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sur le fait (raeesah)

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sur le fait (raeesah) - Dim 8 Avr - 22:08


En marchant dans la rue, Magnus ne pressait pas le pas. Il marchait à la même allure qu’hier et ignorait royalement l’épée de Damoclès qui se balançait au-dessus de sa tête. Si on voulait l’attaquer, qu’on l’attaque. Si on voulait continuer à mettre à mort les prophètes réfugiés à Arcadia, qu’il en soit ainsi. À vrai dire, il avait du mal à croire qu’on lui en veuille. Jusqu’ici, les attaques n’avaient visé que des oracles – de la Nuova Camorra qui plus est. La Bratva était intouchable, invincible. Telle était l’adage qu’on leur avait tant de fois répété alors pourquoi ce serait différent, cette fois-ci ? Petit soldat docile, il se repassait l’ineptie en tête, se gavant d’un orgueil mal placé. Il refusait qu’on lui dise quoi faire et surtout, qu’on le prenne pour un assisté. L’orgueilleux, il n’avait pas accepté qu’on lui recommande le confinement et qu’on lui conseille de faire profil bas. C’était lui et lui seul qui décidait des risques qu’il prenait. Peut-être qu’à force de côtoyer les souverains divins, il avait fini par se convaincre qu’il était tout aussi immortel que ses comparses. Alors, il n’avait pas écouté. Magnus s’était fait la malle, sitôt que ses supérieurs avaient eu le dos tourné. Puisqu’on s’en prenait à ses frères et sœurs de bénédiction – tout dépendait du point de vue – il était déterminé à lever le voile sur ce mystère. Il n’y avait rien de mieux qu’un prophète pour comprendre la peine d’un autre. Les créatures ou les divins n’avaient pas leur mot à dire. S’ils avaient le pouvoir du surnombre, ils n’avaient pas l’avantage de la compréhension spirituelle. Avec Daniil, ils l’avaient compris et ils n’avaient pas hésité une seconde quand il fallut prendre une décision des plus risquées.

La nuit avait porté conseil ou plutôt elle s’était avérée fructueuse. Magnus n’avait jamais été aussi bien servi que par lui-même et il ne regrettait pas de faire cavalier seul. Il s’était gardé de passer par l’Inferno, où il savait qu’il retrouverait une patronne surveillant un employé alors qu’il aurait préféré voir la sœur s’inquiéter pour son sang. C’était trop difficile. L’aube pointait à peine le bout de son nez que l’ombre regagnait déjà la tanière. Le QG d’Ashmill ne dormait jamais, mais au petit matin, les silhouettes se faisaient plus rares. L’instant parfait pour tenter une rentrée discrète. Hors de question de se faire sermonner comme un vulgaire gamin imprudent. Pas question de passer pour le mortel insouciant alors que c’était lui qui avait le plus de soucis à se faire au fond. Après tout, on n’était pas après les dieux slaves. Magnus se faufila à l’arrière du hangar à véhicules. Il passa par une petite fenêtre en hauteur qui était toujours ouverte. Bien qu’il ne manquait jamais de force, l’homme n’avait jamais eu la carrure d’un gorille. Un avantage quand on filoutait la surveillance des mafieux les plus redoutables d’Arcadia. En posant les pieds sur le béton délabré, il s’était cru sortir d’affaire. Tout le monde avait sans doute déjà oublié la disparition de Magnus. Il profita d’un rétroviseur pour arranger une boucle qui tombait devant ses yeux puis ouvrit silencieusement la porte pour rejoindre le bâtiment principal. À peine avait-il fait deux pas dans le couloir qu’il tomba nez à nez avec quelqu’un. Quand il leva les yeux vers Raeesah, ce fut la douche froide. « Tu dors pas à cette heure-ci ? » Attaquer avant de se laisser envahir. Sur son visage, se lisait le masque de l’indifférence. Dans sa voix, la froideur habituelle. Au moins, ce n’était pas un de ces torpedos pédants qui lui diraient quoi faire. Peut-être même qu’il pouvait l’attendrir un peu pour qu’elle oublie l’avoir vu là où il n’aurait pas dû être. Dans le doute, Magnus attendit la conclusion de l’accord tacite. Ils avaient mieux à faire, n’est-ce pas ? Elle avait mieux à faire la valkyrie.
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sur le fait (raeesah) - Lun 18 Juin - 18:33

nothing ever ends

it ends and we turn it into poetry. all that blood was never once beautiful.



