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On est tellement nombreux à être un peu bancals ~ Maciej

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On est tellement nombreux à être un peu bancals ~ Maciej - Mar 24 Avr - 19:37



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J'ai supprimé ce post après avoir fait une erreur de débutant, désolé :pleu:

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On est tellement nombreux à être un peu bancals ~ Maciej - Sam 28 Avr - 13:28


Programmé pour obéir, soldats ou larbins, ils sont tous prévus pour ça. On lui a appris à se la fermer et à accomplir ce qu’on attend de lui. Avec des mots, parfois. Des coups, le plus souvent. Lui faire cracher son sang et ses dents de lait pour le faire grandir plus vite. Le mouler à l’image de ce qui lui était destiné. Il a appris dans la douleur et les faiblesses de son corps à fermer sa gueule et accepter. Pour survivre dans ce monde de merde, faire profil bas et exécuter. Les tâches et ceux qui se dresseront en travers de sa route. La sienne ou celle de sa famille, peu importe. Le clébard a la morsure facile et une fois les crocs dans la chair, il est alors impossible de le faire lâcher. Peut-être avec une balle dans la caboche, mais là encore, ce n’est même pas une certitude. Même crevé, l’animal garderait ses mâchoires crispées si fort qu’il faudrait couper le bout de l’autre pour le libérer.
On lui a appris à obéir sans broncher et pourtant. Parfois, le molosse refuse. Sans montrer les crocs, sans un bruit. Tout en douceur, en contraste flagrant avec sa façon d’agir. Il se rebelle, tout simplement. Pauvre con qui se fout des règles imposés par cet autre qui l’agace. Il est en retard, Serevo. Pas normal pour un type dont la ponctualité est presque un instinct. Toujours à l’heure, l’assassin ne fait jamais attendre. La mort n’a pas que ça à foutre, ce serait franchement incorrect de la faire patienter. Son boss en revanche, il a le temps. De quoi taper de ses joies godasses sur le plancher. Plisser son front basané et faire germer l’impatience contre ses nerfs, eux aussi sculptés dans l’acier, comme ceux du sicario. Frères d’armes, il a été tellement plus pour celui qui reste un étranger aux yeux de siens. C’est plus fort que lui, pour faire payer à Costilla sa position et son ascension, il a besoin de lui faire comprendre que ce n’est pas en crachant des ordres et en frappant du poing sur ce qui passe à portée de main que le fraîchement leader le fera ployer. Plutôt crever que de s’incliner.

Et il n’en est pas à son premier coup d’éclat. Des petits encarts, de ci de là, pour marquer le coup et faire monter doucement la sauce piquante au nez de Joaquin. Son retard est prévisible, presque trop mais il s’en fout, il prend son temps. Reste planté à l’entrée du bâtiment et contemple la rue comme le ferait un type le clope au bec sans rien d’autre à faire que de tirer dessus pour s’en griller les poumons. Il ne fume pas, jamais, mais par obligation à force de fréquenter ces drogués, certaines habitudes se sont collées à ses basques. Maciej inspire, une belle inspiration qui remplit ses poumons de poussière et des autres relents de sale qui flottent dans l’air. Expire ensuite, dans un souffle lourd. Et enfin les godasses raclent le sol, écrasent un mégot invisible et voilà que le bonhomme pénètre dans l’antre du monstre. Grimpe du pas lourd d’un môme réticent à se rendre dans le bureau de son paternel par crainte de se faire engueuler comme jamais. Pas la peine de frapper quand on est attendu depuis déjà plusieurs minutes. Son visage est fermé, figé dans une expression neutre à crever. Costilla ne bouge pas, il s’y attendait. Qui est-il pour que le Roi du gang lève son cul pour saluer sa venue ? Rien, juste le clébard à qui on balance les restes. Celui que l’on attache quand il est jugé bon de le maintenir. Celui que l’on affame quand il doit attaquer et faire un massacre.

Le siège désigné, Maciej le lorgne un court instant. Hésite à s’y posé mais n’est pas con au point de provoquer encore plus sa chance. Alors il s’exécute, docile, comme il aurait dû le faire la veille. Et les autres fois où il a rechigné. Il pue la colère, Joaquin. Il a cet air que prennent les puissants, ce besoin de gagne. Celle qui fait mal et écrase l’adversaire plus bas que terre. Et il sait, que Maciej n’est pas de ce genre-là. Pour le mettre à terre, il faut frapper, et fort. Très fort. A s’en péter les doigts, les poignets et les bras. Le fracasser jusqu’à ce qu’il ne puisse respirer qu’en reniflant du sang. Il hausse une épaule, désinvolte et provoquant. Laisse s’échapper le souffle d’un rire qui ressemble presque à un pour ce que j’en ai à foutre du ton programme. Il observe son ancien allié, de son œil noir, brillant de cette lueur malsaine qui lui colle à la rétine. « - Je te fais la liste par écrit ou tu as du temps à perdre ? Parce qu’il y avait tellement de choses qui n’allaient pas… Nouveau haussement d’épaule, les lèvres s’ourlent d’un rictus sarcastique. Pour te la faire simple, parce que t’es homme pressé, ton programme. Il était à chier et je suis pas payé pour nettoyer la merde. » Sa voix rocailleuse suinte de défi et de mauvaise foi. Il n’avait rien à dire concernant les fameux ordres, venant d’un autre, il les aurait exécutés sans rechigner. Et ils le savent, tous les deux.
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On est tellement nombreux à être un peu bancals ~ Maciej - Mer 9 Mai - 0:12



