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chill, it's only chaos (ezelda)

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chill, it's only chaos (ezelda) - Sam 23 Juin - 22:01

YOU ARE LIGHTNING AND I AM THUNDER
you crack, and i come tumbling after.

don't look him in the eyes. ✻✻✻ La rame dans laquelle elle s'engouffre est bondée. Elle n'aime pas ça. La proximité la hérisse, alors que sa peau s'électrise au contact de son voisin. L'oeil qu'elle darde dans sa direction est sans équivoque alors que l'homme se décale machinalement, s'excusant d'un haussement d'épaule de n'avoir su anticiper la secousse. Selda, elle a les bras croisés et le sourcil froncé. L'ambiance est étouffante, chaleur lourde, écrasante s'élevant des rails et noyant la foule. Là où elle se tient, ça sent la mauvaise bière renversée, la sueur suintant des chairs moites de ceux qui l'entourent. Ce n'est pas le jour. Pas le moment. Elle n'aspire qu'à inhaler la fraîcheur nocturne, s'imprégner de la solitude en regagnant son quartier. Tendre l'oreille pour percer les brouhahas lointains et repérer l'animation potentielle qui guiderait ses pas. Finir par regagner son immeuble, fumer une clope sur le toit, peut-être bien deux, et finir par s'écrouler sur son lit. Elle est fatiguée, tempes défoncées des rêves faisant dérailler le train du sommeil pour l'expédier chaque nuit dans un précipice sans fond. Chute interminable, cauchemars trop vifs pour n'appartenir qu'à l'imaginaire. Y'a des moments, comme ça. Toujours à la sale période du mois qui la veut exécrable. Comme si ces jours-là n'étaient pas déjà suffisamment atroces, fallait que les hormones s'emmêlent et intensifient ses visions. Le genre qui n'a pas encore de traitement médical, contrairement aux maux de ventre. D'ailleurs, elle a mal, là. Et ça n'aide franchement pas à rendre le trajet plus plaisant. A croire que tout en cette soirée aspire à crisper ses nerfs, déjà bien farouches habituellement.

Et puis, ses yeux noirs s'élèvent un peu, se fixent droit devant elle alors que ses sens se mettent en alerte. L'air imperturbable, même moue renfrognée placardée à la lippe, son coeur s'active. Envoie ses battements un peu plus fort dans sa poitrine. C'est la troisième fois que la sensation la prend, brutalement, sans prévenir, depuis qu'elle a quitté historic district. La furieuse impression d'être observée. Pas comme ce type juste à sa droite pour la regarder de la tête au pied depuis dix bonnes minutes, non. C'est autre chose. Le genre de présence dérangeante qui la braque, instantanément. Et lorsqu'elle coule un regard en biais sur sa gauche, qu'elle scrute les visages éteints qui l'entourent, elle ne comprend pas. Parce qu'il n'y a clairement personne qui soit en train de la dévisager, comme elle en a eu le sentiment. Machinalement, sa main se serre sur la lanière de son sac. En refait l'inventaire mentalement. Une seconde et demi, c'est tout ce dont elle a besoin pour extirper l'une de ses armes et en faire usage. Voire moins, dans l'état d'éveil dans lequel elle vient de se placer. Les gens quittent le wagon progressivement. Elle sait qu'il ne restera pas grand monde, à cette heure tardive, en arrivant à sa station. L'on ne s'attarde pas vraiment dans le coin de delray hollow, si excentré, à la nuit tombée, sauf si l'on y vit. Et alors que la masse se disperse, voilà que ça la reprend. Une fois. Deux. Elle en vient même à se demander si ce n'est pas l'esprit qui lui joue des tours. Perturbé par la fatigue. Sur ses gardes, rongée par l'idée d'une paranoïa qui va de paire avec ses activités au sein de la calavera, son attention ne faiblit pas jusqu'à ce qu'elle arrive.

La rame se vide. Elle s'assure de sortir la dernière. Marque une pause en attendant que celle-ci reparte à toute allure. Elle fait mine de s'intéresser à l'une des publicités à demi déchirée qui s'étale sur un mur. C'est comme si elle attendait, en réalité, persuadée de ne pas être seule à avoir embarquer jusqu'ici. Pourtant, il n'y a personne. Littéralement. Ses pas se dirigent tranquillement vers l'un des interminables couloirs, jetant un regard au-dessus de son épaule, unique, ne décelant aucune présence. Jusqu'à ce que son échine ne s'hérisse. Que son pas s'interrompe brutalement. Elle ne va pas fuir, Selda. Elle n'a jamais été de ce genre-là. Elle est chez elle. Ses mâchoires sont déjà crispées avant même qu'elle ne se retourne, la main tendue contre son sac, la pupille alerte.

Et là, elle ne comprend pas.
Pas du tout.

Elle reste un instant immobile, le dévisageant sans bien savoir ce qu'il fout là. « Tu t'es perdu ? » Le ton est narquois. Elle ne bouge pas. Elle l'a bien vu, une heure plus tôt, dans ce bar. Sans doute qu'il sait très bien qu'elle l'a vu. Qu'elle l'a délibérément ignoré. Encore. Toujours. Comportement récurrent depuis quelques mois, dès que les chemins viennent à se croiser malencontreusement. Parce que c'est tout ce que c'est, pour elle, désormais. Un contretemps. C'est ce qu'elle tâche de lui manifester à nouveau. Elle pourrait tourner les talons immédiatement, mais l'instinct se méfie. Cette présence, elle ne la cerne pas, et ça a le don de l'agacer. Les lèvres pincées, elle n'ajoute rien de plus, le regard braqué sur lui. Elle n'a pas le temps de faire dans la finesse, ni dans la psychologie, comme elle a pu avoir la patience de le faire lorsqu'il l'intéressait. Désormais, y'a rien de plus à dire. Alors, forcément, elle ne s'est pas expliquée à ce propos. Mais alors que son utérus semble sur le point d'imploser et d'engloutir la bouche de métro et eux deux tout entiers, ce n'est clairement pas le moment d'ouvrir la discussion.
✻✻✻
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chill, it's only chaos (ezelda) - Sam 23 Juin - 23:09



 chaos is king





« Si tu découvres cette lettre, alors, c'est que tu as évité une mort certaine. Je pensais que tu ne trouverais jamais cette lettre. Je ne suis pas là, depuis peut-être deux jours ou 20 ans. J'espère que tu vis bien, que tu as vécu et que tu vivras encore. Tu sais tout, de mon don, et du tiens. Mais tu ne sais pas, pourquoi j'ai fuis toutes ces années. Oui, j'étais précieuse et tu l'es bien plus encore. Pourtant, je dois te confesser que je n'étais pas blanche, et que j'ai dérobé plusieurs artefacts à différents individus. Un jour, tu sauras pourquoi, mais aujourd'hui tu en as certainement un en ta possession et au fond de cette boite se trouve un second. Le foulard que tu portes, est orné d'un fil doré, il s'agit en réalité d'un fragment de la toison d'or. Elle protège de la souffrance humaine, physique en tout cas. Tu peux dénouer le fil et en faire une pelote : elle te protégera Ezeckiel, mais sera capricieuse face aux dons des dieux. Ne te prends pas pour eux, crois moi. Au fond de cette boite, se trouve un anneau. C'est l'anneau de gygès, je le portais constamment à une époque. Il permet de se fondre dans la masse, de fuir le regard des autres. Je voulais te donner la chance d'être toi-même, mais seulement une fois que tu aurais accepté ton don. Ne fais pas comme moi, ne fuis pas la réalité et le monde à chaque fois que tu auras peur. Je t'aime, et j'espère que tu es heureux mon amour.  Maman. »

