblr  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORUM FERME
Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

I want to watch them burn it down (Magnus)

 :: abandonnés
Invité
Anonymous
I want to watch them burn it down (Magnus) Empty
I want to watch them burn it down (Magnus) - Sam 7 Avr - 19:08



 I hate them



Il déteste ce bâtiment. Viscéralement, au plus profond de lui, de manière physique. Il y a passé des heures, y a éructé des paroles dénuées de sens, y a vu un passé si proche qu’il se mélangeait souvent au présent. Il y a discerné des visages sans âme, des corps morts, beaucoup de sang, des visions incompréhensibles. Il y a fait tellement de fois la catin, on l’a forcé à baisser la nuque si souvent que ce bâtiment ne lui apporte d’un goût amer. Les murs en brique semblent absorber la lumière malgré la large baie vitrée qui illumine la pièce. Elle mène sur un balcon où les hommes de la Bratva y fument habituellement clopes sur clopes en attendant que leur petit oracle se décide enfin à obéir, les jours de séance. Aujourd'hui il est vide. Le balcon est trop haut pour sauter d’un coup. Daniil le sait parce qu’il a essayé une fois, quand il avait vingt ans. Il s’est cassé la jambe, les hommes n’ont eu qu’à le récupérer sur le bitume ensanglanté par la fracture ouverte. La blessure n’a fait que se rajouter à la longue liste de celles déjà administrées par la mafia. Il ne se souvient pas avoir pleuré de douleur. Il a été crucifié par la honte au moment où on l'a trouvé ainsi et c’était bien plus douloureux. Cette humiliation lui fait encore mal, comme toutes celles que lui a porté la Bratva. Il ne sait pas vraiment ce qui lui a pris ce jour-là. Daniil est optimiste, mais ça c’était de la stupidité, il le sait et le savait déjà à l’époque. Cette même année, il a contemplé une arme à feu en se demandant s’il était possible de louper son coup en se tirant une balle en pleine tête.

Il regarde la feuille face à lui, immaculée. Un crayon se balance entre ses doigts fins. Il n’a rien écrit, rien gribouillé. Il finit par lancer le crayon sur la table, la mine vient frôler l’étendue blanche, trace une petite ligne difforme. Une intuition le frappe. Il sait quelle rune peut sortir de cette ligne. Il sait quel autre signe il peut ensuite dessiner. Il s’empare de la feuille et la froisse rageusement. Il se doute d’où lui vient cette envie et ça lui donne envie de courir au balcon. Un des hommes le surveillant est sorti de la salle dix minutes plus tôt, un sourire mauvais sur les lèvres.
- Dis-nous si tu vois quelque chose qui aurait pu les concerner. Et si ma femme va me baiser ce soir.
Il n’a eu qu’un regard torve de Daniil en réponse. Il n’a jamais vu cet homme, c’est peut-être un nouveau. D’habitude on ne lui parle pas comme ça. On ne le respecte certainement pas, mais tous savent que les oracles sont rares et ceux de la Bratva couvés avec attention. La mafia aurait pu s’en trouver un moins farouche, plus coopératif et se débarrasser de lui. Elle ne l’a pas fait, il est donc précieux. D’habitude, ceux qui lui parlent ainsi ont du pouvoir à faire valoir. Les autres l’évitent tout simplement. Il est mortel et ouvertement hostile à la Bratva après tout. Mais l’homme sait que Daniil ne verra rien à propos des prophètes tués récemment. Il le sait et en joue. Alors ces runes que Daniil veut tracer, ce dernier sait qu’elles répondront à la deuxième question. Et ça l’énerve incroyablement. Que son don, une partie de lui, se foute presque ouvertement de sa gueule.
Il ne peut s’empêcher de retourner la première phrase dans sa tête. Quelque chose qui pourrait les concerner. Quelque chose qui aurait pu les aider. Tout le monde sait, dans ce bâtiment, ce qui s’est passé. Daniil a beau ne pas les connaître, savoir que peut-être, si l’ironie du sort ne touchait pas les pas des prophètes, si leur don permettait de voir ce qu'il allait advenir d'eux, peut-être que des vies auraient pu être épargnées. Il se dit aussi que ces types étaient peut-être horribles. Bien pire que lui et que s’ils avaient continué à vivre, alors plus de gens seraient morts. Ça ne marche pas vraiment, ce n’est qu’un palliatif à ses remords. Il se demande s’il n’aurait pas été plus utile que ce soit lui, sur le bitume, aveuglés éternellement. Plus de personnes dénoncées, plus de sentiment d’une impuissance éternelle et étouffante.
Daniil se lève et ouvre la baie vitrée. Il est seul dans la pièce depuis le départ de l'homme. Le soleil tape, mais le froid est quand même là. Il s’en fiche. S’il est malade, on le laissera tranquille quelques jours. Il sait que Magnus est dans la pièce d’à coté et qu’il a sans doute entendu la phrase de l’homme. Les doigts de Daniil se crispent sur le rebord de bois.
La Bratva garde jalousement ses Kolduns après les évènements récents. Le brun se donne cinq minutes avant de partir rejoindre le juge alors qu’il présente son visage au soleil. La solitude lui pèse et le silence l’assomme. La présence de Magnus est étrange, tout comme leur relation. Daniil ne pose pas de mots dessus. Il se contente de l’apprécier comme elle est, elle et leurs conversations, leurs regards, leur haine partagée et parfois, leurs plaisirs.