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Le petit rire de Serevo ne lui échappe pas. Pas plus que les lèvres qui se retroussent, la lueur qui hésite entre provocation et mépris dans ses yeux. Costilla a appris a il y a longtemps à lire les corps, à regarder les expressions, les yeux, les mains. A remarquer les gestes insolites, à classifier les habitudes. Le fait qu'il sache dire précisément où frapper l'a aidé à voir d'autres choses. Quand frapper entre autres. Et il peut dire que ce n'est pas le moment.
- Je te fais la liste par écrit ou tu as du temps à perdre ? Parce qu'il y avait tellement de choses qui n'allaient pas...
C'est au tour de Joaquin de sourire. Largement, méchamment. Parce que lui peut se le permettre. Parce que c'est lui du bon côté du bureau, lui qui a les jolies chaussures, lui qui est le commandante. C'est lui le puissant, l'arrogant, l'ambitieux, le fou diront certains. C'est lui qui a tout sacrifié sans remords pour pouvoir rire en cet instant. Et pourtant, il n'y a pas de joie dans son coeur. Juste un étrange vide, comme s'il regardait la scène, spectateur, sans vraiment être là. Comme si ce corps n'était pas vraiment le sien. Comme si ce M9 devant lui, qu'il n'a pas rangé, n'avait jamais tiré de balle sous la pression de son doigt sur la queue de détente. Il n'y a que le vide et il sait parfaitement pourquoi.
La situation aurait pu être évitée. Il aurait pu ne jamais être là en face de lui. Ils pourraient rire à la place. Mais parce qu’il est commandante, parce qu’il a tourné le dos à une vie plus proche de la communauté, parce qu’il a sacrifié des amitiés, parce qu’il a tiré un trait sur certaines personnes qui lui étaient chères, il en est là. Parce que l’ambition le mange vivant, parce qu’il n’a pas de limite, parce qu’il a grandi dans la misère et qu’il en garde un souvenir amer, parce qu’il fait tout pour s’affirmer en tant qu’être unique et non comme le dernier d’une longue fratrie, le voilà délié de Serevo. Il a fait ses choix il y a longtemps. C’est une des conséquences, aussi déplaisantes qu’elle soit. Parce qu’il n’y a pas que de belles choses. Il n’y a pas que les sacrifices, la puissance, le respect et la satisfaction de savoir posséder tout ça. Il y a aussi l’anxiété, la paranoïa, l’angoisse de l’avenir, de la trahison, des évènements imprévus. Il y a les réticences à faire taire à l’intérieur de la Calavera, les nouveaux membres à fidéliser, les anciens camarades à abattre sans hésiter. Il y a la mort de ces oracles, la trêve incertaine avec les autres mafias, l’ennemi introuvable et innommable, cette étrange prophétie.
- Pour te la faire simple, parce que t’es homme pressé, ton programme, il était à chier et je suis pas payé pour nettoyer la merde.
Joaquin se contente de le regarder quelques secondes, le sourire toujours présent sur ses lèvres. Il est devenu moqueur. Il sent la colère de Maciej. Ce serait mentir que de dire qu’il n’en connaît pas la raison, qu’il ne se doute pas. Mais que peut-il y faire maintenant ? Il ne peut se permettre de laisser filer les provocations, de fermer les yeux inlassablement. Il ne peut pas, d’autant que le reste de la Calavera n’a jamais été tendre avec Serevo. Et ce n’est pas non plus le genre de Joaquin, de toutes manières. Il a beau avoir partagé de nombreux souvenirs avec l’homme de main, excellents pour beaucoup, il n’a jamais été compatissant. Et si l’efficacité de Serevo aurait pu lui permettre de le faire monter en grade, il n’en ai pas question avec ses nouveaux agissements sauvages.
- Ne me mens pas.
Le sourire s’efface lentement. Les mots sont prononcés en espagnols. La langue qu’il maîtrise le mieux, celle dans laquelle les mots sortent, vifs et acérés, sans problème.
- Tu peux faire croire à tout le monde que le programme ne te plaisait pas, on sait tous les deux que c’est faux.
Il fouille dans un tiroir, quitte brièvement Maciej des yeux pour allumer sa clope.
- On sait tous les deux que c’est le côté que j’occupe de ce bureau qui te pose problème.
Il plante ses yeux noirs dans ceux de Serevo.
- Tu peux me sortir toutes les merdes que tu veux, ça fait vingt ans que je prépare ces coups. Et il était parfait.
Il se tire une taffe.

