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tous les temps, à partir d'ici, sont des éternités

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tous les temps, à partir d'ici, sont des éternités - Mar 26 Juin - 0:47

tous les temps, à partir d'ici, sont des éternités
finn & lyra

Une nuit de plus à étudier ses bouquins et autres études publiées. Des bouquins sur des antiquités, des bouquins de traductions de langues mortes depuis bien longtemps. Si la plupart des nuits qu’elle passe à bosser au fond de son café sont pour son boulot officiel, ou pour assister l’un des professeurs de l’université auprès des premières années, il arrive parfois à la jordanienne de se pencher sur l’examen de la prochaine trouvaille des al khayzuran. Nessie & Lyra, pirates hors pair qui se complètement à la perfection. Recéleuse de trésors volés. Souvent au plus offrant. Toujours le nez dans ses bouquins, dans ce même café. En journée parfois, pour avoir un break du labo et des bibliothèques. Un break des étudiants qui pourraient venir lui demander conseil, sa réputation dans le milieu n’est plus franchement à faire. Ici, c’est reposant. Un peu de passage, de vas et viens, mais rien de semblable à son boulot. Mais c’est le soir qu’elle vient le plus souvent. A des heures où n’importe quel autre café-libraire serait fini. Elle sait pas encore si Finn est insomniaque ou juste un amoureux des moments nocturnes paisibles, mais ça lui plait bien. Des semaines, des mois, qu’elle vient ici. D’abord pour se retrouver, et petit pour lui. Ou presque. Elle ne saurait vraiment l’expliquer. Il est toujours là, le nez dans les bouquins, dans ce qui semble être des brouillons ou en train d’apporter des cafés. L’air un peu mélancolique, et pourtant, y’a quelque chose de craquant dans son sourire. Ce petit truc malicieux qui continue de la faire revenir. Pour l’observer, de temps en temps. Juste quelques minutes, entre deux lectures. Entre deux études. Un regard du coin de l’œil pour le voir se concentrer sur son écriture, plisser le nez lorsqu’il semble galérer. Rien de transcendants, juste deux êtres silencieux qui se contentent de regarder l’autre à peine le nez remis dans ses bouquins. Ca l’amuse Lyra. Autant que ça la frustre. Elle est pas habituée, elle sait pas comme gérer ou comment agir. Elle doit le laisser tranquille ? Lui parler ? Aucune idée. Et plus elle réfléchit, plus ça lui fait des nœuds au cerveau. Alors elle finit par refermer bruyamment ses bouquins, met ses feuilles sur le côté, range un peu son bordel avant de se lever. Elle hésite. Juste un instant. Assez pour se demander si elle aura l’audace d’y aller. Et lui dire quoi ? Peut-être que s’il voulait vraiment lui parler, il serait venu la voir ? Et merde. Arrête de réfléchir Lyra. C’est pas grand-chose, non ? Juste parler à quelqu’un. Peu importe qu’il soit mignon ou pas, si ? Elle soupire intérieurement, et se dirige vers le petit comptoir.
« Deux cafés, s’il te plait. Cappuccinos. » Parce qu’elle aimerait quand même dormir. A un moment. Si elle apprécie particulièrement, elle n’en demeure pas moins sensible au cycle du sommeil. Il s’execute, léger sourire sur les lèvres, poli, juste ce qu’il faut. Craquant. Elle se donne des baffes intérieurement. [i]C’est pas le moment[i], qu’elle tente de se répéter. Pourtant, son comportement inciterait à penser le contrairement. Les boissons fumantes arrivent, et elle en repousse une vers lui avant de lui tendre la monnaie. « Tiens » lache-t-elle avec un léger sourire. C’est pas franchement son truc à Lyra d’offrir un verre à un mec, même un café. C’est pas dans ses habitudes de faire le premier pas avec quelqu’un qu’elle connait aussi peu. « Puisque tu m’as pas encore invité, je prends les devants. » ajoute-t-elle en guise d’explications, avant de se pincer légèrement les lèvres. Elle a toujours été habituée à ce que ça se vite, sans doute trop. A ne pas souvent avoir à bouger le petit doigt. Mais là, cette nuit, elle a ressenti le besoin de lui parler. Plus que les banalités qu’ils ont pu échanger jusque-là. De brèves présentations, des commandes de café. A peine. Elle connait rien de lui, si ce n’est les suppositions qu’elle peut faire à l’observer de temps en temps, ou ce qu’elle en entend. Parce qu’à Arcadia, tout le monde parle. « Sauf si t’es trop occupé… » un air malicieux sur le visage, celui qu’elle a régulièrement, qui charme sans même qu’elle ne s’en rende compte. Elle espère juste qu’il sortira pas une excuse quelconque pour esquiver, parce qu’elle ne croit pas un seul instant qu’il soit débordé. Comme à chaque fois, il n’y a plus qu’eux depuis un moment dans l’établissement.


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tous les temps, à partir d'ici, sont des éternités - Ven 29 Juin - 11:09


La nuit étend peu à peu son manteau sur Arcadia. Peu à peu, les rues se vident de toute présence humaine. Les lampadaires, allumés jusqu’aux petites heures du matin, révèlent avec cruauté la solitude qui hante le centre. Tous sont parti dormir, profiter d’un repos réparateur pour faire face à la journée suivante. Pourtant, Finn est loin de suivre leur exemple. Derrière son comptoir, le libraire assure les heures d’ouverture nocturnes de sa boutique. Elles ne sont pas vraiment nécessaires, ni particulièrement rentables. Ils sont rares, les clients qui se présentent après l’horaire traditionnel. Principalement des insomniaques, comme le maître des lieux. Ceux que le sommeil fuit, ceux que leurs problèmes empêchent de dormir. Il arrive à Finn de passer une longue nuit solitaire, uniquement entouré des livres, des effluves de café et des pages éparses de son manuscrit. S’il était parfaitement honnête avec lui-même, il admettrait que les heures nocturnes de la librairie sont là plus pour lui que pour les clients. Parce qu’il ne supporte pas de rester seul dans son lit, avec ses souvenirs et ses yeux tiraillés. Parce qu’il ne supporte pas de voir flotter le fantôme d’Eo, d’entendre son rire. Avant elle déjà, les ténèbres lui semblaient un long chemin de croix. Depuis sa disparition, la nuit ressemble à l’enfer. Alors il fuit son appartement et se réfugie ici. Là où Eo continue de le hanter, mais où le travail l’aide à le maintenir à l’écart. Il sait qu’elle n’aurait pas voulu cela pour lui. Pas cette sempiternelle tristesse, pas ce repli sur lui-même. Elle voudrait sûrement le voir sourire, s’ouvrir aux autres. Mais il n’y parvient pas. Il n’y arrive plus. Chaque geste est une souffrance, chaque pas en avant semble lesté de plomb. Son corps tout entier paraît pris dans une gangue de douleur, un emplâtre dont il refuse de sortir. La protection qu’il lui assure face au monde extérieur lui convient. Car il est plus facile de s’emmitoufler dans ses souvenirs que de mettre un pied dehors. La librairie cristallise tout cela. Elle est une interface avec le monde qui l’entoure. Un moyen de communiquer sans s’impliquer. De garder contact avec l’humanité, d’une façon légère et sans conséquence. Car plus que tout, Finn redoute de souffrir à nouveau. Après Ornella, après Eo, il ne le supporterait pas.  

Ce soir encore, il est presque seul dans la boutique. Dans le silence qui hante les lieux, il n’y a que le bruissement des pages tournées et de son stylo sur le papier. A une table, une habituée des lieux. Lyra, entourée de livres qu’il ignorait même posséder dans ses rayons. Sans doute des ouvrages spécialisés, achetés il y a longtemps pour être sûr d’offrir un large choix à ses clients. D’ici, il ne parvient pas à lire les titres. Il faudra qu’il pose la question à la jeune femme. Une simple interrogation, comme ils en échangent des dizaines depuis des mois. Comment tu t’appelles ? C’est elle qui a fait le premier pas, elle qui a osé lui adresser la parole en dehors des conventionnels échanges liés au commerce. Depuis, ils ne sont pas allés plus loin, alors même qu’elle l’intrigue. Dès l’instant où elle a posé le pied dans sa boutique, il a perçu l’aura divine qui émanait d’elle. Il ne doute pas qu’elle a également ressenti la sienne, mais ils n’en parlent pas. Il y a trop de choses dont ils ne parlent pas. Comme des raisons qui retiennent le dieu d’inviter la jeune femme à prendre un verre. Retranché derrière son comptoir, il préfère lui jeter de fréquents coup d’œil lorsqu’elle a le nez dans ses livres. Depuis Eo, c’est la vie qu’il mène. Observer de loin, au lieu d’exister pleinement.