© TITANIA
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
I want to watch them burn it down (Magnus) Empty
I want to watch them burn it down (Magnus) - Sam 14 Avr - 22:23


Sitôt que la nouvelle était parvenue aux oreilles de Magnus, il avait su que plus rien ne serait pareil. Des prophètes étaient morts. Des prophètes avaient été assassinés. On ignorait le pourquoi du comment, mais les oracles étaient la cible d’un psychopathe qui n’avait certainement rien de mortel. Tous les gangs avaient réagi au quart de tour et si la Bratva n’était pas directement visée par ses attaques, elle n’avait pas manqué de réunir tous ses prophètes pour éviter de perdre l’un de leurs plus précieux éléments. Plutôt, leurs esclaves les plus précieux, s’était dit Magnus tandis qu’on le sommait de rester dans la pièce en attendant qu’on vienne le chercher. Ou des chiens précieux, cette désignation se défendait aussi. Magnus tournait comme un lion en cage, enragé et frustré de n’être pas libre de ces mouvements. On ne les séquestrerait pas, on ne les retiendrait pas, mais mieux valait rester au QG en attendant qu’on fasse la lumière sur ses meurtres. Des recommandations qui avaient des allures d’ultimatum. L’humain savait ce qui l’attendait, si toutefois il désobéissait. Il n’y avait qu’à voir le garde posté devant sa porte et certainement les autres postés devant toutes les autres entrées. La Bratva donnait toujours à un ordre l’illusion du choix. La possibilité de contredire et d’en subir les conséquences. Magnus exécrait cette réalité plus que tout. Il restait planté là sur sa chaise, à attendre qu’on veuille bien lui adresser la parole. Rien ne sortait de sa bouche, à l’autre gorille. « Je dois te le répéter combien de fois. Ce sont des oracles qui sont visés, pas les juges. Tu sais ce que ça signifie ? » Ça signifiait qu’il suffisait qu’il lui accorde le bon regard pour qu’il puisse sortir de cette pièce comme s’il n’y avait personne. Ça signifiait qu’il pouvait certainement le faire obéir, le gorille, mais il savait ce que ça lui en coûterait. « Ça signifie que tu fermes ta gueule tout pareil, Magnus. On tient pas à te ramasser la gueule éclatée par terre. Tant qu’on n’en sait pas plus, autant ne rien risquer. Tu devrais t’estimer content qu’on prenne autant soin de toi. » Le gorille marmonnait dans sa barbe, un air pédant sur le visage, ce qui lui donnait des envies de meurtre. Lui se mordillait l’intérieur de la joue pour garder le contrôle, la jambe gauche agitée par des spasmes de colère. « Tu crois que ça me fait plaisir de jouer les chaperons ? » À ce moment-là, un autre homme entra et à travers l’encadrement de la porte, Magnus aperçut brièvement la silhouette de Daniil. Évidemment que c’était lui, à qui poserait-on des questions aussi stupides ?

« Et si on allait grailler un bout, c’est pas comme s’ils allaient courir dans la gueule du loup. » L’autre acquiesça et les deux sbires traversèrent la pièce pour sortir. « Bouge pas de là, Engström. » À son tour, Magnus se retrouva seul. Il patienta deux minutes à peine avant d’éprouver le besoin d’aller rejoindre Daniil. D’abord, parce que c’était un prophète tout comme lui et qu’il ressentirait les mêmes émotions à cet instant précis, puis parce que c’était Daniil... Il l’avait toujours compris, de plusieurs manières différentes mais toujours inexplicables. Puisqu’aucun bruit n’annonçait le retour des deux gardes, Magnus repoussa la table devant lui et se dirigea vers la porte qui le séparait de Daniil. Il trouva le jeune homme sur le balcon, illuminé par le soleil pâle du début de printemps. « Alors, la pauvre femme va devoir se taper son gros lard de mari, ce soir ? » demanda-t-il, moqueur, afin d’annoncer son arrivée. Il sortit de sa poche une cigarette qui n’était là que dans les moments les plus sombres. Il ne fumait que lorsque l’inquiétude était trop difficile à gérer. Et il ne s’inquiétait pas tellement pour lui, mais plus pour son voisin. Il souffla une première taffe, dont la fumée se matérialisa devant lui. Il appuya son dos contre le rebord en bois, faisant face au jeune homme. Son visage juvénile provoquait toujours mille réactions dans ses entrailles. Chaque fois qu’il était près de lui, il réprimait un contact qu’il essayait de garder pour les moments où ils n’étaient que tous les deux. « Je ne sais pas si j’ai besoin de te le dire, mais ne leur dis rien. Si tu vois quelque chose, garde tout pour toi. » Avait-il vu quelque chose ? La question le taraudait, mais il ne comptait pas brusquer Daniil. Pas comme ces chacals qui reviendraient bien assez vite. Ils n’avaient pas idée de ce dont les prophètes étaient capables, sitôt qu’ils comprendraient que l’union faisait la force. Magnus souffla une nouvelle fois la fumée de sa cigarette, grimaçant légèrement quand le goût lui resta en bouche. « Tu devrais faire attention, Daniil. » Le mettre en garde sur un ton légèrement trop paternaliste, mais il était hors de question qu’il soit le prochain.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
I want to watch them burn it down (Magnus) Empty
I want to watch them burn it down (Magnus) - Mar 24 Avr - 15:37