Nichée sur l’adret de la fenêtre, la belle indocile chasse les poussières d’étoiles d’un revers de main. Elle l’a attendu toute la nuit, l’con. Elle s’est fait un sang d’encre, noir, gluant, qui bat dans les vrilles de sa boîte crânienne mal oxygénée et tord des roulis furieux dans l’tréfond de ses intestins. Mais il s’en fout. Il en a rien à balleck. Nada. De son perchoir céleste, la moitié d’russe mate le postérieur du barbu se trémousser comme une adolescente qu’a fait l’mur sans que papa et maman n’aient rien capté. Sauf que Rae a capté. Elle a capté sévère. Elle a tellement capté qu’elle a passé la nuit à poursuivre sa trace, à égratigner ses escarpins acérés, à pourrir le rendez-vous galant arrangé parce qu’on lui a téléphoné d’un air ya une couille dans l’pâté « leninskaÏa, c’est la merde, on a perdu trace de trois oracles – z’ête con, jvous avais dit de pas les foutre en confinement, c’est pas des lapins putain. – comme si c’était moi qui prenais ce genre de décision. je t’envoie les noms, retrouve-les, ordre du patron. » Et elle a grogné, elle a juré, fourré l’portable dans la pochette en strass, pis s’est souvenue qu’elle était au milieu d’un resto guindé (celui où on voit les crustacés encore vivants avant de les manger, et qu’on se prend le vertige si on regarde de trop près par les baies vitrées, et où les mémés portent milles bagues pour s’équilibrer parce qu’elles ont peur de foutre leur perruque sur une des bougies exposées sur les nappes blanches), elle s’est étiolée devant les iris arrondies de son date, vaguement excusée, a blâmé une urgence au travail, promis de se rattraper « adrien. – euh moi c'est julien » et disparue, l’échine tordu d’un frisson. Magnus Engström. Son nom perlait, sans âme, noir sur blanc, dans la courte liste.

Baignée dans le parfum cendré des rues qui s’éteignent, elle tente de faire abstraction. Elle le met de côté, c’est facile, elle a de l’entraînement, rae, à la chasser de ses pensées. Ils ont des années d’expériences à immoler leur passé, à se rendre sibyllin l’un à l’autre, se parer de mystère et d’indifférence. Elle se concentre sur les deux premiers noms, deux oracles perdus, deux oracles qu’on ne serait pas embêtés à chercher s’ils avaient disparu deux mois durant à peine deux jours plus tôt, mais qui aujourd’hui sont la propriété la plus précieuse de la bratva depuis que quelqu’un a mis un prix sur leur tête. Les denrées rares, tout ça. La chasseuse de tête ne mis pas longtemps à trouver sa première proie, qui ne cachait pas tellement qu’elle cherchait plutôt réconfort dans le giron d’une femme de joie pour calmer ses paniques d’anxiétés. La deuxième, en revanche, a mérité un trésor de ressources et de patience et elle a fini par le rattraper alors qu’il allait embarquer pour la chine.  Mais Magnus. Magnus, il joue à ça depuis trop longtemps. Il les connaît par cœur, il la connaît par cœur. Magnus, il sait cacher ses plans, ses traces, (ses sentiments). Elle a abandonné vers 3h du matin, a troqué ses talons pour une paire baskets et un débardeur ; elle s’est dit qu’il méritait de crever pour être aussi naïf, pour l’avoir fait courir toute la nuit, pis elle s’est repassée les photos de la scène de crime encore fraiche de la petite oracle, a imaginé la gueule d’amour à la place, la mare de sang comme le sien, s’est rongée les ongles, beaucoup, a cogné dans les meubles, trop pour ses phalanges, et a posé son corps de poupée défaite au bord de la fenêtre pour guetter le retour de sa cendrillon. Qui ne débarqua qu’aux premiers rayons du jour, ne comprenant pas le principe de minuit visiblement.

« Tu dors pas à cette heure-ci ? » Elle va le frapper. Non. Si. Juste un peu ? Bordel de crotte, par les déesses toutes puissantes, qu’on lui confère la patience. Les bras croisés, elle le toise du haut des deux marches de l’escalier, la langue qui se retient de claquer. Et qui échoue. « Sérieusement, Magnus ? Sérieusement ? » S’il est le roi de glace, elle est la reine de feu et ne retiens plus rien, elle en réveillerait toute la maisonnée s’il fallait. Avec lui, rae laissait glisser le masque qu’elle se promettait à chaque fois de tenir, juste pour lui retourner la faveur, voir un peu ce que ça fait d’avoir l’air de ne rien signifier à l’autre, lui donner un goût de vent glacial dans la gueule, mais à chaque fois ses émotions se décuplaient, et son nez se froissait des milles anxiétés, et ses bras se soulevaient au rythme de son désespoir de retirer quelque chose de lui, n’importe quoi.  « Je t’ai cherché toute la nuit connard ! Tu croyais que c’était le bon moment d’aller faire la bamboula ? D’aller conter fleurette chez les pâquerettes ? Tu t’es dit que ce serait sympa de foutre la peur de dieu chez les gens qui vont devoir ramasser ton cadavre à la petite cuillère. » La petite furie descend de son piédestal pour lui agiter son portable sous le nez où un sms trônait sur la page. « Maintenant, ils veulent que je te surveille avec tes conneries. De près. De très près. Pour ta "pro.tec.tion". Et crois-moi j’ai d’autre chose à foutre. »
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