Quand Lyra referme ses livres et s’approche, il a un pincement au cœur. C’est l’heure pour elle de partir, et pour lui d’affronter la solitude de la nuit. Mais au lieu de cela, elle lui commande deux cappuccinos. Un peu soulagé par le sursis qu’elle lui accorde, il esquisse un sourire. Il ne peut s’empêcher, néanmoins, de se demander pourquoi deux ? Quelqu’un doit-il la rejoindre ? Un autre étudiant, peut-être. Ou un petit ami. Quelqu’un à qui elle s’adresse naturellement, quelqu’un qui a le droit de passer sa main dans cette masse de cheveux bruns. Quelqu’un qui a le droit de goûter ces lèvres. Troublé, il s’exécute et prépare pour elle sa commande. Lorsqu’il pose devant elle les deux tasses fumantes, elle en repousse une vers lui, avec un sourire amusé. Surpris, il accepte par réflexe la monnaie qu’elle lui tend. Puis il part d’un rire franc, le premier depuis des mois. Elle est directe et il se surprend à apprécier cet aspect de sa personnalité. Reprenant son sérieux, il encaisse l’argent et s’adosse au plan de travail derrière lui pour la regarder. Elle est jolie, Lyra. Plus que jolie. Belle. Elle possède un charme dont elle est parfaitement consciente et dont elle sait se servir. Pour preuve, cette façon qu’elle a de mordiller sa lèvre. Amusé, il commence à défaire le nœud qui retient son tablier. « Excuse-moi, j’aurais dû le faire moi-même, c’est vrai. » En réponse à l’air malicieux qu’elle affiche, son ton est taquin. Sans un mot, il ôte son tablier, dévoilant la chemise blanche et le jeans sombre qu’il porte en dessous. Puis il contourne le comptoir et vient prendre place sur l’un des tabourets de bar. D’un geste, il indique à Lyra de faire de même. « Je suis tout à fait libre. Les clients attendront. » Il ignore d’où vient ce soudain revirement. Lui qui n’aspire qu’à entretenir le souvenir d’Eo, le voilà qui rit avec une autre femme. Mais Lyra semble l’attirer. Divinement l’attirer. Il soupçonne la belle d’user d’un charme autrement différent que celui de son corps. Etrangement, cela ne le dérange pas, pour l’instant. Il ne doute pas que lorsqu’elle le quittera, il sera à nouveau accablé par le chagrin. Mais pour l’heure, Lyra lève la chape de douleur. « Qu’est-ce que tu lis ? » Il désigne d’une main la pile de livres qui traînent toujours sur la table, abandonnés par la brune, et de l’autre saisit sa tasse de café. Il la porte à ses lèvres, tout en observant toujours Lyra. Elle l’intrigue, elle l’attire. Et pour une fois, il voudrait tromper la solitude et la tristesse.
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tous les temps, à partir d'ici, sont des éternités - Sam 30 Juin - 14:33

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finn & lyra

Ça aurait pu être une nuit comme les autres. Le nez dans les bouquins, le cerveau qui bouillonne à force de plans et de traductions, à enchainer les cafés et regarder Finn du coin de l’œil. Elle aurait pu rester bercer dans cette atmosphère qui lui est tant familière. Le silence de la nuit, les bruits réguliers et rassurants du libraire en fond sonore, comme une mélodie apaisante. Elle aurait pu. Mais ça fait bien trop longtemps qu’elle se surprend à vouloir lui décrocher un mot ou deux. Autre que pour ses commandes habituelles de caféine. Pourtant, c’est pas son genre à Lyra d’aller aborder les mecs. Plus du genre à se laisser faire là-dessus, à se laisser séduire ou attendre que les choses se fassent naturellement. Mais Finn est différent. Et ça, pas besoin de lui avoir beaucoup parlé pour s’en rendre compte. Alors au fond, ça l’étonne pas tant que ça de devoir forcer un peu les choses. Le bousculer un peu, elle aussi par la même occasion, pour obtenir quelques attentions de plus. S’obliger à se prendre en main, à voir autrement que par l’italien, à se laisser séduire à l’idée de parler à ce mec qui lui plait bien. Faut qu’elle éteigne les voix dans sa tête qui la pousserait à faire marche arrière. Celles qui la retienne de s’autoriser à vivre pleinement, à s’offrir la seule chose qui lui manque vraiment. Peut-être que ça sera rien. Peut-être que la conversation s’arrêtera là. Mais elle aura essayé. Alors ses bouquins, elle les ferme sans grand ménagement, avant de commencer à angoisser et de changer d’avis. Parce qu’elle a beau se montrer forte, Lyra, quand ça concerne son cœur, c’est la petite fille qui reprend le dessus, c’est la petite fille qui se verrouille à double tour. Aimer avec chaque partie de son cœur, haïr avec chaque parcelle de son corps, c’est épuisante, et ça laisse des traces. Sans le réaliser, elle marche déjà vers lui, et le sourire qu’il lui offre quand elle est devant lui la rassure un peu. Peut-être qu’il attendait qu’elle vienne. C’est ce qu’elle plait à penser. Deux cappuccinos. Et l’air qu’il affiche l’amuse. On voit les questions quant à la raison de sa double commande qui passent sur son visage. Inhabituel. Pourtant, Lyra est plutôt régulière à ce niveau. Elle se pince les lèvres pour garder le silence encore quelques instants, à profiter pour le regarder se questionner. Plus charmant et craquant qu’il ne semble le réaliser. Alors ça sort tout seul, et elle pousse l’une des tasses devant lui.
Mais ce rire. Elle s’y attendait pas. Ca lui trouble l’esprit, ça lui remue le cœur. Plus qu’elle ne l’aurait imaginé. C’est agréable. Comme une caresse sur sa nuque. Alors pour refreiner les quelques images qui lui viennent trop subitement en tête, c’est sa lèvre inférieure qu’elle mord, sans réellement se rendre compte de l’effet que ça peut provoquer. Trop naturelle pour réellement calculer, Lyra. « Excuse moi, j’aurais dû le faire moi-même, c’est vrai. » Inconsciemment elle se mord la lèvre, avant de sourire et hausser les épaules, comme si c’était rien. Comme si ça ne faisait pas moment, qu’elle attendait de voir s’il viendrait l’aborder, ou si elle avait juste fortement imaginer la sensation de son regard posé sur elle. « Ca va, t’es excusé. » elle le regarde se défaire de son tablier, sans en louper une miette, comme s’il s’agissait du spectacle le plus intéressant qu’il lui était donné de voir. Et d’une certaine manière, ça l’était sans doute. Finn O’Meara qui lachait son rôle de barista/libraire pour s’insérer dans la réalité. Finn O’Meara qui semblait accepter sa proposition. Elle a son palpitant qui semble de nouveau battre, à un rythme convenable. Mais ce même organe vital semble s’emballé à chaque fois qu’il lui sourit. Il s’installe sur l’un des tabourets, et c’est lorsqu’il lui indique de faire de même qu’elle semble sortir de sa contemplation. « Je suis tout à fait libre. Les clients attendront. » Elle se pince les lèvres pour retenir le sourire rayonnant qui était prêt à se dessiner, pourtant ça ne semble que creuser un peu plus ses adorables fossettes. Ils savent aussi bien l’un que l’autre qu’il y a peu de chances qu’il y ait des clients à cette heure-là. Peut-être une âme perdue, en sortie de boite qui chercherait un peu de caféine, mais rien de plus. Bien souvent, il n’y a qu’eux. Lyra et ses bouquins. Lyra, et ses recherches. Lyra qui ne peut s’empêcher de poser son regard sur l’irlandais dès qu’il semble concentrer sur ce qu’il écrit. Ou en réalité, peu importe ce qu’il fait. Combien de fois ses prunelles ont glissé sur les lignes de son corps, à le regarder préparer le café ? A servir son sourire timide et horriblement chaleureux. Elle en avait plus d’une, de femmes, à fondre juste à cause d’un simple geste dont il ne semblait même pas être conscient. Plusieurs elle s’est demandé ce que serait que laisser sa tête reposée sur son torse, après une journée un peu trop rempli, d’avoir ses doigts qui glisseraient sur son crâne, quand ses lèvres viendraient réchauffer son cou. Rien que des images floues créées par une imagination trop débordante, peut-être aussi par une solitude plus pesante avec les années, et l’envie d’avoir ce qu’elle n’a jamais osé s’offrir. De la stabilité. Ca y est, elle déraille. Et pourtant, elle est là, à avoir osé franchir le pas, sans franchement savoir pourquoi. Pourquoi cette nuit plus qu’une autre. Une attirance qui l’intrigue, parce qu’il a rien de ceux vers qui elle va habituellement. Ou vers qui elle se laisser aller. Parce qu’il n’a fait aucun mouvement dans sa direction, et que ça l’a impressionné autant que ça l’a agacé. Et parce qu’au fond, elle en peut plus de rester face à Finn, l’énigme. Elle a ce besoin irrépressible d’apprendre à le connaitre, derrière ce qu’il dégage et derrière les on dit. Les fesses posées sur le tabouret, elle récupère son capuccino qu’elle vient porter à ses lèvres. Plus une gourmandise qu’un réel apport en caféine. Délicieux. « Qu’est-ce que tu lis ? » elle ne peut s’empêcher de rire en le voyant désignant ses bouquins. « Tu veux vraiment que je t’assomme maintenant ? » et pourtant, c’est bien la seule question qu’elle l’imaginait lui posait. Du moins la première. Après tout, c’est lui qui tient une librairie. « Des vieilleries. J’assiste parfois quelques profs à l’université, pour les cours des premières années. Je suis archéologue. » Un léger sourire sur les lippes de la jordanienne, avant de baisser la tête, pas franchement habituée de ses activités. Elle n'a jamais franchement été du genre à mettre en avant ses réussites, même les plus remarquables, alors qu’elle s’est donnée corps et âme pour ça. Al Khayzuran, un nom qui résonne dans les musées et dans le monde de l’art. Un nom qui fait écho sur les bancs de l’université. Parce qu’elle est jeune, qu’elle s’est donnée les moyens de réussir et qu’à ce niveau-là, pas grand-chose n’ semblé un jour effrayer Lyra. « Certains bouquins viennent de la bibliothèque de l’université. D’autres d’ici. J’étais surprise d’en trouver d’aussi spécifiques. Une raison de plus pour continuer à venir ici. » qu’elle lache, les fossettes creusées par son sourire avant de le cacher au fond de sa tasse de café. Le sous-entendu est léger, subtil, mais bien assez compréhensible. « Et toi, t’écris quoi ? Si t’as pas le nez dans tes machines, tu sembles l’avoir au milieu de manuscrits » demande-t-elle en relevant légèrement, un bras légèrement appuyé sur le comptoir, la tête appuyée dans sa main pour mieux observer Finn, prête à tenter de percer le mystère.