Une nouvelle fois, il fut ignoré. Il s'en doutait en réalité, il y était préparé, mais jamais son âme ne semblait s'en accommoder. Selda, non pas un personnage d'une saga vidéoludique ou bien le nom d'une salade pour tortue dans un restaurant italien, mais bel et bien une personne qui respirait aussi bien qu'elle snobait. Peut-être que cela était naturel chez elle, de rencontrer, puis d'oublier un individu. Pour lui, chaque âme avait de la valeur, et toutes les relations méritaient de la considération. Il n'osait pas imaginer ce qui se passait dans la tête de la demoiselle, mais aujourd'hui, il fit le choix de s'engager dans une voie dont il ne reviendrait pas indemne : la quête de vérité. Il abandonna ses amis, enfila sa veste, noua parfaitement le foulard de sa mère autours de sa taille sous son t-shirt, d'où il était impossible de l'arracher ou même de le voir. Tout cela, lui offrait une protection dont il était le seul à avoir conscience. Un jeu dangereux avec la mort, dont il n'abusait pas. Il voulait des réponses, et non pas lui faire du mal ou user de la violence. Il enfila simplement l'anneau et se lança dans une marche en admirant le monde l'ignorer. Selda, fut une amie à bien des égards. Une personne qui avait le mérite d'être fun, et de savoir vivre sa vie sans pour autant devenir une folle dangereuse. Le brun pensait que cette relation allait durer dans le temps, qu'elle deviendrait avec le temps quelqu'un de primordial dans sa vie. La souffrance fut donc d'autant plus forte en réalisant qu'il n'était en aucun cas question de cela : elle était désormais un fantôme qu'il devait oublier. Ce soir, il devenait le fantôme et le gamin s'en délectait d'avance. D'une simple filature, il se lança dans un jeu bien plus malsain : la quête de peur. Le brun retira, à trois reprises l'anneau. Il connaissait la brune sauvage, et savait, qu'elle aurait conscience d'être suivie. Le temps pour elle de réagir, et le brun aurait déjà glissé à nouveau la bague à son doigt, enfilé sa capuche et fondu dans la masse pour s'assurer de ne pas abuser du pouvoir de la bague. Bordel qu'il était vicieux. Une saloperie qui avait le mérite d'être douée d'une grande créativité. Selda avait de l'ardeur en elle, mais elle souffrait d'un surplus maladif de confiance, ou tout au contraire : d'un manque cruel de sûreté. La paranoïa avait un nom angélique ce soir, et dans tous ces couloirs, il devenait l'ombre d'un fourbe renard.


Le temps s'écoula, la nuit déroba la vie, les tunnels devinrent alors le décor tristement glauque de la filature. Il était toujours là, dans un coin, avec de la musique dans les oreilles. Ezeckiel était doté d'une grande patience, et il s'en vantait. Puis alors, qu'il admirait ce chemin à sens unique, il s'embarqua dans une voie dont il ne reviendrait pas : hésitant, le coeur battant et le pas lent, il admira la bague qui était à son doigt. Retirant la capuche dans un premier temps pour finalement faire de même avec l'anneau qui fut son assurance durant une longue période. Désormais, il était là et son regard croisa celui surpris de la connasse de service. Lui, était confiant, un petit rictus en coin. Elle ne comprenait pas, et il s'en délectait déjà le gamin. La question fut lancée, avec ce petit air narquois et ce surplus de confiance qui semblait la caractériser. Selda jouait au poker, et pour cette fois, elle allait devoir abandonner le bluff qui semblait définir sa triste existence. « En effet : entre  ta connerie et mon acharnement.  » Le brun afficha un petit sourire en coin. Glissant les mains dans les poches de sa veste en inspirant et en observant la triste décoration du métro. «  Alors cette fuite en avant ? Elle se passe comment ? Tu sembles te donner du mal Selda, et tu pourrais presque avoir toute mon admiration pour cela. Enfin non, en fait tu ne pourrais pas j'ai tendance à trouver ça minable. » Le gamin était une saloperie, là de suite il ne souffrait pas d'un surplus de confiance comme son interlocutrice, mais d'une boule de colère qui venait se noyer dans l'incompréhension de cet abandon relationnel. « Tu vires paranoïaque ou c'est une impression ? Tu as l'air anxieuse. » Il avance, en silence, sans paniquer, mais avec la ferme intention d'obtenir la vérité.







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chill, it's only chaos (ezelda) - Jeu 9 Aoû - 21:06

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don't look him in the eyes. ✻✻✻ Ezeckiel, ça fait plus d'un an désormais. Un an qu'elle s'est glissée dans sa vie, avec l'aisance de celle pour qui la traque est depuis longtemps devenue une seconde nature. Quel temps perdu. C'est ce qui la frappe dès qu'elle a le malheur de croiser son chemin dans la plus pure inadvertance. Heures, journées, semaines. En mettant tous ces instants bout à bout, elle doit bien y avoir perdu un mois entier. Au départ, ça lui semblait en valoir la peine. Attirer un prophète dans leurs rangs, l'offrir à son père comme le présent d'une valeur inestimable que Zeke était alors. C'était pour lui, qu'elle l'avait fait. Toujours pour lui, que se rythmaient les moindres de ses pensées. C'était la manière douce, cette fois, qu'il lui a fallu employer. La confiance à tisser, habilement, au fil de ces rencontres de moins en moins improvisées. Amitié tissée dans le temps, affûtant la patience de la sicaria qui ne manquait jamais une soirée, un cinéma, une virée. Jonglant avec les ordres dispensés et ses initiatives secrètes, l'enthousiasme qu'elle éprouvait en la présence de Zeke n'avait d'égale que l'attente de cette reconnaissance qui enfin arriverait. Femme au coeur parfois trop rocailleux, c'est la môme rêvant du paternel absent qui y a creusé l'unique brèche. Hémorragie intarissable, malgré ses efforts. Lorsqu'il est mort, difficile de retrouver l'espoir d'une finalité capable de la faire vibrer. Tout ce qu'elle a su faire, c'est de rester professionnelle. Et puis, d'noyer ses ruminations dans la sang des autres, aveuglant ses paupières, anesthésiant son cerveau. Alors, au bout du compte, Zeke, elle l'a vite oublié. Capable de s'inventer un réel attachement pour l'aboutissement de cette mission qu'elle s'était donnée, elle s'est détachée sans se retourner. Tirant sur les liens noués avec les mois, les discussions, les confidences souvent biaisées par ses propres silences, Selda s'est libérée du poids qui la retenait. Voir Ezeckiel, ce n'était plus nécessaire. Le croiser la laissait au mieux blasée, au pire lui rappelait l'échec, et son père.

Rien de curieux à ce qu'elle se soit mise sur le mode silence radio. Âme volage peinant à réellement s'attacher, aimant à se croire terriblement indépendante et solitaire, c'est désormais pour Costilla qu'elle décuple ses prouesses. Sous ses indications qu'elle agit, obéissant avec la frénésie de la gosse rêvant d'une mise en lumière. Elle n'a pas le temps pour ça. Sa lèvre supérieure frémit à l'évocation de sa connerie, égo ne souffrant guère l'affront. C'est qu'ils ont pu s'en envoyer dans la gueule, tous les deux, de ces piques animant des joutes verbales à n'en plus finir. Sauf qu'à l'époque, ça les faisait marrer. Y'avait pas ce reproche palpable dans les mots du brun. Pas cet agacement barrant le front de la sicaria. « T'as pas pensé à arrêter de t'acharner, justement ? » Elle susurre, la vipère, campant sur ses positions sans daigner faire un pas en avant. Braquée, elle l'est par ces dizaines de minutes de tension à se sentir observée, à l'avoir été littéralement par le prophète qui lui fait désormais face. Ne pouvait-il pas lui foutre la paix, oublier qu'elle existait, comme elle avait pu le faire à son égard ? Ce n'était pas difficile, pourtant. « Une fuite ? » Là, la prunelle étincelle, le sourire se hausse, réellement surpris. « T'es qui, au juste, pour que je me donne ce mal là ? » Le ton est linéaire, nullement agressif. Elle s'amuse presque d'attaquer en retour, à lui faire payer de l'avoir pistée de la sorte depuis l'autre quartier. Et alors qu'elle le regarde, y'a que la noirceur de ses iris qu'elle lui adresse. Aucune émotion. Malgré la sensation légèrement oppressante qui se tient au-dessus de son estomac. Peut-être que ça n'avait pas été désagréable, de passer du temps avec lui. Avec un peu moins de mauvaise foi, elle pourrait en garder de bons souvenirs. Mais la mission était terminée. Nulle raison de s'attarder à ses côtés. Programmée à passer à une autre tâche, elle l'a fait. Entendre sa voix, ce n'était pas dans ses plans. Elle aimerait assez qu'il la ferme d'ailleurs, à se demander ce qu'il lui veut exactement. Et quand il approche, qu'elle tâche de demeurer impassible, ça la bouscule un peu. Sur la défensive, ses mâchoires sont légèrement crispées lorsqu'elle lui balance :  « Paranoïaque ? Anxieuse ? Il m'semblait pas avoir engagé un putain de psy, mais c'est gentil de t'inquiéter. » Elle pourrait feindre la nonchalance, si son regard ne restait pas fermement braqué sur lui. Déformation professionnelle, déformation à vivre dans l'une des rues peu recommandée du quartier, à éveiller ses sens à l'approche du danger. Zeke était-il un danger ? La brune ne parvenait à le cerner, mais l'attitude ne lui plaisait guère. Alors, il lui fallut reprendre, sans bouger, toujours. « En réalité, vu que t'as l'air de vouer une vraie passion à ma vie pour me suivre comme ça, d'un bout à l'autre de la ville, ça m'ferait presque un peu de peine. » Ses muscles se délient, alors que sa démarche féline anime ses hanches, la fierté la condamnant à effectuer à son tour deux pas en avant, le rythme calé sur la progression de l'ancien ami. « J'vais t'le dire, si ça te préoccupe autant. » Désormais bien en face de lui, le regard assombri sous sa frange parfaitement alignée, les mots s'échappent de manière solennelle, sur le ton du secret. « J'suis pas anxieuse, ni parano, même si j'devrais vu que n'importe qui s'met à me suivre en ce moment. » La pique est mielleuse, la distance restante conservée. « Mais c'est vrai qu'il y a quelque chose qui me travaille pas mal, en fait. » Le silence se maintient, quand elle le sonde du regard, comme prête à lâcher la révélation du siècle. Celle qui le satisferait suffisamment pour qu'il se décide à rentrer chez lui, le coeur léger.
Une inspiration, les paupières closes pour deux secondes - pas plus, méfiance oblige.
Les lèvres s'entrouvrant, la révélation prétendument complexe à sortir.
La lippe mesquine qui déjà s'élève en coin.
« J'ai mes règles. »