 I hate them


- Alors, la pauvre femme va devoir se taper son gros lard de mari, ce soir ?
Il ne l’a pas entendu arriver, plongé dans ses pensées. Un mince sourire vient étirer ses lèvres.
- Aucune idée … Je n’ai pas envie de voir ça …
L’image se faufile malgré lui dans son esprit, le faisant grimacer alors qu'il observe la fumée de la clope de Magnus s’élever dans l’air et disparaitre. Il est tenté de tendre la main pour lui voler la cigarette, pour aspirer une bouffée de vapeur blanche, pour occuper ses mains, mais il ne s’y résout pas. Il lui faudrait beaucoup plus d’une taffe pour se libérer de l’anxiété et de la frustration l’habitant. Ses yeux finissent par se poser sur le visage de Magnus. Il étouffe une nouvelle fois l’envie d’avancer son bras pour repousser une mèche de cheveux qui lui balaye le front. Ce serait étrange. Ce n’est pas le genre de choses à faire maintenant, pas sur ce balcon, pas dans ce bâtiment qu’il exècre. Mais c’est un geste habituel, presque naturel quand il s’agit de Magnus. Ça lui fait détester encore davantage le moment. Il garde ses prunelles attachées à l’homme devant lui qui lui rappelle qu’il n’est pas tout seul, pas totalement. Ils ont chacun des problèmes différents, mais dans le fond, la base les unit. Ils se comprennent sans que ce soit explicable. Daniil n’a jamais cherché à définir leur relation. Elle est étrange, mais elle le calme et l’apaise, elle lui fait savoir que toute la Bratva n’est pas pourrie. Pourtant, il y a toujours l’appréhension de croiser trop longtemps les yeux du brun, la peur de tout voir ressurgir, de tout dévoiler, de voir les remords l’assaillir. Il ne le dit pas, jamais, à Magnus. Mais le fait de ne savoir ce que les tueurs font aux noms que Daniil dénonce ne l’empêche pas de ne pas en rêver la nuit. Les cauchemars sont juste plus flous, plus imaginatifs, plus horribles.
- Je ne sais pas si j’ai besoin de te le dire, mais ne leur dis rien. Si tu vois quelque chose, garde tout pour toi.
Le Russe s’adosse à la rambarde, faisant face au juge. Ses bras se croisent, autant pour garder la chaleur de son corps que dans un réflexe défensif.
- Tu devrais faire attention, Daniil.
L’intéressé sourit timidement. Elles sont rares les personnes qui lui disent ces mots sincèrement, sans arrière-pensée, sans se dire que sa mort serait une perte de profit. Alors ça lui fait toujours plaisir et remue quelque chose en lui, même si dans le fond, il le sait déjà. Il sait beaucoup de choses, mais ça ne l’empêche pas de dérouiller autant que les autres. Les simples runes lui ruinent la vie alors il se demande comment Magnus peut encore regarder les gens dans les yeux, comment il peut encore être là, sur ce balcon, presque calme à fumer tranquillement.
- Toi aussi. Les oracles ont été touchés cette fois, ça ne veut pas dire qu’ils resteront les cibles. Mais je ne verrai rien. C’était des prophètes. Les oracles ne voient rien que nous concerne. Je pourrai mourir demain que je ne verrais pas.
Alors la Bratva peut toujours espérer, elle n’aura rien. Même elle ne peut pas aller contre les lois qui décident de ça, qui échappent aux mortels comme aux dieux. Et même si des fois, Daniil les déteste, il en est actuellement satisfait, sachant que ça emmerde ses « employeurs ».
Il désigne le bâtiment du menton.
- Ils peuvent pas nous garder là. Surtout si je leurs dis qu’ils vont « baiser leur femme » ce soir.
Il a un sourire mordant, moqueur. Il pourrait le faire. Il pourrait faire croire n’importe quoi à ce con, il le sait. Les paroles des oracles ont tendance à être prises pour paroles d’évangile par ceux qui ne les côtoient pas.
Il se retourne vers la rue en contrebas.
- J’ai essayé tu sais. De ne rien leur dire, de partir. Ce ne marche pas, ça ne marche jamais.
Il a envie de se rapprocher du brun, de sentir sa chaleur, mais il reste là, dans le froid. Tout lui rappelle où ils sont. Il se sent oppressé, bien que la seule chose au-dessus de sa tête soit le ciel.
- Ce n’est pas si simple.
Il a envie de dire que ça l’est, mais ce serait un mensonge. Il a déjà essayé. Il en a tiré une cicatrice sur la cuisse droite. Un coup de couteau après qu'il ait voulu garder le silence. Une marque profonde et douloureuse, qui lui lance encore quand il s’y cogne, bien que les années aient passé depuis cet « accident ».

