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(fiona) your savior doesn't look a thing like me.

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(fiona) your savior doesn't look a thing like me. - Lun 6 Aoû - 16:49


YOUR SAVIOR DOESN'T LOOK A THING LIKE ME
fiona & éamonn
But rest assured there's not a single person here who's worthy. Don't let me let you down. Hey, baby I'm not your superhuman and if that's what you want, I hate to let you down. I got your hopes up, now I got you hoping. But I'm gonna be the one to let you down. Oh, no, I ain't your hero, you're wasting all your faith on me. Oh, no, I know where this goes. Think it's safe to say your savior doesn't look a thing like me.


Le teint halé et les traits détendus, dans une admiration secrète, l’œillade glisse sur l’épiderme dénudé de la Belladone, qui scintille sous les éclats lumineux. Silencieusement, je me surprends à vouloir toucher la toile divine autrement qu’avec les yeux. Les dextres calleuses effleurent sa peau chaude, en prenant garde à ne pas l’éveiller, surtout. L’œil s’égare sur ses bras puis ses doigts et la bague qui orne son annulaire gauche et ce sont mes lippes qui s’étirent, trahissant un bonheur aussi simple, que pur et tout-puissant. Mon téléphone vibre sur la table de chevet. Fiona Le glas du retour à nos réalités respectives sonna. Et d’autres priorités, fausses, venaient m’éloigner un peu plus de ma seule et réelle priorité. Je me penche vers la Belladone, dépose un baiser sur son épaule et tâche de partir en faisant le moins de bruit possible. Le Duc renaît, l’amoureux se tait. La tenue est impeccable, la cravate est minutieusement nouée, sans doute un peu trop parfaitement, dans un zèle féminin. La divine s’applique, alors que je cherche à capturer ses lèvres, à la fois pour la distraire mais surtout pour profiter de sa chaleur encore quelques instants.

C’était dimanche, un beau dimanche. Les honnêtes travailleurs prennent leur repos alors que la crasse d’Arcadia, elle, jamais ne cesse de s’activer et de se répandre pour inonder les rues déjà sombres. C’est le cœur lourd que je quitte Siobhàn et le cabanon. Je me perds sur la vue de la baie et observe l’océan, majestueux océan, libre et affranchi de ses maîtres, rois ou reine. Je m’égare. La pointe du cœur de la chevalière de Claddagh tournée vers moi, voilà bien la seule à qui je voulais obéir, sans crainte, ni mensonge. Les souvenirs de Cuba sont sur le siège avant, du rhum et des cigares, des perles. Pour une livraison imminente, bientôt le Royaume aura érigé son fort. Les images me reviennent, de la Belladone sur la plage, au soleil couchant qui virevolte et danse. Gracile, et envoûtante. Je m’autorise un dernier sourire avant de descendre de la voiture et de fermer mes traits devant les fidèles piliers de bar du Royaume. Le regard se fait plus d’acier et le sourire, lui, est carnassier. Je passe l’encadrure derrière le bar, de l’arrière du pub et assène deux coups, brusques, à la porte. « Fiona ? »  Je me râcle la gorge. La Reine, je la protégeais, je lui étais fidèle, et j’obéissais à ses ordres. Fiona, je parvenais à l’apaiser, elle, le feu incandescent dont l’ardeur la poussait à l’amour ultime, tout comme à la haine extrême.

Elle, qui était capable du plus grand des amours et de la colère la plus vivace, la jeune reine, devait pouvoir se reposer sur quelqu’un. Et si la reine était encore jeune, c’était plus la personne qui tenait la couronne que je respectais et affectionnais que le titre qui pesait sur ses épaules. « J’ai des trucs pour toi. » Je renifle bruyamment, sachant que la potence ne pouvait pas attendre encore quelques instants. Pour sa cousine, et sa mise en danger, j’allais devoir en répondre. Je doute qu’elle me pardonne de sitôt, tout comme jamais je ne saurais faire preuve de clémence à mon égard. Pourtant en apparence calme, je sens quelques gouttes perler le long de mes tempes. D’un revers, je les essuie et m’empresse de boire à la flasque dissimulée dans la poche intérieure de ma veste aux rasoirs acérés. Le mythe voulait qu’il y ait de l’alcool. Je l’entretenais avec une grande désinvolture. Non, seulement de l’eau et une haleine toujours aux effluves alcoolisés.
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(fiona) your savior doesn't look a thing like me. - Mar 7 Aoû - 9:47




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a thing like me
20 Juillet 2018, aux alentours de 18 heures, Teddybeer, Downtown, Arcadia

 


