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catharsis of feelings | aislinn & fiona

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catharsis of feelings | aislinn & fiona - Lun 9 Juil - 9:53




catharsis of feelings
29 Juin 2018, aux alentours de 20 heures, Emerald Garden, Cornucopia District, Arcadia, Etats-Unis

 


Catharsis de Sentiments. Gargouilles funestes dans la plèbe de son esprit. Les frasques d'une brise chaleureuse tentent de réchauffer l'âme. La foule resserre son étau, enlace de bras multiples que Fiona exècre. Emotions dissimulées parmi des centaines, secrets qu'elle ne s'avoue même plus. Petit sourire jovial d'un inconnu, homme de milles désirs aux couleurs flamboyantes. La cacophonie écrase le cervelet, le brouhaha déchire les synapses. Elle contemple l'épitaphe qui sert d'enseigne. Hésite. Le soleil brille encore, malgré l'horaire déliquescent. Insiste pour faire sortir les créatures de leur terrier. Fait frissonner les malheureux en quête d'obscurité. Le chahut s'estompe, forcé de s'effacer sous les réflexions. Hydre chimérique, quiétude toujours repoussée au rythme des décapitations. L'oxygène tente une percée dans les poumons, tandis que le myocarde en réclame encore davantage. Elle épie le panneau de bois qui la sépare encore de son passé. Un autrefois qu'elle a tenté d'annihiler par cent fois, chevaux de jadis élancés contre ses murailles, perçant les obstacles de fer sans difficulté aucune. A croire qu'ils seront à jamais les démons de son antre, Cerbères de ses Enfers. Le portrait d'Aislinn s'installe doucement sous ses neurones, s'immisce dans le carcan pour tambouriner les côtes. Fiona chahute avec ses propres veines, concentre ses pensées pour calmer l'effusion. Inquiète, Fiona. Apeurée, Fiona. Nouvelles, toujours, au-delà d'elle. Et désormais plus aucune barrière à ces retrouvailles glaçantes. Plus de pas qui reculent. Plus d’œillères sur le visage. Comme une aveugle recouvrant la vue. Comme une sourde entendant de nouveau les murmures. A la fois merveille et damnation.

Tétraplégie de l'âme. Paralysie du coeur. Le métal lui brûle les doigts. Ou est-ce elle qui se brûle elle-même, elle ne le sait pas. Seule certitude, le passage de la limite, le pas dans le vide. Le saut dans les flammes. Odeurs de fleurs et de sève, parfums d'arbustes et de fève. Les naseaux s'adaptent vite, ne prennent aucun plaisir, ni amadoués ni enivrés. Le charme n'a pas d'impact. Rien n'en a plus, si ce n'est l'objet de sa visite. Fiona se remémore la veille, lorsqu'elle a pris la décision la plus stupide. Influencée par la simple émotion, par la dévastation. Jalousie bizarre qui l'a élevée au rang de pantin. Esclave du Conclave de son essence. Lever l'ancre pour naviguer jusqu'ici et se laisser berner par des agitations égoïstes. Juxtaposition d'une intolérance incompréhensible. Fiona a bridé le Diable pendant des années. Fiona a étouffé le Serpent pendant une décennie. Echappatoire nécessaire pour endiguer l'inclination illogique, inavouable, indécente. Mais il est des choses que l'on ne peut cacher éternellement. Preuve en est, les rouages de son être qui semblent surchauffer. Des années, pourtant, qu'elle a envoyé le Duc observer la Soeur Perdue. Des mois, déjà, qu'elle soupçonne l'ignominie qui la fait flancher. Muette, pourtant, la logique. Survivante intelligente tentant l'impossible pour brider la Reine. Pour éviter l'incendie dans les gênes. « Nous sommes soeurs, maintenant. Et les soeurs se protègent, pas vrai ? » lui avait-elle dit. Il y a trop longtemps. Si bien qu'elle ne se souvient plus de l'endroit, du moment. Juste de cette promesse implicite. Celle qu'Aislinn a brisée, celle qu'Aislinn a jetée. « Bien sûr ! Je veillerai toujours sur toi ! » échos intemporels, perdus dans les tréfonds de sa mémoire. Souffrances silencieuses qu'elle ne parvient plus à repousser. Prédateurs insoumis qui rappellent la douleur et la rage. Qui enfoncent la lame entre les côtes, font vriller quelques larmes. « Tu me le promets ? » Les pas qui la mènent vers l'arrière-boutique sont parsemés d'un chagrin hélas bien niché dans la chair. La frustration lui met du baume au coeur, parfumé au poison. « Je te le promets Fiona. » Promesse de verre, brisée d'un coup sec, fissurée sur tous les bords. Morceaux devenus sable fin, parsemés aux quatre vents. Trahison superficielle que Fiona ressent comme une mort subite.

Court-circuit de l'encéphale. Kyrielle de grenat qui renverse le navire. Tsunami couleur rubis qui fracture la charogne. De dos, Aislinn n'est encore qu'une réalité alternative, un rêve aux allures de cauchemar, des Enfers au goût de Paradis. La jugulaire pulse deux lites de sang à la seconde, tente de faire réagir une cavité sans fond. Les poumons se calcinent, poussent des forces invisibles dans la gorge, approche frontale visant à faire sortir un mot, quelque chose. Mais Fiona attend. Pourquoi, elle ne le sait pas. Peut-être n'est-ce qu'un mirage, une illusion qu'elle s'invente pour tenter d'aider son âme malade. Peut-être devrait-elle faire demi-tour, et sauver leurs carcasses d'une épidémie malsaine. De ce qu'elle est, finalement, Fiona. De ce qu'elle sera certainement toujours. De ce monstre qu'elle cache profondément, qui menace tout ce qu'elle aime. De cette furie qu'elle dissimule, de ce feu qui la brûle constamment. De ce bûcher qui foulera toujours sa carne, qui jettera toujours la mort sur ceux qu'elle aime. Comme il a incinéré son mari. Comme il tentera de tuer cette femme qu'elle chérit plus que raison. Plus que n'importe qui. Mais malgré le rougeoyant qui s'interpose, Fiona ne parvient pas à bouger. Peut-être a-t-elle trop besoin d'Aislinn. Elle l'ignore. Comme elle ignore, finalement, les véritables raisons qui l'ont amenées ici. « Bonsoir Lin. » qu'elle régurgite, lorsqu'enfin les regards se croisent, les oeillades se guettent. Son visage ne reflète rien. Comme il n'y a peut-être rien en elle. Le capharnaüm de son palpitant l'empêche d'y voir clair. « Je suis navrée d'être entrée sans m'annoncer. Je ne voulais pas t'effrayer. » Et elle s'excuse, si étrange soit-il. Elle qui, pourtant, a l'impression d'avoir été abandonnée. « Nous avons des choses à nous dire. Des choses à régler. »


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poison ivy
Siobhán Kearney
BLAZE : honey.moon ou le chat
CREDITS : all souls (ava) bandersnatch et jenesaispas (aes profil)
FACE : jessica chastain
DOLLARS : 2257
SACRIFICES : 4327
PORTRAIT : catharsis of feelings | aislinn & fiona Tumblr-ofm3vt-Hh9-L1vdr7syo8-250
ANNEES : l'apparence figée dans ses quarante et une années (sept. 78)
CŒUR : doucement réchauffé par le dieu forgeron qui en a relancé la mécanique
RÉINCARNATION : airmed, déesse irlandaise des plantes médicinales ; guérisseuse, empoisonneuse, enchanteresse
TALENT(S) : phytokinésie / contrôle des toxines--par le toucher / connexion végétale / superphysionomie / vérité oculaire
FACTION : an riocht, de retour à la maison
OCCUPATION : ma petite entreprise ne connaît pas la crise ; herboriste - fleuriste - fabricante de cosmétiques - produit des substances divines (propriétaire d'Emerald Garden & l’Élixir) ; supervise la production de nectar à la distillerie
GENÈSE : (primus) stade 7 ; essence retrouvée dans cette vie pour protéger le ventre qui s'arrondit de jour en jour
TALON(S) D'ACHILLE : la tarte au citron - ses enfants - les feux de forêt
JUKEBOX : The Cinematic Orchestra - Arrival of The Birds & Transformation | John Tavener - Funeral Canticle
RUNNING GUN BLUES :
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'Cause I wanna touch you baby, and I wanna feel you too. I wanna see the sunrise on your sins just me and you ; light it up, on the run, let's make love tonight. Make it up, fall in love, try.