✻✻✻
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chill, it's only chaos (ezelda) - Dim 12 Aoû - 21:50



chaos is king





Parlons valeur, voulez-vous ? Valeur, où l'idée absurde de pouvoir estimer de façon objective la nature même d'un coeur. Erreur, on recommence petite enflure. Valeur, où l'idée miséreuse qu'on pouvait noter de façon hasardeuse les idéaux humains. Mauvaise réponse, recommence, on ne s'en lasse pas d'admirer la médiocrité échouer sur la rive comme une sirène à la dérive. Encore, plus fort, en chœur avec la culpabilité qui ne cesse de grimper à tes échecs, alors qu'il faut l'avouer ; le monde s'est accommodé à l'idée de faire face à une personne à la dérive, sans rêve, sans brise de lueur dans le regard. La réponse à la question est pourtant un putain de jeu d'enfant, ce n'est pas bien compliqué, il suffit de philosopher deux putains de secondes. Compris ? Parlons Valeurs, de façon assez simple est la capacité de la société à venir chuchoter à l'oreille à la population portant le doux nom de « mouton », les principes basiques d'une entente cordiale et pourtant archaïque entre les individus. Les valeurs n'existaient pas et n'existeraient jamais. Valeur morale d'un jour, valeur morale d'un autre jour. Tout cela s'occultait au profit des envies, volages et cruelles d'une humanité qui avait pour modèle des connasses en train d'embrasser un autre que celui dont elles prétendaient être amoureuses. Ou encore ces idiots musclés prêts à tout sacrifier pour un petit cul bombé à baiser froidement sans jamais se soucier de l'affection derrière la pénétration. Alors ce soir, il ne défendait pas de valeurs. Que pouvait-il faire pour vaincre la misère dans son regard ? Il n'en savait rien et putain qu'elle galère que de suivre une petite conne à frange qui se disait que les années 20, c'était bien. Putain de traditionaliste qui se donnait un air moderne, mais bercée dans les illusions du passé. Trouver une réponse à des questions, plaisir égoiste de ce petit con. Finalement, il se retrouvait à la défier et elle n'hésita pas à rétorquer. Il n'avait pas idée de ce qu'elle était, mais le meilleur dans cette petite histoire d'un soir, c'est qu'il pouvait devenir son pire cauchemar sans se fouler. Désolé bébé, va falloir apprendre à s'écraser.


Elle rétorque, joue la forte tête. Bien entendu, cela serait surprenant, fort heureusement elle avait un petit caractère la demoiselle. Comme un revolver, elle tirait sans prière. Elle avait du cran, elle avait un sourire de fer et un coeur de pierre. Bravo gamine, tu avais toujours ce même regard dédaigneux. Désœuvré ? Elle finirait par tomber et sa putain de grande gueule finirait par sombrer. Ezeckiel venait comprendre, et il n'avait jamais dit qu'il était un mec bien ce soir. « J'suis personne Selda. A la différence de toi et de tes putains de grands airs, redescends sur terre deux putains de secondes. Tu peux arrêter de jouer la princesse, merci bien sauf si tu veux sucer un clodo dans le métro, ça va impressionner personne ce soir. » Il n'était pas encore énervé, il n'était pas encore bercé dans cette idiote de colère. Pourtant, elle grimpait en masse, elle atteignait l'impossible dans son esprit. Cette envie de faire souffrir, sans rien redire, sans prévenir et de s'en réjouir. Honteux, sans doute qu'il devrait l'être. Il occultait le temps d'une soirée les valeurs de sa mère, parce comme précisé : les valeurs d'un jour, valeurs d'un autre jour. Elle avait des capacités, elle aussi. Elle était là, dans sa vie, uniquement pour cela. La sale vipère qui venait se nourrir du calvaire d'un seul être. Croyait-elle sérieusement qu'il allait passer outre ? Non. Il n'allait pas faire comme-ci cette meuf n'existait pas. Et elle pouvait l'envoyer chier, qu'il aurait toujours de quoi répondre. Elle voulait un psy ? Ezeckiel couchait avec un psy qui se ferait un plaisir de venir fouiller dans sa petite tête. Même si dans les faits, Cael en saurait toujours moins que le brun : un don, de prophète, unique, dont il comptait abuser. « De rien j'adore m'occuper des cas désespérés. » Parce qu'elle était piquante, lui, il était un cran au dessus. Pas là pour copiner, finalement il emmerdait l'idée d'obtenir des explications avec une simple conversation. Nullement subtil, il ne comptait pas tenter de la faire parler avec des sous entendus. Il en avait marre de ces relations cinématographiques, où ne rien dire semblait faire jouir la moitié de la population d'une ville. Parler cash, simplement cracher son venin, balancer une vérité et puis simplement se tirer. Ezeckiel était fatigué de jouer éternellement un jeu. Il ne pouvait pas se cacher des dieux et de ceux qui furent ses amis. Alors bordel, elle pouvait la garder pour elle sa peine qui en réalité signifiait « pitié ». Un écho étrange face à la démarche de la jeune femme qui jouait à un petit jeu merdique. Selda ferait mieux d'aller rouler une galoche à un crétin plutôt que d'essayer de se taper un gay, ça serait nettement moins gênant. Une allumeuse qui n'avait rien pour elle hormis ses mensonges et sa lâcheté, ni plus, ni moins. Alors, il glissa les mains dans ses poches en l'admirant, effectuant cette petite pirouette. Puis, tombe la réponse. Un petit jeu, et finalement cette phrase pleine de mépris venant dénoncer la personnalité de la pouf brune. « wahou c'est vraiment ça que je voulais entendre. Elle est contente de sa petite blague ? Bravo vraiment c'est à crever de rire. » Ce soir il n'était pas le gars gentil de l'histoire, venu pour sauver une amitié. Loin de là. Soupirant en la fixant, ne prenant pas le soin d'avancer. « Selda je veux des réponses et j'aimerai autant ne pas rentrer dans des longs débats, tu as mieux à foutre je crois. » Sortant son téléphone un bref instant en glissant jusqu'au numéro de la demoiselle. « Qu'est-ce que tu me voulais en venant me trouver ? Quelle mafia ou quelle putain de divinité se sert de toi ? » Il penchait pour les dieux, panthéon mexicain étant donné les origines de Selda. « J'te menacerai pas, si tu veux jouer : casse toi. Si tu veux pas répondre, tu peux faire de même. » Il s'écarta de la voie, s'approchant du mur pour lui laisser la liberté d'essayer de s'enfuir.