Rouge. Ikaar penche légèrement la tête, observe la robe chavirer sur les reins. Il réfléchit. « Impossible. Tout le monde saura que c'est toi. » Elle sourit légèrement. Le rouge est la couleur qu'elle préfère. Représentation de ce qui luit sous le derme, à même sa petite carcasse brûlante. « C'est le but. » qu'elle lui répond. Son frère ne comprend pas pourquoi elle tient tant à présenter son identité dans un Bal tel que celui-là. Les risques sont grands, trop grands. Elle le sait fort bien, elle aussi. Que tout ce petit monde risque bien de signer un danger particulièrement difficile à déjouer. Mais elle est Reine. Et Reine doit être là-bas. L'invitation trône sur le bureau, brodée de couleur sang, thème visiblement accordé à la soirée à venir. Devant le miroir, elle observe les courbes de la tenue qu'elle a choisie. Il n'y aura pas besoin de masque, tout le monde saura reconnaître la Chef. « Je devrais t'accompagner. Et Kaleb aussi. » Fiona expire, remplaçant le soupir qui veut émerger des lèvres. Elle secoue légèrement la tête. « C'est hors de question. Je ne prendrai pas un tel risque. » Le cadet croise les bras, se met à rire légèrement. Mais Fiona n'a pas le coeur à rire. Beaucoup de choses peuvent se produire ce soir. Beaucoup de choses peuvent changer. « Il ne nous arrivera rien, nous savons nous défendre ! » qu'il lance à son égard. Alors la Reine se retourne, tenant les pans de sa tunique du bout des doigts. « Je ne m'en fais pas pour votre sécurité. Je refuse de déclencher une guerre parce que deux idiots se sont mis à tirer sur Costilla. » Le nom lui vole le sourire, et le bonhomme se renfrogne. La prononciation d'un nom comme celui-là inflige toujours une rancoeur particulièrement fourbe. « Je pourrai me tenir, Fiona. » Mais la dite Fiona secoue encore la tête, toujours la tête. « Je ne changerai pas d'avis. Cette soirée comporte déjà beaucoup de potentiels dangers, je ne souhaite pas en rajouter inutilement. » Ikaar n'aime pas ça. Son expression le laisse bien savoir. La soeur lui dirait de foncer, de venger ce frère qu'on leur a pris. Mais c'est la Reine qui parle, car c'est la Reine qui ira là-bas ce soir. « S'il te plaît, je... » Cette fois-ci, elle ne lui laisse pas le temps de parler. Les traits se durcissent, ne laissant présager que la colère qui suivra. Elle grogne. « Ná seasann. » L'ordre est clair, net, et intransigeant. Mais elle n'a pas besoin de répéter. Ikaar a bien entendu cette fois, et elle n'utilise que rarement la langue de la patrie entre eux. Signe énonciateur de l'agacement.

Or. Des coups sont portés à l'entrée. Ils annoncent la fin de l'entretien, et ils tombent bien, en vue de l'obstination d'Ikaar. La voix est reconnaissable. Eamonn. Elle l'a rapidement revu à son retour de Cuba, pour les affaires. Mais il y a tant à se dire encore. Tant à mettre sur le tapis. Elle n'a pas le coeur de le faire. Ni ce soir, ni tous les autres jours. Mais elle ne sait comment faire autrement. Ikaar soupire, se dirige vers l'entrée pour l'ouvrir sur le visage familier. « Salut Ned, entre. » qu'il lui dit en lui tendant la main. Ils s'apprécient, sans nul doute. Ikaar a l'habitude de le voir. Comme la majorité des Ducs, peut-être, bien qu'Eamonn soit le plus impliqué dans la vie du Royaume à l'heure actuelle. « Je vous prépare un petit Poteen. » Elle lui offre un sourire, sincère, bienveillant. Signe d'une réconciliation tacite, tandis qu'il ferme derrière lui, les laissant seuls. Fiona s'est préparée à la rencontre. Etrangement, elle a pensé à chaque mot qu'elle prononcerait. Pour éviter de le blesser. Car au-delà d'Aislinn et de toute cette histoire, il est un ami cher, un allié précieux. Et elle n'a aucune envie de le foudroyer. « Bonsoir. » salutations qu'elle prescrit avec un léger sourire. Elle est heureuse de le compter parmi ses accompagnateurs, ce soir. Il sera un atout majeur, elle en est certaine. « Ce costume te va fort bien. » Elle le pense vraiment.

Vert. Les yeux cherchent ceux d'Eamonn. Elle ne lui tournera pas le dos, pas ce soir, et jamais. Surtout pour ce genre de conversation. Qui précède étrangement une soirée particulièrement redoutable. Alors elle ouvre la bouche. Et ne lui laisse absolument pas le temps de parler. « Je sais que tu entretiens une relation plus intime avec Aislinn, à l'heure où nous parlons. » Elle pensait que ça lui ferait mal de le dire. Mais, étrangement, l'Hybris ne semble pas encore lui asséner le glas. Elle remercie Aodha pour l'affrontement des peurs, intérieurement. Peut-être parviendra-t-elle à se contrôler, cette fois. « Je le sais depuis quelques temps déjà, et je te prie de me pardonner pour avoir fait surveillé vos rencontres avant ton départ pour Cuba. Je dois te souligner que cette liaison ne me plaît absolument pas, et qu'il m'incombe de te destituer de la fonction de garde rapproché de ma cousine. Je suis d'avis que tu ne peux plus mener à bien cette mission si tu partages une relation intime avec elle. » Elle reprend un peu d'oxygène. Pour ne pas tomber. Pour ne pas se laisser maîtriser par les démons qui l'habitent. Parce que ça lui a fait mal, de voir ça. De savoir ça. ça lui a fait mal, parce qu'elle n'imaginait pas cela possible. Parce qu'elle n'imaginait pas Aislinn dans les bras de quelqu'un d'autre. « Pendant ton absence, j'ai donc engagé un nouveau garde, que tu as certainement déjà rencontré. Monsieur Rawne est une personne de confiance, je suis certaine qu'il fera très bien son travail. » Elle en est persuadée, en particulier après l'entretien qu'ils ont passé. En particulier lorsqu'elle a compris qu'il savait tout. « Je n'ai aucun ordre à te donner, si tu désires continuer à voir Aislinn, libre à toi. Je ne t'en parlerai plus, et je refuse que tu m'en parles également. Je ne veux rien savoir à ce sujet. » Pour éviter de laisser le fléau prendre le dessus. « Je souhaite cependant te demander de garder un oeil sur elle ce soir. Je sais qu'elle sera là, je sais que tu iras à sa rencontre, je ne suis pas stupide. Je ne pense pas qu'elle souhaitera me voir, alors je te prierai de veiller à ce qu'elle soit en sûreté, du moins, jusqu'à notre entrée dans le Petit Trianon. Je veux te savoir à mon côté lorsque l'heure sera venue. » L'amas d'informations est important. Mais elle ne veut rien laisser au hasard. Risquer le moins possible ce soir. « Lorsque les Chefs seront réunis, Torben restera à son côté, et toi au mien. » Et ça l'angoisse déjà un peu. En vue des périls possibles. Alors elle se retourne, pour observer son reflet dans le miroir. « N'en parlons plus. Tu as quelque chose pour moi ? »


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(fiona) your savior doesn't look a thing like me. - Mar 7 Aoû - 12:53


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But rest assured there's not a single person here who's worthy. Don't let me let you down. Hey, baby I'm not your superhuman and if that's what you want, I hate to let you down. I got your hopes up, now I got you hoping. But I'm gonna be the one to let you down. Oh, no, I ain't your hero, you're wasting all your faith on me. Oh, no, I know where this goes. Think it's safe to say your savior doesn't look a thing like me.


La porte s’ouvre et révèle Ikaar et Fiona. Le sentiment de déranger est palpable. Le bal, ce fichu bal. Je n’aimais pas danser, je ne savais pas danser. Je n’avais rien à y faire. Mais il fallait répondre aux ordres lorsque l’appel sonnait. En fidèle soldat, déjà prêt, je me montrerais présent, pour ma Reine et cette famille qui m’ont ouvert leurs bras. Je leur devais, sans doute plus que ce que je ne pouvais voir. Et j’étais fier des stigmates accumulés pour ma famille, plus que n’importe quel titre ou fonction. Elles étaient mes vraies médailles et seuls témoins de cette dévotion pleine et entière. Pour eux, j’avais mis de côté la douleur et la peine. Pour eux, j’avais accepté de surveiller Siobhàn, la Belladone qui avait su insuffler le goût de la vie à un cœur adulescent pour le manipuler et le jeter. Mais comme toute mauvaise herbe, à moins d’en arracher les racines, elle repoussait. J’avais repoussé. L’increvable. Le myocarde encore lacéré malgré les années, je m’étais appliqué à obéir à la Reine, pour finir piégé par nos us tacites. Pris et épris, pour rien au monde je ne regrettais le cours des évènements. Seuls les souvenirs du corps abîmé de la Belladone viennent me donner des sueurs froides, les poings serrés et le regard qui réclame le prix du sang.

Je secoue la tête et esquisse un léger sourire à Ikaar, qu’il sait sincère et signe de grande affection. La main tendue est serrée, chaleureusement. Je laisse même la jumelle difforme recouvrir notre poignée de mains. Lorsque je le relâche, l’homme propose un Poteen, qui ne se refuse jamais. L’alcool ne me faisait plus rien, et j’appréciais d’autant plus le goût que maintenant, je n’en avais plus les effets négatifs. Et j’avais trouvé la meilleure des raisons d’arrêter de boire du neptra. Désormais ivre d’amour, je n’avais plus envie ou besoin d’une quelconque ivresse. Mais je hoche la tête. « Merci, Ikaar. » La porte se ferme derrière lui, me voilà seul avec la Reine. A son compliment, je baisse la tête, me racle la gorge et finis par renifler. Les compliments étaient embarrassants, même si je ne doutais pas de sa sincérité. Je préférais l’indifférence. Je croise les bras et l’observe dans sa robe. « Toi aussi, c’est joli. » Je relève le regard sur Fiona. « C’est rouge. » Je l’observe, et alors que je m’apprête à lui demander si tout va bien et ce qui était aussi urgent, la Reine rend sa justice, où elle est juge, juré et bourreau. Elle prononce sa vérité, en apprécie la véracité et prononce la sanction. Aislinn. Je suis surpris, au début. Siobhàn. Pour que sa propre cousine préfère utiliser son sobriquet plutôt que son véritable prénom, j’imagine ne faire qu’effleurer l’état de ses sentiments à son égard. Paradoxaux, ardent par le feu et la glace.

Mais à l’évocation de sa réalité, je ne peux m’empêcher de me sentir trahi, suspecté d’un crime qui n’en était pas un. Je ne commandais pas à mes amours, tout comme, elle, ne commandait pas les siens, ni ne les maîtrisait. Les sourcils froncés, je reste silencieux, l’écoute. Cette liaison ne lui plait absolument pas. Et la Reine me condamne, me destitue. Suite logique, je m’y pensais préparé mais les mots font plus mal que je ne le pensais. Et je savais aussi que Fiona avait raison. J’étais trop proche pour sa propre sécurité. Parce que si j’en faisais plus, c’était sa neutralité qui tombait et les Enfers qui risquaient de se déchaîner sur la Belladone. Torben Rawne était un gars bien, je m’en méfiais mais il était correct, sans quoi jamais je n’aurais pris sa carte pour la donner à la Reine elle-même. Au moins, lui, pourrait la suivre sans la mettre en danger, la protéger sans lui faire courir un risque encore plus grand encore.

Puis, la sanction tombe. La surveiller ce soir mais être aux côtés de la Reine dès qu’elle l’ordonnera. Mais quelque chose ne passait pas. J’ignorais si c’était le fait qu’elle fasse surveiller, au-delà d’un duc, mais son ami, ou si c’était le fait que ma liaison privée, avec Siobhàn, la gêne autant. Je hoche la tête, le regard perdu, avec une lueur de déception, de blessure. J’avais tout donné au Royaume. Je déglutis et reviens peu à peu à ses côtés. « Oui. » J’ouvre le sac en toile renfermant les effets. « C’est pas grand-chose. » Je m’avance jusqu’au bureau et sors un à un les objets. La bouteille d’un rhum de trente-cinq ans d’âge, les cigares et les perles. Je m’écarte pour la laisser observer. « Il a ton âge. » Je déboutonne la veste de costume et remets l’hideuse dans ma poche. « L’autre souvenir devrait arriver bientôt. Par la distillerie et faudra que tu viennes voir de toi-même, c’est pas le genre de cadeau qui se sort. » Sauf en cas d’extrême urgence. Encore sonné, je n’évoque pas toutes les informations contenues dans le prononcé de sanction. Mais je sens la rancœur déformer les traits de mon visage, qui les durcit un peu plus. Piètre menteur, je me racle la gorge et attrape ma flasque pour boire, me rêvant capable d’alchimie. Visiblement, je ne pensais pas si bien dire.
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(fiona) your savior doesn't look a thing like me. - Mar 7 Aoû - 20:31




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ça démange. Elle sait ce qu'elle engendre. Elle sait qu'elle blesse certainement. Elle est blessée aussi, Fiona, mais elle n'en dira rien. L'a-t-elle seulement dit un jour à quelqu'un ? Elle en doute. Elle se fustige, pourtant, le soir venu. A trop imprégner la vie de sa cousine. A trop interférer dans l'existence qu'elle estimait autrefois jumelle. Elle se soucie surtout de ce que cela engendre en elle. Pour ne pas laisser le feu surplomber le tout et emporter les âmes autour. Pour ne pas se laisser porter par l'ignoble envie de tout sacrifier. Elle l'observe, à la dérobée, Eamonn. Elle n'a pas toutes les cartes en main. Elle ne sait certainement pas tout ce qui se trame. Ce qu'elle sait, seulement, c'est qu'ils sont proches. Trop pour qu'il puisse la surveiller correctement. Trop pour que la raison prône sur l'émotion. ça l'ennuie, Fiona. Parce qu'il est bon. Parce qu'il est fort. Et qu'il a tout à fait les épaules pour ce genre de choses. N'est-ce pas pour cela qu'elle lui avait confié cette tâche autrefois ? N'est-ce pas pour cela qu'elle lui avait demandé de protéger le plus important à protéger ? Mais elle se sait fautive, aussi. Fautive de tel comportement, et de la plaie qui se fait sur son visage fermé. Si elle n'était pas sa Reine, peut-être lui aurait-il déjà dit d'aller paître ailleurs. Il aurait certainement raison. Car c'est bel et bien ce qu'elle vient de lui faire. Et à l'idée, elle se renfrogne. « Je n'ignore pas ton mécontentement. » Elle le pousserait même à cracher le morceau si elle estimait cela nécessaire. Mais il n'a pas besoin de parler, elle sait déjà ce qui l'incombe.

ça dérange. Alors elle préfère se concentrer sur ses présents. Ce qu'il ne ferait pas pour elle, elle l'ignore. Elle le sait capable de tout pour le Royaume, pour la Reine, pour son amie. Même à lui ramener des petits présents qui animeront son charmant petit palpitant. Elle n'a certainement pas autant de joie qu'à l'accoutumée, soirée dans la tête oblige. Mais elle sourit, néanmoins, entreprend de caresser la bouteille comme une vieille amie disparue. Elle ignore comment il a pu ramener ça dans ses valises, et ne tient pas à le savoir. Elle hoche simplement la tête. « Je te remercie. J'en ferai bon usage, tu le sais. » Elle n'a pas la nécessité d'en dire plus. Il connait ses habitudes, son emploi du temps. En réalité, il sait bien plus que la majorité des gens. Entre autres, à vue d'oeil, ses goûts prononcés pour certains alcools de choix, et quelques petits vices tard le soir cachés derrière un massif nuage de fumée aromatisée. Elle soupire, néanmoins, et ouvertement. « J'imagine que les emmener à notre petite sauterie ne serait pas raisonnable. Dommage. » Elle aurait noyé sa raison dans l'alcool et le sang, puis émasculé la honte sous la cape. « S'il ne se sort pas, je me sortirai dans ce cas. Préviens-moi de son arrivée, nous irons ensemble. »

ça engrange. Lorsqu'elle l'observe de nouveau, elle constate que sa fiole lui offre un échappatoire restreint. Elle n'en dit rien, cependant. Elle connait ses petites turpitudes comme il connait les siennes. Ils n'ont pas besoin de se conseiller mutuellement là-dessus. Il sait ce qu'elle pense, elle sait ce qu'il pense. Comme à l'heure actuelle, tandis qu'elle se retourne totalement à son niveau. « Tu es contrarié, je le conçois. Mais vous ne me laissez pas le choix, tous les deux. Et tu sais à quel point cela peut me déplaire. » Elle déteste être prise au dépourvu. Mais ce sont là aléas de l'existence. « Votre relation peut vous mettre tous les deux en danger, c'est ce qui m'indispose le plus. » Elle grimace légèrement, à la limite de l'enfant capricieux. « J'aurais du me douter que tu es bien trop charmant pour ce genre de travail. » Elle en ricane. Elle préfère en rire, en réalité. Du moins ce soir. Parce qu'elle a milles choses à faire, milles choses à penser, et milles périls à venir. « Je sais que cela ne te plaît pas, et j'en suis navrée. Loin de moi l'idée de te punir d'une manière ou d'une autre en la surveillant ce soir, ou en te disputant comme une mère tortionnaire. » Elle soupire. Elle hait encore plus devoir se dévoiler, en particulier lorsqu'il s'agit de sa soeur adoptive. « Rawne la connait à peine. toi, tu connais ses habitudes, et son étrange manie de toujours vouloir mettre son nez dans les pires endroits. Et nous serons dans l'un des pires endroits, avec les pires gens du monde. » Elle se détourne, finalement, ajuste sa robe, se dirige vers le bureau pour y ranger quelques paperasses, lettres et missives idiotes concernant les projets qui se dérouleront plus tard. Elle préférerait encore éviter de relire tout ça, presque oublier qu'elle doit s'y rendre et agir. « En réalité, ce n'est pas pour tout ceci que je t'ai fait venir. J'ai très longuement réfléchi pendant ton séjour à Cuba, en particulier en apprenant ton talent particulier pour la négociation. » Elle inspire. Le coeur se fait plus fort dans la cage thoracique. Peut-être parce qu'elle s'apprête à dire quelque chose d'important. Une nouvelle fois, elle trouve refuge dans son regard, celui qui la guette depuis des années, qui la suit sans jamais freiner. « A partir de maintenant, tu seras mon Sénéchal. »




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(fiona) your savior doesn't look a thing like me. - Mer 8 Aoû - 17:33


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Les traits naturellement se tendent, se crispent même. Je me sens trahi, fruit de suspicions qui n’avaient pas lieu d’être. Plus que la reine, c’était l’amie qui me blessait. Je donnais sans attendre en retour, mais ce n’était pas une excuse pour recevoir sa défiance, et ses flammes. Parce que si je suis dévoué au Royaume, je suis surtout voué à Siobhàn, corps et âme. Alors, je ne comprends pas. Je ne comprends pas non plus comment quelqu’un a pu accepter une mission aussi basse. Torben ? Il se devait d’être neutre pour garantir la sécurité de la Belladone. Je réfléchis, mais il n’y a rien de concluant. Mais la Reine écoute, elle ne fait pas que disposer ou commander. Le phoenix sait mes sourires et mes regards, elle les connait, comme moi, je connais les siens. Amie, parmi les rares que je comptais, je ne voulais pas la blesser. Et je devinais par l’ardeur des flammes dans ses émeraudes que mal avait déjà été causé. Tous deux mécontents, je ne pouvais commander à mes amours et lui obéir. Je renifle bruyamment en signe de réponse. Les gestes plutôt que les mots, elle savait me décrypter, et c’était probablement ce qui me déconcertait le plus.

Les offrandes semblent lui plaire. Mais la reine est contrariée, elle aussi, est mécontente. Du stress, sans doute. Ce soir était un grand soir, non pas par la beauté qu’il annonçait mais plutôt la crasse qui se réunissait pour une paix éphémère car illusoire. Je réponds à son sourire et tente de lui expliquer quelque peu les présents. « Les perles viennent d’eux. Elles sont censées être signe de confiance. » J’ouvre mon poing droit et lui montre l’entaille encore vive qui a servi à sceller l’accord dans le sang. « Ils auront le reste à la livraison, comme convenu. » Je hoche la tête, sachant pertinemment qu’elle ne s’en servira pas dans un verre de soda. Alors que j’observe la Reine d’un œil attentif, faussement égaré, elle se livre. « C’est pas vraiment que ça sera pas raisonnable c’est que.. J’pense pas qu’ils sauront apprécier ça à sa juste valeur. Ils vont tout gâcher. » Sourire mutin en coin, à l’exception de Savannah, je redoutais qu’aucun ne saurait se délecter de choses aussi délicates. Voilà qu’un chien d’irlandais donnait des cours de finesse. Je lève les yeux au ciel, amusé par cette ironie si peu subtile, mais si réelle.

La livraison ne saurait tarder. Il s’agissait désormais de graisser la bonne patte pour raccourcir les délais pour que le Royaume, ma famille, ait enfin les moyens de se défendre correctement face aux piñatas et autres amateurs d’aubergines à l’huile d’olive. « Je t’y escorterai, ça sera noël en septembre. » Mais la femmes aux cheveux de feu m’observe à nouveau, tandis que je bois à la flasque, de l’eau. Incapables de se mentir l’un à l’autre, le vrai sujet de discorde revient sur le tapis. Je me redresse, range la flasque à l’intérieur de la veste de mon costume et plante mon regard dans le sien. Son discours maternel serait presque à me faire sourire, s’il ne s’agissait pas de Siobhàn. « J’suis loin d’être.. charmant, Fiona. J’vais pas à l’arène pour jeter des fleurs et de l’eau de cologne. » Je lui souris sincèrement, ce qui correspondrait à un rire si je n’étais pas aussi dysfonctionnel. Je l’écoute, et je sais qu’elle a raison.

Ses règles sont claires, mais je les ignore, car si je les respectais, je finirais par me trahir moi-même et au-delà de tout, l’amour que je porte pour la Belladone. « J’y ferais attention. » Je baisse les yeux, un instant, le temps de rassembler mes esprits méandreux, car ce sera plus pour moi que pour elle que j’obéirais à l’ordre. Je l’aimais au point où le crier me consumait, au point où le cacher était une insulte. Mais pourtant, il le fallait. Il valait mieux un amour préservé qu’un qui soit enterré. Je déglutis. Je m’avance vers la Reine. « Pour sa neutralité, sa sécurité, peu importe comment elle appelle ça, Fiona, s’il te plait. Ca doit pas sortir de cette pièce. » Ca, pouvait être un rapprochement à l’oreille de la reine, mais des fiançailles à la mienne. Je me fichais de mourir pour l’une ou l’autre, du moment qu’elles pouvaient encore inspirer et expirer des souffles de vie. Je crains que la lueur dans mon regard ne me trahisse, alors je me ressaisis, faisant un pas en arrière, pour finir par sourire à sa remarque. La Belladone avait le don de vouloir sauver l’humanité, la pire crasse possible, et de se retrouver dans des situations parfois croquignolesques et parfois létales. « Vous êtes pareilles pour ça. Y’en a pas une pour rattraper l’autre. » Animées toutes deux par leurs propres visions de la justice, et surtout de comment la rendre, les deux cousines, me faisaient l’effet de deux sœurs. Je la charrie et lui sers une sorte de remontrance, sous le trait de l’humour et d’une œillade mutine. Je veillais sur elle, comme elle pouvait s’inquiéter de ma sécurité. Au-delà des grades, ces derniers étaient transcendés par nos années d’amitié.

La lionne se détourne, se mouve et ajuste sa robe, range. J’arque un sourcil, portant ma main droite sur mon visage, et c’est attristé que je ne peux plus jouer avec ma moustache. Je la fixe, les traits fermés et sérieux. Le séjour à Cuba. Elle sait, elle sait que la Belladone était avec moi. Le cœur serré, j’attends que la guillotine tombe sur ma tête, les yeux grands ouverts, sans ciller. Mais son regard crie une autre vérité. Troublé l’instant de quelques secondes, je soutiens son regard. Mon souffle se coupe. Je ne comprends pas. Bouche bée, je ne trouve pas les mots. A la fois touché et terrifié à l’idée des nouvelles déceptions que je risquais de lui causer, je me râcle la gorge. Adoubé, je finis par m’incliner légèrement. « J’suis honoré Fiona mais y’a pas quelqu’un plus indiqué ? J’veux dire, qui soit pas un pochtron notoire, ou un chien d’arène, ou les deux à la fois, je.. » Je renifle, mais cette fois pour bloquer les émotions qui émergent. « Je fais ça pour toi et pour notre famille. J’suis plus fier de ça. » J’indique la cicatrice sur mon visage, la boursoufflure qui part du milieu de mon front et qui s’écrase sur ma joue gauche. « Que de tout le reste. » Les voitures, l’argent, les costumes, l’argent qui coule à flot. J’étais reconnaissant, mais surtout réaliste de savoir que la question n’était pas si j’allais la décevoir, mais quand cela arriverait.
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(fiona) your savior doesn't look a thing like me. - Sam 11 Aoû - 11:47




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a thing like me
20 Juillet 2018, aux alentours de 18 heures, Teddybeer, Downtown, Arcadia

 


Trésor. Elle écoute Eamonn, tandis que les perles chahutent entre ses doigts, précieuses offrandes qu'elle apprécie. Et qui dictent la possibilité d'un avenir radieux. Un instant, les pensées se perdent au fil de leur plan, et elle est satisfaite de pouvoir penser qu'il va bon train jusqu'à maintenant. Grâce, notamment, aux négociations de son acolyte, et de son sens de l'honneur. Au point d'offrir son propre sang. « Tu devrais consulter Asrun, si tu ne désires pas avoir de cicatrice. » Elle lui offre néanmoins un regard malicieux. « Sauf si tu estimes que telle balafre peut t'apporter un certain charme naturel ? » Elle le taquine. Mais elle sait également qu'il faudra attendre. La marque du sang peut avoir une importance capitale à l'avenir. Pour rappeler leur pacte. Alors elle hoche doucement la tête, en constatant qu'il a déjà tout prévu. « Bien. Tout semble marcher à merveille. J'attends septembre avec impatience. » La référence à Noël la fait sourire de nouveau. Mais il a raison, sur ce point. « Lorsque la livraison sera terminée, nous organiserons une petite sauterie. Je suis certaine que beaucoup des membres de l'An Riocht seront ravis de festoyer. » Elle y repensera. Mais elle y tient. Le plan ne sera pas encore terminé, ni même réussi. Mais il est important de faire valoir la joie entre leurs rangs. C'est ainsi que fonctionne le Royaume, et qu'il fonctionnera toujours. Par le biais de quelques verres, forger la confiance, dorer le blason, et unifier les hommes.

Trésor. Est-ce ainsi qu'elle considère Aislinn. Un coffre d'argent et de pierres précieuses à garder à l'oeil. Si de nombreux ressentiments trônent encore entre les deux femmes à l'heure actuelle, elle a bien conscience que tout ceci a peu d'importance. Du moins, officiellement. Sa cousine a une valeur certaine à ses yeux, et elle estime qu'elle doit être protégée. Au péril de tout, s'il le faut. Même du Royaume. Parce qu'elle fait partie des leurs, sans vraiment l'être. « C'est dommage, je t'imagine fort bien dans tel endroit. Mais tu ne jetterais guère de fleurs, c'est certain. » Elle en rit encore, ça la détend un peu. Un petit peu, parce que la soirée et ses prémices reviennent au galop. Comme une tempête qui viendra bientôt la terrasser, et elle le sait. Lorsque son complice lui demande le silence, elle le contemple et ne dit rien. Elle ignore tout de ce qu'il se passe entre eux, et pourtant, ça anime quelque chose en elle. Un sentiment bizarre qu'elle-même ne comprend pas. Mais est-il seulement temps de s'y arrêter ? « Je n'en dirai rien. J'ai bien conscience que cela pourrait mettre dans une position plus que fâcheuse le Royaume tout entier. Et vous deux, en particulier. Prends cependant garde à ce que vous faites, et ne me mettez pas dans l'embarras. » Car si cela devait advenir, bien qu'elle n'en dise rien, elle risque sa place. Et elle le sait fort bien. Car au-delà d'être Reine, elle est avant tout soucieuse de la vie de chacun. En particulier de celle d'Aislinn. La famille avant tout. Et le sang prône sur le trône.

