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Running up that hill

 :: abandonnés
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Running up that hill - Mar 19 Juin - 0:04


Running up that hill 180619120431101848

running up that hill


"And if I only could,
I'd make a deal with God,
And I'd get him to swap our places."




Les notes glissent sur mon échine, tonalités suaves qui m’émoustillent. C’est langoureux, lascif comme un baiser qu’on fait durer, bouche contre lèvres scellées. Chaque parcelle de mon épiderme est transie, secouée par l’électricité qui suintent des instruments, lente ardeur qui s’éprend de toute la salle. Ça s’échauffe, ça se touche, ça s’embrase sans aller trop loin. Laissez du secret là où les cuisses ont déjà été frôlés, là où le bas ventre s’est déjà enflammé. Et dans un dernier éclat, mon bassin s’éclate contre celui de mon partenaire, mes doigts crépitent enfin contre sa nuque, retrouvant son épiderme pour y tisser quelques douces rêveries. Y abandonner des graines. La soirée ne fait que commencer Luca, tu as un gala à rejoindre avant de t’aventurer sous les draps de l’amour. Mais y’a-t-il réellement besoin d’un lit pour faire éclore des roses rouges ?

Je ne crois pas.

Ψ

Il est 21h passée quand je débarque au Pegasus Building, très en retard. Plus qu’à mon habitude. Je prends quelques secondes pour me regarder dans le rétroviseur de la Berline, remettant un peu d’ordre dans ma tignasse, lissant mes traits fatigués, mon teint un brin blafard. « Soyez sincères Thomas, comment je suis ? Les yeux de l’enfant se dardent dans celui du chauffeur, tiré à quatre épingle, un léger sourire qui s’élargit face à ma mine déconfite. Pauvre de lui. « Vous êtes parfait Mr. Salducci, ne vous inquiétez pas. Parfait. L’adjectif glisse dans mes synapses et pépite là-haut comme un éclat de bonheur. Joli visage qui s’émerveille, Eros piqué par des mots aiguisés comme la pointe d’une flèche. « Tu es gentil Thomas… Que je murmure, doigts qui remontent vers son visage et s’arrêtent à quelques millimètres de sa peau d’ébène. « Gardez votre énergie Monsieur, vous en avez déjà usé de beaucoup au Silver’… A nouveau une pointe, plus déceptive celle-ci, qui se lit sur mon faciès comme la page remplie d’un livre grand ouvert. Mais il a raison Thomas, je dois me contenir pour éviter de m’égarer dans les chimères humaines. Plus les années passent, plus je fais preuve de puissance, plus ce corps requiert de sommeil. Peut-être que je devrais écouter les médecins qui me demandent de me calmer, de faire des siestes, comme l’enfant que j’ai toujours été, d’abandonner quelques fêtes au profit de moments solitaires, de…. Chut, chut, chut, je n’entends rien de rien ! Chut que je cris à la vérité qui me frappe le crâne.« D’accord Thomas…

Nul besoin de le toucher pour savoir que je ne rentrerais pas seul ce soir. Logique me diriez-vous, c’est mon voiturier. Je jette un rapide coup d’oeil aux sièges arrières - ça fera l’affaire plus tard - avant de l’abandonner, un sourire brillant qui a remplacé la mine affectée. Il n’est que 21h et j’entame déjà ma deuxième soirée. Parfois, j’aimerais connaitre le dieu de la multiplicité histoire de me faciliter l’existence… Faux.  J’en serais triste à en crever de ne pas être entièrement présent là où je dois être. Alors en piste Luca, fais claquer tes doigts comme tu as fais claquer tes talons sur le parquet du Silver’. Maintenant que tu as le costard du riche héritier, use de ton nom avant d’user de ton bassin.

Ψ

Un sourire plus éclatant, ça n’existe pas. Il me dévore le visage, me fait briller comme un diamant qu’on viendrait juste d’extraire de la mine, sans jamais avoir été entaillé par les outils de l’Homme. Leur joie, leur éclat de rire, l’amour qui glisse dans leurs mots, tout ça est comme une coupe d’extase que je bois à grandes goulées. C’est divinement bon, presque abrutissant. Mes doigts crépitent sur les épaules d’une demoiselle dont la robe est couleur émeraude. 'Elle met en valeur la carnation de votre peau' que je lui murmure avec la plus fine des élégances. Et ils boivent ces Hommes, champagne hors de prix, vins qui m’exècrent tant ils me toquent la tête et me font courber l’échine. 'Je suis fatigué', que j’explique quand on me demande pourquoi je ne bois que de l’eau. Pas envie de finir sur le sol dans une telle soirée, ça ferait mauvaise publicité pour un homme de ma classe. On rigole face à ma réponse, ça me nourrit encore plus, et je leur offre en retour des rubis d’amour. Clac contre le coeur, boum face au corps. Tilt dans le crâne, clic contre les hanches. De simples effusions, accroitre ce qu’ils ressentent pour les remercier de ce qu’ils m’offrent sans le savoir.
Et comme une drogue qui explose, je sens mon palpitant forcer ma cage thoracique, boum incessant qui m’échauffe le corps autant que l’esprit. Il faut que j’aille prendre l’air, que je stop mes phalanges avant qu’elles remplacent l’alcool et me trainent au sol. Je dois… Souffler. Un peu, rien qu’un peu, pour repartir en beauté.
Quelques sourires, quelques courbettes, des compliments et je disparais dans un ascenseur qui me mène tout là-haut, au plus proche de mon habitat naturel. Le firmament.

Malgré la fatigue qui me taraude le corps, ce genre de soirées, où je reçois autant que je donne, réveille en moi le p’tit soleil qui a toujours fait fléchir les Dieux et les Hommes. Boule d’énergie et de lumière qui vibre comme un putain de cellulaire. Vous savez, celui qui vous oblige à regarder même si vous ne voulez pas savoir qui vous appelle. Celui qui attrape votre regard, vos doigts, votre attention car vous êtes incapables de refuser d’y répondre. Alors quand je débarque au dernier étage, terrasse abandonnée au profit de la soirée qui exalte tout en bas, c’est dans un sourire éclatant que je découvre la vue sur Arcadia. Prunelles dilatées, le bonheur qui dégouline de mes lèvres…Et qui se stoppe dans une vision d’horreur. La silhouette n’est qu’une ombre mais je perçois la courbe des hanches qui appartiennent à une femme. Trop près du bord, trop proche de la fin. « Je serais vous, je ne ferais pas ça…Sauter. Il y a d’autres façons plus…agréables pour s’abandonner. Des mots chargés d’émotions, la peur qui glisse en moi comme un poison. Reviens, joie exubérante, passion exaltante. Reviens, joli corps qui ne mérite pas de finir écrasé contre le bitume d’Arcadia. Reviens avant que moi aussi, je ne tombe, par ta faute.
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Running up that hill - Jeu 21 Juin - 16:12

Running up that hill
Luca Salducci ∞ Echo Nightingale

(www)

Sous la définition du mot prévisible, se trouvaient les noms d'un milliard d'hommes. Peut-être plus, certainement pas moins. Et inexorablement, le patronyme de l'adjoint au maire y était accolé – souligné et en caractère gras. Monsieur trompait Madame avec sa secrétaire, une jolie rouquine aux lèvres pulpeuses ; ce scénario était probablement l'un des plus vieux classiques du monde, et pourtant, tant de gens s'acharnaient à le reproduire, encore et encore.

Echo referma la porte qu'elle avait discrètement entrebâillée, laissa les classiques ébats trompeurs continuer, et glissa le portable aux photos compromettantes dans la pochette prêtée pour la soirée, soupir au bord des lèvres. Game over pour lui. Il est temps pour toi de t'éclipser, gamine. Et le plus tôt serait le mieux. Ce gala, auquel elle avait été forcée de participer, ne cessait de lui rappeler l'univers qu'elle avait consciemment fuit lorsqu'elle avait claqué la porte de chez elle, une dizaine d'années plus tôt. Le luxe outrancier, l'hypocrisie palpable, la joie versatile sous forme de rires bruyants qui grinçaient comme des craies blanches sur un tableau noir à ses oreilles.

Au moins, sa cliente du mois, payait bien et lui prémâchait le travail. Déjà persuadée des nombreuses infidélités de son mari lors de leur entrevue, elle ne versait pas de larmes, ne devenait pas hystérique à la moindre nouveauté fâcheuse, se contentait de demander des preuves tangibles. Pour le divorce, pour ne pas qu'elle soit laissée sur le bas-côté sans rien lorsqu'elle en ferait la demande. Un moyen de chantage, disait-elle franchement, une assurance. Sans compter que, non seulement elle lui avait fourni l'emploi du temps de son cher et tendre – atout considérable – mais elle lui avait également remis une invitation pour ce gala auquel il devait assister et une tenue pour se fondre dans la glorieuse masse de pantins en costumes – une robe blanche qui épousait ses formes avec grâce et dénudait sa gorge et ses épaules. Félicitations ! te voilà revenue à ton point de départ, gamine. Les tenues extravagantes, l'étal sans honte des richesses ; la crème avariée de la société.

Sauf que, tout ça, ce n'était plus elle, ça appartenait à son passé, à son adolescence trop tôt écourtée. Ce soir, sa moto garée dans une ruelle adjacente, elle s'était changée dans les toilettes d'un bar non loin de la tour de verre, avait confié au gérant son sac à dos et ses clefs en l'échange d'un paquet de cash, puis s'était pointée à la soirée, carton aux lettres dorées tendu du bout des doigts, devenant l'intrus numéro un, le loup au cœur d'une bergerie enragée.

Le seul avantage tenait dans l'alcool qui coulait à flots ininterrompus, les serveurs aux plateaux d'argent faisant office de fontaines mobiles. Les bulles qui glissent sur le palais, qui pétillent au fond de la gorge, la qualité qu'on ne pouvait qu'apprécier après des journées passées à boire du whisky bon marché. Mais tout avantage vient avec son lot d'inconvénients, pas vrai ?

Elle traversait la salle, lorsque l'éclat d'une crinière blonde attira son regard. Aussitôt, le sang gorgeant ses veines devint béton et l'oxygène dans ses poumons, des sables mouvants vicieux. Plus ses inspirations gagnaient en profondeur, et plus elle manquait d'air. Les Nightingale sont de sortis. Elle n'aurait pas dû se figer ainsi, ni être gagnée par une panique aussi insidieuse ; elle avait vaincu ses parents, la malédiction qu'ils lui avaient attribuée, elle avait gagné en quittant le domicile familial. T'entends ça, maman ? J'ai gagné. Et pourtant, ce ne fut pas un sentiment de victoire qui l'envahit à la vue de sa génitrice, mais celui de l'échec cuisant – celui qui vous rendait malade et insipide aux yeux de tous.

Sans vraiment y penser, son corps prit les commandes, opéra un demi-tour aussi sec que brutal. Se cogna contre quelques coudes, se heurta aux réclamations méprisantes, lorsqu'elle les poussa hors de son chemin, puis s'écrasa contre une porte anonyme. Elle poussa le battant, sans savoir où elle se jetait, et s'effondra presque dans une volée de marches. Elle les gravit aussitôt, sans un regard en arrière, parce que tout valait mieux que ce nid à vipères qui abritait un cobra. Elle devait mettre de la distance entre elle et celle qui lui donnerait toujours le sentiment d'être une gosse irresponsable aux gênes maudits.

Ainsi, celle qui donnait l'impression de chuter en permanence entreprit une incessante ascension.

Ce n'est qu'au bout de plusieurs minutes qu'elle atterrit sur un palier étroit, souffle court, poumons brûlants et doigts recroquevillés contre sa gorge, malaise au creux de la paume ; à droite, un ascenseur rutilant brillait dans la semi-pénombre, à gauche, une lourde porte se dressait avec les inscriptions TERRASSE – FERMÉE. Un peu chancelante, elle se saisit de l'une des épingles perles qui retenaient sa crinière pâle en un chignon savant, et la glissa dans la serrure. Elle n'eut pas à travailler le verrou très longtemps, le clic salvateur claqua et le battant s'ouvrit. Elle s'engouffra à l'extérieur, la peau frappée par la fraîcheur nocturne bienfaisante et l'angoisse s'atténua, légèrement. Elle ne referma pas complètement le battant pour pouvoir ressortir une fois qu'elle le désirerait et s'avança, s'avança tout près, jusqu'au bord, ses talons claquant contre les dalles de béton.

Et à ses yeux troubles s'offrit la vision d'Arcadia, étalée avec une chaude indécence à ses pieds, offerte au monde, bruissante de vie. Comme la tour surplombait tous les autres bâtiments environnants, se dressait haut, trop haut dans la nuit, elle ne percevait que de vagues rumeurs – des sirènes lointaines, le klaxon mécontent de voitures abîmées, le bourdonnement d'exclamations à peine audibles. Toutefois, coincées dans le gouffre du monde, des milliers de lumières scintillaient, capturaient son regard, l'accrochaient dans leur étreinte dorée comme elles piégeaient les papillons de nuit. Apaisaient l'angoisse, la peur de cette confrontation. Il y a pire, plus bas, tellement pire. Toujours. Tu n'as pas le droit de t’effondrer pour ça, gamine.