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tous les temps, à partir d'ici, sont des éternités - Dim 22 Juil - 19:54


Il laisse échapper un nouveau rire, en écho à celui de Lyra. Sa question l’amuse, autant que l’incongruité de la situation. Il y a plusieurs mois qu’il ne s’est pas laissé aller à éprouver de la joie. Plusieurs mois qu’il ne s’est pas permis de parler à une femme autrement que professionnellement. A trente et un ans, Finn s’imagine déjà retiré de toute vie sentimentale, incapable d’aimer à nouveau après Eo. Cloîtré dans ses souvenirs, il oublie peu à peu l’existence d’un homme normal. A l’instar des moines, il renie les laïques et dédie ses jours à un seul et unique dieu : le savoir et sa propagation. La librairie est le temple où il prie ; les manuscrits qu’il sèment derrière lui ses prières dans le vent. Mais contrairement à eux, il a l’espoir d’une rédemption. L’espoir de sentir à nouveau son palpitant battre entre ses côtes. Et peut-être qu’un jour, il aimera comme il a aimé Eo. Pour l’heure, le libraire se contente de fixer la belle qui lui fait face, un léger sourire aux lèvres. Il écoute la réponse qu’elle apporte à sa propre question avec intérêt. Archéologue, donc. Un métier des plus passionnants, pour qui est fasciné par les événements du passé. Un métier vers lequel il aurait pu tout à fait se tourner, s’il n’y avait eu cette envie d’écrire, dévorante et envahissante. Lyra a l’air gênée, un peu mal à l’aise de se dévoiler devant un inconnu. Il détourne alors les yeux, conscient que le poids de son regard sur elle participe à son malaise. Elle continue néanmoins, précise l’origine des livres étalés sur la table. Le sourire de Finn s’élargit, un peu goguenard. Il n’est pas vexé de la voir apporter dans une librairie des livres empruntés dans une bibliothèque. Il apprécie seulement l’ironie de ce fait. Il s’efforce également de ne pas réagir à l’allusion déguisée, se mord l’intérieur des joues pour ne pas sourire plus fort. Heureusement pour lui, la belle plonge le nez dans sa tasse et ne peut voir son léger trouble. Lui-même n’en revient pas. Plus les minutes défilent au contact de Lyra, plus il se sent attiré par elle. C’est une force irrésistible, comme un fil entre eux, qui l’empêche de détacher son regard de la jordanienne. Qui l’empêche de détourner les yeux de ses pommettes, de la courbe de ses lèvres. Un fil qui le pousserait presque à tendre la main pour la glisser dans la chevelure brune. Il résiste pourtant à la tentation, s’oblige à se concentrer de nouveau. Il tressaille lorsque ses yeux croisent ceux de la jeune femme, inquiet qu’elle ait pu surprendre ses coups d’œil. Mais elle ne semble rien avoir remarqué et patiente, le menton dans la main, attendant sa réponse.

Il lui faut une seconde pour se ressaisir et réfléchir à sa réponse. Il n’est pas sûr de vouloir parler de ses manuscrits, tant ils sont rattachés au souvenir d’Eo. Sa muse partie, il couche désespérément sur le papier des phrases vides de sens, des mots sans suite. Il enchaîne les feuillets sans produire quoi que ce soit de valable et s’épuise inutilement. Galvanisé par l’énergie d’Eo, par ses encouragements incessants, il avait fini par croire qu’il était de nouveau capable d’écrire. Capable d’être un véritable écrivain. Mais le miracle s’est envolé. L’espoir est retombé, de même que ses mots. Alors il écrit comme dans le noir, avançant sans but, cherchant la sortie de ce cauchemar. « J’essaie d’écrire un roman. Mais c’est difficile. » Il ne peut empêcher sa voix de prendre des intonations mélancoliques, en adéquation avec l’expression triste de son visage. Il se demande parfois s’il parviendra un jour à surmonter la disparition d’Eo. S’il parviendra à penser à elle, à évoquer son souvenir, sans sentir sa gorge se serrer. Pour l’instant, il s’efforce de se recomposer un visage souriant, pour ne pas affoler Lyra. La belle ne mérite pas de subir avec lui les affres de son propre désespoir. Il le sent, la jordanienne doit être chérie comme un trésor, couverte d’or et de baisers. Adulée comme une reine, comme la déesse qu’elle est. L’aura qui s’échappe d’elle ne laisse aucun doute sur sa nature divine et l’irlandais est tenté de la questionner. Mais cela lui paraît un sujet encore trop intime pour le moment. Ils ne se connaissent pas, après tout. A peine quelques mots échangés au moment de passer commande. Cela ne fait pas d’eux des amis, même s’il espère atteindre bientôt ce stade. Passant une main nerveuse dans ses cheveux, il lève un regard inquiet sur Lyra. « Excuse-moi, je n’ai pas vraiment envie de parler de mes tentatives ratées. J’ai perdu ma fiancée il y a quelques mois et c’est elle qui m’a poussé à me remettre à l’écriture. » Il a conscience qu’il risque de plomber l’ambiance en parlant d’Eo, mais il ne s’imagine pas laisser Lyra dans le flou. Il sait qu’elle va s’interroger sur son air triste et il refuse de laisser planer le mystère. Il a envie d’être franc, envie de s’ouvrir. De laisser peu à peu le deuil s’estomper. Même si Eo reste et restera toujours une part importante de sa vie, il est temps de la laisser s’en aller. Et Lyra, avec son regard sombre et attirant ; Lyra et son sourire intriguant, semble être un bon point de départ.

Gêné par sa confession, il se redresse et détourne le regard, feignant de s’intéresser à la machine à café derrière le comptoir. Il se sent rougir mais compte sur l’obscurité ambiante pour cacher l’afflux de sang à ses joues. Sa main vient frotter sa barbe naissante, râpeuse. Soudainement, il a le sentiment d’être négligé face à Lyra. Sa sophistication se heurte au côté ébouriffé du libraire et ajoute à son malaise. A son tour, il plonge le nez dans sa tasse de café, n’ose plus regarder la belle. Ses doigts pianotent sur le comptoir, il porte à nouveau sa tasse à ses lèvres puis se ravise, avant de recommencer. Il est lui-même surpris de ce retournement soudain de situation. Quelques minutes auparavant, il ne voulait rien d’autre que plaisanter avec Lyra, paraître sous son meilleur jour. Réaliser brusquement qu’il n’a plus de meilleur jour est une claque pour Finn. Alors il se concentre sur autre chose, relance la conversation du mieux qu’il peut, pour détourner l’attention de Lyra de son visage ravagé par des mois de chagrin. Il se force à regarder la jordanienne en face, déterminé à ne rien laisser transparaître. « Je suis surpris de te voir ici aussi régulièrement le soir et la nuit. Honnêtement je sais que ce ne sont pas des horaires habituels d’ouverture pour un commerce et c’est plus pour moi que pour les clients que j’ouvre. Mais je ne pensais pas avoir de client régulier à ces heures indues. » Il esquisse un sourire, l’air de dire qu’il est tout de même heureux de la voir aussi souvent. D’une certaine manière, Lyra est son pendant féminin ; un fantôme amoureux de papier qui hante les lieux, effleure du doigt les couvertures et s’abreuve de café. Pointant du doigt les livres restés sur la table, il rebondit sur les propos de la jeune femme. « Je suis fasciné par l’archéologie et j’aurais sûrement pu en faire mon métier. Tu as une période de prédilection ? Si cela t’intéresse, j’ai un vieux torque celtique qui traîne dans un coin, qui vient d’Irlande. Je crois qu’il est dans ma famille maternelle depuis des générations. » Des millénaires, plutôt. L’objet a été conservé avec soin par le clan de sa mère, jusqu’à lui parvenir. Lui, Cernunnos. Bien sûr, le bijou n’est pas jeté négligemment dans un coin de son appartement, mais préservé sous verre, à l’abri du temps. Il pourrait même aller le chercher, car son logement se trouve précisément au-dessus de la boutique. Inviter Lyra à l’accompagner semble également une bonne idée, pour peu que la jeune femme se montre intéressée.
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tous les temps, à partir d'ici, sont des éternités - Sam 28 Juil - 13:12