© TITANIA
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
I want to watch them burn it down (Magnus) Empty
I want to watch them burn it down (Magnus) - Dim 13 Mai - 22:56


Magnus ne pouvait pas s’empêcher de guetter les réactions de Daniil, à la recherche du moindre signe d’inquiétude. Il avait toujours la fâcheuse tendance à croire qu’il en savait plus que ce qu’il voulait bien le dire. Quand on portait un don comme le sien, comme le leur, on devenait rapidement fou. Il y avait cette épée de Damoclès sur leur tête, puis cet avenir incertain, toujours. C’était la malédiction du génie, et il ne pouvait pas lui en vouloir d’essayer d’oublier des choses qu’il aurait préféré ne jamais voir. Il ne l’avait jamais vraiment interrogé sur ses visions, préférant que l’initiative vienne de lui. Daniil n’aurait jamais idée de lui poser des questions sur les crimes qu’il avait vu dans les âmes d’autrui. Et tant mieux, parce que Magnus préférait encore lui épargner le récit des horreurs qui hantaient ses nuits. Celui-ci préféra laisser exprimer son instinct protecteur envers le jeune homme, tandis qu’il lui conseillait d’être prudent. Au contraire de la Bratva qui ne s’intéressait qu’à la valeur d’une éventuelle perte comme la sienne, lui s’intéressait à l’humain. Il devait se montrer attentif et pas seulement par rapport à cette histoire de meurtres. Tout ce qui les entourait était des menaces potentielles, ils l’avaient compris tous les deux, ensemble. Magnus ne tenait pas à perdre l’un des seuls piliers sur lesquels il était sûr de pouvoir compter. Daniil lui renvoya l’ascenseur et il haussa les épaules pour lui faire comprendre combien il était indifférent. Il n’avait pas peur de mourir. Il s’en moquait. « Personnellement, je pense qu’au contraire, les oracles sont particulièrement visés. Je ne serai pas étonné de voir d’autres oracles, des récurrences même, faire les frais de ce psychopathe. » Il ne savait pas trop s’il était bon d’exposer ainsi sa théorie – surtout pour dire que son ami serait une cible privilégiée – mais c’était ce qu’il pensait. Si les prophètes étaient visés, on se serait empressés de s’attaquer aux cibles les plus faibles. « Mais, tu ne mourras pas demain. » L’affirmation avait été prononcée d’une voix on ne peut plus sérieuse, presque autoritaire. Quitte à ce qu’il passe la nuit avec lui, rien que pour l’en dissuader.

Il tira une autre taffe sur sa cigarette, peu convaincu qu’elle l’aide à se calmer. Il avait envie de leur arracher les tripes à ces sbires qui se pensaient rois du monde, juste parce qu’ils étaient contents d’obéir à des ordres comme on obéissait à son maître. C’était se contenter de peu. Au fond, ils devaient crever de devoir materner des hommes cent fois plus puissants qu’eux. À cette pensée, Magnus ne put réprimer un rictus ironique. Daniil lui rappela que le silence n’avait rien de bon. On attendait des oracles qu’ils parlent, qu’ils dévoilent, jusqu’à en boire leurs inepties. Ça le rendait fou, il le voyait bien. Surtout que lui aussi se souvenait de la marque qu’il portait sur la cuisse, vestige d’une vengeance qu’il avait retracée de ses doigts tant de fois. Les deux hommes étaient à quelques mètres l’un de l’autre et Magnus ressentait sa frustration et sa colère, comme si elle venait de ses propres entrailles. Il ne supportait pas que les autres en soient responsables. Il souffla une volute de fumée qui vint s’évaporer dans les airs avant de céder au besoin de se rapprocher de Daniil. « Dis-toi que tu possèdes toujours un coup d’avance sur eux. Ils pourront te faire croire tout ce qu’ils veulent, c’est toujours toi qui auras le dernier mot. Sans toi, ils sont totalement aveugles. » Même si la Bratva détenait plusieurs oracles, les prophètes ne couraient pas les rues. Une perte serait se tirer une balle dans le pied. « Mais oui, ils ont des moyens de pression... Ils savent faire croire que sans eux, tu n’existes pas. » Il s’était posé à ses côtés, son coude effleurant le sien. « Mais, on sait que ce n’est pas vrai, hein ? » Il lui tendit sa cigarette à demi-entamée, du bout des doigts. Quand Daniil la porta à ses lèvres, Magnus l’observa faire, se rongeant l’intérieur de la joue. Qu’est-ce qu’il ne donnerait pas pour oublier toute cette merde, juste un moment... Il leva la tête pour regarder l’horizon, pollué par les immenses bâtisses qui protégeaient leur QG bien gardé. De la pierre, des barrières. Deux prisonniers d’une famille à laquelle leur cœur n’appartenait plus. Sans se préoccuper de savoir si on allait l’entendre, Magnus continua : « T’imagines si tous les prophètes s’unissaient ? Si genre, on montait notre propre gang ? » Il ricana malgré lui tandis qu’il imitait une explosion d’une main. « Pouf... La Bratva démunie, la Nuova amputée. » Douce rêverie qui prenait parfois des airs d’ambition. Il n’y avait que Daniil pour le suivre dans ses utopies stupides. « Tu sais quoi, tu devrais leur dire à ces connards qu'ils concluront ce soir. Même si je plains les pauvres dames. On aurait peut-être la paix, l’histoire de quelques minutes au moins. » Critique facile envers la virilité de ceux qui ne parlaient qu’avec leurs poings.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
I want to watch them burn it down (Magnus) Empty
I want to watch them burn it down (Magnus) - Dim 20 Mai - 22:50