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« Spending time with you showed me what I've been missing in my life. I have to thank you for giving me the greatest gift ever. I'm scared but If someone asks me, i think i'll answer that the rest of my life looks like you. » ღ pinterest

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« I know it hurts, it’s hard to breathe sometimes. These nights are long, you’ve lost the will to fight ; your heart’s a bird without the wings to fly. But you are not alone, I’ve been here the whole time singing you a song. I will carry you » ღ pinterest

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S.K.
la cité des mâles veille sur le quartier des lunes ; elles veulent y faire leur place et doivent y bouffer du bitume ; de peines, de vaines, tenaces, elles brillent d'audace ; s'enflamment, un flegme, qui brûle ; si belles. bien plus qu'au soleil.

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uc

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ANGER AND TEARS
Is that all that's left us after hating all these years? In a house full of anger and a heart full of tears

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« They say mother earth is breathing with each wave that finds the shore ; her soul rises in the evening for to open twilight's door ; her eyes are the stars in heaven watching o'er us all the while, and her heart it is in Ireland, deep within the Emerald Isle. »

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[size=8]Help me out here. All my words are falling short and there's so much I want to say. Please forgive me ღ kearney-killough


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POISON IVY
They used to call me Poison, like I was Poison Ivy. 'Cause I was filled with poison, but blessed with beauty and rage

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EMERALD GARDEN


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catharsis of feelings | aislinn & fiona - Mar 7 Aoû - 17:54

catharsis of feelings.

fiona killough & aislinn o'reilly.

we were born so innocent, so full of need. there were times we were friends but times I was so cruel. each night I'd ask for you to watch me as I sleep, I was so afraid of the night ; you seemed to move through the places that I feared. we felt so differently then so similar over the years. the way we laugh, the way we experience pain, so many memories. but there’s nothing left to gain from remembering faces and worlds that no one else will ever know. you are my sister and I love you.


Rouge incarnat sur l’épiderme opalescent. Trois gouttes échappées au retrait de l’aiguille, que la divine efface délicatement du revers de la main. Un pansement, apposé sur la chair, stoppant la maigre hémorragie. Elle range le nécessaire, nettoie les instruments, et place en lieu sûr l’ichor extirpé de ses veines. Hydromel du Prophète, liqueur délétère et cause de son ivresse.
En dépit des semaines et des mois, des talents et moyens déployés par l’Enchanteresse pour le sevrer, la dépendance est toujours là. Diminuée, affaiblie par le temps et les doses atténuées, par la patience tenace en vue de le voir libéré de ses entraves sanglantes. Mais pas complètement disparue. Alors elle continue, fait fi de son état, de ses tourments et ses angoisses, en vue d’éradiquer la carence. Régulièrement, la ponction est opérée, ici ou chez elle, pour que la réserve d’hémoglobine ne tarisse jamais. Car s’il venait à connaître le manque, les conséquences pour tous les deux - et peut-être des tiers - seraient tout bonnement dramatiques.

« C’est fait ». Elle darde une oeillade complice au seul employé encore présent dans la boutique. Lui, l’herboriste camé, oracle et confident, l’un des rares à rester souvent aussi tard au-delà de la fermeture. Il est calme et constant, serein et appliqué, et relève à peine le menton de sa tâche à accomplir avant de quitter les lieux. Pourtant, il esquisse à son attention un sourire empreint de reconnaissance, et laisse échapper la silhouette familière au fin fond du magasin désert.

A son départ, elle sera seule, peut-être pour une heure ou deux ici, puisqu’au lendemain matin. Seule avec la peur au creux des tripes, pas encore totalement dissipée. Installée dans son bureau au coeur de l’arrière-boutique, elle scrute les papiers en guettant le moindre bruit d’une oreille attentive. Elle redoute l’instant où il s’en ira, celui où elle devra se décider à regagner sa demeure dénuée de vie, et dans laquelle elle sait qu’elle ne fermera pas l’oeil de la nuit. Pas tant qu’il n’y est pas lui aussi, le Duc, pour la serrer entre ses bras et brûler sa peau dans la douceur de son lit.
Les efforts sont comptés depuis le soir de l’agression. Multipliés, intensifiés dans l’objectif de lui faire recouvrer sa raison, et un semblant de sérénité au fil du temps. Il est trop tôt encore pour qu’elle cesse d’y penser et retrouve son insouciance d’antan. Trop tôt pour trouver le sommeil sans compagnie et pour ne pas guetter les ombres, ou craindre les silhouettes découpées dans le noir.

Il s’en va. Il part et elle le voit pointer ses heures sur la machine qui enregistre. Elle le salue d’un regard froid et d’un sourire triste, et à peine a-t-il franchi le seuil de la porte de sortie, qu’elle s’empare du cellulaire qui vient s’incruster dans sa paume. Long coup de fil au Souffle de l’Eire, second projet né dans la semaine, dont elle doit encore s’assurer du bon démarrage. Elle parle longtemps à Hazel, quitte à s’éterniser sur le chiffre d’affaire et la fréquentation, sur les premiers retours clients de la boutique tout juste ouverte sur les quartiers chics. Ca l’angoisse aussi, cette affaire, car elle l’a précipitée et l’inauguration a dû se faire sans elle. Toute la confiance placée en l’islandaise pour tenir les rênes de son nouveau bijou la raccroche à un semblant de quiétude éphémère. Tout ça n’est qu’un test. Et quand les plans du nouveau bâtiment se verront enfin dressés sur le Quartier Vert, et que l’Eire’s Breath aura déménagé, elle pourra s’y consacrer toute entière et l’agencer dans les moindres détails comme elle l’a souvent espéré. Elle se projette pour ne pas songer à tout le reste à mesure que sa voix se perd dans le combiné et que la pointe du stylo argenté glisse rapidement sur le papier. Elle parle vite et fort et quand vient le moment de raccrocher, le silence de mort qui l’enveloppe la fait brusquement frissonner.

C’est long et pénible. C’est froid et violent. C’est ce silence et ce vide qui l’empêchent de se concentrer sur tous les sujets qu’elle pourrait pourtant examiner pour s’occuper l’esprit. La solitude est terrible. Quoique bien inconstante.

Dans le fond de la pièce aménagée en véritable havre de la patronne, cette dernière s’est levée. De dos à la porte d’entrée, elle fouille les papiers dans les dossiers fiscaux de l’année passée, quelques chiffres en tête pour repérer l’objet de sa recherche. Elle n’entend s’ouvrir ni même se refermer la porte de l’arrière-boutique. Elle n’entend pas les pas feutrés de la Beauté troublante aux yeux de chat qui s’immisce dans son antre, jusqu’à se planter derrière elle, et longuement attendre… Elle n’entend rien et ne voit pas, jusqu’au craquement soudain du bureau sur lequel on semble s’être appuyé.

« Bonsoir Lin ». L’ichor pulse dans les veines électrisées. Violemment acheminé par le myocarde affolé, oscillant entre terreur et effarement. Les deux, finalement. Un sursaut virulent trahit ses émotions. Les fichiers dans ses doigts dégringolent en pluie de poussière et ceux qui restent fermes s’agrippent au tiroir en acier. Un instant, elle pense halluciner. A l’accent délicat et au timbre chaleureux qu’elle ne peut que reconnaître pour les avoir si longtemps entendus chanter, elle se croit peut-être en train de rêver, ou victime d’une illusion quelconque.
Pas elle. Pas ici. Pas aujourd’hui. Ca se répète en boucle dans le cerveau fracassé, refusant d’accueillir l’émouvante réalité. « Je suis navrée d'être entrée sans m'annoncer. Je ne voulais pas t'effrayer ». Le soubresaut est repéré. Tout certainement comme l’anxiété qui suinte par tous les pores de sa peau étouffée par la moiteur ambiante, et son souffle bruyant. Rauque et saccadé, incité plus encore à l’anarchie quand la carcasse délicate pivote légèrement dans l’objectif de discerner la silhouette familière. Elle sombre et la dévisage. Hantée par les souvenirs toujours ancrés dans sa mémoire, par les traits conservés tout ce temps, elle distingue un minois mûri mais un regard qui lui n’a pas changé. « Fiona », qu’elle murmure sottement devant l’évidence. Peut-être pour s’assurer qu’elle ne délire pas, et que le fantôme refoulé de sa cousine saura lui répondre.

C’est le cas. « Nous avons des choses à nous dire. Des choses à régler ». La Reine s’excuse et se veut rassurante, mais elle ordonne déjà. Et tout le corps guindé, encore endolori par endroits - de l’herboriste se crispe davantage en la voyant effectuer un nouveau pas dans sa direction. Elle ne la craint pas pourtant. Elle sait désormais grâce à Éamonn tout ce qu’elle a fait pour elle en secret. Mais ces retrouvailles, après sept ans de distance, sont sévères et brutales.

Les lèvres peintes déformées par un rictus abasourdi, la divine scrute les orbes émeraudes sans parvenir à s’en détacher. Elle veut les entrouvrir et formuler des phrases mais c’est seulement le chaos qui remonte au fond de sa gorge et s’empêche d’aller plus haut. Elle contourne lentement le bureau, ignorant les feuilles semées tout autour d’elles, jusqu’à s’en approcher. Suffisamment pour pouvoir la frôler si l’envie - ou plutôt le courage - lui en prenait.

« Qu’est-ce que tu fais ici ? » Et c’est tout ce qui s’échappe. Pas de tu m’as manqué. Pas de je t’attendais. Pas non plus de je suis heureuse de te revoir, car il est bien trop tôt pour qu’elle soit certaine d’être sincère dans tous ces messages. Elle est remuée. Quelque chose au fond d’elle appelle à se méfier plutôt qu’à se réjouir. Et pourtant il revient au galop. Cet amour fraternel, promis éternel entre les deux cousines. Pour preuve, elle conserve encore la mine offerte vingt années en arrière, frappée de leurs initiales entremêlées. S & F gravées sur la plume tenue entre ses doigts quelques minutes auparavant, et désormais stagnant sur le bureau à peine érigé entre elles.

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catharsis of feelings | aislinn & fiona - Mar 7 Aoû - 18:52




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29 Juin 2018, aux alentours de 20 heures, Emerald Garden, Cornucopia District, Arcadia, Etats-Unis

 


Pulsions. ça lui fait mal, de la voir. Et en même temps, ça lui fait du bien. Fiona est restée dans l'ombre trop longtemps. A essayer de la protéger. A essayer de ne pas interférer avec la vie qu'elle a choisie. Elle aurait aimé avoir le courage de la retrouver auparavant. Etrangement, elle ne sait pas ce qui l'en a empêché. L'Hybris et ses multiples défauts ? La peur de la heurter. De tout brûler. La terreur de se confronter à nouveau à la possible violence qui gît en elle. L'inquiétude de gâcher le peu qu'il leur reste. Ou le vice, qui se cache en elle ? Cette incompréhension qui la berce depuis des décennies. Celle qui fait faiblir son petit coeur. A trop admirer, on devient inconscient. Et Fiona en est la preuve. C'est bizarre, dans sa tête. ça tourne en boucle comme une vielle cassette. Elle aimerait avoir les mots justes, les mots tendres. Savoir quoi dire ou quoi faire. Mais ce n'est pas si simple, malheureusement. ça casse, à l'intérieur. ça brise le petit coeur. Et il y a aussi l'abandon. Cette route si lointaine qu'Aislinn a décidé de prendre. Sans elle. Encore moins en revenant. Sept longues années à s'éviter, à s'ignorer. Pourtant Fiona a pensé à elle. Tous les jours de sa vie, vieille litanie sempiternelle. Préférant se dire qu'elle fait au mieux, qu'elle respecte l'existence que sa comparse a choisie. Mais ce n'est pas totalement vrai.

Emotions. Le visage lui paralyse les synapses. Et elle regrette, un instant, d'être venue ici. Peut-être n'est-ce pas le bon moment. Peut-être ses motivations sont idiotes. Peut-être fait-elle n'importe quoi. Elle le pense sincèrement. Elle repense aux motivations qui l'ont amenées ici. Ces clichés pris à la dérobée, où deux âmes s'aiment. Et elle, qui vient faire tomber le glas. Bourreau des coeurs qui n'a aucune raison de se proclamer juge. Elle regrette, plusieurs minutes, finalement. Lorsque la question vient faire frissonner l'échine, ça lui tambourine le cerveau. Qu'est-ce qu'elle fait ici, finalement ? Eamonn n'est qu'un prétexte. Toute cette histoire aussi. Elle a seulement envie de la voir. De retrouver la cousine, la soeur qu'elle a aimée, viscéralement. Elle ne désire que la serrer de nouveau, comme autrefois. Oublier qu'elle est partie. Oublier qu'elle l'a abandonnée. Oublier qu'elle l'a soi-disant trahie. Parce que c'est ridicule. Mais l'Hybris est là et fait des siennes. Faisant trembler la chair, comme une prison de fer. Elle n'en baisse pas moins les yeux. A rester dans le regard qu'elle lui offre, à s'y perdre démesurément. Elle cherche une réponse à lui offrir. Elle se remémore les émotions terrées dans les égouts qui luisent encore sous la carne. Cette incompréhension morbide. Cet amour ignoble. Et ce désir crasseux. Elle aimerait se flageller. Repartir, l'oublier à son tour. Pour ne plus avoir à lui faire face. Et répondre de ses crises idiotes.

Déraisons. Fiona est immobile. La proximité la dérange. D'une part de son importance, trop loin. La charogne qui réclame une caresse, une déliquescence, mort subite de l'enfant qui chahute encore sous l'âme en feu. De l'autre, trop près. Trop près du ravage qu'elle pourrait occasionner. Trop près de la Bête Noire, de la tueuse de mari. Trop près du bûcher accidentel, et ça lui hérisse l'échine. Alors elle reste, là, sans rien faire, à chercher des mots qui ne veulent pas blesser. C'est plus simple, quand on est loin de l'autre, pour clamer les parjures. « Sept ans. » qu'elle arrive à cracher. Et ça lui engourdit la trachée. Parce qu'elle lui en veut. D'être partie, d'être revenue. C'est l'injure qui guette les lèvres, à vouloir émerger. Parce qu'elle se sent blessée. Et que le couteau remue encore, qu'elle ne peut pas s'en débarrasser. « Tu m'as délaissée. Pendant sept ans. » La vérité lui arrache l'endocarde, lui brise l'apophyse. Lorsqu'elle a passé cette porte, il n'y avait que de la colère. Mais ce n'est visiblement pas l'émotion la plus sincère, à propos de sa cousine, qui s'agite entre ses côtes. « Comment as-tu pu m'abandonner de la sorte ? » La question broie les artères, fait monter l'hydrogène dans la tête. Elle sent les frasques de ressentiments lui brûler les rétines. « Par amour ? » Un instant, elle croit que c'est le feu qui va prendre le dessus. Que son corps va devenir brasier et qu'elle ne pourra plus contrôler quoi que ce soit. Parce que la peau tremble. Et que la température augmente subitement. « Parce que moi aussi, je t'aimais. Et pourtant, tu as disparue ! » Non, ce n'est pas le feu qui fait tressauter les cils. Ce sont des larmes. « Comment as-tu pu me faire ça ? Comment as-tu pu ignorer mes appels ? Ignorer mes lettres ? M'ignorer, moi ? Comment as-tu pu me laisser seule pleurer mon frère ? Comment as-tu pu rester entre les murs de ce magasin, sans jamais venir me voir ? » Et ça coule, le maquillage avec, brise les chaînes et les mirages. Toutes les illusions qu'elle porte sur son joli visage. « Ce que je viens faire ici ? Je veux comprendre ! Comprendre ce que j'ai pu faire pour te blesser au point d'être rayée de ta vie de la sorte ! » Et elle s'en fiche, des larmes. Elle les laisse s'enfuir hors de son repère, salvatrices de l'âme mortifère.


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catharsis of feelings | aislinn & fiona - Mer 8 Aoû - 17:37

catharsis of feelings.

fiona killough & aislinn o'reilly.

we were born so innocent, so full of need. there were times we were friends but times I was so cruel. each night I'd ask for you to watch me as I sleep, I was so afraid of the night ; you seemed to move through the places that I feared. we felt so differently then so similar over the years. the way we laugh, the way we experience pain, so many memories. but there’s nothing left to gain from remembering faces and worlds that no one else will ever know. you are my sister and I love you.


Deux regards qui s’affrontent après tant d’années. Des mots qui restent coincés dans la gorge asséchée de l’herboriste ne revenant pas du spectacle offert à ses orbes embuées. Sept ans, un temps posé sur la réalité, échappé des lèvres délicates, qui se répète aussi dans la cervelle. Sept ans depuis ce dernier baiser au goût amer pour dire au revoir -  adieu en vérité, car elle pensait tirer un trait définitif sur le Royaume et les Kearney. Sept ans passés à ruminer les faits, à les ensevelir, au même titre que les affects et les souvenirs, trop douloureux à se remémorer. Pourtant, elle n’a pas oublié. Ni Fiona, ni ses frères. Ni sa propre famille délaissée elle aussi. Pour le sadisme et la folie d’un homme qu’elle se refuse à nommer père.

Elle n’a pas oublié. Et sur les cendres de ces amours abandonnées, la silhouette authentique de sa jumelle de coeur ravive la mémoire infantile, ramenant à la vie quelques instants précieux, chéris, de la vaste famille réunie. Tous attablés chez les Killough ou à se poursuivre sur les docks. A se jeter sans crainte dans les eaux encrassées du port et à louvoyer entre les bateaux. Une armada de diables chérubins aux cheveux roux, des trous entre les dents de lait et des taches de rousseur plein les visages espiègles ou boudeurs. A rire et à se disputer, à partager des secrets entre les pattes des mafieux irlandais, sous son propre regard bienveillant et inquiet. La carcasse adolescente érigée en retrait, flânant sous les embruns à surveiller son petit monde. La Gardienne et la Soeur. Et ça lui vrille le palpitant de repenser à ces moments. De constater son impuissance. L’échec cuisant de la mission dont elle aurait voulu se rendre responsable ; préserver l’innocence de la marmaille pourtant vouée aux tentacules ignobles d’An Riocht. Rien qu’elle ait réussi. Pas même à les aimer envers et contre tout, à rester là pour eux. Et c’est insupportable.
Tu m'as délaissée. Tous autant qu’ils sont. Et c’est la première fois depuis sept ans qu’on lui jette l’évidence à la figure. C’est brutal et violent. Presque plus douloureux que tous les tourments endurés ces dernières semaines. Elle n’était pas prête. Et ses lippes ne le sont pas à répondre au flux torrentiel de reproches que déversent celles de sa cousine. Tu m'as abandonnée. Vérité cinglante, cruauté acerbe qui remue le couteau dans les plaies trop facilement réouvertes.

Oui, Fiona. Je t’ai abandonnée. Elle n’arrive qu’à la contempler. A reculer jusqu’à la chaise de son bureau tirée, et à s’y laisser choir, un bras tenant ses côtes encore endolories. Et le geste trahit sa difficulté à respirer. Le regard assombri dévie des perles émeraudes vers le chaos de feuilles à leurs pieds. En d’autres circonstances, elle se serait dépêchée de les ramasser. De ramener de l’ordre dans une existence qui en est dénuée. Elle n’en a pas la force.

Fiona parle d’amour. Évoqué comme raison de son départ, pourtant motivé par la haine. Non par la perte d’un époux qu’elle n’aimait déjà plus, mais la fureur filiale. Le dégoût d’une image. Le dégoût du Royaume. Dis-moi, Fiona, qu’étais-je censée faire ? Après avoir été accusée délibérément du meurtre de son conjoint, punie par l’An Riocht et son géniteur mêmes ? C’était trop dur, Fiona. De répondre aux appels, et même de lire les lettres. Souvent jetées à la poubelle dans un éclat de larmes. Précédant la tempête des nuits inavouables, à ressasser la décision, à même envisager un retour et la rédemption.

Elle est réelle, Fiona, et elle est vraie. Entière, devant elle, les cils battant la peine et la colère, les paupières détrempées, charbon dégoulinant parmi les flots saumâtres, et les sillons creusés dans le fard. Ça la bouleverse de la voir comme ça, la Reine, pourtant elle est peut-être celle qui en a vu le plus. Pardon pour Izaak, Fiona. Mais « Tu n’as pas reçu la mienne ? » Missive expédiée à l’annonce de la nouvelle. Trop simples condoléances, comme en aurait transmis une connaissance à peine. Les mots de la divine sont étouffés dans sa gorge alors qu’elle réalise la portée de son geste. Ce n’était pas d’une lettre dont sa cousine avait besoin. Mais que pouvait-elle faire ?  

Deux années de retour sans un mot, c’est vrai. Sans la moindre entrevue ; pour préserver son détachement, et sa neutralité. Couplet qu’elle se répète mais dont elle n’est plus sûre de la véracité. Hymne à l’hypocrisie. Le Royaume, c’est lui. Éamonn. Dans les veines et dans la peau. Le Royaume, elle y est replongée corps et âme depuis qu’elle y a voué son être. L’amour Fiona, j’ai tâché de m’en protéger. En réponse à l’hybris et à l’inimitié. J’ai cru bien faire et nous épargner trop de souffrances. L’amour, tu as raison, je suis aussi partie pour ça. Pour lui, je suis prête aujourd’hui à rester jusqu’à mon dernier souffle. Et ce n’était pas vraiment dans ses projets...

Elle bafouille comme ça ne lui arrive jamais. « Je voulais te remercier ». Car c’est tout ce qu’elle parvient à lui dire. « De l’avoir envoyé me protéger ». Elle veut parler de Rawne, et ses doigts vont frôler la poignée du tiroir qui contient encore le message envoyé par la Reine, pour lui transmettre les coordonnées. « Merci, Fiona », des sanglots dans le gosier mais pas de larme échappée, le regard fixe dans celui de sa cousine. « Merci pour tout ce que tu as fait ». Mis en oeuvre pour la protéger. « Je ne le méritais pas ».

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catharsis of feelings | aislinn & fiona - Sam 11 Aoû - 11:14




catharsis of feelings
29 Juin 2018, aux alentours de 20 heures, Emerald Garden, Cornucopia District, Arcadia, Etats-Unis

 


Larmes. Elle aimerait qu'elle réponde. Et en même temps qu'elle se taise. ça lui broie le cerveau, tout ce qui sort de sa bouche. La réalité est dure, ça lui carbonise les poumons, ça stoppe l'oxygénation. Si elle avait suivi ses propres directives, elle n'en serait pas là. Elle ne laisserait pas les flots ravager son antre, tremper ses boyaux, asséchant le feu qui la dévore habituellement. Sept ans à chercher les mots à dire. Sept ans à imaginer des retrouvailles parsemées de colère. Sept ans à disséminer la rage dans les veines. Sept ans d'incompréhensions, de mensonges et de stupéfactions. Sept ans de préparation à ce moment précis, et pourtant, sept ans volés en éclats. A croire qu'Aislinn lui assénera toujours le glas. Que la prétendue soeur ne peut être dupée. Fiona s'immobilise. La colère se réveille. Comme une onde, elle dévaste la chair, séisme commandité qui terrasse la naïveté. Naïveté de croire que l'interlocutrice aura tantôt fait de pâlir. Naïveté de penser avoir raté quelque chose. Naïveté de prier pour s'être trompée tout ce temps. Aislinn s'est assise. Pour éviter de tomber, certainement. ça la touche, tout ça. ça lui tambourine le cerveau. Et pourtant, elle ose lui dire ça. D'accoutumée, Fiona se serait embrasée. Mais les pleurs semblent imbiber les braises, ne laissant que fumer émaner du carcan. Elle défie l'espace qui les sépare encore, fait voler la gifle, qui se veut violente. ça lui pulvérise les ventricules, écrasés par le poids de la culpabilité naissante, concassés par la furie douloureuse. « Tu croyais sincèrement que tant de platitude panserait mes plaies ? » Alors elle s'écarte, tandis qu'un sanglot lui pille la trachée, preuve évidente de la faiblesse qui l'anime. « Je venais de perdre mon frère ! Mon petit frère, celui que tu as vu grandir, celui que tu as contemplé à même le berceau ! Et tu espérais que de simples condoléances pouvaient remplacer ton absence lors de sa mise en terre ? C'est ça, que tu es entrain de me dire ? » ça l'assomme. Elle prévoie un instant de renverser tout ce qui se trouve à sa portée. De tuer toutes les plantes qui l'entourent, de tout saccager. Mais elle n'en a même pas la force, lorsque les images reviennent la hanter. « As-tu seulement été ma soeur, un jour ? »

Larmes. Encore, à lui casser les os. Passer une main sur son front ne suffit pas à calmer la frénésie. Pendant quelques instants, elle ravale les sanglots qui terrassent sa gorge, cherchent à calmer les marées iodées qui perlent sur ses joues. Mais il n'est rien qu'elle ne puisse faire, à cet instant précis. Si ce n'est laisser le chagrin lui faire vriller l'échine. « Tu sais, ce qu'il s'est passé, ce jour-là ? » Les souvenirs d'hémoglobine lui déforment le visage. La bouche esquisse une grimace douloureuse, tandis qu'elle ferme les yeux. « Je suis entrée dans notre étalissement. Et je n'y ai vu que la mort. Allongé, là, derrière le bar. Eventré de part en part. Comme un vulgaire animal. Voilà ce que j'ai vu. » ça l'éviscère. ça fait vriller la raison, alors elle secoue la tête pour faire fuir les pénibles souvenirs qui assènent encore des coups. Elle se souvient l'odeur de sang. Elle se souvient d'Izaak, les yeux embaumés de blanc. Le regard dans le lointain, déjà perdu dans le néant. Les chairs béantes, les muscles aérés. Les traits tirés par la douleur et l'incompréhension. « C'est moi qui ai ramassé son cadavre, qui ai nettoyé ses plaies. Et tu oses croire qu'une pitoyable lettre allait effacer tout ça ? J'avais besoin de ma soeur. J'avais besoin de toi. Mais tu as estimé que ta place n'était pas auprès de ta famille. » Une violente nausée s'empare d'elle. Elle a envie de vomir, mais ce qui la révulse n'est qu'une ombre d'émotions saccagées.

Larmes. Qui l'assèchent. Elle brasse l'air d'un revers de main. Comme si rien n'avait d'impact. Comme si rien n'avait d'importance, finalement. « Je me fiche complètement de tes remerciements. » Elle renifle, tandis que la respiration siffle. Elle frôle la crise d'angoisse. Elle se sait au bord d'un gouffre qu'elle ne doit pas regarder. Mais elle préfère milles fois s'y jeter, finalement. « Tout ceci n'a rien à voir avec le mérite. » Elle l'observe. Elle se demande si elle est vraiment là, devant elle. Ou si elle n'hallucine pas. Si Aislinn, cette âme tant aimée, est bien réelle, s'il ne s'agit pas encore d'une élucubration de son esprit tourmenté. « Je l'ai fait parce que tu fais partie de ma famille. J'ai perdu un frère. Je ne veux pas te perdre toi aussi. » Les sanglots semblent s'apaiser, un moment. Sous le poids de la vérité. Elle l'aime. Elle l'aimera toujours, de toute évidence, elle ne peut y réchapper. C'est inscrit en elle depuis le jour où elle l'a considérée comme sa soeur. ça ne s'effacera jamais. « Je fais mon devoir. Même si celui-ci peut avoir un impact néfaste sur le Royaume. » Alors elle la regarde. Plus sèchement, cette fois-ci. Emplie d'un regret certain, d'une volonté de fer. « Contrairement à toi, rien, rien n'a plus de priorité que ma famille, que ceux que j'aime. »


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poison ivy
Siobhán Kearney
BLAZE : honey.moon ou le chat
CREDITS : all souls (ava) bandersnatch et jenesaispas (aes profil)
FACE : jessica chastain
DOLLARS : 2257
SACRIFICES : 4327
PORTRAIT : catharsis of feelings | aislinn & fiona Tumblr-ofm3vt-Hh9-L1vdr7syo8-250
ANNEES : l'apparence figée dans ses quarante et une années (sept. 78)
CŒUR : doucement réchauffé par le dieu forgeron qui en a relancé la mécanique
RÉINCARNATION : airmed, déesse irlandaise des plantes médicinales ; guérisseuse, empoisonneuse, enchanteresse
TALENT(S) : phytokinésie / contrôle des toxines--par le toucher / connexion végétale / superphysionomie / vérité oculaire
FACTION : an riocht, de retour à la maison
OCCUPATION : ma petite entreprise ne connaît pas la crise ; herboriste - fleuriste - fabricante de cosmétiques - produit des substances divines (propriétaire d'Emerald Garden & l’Élixir) ; supervise la production de nectar à la distillerie
GENÈSE : (primus) stade 7 ; essence retrouvée dans cette vie pour protéger le ventre qui s'arrondit de jour en jour
TALON(S) D'ACHILLE : la tarte au citron - ses enfants - les feux de forêt
JUKEBOX : The Cinematic Orchestra - Arrival of The Birds & Transformation | John Tavener - Funeral Canticle
RUNNING GUN BLUES :
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'Cause I wanna touch you baby, and I wanna feel you too. I wanna see the sunrise on your sins just me and you ; light it up, on the run, let's make love tonight. Make it up, fall in love, try.

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« Spending time with you showed me what I've been missing in my life. I have to thank you for giving me the greatest gift ever. I'm scared but If someone asks me, i think i'll answer that the rest of my life looks like you. » ღ pinterest

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« I know it hurts, it’s hard to breathe sometimes. These nights are long, you’ve lost the will to fight ; your heart’s a bird without the wings to fly. But you are not alone, I’ve been here the whole time singing you a song. I will carry you » ღ pinterest

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S.K.
la cité des mâles veille sur le quartier des lunes ; elles veulent y faire leur place et doivent y bouffer du bitume ; de peines, de vaines, tenaces, elles brillent d'audace ; s'enflamment, un flegme, qui brûle ; si belles. bien plus qu'au soleil.

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uc

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ANGER AND TEARS
Is that all that's left us after hating all these years? In a house full of anger and a heart full of tears

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« They say mother earth is breathing with each wave that finds the shore ; her soul rises in the evening for to open twilight's door ; her eyes are the stars in heaven watching o'er us all the while, and her heart it is in Ireland, deep within the Emerald Isle. »

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[size=8]Help me out here. All my words are falling short and there's so much I want to say. Please forgive me ღ kearney-killough


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POISON IVY
They used to call me Poison, like I was Poison Ivy. 'Cause I was filled with poison, but blessed with beauty and rage

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EMERALD GARDEN


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catharsis of feelings | aislinn & fiona - Sam 25 Aoû - 12:40

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we were born so innocent, so full of need. there were times we were friends but times I was so cruel. each night I'd ask for you to watch me as I sleep, I was so afraid of the night ; you seemed to move through the places that I feared. we felt so differently then so similar over the years. the way we laugh, the way we experience pain, so many memories. but there’s nothing left to gain from remembering faces and worlds that no one else will ever know. you are my sister and I love you.


Douleur. Sifflante arrêtée sur la joue, diaphane érubescente au terme de l’acte inopiné. Souffrance. Sur l’épiderme échauffé, dans le coeur en lambeaux, jusqu’à l’âme anéantie, qui déjà voit l’hybris s’éveiller en réponse.
L’impact a fait son effet. Mené par une telle violence que l’herboriste en tremble encore, en dépit des efforts déployés pour demeurer de marbre. La gifle en a fait vaciller le siège, et la peau qu’elle recouvre de sa paume hyaline crépite encore de colère.

Elle comprend et elle ne comprend pas. La rage, la peine évidemment, mais pas la fureur de son geste. Fiona, te rappelles-tu que ton Royaume dont je n’ai jamais fait partie, a souhaité me bannir de ses entrailles ? Il n’était pas prévu qu’elle revienne. Pas même pour enterrer ses proches. Qu’ils soient père, cousins ou frères. J’avais dit pour toujours. Jusqu’à ressentir l’appel du Divin, menant les récurrences égarées dans le monde jusqu’à cette ville viciée du Maine. Les unes après les autres. Comme des moutons à l’abattoir.

En face, il y a toujours ce flot interrompu de palabres qu’elle s’efforce d’écouter. Des répliques qui se meurent dans sa gorge alors qu’elle commençait à peine s’ouvrir. Fiona, tu as tout gâché. Comme son agressivité déconcertante rappelle à la divine les maux infligés quelques semaines en arrière à son corps bafoué. Un traitement que son être ne peut plus accepter. Et pourtant.

Pourtant, elle demeure immobile face à celle qui n’a pas hésité. Ses yeux remplis d’orage et de pluie, de courroux et de larmes, elle n’a ni la force ni le courage de répliquer, encore moins de réagir. Mais l’hybris la travaille sans relâche, indigné de l’affront qu’il vient de subir, et l’ire divine remonte lentement du fond de ses entrailles.

La voix s’élève comme des tréfonds d’un être possédé. Grave. Éraillée. Sans consistance. Une pointe seule d’agacement en fin de phrase. « Tu es ma cousine et je t’ai aimée comme une soeur ». Et je t’aimerais toujours, n’en doute pas une seconde. « Mais tu es le Royaume, et le Royaume ne sera jamais ma famille ». Promesse vouée à se voir briser peut-être, pour sauver un amour millénaire. Pour l’heure, aucune autre raison n’a trouvé grâce à ses yeux, et ce depuis qu’elle a découvert le meurtre de sa mère, exécutée par son propre père. Comprends le dilemme auquel je m’accroche, Fiona. « Dis-moi, quel genre de famille assassine ses membres, laissant des enfants de cinq ans orphelins ? » Mais tu sais déjà tout ça, Fiona. Tu sais à quel point je déteste mon père, et par extension ce Royaume, pour lequel il semble prêt à tout. Bien sûr, qu’elle sait déjà tout, la Reine. Comment aurait-elle pu oublier, ou ne serait-ce qu’ignorer, tous les tourments que Baethan Kearney, au nom d’An Riocht, a fait endurer à sa fille ?

« J’aurais pu te demander de choisir entre lui et moi. Pour l’amour d’une soeur. Je ne l’ai jamais fait. Je ne te le demanderai pas. Jamais ». Criante vérité qui s’abat comme un couperet au creux d’une nuque tendre et découverte. Elle fixe la souveraine, cette fois, et si d’aventure, on venait à la frapper encore, elle serait prête à parer désormais. Mais sa tristesse immense, elle, est toujours là.

« Crois-tu que je n’ai pas souffert de tous vous laisser derrière moi ? » Crois-tu qu’il se passe une journée sans que je regrette ? « Certes. J’ai fait des choix qui me tiennent éloignés de vous. Pour me préserver, pour vous protéger. L’hybris, Fiona. Tu sais à quel point il est difficile de le contrôler ». Elle mieux que quiconque, la Souveraine est capable de comprendre et de réaliser l’ampleur des dégâts potentiels. Point faible miroir, encore une similitude, un drame qu’elles partagent.

« As-tu pensé à ce qui aurait fini par arriver si j’étais restée ? A vous. Au Royaume. A moi, sans aucun doute ». Nous aurions tous brûlé, Fiona.

Elle se redresse enfin. Contourne la chaise et le bureau pour s’éloigner de cette présence qui lui a manqué autant qu’elle l'oppresse à l’instant.

Je sais que tu m’en voudras toujours.

« Je ne pouvais pas revenir. Même pour ça. Je n’étais pas prête ». Un regard qui dévie à ses pieds. Le bout des doigts tremblant encore, caressant la surface. « Et aujourd’hui, si je renoue avec vous, je m’expose au courroux des organisations ». Pour des faveurs présumées à l’égard des irlandais, il n’y a plus de neutralité aux yeux des gangs. Et beaucoup moins de tolérance.