Elle posa la pointe d'un escarpin sur le rebord métallique, dévoilant une jambe pâle entre le tissu fendu, puis s'y hissa. Le vent s'engouffra immédiatement sous le drapé, soulevant la mince traîne en l'entortillant entre ses mollets. Prunelles cette fois dressées vers le divin, elle observa le velours bleu piqueté d'étoiles se faire dévorer par de terribles nuages gorgés d'orage. Sa respiration commençait tout doucement à reprendre un rythme plus tempéré. Ses mains ne tremblaient plus et ses joues se retrouvaient rougies par le froid, non plus par la honte d'être découverte en ces lieux par son propre croquemitaine. Alors, ici, tandis que les battements sous sa cage d'os ralentissaient, elle songea pour la première fois à tout ce qu'elle avait souhaité écarter de ses pensées, ces derniers jours. Son échange avec Aislinn O'Reilly, notamment. La vérité qu'elle lui avait si brutalement révélée. L'hybris. Ses effets, ses conséquences – ce qu'elle dissimulait si habilement sous les fines manches en soie de la robe. Sa famille, aussi.

Paupières closes, ce qu'elle ne pouvait plus ignorer se fraya un chemin jusqu'à son cœur, jusqu'à ses lèvres, sur lesquelles se gravèrent un mince sourire. Elle aurait bel et bien dû se sentir victorieuse. Elle savait à présent, elle savait qu'elle n'était pas comme Shea, qu'elle ne franchirait jamais ce pas, qu'elle ne plongerait jamais de plein gré dans le vide abyssal qu'elle frôlait avec tant d'habilité ce soir. Qu'elle ne trancherait pas consciemment assez profondément pour soulager son corps de la vie qu'il portait. Et cette certitude lui ôtait un poids si conséquent que pour la première fois depuis des années, elle se sentait presque en paix avec elle-même. Une trêve de courte durée, certainement, mais dont elle se délectait dans l'instant présent. Plus de colère rugissante, plus de rancœur palpitante ou de peur volage, simplement un soulagement brut, que sa mère ne parviendrait pas à lui dérober. Pas cette fois.

« Je serais vous, je ne ferais pas ça…Sauter. Il y a d’autres façons plus…agréables pour s’abandonner. ». La voix grave, soucieuse, la désarçonna et Echo tressaillit. Le sentiment de paix vola en éclats ; solitude de trop courte durée. Et les mots se frayèrent finalement un chemin jusqu'à son crâne, s'y implantèrent, eux et leur suggestion. Une pensée la traversa, furtive, un brin sarcastique, mais étrangement concrète. Oh, point d’inquiétude, je viens tout juste d'apprendre que je n'étais pas suicidaire. Ce qui la fit rire, un peu, juste parce qu'elle ressentait toujours du soulagement sous l'agacement provoqué par cette intervention. « Ah oui ? Et j'imagine que vous vous portez volontaire pour me faire découvrir ces autres façons ? », murmura-t-elle d'une voix mielleuse, avant d'ajouter, faussement révérencieuse : « Quel grand seigneur vous faites ! ».

Echo fit doucement volte-face, dangereuse équilibriste sur le fil du rasoir, et darda ses prunelles acérées sur l'homme, dont les traits, bien que plongés dans l'ombre, étaient visiblement marqués par l'inquiétude, une inquiétude qui eut le bon goût d'adoucir son mécontentement. Peu de gens s'inquiétaient réellement pour d'autres personnes qu'eux-mêmes. Entre deux nuages, réapparut soudain brièvement une lune ronde et pleine, dont la lueur argentée éclaira le visage de l’importuneur. Alors, au creux de sa poitrine, il y eut un raté, un bref sentiment de familiarité oubliée. L'échine parcourut d'un frisson, les lèvres entrouvertes sur des mots absents, tout sarcasme évaporé, dévoré par cette sensation fantôme qui l'engloutit complètement pendant quelques secondes. Elle cilla, s'avança d'un pas, avant de vaciller, rattrapée par la réalité – et potentiellement, par la gravité, puisqu'elle se tenait toujours sur son perchoir, comme elle venait tout juste de l'oublier.

La sensation disparut alors, à son tour engloutie par les faits. Fait n°1 : sa mémoire ne contenait aucune trace d'un homme aux boucles brunes qui puisse être l'inconnu face à elle. Fait n°2 : elle n'appréciait que moyennement d'être en compagnie d'un homme, alors qu'elle se trouvait toujours perchée sur la plus haute tour d'Arcadia. Troisième et dernier fait ? La vue fugitive de sa mère l'avait bouleversée et l'alcool alimentait ses pensées, ses réactions, donc quoi qu'il en soit, elle voulait rester seule. Partir de cette soirée et finir d'étouffer son souvenir avec un joint ou quatre. Sans doute quatre.

« Très bien », soupira-t-elle en lui offrant un sourire forcé, « vous m'avez convaincue. Pas de plongeon pour moi. Ce n'est que partie remise, bien entendu, mais en attendant... ». Cynique, la demoiselle, toujours, et même dans ses bons jours. Bien qu'elle ne soit pas encore certaine de la façon dont elle pourrait qualifier cette journée – bon n'était peut-être pas le terme le plus adapté.

Inspirant profondément pour rassembler ses esprits, elle tendit une main vers lui et lui demanda avec une amabilité limitée : « Sauriez-vous vous montrer utile ? ». Echo ne lui demandait pas son aide, pas vraiment, mais les talons hauts, la tenue impraticable, la quantité de champagne ingurgitée, tout cela faisait d'excellents motifs pour vaciller et tomber, lorsqu'elle s'avancerait pour sauter et descendre du rebord. Et elle n'avait pas envie de basculer, pas alors qu'elle venait tout juste de se relever.

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Running up that hill - Ven 22 Juin - 23:03


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"And if I only could,
I'd make a deal with God,
And I'd get him to swap our places."




Les hommes, dont je fais parti, ont cette facilité à se mettre en danger. À tournicoter avec le vide, enlacer les épreuves comme si elles étaient nos meilleurs amies. J’aime jouer avec le feu, je me brûle constamment, cloques de plaisir que j’amuse à exploser en continuant de plus belle, à me cramer le cerveau encore et encore, sans jamais en être contenter. Jolie ritournelle tout là-haut. Nous aimons ça, nous, les Hommes, faire de nos vies, des bolides pleins de puissance qui s’évertuent à foncer droit dans le vide, sans oublier d’écraser quelques victimes en route. Faire d’une pierre deux coups, blesser et mourir. Là est l’adage de l’Homme, là est la chose qui me répugne le plus, que je continue pourtant à faire. Alors la demoiselle, son rire, il ne m’étonne même pas. Tout doux, presque inaudible, un rire de gamine, d’enfant qui n’a encore rien vu de ce monde. Tomber ne l’effraie pas et c’est peut-être faire un pas dans la réalité qui la met le plus à mal.«Ah oui ? Et j'imagine que vous vous portez volontaire pour me faire découvrir ces autres façons…Quel grand seigneur vous faites ! » Son ton est onctueux, comme une crème au chocolat qu’on glisserait sournoisement sur les lèvres d’un gourmand. Plein de langueur, de malice. De moqueries aussi. J’aime. Mais non petite, tu virevoltes trop dans le danger pour me donner envie d’effleurer ton échine. Le suicide, trop de rouge, de braise et de deuil.

Et puis elle se retourne, enfin, dévoilant un corps dont les femmes ont du lui jalouser lors de la soirée. C’est ce que je vois en premier, ce que la lumière me permet de discerner. Des hanches pleines, arrondies, divinement ciselées par la main d’un dieu que je remercie chaque jour de faire de la peau, une vraie fresque de beauté. Sa robe épouse ses courbes et je vois que ses épaules son nues, prêtes à être brisées par des mains ardentes, doigts tachées de plaisir, crépitant sous l’appel de l’épiderme. Mais non Luca, range tes mains, fourre les dans tes poches avant de tomber à ton tour sur l’asphalte bouillant. Et c’est dans un échange silencieux que nous nous découvrons, mes prunelles bleutées dardées dans les siennes dont je ne peux même pas deviner la forme. Son visage est trop sombre, je vois quelques mèches virevolter sous la brise mais…Rien qu’une ombre. Une délicieuse ombre. Mais elle… Oh elle, elle me voit, remercions Artemis de débarquer au bon moment et d’éclairer mon visage sous les rayons de la lune. Elle me regarde, je le sens. Et j’aimerais en faire de même, découvrir le visage qui accompagne ces hanches, la jolie tête qui surplombe ce joli corps.

Et enfin un pas. Puis un léger vacillement qui me laisse de marbre. Tant que je ne la touche pas, sa peau ou sa folie ne m’atteindra pas. «  Très bien vous m'avez convaincue. Pas de plongeon pour moi. Ce n'est que partie remise, bien entendu, mais en attendant... » Mon sourire est forcé, tout petit. Je ne rigole pas quand on évoque la mort. Ce n’est pas drôle de se moquer du suicide, d’en faire quelque chose d’habituel, de le transformer en jeu. Les Hommes ont tant à faire dans ce monde, tant à voir, tant à exalter. Oui, c’est une plaidoirie pour moi-même, je le sais bien. Le Dieu de l’Amour aux prises de la dépression humaine. Affligeante et lancinante douleur qui pépite lorsque ma magie atteint son point culminant et redescend dans une fatigue écrasante. Joli pied de nez, Madame l’Humanité.
Sa main se tend, à l’enfant. Sa voix implore de l’aide - foutaise que je pense, mais cette fois-ci, elle m’arrache un sourire - et je sors ma main droite de ma poche, évitant soigneusement de glisser dans mes doigts la folie divine qui pourrait l’embraser d’une caresse. Pas ce soir, contrôle toi Luca, touche là sans la faire exploser. Sans faire virevolter la violence en toi. Ma main agrippe la sienne, sa peau est glaciale alors que la mienne est bouillante, température anormale pour le corps d’un humain lambda. Qui inquiète les médecins, fièvre qu’ils ne comprennent pas. Toujours à plus de 39° le Salducci, aucun calmant pour faire baisser le feu ardent du plaisir, de l’accouplement violent de la folie et du désir. C’est avec légèreté que mes doigts se referment sur le bout des siens, sans les presser, sans l’arracher violemment au vide qui l’appelle. Jamais brusquer sans l’autorisation, qu’elle soit tacite ou dicter par les mots. Et puis le corps de la gamine se rapproche du mien, abandonnant la marche pour revenir parmi les siens. Et je la vois.

Je la vois.

Pas une enfant. Pas une gamine. Une femme au visage d’un ange. Aux lèvres sculptées par Rodin. Aux mèches d’or encadrant le portrait peint par la Grâce. Mes doigts restent là où ils sont, bloquant la magie dévastatrice sans arrêter le crépitement qui sommeille aux tréfonds de mon âme. Je la vois. Mais je suis incapable de mettre des mots sur ce dont je suis témoin. « Ai-je été assez utile Mademoiselle ? » que je lui demande, du bout des lèvres, mes prunelles emprisonnées dans les siennes, comme si c’était l’unique place qui existait. Et puis, je la lâche, obligé, l’écume devenant vague, plus possible de la contenir en moi. « La soirée en bas n’est pas à votre goût ou… » Je baisse la tête, un petit sourire qui nait sur mon visage, un crépitement de malice au creux des lèvres. « …Vous préférez juste vous faire secourir par des inconnus ? » Vu ce qu’elle m’a dit il y a quelques instants, je sens déjà les piques arrivées et je sais que je ne devrais pas faire ça, jouer avec ce feu, avec cette braise habillée de blanc. Mais j'en ai envie, l'homme en a envie, le dieu... Aussi..
Et je la vois. Je la vois et c'est comme si je l'avais toujours vu devant moi.
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Running up that hill - Lun 25 Juin - 22:18

Running up that hill
Luca Salducci ∞ Echo Nightingale

(www)

Elle n'aurait su dire pourquoi ce moment lui sembla se prolonger, secondes transfigurées en fébrile éternité. Elle n'aurait su dire pourquoi, du fond de ses tripes, une peur primaire s'élevait et grondait. Et s'il ne prenait pas ma main ? Tant mieux. Peut-être qu'il était préférable que l'inconnu touché du syndrome du sauveur fasse volte-face, qu'il s'engouffre à nouveau dans les entrailles bétonnées de la tour, qu'il l'oublie, elle et ses névroses. Peut-être qu'il valait mieux en rester là, soufflait une voix timide, parce qu'elle n'avait pas aimé ce que sa simple apparition avait provoqué sous sa poitrine, parce qu'elle refusait d'alimenter le frisson, les battements ratés. Et s'il la prenait ? Dans son dos, souffla une brise glacée venue des profondeurs rances de la ville et elle sentit sa gorge se serrer d'un pressentiment aussi impossible à ignorer qu'il l'était à identifier. Elle regrettait d'avoir grimpé tout en haut pour admirer les ruines de toute humanité, elle regrettait son geste, ses paroles. Trop tard.