 I hate them


- Dis-toi que tu possèdes toujours un coup d'avance sur eux. Ils pourront te faire croire tout ce qu'ils veulent, c'est toujours toi qui auras le dernier mot. Sans toi, ils sont totalement aveugles.
Daniil hausse les épaules. Il aimerait croire Magnus. Il aimerait tellement avoir sa certitude, l'absolue conviction d'être plus fort et meilleur qu'eux. Mais il ne l'a pas. Il a appris avec les années à leur être soumis, parfait pantin, à ne rien faire d'autre que sourire quand on lui demande, parler quand c'est son tour et sortir quand il devient inutile. On lui a appris qu'il n'est bon qu'à prostituer son esprit à des dieux sanglants, qu'il n'est capable que de les aider à atteindre leur but. Il sait qu'il est le pion d'une machine mortelle et plus grande que lui. Il sait qu'il est la base de bien des meurtres. Il sait qu'il est le prisonnier qui n'a pas le dernier mot.
Il n'en veut pas Magnus de lui dire ça, au contraire. Il ne sait pas comment l'homme peut encore croire en lui. Daniil se dégoûte bien assez seul depuis des années, il n'a guère envie qu'une des rares personnes qu'il apprécie se mettent à le voir tel qu'il est réellement. Pion facile et joli à déplacer comme on le souhaite.
Magnus se rapproche et continue, leur coude se frôlent, Daniil garde le regard rivé sur le bâtiment d'en face. Il est aussi austère que celui dans lequel il se trouve. A l'image de la Bratva. Efficace et sans fioritures. Laid.
- Mais oui, ils ont des moyens de pression... Ils savent faire croire que sans eux, tu n'existes pas. Mais, on sait que ce n'est pas vrai, hein ?
Le Russe cueille la clope du bout de ses doigts, la porte à ses lèvres et inspire une grande bouffée de chaleur. Il n'en tire aucune satisfaction. Il ne fume pas normalement. Il vole quelques tafes à ses collègues, de temps en temps. Il a un briquet dont il ne se sert que pour regarder la flamme grandir, briller, trembler et s'éteindre. Des fois, il donne du feu à ceux qui lui demandent. Des fois, ça lui permet d'entamer une conversation légère avec les autres infirmiers.
Il rend la clope à Magnus, lui sourit faiblement. Il espère que le bord de ses lèvres ne vacille pas, ne donne pas à voir la colère et le désespoir qui lui font mal au ventre. Il n'a pas le courage de répondre immédiatement. De bien des manières, la Bratva l'a satellisé à son mode de vie. De bien des manières il s'est fait leur propriété. Pourtant, il a réussi à arracher quelques miettes de liberté. Son travail à l'hôpital, il y tient comme il tient à la vie. C'est la preuve qu'il peut aider, qu'il peut faire quelque chose de bon, de bien, qu'il ne dépend pas des Russes pour tout. Mais il sait aussi que la Bratva permet ce job car il n'empiète pas sur ces capacités d'oracle. Si ça s'était relevé être le cas, il serait sans doute devenu le jouet total du gang.
Il se souvient à son arrivée, qu’un membre lui avait tapé dans le dos en lui disant « t’as de la chance, il garde ton corps pour toi ». Daniil n’y avait pas cru au début. Qu’on pourrait lui arracher à ce point sa dignité. Il était naïf. Par bien des aspects, il l’est encore. Il a juste appris que la prostitution n’est pas le seul moyen de réduire une personne à l’état d’objet.
Il est tiré du souvenir douloureux par le rêve de Magnus. Daniil l’observe, regarde la manière dont la lumière joue sur le profil du brun, sur ses cheveux obscurs, sur ses lèvres qui prononcent sans gêne ce que beaucoup n’osent pas imaginer. Lui, si. Il y arrive bien. C’est un doux rêve. Plus de chaîne, plus d’obligation, plus de morts. Juste lui et sa liberté. Oui, il l’imagine très bien. Mais il ne pose jamais de mots sur cette utopie. Ce serait se nourrir de trop d’espoirs.
- Tu sais quoi, tu devrais leur dire à ces connards qu'ils concluront ce soir. Même si je plains les pauvres dames. On aurait peut-être la paix, l’histoire de quelques minutes au moins.
Il rit un peu et est surpris du son qu’il entend. Ça faisant longtemps que de telles ondes ne s’étaient pas transmises de pierres en pierres sur ce balcon. Il n’y accueille presque jamais de la joie. Et ce n’est certainement pas ce que ressent Daniil en cet instant.
- Les pauvres dames sont aussi pourries que leur mari, elles méritent bien pire que ça.
Il s’en veut aussitôt, d’avoir laissé échapper ces paroles pleines de rancœur qui ne lui ressemblent pas. Il détourne les yeux de Magnus, fuit son regard. Il ravale sa colère, vient crisper ses mains autour de la rambarde. La rue en contrebas lui semble lointaine. Sa jambe tressaille, comme pour lui rappeler le douloureux souvenir. Il se verrait presque, en se concentrant, plus jeune et étalé sur le bitume, la flaque de sang s’élargissant autour de lui.
- Désolé … Je ne voulais pas dire ça comme ça.
Il ose enfin regarder Magnus dans les yeux et il se rend compte quand la chaleur de la main du brun est dans la sienne qu’il l’a saisie.
- C’est juste que des fois … Mes mots ne m’appartiennent plus.
Il ne dit pas pourquoi. Magnus le sait. Il sait ce qu’on force à sortir de sa bouche.
Il jette un regard derrière lui, sert la main de l’homme et finit par la retirer. Il regrette la chaleur du contact et frisonne dans le vent.
- Tu fais comment ?
Il s’arrête un temps, cherche ses mots.
- Pour savoir que nous sommes mieux qu’eux ?
Il veut y croire lui aussi. Il a besoin d’y croire.
- Si on s’associait …
Son regard se fait plus flou, plus lointain, plus rêveur.
- … Je ne sais même pas ce que je ferais si j’étais libre. S’ils n’étaient plus là, je ne sais pas ce que je deviendrais Magnus.
Et ça lui donne envie de pleurer et d’enjamber la balustrade.

