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oh, there is a swelling storm (neronso)

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oh, there is a swelling storm (neronso) - Jeu 6 Sep - 23:18


oh, there is a swelling storm
AND I'M CAUGHT UP IN THE MIDDLE OF IT ALL
amphitrite
pirate émérite, pirate crainte, impératrice des mers, elle dépouille les galions impériaux, sans se soucier du roi ou de la nation qui s'en revendique propriétaire. née en france, c'est dans les caraïbes qu'elle sévit, la plupart du temps, et son navire, le princesse ariane, est sa seule patrie. vingt-neuf ans, stade trois, l'hydrokinésie au bout des doigts, les cheveux roux comme une flamme au cœur des océans. le corps est celui d'une femme, elle se prétend homme, cependant - la virilité feinte pour acheter la loyauté d'une équipage sanguinaire, superstitieux, et en manque de femmes. elle se prétend oscar de rohans, mais c'est sous le nom de rackham le roux qu'on la connaît sur les mers - pirate sans foi ni loi que l'on raconte maître des eaux.
à juste titre.
olympe de rohans
dionysos
corsaire casse-tête, absurde funambule qui se pavane au-dessus des bandits et des rois non sans son arrogance désinvolte. qu’on aimerait voir pendu à sa propre corde d’un côté comme de l’autre. capitaine de la salacia et serviteur douteux du trône britannique. équipage aliéné qu’il commande, pillards fous et violents qui -selon les légendes soupirées dans les bordels de nassau, ne ressentiraient ni peur ni douleur. le forban prétend être le fils illégitime de william byron, patriarche d’une grande famille d’armateurs anglais. edward amadeus byron fut présumé mort il y a quinze ans alors qu’il embarquait clandestinement à bord d’un navire marchand de son père. navire attaqué et coulé par des pirates qui lui firent une place dans leurs rangs. quinze ans plus tard, c’est en mentionnant son nom que le fraîchement capitaine pirate échappe à la peine de mort et devient corsaire. sur les mers, on lui attribut le pseudonyme de mad dog ou jesus en raison de sa ressemblance avec le crucifié et du nombre de fois où il a miraculeusement échappé à la mort. (avatar by blake.)
EDWARD AMADEUS BYRON

carnavage
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oh, there is a swelling storm (neronso) - Ven 7 Sep - 0:05

oh, there is a swelling storm ★ océan pacifique, 1695
   Les embruns qui lui fouettent le visage avec violence, alors qu'elle se déchire les mains sur les cordages rêches. Elle a les mains calleuses, loin de celles que l'on attendrait d'une jeune fille de bonne éducation. Mais elle n'a rien de tout ça. Ne se revendique pas du roi-soleil qui croule dans son trône doré. Elle n'est qu'une orpheline d'une lignée ruinée, qui a trouvé sa voie sur les océans.
Elle n'est que ça, et elle est tellement plus.
Son nom glisse sur sa langue, comme une promesse. Amphitrite. Elle est devenue la déesse vénérée des marins et pirates. Divine parmi les mortels, divine qui embrasse sa pleine nature sur son navire rapide. Voiles noires déployées, oriflamme estampillé du légendaire crâne, et figure de proue hurlante, elle est en traque. Dans le craquement du bois de l'embarcation et le claquement des voiles, elle poursuit sans pitié les galions marchands, de retour de contrées exotiques, chargés de richesses et de merveilles. Et ces richesses, elle les voulait.
Elle était la terreur des mers, mettait des compagnies maritimes sur la paille et faisait chanceler les finances des royaumes. Partout où s'étendait l'océan, elle régnait. Présente jusqu'à l'horizon, omnipotente.
Une mèche de cheveux roux qui s'échappe du cadogan enfoncé sous le tricorne, se colle à son front humide d'embruns et de transpiration. La peau pâle tannée par le soleil brûlant, barrée du trait de cuivre, qu'elle détache de son front, avant de se détourner des cordages. Un regard vers le médaillon qui palpite contre son coeur, contre la poitrine bandée pour en dissimuler les courbes, sous la chemise de lin blanc maculée de poussière. Un sourire carnassier étire les lèvres, alors qu'elle imagine la mère supérieure la contemplant dans des atours si masculins. Elle en rit, l'insolente. Son âme est déjà damnée mille fois. Le sang d'innocents sur les mains abîmées, le salut troqué contre des coffres de pierreries et de soieries, et le parfum du sang traqué plus encore, femme qui se fait requin.
Elle se détourne des voiles, s'approche du gouvernail, et dégaine la longue-vue. Laisse le rictus s'élargir en voyant la distance se combler. En peu de temps, ils seraient rattrapés. En peu de temps, ils seraient entre ses mains.
Et qu'importe, ce navire corsaire qui les suit, les guide et les protège.
Qu'importe que le nom de l'embarcation sonne à ses oreilles.
Ils étaient à elle.
Alors l'ordre s'échappe de la bouche avide, claque avec force dans l'air, avec la force de mille canons. 'Souquez les artimuses. Ne les laissez pas s'échapper. Préparez la poudre, et préparez l'abordage. Pas de quartier.'
L'oeil se perd encore dans la lentille de la longue-vue, discerne la silhouette longiligne qui lui fait face. Et les mots suivants ne sont que murmure, offerts au vent. 'A nous deux, capitaine.'