Trésor. Il s'agite, à l'annonce. Compréhensible lorsqu'on offre un honneur comme celui-ci. Bien que Fiona estime cette position comme une place de choix, elle a aussi conscience qu'elle ne fait aucune véritable faveur. Telle situation offre son lot de promesses, et son lot de dangers. Il y aura des jours où il ne désirera plus posséder telle responsabilité. D'autres où il devra accomplir des choses qu'il n'appréciera guère. Mais elle a besoin d'un homme tel que lui à ses côtés. Elle sait qu'il s'agit-là d'un privilège maudit. Mais elle estime qu'il en est le seul digne, à l'heure actuelle. « Relève-toi. » qu'elle lui intime. S'il est bien quelque chose qu'elle apprécie moyennement dans son règne, c'est cette récurrente obsession pour les convenances. Faire la révérence reste l'un des points qu'elle estime le plus ridicule, car elle est d'avis que chacun est bel et bien à sa place, égal à elle dans son humanité. Mais il en a toujours été ainsi. On ne change pas les profondes traditions. « Remettrais-tu en doute les décisions de ta Reine ? » Elle a l'air sérieuse, une minute. ça la ferait presque rire. Avant qu'elle ne finisse par lui lâcher une oeillade bienveillante, ternie d'un rictus amusé. « Tu fais preuve d'humilité, j'apprécie cela. Mais si je t'ai choisi, c'est parce que tu es fiable, sage, juste, et surtout, parce que j'ai confiance en toi. Cependant... » Alors elle s'approche de lui, soutenant son regard, reprenant soudainement son sérieux. « N'omets plus jamais d'informations à mon égard, que celles-ci me plaisent ou non. » Pour mieux s'écarter, revenir au miroir, enfiler une paire de gants aussi rouge que sa robe. « J'annoncerai la nouvelle dès demain, lorsque cette soirée sera enfin terminée. »


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(fiona) your savior doesn't look a thing like me. - Sam 8 Sep - 13:30


YOUR SAVIOR DOESN'T LOOK A THING LIKE ME
fiona & éamonn
But rest assured there's not a single person here who's worthy. Don't let me let you down. Hey, baby I'm not your superhuman and if that's what you want, I hate to let you down. I got your hopes up, now I got you hoping. But I'm gonna be the one to let you down. Oh, no, I ain't your hero, you're wasting all your faith on me. Oh, no, I know where this goes. Think it's safe to say your savior doesn't look a thing like me.


La reine complimente, plaisante, ordonne, de palabres animées par un humour singulier mais des injonctives auxquelles je me savais incapable de donner satisfaction. Doucement, le choix s’opère. Silencieusement, sans crier garde. Car, qui peut commander à nos amours ? Et bien vite, l’humour s’effrite, l’humeur s’irrite. Je l’observe. Son embarras. Il n’était pas question d’elle, il n’y avait que deux protagonistes, et son nom ne figurait pas dans les crédits de fin de film. Sa piqûre de rappel indolente prononcée, elle ne fait que pointer du doigt des variables déjà prises en compte, parfois mises de côté, sans jamais être oubliées. Le cœur en étendard, je protège ce que j’ai de plus précieux. La Belladone n’était plus du domaine du permissif, tout comme les fiançailles secrètes et les vœux échangés. L’orfèvre à son doigt puis à son cou, nulle ne saurait y porter atteinte. Mon poing se serre et sous la colère qui s’éveille, j’ignore la bienveillance dont la Reine se pourfend. Le grognement est tu, je ne dis rien. Il ne faut pas réveiller ses soupçons déjà aiguisés. Alors je me contente de rester immobile, muscles tendus et mâchoire crispée. Incapable de dissimuler les vagues qui déferlent lorsque la fiancée est invoquée, je tâche de me contenir, à nouveau.

L’inclinaison légère se termine à son ordre. Je me redresse, encore troublé par l’effet d’annonce. Dans le portrait qu’elle dresse, je ne m’y reconnais pas. Brutal, fou, sanguin, oui. Je ne me savais ni sage ni juste, parce que à jamais, la famille l’emporterait sur le reste, quant bien même elle aurait tort. J’embrase le cadeau empoisonné, honneur maudit. Je n’avais pas demandé à en être gratifié. Mais la Reine a besoin de moi et je ne peux lui tourner le dos, pas pour cela. Je n’étais pas le plus indiqué, et je le savais. Les sénéchaux ont la vie courte, et j’ignorais encore à quel point je pouvais avoir raison. La soirée viendra confirmer mon sentiment. Le poids de la fonction remise, l’avertissement sonne. Et j’y manque déjà. Mais je sais que c’est la bonne chose à faire. Piètre menteur, je me contente de hocher la tête. Mal à l’aise, je joue avec la chevalière de Claddagh. « Quelque soit notre chance, pourvu qu’elle passe la nuit. » J’attrape le verre d’alcool et le porte à sa santé. « Slainte. » D’une seule traite, je bois le verre et le pose sur le plateau d’argent. « Demain ne pourra qu’être meilleur que ce soir. » Je ferme la porte derrière moi et adresse un regard chaleureux à Ikaar sur la sortie du pub, persuadé de pouvoir compter sur le soutien de ma Reine, tout autant qu’elle pouvait compter sur le mien, indéfectible.
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