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chill, it's only chaos (ezelda) - Mer 15 Aoû - 13:15

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don't look him in the eyes. ✻✻✻ Elle oscille entre le calme implacable et les zestes de méfiance que la présence toute calculée du brun insuffle. Zeke ne lui a jamais fait peur, c'est un fait. Elle n'a jamais douté de son incapacité à devenir un problème. Tant qu'elle contrôlait la situation. Ils étaient supposés être amis, de ce qu'il en savait, et la sicaria n'avait jamais flairé le danger. Pourtant, aujourd'hui, un changement s'opère. La vie s'est chargée de lui apprendre à observer attentivement, à développer ce sixième sens l'alertant dès que les choses menacent de se corser. Récepteurs nerveux en alerte, elle a depuis longtemps exacerbé sa sensibilité aux variations d'atmosphère. Et de la courbe linéaire l'ayant enveloppée à la sortie du bar, se mettent à pointer des trémulations. Entre eux, ça se brouille, érode la communication qui n'a auparavant jamais souffert d'un doute. Parée de ses plus beaux atours, la menteuse se glisse sous sa peau, susurre ses paroles pour combler l'attention du prophète, tâchent de cerner ses intentions. Parée aux éventualités les plus extrêmes, derrière les traits marmoréens, ça s'anime. D'une supputation à une autre, elle tangue. Se prépare lentement à devoir asséner le premier coup. Étrangler la moindre difficulté susceptible d'atteindre la Calavera. Car c'est bien à ça, qu'elle réfléchit. Assumer d'avoir joué avec les ordres, de s'être lancée en toute indépendance, avant de se rétracter. Que cela ne porte pas préjudice aux autres. Régler les éléments inopportuns, c'est sa spécialité. Celle à laquelle Maciej l'a formée. Et elle excelle dans le domaine. Elle aime à songer, alors que Zeke la provoque du terme princesse qui se contente de dessiner un sourire railleur au coin de ses lèvres, qu'elle le tuerait sans hésiter. Ce ne serait pas tout à fait la première fois que l'affect se mêlerait au travail. Ne jamais mélanger vie personnelle et professionnelle, ça lui a servi de leçon, de toute évidence peu apte à s'attacher émotionnellement à qui que ce soit. Elle n'a simplement pas prévu ça, ce soir. C'est ce qui l'emmerde, qu'elle se dit. Tirer un trait sur les souvenirs, enterrer les bons moments sous une bonne couche de déni, c'est facile. Toujours. D'autant plus lorsqu'il n'y a rien de sincère dans l'échange. Alors, elle ne sait pas vraiment pourquoi ça forme l'ébauche d'un noeud dans son ventre. Il ne la connaît pas. N'a aucune idée de ce qu'elle est. Que derrière la prestance se cache la misère d'une enfance bien éloignée des dorures, et plus proche du pavé. Que ses mains sont souillées de ceux qui ont menacé de près ou de loin le bien de ses pairs. Il a pourtant le mérite de l'amuser, avec sa remarque sur le clodo du coin, lueur mutine au fond des prunelles. Le garçon a de la répartie, c'est ce qui lui a plu, à Selda, en premier lieu. Il a le don de compliquer les choses, au moins suffisamment pour qu'elle le laisse parler, patiente.

Triste. C'est le mot. Ce qui hante son regard lorsqu'elle l'observe, la qualifier de cas désespéré. Elle a envie de le lui dire, la sicaria. Que ses mots ricochent sur son armure sans parvenir à percer. Aucun argument tangible ne lui permet de réellement blesser. Il ne connaît d'elle que ce qu'elle a daigné lui offrir. Des aperçus d'anecdotes ayant ponctué une vie, superficielles. Une amitié factice construite dans ses desseins purement égoïstes. C'est ce qui ressort de ce qu'elle lui répond, une fois qu'elle se trouve en face de lui. « Une blague ? J'suis on ne peut plus sérieuse. » Le ton est ferme, faussement vexé. Comme si le fait qu'il remette en question sa révélation l'outrait au plus haut point. Et dans l'indifférence perce le divertissement que ça lui procure, de le contempler se débattre avec ses questionnements, mordre sans parvenir à la blesser. Elle n'a rien de celle avec laquelle il a pu passer de si nombreuses soirées. Des airs détendus gravés sur ses traits, des rires un peu fous se dispersant à lui en faire mal aux abdominaux, ne restent qu'un monstre de glace aux émotions secrètes. La tueuse ne lui offre rien de plus qu'un faciès immaculé de toute expression, le laissant poursuivre. Et elle comprend. Que non, l'ami n'a pas été simplement vexé, de ce mouvement qu'elle a pu juger pathétique depuis qu'il lui est apparu. Quelque part, en cela, elle daigne lui accorder un soupçon d'estime. Alors, elle écoute. Et elle a envie de ricaner.  « Ni l'un, ni l'autre. » Et c'est vrai. Honnête. Ce n'était pas pour un dieu. Pas pour une mafia. Et ça la brûle un peu le long des plaies à jamais mal cicatrisées. Penser à son père, elle évite. Et qu'il la force malgré lui à retrouver ce souvenir, enseveli parmi ceux qui font mal, ça la contrarie.

Elle le contemple qui s'écarte. Présage le piège. « Dommage, ç'aurait pu être drôle que tu me menaces. Juste pour voir ce que ça donnerait. » L'avertissement se ronronne derrière son regard qui se repose sur lui, bien loin de saisir la permission de s'en aller. Elle se cassera, lorsqu'elle l'aura décidé. « Bien que j'sois follement curieuse de savoir ce que tu me réserverais en cas d'refus, j'vais prendre le temps de t'répondre. Pour être sûre que c'est la dernière fois qu'tu me fais perdre mon temps, et qu'tu déboules sans prévenir dans l'quartier. C'qui, au passage, est une idée de merde, pour toi. » Elle n'a pas envie de le revoir, Selda. Pas lorsque ça la force à se rappeler de plein de choses qu'elle essaye d'oublier. De son père, à son échec, à cette amitié. Elle a envie de lui dire qu'il devrait s'estimer heureux qu'elle se soit éloignée. Qu'elle l'ait laissé tranquille, sans demander son reste. Mais à la place, c'est ce qui sort, d'un ton monocorde : « Si tu m'penses assez soumise pour répondre à un dieu, tu te trompes. C'n'est pas non plus parce que j'ai l'air violente quand j'bois un verre de trop et qu'on nous emmerde, que j'appartiens à une mafia. » Référence à ce jour où il a pu en être témoin, de la colère battant ses veines au moindre affront. Qu'après qu'un con se soit plu à venir les mêler à une bousculade en pleine soirée, ce soit une bouteille en verre qu'elle ait éclaté sur son crâne. « J'pensais qu'on pouvait être amis. J'me suis trompée, Zeke. » Et à la sincérité fugace de cette seule remarque se greffe le mensonge d'une seconde, accompagné d'un air attristé sur ses traits. « Tu m'emmerdes. J'veux plus qu'on se voit, jamais, parce que ça commençait à devenir ambigu de mon côté et que j'sais que rien ne sera jamais possible entre nous. » Porte de sortie qu'elle se dessine, continuant à le fixer droit dans les yeux, à attendre de voir si le garçon mordra à l'hameçon.