© TITANIA
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
I want to watch them burn it down (Magnus) Empty
I want to watch them burn it down (Magnus) - Mer 6 Juin - 22:36


Les deux délaissés de la Bratva se perdaient dans les méandres de leur imagination. Ils laissaient leur déception parler et leur frustration s’exprimer des désirs qui ne seraient jamais réalisés. Magnus ignorait véritablement pourquoi il embarquait Daniil dans cette utopie qui n’avait lieu d’être. Pourquoi se morfondre sur sa situation alors qu’au fond, il avait adopté le gang comme seconde famille de son plein gré ? Stupide choix d’un jeune adulte qui avait écouté ses sentiments plutôt que sa raison, garçon bête qui avait suivi les beaux yeux d’une demoiselle qui lui avait promis reconnaissance et considération. Il n’avait jamais vraiment raconté à personne les premières raisons qui l’avaient poussé à rejoindre la Bratva, pas par honte, mais bel et bien parce qu’il avait fini par croire à cette illusion d’appartenance. Il en avait été fier pendant longtemps de soutenir une cause aussi gigantesque et de faire partie d’une toile qui dépassait l’entendement de la plupart des habitants d’Arcadia. Comme il faisait partie du secret, il ne pouvait pas être exclu. Quelle bêtise... Il parlait, il parlait pour combler le vide et ne pas laisser l’angoisse l’étrangler de nouveau. Il regardait du coin de l’œil Daniil tirer sur sa cigarette avant de la lui rendre. La fumée s’échappait de ses lèvres muettes et Magnus réprima un nouvel élan mal placé. Qu’est-ce qu’ils faisaient là déjà, à attendre le retour de leurs bourreaux ? L’homme reporta sa concentration sur le mégot qu’il tenta de terminer au plus vite. Le goût âcre commençait à lui rester sur le palais et la nicotine n’était plus suffisante pour apaiser ses nerfs. Magnus se surprenait à jeter les pauvres épouses en pâture à des chiens avides d’exhiber leur virilité. Si ça pouvait leur permettre d’avoir quelques minutes de répit – non pas qu’ils soient bien capables de beaucoup plus, selon lui... Mais le venin de la réponse de son acolyte surpassa sa propre méchanceté. La clope au bout du bec, il haussa un sourcil en la direction de Daniil. La pression sur leurs épaules était telle qu’il n’était pas surpris que la soupape explose de temps en temps. Mais venant de sa part à lui, sans doute l’un des êtres les plus doux qu’il ait rencontrés jusqu’ici. Soudain, Magnus frémit lorsque Daniil saisit sa main afin de s’excuser. En silence, il ressentit le besoin d’avaler une longue goulée d’air. Il laissa tomber le mégot à ses pieds et l’écrasa du bout de sa chaussure. « Pourquoi je t’en voudrais ? » Pourquoi lui en voudrait-il pour des états qui ne lui appartenaient plus ? Comme il le disait si bien, ils étaient des pions dans un échiquier dont il ne maîtrisait même plus l’avancée.