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oh, there is a swelling storm (neronso) - Sam 8 Sep - 16:12

oh, there is a swelling storm ★ océan pacifique, 1695
   La cargaison est importante dans le galion, elle ralentit l'allure ordinairement endiablée de la Salacia, frégate qui ne peut que le suivre avec flemme sans jamais le dépasser. Dans les entreponts, caisses de poudres et armes à feu sont à remettre aux mains des colonies britanniques d’Amérique du Nord. Quête d’armateur remise au corsaire avec la promesse que le tiers reviendrait à son propre équipage si le navire marchand protégé arrivait à bon port dans les temps. Offre bien trop alléchante pour ne pas dissimuler quelques obscurs non-dits.

Deux coups précipités frappés sur la porte d’une cabine. Un « Mh mh. » mélodieux qui retentit par-dessus les grincements du plafond et les gueulantes du pont signifie au quartier-maître qu’il peut entrer. « Ed. Some ship is taking advantage of the wind to tail us.», prononce le second en s’approchant, la mine sérieuse, une lueur d’excitation à peine dissimulée dans les yeux. « Distance? Name? », il peut entendre de l'autre côté de la pièce. Les yeux avides d’aventure font le chemin jusqu’au bureau, longent les longues bottes qui s’y reposent jusqu’à s’arrêter au visage androgyne de leur capitaine, étonnamment vierge de cicatrices et plongé dans une carte qui recouvre l’entièreté du bureau. « Thirty minutes. The ship is unidentified. We’re waiting for your estimation. » « Warn the galion. Tell ‘em to pick up speed. We’re going to interpose. » Aussitôt dit, aussitôt fait. Le maître donne les ordres au reste de l’équipage et fait passer l’information en secouant un tissu rouge au galion allié. Le capitaine s’est levé et a rejoint la surface pour examiner le danger de sa longue-vue. Navire français qu’il reconnaît aussitôt et qui confirme son identité à la minute où le drapeau noir est hissé. « Ow. Isn’t that our pretty ‘princesse Ariane.’ » Secondes d’effrois et d'égarements dans les oreilles de ceux qui l’entendent, vite transformées en sourires carnassiers. Du challenge, ils en demandent, n’en ont pas eu depuis des mois. Leur capitaine en est conscient et ricane de plus belle. Ils en auront. Sur le mât, le pavillon noir des corsaires est à son tour haussé. S’élevant sur le gaillard, le Chien Fou s’écrie : « TODAY WE FEST, MY FRIENDS. FRENCHIES HAVE THE BEST TASTE IN DRINKS AND FOOD. LET’S SEE IF THEIR BLOOD AND FLESH TASTE THE SAME. » Hurlement collectif sur le pont, musique désynchronisées des talons sur le bois. Chants de guerre et animosité que le divin entretient, qu’il accentue avec ses belles paroles. Équipage animal, équipage sauvage qui ne sera satisfait que lorsque le sang sera versé. « Gun crews at the ready. I want the best divers to take ‘em by surprise. »