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chill, it's only chaos (ezelda) - Mer 15 Aoû - 14:45



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Mentir, une seconde nature. Chez elle, cela était assez discret. Difficile de croire que la « gentille Selda » la « rigolote petite Selda » soit en réalité une conne prête à tout. Son sale petit caractère, il l'avait constaté, il avait fait face à l'agressivité de la brune. Spectateur et non pas une victime. En réalité, Selda était comme Taylor Swift : un muffin au coeur fondant chocolat lorsqu'elle décidait d'aimer quelqu'un, qui se transformait en muffin mutant ninja pour assassiner les individus qui chutaient dans son estime. Oui, Ezeckiel adorait Taylor Swift et vivait parfaitement avec cela. Il ne pouvait pas croire, que le changement se déroulait en une nuit, qu'il fut suffisait d'une rupture pour tout briser. Ou alors, elle avait tendance à fantasmer des drames là où tout le monde s'en foutait. Non, Selda était une fille intelligente… vicieuse en tout cas, maligne par dessus le marché. Le brun avait réalisé trop tard qu'il faisait face à un muffin mutant, et non pas à un muffin au chocolat. Ezeckiel avait un grand coeur, et l'idée de rejeter sans raison semblait le dépasser. Le brun accordait de l'importance aux autres, et il en avait fait son métier. Cela semblait idiot, tout le monde se foutait du greffier puisqu'il était supposé simplement taper sur une machine et régler des questions administratives. Alors peut-être qu'il serait temps d'arrêter de s'enfermer de cette image du gentil, venant tendre la main comme un enfant le ferait avec un mendiant. Il ne se ferait pas avoir par des putes à frange comme le dirait une chanson des années 2000. Il ne regrettait rien, le gamin. Ces moments de rires, ces moments à s'accrocher aux bons souvenirs plutôt que de valoriser la déception que fut cette femme vers la fin. Aujourd'hui, il se disait qu'il était heureux, avec ou sans elle. Lentement, Cael semblait prendre une place importante dans sa vie, et son cercle amical restait solide. Selda n'était qu'une erreur, mais dont il garderait un souvenir de muffin au chocolat. Ce soir, il renonçait simplement à l'idée de continuer à marcher à ses côtés. Il voulait des réponses, un au-revoir et se tirer sans jamais donner de nouvelles. Il ne voulait pas recroiser Selda, mais juste lui dire adieu et lui faire endurer la réalité de ses choix. La prophète était une bonne menteuse, notamment sur sa nature, mais elle allait devoir faire face à un adversaire qui ne jouait pas avec les mêmes règles. Elle voyait le futur, et il l'ignorait. Il lui ferait subir le poids de passé, et elle ne risquait pas de l'oublier.

Elle nia l'humour et réfuta les deux options. Elle mentait, il en était persuadé. Rien de ce qu'il entendait ne pouvait être vrai. Ezeckiel ne faisait que retarder l'inévitable. Selda niait, lui avançait des mots, sans penser qu'elle allait réellement céder et lui répondre. Puis vint cette terrible remarque : elle trouverait cela amusant de subir des menaces de la part du gosse. Elle avait raison. Ezeckiel était frêle, pas vraiment méchant avec cette petite épilation forte aléatoire. Pourtant, dans son regard noisette brûlait un désir ardent de venir l'admirer à genoux. La toison d'or glissée sous ses vêtements était également l'assurance d'une protection. Frapper, battu, une balle dans la poitrine ou dans le pied : il encaisserait les coups. Ezeckiel était le fruit d'un jeu du hasard, rien de plus. Alors, il esquissa un bref sourire face à cette remarque. Selda avait un regard menaçant, lui, il avait l'air innocent et c'était cela sa plus grande force. La demoiselle considérait assez le gosse pour lui répondre, une trahison envers ses propres propos. N'avait-elle pas mieux à faire ? Visiblement sucer un clodo n'était pas dans ses projets. En revanche, les menaces, venaient désormais de la brune. Des sous entendus, qui laissaient présager une mise en garde de mauvais goût. Vraiment ? Ezeckiel en danger ? Non. Il avait certainement plus de chance de s'en sortir avec ses artefacts et son don, qu'elle et sa petite gueule de princesse. Elle avait des relations, des amis, mais lui avait de la ressource à sa façon. Un gosse fragile, mais putain qu'il était plus malin que celle qui jouait ouvertement.  « Te suivre ne fut pas un problème, repartir sera un jeu d'enfant.  » Parce que oui, il tenait à assister sur le fait qu'elle fut inapte à desceller sa présence. En vrai, ce n'était pas sa faute : la magie de l'anneau. Néanmoins, elle n'en savait rien et cela était un plaisir de causer un moment de trouble dans l'esprit de Selda. Troublée ? Elle ne semblait pourtant pas l'être. Ne niant pas l'existence des dieux, acceptant le sujet comme naturel. Niant son appartenance à un panthéon et à une mafia. Bien, elle voulait donc jouer à ce petit jeu ? Très bien. Il aurait été plus simple de supporter un mensonge et d'ensuite venir fouiller son esprit, mais il n'en était rien. Il ne répondit rien, sachant qu'elle avait encore des choses à dire et alors, déboula le pire mensonge envisageable : la corde sensible, celle des sentiments. Vraiment ? La copine qui tombait amoureuse de son meilleur-ami gay ? Cela sonnait comme un mauvais film avec Lindsay Lohan. Hochant la tête avec un petit sourire en coin, moqueur alors qu'il restait à distance.  « L'oscar de la meilleure actrice revient à… pas toi.  » Le brun inspira en secouant négativement la tête.  « Selda, tu n'as pas le comportement d'une pote qui tombe amoureuse et prend la fuite. Et je croyais que tu n'étais pas une personne soumise ? Parce que tu prends pourtant le temps de répondre à mes questions.  » Ezeckiel fit un pas en avant, renonçant totalement à son sourire. Pas de bonté, pas de sourire, ni même le reflet d'un peu de sympathie envers elle. Le brun ne simulait rien, il n'allait pas jouer les manipulateurs, tenter de l'arnaqueur pour mieux la briser. Il s'en foutait, de ce qu'elle ressentait, de la peine qui allait dévorer ses tripes et faire imploser ses veines.  « Tu vas donc arrêter tout de suite on est pas sur Netflix. Tu ne m'aimes pas, sinon, nous ne serions pas là.  » Laissant une large distance entre eux, mais fixant le regard de la demoiselle.  « Qu'est-ce que tu voulais en entrant dans ma vie ? » Il enfreignait ses principes, mais il s'en foutait.










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chill, it's only chaos (ezelda) - Jeu 16 Aoû - 21:07

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don't look him in the eyes. ✻✻✻ Elle le tolère. Lui accorde quelques minutes d'un temps qui n'aurait trouvé d'autre occupation que de s'écrouler sur son canapé en attendant les inévitables visions. Probablement devant un film. Histoire d'pas trop cogiter. Elle n'a rien de mieux à foutre que de l'écouter, en réalité. C'est l'unique raison pour laquelle elle se tient encore là, à alimenter la conversation de ces interventions qui semblent bien la faire marrer. T'es qu'un pion. Un pion qui a le mérite d'être drôle à manipuler. Le venin sur sa langue se corse, quand ses lèvres la contraignent au silence dans un sursaut de maturité. C'est que l'exaspération n'est pas loin de l'embarquer, l'éloigner de lui. Jusqu'à ce qu'il ne prononce une remarque sur laquelle la brune ne peut que bloquer. Sérieusement.

C'est vrai qu'il est venu sans qu'elle ne le repère. Ne percutant sa présence que par brèves intermittences. Encore un peu, et elle aurait pu le songer doté d'un talent d'invisibilité, si elle ne le savait pas prophète depuis un moment désormais. Plus exactement, depuis qu'elle l'a vu. Provoquant une prédiction en se posant une unique question. D'savoir si l'un de ces êtres se trouvait suffisamment accessible, proche, pour qu'elle parvienne à s'en servir. Et elle ne voulait pas n'importe lequel de ses pairs, Selda. Un juge. Y'a fallu quelques nuits pour qu'elle le voit. A quelques âmes près, c'en aurait été un autre. Leurs chemins ne se seraient jamais croisés. Elle aurait simplement usé de ses charmes pour enfermer sa cible dans ses filets. Mais ç'avait été Zeke. Et elle le revoyait encore très clairement, le regard fixe, des mots incompréhensibles animant ses lèvres. En face de lui, le néant. Certainement une victime, étant donnée la tension se dégageant de la scène. Selda n'avait demandé qu'à le voir, lui, et se contrefoutait du visage de la personne sur laquelle pouvaient se déchaîner ses foudres. Ironique. Elle le découvrirait sans doute bien assez tôt.