Ses doigts enserrèrent les siens, doux sans être pressants, et elle redescendit de son juchoir, sans y être forcée, ce qui la surprit. Les hommes – particulièrement lorsqu'ils se retrouvaient confrontés à la mort – ne s'embarrassait pas avec le temps, ni le consentement. Un fait qu'elle pouvait aisément comprendre : la peur et le désespoir formaient un duo des plus étouffants, aucun des deux ne vous laissait le moindre répit et la plus petite hésitation pouvait coûter des vies. Peut-être que celui-ci avait compris qu'elle ne comptait pas sauter, qu'il lui restait encore des liens à trancher avant d'abandonner ce monde.

« Ai-je été assez utile Mademoiselle ? ». La voix, calme, profonde – consonnes et voyelles recouvertes de velours – lui fit relever des yeux qu'elle n'avait pas eu conscience de baisser. Elle remarqua ainsi la façon dont il la dévisageait, dont ses prunelles soulignées de ridules dévoraient son visage. Elle remarqua également qu'il tenait toujours sa paume entre ses doigts, que sa peau brûlait sous la sienne, et qu'elle aurait pu se défaire de cette emprise, si facilement, mais qu'elle demeurait immobile, sa silhouette trop pâle plantée devant la sienne, proche, brasier dans son écrin de fraîcheur. Ses poumons crachèrent l'oxygène emmagasiné derrière ses lèvres entrouvertes et, à court de mots, elle se contenta de hocher la tête. Voilà la raison pour laquelle elle n'aurait pas dû lui demander son aide. Les réactions tant physiques que psychologiques, lorsqu'il lui parlait, lorsqu'il la touchait ou l'observait, ne lui ressemblaient pas, ne lui convenaient pas. Ce sentiment de familiarité la dérangeait, provoquait en son sein un malaise qu'elle ne comprenait pas, et Echo n'aimait pas ne pas être au contrôle.

L'inconnu brisa finalement le contact, ne laissant dans son passage que de la chair engourdie, courant électrique sous la peau, dans les veines, qui s'effaça peu à peu jusqu'à ne plus demeurer qu'en souvenir. « La soirée en bas n’est pas à votre goût ou… ». De même, il s'arracha à son regard, la libérant de son emprise, et Echo souffla doucement, soulagée de ne plus y être confrontée. Agacée d'avoir ainsi capitulé en s'offrant prisonnière de sa présence. Et étrangement, c'est lorsqu'un sourire grava ses lèvres qu'elle la remarqua. L'explication probable, Aislinn soit louée. L'aura, propre aux incarnés, propres aux gens comme elles, légère brume translucide déposée sur sa carne en un voile impalpable. Et si Echo pouvait influer sur la volonté d'autrui, que lui réservaient les autres ? Et cet homme ? Peut-être que l'emprise qu'il possédait sur elle, elle la devait à un don quelconque. Elle serra les dents. Enflure. « …Vous préférez juste vous faire secourir par des inconnus ? ». Pardon. Enflure provocatrice. Voilà qui correspondait un peu mieux.

Sa langue claqua contre son palais, signe d'agacement, et un sourire sardonique retroussa la commissure de ses lèvres. « Vous appelez ça secourir ? Ne vous donnez pas tant de mérite, très cher. ». Envolée l'amabilité mielleuse, évaporée l'envie taquine de jouer, de défier. Ne restait plus que le mépris et le sarcasme, la voix sèche et l'air revêche. Quelle meilleure défense que l'attaque ? En tout cas, Echo ne connaissait pas d'autres moyens. Lorsqu'elle se sentait piégée, trahie, blessée ou dominée, elle montrait les crocs et tentait à son tour de toucher, de détourner l'attention de sa propre personne. « Si j'avais voulu sauter, vos mots ne m'auraient pas dissuadée. Ils m'auraient simplement encourager à faire le premier pas. ». Car, si elle avait souhaité s'échapper de son propre corps, elle n'aurait pu trouver à ce choix qu'une seule raison : fuir les hommes, des hommes. Bellandi déjà, pour le simple plaisir de lui ôter l'odieux privilège de sa mort. Pour s'épargner une fin des plus dégueulasses, pour s'éviter les larmes qu'il ferait indubitablement couler, un jour ou l'autre. Pour ne plus se battre sans raison. Maciej aussi, dans une certaine mesure. Parce que l'enfoiré prenait des risques pour lui offrir un sursit qu'elle n'était pas certaine de mériter. Parce qu'elle n'avait aucune envie de voir la malédiction qui lui chargeait les épaules ricocher sur lui et provoquer sa mort. Parce que, putain ! il méritait mieux, un mieux auquel il n'aurait sans doute jamais droit. Sans hésiter, son père également. Pour ne plus revivre en boucle ce dernier jour où elle avait entraperçu dans son regard l'absence de considération la plus totale. Pour ne plus se confronter au lâche qu'il était devenu au fil du temps. Et puis, pour fuir tous les autres, poivrots, ignares, vermines, qui avaient eu le malheur de croiser son chemin, lorsqu'elle se trouvait à la rue. Qui avaient craché sur l'adolescente qu'elle était mépris, désir déplacé, bêtise crasse et autres petites cruautés pour la déshumaniser.

Ainsi, les paroles suggestives d'un homme – aussi séduisant, soit-il – l'auraient propulsée dans les airs plutôt que de l'inciter à redescendre sur Terre. Mais peu importait à présent, ce qui comptait, c'était de partir. Tout de suite.

Elle détourna les yeux pour ne plus avoir à affronter les pupilles myosotis, souffla un « Bonne soirée ! » du bout des lèvres et le contourna pour s'avancer jusqu'à la porte métallique. Elle aurait voulu que la distance atténue la sensation d'engourdissement, de culpabilité latente, de connexion muette, mais chaque pas alourdissait le maelstrom d'émotions... auquel devait bientôt s'ajouter la colère. Le battant ne reposait plus contre ses gonds, mais s'était à nouveau enfoncé dans l'embrasure, repositionnant tous les verrous comme elle les avait trouvés avant de les crocheter. Contre-temps minime : il lui restait d'autres épingles pour-

Ses pensées se glacèrent, et la colère réapparut, plus vive, plus chargée. Aucune serrure ne surmontait le panneau, probablement faute de la tour – on trouvait ces portes dans les vieux bâtiments, lorsque les toits n'étaient pas encore ouverts au public. Et l'homme, drapé de son armure chevaleresque, n'y avait pas prêté attention. Je suis coincée.

Echo se frotta les tempes, essaya de diminuer la rancœur qui se disputait à la gêne de rester sur cette terrasse, en la présence d'un homme au regard magnétique. Puis se tourna de nouveau vers lui en soupirant. « Je vais être honnête avec vous. », lui dit-elle, mi-sérieuse, mi-désespérée de se retrouver dans une telle situation un soir de travail, « Je ne vous porte pas dans mon cœur. Non seulement vous interrompez mon non-suicide, mais en plus, vous gâchez ma sortie. ». Elle croisa les bras et s'appuya contre le battant, glacé contre sa peau déjà fraîche. Elle ne comptait plus bouger d'un pouce jusqu'à ce que quelqu'un vienne les tirer de là. Elle ne se faisait pas confiance auprès de lui. « La prochaine fois que l'envie vous prend de jouer les chevaliers blancs, abstenez-vous. ».

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Running up that hill - Mar 26 Juin - 22:13


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"And if I only could,
I'd make a deal with God,
And I'd get him to swap our places."




« Vous appelez ça secourirNe vous donnez pas tant de mérite, très cher » Sa langue claque contre son palais, ses mots, contre mon coeur. Comme un enfant Luca, dont l’armure n’a pas encore été construite et qui prend tout à pleine main, sans se soucier de ce qui va faire du bien ou ce qui va faire du mal. Incapable d’arrêter les piques, les éclats de mots plus aiguisés que des lames de rasoir. Pour ça que je m’éloigne un maximum du monde réel, que je passe mes nuits au Silver ou dans les fêtes. Que mes draps ne sont là que pour appartenir à d’autres, mes bras, pour étreindre des corps et non serrer des cous. Petit soleil au regard grand ouvert qui ne cesse de s’éclipser, de laisser les ombres le ternir. Petite lumière dont les mots ordinaires sont de violentes agressions, la réalité, un cauchemars sans aucune amélioration.

Je ne réponds pas, j’en suis incapable. Je suis quelqu’un de drôle mais drôle quand on lance des blagues potaches, pas quand on m’attaque sans évidente raison. Quand on transforme mes actes en corde à pendaison. «Si j'avais voulu sauter, vos mots ne m'auraient pas dissuadée. Ils m'auraient simplement encourager à faire le premier pas. Boum. Une seconde fois, petit coeur abimé, petit corps malmené. L’homme n’en a plus que le visage, que le corps, que le coeur compressé prêt à s’essouffler. Le gosse est là, le sourire plaqué sur le visage, mince ligne qui ne cille pas. Incapable de répondre Luca, de faire du tac-o-tac comme la majorité des hommes s’amusent à le faire. Ça surprend toujours, cette incapacité à faire de l’humour au dépend des autres, à faire souffrir volontairement. Cupidon ne s’est jamais moqué des hommes, il n’a fait que jouer avec. Comme je m’amuse avec les coeurs, comme je ne vois pas quand mes mots blessent. Pourtant… j’en ai laissé sur le carreau des femmes et des hommes qui n’ont jamais compris pourquoi je leur tournais le dos. Plus envie, plus de désir, plus de besoin, aussi simple que cela doit être compris. Mais jamais de la méchanceté gratuite, jamais un abandon en bon et due forme. Jamais.
Ses prunelles, à l'inconnue, elles disparaissent, me laissant seul avec mes pensées, mon silence. Mon incapacité à continuer la conversation qui a très mal tourné. Pourtant… Pourtant j’n’ai pas envie de le laisser partir, de faire de sa silhouette un unique souvenir. Y’a quelque chose en elle qui me tord le bide. Qui m’explose là, tout au fond, au coeur de mes souvenirs. Je ne la connais pas, je ne l’ai jamais vu et pourtant… Pourtant elle est comme une mélodie dont les notes sont des vibrations contre mon âme, quelque chose de bon, de doux et de vorace. Qui mange tout, sans en laisser une miette pour le prochain.

Je me retourne, le silence toujours comme fil conducteur, mes yeux suivant ses délicates hanchent onduler vers la porte de sortie. J’peux pas m’en empêcher, d’imaginer la danse de son bassin contre le mien, nos jambes s’entrelacer, son dos s’arcbouter. Et mes doigts filer contre ses cheveux, emprisonnant quelques mèches comme le feu capturerait son bas ventre. L’imagination qui danse au creux de mes synapses, attisant l’énergie qui commençait à sombrer par la faute de ses mots claquants. Son corps qui m’éveille, sa voix qui me blesse. Mélange instable la gamine, qu’on a envie de toucher et de détruire.
Les mains dans les poches, je la regarde tenter d’ouvrir la porte, bloquée, comme je m’en étais aperçu en sortant. Pas que ça ne m’inquiète pas, au pire, quelqu’un viendra me secourir. j’ai laissé assez de désir en bas pour que les corps réclament autre chose de plus fort. « Je vais être honnête avec vous.» Et elle reparle, mais cette fois-ci, je suis prêt. J’ai enfilé ma plus belle armure, brillante sous ses épines de verre. J’ai drapé mon visage dans un tissu de plomb, mon coeur, dans une couverture de marbre. Chaque parcelle de mon épiderme est chargée, prête à faire exploser en elle quelque chose de beau qui se tapis aux tréfonds de sa tête. Une femme comme elle ne peut ressentir uniquement de la rancoeur ou de la colère. Il y a bien une pépite de désir et d’amour qui murmure pour qu’on la laisse faire. Je serais son haut-parleur, crépite, pépite de mon coeur et je t’entendrais. « Je ne vous porte pas dans mon cœur. Non seulement vous interrompez mon non-suicide, mais en plus, vous gâchez ma sortie. La prochaine fois que l'envie vous prend de jouer les chevaliers blancs, abstenez-vous. » Statique la gamine, le dos collé au métal alors que moi, je décide enfin à bouger, à me diriger vers elle. Plus proche Luca, encore plus proche. Fait de son espace vital ton jardin d’Eden. «  Pardonnez mon impolitesse dans ce cas là. » Seule une trentaine de centimètres nous séparent, je viole son intimité sans lui demander l’autorisation. Pas qu’elle m’appartienne déjà mais j’utilise mes atouts pour dompter sa rage. A toi de briller Luca, de faire de ce mélodrame une vraie fable divine. Un poème dont les astres se souviendront. « Et vu que nous sommes bloqués ici… Je m’appelle Luca. » Je ne lui tends pas la main, elle n’est pas encore prête à s’embraser, trop de négation en elle, d’ardeur non maitrisée. « Et… » Et merde. Mes yeux qui se plissent quelques secondes, mon coeur qui loupe un battement, mon souffle qui s’écrase. Mon corps qui se darde de lumière. Comment n’ai-je pas pu la voire avant ? Comment… Elle n’est pas seulement belle l’inconnue. Elle vibre comme le céleste. « Vous êtes une récurrence… » Et le sourire que je lui donne brise mon armure, la fait exploser sous les crépitements du Soleil. L’incendie qui ravage tout, le bonheur de tomber face à quelqu’un de mon espèce.