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On est tellement nombreux à être un peu bancals ~ Maciej - Dim 13 Mai - 14:10


L’échange de sourires assassins. Des amis qui se changent en ennemis. Sait-il seulement ce que c’est un ami véritable ? L’orphelin, le clébard qui n’a que la mort pour unique alliée. Il n’est pas fait pour être entourer parce qu’il ne sait pas comment faire avec les êtres humains. Les cadavres sont plus simples, plus pures et sublimes. Les animaux aussi, Bullet le comprend comme personne et elle sait ce qu’il attend, ce qu’elle doit faire pour le réconforter quand le cynisme se fait la malle et ne laisse rien que du vide et de la désolation. L’arrogance et la puissance, Joaquin en empeste, et ça lui donne la nausée au sicario. Ce sourire qui donne des envies de meurtres, le besoin presque cruel de le lui coller sur la trogne à coups de cutter. Parce qu’il ne supporte pas d’être en position de faiblesse, et clairement, c’est le cas en ce moment. Le rutilant M9 sur le bureau en témoigne. Lui balance son regard de métal froid, comme pour lui dire qu’il est prévenu, se soumettre ou crever. Et il le sait, Costilla, que ce n’est pas le genre de la maison que de courber l’échine ou lécher des bottes. Plutôt de mordre, jusqu’à sang, et ne jamais lâcher prise.

Le silence qui perdure, ça le fout en rogne. Bousille ses nerfs déjà bien tendu, et voilà qu’il tape nerveusement du bout du pied contre le plancher. Accouche un peu, qu’on en finisse. Mais les puissants, ils prennent leur temps, ça aussi il le sait le clébard. C’est un choix, il a choisi et tant pis pour sa gueule. Il se fout de tout ce qui incombe à son ancien frère d’arme, ça n’excuse pas l’abandon. Le couteau qu’il lui a planté dans le dos en même temps qu’une tape amical. Pour que ça passe mieux. Tu parles. Ce regard qui le scrute, pue la supériorité. L’homme ne fait que se redresser un peu plus dans sa chaise qui lui bousille le cul. Crache des menaces de ses prunelles rivées à celle de son supérieur. Sans témoins, il peut se permettre de lui tenir tête. Se contrefout des rangs et des escaliers qui les séparent l’un de l’autre. Ils ne sont que des hommes, bouffés par des entités mystiques. Et le silence ferme sa gueule, enfin. Plus de sourire, ça y est, le père de tous va punir son môme récalcitrant. Il souffle, soupire Maciej lorsque les mots lui explosent au tympan. Foutu espagnol. Depuis le temps qu’il est dans les rangs, il l’a appris, cette langue. Bute encore sur pas mal d’idiomes mais se débrouille suffisamment pour tenir une conversation sans trop de problèmes. Costilla le fait exprès c’est certain parce qu’il sait que l’assassin va devoir se concentrer et faire un effort pour suivre le fil.

« - Même si j’adore les jolis roulements de ton accent, je préfèrerais faire le reste de cette conversation dans une langue qui m’est plus familière, sans vouloir donner d’ordre à notre cher commandante. » Ronronnement sur les lèvres, il se fait docile malgré le fiel qui suinte de ses mots. En anglais, parce qu’il n’a pas envie de rentrer dans la danse, de lui faire ce plaisir-là. Un ricanement lui échappe, il renifle et regard ailleurs le temps de se retenir de lui rire clairement à la gueule. « - Peut-être qu’il est là le problème. Vingt ans, ça commence à cogner. T’es peut-être trop vieux pour ce genre de chose. » Il le balance en reposant son regard noir sur son supérieur, hausse une épaule, désinvolte. Il souffle sur les braises qu’il a semées, tire sur les nerfs comme un marmot un peu trop con pour savoir quand s’arrêter de provoquer. Parce que les mots, c’est bien beau, mais il préfère la sonorité des poings. Et à ce jeu-là, Serevo a l’avantage. Celui du terrain, de la sueur sur la peau, du sang sur les mains.