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catharsis of feelings | aislinn & fiona - Jeu 30 Aoû - 10:17




catharsis of feelings
29 Juin 2018, aux alentours de 20 heures, Emerald Garden, Cornucopia District, Arcadia, Etats-Unis

 


Ce sont deux folles qui ne se comprennent pas. Deux hybris trop similaires qui se chassent. C'est l'écho d'une âme qui se fait pareille à la sienne, et qu'elle aimerait tant retrouver, tant éloigner. Réalité incompréhensible qu'elle tente pourtant de rendre plus simple, mais il est certaines choses qu'on ne peut délester de leur complexité. Les émotions en font partie. Et ce sont elles qui édifient encore en son sein milles et unes appréhensions. Pourtant, à la première phrase d'Aislinn, Fiona tend l'oreille, recueille ce qu'elle sait vérité et sent l'endocarde s'en repaître. Et elles ne sont peut-être que deux actrices d'une pâle parodie, à clamer leur amour mutuel et à crier leur douleur. Mais c'est le coupe-jarret qui vient guillotiner la tête. Seconde frasque qui signe l'innocence à jamais défigurée. Ne seront plus jamais les mêmes, n'arpenterons plus jamais ensemble. Se fait violence pour retenir le cri qui se mue dans la gorge, l'hybris qui s'agite et qui frétille face à l'injustice qui naît. « La tienne. » qu'elle se met à gronder, comme lionne défendrait ses petits. Sa Majesté qui estime faire la part des choses, et qui se révulse face à l'inertie qui règne. « Je faisais déjà partie du Royaume, me blâmeras-tu donc moi aussi pour un sang que je n'ai jamais fait coulé ? » S'offusque, la grande dame, face à l'abîme qu'on lui inflige. « Je ne suis pas ton père. Je ne suis pas ceux qui l'ont protégé. Je ne suis pas celle qui a rendu un quelconque verdict. Je n'étais qu'une enfant, comme toi. Et le Royaume était ma famille, et il l'est toujours aujourd'hui, car au-delà des âmes que tu prétends assassines, d'autres méritent la protection et l'affection. » Elle aimerait pouvoir lui faire comprendre, mais elle sait la tâche trop difficile. Alors elle sort un mouchoir de sa poche en espérant un instant cesser de faire pleuvoir ses sentiments. « Parce que tu estimes que tu aurais pu me demander de faire un choix ? Que cela aurait été juste ? » Elle se met à sourire, bêtement, nerveusement, parce qu'elle ne s'attendait pas à telle guerre ce soir. « Tu as fait le choix de partir, je le comprends, plus que tu ne le penses. Je ne te blâme pas pour cette décision, ni pour la haine que tu portes à tout ce que je fais vivre. Mais je suis profondément meurtrie. Blessée. Parce que j'étais parmi An Riocht, tu m'as abandonnée. Et ça, je ne l'oublierai jamais. » Et les sentiments délavés passent les murailles du mouchoir, sans permission ni contrôle aucun, se font maîtres de l'âme habituellement en proie aux flammes.

Et elle secoue la tête, Fiona, et elle refuse qu'on lui parle encore, qu'on lui inflige ça encore. Chaque parole qui transgresse sa chair vient marquer une nouvelle plaie dans la carne, à laisser couler le sang abondamment, vidant force et vitalité pour ne laisser que charogne pestiférée. Références à l'hybris qu'elle estime si peu révélatrice, si peu représentative. Vice profond caché en chacun et que tout le monde s'amuse à vouloir contrôler. Tare divine qui trahissent les rigueurs imposées au cervelet. Et elle fronce les sourcils, Fiona. « Si tu étais partie et que tu m'avais donné signe de vie, j'aurais été comblée. A la place, sous prétexte que l'hybris aurait fait tomber toutes les tours du Royaume, tu t'es enfuie, me laissant ramasser les débris derrière toi. A consoler mes frères, à retenir mes parents, à appliquer les règles malgré la rage. Crois-tu que je n'ai pas été tentée, moi aussi ? De te venger ? » Alors elle l'observe, les yeux graves, les dents qui mâchonnent sous le poids des agitations trop vives. Elle se souvient, souvenirs multiples, de soirs particuliers où elle tentait le pire. A courir jusque la baie pour s'immerger, laisser le feu la dévorer sous l'eau tandis que les ventricules se fissuraient comme des puzzles mal ajustés. « Crois-tu que mon hybris était plus malléable que le tien ? » Alors elle s'esclaffe, comme une ridicule aliénée qu'on aurait tôt fait d'interner. « Tu as estimé que ta décision était juste, et tu nous as tous laissé derrière toi, avec notre inquiétude, notre peine, et notre colère. Tu m'as laissée, moi, seule, face à ce père que je ne connaissais que trop bien et qui m'a trouvée de plus en plus intéressante lorsque le Roi m'a fait sienne ! Et je n'avais d'autre choix que de rester courtoise et charmante face à un homme que je savais monstre ! Tu peux haïr le Royaume tout entier, et toutes les ombres qui y demeurent, mais tu es injuste. Tu es injuste avec la majorité d'entre nous, à tous nous considérer pareils à lui. Il fait peut-être parti d'An Riocht, mais il ne sera jamais de ma famille. » Elle l'a toujours su. Même lorsqu'elle est devenue Reine, et qu'il l'a aidée à ça. Même lorsqu'il a ployé le genou, même lorsqu'il a prêté serment. Elle ne voyait que le sang sur ses mains, elle ne sentait que le feu sur sa peau. Mais qu'aurait-elle du faire, elle aussi ?

Un instant elle sent les flammes lui dévorer la carne, s'amusant de sa tendre douleur, se faisant Reines de la souffrance. Elle croit qu'elle va frapper du poing sur le bureau et mettre le feu à tout le magasin. Mais elle calme les ardeurs, se fait plus concentrée, plus attentive à ses maux. Pour ne pas frôler l'incident. « Tu n'es pas revenue, et tu n'as même pas daigné dire quelques mots. Tu n'as rien fait. Comme si cela n'avait aucune importance, comme si sa mort était... » Les mots se coincent, se cognent dans la gorge et éclatent comme bulles de savon. Larmes plus vives, soudainement, alors qu'un sanglot lui arrache un peu plus de dignité. Tandis que des images encore vivantes de son défunt frère se font une place dans ses neurones. Et qu'elle avale sa salive pour égorger le brouhaha iodé. « Comme si cela ne t'atteignait pas. » C'est une vague qui vient frapper à sa porte, menaçant d'une crise de larmes violente, une tempête qu'elle repousse chaque fois un peu plus, parce qu'elle n'a pas le temps, la Reine, de pleurer son petit frère. Elle n'a plus le temps. Elle plaque une main sur le bureau, se retient une seconde. Le visage se crispe et prend plusieurs secondes à terrasser l'intruse, alors que le cerveau se presse de calmer le palpitant. « En somme, si quelqu'un me voit ici, nous aurons toutes les deux des problèmes. C'est merveilleux. » C'est ironique, arme inefficace, pourtant, contre la réalité qui se dessine peu à peu à elle. Alors elle fronce les sourcils, la regarde s'enfuir un peu plus. « Tu t'es mise dans ce bourbier toute seule. Et moi, je t'envoie des protecteurs, comme l'idiote que je suis. » C'est la main qui passe sur son front, l'oxygène qu'elle recherche en se tournant vers les serres, à ne même plus regarder Aislinn. « Au final, rien n'a vraiment changé. Tu ne reviendras jamais. » Ce sont les mains qui se pressent contre son visage, et les larmes qui crèvent les yeux, les sanglots qui crèvent le coeur. Elle le sentait venir, elle aurait souhaité pouvoir se retenir. Mais il est des choses qu'elle ne peut dissimuler à sa cousine. Comme autrefois, elle sera la seule à recueillir ses pleurs. « Laisse-moi une minute. » qu'elle lui dit entre plusieurs hoquets. « Ensuite je m'en irai. Il n'y a rien à dire de plus. » Tant pis si elle paraît lâche. Mais n'est-ce pas là la finalité de leur conversation ? Qu'elles ne se reverront, finalement, que lorsque les oppositions se seront taries ? Jamais, en somme.