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finn & lyra

Le pas est franchi, pas de retour arrière, et Lyra n’en a pas la moindre envie. Ca fait des jours, des semaines qu’elle espère un mot de sa part –autre que pour sa commande habituelle. Mais rien. Un vague sourire timide à chaque fois qu’elle s’approche du comptoir, des banalités échangés, et chacun retourne à son monde et ses bouquins. Pas ce soir. Et ça la soulage un peu, peu importe qu’elle ait fait le premier pas ou non. Les barrières de la jordanienne tombent plus vite qu’elle ne l’aurait cru. Elle se fait taquine, plus curieuse que d’ordinaire avec un homme qu’elle ne connait pourtant pas. Mais tout semble naturel. Eux, les sourires échangés, les aveux à mi-mots.
« J’essaie d’écrire un roman. Mais c’est difficile. » Elle ne peut qu’imaginer la galère que ça doit être. Les seules choses que la jordanienne a à rédiger sont des ébauches de cours et des rapports de fouilles ou de recherche en tout genre. Déjà ça, elle a parfois du mal à s’en sortir. Par où commencer ? Recommencer parce que la syntaxe ne lui convient pas. Gribouiller, raturer, et tout reprendre. Et ça, c’est quand elle sait un minimum quoi dire. Alors un roman. Construire toute une histoire, tout un monde dans sa tête pour réussir à le coucher sur papier. Elle admire ceux qui y arrivent. Ca doit être fabuleux. Et casse-tête. « J’y connais pas grand-chose honnêtement, mais j’ai aucun mal à te croire. Syndrome de la page blanche ? » Celui là, d’une certaine manière, elle sait ce que c’est. Elle en oublie presque le reste de sa question en voyant l’expression de Finn changer. Se contracter ou se décomposer. Peut-être bien un mélange des deux. Un mélange qui lui serre le cœur. La curiosité pointe le bout de son nez, mais c’est surtout l’inquiétude qui l’étreint. Un peu perdue, elle ne sait pas s’il est sage de lui demander ce qu’il se passe, ou garder le silence pour étouffer le désespoir qui semble le prendre.  « Excuse-moi, je n’ai pas vraiment envie de parler de mes tentatives ratées. J’ai perdu ma fiancée il y a quelques mois et c’est elle qui m’a poussé à me remettre à l’écriture. » Elle déglutit difficilement, Lyra. « Je… J’suis désolée, Finn. » Elle s’y attendait pas. Ou peut-être que si. Il fallait au moins ça, quelque chose de tragique pour expliquer son air mélancolique. La douleur qui passait de temps à autre au fond de son regard. Cet air un peu perdu, brisé qui passait parfois sur son visage lorsqu’il pense que personne ne le voit. Mais Lyra, elle est toujours là, à observer dans l’ombre, au fond du café, derrière ses bouquins. Elle voit que ça le peine, que a douleur est toujours là, malgré le sourire qu’il tente de retrouver. Elle peut pas s’empêcher de le fixer. Elle cherche le moindre indice, la moindre chose qui pourrait l’aider à le faire aller mieux. Mais elle ne fait que se perdre un peu plus dans son air triste, alors elle finit par faire taire les quelques voix dans sa tête, celles de la raison, qui lui disent de garder ses distances, celles qui lui hurlent qu’un quelconque contact physique est trop tôt, presque inapproprié. Depuis quand ça lui est égal ? La jordanienne glisse délicatement ses doigts sous le menton de Finn et lui fait doucement tourner la tête, plantant ses opales claires dans les siennes. « T’as le droit de pas réussir Finn. T’as le droit de galérer, surtout après un évènement pareil. Mais si l’écriture est vraiment en toi –et j’suis certaine que c’est le cas- ça reviendra. Peut-être avec un peu de temps, mais ça viendra. » Ses doigts glissent lentement sur sa peau alors qu’elle lui sourit doucement avant de les retirer, les reposant sur sa tasse. Le regard aussi est fixé sur la boisson fumante, elle ne peut s’empêcher de rejeter quelques coups d’œil. Brefs, pour ne pas le mettre plus mal à l’aise que ce qu’elle n’a sans doute déjà fait.

Elle essaie d’intégrer les bribes d’informations qu’il vient de lui donner. Ce que ça implique, ce qu’il n’a pas osé dire. C’est pas rien de perdre quelqu’un. Encore moins sa fiancée. Lyra, elle se demande comment on se relève de ça. Combien de temps ? Est-ce que c’est même faisable ? Elle ne peut que se demander dans quelles conditions c’est arrivé. Lentement comme avec une saleté de cancer, ou brutalement, comme ces accidents que l’on ne voit pas venir, qui fauchent une vie sans prévenir. Ca change sans doute pas grand-chose à la douleur au fond. Peut-être seulement un peu plus de temps pour s’y préparer, si c’est possible. Elle porte la tasse à ses lèvres, tente de se concentrer sur l’odeur et le gout de son cappuccino, comme pour effacer chacune de ses réflexions. C’est pas une conversation pour aujourd’hui. Peut-être même pas pour plus tard. Seulement Lyra, elle peut pas s’empêcher de relever la tête et de poser une nouvelle fois ses yeux sur le libraire.  Il a l’air aussi  paumé qu’elle, et d’une certaine manière, ça la rassure sans doute un peu.  « Je suis surpris de te voir ici aussi régulièrement le soir et la nuit. Honnêtement je sais que ce ne sont pas des horaires habituels d’ouverture pour un commerce et c’est plus pour moi que pour les clients que j’ouvre. Mais je ne pensais pas avoir de client régulier à ces heures indues. » Elle hausse doucement les épaules, un sourire sur le coin des lèvres. « J’suis plus une fille de la nuit. C’est… paisible. » Elle repense à la première fois où elle est venue. Un papier qu’elle devait rendre assez rapidement, avec un préavis plus que limite. Il lui avait fallu trouver un lieu où elle puisse bosser : ouvert et relativement calme histoire de pouvoir se concentrer pour ne pas avoir à y passer la nuit. « j’ai aimé ce que j’ai ressenti la première fois en venant ici. Et j’suis revenue. » Trop souvent. Plus longtemps. Pas que pour l’atmosphère. Pour lui aussi, sans franchement vouloir se l’avouer, tel un plaisir coupable.  « Mais toi ? Pourquoi tu voulais ces heures-là ? Le calme ? Ou juste une originalité pour se démarquer des autres ? » demande-t-elle en souriant. Elle ne croit pas vraiment à la deuxième option. Se retrouver seul avec ses bouquins, le nez perdu au milieu des pages, l’esprit fumant, ça lui va plutôt bien.  Plus que s’occuper d’une vingtaine de clients en heure de rush. « Je suis fasciné par l’archéologie et j’aurais sûrement pu en faire mon métier. Tu as une période de prédilection ? Si cela t’intéresse, j’ai un vieux torque celtique qui traîne dans un coin, qui vient d’Irlande. Je crois qu’il est dans ma famille maternelle depuis des générations. » Son sourire s’élargit, ravie de ce qu’elle entend, et sans doute aussi un peu flattée d’une certaine manière. Pour beaucoup, l’Antiquité n’est que poussière et vieilles histoires. Comme une chasse au trésor qui relaterai des vies passées. Pour Lyra, c’est plus que ça. C’est quelque chose qu’elle a toujours eu en elle. C’est justement que ça ne soit pas à la vue de tout le monde qui lui plait. Il faut réfléchir, étudier, analyser, déchiffrer pour arriver au but. Il faut subir des échecs avant de trouver les trésors enfouis. Parfois juste un vase ou une assiette, quand d’autres jours, c’est le sarcophage d’un grand pharaon de l’Egypte ancienne qui se trouve sous le burin. « Celte, hein ? » elle se pince es lèvres, les fossettes qui se creusent parce qu’elle n’arrive pas franchement à réprimer son sourire. Un indice de plus dans l’éngime qu’est Finn. Il n’y a aucun doute sur sa véritable nature, mais identifier sa réincarnation est autre chose. Avec ce genre d’éléments, elle ne prend pas trop de risques en limitant les hypothèses au panthéon celte. Qui est bien assez large à son goût.  « Officiellement, l’Antiquité. Pour réduire un peu… je dirais, de -2000 à l’an zéro. Officieusement… c’est autre chose. » explique-t-elle en riant. Parce que dans ses recherches pour l’université, elle se cantonne à l’antiquité, égyptienne ou grecque. Un peu romaine parfois. Mais lorsqu’il s’agit de s’aventurer dieu sait où avec Nessie, elle se fout bien de la provenance des trésors et des épaves, tout la passionne. « Mais tu sais que t’attises un peu plus ma curiosité là ? Depuis des générations, genre… 4 générations ou plutôt 15 ? » Donnez à Lyra un objet vieux de plusieurs centaines d’années –ou plus- et vous êtes surs d’avoir son intérêt pour tout autant de temps. « T’as plus d’autre choix que de me montrer cette merveille, Finn. J’suis désolée, t’es foutu. » ajoute-t-elle en rigolant, avant de prendre une autre gorgée de son cappuccino.


