Le fauve sort. Je ne peux pas es empêcher de le faire sortir. Mon cœur se serre, que va-t-il lui devenir ? Je ne veux pas qu’on lui fasse du mal. Pourtant je le laisse partir. Je récupère mes escarpins et je me redresse. Tout le monde s’éparpille. Je vois alors les chefs des mafias s’isoler avec mon père. Je me sens un peu délaisser, que des hommes comme toujours. Silas lui a le droit à sa place. Je cesse de regarder dans cette direction pour chercher des yeux Keith. Mon esprit semble tout embrouillé… Je me tourne vers la fille rousse qui chantait tout à l’heure, je suis presque sûre de l’avoir reconnu, Lucy, cette fille qui t’a fait danser dans un parc il y a quelques jours, celles qui a réveillé quelque chose en toi… et qui l’a refait ce soir… Ce baiser… pourquoi avoir embrassé Keith ? C’était une impulsion, c’était naturel, je ne sais pas tellement… ses lèvres me donnaient envie et j’ai picoré. Je me rends compte maintenant de la situation et du malaise. Je déglutis, mes mains deviennent moites, je reste nus pieds, je me rends compte que c’est bien plus agréable. Je garde mes chaussures dans la main. Je m’avance gênée vers lui. « - On peut aller prendre l’air ? » Je retire d’ailleurs mon masque je le laisse en bandeau. J’ai les joues en feu… Alors que l’on prend la direction de l’extérieur, je me sens obligée de me justifier. « - Je suis désolée pour ce baiser… c’était… Je ne sais pas vraiment pourquoi… Un réflexe… » Je sens que ce n’est pas tellement concluant. « - Un réflexe sympa hein.. enfin non.. enfin… Ok, j’arrête de parler ! Je m’enfonce, excuse-moi pour ce baiser ! » Je me pince les lèvres, vivement que l’on prenne l’air, je vais me liquéfier là tout de suite. De l’air !
Une fois dans les jardins, je file vers l’herbe, j’ai toujours adoré sentir l’herbe fraiche sous mes pieds. Je lâche mes chaussures à mes pieds et j’avance de quelques pas, l’air est frais, je croise les bras pour tenter de me réchauffer, il y a deux minutes je trouvais qu’il faisait trop chaud et maintenant l’air commence à me geler doucement. Je lève les yeux et je regarde les étoiles bien visibles ce soir. Rêveuse. Je repense à la réponse négative qu’il m’avait envoyé par sms. « - Au faite, qu’est-ce qui t’a fait te décider pour ce soir ? Pourquoi tu as décidé de venir ? » Je me retourne un peu vers lui et je lui souris dans la nuit. J’ai l’impression d’être en sécurité sous le manteau de la nuit… et avec Keith.
La soirée a pris une tournure un peu bizarre. Non, déjà que le coup des masques ça te paraissait étrange, mais là, y a carrément eu un fauve qui se baladait parmi les invités. Tu ne crois pas vraiment à cette histoire d'animations. Il suffisait d'observer les gens autour de toi, pour te rendre compte que ce n'était pas prévu. Puis, il n'y a pas vraiment eu que ça d'imprévu. Ce baiser volé par la jolie blonde que tu venais juste de retrouver. Tu ne t'y attendais pas et tu ne t'attendais pas non plus à l'effet qu'il a eu sur toi. Quand vos lèvres se sont touchés, tu es certain d'avoir vécu quelque chose de vraiment bizarre. L'espace de quelques secondes, une image s'est inscrite dans ton esprit, comme un souvenir, mais pas le tien. Une jeune Calliope à l'air dévastée, seule face à un cercueil. Tu peux sentir la tristesse t'envahir l'espace de quelques secondes avant que la réalité ne te rattrape. La blonde face au fauve, le gros matou qui s'échappe et la Bartolli qui attrape ta main pour le suivre. Il te faut un petit moment pour que tu comprennes ce qui vient de t'arriver. Tu n'es même pas sûr de comprendre alors que l'air frais du dehors te caresse la peau. « Tu n'as pas à être désolé pour si peu » après tout, ce n'est qu'un baiser, pas une demande en mariage.