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DOLLARS : 2257
SACRIFICES : 4327
PORTRAIT : catharsis of feelings | aislinn & fiona Tumblr-ofm3vt-Hh9-L1vdr7syo8-250
ANNEES : l'apparence figée dans ses quarante et une années (sept. 78)
CŒUR : doucement réchauffé par le dieu forgeron qui en a relancé la mécanique
RÉINCARNATION : airmed, déesse irlandaise des plantes médicinales ; guérisseuse, empoisonneuse, enchanteresse
TALENT(S) : phytokinésie / contrôle des toxines--par le toucher / connexion végétale / superphysionomie / vérité oculaire
FACTION : an riocht, de retour à la maison
OCCUPATION : ma petite entreprise ne connaît pas la crise ; herboriste - fleuriste - fabricante de cosmétiques - produit des substances divines (propriétaire d'Emerald Garden & l’Élixir) ; supervise la production de nectar à la distillerie
GENÈSE : (primus) stade 7 ; essence retrouvée dans cette vie pour protéger le ventre qui s'arrondit de jour en jour
TALON(S) D'ACHILLE : la tarte au citron - ses enfants - les feux de forêt
JUKEBOX : The Cinematic Orchestra - Arrival of The Birds & Transformation | John Tavener - Funeral Canticle
RUNNING GUN BLUES :
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'Cause I wanna touch you baby, and I wanna feel you too. I wanna see the sunrise on your sins just me and you ; light it up, on the run, let's make love tonight. Make it up, fall in love, try.

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« Spending time with you showed me what I've been missing in my life. I have to thank you for giving me the greatest gift ever. I'm scared but If someone asks me, i think i'll answer that the rest of my life looks like you. » ღ pinterest

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« I know it hurts, it’s hard to breathe sometimes. These nights are long, you’ve lost the will to fight ; your heart’s a bird without the wings to fly. But you are not alone, I’ve been here the whole time singing you a song. I will carry you » ღ pinterest

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S.K.
la cité des mâles veille sur le quartier des lunes ; elles veulent y faire leur place et doivent y bouffer du bitume ; de peines, de vaines, tenaces, elles brillent d'audace ; s'enflamment, un flegme, qui brûle ; si belles. bien plus qu'au soleil.

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ANGER AND TEARS
Is that all that's left us after hating all these years? In a house full of anger and a heart full of tears

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« They say mother earth is breathing with each wave that finds the shore ; her soul rises in the evening for to open twilight's door ; her eyes are the stars in heaven watching o'er us all the while, and her heart it is in Ireland, deep within the Emerald Isle. »

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[size=8]Help me out here. All my words are falling short and there's so much I want to say. Please forgive me ღ kearney-killough


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POISON IVY
They used to call me Poison, like I was Poison Ivy. 'Cause I was filled with poison, but blessed with beauty and rage

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EMERALD GARDEN


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poison ivy
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catharsis of feelings | aislinn & fiona - Dim 14 Oct - 19:34

catharsis of feelings.

fiona killough & aislinn o'reilly.

we were born so innocent, so full of need. there were times we were friends but times I was so cruel. each night I'd ask for you to watch me as I sleep, I was so afraid of the night ; you seemed to move through the places that I feared. we felt so differently then so similar over the years. the way we laugh, the way we experience pain, so many memories. but there’s nothing left to gain from remembering faces and worlds that no one else will ever know. you are my sister and I love you.


Il n’y a plus rien à expliquer, et plus rien à comprendre. Plus rien à ajouter quand la rage nous dévore et nous aveugle de son feu destructeur. Elle le sait, pourtant plus calme et réfléchie que sa cousine, bien moins sujette aux crises de peine et de colère. Ses flammes à elle sont moins terribles mais plus vivaces, sournoises on peut le dire. Les réactions sont parfois vives, mais la rancune, et la haine, tenaces, peuvent demeurer pour des années entières et des décades. Et le sujet de leur dispute en est la preuve.

Siobhán n’a plus de larmes à lui donner. Dans son âme, la visite de la Souveraine a rouvert la plaie qui se fait désormais béance, noyée par les sanglots ravalés. Mais son visage, encore marqué par le coup et la fatigue, reste de marbre.

Oui, elle a commis bien des erreurs et bien des fautes. Mais il n’y a pas de retour en arrière possible. Se justifier davantage, à quoi bon ? Fiona ne veut pas entendre. Fiona ne veut pas comprendre. Et peut-être Fiona a-t-elle raison. Peut-être a-t-elle toujours eu tort, peut-être a-t-elle enchaîné les mauvaises décisions. Peut-être que rien n’excuse ce qu’elle a fait et peut-être que les raisons évoquées ne sont pas suffisantes. Pourtant ce qui est fait est fait. Ne peut être défait. C’est là la conclusion de ces retrouvailles inattendues, infiniment tristes et brutales.

Un goût de cendres dans la bouche, la sensation de détruire tout ce qu’elle touche, et de se mettre à dos tous ceux pour qui elle a compté un jour. Tous ceux qui ont compté et comptent encore pour elle aujourd’hui en retour. A cette règle infernale, il ne semble y avoir qu’une seule exception. Éamonn qui a pardonné. Éamonn auquel elle se raccroche, comme l’idiote qu’elle est, tandis qu’elle persiste à se détourner du sang qui dans ses veines, continue de couler. Éamonn qu’elle perdra comme les autres, dans un jour proche, et qui pourtant par son départ signera le début d’une nouvelle ère pour elle.

Elle ignore le chagrin, et les perles salines qui roulent sur les joues de sa cousine. Elle n’est pas insensible. Elle est blessée elle aussi. Déçue des réactions, déçue d’elle-même, mais désarmée, vidée de toute énergie et privée de l’envie de lutter. Un autre jour, peut-être, ou bien jamais. « Je comprends que tu ne veuilles pas me pardonner. Je ne te le demande pas ». Et remettre sa vie entière en question n’aurait tout bonnement aucun sens. Pas après les semaines qu’elle vient de vivre, à chercher à se reconstruire.

Assumer, se dire que tout est terminé, occulter comme elle l’a si bien fait durant des années, pour s’enfoncer peut-être toujours plus dans l’absurdité et dans la solitude. Mais qu’importe, car au moins elle avance. Et tant pis si le bilan de cette existence paraît catastrophique à ce jour, elle se sait tout au fond de son coeur condamnée. Poison qui ronge un entourage trop proche, obéissant à un ego et un hybris qu’elle demeure incapable de contrôler, voilà tout ce qu’elle est. Et elle ne voit qu’un espoir de changer, un seul à cette heure, et ce n’est pas Fiona. Bien sûr qu’elle se trompe encore, bien sûr que la passion l'aveugle. Tout comme l’amour véritable qu'elle ressent, et qui lui aussi se perd, pourtant.

« Et je ne t’ai jamais demandé non plus de me venir en aide. Ni d’assurer mes arrières ». Elle ouvre brusquement la porte refermée précédemment derrière la Reine, et se tourne légèrement vers elle. « Mais encore une fois, merci. Je ne rappellerais pas Rawne, si c’est ce que tu souhaites ». Trop rigide, trop fausse, la voix trahit pourtant la souffrance que ces nouveaux adieux lui coûtent. Peut-être pour un temps, peut-être pour toujours.

« Prends le temps qu’il te faut ». Alors elle se détourne, première des deux à fuir la pièce. « La sortie par l’arrière-cour est sur ta gauche en quittant le bureau ». Je ne te raccompagne pas, Fiona, tu as su entrer seule.

Ce serait trop dur, et ça ne vaut plus la peine.  

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