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Running up that hill - Ven 29 Juin - 1:55

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Luca Salducci ∞ Echo Nightingale

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La pluie de mots cinglants aurait dû le mettre en déroute, le pousser à la fuir, à l'éviter. Réaction évidente, saine, à laquelle se pliait la majorité des gens qu'elle fréquentait pour le boulot. On la payait, on papotait avec elle d'infidélités, d'injustices et de crimes sociaux, mais quand elle commençait à vomir son mépris, à se hérisser comme un chat enragé, on la quittait, on lui laissait la solitude dont elle réclamait la présence avant tant de soif et d'avidité. Elle aurait aimé qu'il en soit ainsi avec le pseudo sauveur de la tour. Pourtant, il revenait, se rapprochait, la vague qui s'était rétractée, soudain recrachée par l'océan. Et c'était elle à présent qui aurait voulu fuir. C'était elle, dont le corps s'échauffait – colère ou appréhension, elle n'aurait su dire.

«  Pardonnez mon impolitesse dans ce cas là. ». Echo ne croyait pas en ce repentir soyeux, sa paranoïa y décelait un prétexte. Un prétexte pour empiéter sur son espace personnel, pour l'intoxiquer de sa présence ; délicieux poison dont le corps réclamait l'injection, mais que la raison toute entière réfutait, craignait et rejetait en bloc. Bras croisés, poings serrés, elle crevait d'envie de le repousser mais redoutait une approche physique. Son don à elle se transmettait par la peau, par le contact, chair contre chair, les suggestions implantées directement dans la carne d'une simple pensée. Qu'en était-il de lui ? Pourquoi devait-il se tenir aussi proche ? Peut-être avait-il consciemment refermé la porte derrière lui ; peut-être que son instinct merdait et que son bon sens avait raison cette fois, peut-être qu'elle ne pouvait lui accorder aucun zeste de confiance, qu'il préparait un mauvais coup. Peu importe, elle ne voulait pas en être. Aucun désir de lutte, ce soir – ni attaque, ni défense. Ne pouvaient-ils tout simplement pas s'ignorer, jusqu'à ce qu'un autre chevalier blanc quelconque ne vienne les délivrer ?

« Et vu que nous sommes bloqués ici… Je m’appelle Luca. ». Brève présentation, qu'elle aurait aimé avorter dans l’œuf. Elle ne voulait pas connaître son nom, ni son âge, ni sa profession, ni aucun détail, quel qu'il soit, sur sa vie. Ses prunelles le scrutèrent attentivement, le jaugèrent. Flammes au fond des yeux, braises incandescentes derrière du sourire, aura exaltée : l'homme plaisait, le savait et s'en servait, arme pacifique d'un potentiel de destruction désastreux. Ce Luca représentait un risque pour sa santé mentale, pour sa force, et elle avait encore besoin des deux pour tenir le choc. Ainsi, qu'il déblatère sur son existence, s'il le souhaitait, elle ne pouvait guère l'en empêcher – elle ne voulait pas prendre le risque de le toucher – mais pour sa part, elle ne comptait pas lui donner le moindre indice quant à sa propre personne. « Et… ». L'hésitation s'attarda au bord de ses lippes, la retenant en otage pour quelques courtes secondes, l'azur ombrageux posé sur la bouche frivole. « Vous êtes une récurrence… ». Ses paupières papillotèrent, regagnèrent le creux rieur des yeux de l'homme. Il avait donc compris lui aussi. Pourtant, elle n’apercevait aucune méfiance dans son sourire éclatant, il ne reculait pas, ses muscles ne se gonflaient pas, tendus, prêts à agir comme les siens, il paraissait simplement... heureux ?

Dommage qu'il soit tombé sur la pire des incarnés – ou récurrence, comme il semblait les nommer. Echo aurait presque éprouvé de la culpabilité à briser ce joyeux élan, mais elle le fit tout de même sans hésiter. Pas moyen de reculer, dos plaqué contre l'acier, pas de possibilité de retrait par les côtés, pas sans lui indiquer le malaise qu'il générait en elle, pas sans lui montrer sa vulnérabilité. Alors, elle recommencerait, elle le repousserait autant de fois qu'il serait nécessaire en paroles.

« Et vous êtes... observateur, Luca. », railla la demoiselle d'une voix tranchante, le doux prénom craché avec un dédain apparent. Elle n'était pas heureuse, elle, elle avait peur. La vérité qui glisse, l'espace d'une seconde d'inattention, les yeux baissés, la gorge sèche. « En réalité, je ne sais pas ce que je suis. », admit-elle. Mais elle savait ce dont elle était capable. Ce qui la poussa à l'interroger, malgré la distance, tant physique que verbale qu'elle aurait aimé établir. « C'est quoi votre truc à vous ? Votre petit tour de passe-passe inédit ? », demanda-t-elle brusquement. Autant être fixée. Elle ne voulait pas affronter de mauvaises surprises. L'idée qu'il puisse lui montrer la rattrapa – elle songea brièvement au Bellandi, aux éclairs au bout de ses doigts – et elle se redressa, paumes face à lui pour arrêter la réponse. « Je vous préviens tout de suite, je ne demande pas une démonstration. ». Simplement une définition qui pourrait lui permettre de connaître un peu mieux son adversaire. Il n'avait peut-être pas conscience de la façon dont elle le définissait et peut-être n'aurait-il pas compris, mais Echo savait. Elle savait à présent qu'il valait mieux tout remettre en doute plutôt que de considérer cette réalité comme acquise. Elle avait que le pire grandissait là où on s'y attendait le moins et cette fois, elle voulait être préparée.

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Running up that hill - Sam 30 Juin - 11:08


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Elle peut piquer la jolie rose, elle peut faire de ses mots des couteaux brillants, ça ne me blessera pas. Car mon coeur lui, est à cet instant gonflé de bonheur face à la découverte que je viens de faire.  Qu’elle se moque avec son air dédaigneux, j’ai déjà gagné quelque chose en mettant sur son visage un aura divin. A voir qui elle est, peut-être qu’elle pourrait intéresser la Nuova, une telle fureur dans les mots, ça ne peut que plaire à Alcide. Et si je peux la garder auprès de moi, pour comprendre pourquoi mon palpitant manque des battements à chaque regard qu’elle me lance, j’aurais gagné plus qu’une simple manche.
Je ne la quitte pas du regard, comme mon sourire ne disparait plus. Je suis fais d’argent, protégé par la candeur et la joie, ses flèches ne m’atteignent plus, aussi acérées soit-elle. C’est moi le Dieu qui darde les émotions contre les corps, pas elle. Peut-être que je me suis fais aplatir quelques instants auparavant par l’acidité de sa langue mais quoi qu’elle dise la belle, je resterais debout tant que je ne saurais pas ce qu’elle est. « « En réalité, je ne sais pas ce que je suis. »

Ou pas. Une carcasse qui ne sait pas ce qui l’habite ? Dommage pour elle, le jeu n’en sera que plus exaltant pour moi. Petit enfant Luca, aux lèvres dessinées par les Grands Maitres, peinture d’un autre siècle  aux couleurs éclatantes. Attention, tu vas la brûler à briller aussi fort, Petit Ange.  « C'est quoi votre truc à vous ? Votre petit tour de passe-passe inédit.  Je vous préviens tout de suite, je ne demande pas une démonstration. » Curieuse la jolie fleur, curieuse et bloquée entre moi et la porte. Elle pourrait vriller sur le côté, se détacher de cet espace infime que j’ai créé en me rapprochant. Mais non, elle reste là, à darder ses mots contre ma personne, toujours avec ce poison au creux des lèvres. Pique Petite Rose, pique jusqu’à en faire tomber toutes tes épines. Après, je pourrais te faire éclore, révéler toute la beauté qui se cache sous les ronces. Oh j’ai hâte. De mettre un nom sur ce que tu es, de te faire crier sous la joie d’être enfin toi et plus elle.

Ses paumes sont dardées contre moi, pour empêcher quelque chose qu’elle a déjà vu . Bizarre ce type de réaction, pourquoi se protéger d’un don qu’elle ne connait pas. Peut-être… Oui peut-être qu’elle a e une mauvaise expérience, qu’elle a… Déjà rencontré quelqu’un comme moi.
« Vous la demanderez un jour… » Petit sourire en coin, l’enfant au regard d’adulte, le gosse à l’imagination débordante. « …La démonstration je veux dire. J’en suis convaincu. » Pas de la prétention, rien a faire de ces paillettes sans canon. Juste… Que tout le monde réclame de l’Amour un jour. Qu’il soit violent, bandant, éreintant, léger ou vibrant. Nous avons tous besoin de plaisir pour se sentir exister. Pour toucher un peu le firmament tout en restant les pieds ancrés au sol.

« Vu que nous avons un peu de temps… Jouons ! » Avec ta peau, avec tes hanches, avec ta bouche. « Vous allez essayé de deviner qui je suis. Vous posez une question, j'y reponds et vice versa. vous pouvez aussi vous servir de vos yeux ou… de vos mains pour trouver les quelques indices que je porte sur moi. »

Ouh, joueur Luca. Elle n’irai pas jusqu’à là, retirer ta veste, ta chemise, découvrir les lignes géométrique sur ton dos, symbole des ailes qui te représentaient jadis. Mais qu’importe, toi tu en serais capable. De contourner le tissu qui est de trop, de défaire les agrafes et de baiser chaque parcelle de sa peau. Faire crépiter son coeur pour lui faire perdre ses moyens. Faire crépiter son âme pour la posséder, elle et le divin. Mettre une identité sur la lumière qui l’habite à travers un orgasme qu’un humain ne peut contenir. Oh oui, tu en serais capable.

« Et moi… J’essaierais d’apprendre au moins votre prénom… Ça vous convient ?  »


Dis oui Petite Fleur. Dis oui pour découvrir ce qu'est la véritable ardeur.
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Running up that hill - Lun 2 Juil - 23:57

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Luca Salducci ∞ Echo Nightingale

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Que caches-tu au creux de tes paumes, Luca ?

Obsession versatile qu'une autre ne tarderait pas à remplacer, mais qui faisait rugir ses pensées et les pires aspects de son imagination pour l'heure. Echo s'y accrochait car tout homme, toute femme, représentait une insécurité potentielle à ses yeux voilés de méfiance, mais lui, lui, symbolisait le pire, épée de Damoclès oscillante au-dessus de sa couronne d'or pâle. Soleil brûlant si proche de la consumer, flammes au contact desquelles elle risquait de s'embraser, de s'écrouler, cendres fumantes. Parce qu'elle le reconnaissait d'un endroit qu'elle ne comprenait pas, qu'elle ne soupçonnait pas, dont le nom, les parfums suaves et les images fantasmagoriques ne lui revenaient pas. Et parce que le pire serait qu'il la reconnaisse lui aussi de ce lieu intemporel dans lequel ni l'un, ni l'autre, ne s'étaient jamais retrouvés.

« Vous la demanderez un jour… ». Réponse évasive au bout d'une langue oisive, orbes de métal enfumés de non-dits dont la traduction, ce soir, l'effrayait plus qu'elle n'aurait aimé l'admettre. « …La démonstration je veux dire. J’en suis convaincu. ». Convaincu. Le mot enveloppa son orgueil dans une chaude étreinte, et soudain, elle souriait à son tour. Victorieux, le sourire. Il venait de commettre sa première erreur, venait de vaciller du trône qu'elle lui forgeait jusque-là à chaque nouveau mot. L'inconnu du toit ne la connaissait pas et cette certitude, implantée si brutalement dans sa carne, lui redonnait du pouvoir, de la force. Ainsi, l'esprit malade d'Echo vénérait la contradiction pour le simple plaisir de combattre, de dire non, d'avoir raison ; pour la délectation que lui offrait cette possibilité d'emmerder le monde entier simplement en refusant de se plier à la volonté d'autrui. Et à présent que Luca venait de dévoiler son arrogante conclusion, toutes les cellules de son être travailleraient de concert pour lui refuser cette victoire – au risque de perdre elle-même quelques plumes dans le processus. Elle reprenait le contrôle.