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tous les temps, à partir d'ici, sont des éternités - Mar 21 Aoû - 23:10


Au milieu de la nuit, dans sa petite librairie, les ombres semblent s’animer et créent un décor enchanteur. Un refuge bienvenu au badinage léger entre le propriétaire des lieux et la jeune femme. Il essaie de jouer la décontraction, Finn, mais il n’y arrive pas – du moins le croit-il. Trop de nervosité, trop de réflexion. A trop penser, il en perd son naturel. Mais il n’y peut rien. Pétri d’anxiété, l’irlandais se torture les méninges pour composer le tableau parfait à offrir au regard de Lyra. L’image d’un Finn sûr de lui, calme, et certainement pas obnubilé par le souvenir d’une morte. Il arrive au libraire de se rêver identique à Maithias. Son jumeau ; cet homme idéalisé et pourtant honni. Les conséquences de ses actes résonnent encore dans la vie de Finn mais il s’efforce de les ignorer. Il a depuis longtemps rayé son frère de son quotidien, ce n’est pas pour l’évoquer maintenant. Chassant l’infâme de son esprit, il se reconcentre sur la présence de Lyra et leur conversation. Ses paroles compatissantes, bien que cent fois entendues sur d’autres lèvres, le réconfortent un court instant. Il esquisse un sourire triste, pauvre réplique des grimaces qui ont déjà imprimé leurs marques sur son visage. Il est abîmé, Finn, et peu importe les événements à venir, il doute d’être réparé un jour. Comme un jouet brisé, abandonné au fond d’un coffre d’enfant. Lorsque la main de Lyra se tend dans sa direction ; lorsque ses doigts effleurent la peau mal rasée de son menton, il repense à Eo. Les yeux se ferment un instant, masquent la souffrance du regard. Elle n’a jamais fait ce geste. Pas une seule fois. Mais le visage de Lyra affiche cette même compréhension, cette même tendresse qu’il pouvait lire chez Eo. Il n’ouvre les yeux qu’au moment où il sent la main de la jeune femme quitter sa mâchoire. Il espère qu’il ne l’a pas blessée, mais il ne pouvait pas supporter de la regarder. « Je suis désolé... » Juste un souffle, que lui-même doute d’entendre réellement. Les coups d’oeils qu’ils échangent sont plein de malaise. Parce que le geste de Lyra peut sembler prématuré, un peu déplacé. Parce que sa propre réaction le gêne affreusement. Il la regrette aussitôt mais garde le silence. Il est trop tard pour ouvrir les yeux, trop tard pour saisir la main aux tendres caresses.

Heureusement pour lui, Lyra répond volontiers à ses mots. Elle ne le laisse pas seul face à un mur de silence. Sa confession le fait sourire. Bien que contraint à l’insomnie, il a lui aussi fini par apprécier les heures nocturnes. Le compliment déguisé qu’elle lui adresse ne fait qu’élargir son sourire. Il aime savoir que sa librairie n’est pas juste un commerce. « Je suis juste insomniaque et il fallait rendre ça intéressant, puisque je ne supportais pas de rester dans mon lit à tourner en rond. » Grimace un peu gênée, façon de s’excuser de ne pas correspondre à ses attentes. Très vite, pour écarter son malaise, il balaie le sujet et rebondit sur le passionnant métier de la jeune femme. Ses paroles semblent lui faire plaisir, au vu du sourire qu’elle affiche. Il lui répond par un sourire identique lorsqu’elle évoque ses origines dans un souffle. Il confirme d’un hochement de tête, alors qu’elle répond à sa question. Une vaste période vue de l’extérieur, mais finalement très réduite au regard de l’Histoire de l’humanité. « Ça a l’air absolument passionnant, j’espère pouvoir lire tes travaux un jour ? Puisque j’y aurais un peu contribué en te nourrissant de café. » Il se pince les lèvres, s’efforce de retenir un énième sourire. Bien qu’à ce stade, cela ne serve plus à grand-chose. Il a le sentiment de déjà nouer une certaine complicité avec Lyra, et cela lui plaît. Lorsqu’elle l’interroge sur le torque qui dort chez lui, son regard s’illumine. Dans son entourage, personne ne s’intéresse à ces choses-là, à part Maithias. Quand au Royaume que vénère son frère, Finn refuse de s’y impliquer. Alors l’intérêt de l’archéologue le ravit. Le rire de la jeune femme irradie à travers la librairie et il faut une seconde à l’irlandais pour répondre.

« Plutôt 50, en fait. Il est en bronze et il date vraiment. 2000 ans ou plus, d’après ma mère. » Cela peut paraître étonnant, de trouver un tel objet chez un particulier. Mais il s’est transmis de génération en génération depuis des millénaires, et il entend bien perpétuer cette tradition. Esquissant un sourire malicieux, il avale d’une traite le reste de son café. « Tu vas venir avec moi. Je suis sûr que le torque de mes ancêtres aimerait te rencontrer. » Sans attendre sa réponse il se lève va fermer à clé la porte de la librairie, puis éteindre les lumières. Il revient ensuite auprès de la jeune femme et lui tend la main. Lorsqu’elle la saisit, il referme délicatement ses doigts dessus, emprisonnant Lyra. Maintenant, elle n’a plus d’autre choix que le suivre. Une légère pression indique à la brune de se lever et de s’exécuter. Il l’entraîne à sa suite, lui faisant traverser la librairie puis la réserve. Une porte dérobée ouvre devant eux un escalier, qui les emmène deux étages plus haut. Parvenus devant la porte de son appartement, Finn a un instant d’hésitation, vite balayé. Il y a longtemps que personne n’est entré ici, à part lui. Inviter une quasi inconnue semble un peu imprudent. Mais il ne peut plus reculer et il ouvre la porte avant de s’effacer pour la laisser entrer. Il a conscience que son appartement est un bazar sans nom, où les livres se disputent l’espace aux plantes vertes. Ici, tout est vert et brun, aux couleurs du bois et de la nature. Air malicieux sur le visage, Finn entraîne Lyra vers une étagère mieux rangée que les autres. Sur un présentoir en plastique, protégé par une cloche en verre, le torque les attend. Fait de bronze, le bijou semble à peine abîmé par le temps. Un peu fier, comme à chaque fois qu’il le regarde, Finn se tourne vers la jeune femme. Il se fait l’effet d’un père dont le bambin vient de réaliser un exploit impossible à son âge. Mais ce n’est qu’un objet, vieux de deux millénaires. « Alors ? Il est digne de ton intérêt ? » Et au fond, ce n’est pas tellement de savoir si le torque intéresse Lyra qui lui importe.

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tous les temps, à partir d'ici, sont des éternités - Dim 26 Aoû - 19:49

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Elle le voit, le poids des années sur son visage. La souffrance, les doutes, les fêlures. Et ça lui serre le cœur de le voir fermer les yeux. Pas pour elle, mais pour lui. La douleur est tellement présente qu’il ne peut la regarder. La peur qu’elle lise trop à fond de ses yeux ? Peut-être. La peur de craquer si leurs regards se croisent ? Possible. Peu importe la véritable raison, elle a mal pour lui. « Je suis désolé... » « T’as pas à l’être… » elle retire sa main, ne souhaitant pas le gêner davantage. C’était un geste qui se voulait compatissant, rassurant aussi, parce qu’elle ne peut s’en empêcher. Elle ne voulait pas l’enfoncer un peu plus dans ses souvenirs, alors quand il finit par la regarder, elle lui offre un sourire désolé.