Avec Zeke, y'a pas été question de se la jouer enjôleuse pour capter son attention. Jamais, d'ailleurs. Et ça l'a bien arrangée. C'était plus plaisant de se contenter d'une relation amicale, que devoir feindre l'intérêt sentimental. Tant et si bien que sa présence lui est devenue familière. Si familière, qu'elle n'aurait manqué de le reconnaître dans la foule. De capter son aura. Mais rien? Nada. Et quand il appuie sur ces mots-là, ça la dérange. « T'es doté d'invisibilité, pour m'faire un coup pareil ? T'en es une, peut-être, de divinité ? » La question peut se poser, étant donné que l'un comme l'autre avouent connaître l'existence de ces entités, contrairement à une majorité. Même si la brune sait pertinemment ce qu'il est, feindre l'ignorance est la carte la plus appropriée à jouer. Elle aimerait savoir, en réalité, ce qui lui a permis d'échapper à son flair entraîné. C'est la curiosité qui pointe derrière l'interrogation. Quite à discuter, autant que l'intérêt soit justifié, et entretenu.

Et elle ment, à nouveau, comme elle respire. Talent éprouvé depuis l'enfance, tout calculé. Elle ne peut s'empêcher de ricaner lorsqu'il ne lui décerne pas la palme de la meilleure actrice. « Tu m'en vois désespérée. » La réalité ? La brune ne prend absolument rien au sérieux dans cette entrevue improvisée. « Tu pourrais être en train d'heurter mes sentiments avec ce que tu dis. » Peu loquace lorsqu'elle le veut, elle a néanmoins un talent certain pour pousser à bout les cibles de sa mauvaise humeur. Autre don à ajouter à sa panoplie. Seulement, la sicaria ne craint en rien les représailles d'Ezeckiel. C'est peut-être ce qui rend l'échange moins intense, moins enthousiasmant que lorsqu'elle peut s'énerver sur l'une de ses victimes habituelles. Ses mecs, en règle général, ou plus honnêtement, ses plans cul. « J'ai du temps. Et de la curiosité. » Qu'elle rectifie, l'observant avancer sans broncher. Avec toujours ce besoin de maintenir le contact visuel. Cruelle erreur qui lui coûtera cher. « Mais t'as raison, je ne t'aime pas. Clairvoyant, le garçon. » Zeke n'est pas son genre. Elle les aime plus brutes, moins humains. Ou plus voluptueuses, selon la rencontre. « J'avais pas assez d'amis sur facebook. » Elle n'a même pas ce réseau social à son actif. Le ton est plus froid, soudain. Moins joueur. Témoin qu'elle se lasse. Toujours apte à se détourner en un claquement de doigt, lorsque ça s'éternise. « J'vois pas quoi te dire d'autre. » Elle le fixe, le défiant de reposer la question une fois de plus. Parce qu'elle ne lâchera rien. Pas de son plein gré.

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chill, it's only chaos (ezelda) - Ven 17 Aoû - 12:12



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« Je suis pire, qu'une divinité.  » Parce qu'il n'avait pas besoin d'un groupe pour exister. Pas besoin d'être entouré pour grandir et gagner en puissance. Tout ce qu'il faisait, il le faisait pour lui et personne d'autre. Il ne devait pas suivre un code de conduite, autre que celui qu'il daignait s'imposer. Les dieux étaient des loups, et ils ne supportaient pas la solitude. Ezeckiel savait comment prendre la fuite, comment se barrer en vitesse et poursuivre son chemin en délaissant sa vie. Il l'avait fait quand il était gamin, en quittant New-York, en se barrant de Chicago et de toutes ces villes dans lesquelles il fut seulement de passage. Arcadia n'était dans son cœur que parce que sa mère fut persuadée qu'il y serait protégé. Elle se trompait, comme rarement. Le brun se refusait à partir pour ses souvenirs, ses affinités, mais bordel qu'il en serait capable le jour où le monde viendrait lui rappeler qu'il était traqué pour ses capacités.  Selda n'était qu'une petite profiteuse de plus, qui s'était glissée dans sa vie sournoisement. Il ne parvenait pas à justifier les actes de la demoiselle, répétant sans cesse dans son esprit les souvenirs heureux. Il ne noircissait pas le tableau, loin de là. Le gosse n'allait pas se nourrir des défauts de la brune pour alimenter sa colère. Il l'avait apprécié, il s'était fié à elle et ne comptait pas l'oublier. Repenser à ses erreurs, le temps d'un bref instant pour mieux apprendre de ces dernières. Ezeckiel n'était pas parfait, mais il n'avait jamais manipulé pour ses propres intérêts. Selda était la connasse dans l'histoire, celle qui vibrait en brisant les autres, en se moquant et en livrant un soupçon de haine à chacun de ses pas. Vraiment ? Une connasse aussi pure fut l'ami d'un si gentil garçon ? Le brun en doutait, qu'elle était si mauvaise que cela. Simplement une faible, qui aimait se prendre pour une forte dans l'espoir de combler un vide que personne n'avait envie de combler parce que la femme à frange était superficielle et égoïste. Selda serait toute seule pour le reste de sa vie, Ezeckiel ne le serait jamais : il avait gagné cette guerre bien avant d'entamer une seule bataille.  



Il ne l'écoutait presque plus. Il respirait, repensait à ce qui allait découler de cette conversation. Avait-elle conscience de ce qui allait arriver ? Le brun en doutait. Personne n'avait conscience de la réalité d'un jugement avant d'en subir les conséquences. Son humour ne semblait pas l'atteindre, comme emporté par les souvenirs. Cela serait la première fois qu'il agissait de la sorte, par pur caprice. Il ne se défendait pas, mais attaquait. Le brun faisait donc face à une triste réalité : celui de devenir l'agresseur. Il rentrait dans la peau du tyran en renonçant à celui de victime. Ezeckiel avait conscience de cela et il abandonna un bref instant la brune du regard pour fixer dans le vide derrière elle. Non pas qu'il comptait l'ignorer, mais il avait besoin d'abandonner les pupilles de cette pute à frange pour un court instant. « Je repense à elle, quand je souffre. Je me souviens, qu'elle est morte pour me protéger des gens comme toi. Elle pensait, que je devais protéger, et ne jamais blesser. Je me raccroche à son souvenir, quand je vais mal. Sans elle, je t'aurai déjà brisé sans même effleurer ta peau. » Il ne menaçait pas, et disait cela avec le plus sérieux du monde. Le regard perdu, en réalité. Le brun repensait à ces années à fuir, qu'il parvenait enfin à saisir. La tentation de sombrer dans la pure domination. Une simple colère, et il tombait dans le pire des travers. Le gamin s'en moquait. « Accroche toi à un souvenir heureux Selda.   » Les pupilles se noyèrent alors dans une couleur dorée, oubliant la couleur noisette du gosse. Lentement le visage fade, sembla devenir plus sombre alors que brutalement les iris brillaient. Il laissait son don le noyer, venir prendre la main sur son corps, son humanité et sur sa pathétique quête d'autonomie. Ce soir il venait pour la vérité. Il ne s'excuserait pas. Ne demanderait pas pardon, et jamais ne viendrait chuchoter à Selda des mots réconfortants. Il laissait ses yeux venir brutalement se nourrir des vices de la brune. Il acceptait le prix, la souffrance pour atteindre sa récompense. Ezeckiel se taisait un bref instant, un instant fugace pour mieux embrasser les pêchés tenaces. Juge et bourreau.





