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Wrong Side of Heaven

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Wrong Side of Heaven - Lun 30 Juil - 22:03

Wrong Side of Heaven
Asariel Petrakos ∞ Pya Vetula


(www)

Le vent souffle, brise fraîche sur le front chaud.

Les cauchemars, autrefois aussi rares que des bouteilles de naufragés jetées à la mer, devenaient récurrents. Omniprésents sous les paupières secouées de soubresauts, peuplés d'ombres noires qu'elle ne parvenait plus à oublier. Plus depuis la nuit où elles étaient apparues la première fois, quelques semaines plus tôt. Les faucheuses ; entités fantasmagoriques sans réalité propre, nées dans la fièvre brûlante de sa presque extinction. Elles avaient disparu, dans un premier temps. Lorsque son commandante les avait chassées en apaisant le mal qui la rongeait, leurs silhouettes vaporeuses s'étaient éclipsées... avant de renaître dans le creux fertile de son inconscience, plus terribles encore.

Des flammes naissent du feu oublié, s'allongent, s'étirent paresseusement, avant de s'éprendre d'un morceau de papier sur lequel des recettes sont griffonnées en espagnol.

Pya ne s'inquiétait pas, pas vraiment ; elles disparaîtraient comme les mauvais rêves sur son padre s'étaient essoufflés. Le temps et la distance produisaient souvent des petits miracles auxquels les gens ne prêtaient pas attention. En attendant, elle les subirait docilement, les accepterait pour ce qu'elles semblaient être : une punition de là-haut pour avoir dévié du plan divin, pour avoir repris ce qu'elle avait si gracieusement donné – la vie.

Et l'enfant dort, dort d'un sommeil agité. Fractionné.
Ça tamponne sous son crâne, ça brûle d'un autre feu.


L'avantage lorsqu'une personne faisait toujours le même rêve ? On pouvait se préparer, anticiper. Pya savait ce qui l'attendait, dès qu'elle fermait les yeux. Les doigts squelettiques tendus vers son visage, les bouches en forme de gouffres, les yeux aveugles qui la guettaient inlassablement. Se coucher devenait un combat de volonté : la gosse effrayée ne voulait pas y aller, mais l'adulte forçait, poussait, souhaitait affronter ses peurs. Et Pya s'en sortait avec les honneurs, la plupart des nuits. Ne se réveillait presque plus en sursaut, taisait les cris d'effroi, se plantait devant les ombres avec détermination.

Sauf que, cette fois, elle n'avait pas prévu de s'endormir, et les traîtresses en profitèrent.

Le mauvais rêve fut violent, abracadabrantesque. Une faucheuse se distinguait des autres, s'avançait  d'un pas lent qu'elle ne pouvait distancer, peu importe la vitesse à laquelle ses jambes s'épuisaient. S'avançait, s'avançait. Tant et si bien que Pya se retrouvait acculée, roulée en boule dans un coin. Paumes plaquées contre les oreilles, à crier des va-t'en auxquelles l'autre restait sourde. À toujours plus s'approcher. Et lorsqu'elle fut suffisamment proche pour que Pya distingue le moindre des détails de son visage anonyme... un parfum familier lui souleva le cœur. Après-rasage. Huile-cire pour le bois. Les yeux soudain écarquillés, elle reconnaissait, se paralysait. Et la faucheuse levait ses mains décharnées, retirait son masque, et le visage du padre apparaissait, pupilles pétillantes, traits sérieux et-

« Non ! ». Cri unique, pétri d'angoisse. Pya se redressa comme un vampire dans son cercueil : d'un bond, les joues rouges et les muscles raides. Le souffle lui manquait, ses yeux piquaient. Cœur lancé à mille à l'heure. Elle inspira, sa gorge protesta et elle se mit à tousser. Quelques mèches s'aggripèrent à ses joues couvertes de sueur ; elle les repoussa, releva la tête, et se crut à nouveau en plein cauchemar. Sa cuisinière flambait – le gaz, elle avait oublié d'éteindre le gaz, s'était endormie pendant qu'elle cuisinait, et à présent, tout fumait, crépitait et s'enlisait dans les flammes. Propulsée par l'adrénaline, elle se redressa, ignora la morsure brûlante du parquet contre ses pieds nus, et s'avança vers le feu, coude en coupe autour de son visage. Ne pas avaler de fumée. Ne pas jeter d'eau. Il lui fallait un torchon humide. Non, idiote, retourne sur tes pas, prends le foutu extincteur dans le couloir de ton immeuble, et reviens arrêter l'hémorragie de fumée.

Elle voulut écouter, vraiment, mais lorsqu'elle se retourna, le vertige la saisit. Et elle se demanda depuis combien de temps elle inspirait la toxicité des flammes. Sans doute trop.

Les faucheuses m'ont sauvée, m'ont réveillée, songea-t-elle.
Mais ce n'était que pour mieux me voir suffoquer.