Daniil libéra finalement sa main et Magnus ne trouva rien de mieux que de plonger ses doigts dans ses cheveux, à la recherche d’un contact disparu. Il l’interrogea finalement sur ses certitudes et il haussa à nouveau les épaules, l’air désinvolte. « Tu plaisantes ou quoi ? Ils sont plus puissants, plus friqués, mais meilleurs... » Un rictus l’ébranla momentanément avant qu’il redevienne plus attentif à ses paroles. Puis il lui confessa l’étendue de son impuissance en s’avouant incapable de s’imaginer, une fois sa liberté rendue. C’était douloureux pour Magnus qui se tourna complètement vers lui. Il n’avait pas le droit d’abandonner et de baisser les armes comme ça. « Tu dis des conneries, Daniil. » dit-il en le poussant légèrement. Il avait envie de hurler, non pas parce qu’il se sentait prisonnier de cet enfer, mais parce que l’un de ses piliers dans ce bas-monde était en train de lâcher prise. « C’est en te privant la liberté d’être et de penser qu’ils t’auront, Kvasov. » Quand il l’appelait par son nom de famille, c’est que la colère était réellement présente. Il suivit son regard perdu au loin, mais il refusait de faire face à de l’indifférence. Après avoir vérifié à droite et à gauche que personne ne les épiait, Magnus s’approcha de lui, jusqu’à ce que l’autre homme se retrouve acculé contre la balustrade. Leurs corps se touchaient presque tandis qu’il l’attrapait par le col de sa veste. Cette proximité refaisait naître toutes sortes de sensations dans ses entrailles et il espérait susciter la même chose chez Daniil. Lui faire ressentir des choses, le faire se sentir exister, loin du joug de son statut de prophète. « Je t’interdis de penser ça. Ton pouvoir leur appartient, mais tout ça, c’est encore ta volonté qui le fait vivre. » Sa main relâcha un peu la pression sur le vêtement froissé mais maintenait l’emprise, pour ne pas aller se perdre ailleurs. Il se pencha en avant, forçant instinctivement Daniil à se pencher en arrière dans le vide. L’adrénaline, l’instinct de survie... Ils devaient être encore là. C’est alors qu’il regarda par-dessus son épaule et observa le sol, quelques mètres sous eux. La liberté leur ouvrait les bras. La fugue serait éphémère, mais les précieuses minutes de tranquillité n’avaient pas de prix. « On se casse. » annonça-t-il, un fin sourire aux lèvres. On se casse pour le reste de la journée et de la nuit. S’ils devaient mourir, autant qu’ils aient l’occasion de s’en défendre ou de profiter de ces derniers instants.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
I want to watch them burn it down (Magnus) Empty
I want to watch them burn it down (Magnus) - Ven 15 Juin - 16:34



 I hate them



- Tu dis des conneries, Daniil.
Ca ne le surprend qu'à moitié. Ils se sont donnés comme objectif de survivre à la mafia, de rester, si ce n'est debout, au moins la tête haute, de garder quelque chose d'intact de leur ancienne vie, quand ils n'avaient pas le poids des Russes sur les épaules. Ils veulent conserver quelque chose d'authentique d'eux-mêmes, pour prouver qu'on ne peut pas tout leur arracher. Daniil cherche, mais en cet instant il ne trouve pas. Alors il comprend les paroles de Magnus. Il n'est pas censé dire ça à haute voix, avouer que sa vie, peut-être, ne mérite pas d'être vécue. Il pense à Grisha que la mafia lui arrache un peu plus chaque jour, teintant ses mains d'un rouge assassin. Il pense à Camille, qu'il peut mettre en danger par sa simple présence, Nuova Camorra et Bratva ne faisant pas bon ménage. Il pense à Merlin, aux sentiments naissant et à la peur, aussi, de lui découvrir un visage que Daniil n'a pas envie de voir, ne voulant pas briser le début d'un bonheur innocent, comme tant de fois déjà. Il pense aussi à Nadja que la Bratva fait miroiter au Red, à son corps vendu alors qu'elle mérite tellement mieux. Il pense à Seyi, disparue depuis des semaines, sans nouvelles alors qu'elle aussi, on n'attendait d'elle que ses cuisses soient ouvertes au bon moment. La Bratva lui prend ceux et ce qu'il aime.
- C'est en te privant la liberté d'être et de penser qu'ils t'auront, Kvasov.
Le nom le tire de ses pensées. Il regarde, surpris Magnus. Ils ne s’appellent pas comme ça normalement. Il y a quelque chose dans la voix de l’homme, quelque chose qui oscille peut-être en peur et colère. Quelque chose que Daniil a fait naître et qu’il encaisse avec honte. Il ne voulait pas, il ne voulait pas faire ressentir ça à Magnus, lui faire croire qu’il abandonnait. Pas encore, en tout cas. Il a déjà été tenté de le faire si souvent, il ne les compte plus. D’une manière plus ou moins radicale, plus ou moins douloureuse. Mais il y a toujours Grisha qu’il ne peut se permettre d’abandonner, malgré la distance qu’il a lui-même mise entre eux.