« - A force de rester le cul sur une chaise, on peur la notion du terrain et des risques. Il est beau ton M9, mais ce genre de bébé, c’est pas fait pour rester à prendre la poussière ou à faire ornement sur un bureau. » Qu’il lâche en désignant le flingue du menton. « - Ou alors c’est pour m’intimider que tu lui fais prendre l’air ? » Pas de bol, ça fonctionne pas, que lui gueule la courbe venue ourler ses lèvres.
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On est tellement nombreux à être un peu bancals ~ Maciej - Dim 20 Mai - 19:23



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- Même si j'adore les jolis roulements de ton accent, je préfèrerais faire le reste de cette conversation dans une langue qui m'est plus familière, sans vouloir donner d'ordre à notre cher commandante.
Intérieurement, Joaquin sourirait presque. Serevo serait-il un homme naïf ? Assez espérant pour croire que, pour faire plaisir à un de ses hommes, Costilla se plierait à ses exigences linguistiques ? Pour arranger un homme qui lui désobéit, mord et grogne, il abandonnerait ce qu'il a commencé à faire ? Ce n'est pas que l'espagnol, c'est toute cette conversation. C'est cette arrogance, cette force curieuse qui n'a jamais quitté Serevo, qui le rend efficace et aussi difficile à soumettre.
- Peut-être qu'il est là le problème. Vingt ans, ça commence à cogner. T'es peut-être trop vieux pour ce genre de choses.
La mâchoire de l'intéressé se crispe. Pas tant à cause de l'objet de la provocation que de cette dernière. Serevo s'agite et la confiance le gagne. La colère s'installe au creux du ventre du commandante, se love en lui et y plante ses crocs. C'est un sentiment familier, qu'il n'aime guère ressentir à l'égard de ses hommes, qu'il n'aime pas diriger contre eux. C'est le même que le jour où il a pendu l'assassin de son frère. Le même que le moment où il a rendu le meurtrier de Javier fou. C'est celui qui le rend mauvais et violent, avide de sang. Le même aussi que Buluc Chabtan fait grandir en riant à l'intérieur de l'humain, le même que le dieu chérit, le même qu'il manipule habilement pour voir le mortel devenir fou de rage. Le même, exactement, que toutes les fois où il a pressé la queue de détente avec plaisir.
- A force de rester le cul sur une chaise, on peut la notion du terrain et des risques. Il est beau ton M9, mais ce genre de bébé, c'est pas fait pour rester à prendre la poussière ou à faire ornement sur un bureau. Ou alors c'est pour m'intimider que tu lui fais prendre l'air ?
Joaquin baisse doucement les yeux sur le canon de l'arme. Non, il n'a pas besoin de ça pour tuer qui que ce soit. Et il en faut plus pour faire peur à Serevo. Cette dernière, d'ailleurs, lui semble être inconnue. Il ne sait pas quand s'arrêter, quand la barrière est franchie, quand la ligne ne doit pas être dépassée. On lui a appris à se soumettre par le sang et à soumettre de la même manière. Il n'y a que ça qui marche. Les poings qui cognent fort, les phalanges qui deviennent bleus, les gencives tellement frappées qu'elles en deviennent insensibles, la vue floue et les genoux brisés. Il n'y a que ça, pas les mots. Ces derniers ne font que l'énerver. Mais Joaquin, ça lui va. Le pousser à bout, plus loin dans ses retranchements, faire sortir la rancoeur, la colère, la rage et la haine. Et quand, enfin il aura tout ça ... Et bien, il n'aura plus qu'à passer à l'acte. C'est censé se passer comme ça. Joaquin espère presque que Maciej n'y cèdera pas. Qu'il se montrera aussi bon qu'il l'est sur le terrain. Le Mexicain ne peut lui refuser ça, sa froide efficacité.
Le chargeur est enlevé en quelques secondes et rejoint le briquet dans le tiroir. Le sourire en coin de Serevo ne lui échappe pas. Pas plus que les nombreuses façons de faire plier le corps du sicario. Il voit les faiblesses, les lit aussi facilement que si des néons les pointaient. Ce serait simple. De le blesser rapidement. Pas de le tuer. Serevo est bon, trop pour se laisser avoir ainsi, alors qu'il est tendu comme la corde d'un arc. Ce n'est, de toutes manières, pas dans les plans de Joaquin.
- Je crois qu’on ne s’est pas bien compris. Tu ne me demandes rien.
Le ton est froid, sec. Il ne souffre pas la contestation. Et tant pis si Serevo ne comprend pas tout. Ça fait des années qu’il est parmi eux. Joaquin ne viendra pas le plaindre parce qu’il n’a pas su pratiquer son espagnol.
- Est-ce que tu es en train de remettre mon poste en question Serevo ?
Est-ce que tu es en train de me menacer ?
Le fiel se glisse sur la langue, la fierté dans la posture.
- Tu sembles les ignorer pour ta part, quand on s’adresse à moi ainsi.
Bien sûr qu’il les connaît. Toute la Calavera le sait. Que Joaquin prend un malin plaisir à faire hurler les récalcitrants si fort que tout le bâtiment sait quand quelqu’un est allé trop loin. Qu’il laisse les corps sans vie, défigurés. Qu’il interdit les commémorations, qu’il jette le cadavre à la mer ou dans une décharge sauvage.
Il se lève, fait le tour du bureau et se place derrière Serevo, le M9 toujours au creux de sa paume. Il est curieux de voir si l’autre va se tourner, prudent. Ou s’il sera trop fier pour le faire.
- Ne viens pas me parler d’efficacité.
Il a un mince sourire.
- Ça avance avec Nightingale ?  
Il ne lui laisse pas le temps de répondre.
- Tu es là parce que j’ai accepté que tu le sois.  
Il regarde le M9.
- Tu sais qu’on peut tuer un homme avec ce bébé sans balle. Qu’on peut faire mal sans tirer ?
Ou je dois te le montrer, Serevo ?