« Vu que nous avons un peu de temps… Jouons ! ». Les lettres résonnèrent en une mélopée tentatrice au creux de ses oreilles. Joueuse définissait à merveille la personnalité instable de la demoiselle, mais elle, elle jouait selon des règles malléables, selon ses propres codes – et il n'y en avait aucun de parfaitement établi. « Vous allez essayé de deviner qui je suis. Vous posez une question, j'y reponds et vice versa. vous pouvez aussi vous servir de vos yeux ou… de vos mains pour trouver les quelques indices que je porte sur moi. ». Il n'y croyait pas, qu'elle puisse le toucher, s'approcher pour enquêter à même son corps. Cette clause du contrat lui appartenait et Echo se réjouissait d'avance qu'il la sous-estime de cette délicieuse manière.

« Et moi… J’essaierais d’apprendre au moins votre prénom… Ça vous convient ?  ». Ses prunelles dardées sur l'homme, elle ne répondit pas, haussa négligemment une de ses épaules dénudées, puis écrasa de son corps la distance qui les maintenait dans une relative (dés)illusion de sûreté. Ses orbes pâles voyagèrent, la pulpe de ses  doigts effleura un pan du costume coûteux, caresse chimérique. « Et que feriez-vous de mon prénom, Luca ? ». Question soufflée, sans même le regarder. Les mensonges pourraient tomber qu'il ne le remarquerait pas. Un prénom ne signifiait rien, et surtout pas le sien. Il lui rappelait simplement son rôle de récurrence, écho divin qui avait traversé le temps pour se recroqueviller au fond d'une carcasse désespérée. Elle ne signifiait rien et personne ne semblait le comprendre. Sa paume s'égara entre les plis du tissu, glissa le long de sa chemise, se heurta à la chaleur brutale que dégageait la peau de l'homme, même à travers le coton. Une charge électrique piqua sa carne, électrisa à nouveau ses muscles, son palpitant, et elle s'approcha davantage. « Je n'ai pas à deviner qui vous êtes. », murmura-t-elle, le souffle qui s'écrase contre la bouche maligne de cette migraine personnifiée.

Son corps dépassa le sien, s'arrachant à l'étreinte impalpable, recouvrant la liberté du toit et elle respira à nouveau sans avoir l'impression de tomber sans fin. Elle leva gracieusement un bras, au bout duquel pendait un porte-feuille en cuir brun. « Je le sais déjà. ». Tout en reculant, démarche féline, sourire carnassier accroché aux lippes, elle fouilla ce qu'elle avait si habilement dérobé. Carte d'identité – Luca Salducci, vieillard de quarante-trois années rudement bien conservé, origine de Carlson City, jolie photo pour accompagner le tout. Carte de visite – danseur, le joueur. Des préservatifs – baiseur, le joueur. Dans le creux de ses genoux, cogna le rebord sur lequel elle s'était dressée et elle, au lieu de se paralyser, elle se laissa porter par un éclat de rire. « Vous êtes prudent. », se moqua-t-elle. Ses doigts se paralysèrent, serrés sur son nouveau trésor, niché au fond d'une poche à la couture usée. De petits cachets blancs reposaient dans un pochon en plastique transparent. Ses yeux se braquèrent à nouveau sur lui, luisants d'envie. « Ou peut-être pas. ». La seconde d'après, elle jetait toutes ses trouvailles par-dessus son épaule, laissant les cartes et les protections s'engouffrer dans l'abysse sombre d'Arcadia.

Seul le sachet reposait encore au creux de sa paume et elle ne tarda pas à l'ouvrir. Voyons voir ce qu'il lui offre. « Vous voulez jouer ? », demanda-t-elle, sourcils froncés. Pochon glissé dans son décolleté, deux portions de l'inconnu coincés entre son index et son pouce, elle l'observa tandis qu'elle les collait sur sa langue. Menton relevé, gorge déployée, elle absorba le tout avec une facilité née de l'habitude. « Vous n'aimeriez pas ma façon de faire. ». Parce qu'Echo, elle trichait. Constamment.

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Running up that hill - Sam 7 Juil - 9:00


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Rapproche toi petit aigle au bec affuté. Rapproche toi et caresse ma peau. Fais de ma chaire ton oreiller, le galbe de mes muscles ton couffin adoré. Rapproche toi et touche moi. Que je ne sois pas le créateur, que je ne sois pas celui qui dégoupillera en premier.

Mais non.

Le joli Aigle ne me touche pas. Il écume les pans de ma veste, caresse lentement l’étoffe mais jamais ne fait de ma peau son propre brasier. Triste Luca. Soulagé Luca. Une colombe aurait pu me picorer le derme gentiment, mais un rapace aux serfs prêts à me déchiqueter... Peut-être n’est-ce pas une bonne idée. Car malgré sa robe pâle et ses courbes délicieuses, la femme devant moi n’a rien d’un moineau. Prédateur qui n’a de cesse de me broyer le coeur sans que je ne comprenne pourquoi. Qui me donne envie de sourire et de me cacher dans une même seconde. Elle pique ma curiosité tout en me murmurant de partir, loin. Loin de sa silhouette sculptée par les dieux, loin de ce regard enflammé, loin de ces doigts qui crépitent au plus près de mon palpitant.


Fais le exploser ou va t’en.
Fais le exploser maintenant.
Avant que ce soit moi qui te fasse exploser joli coeur.

«Et que feriez-vous de mon prénom, Luca » Murmure presque glacial contre mon visage bouillant. Et ses doigts qui s’approchent, font disparaitre l’interstice de silence.

Décharge.
Crépitement.
Boum dans le coeur.
Boum dans le crâne.

Touché léger et presque indolore. Presque. Mais elle est un aigle, et les aigles toujours picorent les corps avec acharnement.

«Je n'ai pas à deviner qui vous êtes. » Le souffle qui s’écrase contre mes lèvres, ma langue n’est qu’a un centimètre d’emprisonner la sienne. L’envie me taraude, le désir m’échauffe. La peur me broie l’estomac, me plaque au sol en m’empêchant de faire quoi que ce soit.
Puis il disparait l’Aigle.

Adieu.
A bientôt j’espère.


Mes poings serrés, les phalanges qui blanchissent, le souffle qui reprend alors que j’avais clos mes poumons depuis qu’elle s’était approchée. Elle me dépasse, m’abandonne. Se joue de ma personne. Non. On ne joue pas avec Eros. C’est Eros qui joue avec vous. Qui décide, qui picore, qui dévore.

Eros est un joueur, pas un jouet.

Je me retourne, pour comprendre. Pour la voir encore un peu. Pourtant, ma tête me quémande de dégager mais mon coeur lui… Ô mon coeur me murmure de m’approprier encore un peu ce qu’elle a me proposer.
Pas que mon coeur a vrai dire.
Petite saleté. Mon porte-feuille entre les mains, doigts qui pétillent sur les cartes, gold et de papiers. Elle trifouille dans ma vie comme un gosse dans les poches de son papa. Pauvre petite conne.

«Je n'ai pas à deviner qui vous êtes. »
 « Vous…

Vous quoi Luca ? Vous ne devriez pas ? Vous n’êtes qu'une sale pétasse ? Allez Luca, balance ce que tu as au fond des tripes au lieu de te la jouer p'tit chiot du divin ! Balance Luca !

BALANCE !

Je n’écoute plus ses mots, mon corps implose, chaleur corporelle qui progresse, qui dévore. Qui brise les jolis murs et fait tomber les roses.
Luca, respire. Pense Amour, pense Plaisir. Pense Beauté, pense …

Pilules.

« Vous voulez jouer ? Vous n'aimeriez pas ma façon de faire. »

Mes yeux contre ses doigts. Bloqués sur les calmants blancs qu'elle tient dans sa paume et qui disparaissent au fond de sa bouche. Dans un sourire que j'ai envie de taillader.

Elle ne sait pas.
Elle ne sait pas.

Qu’elle vient de me faire exploser en dévorant la seule chose qui pourrait me calmer. Dépression nerveuse qu’on dit. Pareil à des tumeurs pour le dieu de l’Amour. Emotions tailladées, coeur en morceau, rêves devenant cauchemars. Cri de plaisir se parant de noir.

Je me rapproche d’elle en une vitesse déconcertante, oubliant la délicate attention que je lui ai proposé quelques instants auparavant.  L'obligeant à se plier sous une autre. Plus violente, plus ardente aussi.
Mes doigts attrapent sa gorge, se parant d’émotions en une fraction de seconde. Mon autre main se glisse contre sa taille, la collant à moi sans lui demander l’autorisation.

 «  Crachez.»

Que je lui murmure au plus près du visage, là où nos lèvres devraient être scellées. Là où j'ai presque l'impression de connaitre le goût de sa bouche, la saveur de sa langue qui a dévoré mes plus fidèles alliées.

 «  Crachez ou je vous les arrache de force…»

Si tu les as avalé, tant pis pour toi Joli Coeur. Je sais faire vomir les gens. Car dans mes doigts, y’a pas que de l’Amour. Et sur ton joli corps, c’est une rage dévorante qui picore mon coeur et mes tempes.
Alors toi aussi, explose là-dessous Joli Coeur. Et dégueulons ensemble s’il le faut.


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Running up that hill - Lun 9 Juil - 19:13

Running up that hill
Luca Salducci ∞ Echo Nightingale


(www)

Echo sait.
Sait aussitôt que le vent s'est levé, et qu'il la frappe en pleine poitrine, qu'il ne tournera plus en sa faveur.


Elle le devinait au désir décomposé qui se démantelait dans la pâleur de son visage, aux prunelles envoûtantes qui se paraient soudain d'ombres plus inquiétantes. À ce vous avorté, à ce bout de phrase désamorcée que sa bouche semblait soudain incapable de cracher. Dans sa posture même, dont la raideur venait de s'emparer, garce avide qui trahissait le changement d'humeur – plus de jeux, plus de non-dits savoureux. Les muscles s'ankylosaient lentement, gagnés par un poison nommé colère.

Elle sait qu'une fois de plus, son stratagème a fonctionné, que l'infernale, à force de provoquer, a remporté une manche dont elle ne sortira pas gagnante.

Le sourire fleurit à peine sur son visage qu'il se retrouva gommé de force. Sa proie – victime devenant bourreau – réagit au quart de tour, fondit sur elle comme si la demoiselle comptait à nouveau s'arracher au toit bétonné pour plonger dans l'infini au fond trop proche. Une main enveloppa sa gorge, l'autre s’agrippa à sa taille soulignée de soie. Ses genoux flirtèrent avec le rebord, avant qu'elle ne soit plaqué contre le corps brûlant. Sa cuisse nue glissée entre les siennes, ses doigts recroquevillés en un mécanisme usé contre le poignet qui la retenait en otage ; paupières closes, Echo laissa l'adrénaline pure grimper et se mêler à une peur dure. Un mouvement du bras, quelques tendons à actionner, et elle basculerait dans l'abîme gourmand de la ville.

Pousser à bout, pousser, toujours plus loin. Jusqu'à se retrouver retranché derrière sa propre obscurité, à observer son corps évoluer, guidé par la vérité, et non plus par la raison.

Bellandi lui aurait probablement dit qu'elle n'apprenait rien, qu'à force de pousser les gens à dévoiler leur véritable soi, elle finirait pas en crever. Faux. J'apprends beaucoup, j'apprends tout. Vrai, aussi. Un jour, ça lui coûterait la vie. Peut-être aujourd'hui. Parce qu'elle savait qu'elle venait d'atteindre ce point de non-retour avec lui, qu'elle venait de dévoiler un secret ; celui de cette agressivité foudroyante planquée sous une façade bien proprette, aussi lisse que sans saveur.

Elle sait celui qu'il est, celui qu'il ne prétendra jamais être.

«  Crachez.». Voilà qui sonnait impérieux, même soufflé tout contre sa bouche dans le creux impalpable d'un murmure. Voilà qui lui donnait envie de cracher, oui, mais rien qui ne lui plairait, juste de quoi souiller la peau modelée dans le marbre.  «  Crachez ou je vous les arrache de force…». Un rire amer se coinça à l'entrée de ses lèvres, louvoya le long de sa gorge, palpita contre la paume de l'homme, geôlière accrochée à son derme. « Maintenant, je sais qui vous êtes. ». Sa langue glissa fugitivement sur ses lèvres sèches, palpitant déchaîné sous la cage d'os, et c'est fébrilement que la captive ajouta d'autres maux à ses mots. « Vous êtes comme tous les autres. ». Impulsif. Faible. Brutal. L'ivresse parlait, tandis que la prudence hurlait de frustration. Elle n'aurait pas dû continuer, mais c'était peut-être bien cela son vice le plus prégnant : ne plus savoir quand s'arrêter.

Dans son dos, un vent glacé remontait des entrailles de la ville, froissait le tissu de sa robe, mais sa poitrine, son ventre, lovés contre les courbes musclés du danseur, souffraient ou se complaisaient dans ce nid chaud. Ses orbes voilés s'égarèrent, tombèrent sur la bouche du mauvais joueur, et Echo approcha la sienne, tremblante. « Vous provoquez impunément mais si on vous provoque... oh, si prompt à la violence. ». Le terreur aurait dû la clouer sur place, parce que, peu importe ce qu'elle avait dérobé à l'homme en ingurgitant ses pilules, il semblait prêt à tout pour le récupérer ; les addicts représentaient un danger constant, particulièrement lorsque leur précieuse dose leur échappait, elle était bien placée pour le savoir, mais le champagne, l'ecsta engloutie avant de se pointer ici, faussaient ses émotions, engourdissaient l'angoisse latente, lui susurraient qu'au pire, elle disparaissait et que personne ne la pleurerait.