Et alors que la distance entre les deux embarcations diminue de plus belle, que les plongeurs ont sauté, que les canons sont pointés et ne demandent que quelques ridicules mètres avant de sonner sur chaque navire, le capitaine s’empare d’un mousquet, dérobé à un mousse et le pointe quelque-part sur la princesse. Quelques secondes passent pendant lesquelles ses cheveux dansent au gré de l’air salé. Puis une détonation sourde. La balle file tout droit et se plante avec brio dans la cavité orbitaire d’un mousse accroché aux échelles de corde, corps qui tombe pas loin de la silhouette reconnaissable de Rackham le roux. Une première pierre jetée. Un avertissement. « I dare you to retreat, vieil ami. » murmure Edward, les derniers mots étrangers sur sa langue. Il abandonne le fusil et hausse une main en l’air pour l’abaisser aussitôt. « FIRE. »



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oh, there is a swelling storm (neronso) - Lun 10 Sep - 23:18

oh, there is a swelling storm ★ océan pacifique, 1695
   Il se rapproche, le Salacia, superbe frégate qui glisse sur les flots, et elle en admire les lignes, un instant perdue dans un instinct millénaire. Elle savait apprécier la construction du bâtiment, le génie de l'architecte qui avait tiré le bateau de son esprit ingénieux. Elle ne s'y attarde pas longtemps, cependant.
Elle entend la détonation, trop tard, et voit la balle frapper, trop tard. C'est le fracas du corps de l'un de ses mousses sur le pont. L'un de ses jeunes qui couraient les cordages, frappé d'un coup de semonce.
Il a osé, Mad Dog.
Un avertissement. C'est une bordée de jurons à faire pâlir le souvenir de sa mère qui s'échappe de ses lèvres, et elle se tourne vers son équipage, l'éclat des flammes des neuf cercles de l'enfer dans les iris. 'Morbleu, ce rat de cale a descendu Eugène. Branle-bas de combat! On va montrer à ces chiens d'Angliches de quel bois on s'chauffe.' Elle ne s'attarde pas sur l'agitation de son équipage, ne s'attarde pas sur leurs cris de vengeance. Ils veulent du sang, veulent payer la mort de leur compagnon d'infortune dans le carmin qui viendrait laver les planches de bois meurtrières. Elle leur donnera satisfaction, leur jettera la carcasse d'Edward comme à des chiens enragés.
Mais pour l'instant, elle se contente d'offrir son iris attentif à la longue-vue, qu'elle laisse tomber sans une once de pitié lorsqu'elle voit le bras levé. Et c'est le pont qu'elle traverse en courant pour se placer au niveau de la proue, dans un éclair du feu de ses cheveux et de son cri furieux. 'DIANTRE! IL NOUS TIRE DESSUS, CE FIEFFÉ COQUIN DE ROSBIF! PREPAREZ A VIRER A TRIBORD! TOUTES VOILES DEHORS, ET A TRIBORD TOUTES!' Et, hissée en tête du navire, elle déploie les bras vers le ciel, figure de proue faite de chair, et ce sont les océans qui répondent à son appel alors que se déforment ses traits sous l'effort et le hurlement. Et elle s'accroche au médaillon autour de sa gorge, comme pour y puiser de la force, alors même que la pression s'expulse depuis ses entrailles, en une vague gigantesque. Et sous l'effet combiné du raz-de-marée et des voiles déployées, c'est le navire tout entier qui s'incurve et se couche contre les vagues, et c'est une déferlante qui la frappe au visage et lui arrache son tricorne, alors qu'elle tousse et se plie sous l'épuisement qui frappe.
Et malgré la manœuvre, elle ne peut qu'assister, impuissante, à la collision de quelques boulets avec la coque de son si précieux sloop, projectiles que la vague et le changement de bord n'avaient pas retenus. Et elle brûle de rage, fixe la silhouette qu'elle voit désormais à yeux nus.
Il avait touché son bateau. Il le paierait.
'FERMEZ LES CACATOIS ET REDRESSEZ-MOI L'ARIANE. ARMEZ LES CANONS ET TIREZ UNE BORDÉE. PREPAREZ-VOUS A L'ABORDAGE. PAS DE QUARTIER.' Le poing se serre, alors que l'air lui manque un peu plus, et que la nausée frappe, ainsi qu'il en était toujours lorsque les océans se déchaînaient. Elle brûle de rage, pourtant, redressée sur toute sa hauteur par un mélange de colère et d'adrénaline. 'Et le Chien Fou est à moi.'
Les canons se déclenchent comme le tonnerre divin, et les mètres qui les séparent encore s'effacent. Les hurlements des hommes s'assourdissent dans ses oreilles alors qu'elle fixe la cible, droite et impénétrable.
Tu es à moi.