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chill, it's only chaos (ezelda) - Sam 25 Aoû - 14:22

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don't look him in the eyes. ✻✻✻ Ne pas être foutue de prévoir ce qui pourrait lui arriver, à trop repousser le prophète dans ses retranchements. De sa nature exacte, Selda ignore tout. Interroger le monde en ce qui concerne les êtres lui ressemblant, jamais. Trop paranoïaque à l'idée que l'on se doute de ses motivations à se renseigner. Qui aurait-elle pu solliciter, pour répondre aux mille questions la taraudant depuis l'enfance ? Personne. Tout ce qu'elle en sait, c'est c'que la madre lui a raconté. Qu'elle verrait des choses terribles, qu'elle devait fermer les yeux - sauf que c'était facile à dire, quand ça se passait au fond de son crâne. Et puis, qu'on utilisait les gens comme elle. Que les Dieux s'y liaient, sous la contrainte, scellant le destin des oracles à leur bon vouloir. Et c'est ce qui l'a le plus effrayée, tout ce qu'elle a retenu. Risquer de se faire emprisonner par quelqu'un, ne plus jamais être libre. C'était terrible pour la gosse, de s'imaginer vivre avec la chaîne. Le reste, sa mère ne le lui a pas expliqué, et Selda n'a jamais demandé. Elle était toute seule, quand ça frappait la nuit. Toute seule aussi, quand les premières taches vermeilles ont souillé les lignes de sa main, éparpillant les visions jusqu'à ses tempes. A se taillader les bras pour tâcher de faire parler son propre sang, elle l'a compris, à coup de frustration. Ne pas être capable de présager de ses propres jours à venir, ça a été la déception violente, l'aigreur d'un pouvoir ayant toujours été trop intense, et se révélant soudain insignifiant. Elle n'a pas pu deviner ce qui pourrait se passer ce soir. Mais à bien le détailler, à entendre ses mots qu'elle semble avoir déjà entendu, ça martèle sa poitrine. Fort. Foutu déjà-vu trop équivoque pour n'appartenir qu'à une sensation fugace. Elle les regarde, ces lèvres qui s'agitent. Et les siennes se décrispent, s'animent en silence, à deviner les paroles qui s'ensuivent avant même qu'il ne les dise. « Sans elle, je t'aurai déjà brisé sans même effleurer ta peau. » Murmure perdu au seuil même des lippes muettes, sa main se dirige instinctivement vers son sac, masque de colère incrustant ses traits. Elle comprend. Trop tard. La main serrée sur la garde d'une lame soigneusement rangée, incapable de s'extraire et de blesser, car déjà la carcasse se tétanise.

Elle n'est plus là. Sombrant dans les tréfonds de son esprit, l'image d'Ezeckiel s'éloigne. Ne demeure que le regard, prunelles mordorées semblant aspirer son âme. Et elle coule. S'enlise dans ses travers, ramenés brutalement, dans le désordre. Rage prégnante, satisfaction morbide, violence non réprimée. Les visages défilent, de ceux qu'elle a oublié depuis longtemps, peu du genre à avoir des états d'âme après avoir supprimé quelqu'un. Ils lui reviennent, les uns après les autres, et l'indifférence froide perce d'entre les faciès décharnés. L'absence de remord. Les exécutions mécaniques. Tuer, n'a jamais été un péché pour la brune qui contemple le défilé des victimes, le vide creusant entre ses côtes. Elle ne ressent rien, et c'est peut-être là le plus dramatique. Ce néant radical qui dévore le sol sous ses pieds, menace de l'aspirer, de se refermer à jamais. Elle est dans le noir. Seule. Avec ce sentimentalisme inexistant. Et c'est la panique. Furieuse. Les mensonges se ramènent sur le devant de la scène. Les conneries racontées aux autres. Ces prouesses inexpliquées, explications tissant sa voix des calomnies balancées pour se protéger. Oracle, c'est là son plus grand tort. Le silence gardé. Et malgré elle, ça défile dans sa tête. Le secret par omission, face aux plus proches. Elle pense malgré elle à Jan, à ce qu'il dirait s'il savait. A Joaquin. A Maciej. Brutalisée par une culpabilité qui semble extraite de l’amoncellement du déni, ça commence à la terroriser. Et s'imaginer que le prophète les voit, ces hommes et femmes de la Calavera qui lui arrivent en mémoire, ça exacerbe l'angoisse. Et la colère, qui perce. Souvenirs violés par la présence d'Ezeckiel, elle s'y perd.

Lorsque la lame scintille à la lueur faiblarde des spots qui les entourent, y'a pas d'hésitation. Abattant l'arme sous la clavicule du prophète, juste à côté de l'aorte, ça tranche le tissu, l'épiderme, s'infiltre de manière chirurgicale. Anatomie maîtrisée à la perfection, elle sait où elle frappe, à l'aveuglette. Tâche de briser le lien dessiné entre leurs pupilles figées. « J'voulais que tu viennes avec moi. » Elle articule, entre les images qui se bousculent. « J'aimais bien être avec toi. » Aucun contrôle sur ce qui lui échappe, alors que la seconde main rejoint la première, accentue la morsure du poignard entre les côtes du prophète. « D'abord pour mon père. » Déchirant la chair, l'acier glisse à l'intérieur du poitrail, se dirige vers le battant, griffant le poumon au passage. « Et pour moi. » Pour qu'il lui explique, ce qu'elle ne savait pas. Seul prophète côtoyé durant ces mois-là. Elle le regarde, Selda, sans le voir, vision brouillée par son pouvoir, veines asséchées de toute fougue la caractérisant habituellement. Tout ce qui vient est le réflexe mécanique, défensif, de chercher à taillader pour mieux se libérer.
Coquille vide.

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chill, it's only chaos (ezelda) - Sam 25 Aoû - 16:47



 chaos is king





Bref retour en arrière. Deux secondes ? Toute votre attention ? Capacité à écouter dix saloperies à la seconde enclenchée ? Parfait. Un gamin avait promis, juré sans jamais cracher aux visages des valeurs de sa mère durant de nombreuses années. Aujourd'hui, gamin n'avait pas changé, mais avait mérité le titre « d'adulte ». Bordel, quel foutage de gueule. Ezeckiel était une saloperie, qui masquait ses envies de meurtre dans le linceul de sa défunte génitrice. Pathétique, cette vision idyllique de ses capacités. Il pourrait se crever les yeux, faire de son mieux encore et toujours avec du baume au coeur : jamais assez pour oublier qu'il pouvait briser. L'homme né pour se taire, celui condamné à subir le calvaire sans jamais prouver qu'il avait assisté aux pires misères de l'humanité. Personne ne pouvait juger de son passé, alors il tirait un trait le bourreau, et s'en allait en occultant que la potence fut toujours synonyme d'innocence. Parce qu'il se taisait, et laissait la crevure berner le monde et se bercer dans des illusions. Le gosse avait perdu, sans contrefaçon il était un sale con, devenu un accro aux passions des condamnés : sans cesse regretter, sans jamais avoir le courage d'affronter la réalité. Un justicier raté, celui qui pouvait, mais refusait. Putain de sale gosse qui avait le répondant, mais soit disant pas le temps ni l'envie. Ezeckiel ne manquait pas d'envie, ni d'empathie, mais il était désespérément perdu dans le bon sentiment et la peur de blesser autrui. Briser une vie, ne semblait pas raisonnable même pour en sauver cent. Ce soir, égoïstement, il comptait briser la mémoire d'une pouf, pour mieux s'épargner des maux à venir. Selda ne le voyait pas, ne le verrait pas, mais il était celui qui guidait à sa façon. La vérité, ne pouvait pas lui échapper, en aucune façon, elle ne pourrait fuir le prophète. Oublier son nom, au mieux. Il était d'ailleurs préférable, qu'elle taise le nom d'Ezeckiel, plutôt que de venir s'amuser à la révélé à ceux qui avaient fait le choix d'envoyer la brune de service à sa recherche. Le silence du juge, en échange de la mémoire égarée de la brune. Un marché, qu'elle ne pourrait qu'accepter. Selda n'était pas face à un marchand, hormis celui qui venait lui rappeler le fardeau de ses maux. Il n'était pas achetable, Ezeckiel. Il n'était pas un coeur à prendre, ses principes étaient ancrés et refusaient de s'échapper.