Sa main se fit plus pressante, doigts plantés dans les muscles, s'imprima contre sa peau, comme si elle souhaitait faire fondre la carne, fusionner leurs chairs, et les idées fusèrent. Exiger qu'il la relâche revenait constamment, désir récurrent inaccessible. Relâche-moi pouvait porter à confusion – il serait bel et bien obligé d'obéir et se plierait à cet ordre avec grand plaisir, mais la divinité pourrait se débattre, la lâcher, certes, mais pour mieux la repousser, ou sans lui laisser d'autres échappatoires. Trop près du bord. Elle pouvait exiger qu'il recule, mais il la tiendrait encore, pourrait toujours serrer, serrer jusqu'à étouffer toute résistance.

Mais je peux ruser. « Quelles sont donc ces pilules-miracles ? », lui demanda soudain la droguée, persuasion au bout des ongles. D'une autre main, elle extirpa le sachet en plastique, glissé au creux de sa poitrine, fit miroiter les dernières pilules sous cellophane devant le regard noir de Luca, puis jeta le tout plus loin, derrière lui. S'il les veut à ce point, qu'il aille les chercher. Pour sa part, une fois qu'elle saurait, qu'elle comprendrait, elle pourrait lui filer le numéro d'un dealer approprié. Problème réglé. « Sans même qu'il les consomme, elles transforment le charmant Dr. Jekyll en terrifiant M. Hyde. ». Moquerie sous-jacente, pupilles sérieuses plantées dans les siennes, ombrageuses. Étourdie, et à la fois trop consciente. Je-m'en-foutiste, et un brin effrayée. Tremblante, mais déterminée.

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Running up that hill - Mer 11 Juil - 14:09


Running up that hill 180619120431101848

running up that hill


"And if I only could,
I'd make a deal with God,
And I'd get him to swap our places."




Rire éteint au creux de tes lèvres. Tu te moques Joli Coeur, tu t’amuses de ma réaction, tisse des fils de honte au sein de mon coeur. Non. Je ne suis pas comme tous les autres. Je n’ai rien des autres. Alors ne dis pas ça, ne le murmure même pas. Le Dieu de l’Amour est différent. Il voit de la beauté dans chaque geste, chaque corps, chaque visage. Couleur ou genre, handicap ou cicatrice, tant que l’âme est secouée par la lumière, la laideur n’existe pas dans son monde, au dieu du Coeur. Les autres ne peuvent comprendre ça. Si quelque chose les dérange ou les choque, la case « laideur «  sera cochée. On met de côté ce qu'on ne comprend pas et ce qui ne nous ressemble pas. Là est l'adage de l'humanité.

Mais Eros, jamais ne fait de différence. Tant que le coeur crépite, tant que le coeur vit, il aimera. Mais parez vous de noirceur et l’abandon divin n’en sera que plus douloureux.
Flèches de plombs, noire et sanguines, viendront toquer à votre palpitant tout en brûlant les ailes de Salducci.

Alors Joli Coeur, abandonne la bave qui sort de tes lèvres avant que je te crame la gueule à coup de rage et de haine.

Je t'en supplie, abandonne.

Et tu te colles à moi, darde tes petites griffes sur ma peau. Pas d'ça, non... Mais je réussis, à contrôle le filament de haine qui peut à jamais nous lier Joli Coeur. Il reste dans ma peau, il ne s'est pas encore enroulé autour de ton âme. Alors recule. Crache si tu veux respirer encore demain.

« Vous provoquez impunément mais si on vous provoque... oh, si prompt à la violence.»

Pointe au coeur Luca. Non, pas de violence en moi. Qu’Amour et jolies choses. Que palpitant qui craque et cuisses qui s’ouvrent. Jamais de rage, jamais de colère, non… Et pourtant, ce qui crépite sous mes doigts n’a rien de beau. Ça pue la peur, ça suinte la rage. Joli Coeur, per favore, abandonne. Crache avant que ça n’explose.

Et ta voix. Qui s’insinue dans mon crâne comme une délicate ritournelle qui pilonne mes synapses en rythme. Relâche-Moi. C’est donc ça, ton pouvoir. Tu glisses en moi sans que je t’en donne l’autorisation et… Non… Ne pas la relâcher. Non Luca, tient là encore un peu. Car même si sa rage commence à te brûler les boyaux, son corps contre le tient, sa cuisse contre ton bas ventre, ses seins dardés contre ton muscle pectoral… T’en veux encore.

Ton âme réclame qu’elle se hisse contre toi, encercle ta taille et plus jamais ne te lâche. Unis, un seul corps. Un seul coeur. Un seul battement.

Est-tu une sorcière Joli Coeur en plus d’avoir été taillé dans le même marbre ? Qui es-tu pour me donner envie de t’appartenir alors que ton coeur tout entier me crie de te relâcher... Qui es-tu...

«Quelles sont donc ces pilules-miracles. Sans même qu'il les consomme, elles transforment le charmant Dr. Jekyll en terrifiant M. Hyde. » Tes doigts qui glissent dans ton décolleté, attrapent les deux derniers calmants et les balancent plus loin.

Je ne suis pas un chien Joli Coeur. Mais ta voix dans ma tête est dure à contenir et ta rage… Encore plus difficile à maitriser. Mais je tiens. Je la sens qui m’accule, qui crie à mes doigts de crépiter pour la faire exploser mais je me contiens.

Recule Luca. Sous ses ordres et sous les tiens.

Un pied en arrière. Un coeur abandonné. Un autre délaissé. Ça te crie de la retenir Luca, de rester, de l’embraser sous tes doigts. Ton coeur est chamboulé, ton âme déchirée mais PUTAIN, tu ne sais pas pourquoi.
Lâché le Joli Coeur, tu peux t’envoler maintenant. A moins que…

« Je ne suis pas terrifiant… »

Murmure à peine audible alors que l’interstice entre nos deux corps n’est que d’une dizaine de centimètres.
Tu n’es pas un monstre Luca alors calme toi. Les pilules sont loin d’elle, tu les reprendras plus tard. Mais fais lui comprendre avant, que tu n’es pas un monstre. Que tu es toi.

Et toi, tu es l’Amour.
Tu es l’Ange que le monde malmène, désire et rejette.
Tu es toi et c'est bien ça le problème.

Doigts derrière le dos, ça pulse en moi, ça réclame de la toucher, de l’emprisonner pour faire exploser ces émotions qui pourraient la consumer. Mais je reprend petit à petit le contrôle. Ne pas tomber dans la rage, inspirer, expirer, baisser les yeux pour éviter de la regarder.

« Ce sont des médicaments, sans eux… Sans eux ma vie est compliquée.

Ne dis pas plus. Personne ne sait, ce n’est pas une inconnue qui doit comprendre ce que te tue à petit feu. Bien que l’inconnue ait déjà un pied dans ton coeur prête à le piétiner.

« Ne me dites pas votre prénom. Mais je connais votre coeur et ça me suffit pour ce soir.

Yeux relevés, océan d'Amour face à la haine parée de beauté. Ton coeur est noir, incendiaire et piquant mais pourtant... Pourtant je le sens, qu'il fait parti de moi.
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Running up that hill - Dim 22 Juil - 21:06

Running up that hill
Luca Salducci ∞ Echo Nightingale

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Les doigts serrés autour de sa gorge, brûlantes esquisses de ce qui aurait pu être et de ce qui ne serait plus jamais, se délièrent, s'écartèrent. Lui rendirent son souffle, dès qu'il la libérèrent de l'étreinte forcée. Ses cils devinrent soufflet, papillonnant furieusement, alors que ses poumons se gorgeaient à nouveau pleinement d'oxygène sans saveur. Sa main droite se porta à sa peau, à celle qu'il venait de réchauffer sans douceur, et elle y remplaça ses doigts par les siens. Il n'avait pas serré fort, ne l'avait pas blessée ; pourtant il lui semblait primordial de presser le point d'impact, de compresser la chair et de réduire l'hémorragie électrique qu'il avait insufflé sous sa peau. Instinct protecteur face à ce mâle, ou plutôt, face à ce mal dont elle ne percevait pas la réelle source. Et qui continuait de l'empoisonner sans même l'effleurer.

Parce que ça continuait de pulser dans sa poitrine, dans le creux de son ventre, de tempêter sous son crâne, de se révolter dans son âme.

Pour la première fois depuis toujours, humaine et déesse se scindaient, indissociables entités qui empruntaient le même pyjama de chair. Désaccord entretenu par la peur, par la colère. Par le refus d'un inéluctable dont une seule ne comprenait pas le sens.

« Je ne suis pas terrifiant… ». Souffle éteint, qui jura avec la force dont il avait fait preuve juste plus tôt, lorsqu'il lui avait ordonné d'une voix impérieuse de cracher. Et qui ne l'en rendait que plus terrifiant. Vous serriez ma gorge. Vous me teniez au bord des étoiles, rugissant comme un lion en cage. Le gentleman étouffé par le monstre. Et peu importe qu'elle l'ait cherché, qu'elle ait outrepassé des limites, cela ne la rendait pas coupable de son sursaut brutal ; seulement de sa propre folie. « Et je ne suis pas cinglée... », railla-t-elle alors, le souffle court, mais la voix percée par une pointe d'ironie évidente. Mais peut-être le cerveau qu'abritaient les boucles brunes s’entachait également d'une pathologie quelconque. Bipolarité. Schizophrénie. Mais nous, les réincarnations, ne sommes-nous déjà pas tous schizophrènes ? Pas sûre que cela puisse expliquer tout ; ni les changements d'humeur, ni les bourrasques violentes, ni même l'attraction dérangeante.

« Ce sont des médicaments, sans eux… Sans eux ma vie est compliquée. ». Médicaments. Le mot cogna à ses tempes, plusieurs fois, assez pour que la douleur s'impose. Pas une drogue. Pas un passe-temps. Elle avait ingurgité un foutu médicament, destiné à soigner elle ne savait quelle malfonction du corps de Salducci. Bien sûr. Elle aurait dû s'en douter, savoir. Midas incendiaire des bas quartiers, elle changeait tout ce qu'elle touchait en cendres. Sa famille. Ses relations. Ce qu'elle convoitait. Ce qu'elle redoutait. Tout. Même ceux qui n'exigeaient rien. Même lui. Se couper ne représentait rien qu'une horreur irrépressible. Son véritable hybris, sa réelle malédiction ; ce n'était pas que les personnes qui l'entourent se meurent, c'était surtout qu'elle leur survive. Et qu'elle participe à leur chute. « Ne me dites pas votre prénom. Mais je connais votre coeur et ça me suffit pour ce soir. ». Un rire bas, inconscient, sans joie, froissa ses lèvres carmines. Ce fut à son tour de baisser les yeux, main portée à son front. À boire. À sniffer ! Elle voulait de quoi étouffer la brûlante culpabilité, de quoi apaiser le feu à ses tempes, assez de bulles pétillantes pour raviver le bonheur factice qui ne durait jamais. « Ça devrait vous suffire pour toute une vie. », murmura-t-elle en se laissant tomber sur le rebord. Être assise n'adoucit pas son vertige. Le malaise s'amplifia.

« Compliquée comment ? », se risqua-t-elle à demander. « Vous n'allez pas avoir une crise ou... ». des complications au niveau du traitement, ou de la maladie, ou de n'importe quoi, putain ! Incapable de terminer sa question, trop effrayée de la sentence qu'il pourrait lui dévoiler, elle tenta de songer à une solution plutôt qu'au problème en soi. Le répertoire de son portable grouillait de dealers en tous genres. Et elle connaissait un psychiatre – Dante – qui, en échange d'une nouvelle faveur, pourrait probablement accepter de lui prescrire quelques médocs sous ordonnance. Elle pouvait réparer ses conneries. Il fallait simplement qu'un autre intrus vienne ouvrir cette fichue porte.

Ses yeux se reportèrent sur lui, durs, coupables. « Le nom de votre médicament. ». Echo essaya de ne pas buter sur le mot, de ne pas s'étouffer avec ses propres remords. « Donnez-le moi et je vous en procurerai davantage. ». Incapable de s'en tenir à cette promesse dans le vent, elle se redressa. Brusque. Impatiente. Mâchoires crispées, gorge serrée – et cette fois, l'homme ne possédait aucune culpabilité à cette violence qu'elle éprouvait. Prunelles ombrageuses plantées dans les siennes, elle demeura un instant silencieuse, plantée devant lui. Elle ne lisait plus aucun reproche dans les volutes brunes de son regard, et c'était peut-être bien ça le pire.