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On est tellement nombreux à être un peu bancals ~ Maciej - Ven 1 Juin - 9:51


Pas d’efforts pour se faire comprendre. Très bien, le ton est donné, il n’en fera pas non plus. Se contrefout d’être face à son prétendu supérieur, pour l’assassin, le type engoncé dans son fauteuil comme un tyran en bout de course a gardé des airs de faux frère. La contrariété se lit néanmoins sur la trogne, l’effort qu’il doit faire pour comprendre. Langue de merde, il ne l’aime pas, a appris le minimum vital pour comprendre et se faire comprendre, point barre. Il a déjà suffisamment à faire avec sa langue maternelle qui prend la poussière et l’anglais. Il n’y a que le langage international des poings contre la carne qu’il maîtrise à la perfection et qui n’a pas besoin de traducteur pour être bien compris. Les pupilles sombres scrutent, lentement, le regard de l’autre. L’attention déportée sur le flingue, posé là comme pour se faire l’arbitre entre les deux hommes et compter les points. Et il sait, le mexicain que les mots n’ont que très peu d’effets sur son chien fou. C’est bien ça le problème, la connaissance de l’autre. Ces années passées côte à côté qui renforcent le lien et rendent les faiblesses et les forces plus faciles à deviner, à contrer qu’avec un autre. A poil devant les yeux sombres, c’est l’impression désagréable qui lui glisse le long de l’échine et qu’il déteste.

Chargeur qui s’enlève et fout le camp. Le sourire sur les lèvres du clébard ne s’affadit pas, il reste là, comme une provocation. Un me prends pas pour un con, je ploierais pas devant toi implicite qui se reflète dans le défi illuminant la pupille sombre. Des éclats de tuerie dans le regard, la mort en meilleure alliée, l’animal ne bouge pas. Reste de marbre face à la sécheresse du ton qui lui tombe sur la tronche. « - Peut-être. Si c’est l’impression que je te donne. » T’es si peu sûr de ta légitimité que tu te sens menacé si facilement ? Il en ricane intérieurement. Se retient de laisser les grincements d’un rire mauvais emplir l’air de la pièce. Ce trou qu’il a étudié à le connaître par cœur. Petit terrain de chasse, il s’en fout, les espaces clos sont tout aussi efficace pour tuer que les terrains découverts. Il grogne juste, pour affirmer qu’il connait son rôle, sa place. Il est le molosse, celui qui obéît quand un os lui tombe sur le bout du museau. La connaître n’empêche pas la rage de se glisser dans les veines de la bête de temps à autre. L’envie de mordre la main sadique qui s’agite trop souvent devant ses yeux.

Rien ne bouge sur la surface et en profondeur lorsque le commandante lève enfin son cul. Son petit jouet fermement coincé entre ses doigts. Les muscles sont déjà trop tendus pour se crispés plus encore, tous les sens sur le qui-vive, Maciej est devenu la proie. Reste pourtant prédateur, dans sa posture et son attitude. Suivre les mouvements du regard jusqu’à sentir son cœur rater un battement lorsque l’ennemi disparaît de son champ de vision. Salopard. Il ne lui fera pas le plaisir de se retourner, certainement pas. Il n’y a que la mort qu’il regardera droit dans les yeux, et elle ne s’appelle pas Costilla, ça il en est certain. Le nom de la privée dans la bouche du chef de rang le fait grimacer. Crispe la gueule comme s’il se retrouvait à bouffer du citron. Marque un point, frappe là où ça risque de faire mal. Seconde interrogation qui le fait ricaner cette fois. Un crachat de rire amer et mauvais. « - T’imagines m’apprendre des trucs là ? T’as oublié le rôle que j’occupe dans ton petit monde ? » Les sifflements sont durs, vibrent de la tension bouffant ses membres. Une pointe de méfiance sur la nuque, de la prudence poussant l’homme à tourner légèrement la tête, histoire de garder la menace dans le coin de son champ de vision.