- Je t’interdis de penser ça. Ton pouvoir leur appartient, mais tout ça, c’est encore ta volonté qui le fait vivre.
Il est acculé contre la barrière sans qu’il comprenne trop comment. La chaleur du corps de Magnus est à deux doigts du sien et le sentiment lui manque. Les souvenirs d’une nuit partagée remontent en une seconde et s’évanouissent aussi vite. Ce n’est pas le moment. Pourtant, la tentation n’est pas loin. Un plaisir éphémère, des souffles envolés, l’insouciance et l’oubli.
Magnus parle de sa volonté et Daniil a envie de poser sa main sur sa joue, de lui dire qu’il est désolé, qu’il veut partager ses convictions, mais que ça ne marche pas ainsi. Que c’est son instinct de survie qui fait fonctionner sa malédiction, un peu le même qui le fait se pencher dans le vide à cet instant. Il pourrait ne pas bouger, rencontrer les lèvres de Magnus, mais ça aussi, ça ne marche pas comme ça. Rien n’est simple.
Il se dégage quand Magnus lui fait part de son intention de partir. Prendre la fuite. Le doux rêve. Puis il se rend compte que Magnus veut passer par le balcon. Il se crispe, recule, pâlit. La jambe tressaute de nouveau alors que la panique le gagne doucement, plante la peur dans le creux de son ventre. Il regarde la balustrade, croise ses bras en une attitude fermée. Les souvenirs remontent, il se voit lâcher la rampe, son pied perdre son appui, sa jambe encaisser le choc. Il se souvient de la panique en découvrant la plaie et la peur de se faire retrouver là. Peur qui fut bien en deçà de l’humiliation ressentie par la suite.
Mais il y a autre chose aussi. La haine du bâtiment, la revanche à prendre sur les gardes. L’envie de partir, de s’échouer dans un endroit où il se sentira en sécurité, en compagnie de Magnus. Il sait que ce n’est pas prudent, de partir alors que les oracles sont en danger. Mais qu’a-t-il fait de prudent depuis neuf ans ? Pas grand-chose, sinon il ne serait pas là.

- Pas de ce côté.
Il s’approche de l’autre et regarde en contrebas. Moins de prises, mais plus faciles à attraper et garder. Il pensait, lors de la première tentative de fugue, que ce serait plus simple d’avoir plusieurs endroits auxquels se raccrocher. La chute fut bien trop rapide pour s’en saisir ne serait-ce qu’un.
- L’autre côté c’est … Je ne descends pas de l’autre côté.
Il hésite, son corps lui dit de faire demi tour, de retourner dans la salle, d’attendre le retour des gardes. Puis une autre journée identique recommencera. Et ainsi de suite. Cloîtré.
La pensée lui fait enjamber la balustrade. L’accident lui a au moins fait gagner quelques instincts quand il descend aussi vite que possible, s’appuyant sur le rebord d’une fenêtre et d’un autre balcon. Heureusement, ils n’étaient qu’au deuxième étage.
Il arrive en bas plus soulagé d’être encore entier que d’être sorti. Puis la réalisation le frappe et un sourire s’étend sur ses lèvres. Un vrai, un beau, qui illumine son regard et fait plisser le coin de ses yeux.
- Ils vont devenir dingues quand ils vont rentrer.
Il rit un peu, attrape le poignet de Magnus une fois ce dernier bien arrivé et le tire sans réfléchir dans la rue.
- Tu me portes chance, la dernière fois, ça s’est pas aussi bien passé.
Il se tourne vers lui, ne lui lâche pas le bras. Personne pour les voir, personne pour les entendre. On ne les attend pas ici.
- Pour tout à l'heure, je suis désolé. Je reste là ok ? Je suis toujours là.
Il presse un peu ses doigts autour du bras de Magnus, cherche son regard. Tu n'es pas seul, voilà ce que ça veut dire. C'est tout ce qui importe.
Il reprend un ton plus guilleret et un petit sourire pour annoncer :
- La plage te tente ? Ou ailleurs. Juste un endroit où ils viendront pas nous chercher.

© TITANIA


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
I want to watch them burn it down (Magnus) -

Revenir en haut Aller en bas

I want to watch them burn it down (Magnus)

 :: abandonnés
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Just gonna stand and watch you burn.
» watch the queens conquer
» Take control of me (ft Magnus)
» and we burn.
» (aura) burn the witch

Sauter vers: