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Running with the wolves (Kieran & Salomé)

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Running with the wolves (Kieran & Salomé) - Mer 1 Avr - 22:23

Running with the wolves

Kieran & Salomé


Journée difficile. Journée douloureuse. A peine réveillé, il avait compris qu’il allait pas mal en chier - Oeil de Nuit voulait sa liberté. « S’il te plaît. » Le problème c’est qu’il bossait, aujourd’hui. Il ne pouvait pas appeler son patron et s’excuser en invoquant le fait que sa moitié d’âme - le loup, pas Isaak - voulait se dégourdir les pattes. Le Stenberg allait juste lui dire de ramener son cul au boulot s’il tenait à le garder. Alors il avait prévu les aspirines pour calmer ses maux de crâne, et s’était préparé à une trop longue journée où le loup allait cogner pour sortir. Quand il n’était pas avec Isaak, ils étaient coordonnés. A Kieran le jour, à Oeil de Nuit les nuits, qu’il passait à chasser et à dévaliser les boucheries - mais jamais celles d’Ashmill, Kieran le lui ayant formellement interdit. Puis Isaak s’était installé, et le loup avait compris que les nuits lui échappaient. Il ne s’en était pas plaint, sachant que le temps volé lui était rendu quand il le demandait. L’humain voulait rester avec son ange, c’était bien compréhensible. Il ne voulait plus passer ses nuits à courir quand il pouvait rejoindre au lit celui qui faisait battre son cœur.

La journée avait été terrible. Le loup remplaçait l’homme dans leur esprit, et tout leur parvenait plus fort, plus distordu. La musique du bordel était trop stridente. Les cris et gémissements lui déchiraient les oreilles. La lumière était trop vive pour son regard qui avait définitivement tourné au sombre. Les auras divines frappaient de plein fouet les prunelles acérées du loup qui, s’il ne pouvait gronder de douleur, se shootait aux médicaments fournis par l’humain avant de partir. C’était une de ces journées où il récupérait tous les documents destinés à l’assistant de direction, juste pour aller dans son bureau, juste pour voler quelques minutes de calme et d’affection entre les bras d’Isaak, qui compatissait en silence et qui savait que, ce soir, il s’endormirait dans un lit vide parce que le temps du loup était venu. A la fin de ce long calvaire cependant, quand il put enfin dégager, la main de son homme dans la sienne, Kieran se sentait bien mieux. La soirée était fraîche mais le froid ne le dérangeait pas. « A mon tour ? » Non, pas de suite. L’irritation du loup est palpable mais l’animal ne proteste pas. Il aura toute la nuit, c’est les termes de leur accord.

Plus carnassier que végétarien, c’est pourtant des légumes qu’il mange avec son homme - signe qu’il fait le plein de choses que le loup ne mange pas avant de partir en vadrouille. Ça fait clairement plaisir à Isaak de le voir abandonner la viande l’espace d’un repas, même si ça veut juste dire qu’il va dévaliser une boucherie d’ici quelques heures. Il est vite expédié, le repas, et même s’il n’a pas envie de laisser Isaak seul, ce dernier le pousse limite dehors pour qu’il laisse sa liberté à l’autre, non sans l’embrasser. Encore. Et encore. Mais quand les mains de Kieran font mine de descendre, le loup rappelle sa présence et le fait tressaillir. Isaak, lui, en rit d’amusement, et il s’éloigne pour le laisser se transformer. Le loup noir aux yeux de nuit prend sa place, étire ses pattes, remue ses oreilles, heureux d’être enfin lui. Les mains d’Isaak se referment doucement autour de sa tête imposante, et un baiser aussi léger que le souffle d’un ange se pose sur sa truffe, faisant gronder l’animal d’un amour sincère.

La nuit est enfin à lui, et il a les crocs. Les légumes, ça nourrit un humain, mais pas un loup. Il lui faut de la viande. « Pas à Ashmill, Oeil de Nuit. » L’animal gronde son accord - depuis quatorze ans, il a l’habitude. Ça leur attirerait trop de problèmes, d’autant qu’avec l’appétit féroce du loup, la Bratva en avait fait son pain béni en faisant payer les boucheries du coin pour leur protection, et pour que Kieran n’aille pas y faire ripaille. Dommage, pense l’animal, tandis qu’il s’élance, infatigable, dans les rues de son territoire pour s’éloigner au maximum de ce dernier. Il pourrait aller à Delray. Territoire de la Calavera, ennemis de la Bratva, aucun ponte slave ne lui dirait quoi que ce soit s’il détruisait le commerce d’un boucher ou deux sur le territoire de leurs adversaires principaux. Mais Delray, c’était un peu loin. « J’ai mieux, mon frère. Tu permets ? » Le loup permet, et l’humain reprend le contrôle pour les emmener à l’opposé, vers Elysium Heights, le quartier bourge par excellence. Pas con. La barbaque serait de qualité, là-bas.

Il se faufile, il se glisse, aussi agile qu’un chat malgré sa forme lupine. Tantôt humain, tantôt canin, il a vite fait d’atteindre son Saint-Graal, une boucherie huppée ultra chère qui proposait les meilleurs morceaux des meilleures bestioles, apparemment. Aucune alarme ne s’est déclenchée sur son passage, et le loup n’a plus que l’embarras du choix. La viande froide dans le congélateur n’est d’aucun intérêt pour lui. Même s’il la sortait, le temps qu’elle décongèle il serait déjà parti, et Isaak lui avait formellement interdit de ramener des prises à la maison. Des petits bouts, à la rigueur, pour faire plaisir au petit chat, mais pas d’énorme pièce de viande. Tant pis. C’est vers la viande encore sur les présentoirs que son attention se porte, et ses crocs translucides se referment sur une énorme pièce de bœuf qui lui servirait d’amuse-gueule. Mais alors qu’il commence à manger, un changement dans le silence alerte ses sens de loup, et il se redresse, crocs découverts, prêt à défendre sa bouffe - et sa vie.

L’intrus se montre vite, comme averti de sa présence. L’intruse. C’est une chienne. Non, c’est une louve.  A la lueur dans ses yeux, le mafieux comprend bien vite qu’il a affaire à une humaine, comme lui. Il a du mal à distinguer son aura, mais il comprend qu’elle est venue pour manger. Oeil de Nuit, cependant, est plus grand, plus imposant, plus massif. Il pourrait la découper en lamelles, mais il n’en fait rien, intrigué de rencontrer pour la première fois une autre personne capable de se transformer. Au bout de quelques secondes de flottement, le loup décide qu’il y a assez de viande pour deux dans la boucherie. « Et si ce n’est pas le cas, il y en a une autre un peu plus loin. » Alors il gronde doucement, sa manière à lui de dire bonjour, avant de replonger vers son repas…

Sans toutefois baisser sa garde.

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Salome Reiss
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CREDITS : corvidae (avatar)
FACE : ella purnell
DOLLARS : 1869
SACRIFICES : 691
PORTRAIT : Running with the wolves (Kieran & Salomé) Tumblr_inline_pe4a48G2JS1ricaxd_540
ANNEES : 22 ans
CŒUR : Certaines femmes ne sont pas faites pour être apprivoisées. Elles ont peut-être juste besoin de courir, libres, jusqu’à trouver quelqu’un d’aussi sauvage pour courir avec elles.
RÉINCARNATION : dilwica, déesse serbe de la chasse et de la vie sauvage, protectrice des forêts
TALENT(S) : animorphose (canidé) - éclats lunaires - carence sensorielle - traces perceptives
FACTION : vendue à la bratva
OCCUPATION : employée du mosfilm peu consciencieuse ; elle fait ce qu'on lui dit en râlant
GENÈSE : novum consciente (stade 6)
TALON(S) D'ACHILLE : la bouffe, keskiya ?
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Running with the wolves (Kieran & Salomé) - Dim 19 Avr - 18:44



running with the wolves.

@kieran volkov@salome reiss

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A travers les futaies, l'animal s'en donnait à coeur joie. Il courait, bondissait, poursuivait, s’ébrouait. Ses membres s’étiraient et se crispaient sous la ferveur et la vitesse et prodiguaient à la déesse ces sensations exquises qui lui avaient tant manquées. L’impression de ne faire qu’un avec le sol à chacun de ses pas, chaque fois que ses griffes lacéraient la terre, s’apparentait à une bénédiction. Le souffle lui manquait tant elle avait couru ; son coeur martelait sa poitrine et elle se demandait encore comment il n’avait pas lâché. Mais Salome ne voulait pas que ça s’arrête. La bête qui avait pris sa place ne le permettait pas. Elle voulait fuir le jour et Arcadia et profiter d’être enfin libre, retrouver la nature, se délecter de l’abandon et chérir l’évasion au moins jusqu’à ce que le soleil décline. Perdue dans les forêts, sur les hauteurs qui bordaient la cité ou tout au long des côtes, elle ne devait rien à personne. Ici, elle était affranchie, autant des convenances que des règles et des mises en garde. Le monde ne pouvait pas l’atteindre - du moins lui semblait-il. Il lui appartenait. C’était comme si les dieux, les mafias et les guerres n’existaient plus. Comme si sa vie humaine n’avait plus d’importance. Comme si elle lui échappait, et qu’elle pouvait mourir à tout moment, simplement disparaître, à trop courir sans même se retourner. Se fondre dans la Bête. La laisser l’engloutir. L’idée la séduisait et la môme savait bien que c’était possible. Sa première mutation avait duré des mois. Bien d’autres fois elle s’était retrouvée coincée, forcée de conserver sa fourrure sombre et son allure de chien sauvage. Jusqu’à ce jour pourtant, elle n’y avait jamais vraiment pensé. Et c’était bien la première fois de toute son existence, qu’elle songeait à lâcher pour de bon. A rester louve et vagabonde, sans jamais revenir. Pas par manque de contrôle mais par choix. Pour échapper au reste. Au danger qu’elle fuyait et qu’elle faisait courir à ceux qui lui étaient proches.
Ça ressemblait à de la dépression. Ou une prise de conscience.


Arcadia. Sa fumée, ses voitures, ses buildings. Sa pollution épaisse. Ses banlieues répugnantes. Comme celles de toutes les villes. La louve s’en rapprochait. Sous l’éclat de la lune, les étoiles pour témoins, elle cédait finalement à un mélange de peur, de faim et de fatigue. A un trou béant dans son coeur qui lui rappelait sans cesse ceux qu’elle laissait derrière, et qu’elle ne verrait plus jamais peut-être si elle choisissait de partir et fusionner avec sa bête. Elle pourrait s’en sortir. Elle trouverait des moyens. En attendant, ses pattes se dérobaient d’avoir trop vadrouillé. Son flair dysfonctionnait. Sa vision se brouillait et tous ses muscles endoloris peinaient à supporter encore les caprices du cabot. Mais il voulait rentrer chez lui. Peut-être une dernière fois, peut-être pas au fond. Il le découvrirait bien assez tôt. Il s’était épuisé. A trop rêver de grands espaces et à s’y perdre, il sentait désormais la faim qui tiraillait son ventre. La chasse de sa journée était bien loin. Alors dans son parcours pour retourner à la maison, le loup qui s’avançait avec prudence dans les ruelles peu fréquentées, chercha aussi sans conviction un moyen de se sustenter. Danser parmi les ombres et esquiver les lumières de la nuit était devenu un vrai talent. Il s’avança ainsi sans être vu et s’enfonça jusqu’aux quartiers chics de la ville, lesquels il devait traverser pour rejoindre historic district.

Toutes les odeurs se mélangeaient. Et tous les bruits aussi. Sous les néons criards, toutes les couleurs que la nuit voulait sombres agressaient sa rétine. Pourtant, ce parfum là ne lui aurait pas échappé entre mille.

La louve tourna la tête et bascula les oreilles vers sa cible. Ses billes jaune-orangé fixèrent l’arrière-boutique qu’elle avait repérée. Dans ce quartier, même l’opposé des devantures était briqué et raffiné. Elle s’avança sans bruit, se faufila, suivit les effluves de chair fraîche et l’odeur de l’intrus sans même songer aux conséquences. Pas d’humain, pas d’alarme. La chance lui souriait car elle ne s’était pas trompée. Sans même s’en rendre compte ou avoir le temps de comprendre, la môme se retrouva dans un buffet à volonté. Sans rien pour l’arrêter, si ce n’était l’étranger à l’odeur familière qui irradiait de sa lumière vermeille, indiquant qu’il était comme elle. Un dieu, un transformé. Le tout premier à se changer aussi qu’elle rencontrait, par le plus grand hasard.

Salome s’arrêta face à lui, et sa louve l’observa. L’instinct força la bête à s’aplatir - juste à peine cependant, pour lui montrer qu’elle était faible et surtout bien inoffensive. S’il lui fallait se battre, elle ne gagnerait pas ce soir. Et ses autres pouvoirs ne répondraient pas à l’appel.
Elle ne convoitait pas son morceau de barbaque. Il y avait bien assez pour deux, et au grondement de son comparse, la louve poussa un cri léger, comme pour le remercier. Semblable au couinement d’un chien, dont elle avait imprégné la majeure partie des habitudes.

Il partageait, alors ? Fort bien. Elle préférait l’agneau de toute façon ; contourna les vitrines, se dressa sur ses pattes malgré les tiraillements et la douleur, et saisit son morceau. Ils pouvaient rester là, manger ensemble, se surveiller du coin de l’oeil jusqu’à ce qu’elle ait repris des forces. Salome ne partirait pas sans essayer de suivre ce complice de vol qu’elle avait tant espéré découvrir un jour. Il était enfin là, ce jumeau de la nuit qu’elle attendait de rencontrer.

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Running with the wolves (Kieran & Salomé) - Jeu 7 Mai - 19:26

Running with the wolves

Kieran & Salomé


Malgré les mille et une odeurs de viande qui tournaient autour de lui, il lui était très difficile de passer outre celle de la jeune louve qui lui faisait face. En âge humain, elle avait l’air jeune. Peut-être trop pour comprendre comment avoir l’ascendant sur l’animal. Depuis combien de temps était-elle louve ? Depuis combien de temps ne s’était-elle pas retransformée en humaine ? Lui devait fleurer le savant mélange entre l’homme et la bête. Mais elle, elle sentait juste l’animal sauvage. Il ignorait qu’une telle fusion était possible. « Bien sûr que si, elle l’est. Mais ni toi ni moi n’en avons envie. » Ils laisseraient trop de choses derrière eux. La Bratva - bon, ça, ce n’était clairement pas son problème le plus immédiat - mais surtout sa petite meute. Sa sœur, et Isaak.

Les crocs de la louve déchirent la viande d’agneau qu’elle a choisi, quand lui avait préféré se rabattre sur du bœuf. Ça craque sous leurs crocs dans une drôle de symphonie, très agréable aux oreilles du loup. C’est autre chose que tout ce qu’il a dû supporter toute la journée - quelle idée de merde de travailler dans un bordel quand on a l’ouïe aussi acérée. Leur petit festin laissait des traces, du sang par terre, mais ça, le loup s’en fichait bien. Les animaux affamés devaient être légion depuis le black-out, et sans électricité, pas d’alarmes fonctionnelles. Aller et venir se révélait d’une facilité déconcertante, surtout pour un loup capable de se transformer en humain pour crocheter une porte sans le moindre bruit, et pour une louve qui n’avait fait qu’emprunter le chemin qu’il avait laissé ouvert pour si un besoin impérieux le poussait à fuir.

Sa part engloutie, le loup repart en quête d’un truc à grignoter. Il a cessé de surveiller la louve - un coup d’œil lui a suffi pour comprendre qu’elle était épuisée et affamée, et qu’elle ne tenterait pas de l’attaquer. Pour quoi faire, de toute manière ? Il y avait toute la viande nécessaire autour d’eux, ce n’est pas comme si elle avait à se battre pour manger - tendre le cou suffisait. « Elle tient à peine sur ses pattes. » Oui, il a bien remarqué, le loup. C’est peut-être ça qui le pousse à agir comme il le fait. Parce qu’il est plus vieux et qu’il a le contrôle sur ses capacités, qu’il pourrait à tout moment décider de se retransformer s’il en avait envie. Pattes sur le comptoir, il observe les merveilles qui s’étalent sous sa truffe, et fait son choix. Sa mâchoire imposante se referme autour d’un gros morceau d’agneau, viande tendre s’il en est, puis il se dirige vers l’autre louve, laissant tomber sa prise entre eux deux.

Partage.

Il avait beau s’en défendre, Œil de Nuit restait un loup de meute. Il avait Kieran dans sa tête, frère bien trop proche dont il s’était accommodé puisque ce dernier le laissait vivre à sa guise. Il y avait Isaak, bien entendu, qui les aimait tous les deux pareils sans chercher à faire de distinction entre l’homme et la bête. Et la petite prophète - « ma petite sœur. » leur petite sœur donc - d’une gentillesse rare. Le chat gris qui vivait chez eux était aussi un frère de meute, seul animal n’étant pas tétanisé de trouille devant lui. Il partageait son espace, sa nourriture et sa vie avec eux tous. La petite louve n’était pas de sa meute mais ça se voyait que la solitude lui pesait. Ils ne se recroiseraient sans doute plus jamais après cette nuit, Arcadia étant grande et ses nuits animales de plus en plus espacées, lui aussi préférant rester avec Isaak que courir dehors, finalement.

Il s’installe en face d’elle - et ça lui fait bizarre d’être si proche d’un autre loup humain. Il se doutait bien de ne pas être le seul, mais en quatorze ans d’existence, elle était la première qu’il croisait, et il n’était pas trop motivé à la laisser partir. « Propose-lui de vous retrouver la prochaine fois alors. » Oui, il pourrait faire ça. Restait à savoir comment. Mais après tout, elle aussi abritait une humaine. L’humaine avait peut-être un téléphone ? Il pouvait lui laisser le numéro de Kieran, si ça ne le dérangeait pas. « Absolument pas. On le lui écrira sur un bout de papier. » Parfait, le problème était réglé donc, et le loup put commencer son repas, laissant sans y penser les meilleurs morceaux à la jeune louve qui avait, très clairement, bien plus besoin d’énergie que lui. Il avait mille questions à lui poser, curieux comme un jeune louveteau, mais il doutait de réussir à se faire comprendre avec des grognements. Elle était aussi curieuse et fascinée que lui, ça se voyait, mais ni l’un ni l’autre n’étaient prêts à se retransformer pour parler de vive voix, protégés sur le moment par leur anonymat animal.

La pièce de viande est vite dévorée, et d’autres suivent, partagée par les deux prédateurs qui se délectent de cette corne d’abondance inespérée. Le temps passe et les minutes deviennent des heures - et le contenu des étals diminue dangereusement sans que personne ne les arrête. Presque. Parce qu’il y a du bruit à l’étage, et Œil de Nuit, dont l’attention n’avait pas faibli malgré la pitance, relève la tête avant de se redresser d’un coup, exhortant sa jeune camarade à récupérer leurs restes pour filer d’ici. Le pas lourd du boucher, qu’il pense léger et subtil, descend l’escalier - beaucoup trop tard pour les surprendre. Louve a filé la première, obéissant à son alpha qui ne l’est que par convenances, ce dernier se payant le luxe de voler un nouveau morceau juteux avant de lui emboîter le pas, ne laissant sur place que des os et des restes étalés dans le sang glacé, et une porte grande ouverte qu’il ne va pas s’amuser à refermer.