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oh, there is a swelling storm (neronso) - Dim 16 Sep - 20:55

oh, there is a swelling storm ★ océan pacifique, 1695
   Un rictus déforme ses lèvres pleines lorsqu’il abandonne le gaillard. Ses hommes s’agitent dans tous les sens tandis que les planches frémissent à chaque charge sous ses talons. Au loin, le galion prend de la vitesse, s’éloigne pendant que la frégate fait barrage aux pillards. Des bouts de conversations bramées lui chatouillent les oreilles de part et d’autre du navire, mais c’est le « What the farrg is he doin’ ? » braillé par un marin qui pique tout son intérêt. Vers le faciès du capitaine de l’Ariane, les regards intrigués se perdent, obnubilés par les cheveux de feu embrasés par le vent, et le sien les rejoint. Là, la fine silhouette se tient, triomphante. Les bras du français sont dressés face au vaste océan, comme s’il en était le chef d’orchestre et que les vagues valsaient aux mouvements de sa baguette. Et le sentiment frappe d’un coup Byron, pulsion éphémère dans ses veines, étrange magie qui l’habite et raisonne avec celle de l’opposant. So you’re a god too, old friend.
Vivement, ses mains se fixent à un cordage de l’artimon et il beugle à son camarade : « GRAB SOMETHIN’ YE STUPID BUTT FACED PRICK. », mais c’est déjà trop tard, en retombant, la muraille d’eau soulève promptement la Salacia et le matelot dubitatif glisse par-dessus bord, son cri dissimulé sous le violent fouet de la houle contre la coque et par les canons. Ed jure, sur la sainteté de son nom et sur d’autres martyrs dont il pense avoir lu le nom lorsqu’il n’était pas plus haut qu’un tonneau. Cependant, la grimace joyeuse qui déforme ses traits ne trompe pas. La lettre de marque qui fait de lui le privateer des britanniques n’existe plus, ni même le galion marchand aux caissons de poudre et d’artillerie. Il n’y a que Rackham le roux et la mer obéissante qui se plie sous ses doigts. Oscar. Récompense soudainement bien plus intéressante que le butin de mille galions. « THE SEA JUST TOOK THE STINKY CARCASS O’ OUR DEAR LANDLUBBER AS AN APPETIZER. MAKE SURE THE GINGER’S CREW IS NEXT. PREPARE TO BOARD.»

Et voilà que les canons adversaires grondent à leur tour, touchant la rapide frégate en son centre et au niveau des haubans. « SHIPWRIGHTS. », on entend crier l’équipage sur le pont. Le capitaine est bien trop excité par le spectacle auquel il assiste pour pleurer les malheureux touchés. Il cherche le regard de son semblable, remarque quatre silhouettes trempées sur le point d’escalader la coque du sloop, toutes armées de leurs sabres. Mais les yeux du corsaire ne flanchent pas, n’offrent de leur captivante attention qu’au capitaine à la splendide chevelure rousse. Lorsque les regards se croisent, Edward lui fait part d’un salut, signe de main se voulant moqueur et provocateur. Puis les doigts dansent avec élégance en se repliant sur eux-mêmes et le malin faciès d’Edward disparaît derrière une multitude de matelots pressés sur les bords. Pas de longue chevelure noire sur le pont. Pas de Mad Dog. Pas de capitaine. Find me before I find you.

Les cris et les tirs des mousquets hauts perchés résonnent à l’unisson chez les français et les anglais.
Les navires rentrent en collision avec une violence sans nom.
À L’ABORDAGE, on entend d'un côté.
BOARD, on entend de l'autre.
Les offrandes peuvent commencer.


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oh, there is a swelling storm (neronso) - Mar 25 Sep - 18:47

oh, there is a swelling storm ★ océan pacifique, 1695
   Les flots s'abattent, et faisant suite au Princesse Ariane, c'est désormais le Salacia qui tremble, et elle tremble avec lui, la pirate. Les points noirs dansent devant les yeux ambre, alors qu'elle se laisse emporter dans le torrent d'une vague nausée. Les doigts tremblent, dépassés sous la force des eaux qu'elle vient de déchaîner, alors qu'elle les presse au coeur de son poignet pour faire refluer l’écœurement, invocation d'une technique enseignée par un sage de la lointaine Chine qui avait un jour croisé sa route - et qu'elle avait épargné.
Mais elle se moque de la fatigue, se moque de la nausée. C'est une partie de l'équipage de Mad Dog qu'elle a envoyé par-dessus bord, leurs vies pour les siennes. Le sang payé dans le sang, la mer qui emporte son dû. Le Salacia pour le Princesse Ariane.
Flux et reflux.
Chaque impact dans la coque de son navire brûlait dans sa peau comme une plaie à vif. Le Princesse Ariane, son seul héritage, son seul foyer, tout ce qu'elle possédait, tout ce qui comptait - et il osait le toucher de ses canons, osait en frapper la coque de ses boulets de plomb.
C'est la fureur des flots déchaînés et meurtriers des nuits de tempête qui se glisse dans ses veines, alors qu'elle n'est plus que rage abyssale. Sur ces eaux, sur toutes les eaux, elle est reine. Il n'est rien, n'est que mortel qui se croit l'égal d'une divine, mortel qui s'accroche juste à temps pour ne pas être arraché par la vague monstrueuse, mortel qui hurle ses ordres sans seulement envisager avoir signé son arrêt de mort.
Mais il n'est pas mortel, et elle réalise l'erreur trop tard, bien trop tard. Il n'était pas le fou qui s'était cru égal des dieux, c'était elle, l'aveuglée, qui n'avait su reconnaître l'un des siens. La puissance qui vibre en elle, qui vibre en lui, qu'elle n'a su voir, avant qu'il ne s'efface. Les traits se modifient dans son esprit, et bientôt ce n'est plus lui qu'elle voit, et elle comprend, se fige dans une réalisation brusque et stupéfaite. Et les mots s'envolent, syllabes choquées qui tombent dans une bulle de silence qu'elle est seule à percevoir. 'Alors toi aussi.' Êtres d'ichor, êtres des cieux, êtres des flots. C'est à forces égales qu'ils s'affrontent, et c'est si tard qu'elle réalise.
C'est un piège.
Elle l'a perdu de vue, le semblable, l'égal, l'a laissé s'effacer dans la masse de visages déformés par une excitation guerrière qu'elle connaît si bien. Elle l'a perdu, le craint dans le moindre faciès, chez les siens comme chez l'ennemi. 'CES FIEFFES ANGLICHES PENSENT NOUS AVOIR PAR LA RUSE. MONTRONS-LEUR COMMENT ON CUISINE, EN FRANCE, A CES MANGEURS DE JELLY.' Le regard se perd dans la masse adverse, alors que les navires se rapprochent encore, toujours plus, à la recherche du capitaine. Et les coques se heurtent, ballotées par les flots, alors qu'elle reste droite, inébranlable. 'A L'ABORDAGE, ET PAS DE QUARTIER.'
Elle est la première à sauter, alors que les bottines de cuir frappent le bois du pont ennemi. Il se cache, l'adversaire, alors qu'elle hait les masques. C'est une partie qu'elle ne souhaite pas jouer, une partie qu'elle a l'intention de remporter. Les khepesh jumeaux brillent dans ses mains alors qu'elle taillade dans la masse ennemie, furieuse. Peut-être perçoivent-ils la colère divine dans l'aura de sa peau, peut-être craignent-ils seulement mais ils s'écartent, les mortels insignifiants. Elle le sait proche, le sait comme un frisson qui la parcourt, alors qu'elle perçoit sa puissance à lui, alors qu'elle s'éloigne de la masse des combats, alors qu'elle le traque.
Les mots sont hurlés à tous et personne en même temps, crachés à la face de la mer, alors qu'elle dévisage tous les visages qui se présentent, alors qu'elle le cherche. Mots de grec, mots ancrés dans son ichor, leur ichor. 'Ξέρω ότι είσαι κοντά, παλιά φίλη // je sais que tu es proche, old friend.' Le regard embrasé de défi, alors qu'elle tourne sur elle-même, bras ouverts, à sa recherche. 'Εμφάνιση στον εαυτό σας // montre-toi'
Et répétés, un brin de colère et de haine, dans sa langue à elle. 'Montre-toi si tu l'oses, lâche.'