T'observes Calliope marcher dans l'herbe, les pieds nus. Elle ressemble vaguement à une nymphe, à se balader comme ça dans la verdure, sa robe secouée par les courants d'air. Tu la vois frissonner et un réflexe te fait t'approcher doucement d'elle pour poser ta veste sur ses épaules. Elle te demande ce qui t'a fait changé d'avis, pourquoi est-ce que tu es là. « Un ami avait besoin de se changer les idées » d'ailleurs, tu te demandes bien où est-ce que Ganya peut bien se trouver. Il avait l'air vraiment mal tout à l'heure. « Puis, je dois bien avouer que je mourrais d'envie de te voir en robe de soirée, après tes vêtements souillés, ça me change un peu » tu lui souris, amusé. T'étais obligé de faire référence à votre dernière soirée ensemble. Bon, ce n'était pas forcément dans les meilleurs conditions, mais cette soirée à le mérite d'exister. « Puis, tu voulais me voir, non ? Puisque tu m'as invité. » du moins, c'est comme ça que tu l'as compris, son sms.
Je me sens obligée de m’excuser. Je ne sais pas vraiment ce qui m’a pris de l’embrasser, c’était un geste stupide et impulsif. Je sais simplement que j’ai ressenti la même chose que la première fois que j’ai rencontré Lucy. Elle était là, c’était la petite serveuse rouquine, elle chantait, comme lors de notre rencontre au bar. Une déesse qui s’ignore, j’en suis persuadée et j’ai ressenti un truc, je ne saurais pas mettre de mot dessus mais le baiser m’est devenu d’un coup naturel. Je ne l’explique toujours pas et c’est relativement gênant. Il me dit de ne pas m’en faire, ce n’est qu’un baiser… oui juste un baiser. Je reste cependant pensive à l’idée de ce baiser, on aurait pu mieux faire pour un premier. Et sans doute pour un dernier. On ne peut pas dire que je sois une experte. Je lui lâche la main une fois que l’on est dehors. J’avance seule dans l’herbe des jardins. Les gens s’éparpillent, on respire mieux. Il commence à faire un petit froid. Je frissonne à l’air frais et rapidement je sens la veste de Keith se poser sur mes épaules. Je lui souris, j’enfile les manches, elle est forcément trop grande mais je crois qu’une part de moi est heureuse de la porter. Il en faut peu. Alors je lui demande ce qui l’a fait changer d’avis. Je suppose que ce n’est pas moi, il ne semblait convaincu par mon invitation. Alors je me demande vraiment. Il me répond que c’est pour un ami qu’il est venu et j’encaisse la petite déception, je m’y attendais après tout. Mais je ne m’attendais pas à la suite. Il m’arrache un demi sourire. Je tente de le cacher mais je crois que je ne suis pas très douée. Finalement il est un peu venu pour me voir… Je me mords la lèvre, la suite est plutôt amusante et je sens mes joues bouillir. Je lève les yeux au ciel étoilé. « - Et alors ? Verdict ? Elle te plait ma robe ? » Je me pince les lèvres en le regardant amusée. La suite aussi me fait rire. J’attrape doucement son bras, à nouveau un geste naturel, un geste que je n’aurais avec personne d’autre. « - Peut-être que je voulais juste un médecin au cas où, je ne sais pas si tu l’as remarqué mais j’ai tendance à me blesser assez souvent… c’est un boulot à plein temps » Je le taquine. Puis je crois que j’ai envie d’être sérieuse à nouveau. « - Je suis contente de te voir. » Je retire mon masque, je le mets en bandeau. « - Tu sais ce que l’on fait dans un bal ? » J’attrape son autre main. « - J’espère que tu as l’intention de me faire danser ? » Je suis une piètre danseuse, ma mère a tenté de me faire suivre des cours étant jeune, sans succès. « - Et puis c’est une bonne excuse pour toi pour m’avoir collé à toi non ? » Toujours le même jeu. C’est de l’ironie… Enfin qu’à moitié sans doute, comme toujours entre nous.
La jolie blonde veut savoir pourquoi est-ce que tu es venu. Tu es sincère. Tu lui parles de Ganya. C'est un peu ce qui t'a vraiment poussé à venir jusqu'ici. Toutefois, l'idée de retrouver Calliope t'a traversé l'esprit. Elle a le don de squatter tes pensées. C'est plus fort que toi. Tu lui souris quand elle te demande comment tu trouves sa robe. Tu prends le temps de la détailler de nouveau, malgré ta veste qui repose sur ses épaules. « La robe est magnifique, comme celle qui la porte. » il est vrai qu'après l'avoir vu dans des vêtements tâchés de sang, la robe de soirée est un écrin bien plus flatteur pour la Bartolli. Tu n'as pas l'habitude d'être du genre flatteur, mais là elle le mérite.
Tu te contentes d'acquiescer quand elle te dit que peut-être voulait-elle simplement un médecin pour palier à sa maladresse. Il est vrai qu'elle a un don pour se blesser. Tu ne sais pas trop comment elle fait pour être encore en un seul morceau. Toutefois, tu ne peux pas nier le fait que tu serais un peu déçu, si elle t'avait inviter simplement pour avoir un médecin sous la main. Surtout que tu n'es pas le seul médecin de la ville. « Tu aurais pu en trouver un plus doué que moi » pas que tu penses être un mauvais médecin. Non, tu sais que tu maîtrises ton art, tu dois encore apprendre, mais un médecin doit toujours apprendre, c'est ce qui est beau avec le corps humain, il nous réserve toujours des surprises. Elle ajoute qu'elle est contente de te voir et tu es un peu rassuré. Bon, peut-être que tu n'es pas là simplement parce que tu es médecin. Tu arques un sourcil quand elle te demandes ce que l'on fait dans un bal. On ne peut pas vraiment dire que tu es habitué de ce genre d'événements. Elle te parle d'excuses pour l'avoir collé contre toi. Tu relèves ton masque, le laissant reposer sur ton front. Le cuir commence à te donner chaud. Tu poses de nouveau le regard sur la jolie blonde près de toi. « Tu sais, à force de me lâcher des trucs comme ça, je vais finir par croire qu'en réalité, c'est toi qui cherches des excuses pour te coller à moi. » après tout, c'est elle qui remet ça sur le tapis à chaque fois. Malgré tout, tu t'approches d'elle tranquillement et poses une main sur sa taille. « J'accepte quand même l'invitation » parce que c'est elle qui t'invite à danser et tu n'as pas l'intention de la repousser.
Il me flatte. Allez savoir pourquoi mais j’aime l’idée qu’il me trouve belle. Ce n’est pas le genre de truc que je sais me dire. Disons que mon physique n’est pas une priorité, j’entretiens mon corps pour être en forme mais être beau… être belle, n’est-ce pas subjectif ? Je ne me suis jamais dit que j’étais belle mais l’entendre de la bouche de Keith… vraiment cela me flatte. Je sens même que je rougis et je ne peux empêcher mes lèvres de s’étirer en un petit sourire satisfait. Bon sang, cet homme me fait de l’effet et il faut que je me maîtrise. Vraiment.
J’enfile les manches de la veste qu’il vient de déposer sur mes épaules. Je peux sentir son odeur, réflexion d’une gamine amoureuse mais je l’aime cette odeur, elle me rassure inconsciemment. Je me garde bien de lui dire parce que je sais qu’il me taquinerait. Je ne peux pas dire à Keith que j’avais juste envie qu’il vienne, alors je détourne un peu la réponse. On a toujours besoin d’un médecin quand on est maladroite. Keith pourrait me soigner presque tous les jours mes petits bobos. C’est l’excuse qui sort de ma bouche, elle est stupide et je pense qu’il sait que ce n’est pas vrai, enfin j’espère. Dans ce genre de soirée, ce n’est pas d’un médecin dont on a besoin mais d’un cavalier, c’était plutôt ça mon ide initiale. Je lui avoue tout de même que je suis contente de le retrouver ce soir, finalement, c’est une bonne surprise et ma soirée va être bien moins ennuyante. Elle peut même s’avérer intéressante. « - Mais c’est toi que je voulais, j’ai cru comprendre que tu avais des mains expertes… » Je sors des sous-entendus ? Je rougis illico, pourquoi je sors ça moi ? Il est vrai que j’aime bien jouer avec lui et c’est ce qui ressort naturellement.
Je crois que j’ai envie de voir ce que cela donne si l’on danse. Personne ne le fait ici. Les gens qui dansent sont restés à l’intérieur mais on entend l’écho de la musique de l’orchestre. Pourquoi ne pas profiter d’une belle nuit pour faire quelques pas. Je ne suis pas une bonne danseuse mais je devrais arriver à suivre un slow. En tout cas il n’a pas vraiment tort quand il me répond que c’est peut-être moi qui cherche à me rapprocher de lui. C’est indéniable, j’aime sa proximité et je la recherche. Une première pour moi. « - Peut-être que c’est ça alors, juste une excuse pour que tu te rapproches de moi » Il pose ses mains sur mes hanches, je les regarde, ses mains sur mon corps, c’est une sensation étrange, je ne suis pas habituée, j’ai perdu l’habitude des contacts physiques je crois, j’ai oublié ce que c’était. « - Tu sais que danser sous les étoiles c’est presque romantique… on change du registre sanglant là… » Je lui fais un demi-sourire. Alors que mes mains étaient sur ses épaules, elles remontent un peu autour de sa nuque. Nu-pieds dans l’herbe, je me mets sur la pointe des pieds pour être à sa hauteur. « - Alors verdict, être collée à moi, agréable ou pas ? » Petit sourire malicieux, j’attends cette réponse avec impatience.
Tu ne réponds rien quand elle te dit que c'est toi qu'elle voulait. Tu ne veux pas rajouter quoique ce soit, ce n'est pas utile, mais tu dois bien avouer que ce genre de révélations te fait plus que plaisir. Au moins, tu ne seras pas venu ici pour rien. Tu as peut-être perdu Ganya en route, mais tu as retrouvé Calliope en cours de route. C'est un échange intéressant. Il faudra quand même que tu penses à remettre la main sur ton colocataire de fortune.
La blonde te demande si tu sais ce que l'on fait pendant un bal et tu t'approches un peu plus. Tu finis par lâcher qu'à force de sous-entendus, tu vas finir par croire que c'est elle qui a besoin d'excuses pour se rapprocher de toi. Après tout, ça ne peut pas sortir de nul part. Elle ne semble pas chercher à nier. Ça te fait sourire. « Tu peux juste le demander, tu sais. » que tu lui réponds, alors que tes mains se posent sur ses hanches. Tu restes sage, tu ne veux toujours pas passer pour un gros lourd, mais tu n'es pas mécontent de la sentir s'approcher de toi, elle aussi. Ses mains contre tes épaules « J'ai plus d'une corde à mon arc » que tu lâches alors qu'elle te dit que la danse sous les étoiles est bien loin du registre sanglant que vous avez exploré la dernière fois. Tu ne peux pas vraiment la contredire, mais tu n'es pas mécontent de ne pas voir de sang cette fois. Tu n'es pas là pour jouer les médecins, tu veux juste profiter du moment.
Un petit sourire en coin s'accroche à tes lèvres quand elle te demande si c'est agréable d'être collé à elle. « J'ai connu plus désagréable » tu la taquines un peu, mais il n'y a pas de raison pour que tu ne puisses pas jouer toi aussi. Puis, une question te brûle les lèvres « Dis-moi, tout à l'heure quand tu m'as embrassé, tu n'as pas ressenti quelque chose de... bizarre ? » c'est le seul mot que tu peux poser sur ce que tu as ressenti. Tu te demandes si tu es le seul à l'avoir ressenti ou si elle aussi a vu ce que tu as vu.
Finalement, le bal pourrait s’avérer bien plus plaisant que prévu. Moins ennuyant… moins humiliant. Mon père me met volontiers de côté, j’ai l’habitude mais je dois avouer que je suis un peu frustrée. Une chose est sûre éviter réunion au sommet me permet de passer du temps avec Keith. Je suis heureuse de le retrouver et j’ai un peu l’impression de l’avoir pour moi toute seule, je devrais profiter. Je l’invite indirectement à danser. Je ne sais pas vraiment ce que cela peut donner entre nous. Keith est-il un bon danseur ? Je crois que je demande vraiment à voir. Moi je suis un peu près sûre que je risque de lui marcher sur les pieds mais peu importe ? Je ne porte plus mes escarpins, je suis nus pieds dans l’herbe fraiche.
On se rapproche, pour la danse bien entendu. J’aime toujours autant sa proximité, j’aime sentir qu’il n’est pas loin, juste là. Il me fait un effet différent des autres. Je me sens bien quand il est là. Je ne suis pas la même qu’avec les hommes que je côtoie. Je souris à sa réplique. « - Demander aurait été bien trop facile… » Je lui fais un beau sourire malicieux. Mes mains sur ses épaules entourent sa nuque à présent, mon corps frôle le sien, je sens la chaleur qu’il dégage. « - Je suis bien curieuse de voir qu’elles sont tes autres talents alors… j’espère pouvoir en profiter » Je me mords la lèvre, mon regard toujours dans le sien, j’aime m’y plonger.