Louve l’a attendu - et étrangement, cela lui fait plaisir. Agile malgré sa grande taille, il saute sur une poubelle pour sauter par-dessus le muret, attendant de voir si elle le suit. Ce qu’elle ne fait pas. Peut-être a-t-elle trop mangé. Peut-être que les restes en gueule l’empêchent de sauter. « Elle ne tenait pas droit sur ses pattes. » Merde. Peut-être n’a-t-elle plus la force de sauter ? Chacun son problème, a-t-il envie de penser. Mais après s’être comporté en alpha, il ne peut pas la laisser tomber. Isaak le saurait, il savait toujours tout. Il le saurait, et même s’il ne dirait rien, il serait très déçu.

Il n’a pas plus le temps de réfléchir cependant, parce qu’un hurlement de colère, suivi d’un bref couinement, décident à sa place de la marche à suivre. La pièce de viande est abandonnée sur le trottoir et le loup s’éloigne en courant - juste ce qu’il faut d’élan pour se retourner d’un coup, foncer vers le muret en un tonnerre silencieux de pattes sur le bitume, se préparer et sauter par-dessus à nouveau, sans difficulté, tomber adroitement entre la louve et le boucher, qui recule d’un pas, surpris de voir que la petite voleuse avait un complice, plus grand, plus imposant.

Complice qui se redresse de toute sa taille, menaçant, imposant, ses babines découvrant ses crocs translucides d’où un long grondement s’échappe. Il y a du sang sur le couteau, mais impossible de savoir si c’est dû à leurs méfaits ou si c’est celui de sa jeune protégée du moment. Pour l’homme armé, pas de doute, ce loup-là est plus dangereux que la jeune femelle qu’il protège. Difficile de ne pas comprendre qu’il mourrait au moindre geste trop brusque. Kieran n’était peut-être pas un torpedo, mais on ne s’élève pas au rang d’avtoritet sans faire un peu de ménage devant soi - et ce n’était pas son prédécesseur qui allait le contredire. Dieu surpossessif de colère et de vengeance, il ne voyait aucun problème à tuer une personne de plus pour assurer sa protection, ou celle des gens qu’il choisissait de prendre sous son aile.

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Running with the wolves (Kieran & Salomé) - Sam 23 Mai - 19:58



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Exténuée, à bout de souffle - tant à cause de sa course que sous l’effet de l’excitation, la louve s’étendit sur le sol pour dévorer. Ses yeux brillants étaient toujours rivés sur l’étranger, lequel elle surveillait autant qu’elle l’observait avec curiosité, tandis que ses mâchoires puissantes déchiraient la chair tendre en lambeaux. Enfin, elle pouvait se nourrir. Des quantités industrielles de viande et d’os abdiquaient sous les crocs, emplissant l’estomac jusqu’alors vide et redonnant déjà un semblant d’énergie à la divine. Rien à voir avec ses chasses à l’écureuil et au lapin. Ici, c’était buffet à volonté, banquet inespéré, et l’espace d’un instant, elle en oublia presque qu’elle n’était pas seule, trop occupée à se repaître des mets savoureux.

Combien de temps les deux cabots restèrent ainsi en face-à-face, à se jauger tout en écoulant le stock du boucher ? Salome n’aurait su le dire. Elle ne s’en inquiétait même pas ; la fatigue, la faim, et la présence du congénère l’empêchaient de se préoccuper de ce qui pouvait advenir. Sans même s’en rendre compte, déjà, elle lui faisait confiance, se reposait sur lui pour guetter le danger et prévenir. Une chance qu’il s’acquitte de cette tâche, dressant ses oreilles sombres et captant le regard de la louve tout en sonnant l’alerte.


Des bruits de pas se mettent à résonner au dessus de leur tête, et la môme les entend. La gueule encore remplie d’agneau sanguinolent, elle se lève à son tour, imitant le loup noir, mais peine à tenir sur ses pattes. Une course folle n’allait pas arranger son état. Qu’importe. Elle n’écoute pas ses membres qui flageolent ni la douleur mais l’instinct de survie, plutôt, et déguerpit sans crier gare par les couloirs qu’ils ont arpenté pour venir.