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Wrong Side of Heaven - Ven 3 Aoû - 22:06



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pya vatula  ϟ  asariel petrakos

Certains diront qu'espionner les gens ce n'est pas quelque chose de correct. Peut-être. Seulement, toi, tu ne vois pas ça comme ça. Ce n'est pas vraiment de l'espionnage, c'est plus de la documentation. Rien de bien méchant en soit. Tu n'es pas non plus le nouveau James Bond. C'est juste que la jeune femme que tu suis semble des plus distraites ou peut-être trop naïve. Elle ne s'imagine pas que quelqu'un puisse la suivre ou même lui vouloir du mal. Elle est trop pure pour ce monde. Tu t'en es rendu compte bien vite. C'est certainement la raison qui a fait que tu n'as pas contacté son père adoptif quand tu es tombé sur elle par hasard. Pas uniquement parce que tu as senti le bon sujet, mais aussi parce que t'as ressenti ce besoin étrange de la protéger, de veiller sur elle. C'est étrange, tu n'as pas le souvenir d'avoir ressenti ce genre de besoins depuis très longtemps. Tu ne ferais pas de mal à Rose, par exemple. Elle aussi mérite que l'on fasse attention à elle, mais tu ne ressens pas ce besoin viscérale de la protéger envers et contre tous.

Tout ça pour en arriver là.

Assis non loin de l'immeuble de la demoiselle tu griffonnes quelques mots sur ton carnet. Des pistes à explorer pour ton nouveau bouquin. La proximité de Pya semble rendre ton imagination fertile. Habituellement, tu t'isoles pour écrire. Pour être honnête, tu t'isoles de plus en plus. Le temps passe et tu as d'avantage de mal à supporter le reste du monde. Tu pensais que tu arriverais à apprivoiser cette capacité à lire les émotions, tu n'aurais pas plus te tromper. Tu as foiré ton coup et l'isolement semble la seule solution viable à ton problème. Sans vraiment réfléchir, tu t'es mis à suivre Pya. Tu as répondu à ce besoin d'en apprendre plus sur elle. Comprendre comment elle a fait pour arriver à Arcadia. Comment la pureté incarnée a atterrit dans l'antre du diable ?

Le temps passe et rien ne se passe. C'est calme, assez pour te donner l'envie de piquer du nez, mais tu tiens bon. Tu t'accroches aux étoiles. Une petite voix te souffle que tu ferais mieux d'aller te coucher. Plus rien ne se passera désormais. Tu t'étends, le dos douloureux à force de faire du surplace. Tes muscles se détendent sous les étirements, mais tu bloques quand tu aperçois de la fumée sortir d'une fenêtre. En y regardant d'un peu plus près, tu te rends compte qu'il s'agit de la fenêtre de Pya et ton coeur bondit dans ta poitrine. Tu n'as pas vraiment le temps de réfléchir que tu t'élances déjà. Tu entres en mode automatique, incapable de te faire à l'idée qu'il puisse lui arriver quelque chose sous tes yeux. De vieux réflexes te reviennent, réminiscences d'une vie qui te semble si lointaine. Il faut que tu prennes une décision. La porte d'entrée ? Tu n'es pas sûr qu'elle t'ouvre et puis ça ferait un peu gros, non ? Tu décides d'adopter une autre option et tu te débats pour attraper l'échelle qui mène à l'escalier de secours. La bonne grosse galère. Dans un grincement, elle cède et tu peux enfin te hisser jusqu'à l'appartement de la belle. Tu dois être chanceux, l'une des fenêtre est ouverte. Peut-être celle qui t'a laissé entrevoir la fumée s'échapper. Tu t'engouffres dans l'appartement. Tu vas devoir trouver une bonne excuse pour ça. Tu n'as pas de mal à trouver l'endroit où l'incendie à lieu. Le feu t'a toujours fasciné. Élément hypnotique par excellence, tu pourrais le regarder danser pendant des heures. Seulement, ici tu n'as pas le temps pour ça. Tu dois agir vite.

Peut-être que dans la vie, rien n'est un hasard. Il se peut que tu sois devenu pompier il y a de ça des années, simplement pour ce moment-là. Pour venir au secours de la belle en détresse. Tout ça, pour ça. Si ça te permet d'entrer dans sa vie, ça doit valoir le coût. Tu balayes la pièce du regard, tu restes le dos à moitié vouté pour éviter la fumée qui se repend dans la pièce. La brune ne semble pas en forme, mais le feu est la priorité. Une bouteille sur la table attire ton attention, ta veste en jean glisse le long de tes bras. Ça devrait faire l'affaire. Tu tires dessus et vide le contenu de la bouteille, les goûtes d'eau tombent brillamment sur tes bottines. L'instant d'après, la veste recouvrait les flammes qui commençaient à prendre de l'ampleur. La chaleur caresse ta peau, te brûle, mais tu tiens bon. Ton regard se pose de nouveau sur Pya, rayon de soleil qui attire ton attention. « Tu dois sortir » que tu lances, tu la voies tanguer et ton instinct te pousse de nouveau à agir avant que tu ne puisses prendre le temps de peser le pour et le contre. Tes bras saisissent la brune et ses sentiments aussi. Les bras nus, abandonnés par la veste qui repose toujours lamentablement un peu plus loin, tu n'as plus aucune protection contre les sentiments parasites. Pourtant, tu les accueilles avec moins d'appréhension. La pureté de ce qu'elle ressent te fait frissonner, malgré la peur qui trouble son esprit, tu peux encore entrevoir le rayon de soleil qui la caractérise. Tu tiens bon et repasse par la fenêtre, tenant fermement la belle enfant. Tu la déposes contre le métal glacé. « Tu avais besoin d'air frais, respire doucement, tu ne crains plus rien. » tu tentes de la rassurer comme tu peux, en oubliant que t'es l'inconnu qui vient de pénétrer chez elle. Peut-être que tu vas lui devoir quelques explications. En attendant, tu veux t'assurer qu'elle aille bien. C'est tout ce qui compte à tes yeux.  


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