Elle se détourna, contourna la stature athlétique pour se frayer un passage jusqu'à la porte. « Vous devriez vous écarter. », souffla-t-elle d'une voix tremblante. Avant que je ne provoque un autre malheur. Ses doigts fouillèrent la crinière d'or pâle, y dénichèrent une aiguille à perle, qu'elle arracha sans ménagement. Quelques mèches tombèrent sur ses épaules et contre sa joue ; elle les écarta d'un bref geste du poignet, toute son attention focalisée sur le battant verrouillé.

Elle l'ouvrirait, même si elle devait y passer la nuit.
Elle briserait la vitre, s'il le fallait, elle s'arracherait les phalanges, s'écorcherait les paumes jusqu'à l'os, mais elle trouverait la sortie.

Pour retrouver la solitude tranquille, cette quarantaine auto-infligée qui ne blessait personne.
Pour lui permettre à lui, de la fuir, elle.
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Running up that hill - Jeu 26 Juil - 22:24


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running up that hill


"And if I only could,
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«Ça devrait vous suffire pour toute une vie.» Les mots sont violents, durs, emprunts d’un désamour personnel que je n’ai jamais connu. Ce n’est pas contre moi que tu les dardes, Joli Coeur, c’est contre toi. Toi qui ne te juge pas assez intéressante pour que j’aille au delà de ton coeur. Toi qui te penses trop dangereuse, trop contraire, trop je-ne-sais-quoi. Trop quelque chose en tout cas, qui te laisse imaginer que je ne dois pas t’approcher de plus près. Ça m’intrigue, de ressentir autant de négativité dans un coeur qui pourtant, est paré de beauté.  Mais la colère ressenti sous mon dextre, la violence des émotions, c’est bien ça qui m’inquiète et m’oblige à rester éloigner de toi. De tout ton être.

Je n’aime pas la violence que tu m’sa obligé à porter.
Tu n’aimes pas la culpabilité que je viens de faire naitre aux creux de ton coeur.
Je ne suis pas terrifiant.
Et tu n’es pas folle.

Au fond, nous ne sommes pas si différents.

Éclat contre le sol, tête blonde qui finit par terre. Assise, tu parais si petite, si… Insignifiante alors que tu brilles comme une lueur dans le céleste. C’est rare, en ville, de voir les étoiles tu sais. Elles sont transparentes, invisibles. Mais toi, ce soir, Joli Coeur, on ne peut te rater. Ça virevolte autour de toi, ça brille, l’aura. Mon dieu qu’elle est belle, la lumière sur ton derme d'opale. Alors pourquoi, glisse tue insidieusement dans la colère et la rage ? Pourquoi Joli Coeur, explique moi.

«Compliquée comment ? Vous n'allez pas avoir une crise ou... » Ou mourir ? C’est de cela dont tu parles ? J’esquisse un léger sourire, dirigé vers toi et seulement pour toi. On ne meurt pas de dépression ma belle, on meurt de ce qu’elle oblige à faire : le suicide pour tout éteindre, pour tout calmer. « Non, il ne va rien se passer…» que je souffle légèrement. Rien de visible pour le moment. Je dois juste rentrer plus vite que prévu au cas où la graine qu’elle m’a offert sous ses crépitements ne se décide à gangréner. Toujours à regarder le haut de son crâne, à visualiser les cils, juste là où le maquillage est légèrement aposé. Qui es tu ? Je t’ai dis que ton coeur me suffisait, mais c’est faux. j’ai envie… J’ai besoin de mettre un prénom, une divinité sur ton identité. Car ça bruise trop en moi, comme une légère brise de la fin d’un été, douce, paisible et pleines de souvenirs.

Pleine de promesse aussi.

«Le nom de votre médicament….Donnez-le moi et je vous en procurerai davantage.» Girouette aux belles mirettes, qui me regarde et me presse de lui donner le nom de ma drogue. Non petite, je ne suis pas un junkie en mal de crack ou de mania. Les ordonnances, tu connais ? Les médecins ? Ça sert, parfois.
Nouvelle girouette, nouveau bouleversement. Tu te lèves et disparais de ma vue, me passant devant en demandant de m’écarter. J’évite soigneusement le contact même si l’envie me taraude l’esprit comme un marteau piqueur l’asphalte. Eros crie ton nom, lui le connait, lui s’en rappelle. Alors que Luca reste incapable de murmurer la moindre syllabe.

Non, reste.
Va-t’en.
Disparais.
Reviens.

Contre moi.
S’il te plait.


Vers la porte, tu t’affaires, épingle à cheveux piquée dans la serrure. Te dire ? Non… Rester dans l’impossibilité de sortir, de repartir à nos vies. J’ai besoin de savoir avant de proposer la simple idée d’appeler quelqu’un à la rescousse. Pourquoi n’y as-tu pas pensé ?

« Nous avons mal débuté les présentations, priez de m’excuser pour cet…» Cherche tes mots petit Ange, toi qui sais toujours bien parler avec le corps, pour une fois, utilise ta verbe et non ta chair brûlante«… Violence. Je ne voulais vous paraitre grossier, je panique facilement quand je n’ai plus mes cachets. » retourne toi Joli Coeur, regarde moi. Ne culpabilise pas, juste… Regarde moi.

Un pas, se rapprocher.
Un second, t’effleurer.
Un dernier, te toucher.

Paume contre épaule, derme crépitant, se ruant dans ton coeur à la recherche d’autre chose. Je connais cette émotion, je connais ce palpitant. Brille sous mon toucher Joli Coeur pour que je puisse te connaitre. L’horreur de ne plus se souvenir, des vies passées, des Dieux égarés. Le drame de ne plus savoir ce qu'un jour fut et ce que le futur sera.

«Comment vous appelez-vous…  On se connait, je sens que…Qui êtes vous s’il vous plait… »

Tu la supplierais presque Luca.
Non, pas presque.

Tu la supplies tout court de se retourner.
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Running up that hill - Ven 27 Juil - 18:31

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Luca Salducci ∞ Echo Nightingale


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L'aiguille saccageait la serrure, tournait, tentait vainement de froisser le métal, de le plier à ses exigences. L'aiguille, futile non-solution de secours, lui saccageait le cœur à chaque nouveau cliquetis inachevé – écharde de culpabilité plantée dans un palpitant au souffle court. Sortir. Seules ces deux syllabes persistaient à naître, fleurir, faner et revenir au sein de ses pensées, obsession protectrice pour ne plus dériver, pour ne plus se perdre. Elle ne voulait plus de jeu, plus de non-dits provocateurs. Fuir. Survivre à cette évidence inéluctable. Protéger l'autre du désastre que renfermait sa propre carcasse. Si un dieu quelconque semait la chance comme des graines sur cette planète désœuvrée, elle le priait maintenant, le priait fort pour qu'ils s'en sortent indemnes, pour que le battant pivote et les délivre avant qu'il n'y ait plus de retour en arrière possible. Avant que le destin ne les emporte dans sa barque sans se soucier de la tempête à affronter.

« Nous avons mal débuté les présentations, priez de m'excuser pour cet... ». éclat, emportement, fatalité, réaction, spontanéité... les rouages sous son crâne s'emballèrent, déballèrent des mots pour effacer le reste, ce à quoi elle ne voulait plus songer. « … Violence. Je ne voulais vous paraître grossier, je panique facilement quand je n'ai plus mes cachets. ». Echo ne méritait aucune excuse, aucune explication, malgré les questions récurrentes qui survenaient suite à l'aveu. Quel mal rongeait le danseur ? Il lui avait assuré un peu plus tôt que rien n'allait se passer ; cela ne la rassurait pas davantage. Personne ne dérapait ainsi pour rien. À part les sanguins, les fous, les cons. Or Luca Salducci n'appartenait à aucune de ces catégories, elle en restait persuadée.

L'aiguille entre ses doigts tomba sur les dalles ; celle logée entre ses côtes continua de la tourmenter. Ses poings serrés se mirent à cogner contre la porte, inspirés d'une sorte de désespoir latent, d'un sentiment d'imminence urgent. Elle comptait frapper jusqu'à ce que tout se répande en éclats – vitre floutée et sang vicié – mais son corps se paralysa, muscles atrophiés, lorsqu'elle le perçut, si proche. L'ombre d'une caresse sur sa peau, chaude brise qui la percuta, qui l'engloutit toute entière, lorsque ses doigts s'apposèrent sur l'épaule dénudée. L'étincelle remonta le courant dans ses veines, jusqu'à venir retrouver son cœur. Muscle assiégé par la familiarité, le souffle lui manqua soudain, les braises se ravivèrent au creux de sa poitrine. Et Echo se sentit basculer, fondre.

Comme une partie de relie les étoiles entre elles, les lignes entre les différents points se connectèrent, se tracèrent, et elle observa le motif de cette familiarité lui apparaître brièvement, avant de s'éteindre à nouveau. Je sais, songea-t-elle juste avant d'oublier à nouveau.

Toutefois, dos à lui, il semblait soudain plus facile d'imaginer le (re)connaître d'une vie qui ne lui appartenait pas. Les boucles sombres, les prunelles voilées de malice, la peau sans défaut... si tous ces attributs lui restaient inconnus, l'aura, le toucher, la présence... ses paupières papillonnèrent, sourcils froncés, lèvres entrouvertes sur un souffle absent. Tu m'as manqué. Soulagement étranger, incongru, probablement déplacé, un peu comme cette pensée éclair inconvenante qui venait de la traverser. Un peu comme ses doigts, soudain posés tout contre les siens, la glace couvrant le feu contre son épaule.

« Comment vous appelez-vous... On se connaît, je sens que... Qui êtes vous s'il vous plaît... ». Son autre paume se posa en éventail contre la vitre ; un repère, un soutien, parce que ses jambes devenaient aussi fragiles que des brindilles soufflées par un vent d'été – brûlant, soulageant, ravageur. Supplique de velours au creux de son oreille, le souffle qui s'écrase contre sa nuque. Dents serrées, elle abandonna une lutte perdue d'avance, et admit dans un souffle bouleversé : « On se connaît. ». Le reconnaître lui coûtait, car elle ne possédait aucun contrôle sur cette vérité, ne savait même pas d'où elle était née. Mais ça lui semblait juste. Il aurait été insensé de sa part de le nier, que ce soit auprès de lui, ou d'elle-même. Juste, mais aussi un peu déplacé. Parce que la raison exigeait une preuve, des souvenirs, du tangible, quand le cœur s'offusquait mais ne le sens-tu par au plus profond de toi ?

Sa main retomba contre sa hanche, abandonna la chaleur traîtresse. « Enfin, pas moi... moi, je suis juste... ». Un sourire amer taillada ses lèvres et sa voix se durcit. « Echo. ». Celle qui a jeté votre porte-monnaie dans le vide, avalé vos cachets par provocation, celle qui a craché son dédain sur vous sans discontinu et sans raison. « L'autre... ». La divine qui le reconnaissait, qui le contemplait à travers ses yeux comme à travers des barreaux, qui ronronnait sous les caresses, et se confortait contre ses muscles déliés, l'autre... Echo se retourna, s'arracha au contact, puis releva des yeux peinés vers le visage de Luca. « Je ne saurais vous donner son nom, je ne sais pas qui c'est. ». Un désolé qu'elle ne prononcerait pas sur le bout des lèvres.

Une excuse aussi muette que vaine, pour l'inconsciente qui ignorait que les deux ne formaient qu'un. Luca et Eros. Psyché et Echo.

Eros et Pysché.
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Running up that hill - Dim 29 Juil - 20:12


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Tes doigts qui remontent sur ton épaule et se glissent contre les miens. La rencontre de la glace et du feu. Non, pas la rencontre, les retrouvailles. Car je la connais, ta peau, je la connais, ta saveur. J’ai l’impression que c'est une habitude, de sentir ta paume contre la mienne, comme si…. Comme si dans un autre espace temps, dans un autre corps et sous un autre ciel, nos âmes s’étaient déjà trouvées.
Et les mots suivent, et les mots répondent. On se connait, toi et moi, d’où, de quand, l’importance n’est pas là. Le simple fait de s’en rendre compte et de s’être retrouvé est plus fort que le lien et la date. Je sens ton épaule, si frêle, si douce, sous mes doigts. Je sens ausi les tiens, qui embrasent les miens alors qu’ils sont si froids. On se répond, on se complète et à cet instant précis, y’a aucune rage ni colère que je ressens à travers ton derme. Simplement une osmose. Un parfait équilibre

« Enfin, pas moi... moi, je suis juste... » Abandon de la main, respiration qui reprend son court, poumons qui se chargent à nouveau alors que l’envie de rester collé à ta peau me taraude l’esprit. Je suis ton mouvement, déloge ma main de ton épaule et lui redonne sa liberté. Le manque est déjà là, le puzzle est explosé, il va falloir tout recoller. « … Echo.» Si le moment s’y prêtait, je me serais permis une petite blague, pour détendre l’atmosphère tant ton prénom est un appel à notre rencontre. Echo d’un passé, ritournelle qui me revient en tête, goût des lèvres, odeur délice, hanches voluptueuses. Echo d’une nuit, d’une falaise, d’un monde où nous n’étions que deux…

Oui, la poésie a bien plus sa place que l’humour éphémère à cet instant précis.