Lyra, elle fait ce qu’elle peut pour le sortir de là, pour retrouve rune ambiance un peu plus légère, et ça semble revenir naturellement, plus vite qu’elle ne l’aurait pensé. Parce qu’elle perd dans ses questions, dans chacun de ses mots. Parce qu’elle ne peut pas s’empêcher de le taquiner avec la plus basique des interrogations. Ca n’en est pas moins sincère. Sa libraire est géniale pour les personnes comme la jordanienne. Pas de contraintes d’horaires, calme, et chaleureuse. Et son propriétaire est définitivement le bonus qu’elle n’avait pas vu venir. « Je suis juste insomniaque et il fallait rendre ça intéressant, puisque je ne supportais pas de rester dans mon lit à tourner en rond. » Elle grimace légèrement en s’imaginant tourner en rond dans son propre lit. Insupportable. Et frustrant. « T’as bien fait. Surtout si ça te convient comme ça. » Tout le monde ne réussit pas à mettre à profit son insomnie, alors c’est plutôt une fierté que d’avoir réussi là où peu de personnes en aurait même eu l’idée. Mais rapidement, il en vient à lui parler de son métier, qu’il aurait pu faire s’il n’avait pas tant aimé écrire. Beaucoup de personnes auraient trouvé l’archéologique  quelque peu soporifique, pas comme ils l’auraient imaginé. Mais Finn n’était qu’une succession de surprises, toutes plus agréables les unes que les autres. « Ça a l’air absolument passionnant, j’espère pouvoir lire tes travaux un jour ? Puisque j’y aurais un peu contribué en te nourrissant de café. » « Vraiment ? » elle rit en acquiesçant d’un signe de tête. « Sans aucun doute. Et… t’auras qu’à me dire quand t’as un moment de libre, tu pourrais passer à l’université ? Ou je pourrais ramener ça ici. Enfin c’est comme tu veux. » elle s’embrouille un peu, le sourire fixé sur ses lèvres, à se perdre dans ses pensées, dans ses propositions, et surtout au fond de ses yeux. Mais à croire qu’il sait déjà comment attiser sa curiosité, il mentionne un objet ancien. Très ancien. Plus qu’elle ne l’aurait imaginé. « Plutôt 50, en fait. Il est en bronze et il date vraiment. 2000 ans ou plus, d’après ma mère. » Ils sont rares ces objets, transmis de génération en génération. Ils finissent bien souvent perdus, ou volés. Et si cet objet lui semble des plus intéressants, Lyra se laisse plutôt séduire par le sourire malicieux qu’il affiche, sans franchement savoir ce qu’il cache. « Tu vas venir avec moi. Je suis sûr que le torque de mes ancêtres aimerait te rencontrer. » Hein ? Elle ne s’attendait pas à ça, et pendant quelques instants encore, elle se demande si elle a bien entendu. Elle n’imaginait pas vraiment finn lui proposer d’aller chez lui, surtout lorsqu’on repensait au fait qu’il n’avait jamais franchement osé l’aborder. Impossible de manquer la surprise qui se lisait sur son visage. Pourtant, ce sentiment de début de confiance était agréable. Elle le suit du regard, fermer la libraire à clés, avant qu’il ne revienne, la main tendue vers elle. Il était sérieux. Et sans réfléchir plus que ça, elle glisse sa main dans la sienne, et ses joues se colorent lorsqu’il y exerce une légère pression. Le sourire timide, musée, les lèvres pincées et les fossettes creusées de la proximité inattendue, de ce moment partagé. Elle le suit sans broncher, la tasse de café reposé sur le comptoir. Porte cachée, dérobée, dévoilant des escaliers qui mène à un monde bien plus intime. Les escaliers montés, il semble hésiter un bref instant. Du moins c’est ce qu’elle imagine, et elle peut le comprendre. Si leurs échanges ont toujours été agréables, ils n’ont jamais été bien loin. C’est une quasi inconnue qu’il invite dans son espace personnel. La porte déverrouillée, il s’écarte doucement pour la laisser entrer. Sans rompre le contact, Lyra s’avance lentement, les lippes s’étirant au fur et à mesure que ses prunelles apprécient chaque détail de son appartement. De la lumière, de l’espace, des matériaux bruts, et surtout, des bouquins. Enormément de livres. Et elle n’en attendait pas moins de sa part. Elle a le regard d’une gamine émerveillée face à tant de trésors. Sans réussir à se l’expliquer, elle s’y sent bien dans son appartement. Il y a ce quelque chose de chaleureux qui se dégagent des murs. Ce même sentiment que lorsqu’elle est en présence du libraire. Elle se fout bien du bazar, des livres non rangés et éparpillés. Elle se dit simplement qu’ici, il y a beaucoup à découvrir. Et Finn la sort de la rêverie en la tirant jusqu’à une étagère particulière. Elle en aurait presque oublié le torque, la raison de sa venue –ce dont elle essaie de se convaincre en tout cas. La jordanienne lève d’abord les yeux vers Finn, un sourire amusé sur les lèvres avant de reporter son attention sur le torque, exposé sous une cloche en verre. Un bronze étonnamment beau et peu abimé. Une conservation parfaite pour un objet aussi ancien. Aucun doute que chaque possesseur du bijou en a pris grand soin. Peu restent dans cet état là. « Alors ? Il est digne de ton intérêt ? » Le regard toujours fixé sur l'objet, son sourire s'élargit, ravie et amusée. Elle se demande un instant si c'est toujours du bijou dont il parle. « Enormément. Plus que je ne l'aurais imaginé. » répond-elle en tournant la tête vers l'irlandais, un sourire en coin. C'est à peine si elle parle du torque. Un peu. Pas tellement. « Considère-moi fortement intéressée. » Elle ne résiste pas à cette envie de continuer sur les doubles sens. Les yeux de nouveau sur le bijou, elle en examine chaque détail et ne pas s’empêcher de se dire qu’effectivement, il doit réellement être ancien. L’âge exact ? Impossible à dire. Mais sa valeur est inestimable. Elle se redresse légèrement, sa main toujours dans la sienne, elle se tourne un peu plus pour être face à finn. Machinalement, elle mord sa lèvre inférieure. « Alors… tu crois que je lui plais ? » taquinerie de plus en référence à ce qu’il avait dit dans la libraire, sur le toque souhaitant la rencontrer. C’est volontaire, qu’une fois encore, elle laisse le doute plané quant à sa véritable signification. Au fond, elle se dit que cette connexion, elle l’imagine pas. Que ses sourires rayonnant quand elle lui parle, ils sont sincères, et que si sa présence ne lui plaisait pas tant que ça, ça ferait un moment qu’il lui aurait lâché la main.



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tous les temps, à partir d'ici, sont des éternités - Lun 10 Sep - 17:11


Elle a l’air surprise, et il s’en amuse. Surprise de le voir émettre le souhait de lire ses écrits. Sitôt avancée l’idée qu’il se rende à l’université, elle est ravalée. Comme s’il semblait totalement ancré dans l’univers de la librairie, indissociable de la boutique et des livres qui l’habitent. L’image le fait sourire et il se mord les lèvres, pour retenir cette grimace hilare qui étire ses traits. « J’aimerais beaucoup venir te voir à l’université. Je te dirais quand je suis libre. » Cette idée le ramène à un temps oublié, insouciant, où les mots lui venaient facilement. Où Eo n’existait pas dans son univers. Où la souffrance n’était qu’un concept inconnu, étranger. Où Maithias était encore un ami, au-delà d’être un frère. Il soupire et balaie mentalement l’image de cette période révolue qui s’est imposée. Tout cela n’importe plus, emporté par le temps. Tout cela n’importe plus, alors que Lyra est assise face à lui, souriante et curieuse de contempler le torque familial. Impulsivement, il décide de lui montrer l’objet et incite la jordanienne à le suivre jusqu’à son appartement. Comme un gamin fier de son œuvre, il l’attire jusqu’à l’étagère où il conserve le torque. Le ton taquin de sa propre question le fait légèrement rougir et il détourne le regard pour éviter de croiser celui de Lyra. L’audace qui l’a fait se lever pour inviter la brune chez lui semble désormais envolée et il redevient l’homme mal à l’aise, gêné de sa propre capacité à séduire, qu’il est d’ordinaire. La réponse de la jordanienne ne le met pas plus à l’aise, même s’il se laisse aller à sourire à nouveau. « Il a souvent cet effet-là sur les gens. » Double conversation, qu’ils mènent à demi-mot. Difficile de savoir de quoi ils parlent réellement. Mais, envoûté par le charme de Lyra, Finn s’en moque. « Si tu penses qu’il peut t’être utile pour tes recherches, n’hésites pas à l’emprunter. » Sa mère le tuerait plutôt que de laisser le torque familial entre les mains d’une inconnue. Mais sa mère n’est pas là. Alors il dispose à sa guise de l’antique objet. La question de Lyra le fait légèrement rougir et il esquisse le geste de passer une main dans ses cheveux. Mais ses doigts noués à ceux de la brune l’en empêchent, le tiennent lié à elle. Les yeux baissés sur leurs mains enlacées, son regard rencontre les lèvres pulpeuses de la jordanienne. Inconsciemment, le libraire se penche vers elle, laissant sa main libre monter à la rencontre de la nuque de Lyra. « Beaucoup. » Comme un murmure caressant, ses lèvres se posent délicatement sur celles de la jeune femme.