Je suis curieuse alors de savoir si c’est agréable de danser avec moi, enfin plus précisément si c’est agréable d’être collée à moi de la sorte. Je ris légèrement à sa réplique. « - On devrait profiter alors pour rester collé alors, puisque je dois t’avouer que c’est assez appréciable de mon côté aussi » Je ris toujours un peu. Il redevient sérieux et alors semble vouloir une réponse sérieuse à la question qu’il me pose. Est-ce que j’ai ressenti quelque chose de bizarre ? Je fronce les sourcils, il pourrait s’agir d’un tas de chose, a-t-il pu ressentir l’effet de Lucy ? A-t-il ressenti autre chose ? Ce baiser, aussi simple soit-il, aurait pu déclencher quelque chose… est-ce qu’il me demande ? Je ne vois pas autrement. Je le regarde tendrement… j’ai bien envie de le taquiner. Seulement je sens que là, ce n’est pas le moment. « - Je ne suis pas sûre de savoir de quoi tu parles… mais ce n’était pas désagréable de t’embrasser… » J’inspire. « - Tu … tu as ressenti quelque chose toi ? » Je crois que j’aimerais savoir si c’était le cas. Alors qu’on ne bouge plus vraiment, que l’on ne danse plus vraiment, j’entends un gros coup de tonnerre résonner. Je sursaute, pas que j’ai peur de l’orage, au contraire, j’adore cela, je n’étais juste pas prête à entendre le tonnerre. Je regarde vers le ciel, je cherche l’orage là où les étoiles étaient présentes et brillées, il y a maintenant un ciel orageux. Divin. Je crois que c’est le mot. On doit bien avoir un dieu du tonnerre et je doute que cet orage soit l’œuvre de mon père. Tant qu’il ne pleut pas, on peut rester sous la foudre, cela ne me dérange pas. Dans le pire des cas, il y a la rotonde un peu plus loin on y sera à l’abris si la pluie tombe d’un coup. « - Alors, on en était où, qu’as-tu ressenti d’étrange ? » Je me rends compte que mes doigts caressent tendrement sa nuque.
Le fauve sort. Je ne peux pas es empêcher de le faire sortir. Mon cœur se serre, que va-t-il lui devenir ? Je ne veux pas qu’on lui fasse du mal. Pourtant je le laisse partir. Je récupère mes escarpins et je me redresse. Tout le monde s’éparpille. Je vois alors les chefs des mafias s’isoler avec mon père. Je me sens un peu délaisser, que des hommes comme toujours. Silas lui a le droit à sa place. Je cesse de regarder dans cette direction pour chercher des yeux Keith. Mon esprit semble tout embrouillé… Je me tourne vers la fille rousse qui chantait tout à l’heure, je suis presque sûre de l’avoir reconnu, Lucy, cette fille qui t’a fait danser dans un parc il y a quelques jours, celles qui a réveillé quelque chose en toi… et qui l’a refait ce soir… Ce baiser… pourquoi avoir embrassé Keith ? C’était une impulsion, c’était naturel, je ne sais pas tellement… ses lèvres me donnaient envie et j’ai picoré. Je me rends compte maintenant de la situation et du malaise. Je déglutis, mes mains deviennent moites, je reste nus pieds, je me rends compte que c’est bien plus agréable. Je garde mes chaussures dans la main. Je m’avance gênée vers lui. « - On peut aller prendre l’air ? » Je retire d’ailleurs mon masque je le laisse en bandeau. J’ai les joues en feu… Alors que l’on prend la direction de l’extérieur, je me sens obligée de me justifier. « - Je suis désolée pour ce baiser… c’était… Je ne sais pas vraiment pourquoi… Un réflexe… » Je sens que ce n’est pas tellement concluant. « - Un réflexe sympa hein.. enfin non.. enfin… Ok, j’arrête de parler ! Je m’enfonce, excuse-moi pour ce baiser ! » Je me pince les lèvres, vivement que l’on prenne l’air, je vais me liquéfier là tout de suite. De l’air !