Une fois la sortie atteinte, Salome s’apprête à fuir sans regarder derrière comme elle le fait toujours, ou presque, mais se ravise en repensant à ce qu’elle perdrait : un comparse qui, tout de même, vient d’assurer ses arrières. Un autre loup-humain, comme elle, alors qu’elle n’en a jamais vu.
L’animal se retourne, piétine, appelle discrètement le second prédateur, et ses yeux jaunes s’éclairent quand il le voit enfin. L’ombre file à la vitesse de la lumière, bondit sur une benne à ordures, et franchit le muret. La môme ne se fait pas prier pour l’imiter ; aussi rapide que l’autre malgré les crampes qui lui labourent les muscles, elle s’élance à sa suite, le coeur battant à l’idée de s’en tirer enfin.

Mais le destin s’amuse.

Une patte dérape sur un filet d’eau de pluie. Le saut est avorté, la carcasse se retourne sans contrôle et s’écrase sur l’asphalte. Les os craquent mais la chute est minime ; elle n’en aura que des douleurs supplémentaires et quelques hématomes, sur la peau de l’humaine. Pourtant ça ne signifie pas qu’elle est tirée d’affaire. Son comparse est parti, déjà, il doit être bien loin ; et le propriétaire du magasin se rapprochant, Salome est à sa merci.

L’animal acculé se met alors à grogner sur un ton menaçant. Ses babines retroussées sur deux rangées de crocs sanglants, ses oreilles aplatissent vers l’arrière ; si besoin est, il sera prêt à mordre, mais l’arme blanche et sa faiblesse sont contre lui. Dans son état, une confrontation directe pourrait lui être fatale. C’est le moment de faire appel à d’autres moyens de défense, si le cabot accepte de coopérer…

A l’intérieur de la Bête, Salome se concentre. Il ne s’agirait pas que ses dons se retournent contre elle une nouvelle fois ; aussi, la voilà qui choisit l’option la plus prudente. Mais du bruit la perturbe, et l’aide inespérée du grand loup noir qui s’interpose entre elle et le boucher fait battre son coeur de plus belle. Il est revenu pour elle. Comme un alpha protège sa meute, le mâle intimide l’offenseur, alors la louve peut-elle en profiter pour se relever et lui faire face aussi.

Un regard en arrière lui confirme que leur porte de sortie ne lui sera d’aucune utilité ; elle n’aura plus la force de bondir, seulement peut-être de courir maintenant que sa carcasse s’est lamentablement vautrée sur le bitume. Mais son idée première peut fonctionner. D’une façon ou d’une autre, s’ils arrivaient à entrouvrir le portinet, les deux pourraient filer dans la nuit dévorante, sans craindre d’être vus puisque les lumières de la ville étaient réduites en cette période particulière.

Après son couinement de détresse, la môme se met finalement à japper, comportement inhabituel pour un prédateur de sa trempe. Elle prévient son compère avant que sa vue ne s’éteigne. Et comme les ampoules d’Arcadia, soudain, l’homme et le loup sont plongés dans le noir, le vide, le rien. Aveugles alors que les détails et les couleurs deviennent un poids pour Salome, les adversaires doivent tous les deux composer avec cette nouvelle variable.
La gamine rassemble ses forces et s’approche du gros loup, lequel elle pousse de son museau et de l’épaule pour le guider. Espérant qu’il la suive, elle s’approche du portail et gratte péniblement la porte, se dresse avec difficulté sur ses deux pattes arrières mais parvient finalement, à force de persévérance, à actionner le loquet qui les sépare de la délivrance. Comment se fait-il qu’elle ne soit pas fermée à clef ? Aucune idée, mais sur l’instant, la gamine a bien mieux à faire que se préoccuper de ce détail... Comme détaler tout en servant de guide à son copain aveugle, et songer à lui rendre la vue, à l’occasion…

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