La souffrance glissa. Les pupilles vinrent à se nicher dans le passé de la brune. Assistant à ces souvenirs. Non-sens, aucune logique chronologique. Ezeckiel devait donc faire le travail, venir apprendre à trier les souvenirs et les fautes. Du simple vol dans une boulangerie comme un souvenir amusé, à la mise à mort d'un individu inconnu. Jeté sans amour dans le fleuve. Déversé sans passion dans l'oublie. Selda ne cachait pas des souvenirs, mais bien des cadavres. Sans remords, le gosse assista aux mises à mort. Elle s'en délectait, ou s'en foutait, difficile à dire. Tout cela passait, un mort, puis un autre. Il pourrait presque compter le gosse, venir rappeler à la pute à frange – cadeau sans remerciement – qu'elle était digne d'une tueuse en série. Les mots entendus, les instants volés et les vérités révélés. Oracle qu'elle était. Une putain de diseuse de bonne aventure… bordel, Dora l'exploratrice en chair et en os. Voilà, elle était donc entrée dans sa vie pour répondre à la curiosité malsaine d'une petite voyante. Non, plus loin. Plus profond dans ses souvenirs. Des regards croisés, des individus liés à des supérieurs, pas seule qu'elle était cette gamine. Ezeckiel baignait de le tribunal de l'injustice, il n'était pas aisé de le berner une fois les éléments à sa disposition. Ce fut pourtant un coup porté, une lame glissée dans sa chair qui l'empêcha de respirer. Brisant la contemplation des méfaits, mais s'accrochant. Le lien est faible, le gamin laissant échapper un cri de douleur. La toison faisait son office, mais la douleur était réelle. Inspirant brutalement, insultant et conspuant la connasse qui lui servait de compagne du soir. Un cri de douleur, alors qu'il la laisse poursuivre. Le sang ne coulerait pas. Il avait survécu à pire depuis qu'il avait cet objet entre les doigts. Selda ne réalisait pas. Il l'avait dit, haut et fort : il était pire qu'une divinité. Elle balança des mots, et il était difficile d'imaginer qu'elle mentait, pourtant il accepta cette idée : menteuse cette vipère. Accentuant la pression sur la blessure, laissant faire le gosse. Protégé, fort heureusement, la douleur finirait par s'échapper. « Selda, tu n'as pas écouté.  » Déposant ses deux mains sur celles de la demoiselle pour lentement retirer le couteau de la chair du gosse dans un crissement de douleur. La lame se retirant lentement du corps du brun qui ne souriait, pas mais souffrait en retirant la lame. « Si tu es encore debout, c'est parce que je le veux bien.  » D'un geste brusque et violent le gosse retira la lame de sa chair. Ses mains, ne saignait pas. Le sang ne fut pas versé, une légère entaille sur les deux outils du prophète. Ce fut en revanche un coup de pied pour repousser la gamine qui fut donné. Ne pas la faire chuter, mais simplement reculer alors qu'il cessait un bref instant d'user de son don. Non par pitié, mais pour animer en elle autre chose : la peur. Parce qu'il ne saignait pas, mais était simplement délicatement marqué. Sa peau visible sous le tissu, n'était pas blessée. « Tu es une Oracle. Tu peux lire ce que tu veux dans mon futur, j'en ai strictement rien à foutre. Si tu voulais me manipuler… Tu as échoué. Tu voulais un prophète pour t'aider ? Putain oui Selda, t'aider, c'est incroyable quelqu'un avec des intentions louables n'est-ce pas ? J'aurai voulu, être là pour t'aider, mais c'était à toi de le demander.  » Marquant une brève pause en l'observant avec un étrange mélange : tristesse et mélancolie. « Tu oublies jusqu'à mon nom. De mon côté, je vais taire les cadavres, et le calvaire que tu as fait enduré à ces gens. Maintenant, tu peux dégager et me mépriser, j'vais regretter la fille que je croyais connaître. Hors de ma vie. » Le gosse recula d'un pas en laissant ses pupilles brisées : un geste, un pas, et elle ferait face à la même souffrance, pour le meilleur du pire.








© TITANIA
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chill, it's only chaos (ezelda) - Dim 26 Aoû - 18:57

YOU ARE LIGHTNING AND I AM THUNDER
you crack, and i come tumbling after.

don't look him in the eyes. ✻✻✻ Camée à l'adrénaline, l'intuition guide les pulsions. Esprit assujetti par le prophète, seuls les muscles sont capables de prendre la relève. Ne pas avoir à réfléchir pour aligner les gestes, ça lui a souvent sauvé la mise. Une vraie mécanique, de tuer. Un savoir et une pratique aiguisés avec les années. Technique s'exécutant inconsciemment, un peu comme conduire. C'est à ça qu'elle l'a toujours comparée, Selda, sa faculté à oeuvrer même quand la fatigue s'installe de manière féroce. Aller d'un point A à un point B, se déconnecter, parfois, rentrer chez elle. Se demander ce qui a pu se passer, une heure plus tôt, repasser le fil de l'événement, totalement détachée. Alors, quand elle le plante, elle n'pense même pas à ce qu'elle est en train de faire. C'est si naturel que c'en ferait presque flipper. Les lèvres entrouvertes sur les paroles qui lui échappent, elle ne prend pas conscience de ce qui déconne. De cette blessure qui devrait le foutre à genoux, aussi coriace soit-il.

Elle n'a plus la notion du temps, quand le passé lui revient de plein fouet, la projette des années plus tôt, passe en revue ses actes sans relâche. Elle ne mesure pas immédiatement l'impact de la manoeuvre. Ce qui va la hanter pour les semaines à venir. Subir est imposé, aveuglée, incapable de contrer le geste d'Ezeckiel qui se libère de son arme, contre sa volonté. Naviguant dans les recoins les plus sombres d'une conscience d'ordinaire peu moralisatrice, ses traits sont figés. D'apparence, elle semble quasi-hypnotisée par son regard, le silence à nouveau bloqué dans sa gorge, le bras retombant le long de son corps, sans que le sang n'ait coulé. « Arrête ça. » Silence. Impossible de formuler l'ordre qui cingle ses pensées. Piégée à l'intérieur de son propre crâne, Selda explore la plus terrible sensation qui soit. Dépossédée de ses facultés, la lobotomie temporaire la condamne à ne fixer qu'une zone de sa cervelle. Paumée au centre des souvenirs qui la dépassent, de ceux qu'elle a pour la plupart oubliés, à la force de ses défenses érigées face à ce qui pourrait blesser... ses cris s'éteignent sur sa langue. Et elle ne sait pas combien de temps ça continue. Des heures, d'après elle. Des jours. Des semaines. Piège défiant la chronologie, l'espace-temps se dénoue et la perd. Elle n'en reviendra jamais. Certitude resserrant l'étau autour de son thorax. Elle restera coincée dans le défilé des réminiscences abjectes pour l'éternité.

C'est lorsque les larmes se mettent à danser devant ses yeux hagards, qu'elle le reçoit de plein fouet. Le coup qui s'imprime dans son estomac, décroche son regard, bras s'agitant vaguement pour se stabiliser. Elle en a le souffle coupé. Il en faut, pour déstabiliser la Miralles. Impossible, de la faire chialer. Certitudes mises à mal par le simple prophète qui la tient à ses pieds. Parce qu'elle vacille, Selda, chancelle comme une flamme prête à s'éteindre, à l'instar de l'étincelle qui vient de quitter ses prunelles. Ezeckiel parle, mais elle n'entend qu'à moitié. Bourdonnement sourd flanqué aux tympans. Là où elle a frappé, tissu immaculé. Perforé avec précision. Nul écoulement. Un pas, deux, et elle s'écrase à genoux. Dignité piétinée, abîme au crâne, Selda n'enregistre pas tout à fait ce qui vient de se produire. Elle l'entend juste, ce mot. Oracle. Le seul qui reste coincé en travers de ses pensées. Il l'appelle oracle, et elle n'est pas foutue de riposter. Il évoque le secret, à haute voix, et pas un mot pour le contrer. Dans sa poigne tremblante, la lame cède, s'échoue à ses côtés dans un tintement qui lui défonce les tempes. Mains hissées pour canaliser la douleur, poupée de chiffon ayant paumé son armure en chemin. Les ordres lui parviennent.
Et elle n'a pas le choix que d'obéir.

Elle se tait. Après avoir merdiquement acquiescé. Comme un animal docile.
Putain, elle n'a jamais été docile. N'a jamais été foutue d'écouter. Et elle balance sa tête de haut en bas, sans oser le regarder. Humiliation qui prendra toute son ampleur lorsque l'esprit aura le bon sens de se reconnecter. Les doigts se referment sur l'arme, la rangent mécaniquement dans son sac. Elle se relève, non sans mal.
Et disparaît. Pour mieux s'effondre une trentaine de mètres plus tard, hors de portée. Et avant qu'elle ne perde connaissance, dans son crâne, ça pulse. Seule pensée spontanée capable d'émerger. Qui brode un sourire sur ses traits brisés. Jan.

✻✻✻
CODES ©️ LITTLE WOLF.
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