« - Je suis là parce que tu m’as demandé de venir. Et parce que t’as besoin de types comme moi. Parce que c’est plus simple de récupérer un clébard déjà dressé plutôt que de s’emmerder à tout recommencer avec un autre. » Esquisse d’un sourire tordu sur les lippes, l’animal montre les crocs. Discrètement, à peine.  « - Ca avance avec la privée. Lentement. » Il l’arrache du fond de sa trachée, la réponse tardive à une question qui l’emmerde profondément. C’est un échec, le cas Nightingale. Son échec, qu’il garde égoïstement pour lui. Parce qu’il n’a pas l’intention de le voir s’achever de sitôt. « - Ca te va tellement bien le rôle de petit chef. T’as toujours aimé ça, écraser les autres pour les regarder de haut… » Souffle-t-il finalement. Un amusement fébrile dans une voix qui suinte le dédain. Empeste la jalousie et la rancœur.

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On est tellement nombreux à être un peu bancals ~ Maciej - Lun 11 Juin - 12:16



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- T’imagines m’apprendre des trucs là ? T’as oublié le rôle que j’occupe dans ton petit monde ?
Serevo ne comprendrait-il pas les sous-entendus, les questions rhétoriques, celles qui ne demandent pas de réponse, qui sont juste là pour rappeler les conséquences de paroles prononcées à la hâte et sans réfléchir ? Ça le fait sourire un peu, Joaquin. Il sait qu’il n’apprend rien à l’homme qui lui présente son dos. Il sait parfaitement son rôle, sa place bien définie. Et il sait qu’il ne veut pas le voir en bouger. Que c’est la raison de sa présence dans ce bureau. Que les libertés prises par l’assassin deviennent trop grandes dans une mafia qui  a la réputation de tenir ses hommes au bout d’une laisse bien tendue, prête à ramener ses chiens violemment vers elle au moindre dérapage.
Ca lui rappelle aussi toute la rage du sicario.
- Je suis là parce que tu m’as demandé de venir. Et parce que t’as besoin de types comme moi. Parce que c’est plus simple de récupérer un clébard déjà dressé plutôt que de s’emmerder à tout recommencer avec un autre.
Il sourit davantage. Il n’a rien compris, Serevo. Mais Joaquin garde le silence, attend la suite. Il sent la colère monter et les mots arriver, jaillir. Il veut les entendre alors que ses doigts se resserrent sur la crosse de l’arme. Il veut entendre ce que Serevo porte sur le cœur, pour avoir la satisfaction égoïste de savoir qu’il n’est pas le seul à éprouver de la colère. Ce n’est pas la même et les sentiments qui l’accompagnent divergent chez les deux hommes, mais Joaquin, s’il ne peut pas souffrir physiquement, s’il ne peut pas ressentir la même chose que le corps des autres, éprouve toujours une étrange sensation en sachant qu’il partage en commun une douleur avec les autres, émotive celle-ci. L’impression d’être toujours humain. Que le dieu ne le domine pas.
Pas encore. La peur est là, au fond de son esprit, quelque part. La conscience du dieu s’agite de plus en plus et avec elle, celle de Joaquin, terrifié à l’idée de se voir dominer par l’entité millénaire. Et si le dieu lui a pris sa capacité à avoir mal, à être humain par son corps, il n’a pas enlevé celle de son esprit et de son cœur. Même s’il ne ressent à l’égard de Serevo qu’un profond ennui vis-à-vis de cette situation, une colère sourde, c’est celle du commandante qui voient ses ordres bafoués. C’est celle de la fonction, pas de l’homme, pas de Joaquin Costilla. Alors même s'il n’aura pas de remords à remettre Serevo dans le chemin que la Calavera lui a tracé, mais jamais ce ne sera aussi personnel que du point de vue de Serevo.
Les paroles de ce dernier le confirment. Tout comme l’allusion à Echo.
- Ça te va tellement bien le rôle de petit chef. T’as toujours aimé ça, écraser les autres pour les regarder de haut…
Ça achève de former le sourire de Joaquin, que Serevo observe du coin de l’œil. On y est. A la grande rancœur. On y est, à l’endroit où Maciej le déteste personnellement et où Joaquin regarde leur passé d’un air indifférent et, peut-être, un peu nostalgique.
- Tu sais Maciej, y a des questions qui attendent pas de réponse … T’as toujours été si terre à terre …
Il lui souffle doucement les mots alors qu’il se penche sur lui, un sourire mauvais sur les lèvres. Une petite pique innocente, un souvenir en commun. Quand ils s’entendaient bien. Je te connais comme tu me connais.
- Tu es dans ce bureau parce que j’ai choisi de ne pas te faire comprendre directement avec les balles qu’on se plie aux règles. Mais j’y prendrai un grand plaisir si tu continues à faire le con.
Il se redresse, retourne au bureau, jette de nouveau le pistolet sur le bureau.
- Mais t’as raison sur un point. Tu es plus simple à dresser Serevo.
Il lève un sourcil, presque moqueur.
- T’es plus simple à dresser parce que c’est ta nature. Ou pas, je m’en branle. Je m’en fous de tes états d’âme. Je m’en fous que tu m’en veuilles, je veux que tu sois efficace, que tu obéisses. T’es pas là pour jouer les révolutionnaires Serevo. T’es là parce qu’on l’a bien voulu. Je m’en fous que tu penses que je sois pas le bon pour ce poste. T’as pas ton mot à dire, c’est pas ton rôle.
C’est cruel et lâché son remord, d’un ton froid et détaché.
- On peut en rester là et tu te calmes ou on fait comme d’habitude.