«L’autre…»  Volte face du corps, mèches blondes qui disparaissent de ma vue pour devenir un visage, une beauté d’un autre temps. Comment peut-on être aussi belle et vivre dans un tel carcan d’émotions ? Je reste immobile, te regarde, t’écoute, te voit vaciller, hésiter, ne pas savoir quoi faire, ni quoi dire. Ne t’inquiètes pas, Echo, moi aussi, j’ai perdu ma voix quand j’ai compris que tu m’avais dérobé bien plus lorsque nous n’étions qu’un.« Je ne saurais vous donner son nom, je ne sais pas qui c'est. ».»  Tu en perds ta violence, tu en perds tes piques, c’est comme voir une fleur fâner et revivre. Comme une chenille qui d’un cocon hideux, se parait de couleurs pour devenir le papillon. Pas que tu étais laide Echo avant de t’entendre murmurer ces mots. Ton corps est magnifique, ton visage devrait être interdit mais ton âme elle… Ton ame m’a brûlé, ton esprit m’a tailladé. Et à travers les mots que tu m’offres à présent, à travers le léger contact que tu as accepté, je me rend compte que tu es encore englué dans la soie mais qu’il ne faut pas grand chose pour te libérer.

Je souris un peu, éclat léger sur le visage, un peu gêné, un peu peiné de ne pas savoir moi-même mettre une divinité sur un passé que je pense avoir aimé de tout mon être. "Il n’y a pas… Juste Echo…. Vous n’êtes pas en supplément ma chère… je m’imagine caresser ta joue, faire de ta froideur mon écrin d'Amour, passer mes doigts le long de ta machoire et y glisser quelques pépites pour te réchauffer le derme. Mais je ne fais rien de tout ça, je préfère te laisser ta liberté, choisir ou non, d’imploser sous mes mains. " Dieu et humain ne font que, je ne suis pas plus Luca que je ne suis....Silence, hésiter, se cacher encore un peu dans le noir. Mais moi je suis fais de lumière, les soirées masquées, ça n’est pas pour moi. "...Je ne suis pas plus Luca que je ne suis Eros. Comme je ne suis pas plus le Dieu de l’Amour que je ne suis cet homme qui a besoin de ses calmants. Confiance offerte le coeur ouvert et la gorge en feu. Ça brule, de dire la vérité sans savoir ce qui se trouve de l’autre côté. " Si on appelait quelqu’un de l’accueil pour venir nous sauver avant que… Sourire plus large, amusement au creux des yeux, rides d’émotions, rides amoureux. "… Je ne vous dévoile encore un autre gros secret…

Maladie, identité, dieu.
Luca, trop vrai, qui ne peut pas mentir, qui n’aime pas se cacher.
Et l’envie furieuse de faire de l’écho du passé, mon Écho d'une nouvelle destinée.

Pardonne moi d'être aussi vrai et franc, je ne suis que l'Amour après tout.
Je ne suis que le créateur de ce monde que tu as l'air de refuser obstinement.
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Running up that hill - Mar 31 Juil - 21:56

Running up that hill
Luca Salducci ∞ Echo Nightingale


(www)

La privée ne sait pas.

La privée récolte des billets verts pour éclairer des mystères, mais elle est incapable de résoudre sa propre équation.


La petite voix, mesquine extension de sa propre conscience, fanfaronnait au milieu des pensées agitées. Crachait son venin, attisait les braises de sa colère retombée. Sauf que cette fois, cette colère familière ne viserait qu'elle seule à son embrasement. La rage n'éclabousserait plus le Salducci, plus pour cette nuit. Echo attendrait de se retrouver seule pour pouvoir confronter sa propre incompétence, et recommencer, rechercher à nouveau sans fin la réponse à cette unique question que tous semblaient soudain se poser. Elle reprendrait le cours de son enquête, fantôme palpable au sein de son propre appartement ; à hanter les lieux shootée pour se maintenir éveillée, à écumer les dossiers de ses précédentes missions, à feuilleter sans discontinu des livres empruntés pour l'occasion et des pages internet sans intérêt. Parce qu'elle ne voulait plus admettre son échec, pas une troisième fois, et surtout plus à elle-même. Parce que la frustration, la honte, prenaient trop d'importance à chaque fois qu'elle confessait non, je ne sais pas qui je suis, qui elle est ou qui nous sommes.

« Il n'y a pas... Juste Echo... Vous n'êtes pas en supplément ma chère... ». Peut-être. Après tout, elle n'avait jamais eu l'impression d'être déchirée en deux entités avant d'apprendre la vérité. Pourtant, elle refusait de croire qu'une divinité puisse l'avoir choisie, elle, sans penser un jour repasser aux commandes. Qui aurait pu lui accorder une telle confiance ? Instable. Droguée. Angoissée. Les qualificatifs ne manquaient pas, et surtout, ne mentaient pas. Peut-être que la divinité en question n'avait pas eu le choix – pauvre âme. « Dieu et humain ne font qu'un, je ne suis pas plus Luca que je ne suis... ». Les prunelles métalliques retrouvèrent celles, chaudes, confiantes, de l'homme. Pourtant, ses lèvres hésitaient encore à révéler la divinité, les mots trébuchant, s'arrêtant, pour reprendre de plus belle. « … Je ne suis pas plus Luca que je ne suis Eros. Comme je ne suis pas plus le Dieu de l'Amour que je ne suis cet homme qui a besoin de ses calmants. ».

Quelques battements s'emmêlèrent les pinceaux dans sa poitrine.

Et alors, Eros et calmants se disputèrent une bataille aussi brève qu'acharnée.

Eros lui vida les poumons, lui fracassa le cœur – un comble pour le dieu de l'Amour. Mais elle comprenait mieux à présent ; la chaleur du corps savoureux, le besoin du jeu, du toucher, et il l'avait assurément coulée. Et peut-être même bien l'agacement initial. L'amour ne touchait pas son palpitant, pas vraiment, plus depuis sa sœur, elle le chassait, encombrante petite chose aux douleurs suffocantes. Ainsi, comment en apprécier le Porteur, celui qui ne vivait qu'à travers lui ? Le rejet instinctif de ce qu'elle n'acceptait plus paraissait une hypothèse plausible. Ce qui continuait de lui échapper, en revanche ? Le sentiment de familiarité.

Je trouverais.

Calmants l'emporta néanmoins. La première révélation l'angoissait, inexorablement, fatalement, l'entraînait sous des vagues écrasantes, qu'elle ne pouvait affronter – pas maintenant, pas à ses côtés. Le sujet de la maladie, plus terre à terre, plus inquiétante, lui paraissait, de façon tout à fait paradoxale, plus simple à affronter. « Des calmants... », murmura-t-elle, les yeux baissés. Somnifères, antidépresseurs, anxiolytiques... la liste se déroula aussitôt dans sa tête, familière. On lui avait prescrit certains de ceux-là, quelques années plus tôt. Le psychiatre qu'on l'obligeait alors à retrouver de façon régulière ne voulait pas s'embarrasser à essayer de comprendre celle qui se trouvait simplement épuisée des autres, de la vie, du monde entier. La solution de facilité avait été adoptée, et elle ne pouvait pas mentir, ça l'avait un peu aidée, pendant un certain temps. Tu devrais t'excuser, gamine. Des cachets pareils, ce n'est pas rien. Probablement, mais rien ne sortit derrière le barrage de dents serrées. Seulement davantage de culpabilité.

« Si on appelait quelqu'un de l'accueil pour venir nous sauver avant que... Je ne vous dévoile encore un autre gros secret... ». Tirée de sa réflexion, les pupilles regagnèrent le visage souriant de Salducci. « Pardon, appeler ? », répéta l'Echo abasourdie, « Dois-je comprendre que vous avez votre téléphone sur vous depuis... le début ? ». Mais qu'il l'avait laissée s'acharner contre la porte avec une aiguille à coiffer ? Goujat. Lèvres scellées, elle s'écarta du battant, de lui, s'égara jusqu'à l'endroit où le sachet plastique reposait encore. Se baissa pour ramasser les cachets, puis se rapprocha à nouveau. Prudemment, les traits fermés – comme si elle ne venait pas de confesser le reconnaître. Comme si sa simple présence n'éprouvait pas les défenses bâties autour de son âme. Comme si elle ne voulait plus ressentir le feu de sa peau contre la sienne. Un brin menteuse, infiniment effrayée. De ce que les mains traitresses pouvaient apporter, de ce que son statut pouvait signifier. De tout, mais de lui surtout. « Appelez donc, avant que je ne vous dévoile ma pensée la plus désagréable. ». La réflexion claqua, peut-être trop sèchement. Et elle hésita à son tour. Le poing serré ne demandait qu'à se déplier pour tendre sa paume vers le ciel, rendre le bien volé, se risquer aux caresses fugitives. Non, je refuse d'affronter l'Amour.

La décision prise, ses doigts agiles se glissèrent sous la veste de costume, déposèrent le sachet dans une poche intérieure d'où elle avait chipé le porte-feuille à présent envolé. « Encore une fois. », précisa la belle. Et en réponse au sien, un mince sourire étira ses lèvres.

Echo ne fermait pas la porte.
Elle la laissait entrebâillée.
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Running up that hill - Ven 3 Aoû - 22:30


Running up that hill 180619120431101848

running up that hill


"And if I only could,
I'd make a deal with God,
And I'd get him to swap our places."




Il y a un peu de colère dans ta question. Un peu d’agacement et je crois, un peu d’amusement aussi. Même si ça, tu ne voudras pas te l’avouer. Oui appeler cher Echo. Demander de l’aide, faire simple alors que depuis tout à l’heure, je t’oblige à faire compliquer. Pardonne moi, ma lumière, j’avais besoin de savoir ce que tu étais en te voyant là, sur ce muret, à attendre je ne sais quoi, ou je ne sais qui. Je n’ai pas décidé de te mentir, mon coeur a décidé pour moi. C’était trop tentant, de nier l’existence de ce téléphone, pour faire de cet aura, une connaissance. De ta beauté, une réminescence.

Pardonne moi Echo, je ne suis pas un menteur.
Je laisse juste tous les choix à mon coeur.

Pourtant je souris encore, léger plissure sur le visage d’un Ange. Car ni ta voix, ni le ton utilisé, pourrait me faire redescendre de mon nuage. Tu ne sais pas ce que tu es, mais tu es. Et là est le plus important. Tu es Echo, tu es une Divinité, tu es et tu existes. Ne te laisse pas tomber, ne te laisser pas glisser avant de découvrir la raison de cette connexion entre nos deux corps et nos deux passés.
Ta main glisse à l’intérieur de ma veste, je ne bouge pas, laisse ta peau échauffer la mienne, la parer d’émotions, vivaces, fugaces et téméraires. Ça picote un peu, ça brûle beaucoup, mais qu’est ce que c’est bon, de vivre sous une donnée inconnue. Pilules remises dans leur nid, prêtes pour être dévorées à l’instant où nos chemins se sépareront. Pour mieux se retrouver Echo, je t’en fais la promesse, tu n’en as pas fini avec l’Amour.
J’attrape le téléphone, appelle à l’aide comme un pauvre imbécile, un peu d’humour, un sourire glissé dans les mots et cinq minutes plus tard, nous voilà délivrer de notre prison. Elles étaient belles et dorées nos chaines et je mentirais si je t’avouais que ça me fait du bien, de m’en libérer.

« Ce serait un plaisir de vous revoir Echo, pensées agréables ou non… Vous savez comment je m’appelle, vous pourrez facilement me retrouver si vous le souhaitez.

Regard jeté en arrière alors que l'ascenseur pour nous faire redescendre arrive et que le portier est un peu paniqué à l'idée que Salducci se soit retrouvé enfermé sur le toit. Peur pour son travail, peur pour sa réputation. Mais une main sur l'épaule et le dextre qui crépite sur sa chaire libre le fait se calmer. Lentement et doucement, les émotions de son coeur se parent des miennes, sont dévorées, sont rassasiés.

« … et si vous n’avez pas envie de me revoir…. Attendez vous à ce que je me mette à votre recherche Mademoiselle.

Dernier regard, dernier sourire, prétexter l’envie de descendre par les escaliers. Je t’abandonne Echo, tu disparais et pendant quelques instants, je me demande si tu n'étais pas un rêve. Dos contre le mur de la cage d'escalier, j'avale les pilules d'une traite alors que le front est en sueur, que la dépression recommence à me ronger l'esprit. Comme si t'abandonner à cet ascenseur avait sonné le glas de ma maladie.

Avec toi, Eros se sentait entier, Eros se sentait compléter.
Ce n’était pas ton corps ou ta peau qu’il désirait. C’était autre chose.

C’était plus beau.
Plus grand.
Un couple, un véritable duo.

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