Avant qu’il ne réalise ce qu’il fait, Finn se laisse aller. Sous le charme, sous le coup d’une impulsion étrangère, il embrasse Lyra le plus naturellement du monde. Sa main sur la nuque effleure tendrement la peau, qu’il sent se hérisser à son contact. Le frisson qui agite son corps semble se propager à celui de Lyra. Ses doigts resserrent leur emprise sur ceux de la brune, tandis qu’il s’approche d’un pas supplémentaire. Déjà proches, les voilà qui se touchent, s’entrechoquent. Encore une seconde, et le charme est rompu. Comme une bulle qui éclate, l’instant explose autour d’eux. Finn semble se réveiller, surpris par sa propre audace. « Je… Lyra, pardonne-moi. Je ne sais pas ce qu’il m’a pris. » Dans sa tête défilent les images des dernières minutes écoulées. Il se revoit, dominant la jeune femme de quelques centimètres, se pencher vers elle et l’embrasser précautionneusement. Il se rend compte, horrifié, de ce qu’il a fait. Non pas qu’il regrette. S’il s’est laissé aller à ce geste, c’est qu’il le désirait. Mais il est mortifié d’avoir aussi facilement trompé la mémoire d’Eo. D’avoir pu oublier, l’espace d’un moment, qu’elle avait été la femme de sa vie. Mais au fond il sait que, même s’il en avait envie, ce baiser n’était pas entièrement de son fait. La main invisible qui l’a guidé vers Lyra semble toujours agir cependant, et il baisse une nouvelle fois les yeux sur leurs mains entremêlées. Il voudrait dire quelque chose, mais les mots ne lui viennent pas facilement. Il n’a aucune excuse pour ce qu’il a fait, si ce n’est qu’il n’a pas vraiment agi de son propre chef. Cela ne change rien au fait qu’il vient d’embrasser Lyra, une jeune femme avec qui il n'avait pratiquement jamais parlé auparavant. Gêné, il reporte son attention sur le reste de l’appartement. Il évite le regard de la brune, s’efforce de faire oublier les dernières minutes. Mais rien n’est plus difficile pour l’éternel anxieux qu’il est et il sait déjà qu’il est en train d’échouer. Rien ne pourra jamais effacer cet instant. Et sa perception de Lyra a déjà commencé à changer.  

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tous les temps, à partir d'ici, sont des éternités - Mer 12 Sep - 20:53

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finn & lyra

Elle est là, à admirer ce torque bien trop ancien, qu’elle n’aurait jamais imaginé caché au-dessus de la boutique. Pourtant, c’est par le bijou que son attention est la plus accaparée. Nettement plus par son propriétaire. Finn, fier de sa possession et plus encore de pouvoir partager ça avec quelqu’un d’intéressée. Il est beau quand il sourit. Encore un peu plus que lorsqu’il est concentré sur ses bouquins. Il semble bien plus léger, moins soucieux. Plus à vivre sa vie qu’à la subir. « Il a souvent cet effet-là sur les gens. » « j’en ai aucun doute. » réponse à double sens, une fois encore. Double conversation, pas vraiment sur le torque, surtout sur eux. Un flirt qui se fait l’air de rien, sans franchement se dévoiler. Ou seulement croire que c’est pas le cas.  « Si tu penses qu’il peut t’être utile pour tes recherches, n’hésites pas à l’emprunter. » « J’y penserai. Merci » Pas dans l’immédiat, mais dans les mois à venir, ça pourrait être le cas. Et Lyra, elle peut pas s’empêcher de sourire. Pour son offre, pour ses attentions, pour cette soudaine conversation sortie de nulle part, ces passions en commun. Ca fait longtemps qu’ils auraient dû se parler. Longtemps qu’ils auraient dû dépasser le stade de la commande de café et des banalités. Par un léger mouvement, elle capte, sa main encore dans la sienne, comme si c’était le geste le plus naturel qui soit. Comme si, c’était une habitude entre eux. Loin de là. Ca n’en reste pas moins agréable. Comme ses lèvres à proximité, et pourtant encore trop loin. Et Lyra, elle se demande si elle rêve, ou plutôt si elle hallucine quand elle a l’impression de le voir se rapprocher. Non. Bien réel. Il a sa main libre qui remonte sur sa nuque, et c’est un agréable frisson qui lui parcourt l’échine. « Beaucoup. » C’est à peine si elle entend sa réponse. Plus rien n’existe si ce n’est ses lèvres, qu’elle fixe, avançant doucement jusqu’aux siennes. L’envoutement est total, la disparition du monde autour d’eux tout autant. Le baiser est doux, naturel, patient, comme si elle avait connu ses lèvres depuis des années. Le cœur qui s’emballe, bat trop vite, la peau qui se hérisse sous ses doigts. Sensation agréable que ce léger picotement jusque dans le creux de ses reins. Un pas vers elle et le voilà contre l’irlandais, ses doigts entre les siens. Le baiser qui se prolonge, et elle serre un peu plus fort, comme pour contrôler cette afflux de sentiments qui menacent de se déverser dans leur baiser. Chaque chose en son temps. Et c’est toujours délicat avec la jordanienne. Trop passionnée et dévorante, prête à tout prendre et tout donner. Elle oublie qu’ils se parlaient à peine, quasiment pas, y’a encore de ça quelques jours. Mais ça, cette envie, elle était là, latente, sous sa peau. C’est peut-être ça qui l’a poussé à se lever, à se planter devant lui pour dépasser les banalités usuelles. Elle oublie un instant vers qui dérive habituellement son cœur. Elle oublie les engueulades et la possessivité, les coups de sang et de passion. Y’a plus que Finn et son baiser improvisé. Trop court. Retour à la réalité. Brutal. « Je… Lyra, pardonne-moi. Je ne sais pas ce qu’il m’a pris. » elle a dû mal à revenir, à se reconnecter. Elle est pourtant loin l’ado énamourée, un peu trop fleur bleue, sensible à chaque baiser. Elle fronce légèrement les sourcils face à sa réaction en reprenant doucement pied. Il la surplombe toujours, et elle se sent étrangement bien. Etrangement frêle et fragile et pourtant en sécurité, face à Finn. « Finn…  T’as pas à t’excuser » Elle a pas l’habitude, Lyra. Pas l’habitude des excuses après un baiser. Elle voudrait savoir pour quoi il s’excuse réellement, mais rien. Pas un mot de plus. Au lieu de parler, il semble gêné, une fois de plus, et semble éviter son regard. Et pendant un instant, elle se demande s’il en avait vraiment envie. Si c’est pas cette aura particulière, cette faculté qu’elle pensait pourtant maitriser qui l’a incité à se pencher sur les lèvres. La prise de conscience est dure, et elle serait pas certaine d’en aimer la réponse. Elle sait qu’il est là, latent, qu’elle a cette aura qui attire, qui inspire confiance, plus que la normale. Mais elle le déclencher, pour plus, pour que ça lui serve, lorsqu’elle le désire. Pas pour séduire qui que ce soit. Est-ce que ça lui aurait échappé ce soir ? Avant ? Elle préfère ne pas y penser et plutôt se focaliser sur Finn, qui semble vouloir devenir invisible. « Eh… » elle serre un peu plus sa main dans la sienne, comme pour le ramener à elle. « C’est pas grave, d’accord ? C’est arrivé, c’est tout. » Elle dégage doucement sa main, par peur que ce contact ne le gêne plus qu’autre chose, mais elle ne s’éloigne pas pour autant. Sans franchement vouloir se l’avouer, cette proximité lui fait du bien, plus qu’elle ne l’aurait imaginé. « Personnellement, ça m’a pas déplu. J’ai rien à pardonner. » Au moins c’est clair. Et elle peut pas faire mieux que ça : lui faire comprendre qu’elle ne lui en veut pas, mais qu’il n’a pas non plus besoin de dramatiser son geste. « Tu préfères que je parte ou je peux te tenir compagnie encore un peu ? » à ce moment précis, elle est vraiment pas certaine de la réponse qu’il va lui donner. Si elle va retrouver le Finn qui ne lui a pas parlé pendant plusieurs mois, le sourire timide sur les lèvres, ou si le Finn qui l’a pris par la main pour monter jusque-là va reprendre le dessus.