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On est tellement nombreux à être un peu bancals ~ Maciej - Dim 24 Juin - 19:48


Trop terre à terre à force de bouffer la poussière. La Calavera lui a appris à rester près du plancher quand les os ont été trop fracassés. Trop bousillés pour pouvoir se tenir debout sans flancher. Parce qu’il contrôle cet élément, c’est une excuse comme une autre pour expliquer son attitude. Trop ancré dans la réalité pour perdre du temps à idéaliser ou rêver. Ses chimères se parent toutes de rouge, il n’y a pas à chercher plus loin. A vouloir trouver autre chose dans les nœuds tortueux de son cerveau. Programmé pour blesser, pour tuer. Et le reste, c’est accessoire. Des pulsions propres à l’être humain qu’il ne peut pas effacer, et encore moins ignorer. Machine humaine mal réglée quand il s’agit d’être dans la norme. Pas faite pour s’engager dans des conversations trop longues non plus, Maciej en économe des mots.

« - Tu devrais essayer de temps en temps, de revenir sur terre, ça te ferait pas de mal… » Il le lâche en ricanant, mauvais. La pupille rutilante de sa haine malsaine et des relents d’une provocation gratuite. Le voir sortir de ses gonds, le Costilla. Sentir le barrage se casser la figure, lentement mais sûrement. Et se retrouver dans une configuration qu’il connait, celle où les mots ne servent à rien, là où les gestes prennent le relais. Comme lorsqu’ils étaient mômes et que se taper sur la gueule avait plus des allures de jeu que de véritable rapport de force. Egale en ce temps-là, l’assassin se demande lequel des deux aurait le dessus dans une telle situation. Match nul sûrement. Mâchoires qui se serrent, dans une crispation nerveuse, presque en réflexe. Une manifestation de gêne grouillante à l’idée de lui être inférieur. Souffle dans son dos, toute la carcasse se crispe et le regard suit les gestes. L’ennemi qui revient enfin dans son champ de vision. Roi de rien reprenant possession de son royaume, en l’occurrence son bureau rutilant, le flingue jeté sans douceur sur le panneau de bois. Respecte un peu le matos, on balance pas une arme comme si c’était un vieux chiffon. Erreur de débutant Jo'. Il garde le silence, le clébard. Ravale la bile et se retient de morde, même s’il en rêve. Et ça devient de plus en plus compliqué de rester impassible au fil des mots. De sentir les ongles lui bouffer les paumes à force de serrer les poings. Presque l’odeur du sang qui vient lui chatouiller le museau, l’animal qui grogne pour manifester son mécontentement. En une menace discrète, juste pour prévenir qu’à trop tirer sur la laisse, il va finir par montrer les crocs pour de bon.

« - Imagine pas que ton petit sourire, ton bureau et le passé te donnent un avantage. C’est du vent. Vous avez fait de moi votre clébard, je l’accepte. Les ordres cons, par contre, je me réserve encore le droit de les refuser. » Parce que c’est ça leur problème à tous. A trop le voir comme un molosse facile à tenir, on oublie qu’il est un homme avant tout. S’il a été fracassé, sa volonté elle, reste debout. Jugeote parfois mise en pause, elle s’agite lorsque l’instinct de conservation se met à lui gueuler dans les oreilles. La survie mon gars, la survie. C’est le plus important. « - Vous me payez pour buter vos ennemis, j’ai pas encore l’intention de crever pour des conneries juste pour te faire plaisir. » Sourire de con sur les lèvres, celui qui pue la provocation gratuite. Suintant du venin de sa rancœur, de cette jalousie pourrie qui lui ronge les veines et le cœur. Cruauté à fleur de peau qui blesse le gamin qu’il a été, ravage cette confiance aveugle qu’il avait pour celui qu’il considérait alors comme un frère. Qu’il considère toujours un peu comme tel, quand ses démons ne le bouffent pas et ne font pas ressortir que tout ce qu’il a de moche chez Joaquin.

« - Je suis très calme, Jo'. C’est toi qui t’agite depuis tout à l’heure. » Un ricanement lui échappe, dans un soupir qui s’arrache de sa trachée un peu trop serrée. Il ne bouge pas, l’animal, reste planté là. Fermement ancré au sol sur ses appuis, les pupilles noires accrochées à celle de son boss. Défi silencieux du type qui n’a pas l’intention de revoir sa ligne de conduite.
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On est tellement nombreux à être un peu bancals ~ Maciej - Dim 8 Juil - 23:09



Memories


- Imagine pas que ton petit sourire, ton bureau et le passé te donnent un avantage. C’est du vent. Vous avez fait de moi votre clébard, je l’accepte. Les ordres cons, par contre, je me réserve encore le droit de les refuser.
Il est donc définitivement naïf. Et stupide. Ce n’est pas ce bureau qui lui donne un avantage. Ce n’est pas son sourire, qui produit son petit effet sur le sicario, ce n’est pas son flingue ni quoi que ce soit de matériel dans ce bureau. Ce n’est peut-être pas son passé –quoi que ...- , mais il est dangereux de la part de Serevo de croire qu’il est l’égal de Costilla. Ils ne sont pas comparables. Serevo obéit et se salit les mains sans s’élever là où Joaquin donne les ordres. Joaquin calcule là où Maciej exécute. Joaquin rêve d’aller plus loin, plus fort là où Serevo se contente de survivre. Comme maintenant. Il aurait pu fermer sa gueule, retenir les mots, se montrer sage et avisé. Il aurait pu être sargento sans soucis s’il n’avait pas fait passer sa fierté avant tout. Il ne serait pas là, à se penser supérieur et intouchable.
Il ne l’est certainement pas. Ce n’est pas parce que Joaquin a décidé de le faire passer par son bureau que le sicario ne paiera pas le fruit de ses excès. Il aurait pu s’en tirer sans rien s’il avait baissé le regard au bon moment. Au lieu de ça, il mord la bave aux lèvres en essayant de blesser Joaquin.
C’est un geste dérisoire et vain. Il n’y a personne pour voir sa haine ici et ses tentatives pour le faire sortir de ses gonds. Personne pour voir Costilla être « décrédibilisé », personne pour voir ce dernier faire des efforts pour ne pas assener sur les doigts de l’homme une crosse bien assez lourde pour en casser tous les os. Un tueur sans main, ce n’est pas très utile …
- Tu peux le faire oui ... Tu sais ce qui t’attend alors.
Il s’assoit dans son fauteuil, reprend la clope qu’il avait calée dans un cendrier. Ca ne l’apaise pas. Des fois ça marche. Le geste est plus mécanique qu’autre chose. Le tabac ne chasse pas de son esprit tous les dossiers à regarder, les problèmes à gérer et les opportunités à saisir.
Il ne chasse pas l’agacement, la colère mauvaise qu’il ressent et qui ne disparaît pas avec les paroles de Serevo. Certains se sont retrouvés avec un organe manquant pour moins que ça. Joaquin ne se fait pas d’illusion. Il sait que Maciej doit son corps encore indemne à leur ancienne amitié, aux souvenirs en commun, aux missions partagées. Il le sait et ça l’agace. Le sentiment est dirigé cette fois-ci contre lui-même. Il pensait avoir laissé ce sentimentalisme derrière lui depuis des années. Que plus jamais il n’aurait à hésiter sur la marche à suivre en pareille situation. Que l’abandon de sa famille le « vaccinerait » contre la sensation de lointain, de regrets, de poids mort sur la poitrine.
Il ne montre rien, comme toujours. Il garde son masque, celui froid et détaché, qui donne l’impression qu’il ne ressent rien.
- Vous me payez pour buter vos ennemis, j’ai pas encore l’intention de crever pour des conneries juste pour te faire plaisir.
Joaquin se redresse, les poings se ferment et si le visage ne bouge pas, il doit faire un véritable effort pour ne pas se porter au contact du brun. Il a envie de lui faire ravaler ses mots, de les lui faire regretter. Ils mourront tous les deux pour la Calavera. Par elle si c’est nécessaire.
- Tu n’auras pas le choix Serevo. Tu mourras si on te le demande. C’est comme ça que ça marche ici. Si tu n’es pas d’accord, tu vas voir ailleurs.
Ce n’est qu’une fausse proposition. On quitte la Calavera les pieds devant. On se soumet à elle quand on est dans ses rangs. Les hispaniques ont une réputation à tenir et le bureau de Costilla n’est pas celui des plaintes.
- Je suis très calme, Jo'. C’est toi qui t’agite depuis tout à l’heure.
Le regard de Joaquin vaut sans doute, à cet instant, tous les mots du monde. Personne ne l’appelle comme ça. Personne ne l’a jamais appelé comme ça, même pas Joaquin Payan, le seul qui aurait pu se permettre cette familiarité.
C’est un regard d’avertissement. Un qui lui dit de bien surveiller ses arrières. Parce qu’il est allé trop loin. Parce que Joaquin s’occupera personnellement de le briser, dans les sous-sols maculés de sang de la Calavera. Parce qu’à la minute où Serevo quittera ce bureau, les ordres seront donnés pour qu’une chaise attende Maciej rapidement.
- Je crois qu’on ferait mieux d’arrêter pour aujourd’hui.
Le retour de l’anglais et un ton plus froid que jamais. Il ne le raccompagne pas. Il saura où le trouver.  

© TITANIA
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