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tous les temps, à partir d'ici, sont des éternités - Mer 19 Sep - 18:33


Si Finn a agi, poussé par une main étrangère, un fait certain demeure : il en avait envie. Envie d’effleurer ses lèvres, de goûter leur saveur qu’il imaginait tantôt sucrée, tantôt épicée. Dès l’instant où Lyra est entré dans sa boutique pour la première fois, il s’est posé la question. A quoi pouvait ressembler un baiser donné à – ou par – cette femme. Il a désormais la réponse et ne regrette aucunement de la connaître. Ses seuls remords concernent Eo. Eo et son cercueil de bois. L’endeuillé se sent coupable vis-à-vis de la morte qui dort six pieds sous terre. Leurs souvenirs communs l’envahissent en cet instant et il est contraint de détourner le regard pour masquer ses yeux embués. Il ne veut rien dire à Lyra. Pour l’instant. Il lui a déjà annoncé avoir perdu sa fiancée mais les détails de leur histoire restent pour l’heure un mystère qu’il n’est pas prêt à révéler. Posant enfin ses pupilles azur sur le visage de Lyra, le libraire lève une main et caresse sa joue. « Je sais… C’est juste… Eo. » Le mot est douloureux, lâché avec amertume. Pourtant, à cette minute précieuse, il voudrait ressentir tout autre chose. Finn n’aime pas ce qu’il est devenu depuis la disparition d’Eo. Triste, amer, il est très différent de celui qu’a connu la jeune femme. Mais sa rencontre avec Lyra a changé les choses. Lui-même a déjà commencé à changer. Ou du moins il l’espère. Ce baiser offert, désiré, est un signe. La main de Lyra enserra la sienne, un autre. Et lorsqu’elle rompt le contact, il se sent soudainement abandonné. Il aimerait reprendre possession de cette main. Il aimerait enlacer Lyra, pour la remercier de sa gentillesse. Mais en lâchant ses doigts, n’a-t-elle pas signifié son désir de s’éloigner ? Néanmoins, le fait qu’elle se trouve encore à quelques dizaines de centimètres de lui envoie un signal contraire. Perturbé, Finn se contente alors d’écouter. C’est, après tout, ce qu’il sait faire de mieux. L’affirmation de Lyra installe à nouveau le doute. Passant une main sur son visage, l’irlandais s’appuie contre la bibliothèque. « Je ne regrette pas, ce n’est pas ce que j’ai dit. » Et il est sincère. Il ne regrette pas ce baiser. Seulement Eo. Toujours Eo.

« C’était seulement… présomptueux d’imaginer que peut-être, tu en avais envie. J’ai pris la liberté de croire que tu le voulais aussi. » Il esquisse un léger sourire mal assuré. « Et j’ai eu raison… » S’approchant encore plus, Finn fini par se pencher une nouvelle fois vers Lyra et pose son front sur l’épaule de la jeune femme. « Ne pars pas, s’il te plaît. Je suis fatigué… » Sa voix est effectivement lasse, traînante. Lentement, ses bras viennent enlacer la taille fine de la jordanienne. Sans en avoir l’air, il demande la permission de la toucher. Soucieux de ne pas la brusquer, d’être un gentleman, Finn fini néanmoins par serrer Lyra contre lui. Délicatement, comme un trésor antique et précieux, dont la perte serait tragique pour l’humanité. Il aimerait faire plus, aller plus loin. Mais une voix lui susurre qu’il ne la connaît pas. Lui parler de son désir d’écrire, lui parler d’Eo, ne veut pas dire qu’ils sont amis. Et Finn n’a jamais été partisan des uniques amours nocturnes. Pour lui, éternel romantique, la passion se construit jour après jour, nuit après nuit, auprès de l’être aimé. Il ignore encore s’il en va de même pour Lyra, ou même si quelque chose est en train d’arriver entre eux. Mais il ne veut pas précipiter les choses, risquer de briser l’élan audacieux qui l’a poussé à entraîner la jeune femme vers son appartement. Lâchant un profond soupir, le libraire se détache de la belle pour la regarder. Ses iris azur plongent dans celles, aux milles nuances noisette. « Je vais faire du thé, si tu aimes ça ? Tu peux rester autant que tu veux. » Il cherche dans le regard de la jeune femme un signe lui indiquant qu’il n’agit pas comme un idiot. La preuve qu’il a raison de croire qu’elle désire rester ici autant qu’il le voudrait. « J’ai toujours pensé qu’une bonne tasse de thé favorisait la discussion… » Il a probablement trop lu Jane Austen.  

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tous les temps, à partir d'ici, sont des éternités - Jeu 20 Sep - 21:28

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finn & lyra

Un baiser attendu, imaginé, rêvé. Et il l’avait fait. Il s’était penché pour gouté ses lèvres. Une caresse délicate rapidement plus pressante. Trop vite écourté et pourtant, elle ne peut que comprendre. Ils viennent à peine de se parler. Mais elle a dû mal à regretter. Impossible en réalité. La main sur sa joue, comme un geste qui apaise ses questions, ses doutes sur ce que Finn aurait réellement voulu. « Je sais… C’est juste… Eo. »  La fiancée perdue. Ca lui évitera au moins les bourdes dues à l’ignorance. Mais les questions se bousculent, sans être franchement certaine d’en vouloir les réponses. Peut-être un jour. Mais pour l’heure, elle retire sa main. Pas franchement par envie, peut-être plus par précaution. Par supposition. Elle s’imagine qu’il veut de l’espace, au moins un peu, mais elle se retrouve incapable de franchement s’éloigner. Elle doit l’admettre, elle se sent presque abriter à quelques centimètres de son torse. Sentiment réconfortant et plaisant. Lyra reste  proximité, ses opales fixées sur les siennes, sans le brusquer. « Je ne regrette pas, ce n’est pas ce que j’ai dit.  C’était seulement… présomptueux d’imaginer que peut-être, tu en avais envie. J’ai pris la liberté de croire que tu le voulais aussi. » elle allait pour le contredire, ou au moins pour lui dire que sans essayer, il n’en aurait sans doute jamais eu la certitude, mais son sourire la stoppe avant que le moindre mot ne sorte de sa bouche. « Et j’ai eu raison… » « Il me semble que oui. » son sourire se fait presque timide, presque embarrassée de reconnaitre sans filtre qu’effectivement, elle avait envie de l’embrasser. Et bien avant ce soir. Si Lyra semble bien moins timide que l’irlandais, elle n’en est pas moins très peu habituée à s’attarder sur ses gestes ou sur ce qu’elle ressent. Elle agit, et ça s’arrête là. En parler est une toute autre paire de manche pour la jeune femme. Mais ses fossettes la trahissent. Elle a ce sourire léger, discret, et surtout adorable qui ne ment pas. Ce baiser, elle y avait déjà pensé. Elle le voit s’approcher, mais est surtout surprise de le sentir se pencher pour poser son front contre son épaule. Elle pensait qu’il s’éloignerait, mettrait un peu plus de distance entre eux. Mais elle s’est trompée. C’est le contraire. « Ne pars pas, s’il te plaît. Je suis fatigué… » son cœur qui bat plus vite, plus fort, et elle se demande si ça ne va pas la trahir. Sans savoir franchement pourquoi, son geste et ses mots lui font plaisir et la rassure. Lentement, alors qu’ils glissent ses bras autour de sa taille, elle vient glisser l’une de ses mains sur a nuque, qu’elle caresse doucement. Une réponse silencieuse, pourtant plus profonde, lui signifiant qu’elle reste. Dans son appartement ou dans ses bras, c’est lui qui décide. Mais elle se bien, contre lui. Alors elle se colle un peu plus, ses doigts qui s’aventurent à la naissance de ses cheveux. Une autorisation tout aussi silencieuse de la ramener contre lui. Une étreinte pure et agréable. Une étreinte comme il lui en manquait sans qu’elle ne le sache vraiment.
Elle sait pas bien combien de temps elle reste là, dans le creux de ses bras, les yeux clos, la tête dans son cou. Trente secondes ou cinq minutes. Pas encore assez long lorsqu’il se recule doucement « Je vais faire du thé, si tu aimes ça ? Tu peux rester autant que tu veux. » « Ca me convient parfaitement. Te plains pas si j'suis toujours là au petit matin, un thé à la main » lache-t-elle, un sourire radieux sur les lèvres, se foutant de l’heure tardive, ou de l’heure à laquelle elle était censée se lever le lendemain. Elle serait bien capable de rester ici toute la nuit, à boire du thé, à parler de tout et de rien en évitant les conversations ordinaires. Elle serait bien prête à combattre le sommeil qui menacerait à un moment, juste pour continuer à le voir sourire, à pouvoir balader, une nouvelle fois, le bout de ses doigts sur sa nuque. « J’ai toujours pensé qu’une bonne tasse de thé favorisait la discussion… »  Cette fois, elle ne peut se retenir de rire. « Et moi qui ai toujours pensé que c’était les anglais qui ne juraient que par le thé… » elle l’attrape alors par la main, pour le trainer jusqu’à la cuisine, en oubliant presque qu’elle découvre son appartement pour la première fois.

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