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oh, there is a swelling storm (neronso) - Sam 29 Sep - 23:54

oh, there is a swelling storm ★ océan pacifique, 1695
   Folies meurtrières sur les ponts. Gueulantes qui raisonnent jusqu’aux cieux. Colères fanatiques, courroux aliénés. Il ne se fraie pas un chemin entre les corps, le dieu des dissonances. Il danse. Chaque rencontre de sabres est une corde de fiddle grattée, chaque balle de pistolet enflammée est un tambour frappé. Et les giclées sanglantes qui se déversent sur les planches humides et contre son visage métamorphosé proviennent de ses précieux tonneaux de vin percés. Les corps s’écroulent sur son passage, tombent dans les flaques comme le pain moisi de ses calles. Les hurlements guerriers s’apparentent à un chant effroyable capable d’épouvanter les plus sourds. Le tout est un festin en l’honneur des dieux, une offrande à son nom. Il est pareil au Jésus de l’Ultima Cena, l’immortel Dionysos. S’il mourrait aujourd'hui, le souci ne l’effleurerait pas. Car ses résurrections le relèveront à chaque trépas. Des siècles durant.

L’illusionniste ne quitte pas Rackham des yeux lorsqu'il lacère l’un des compagnons du divin, dissimulé sous le visage d’un vigie tout en muscle de la Princesse. Puis l’illusion change encore, et encore au fur et à mesure qu’il se faufile entre les corps, qu’il vole les visages. Et il suit la chevelure rousse, prenant garde à occuper ses mains du premier malheureux pour ne pas trop vite éveiller les soupçons. Le fourbe n’a jamais combattu à la loyale, a de nombreuses années fait les choses the pirate way. Il n’y a pas de scrupule sur les mers, pas d’abordage de navires marchand plus justes que d’autres. Le gagnant sera le plus robuste. Le plus malin. Le plus cruel.

Edward marche sur les pas de Rackham, enregistre son allure, ses expressions dans un coin de sa tête pendant que le français crache des mots grecs pour qu’il se montre. Il l’imite de loin, dissimulé sur sa frégate qu’il connaît par cœur. Et petit à petit dans la tête des compagnons de Rackham, sa chevelure redevient et prend une apparence orangée. Il fait l’effort de se souvenir des détails du visage qui avait autrefois attrapé son attention pour se l’approprier. De l’attitude qui allait si bien au jeune capitaine la première fois qu’il l’a rencontré. « TOI, LÀ. MOUSSAILLON. » prononce-t-il en attrapant les épaules du premier opposant qui lui passe sous la main. Il cherche son français un moment, plonge ses pupilles changées dans celles des deux cadets aux airs égarés. « DEFERLEZ LES VOILES. FAITES PASSER L’ORDRE, NOUS DECAMPONS. » « Mais mon capit- » « Tu oses discuter mes ordres ? » Et le jeune homme aux cheveux gras et salés secoue la tête face à l’homme qu’il pense être son capitaine, se précipite sur le pont en criant à tue-tête les ordres qu’on lui a instruit tandis que son confrère retourne sur le sloop pour répandre les instructions. Le Chien les suit d’un œil rusé pendant que l’illusion se dissipe. Le plan est simple dans sa tête. Causer la confusion, le désordre, la douce dysharmonie. Et s’il a un peu de chance, isoler Rackham le Roux, le garder pour lui seul pendant que l’équipage s’égare.

Il sort de sa cachette, tranche la gorge du premier audacieux qui croise son chemin. Et il s’écrit pendant que le corps bientôt mort tressaillit et que le sang jaillit devant lui : « Pour le plaisir de tes beaux yeux, j’ai décidé de me montrer, le roux. Souhaiterais-tu me confronter dans l’intimité de ma cabine, comme au bon vieux temps ? »


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oh, there is a swelling storm (neronso) - Dim 14 Oct - 16:21

oh, there is a swelling storm ★ océan pacifique, 1695
   Les cris de guerre et de haine qui la noie, un appel au sang et à l'or. L'humanité révélée dans toute son horreur et son avidité, une humanité qu'elle avait conscience d'avoir guidée au long de son existence - de ses existences - alors que les mythes et les histoires la dépeignaient divinité protectrice qui veillait sur eux de son regard bienveillant. Elle ne valait pas mieux que ces hommes avides, avait partagé leur fardeau d'éphémérité. Lorsqu'eux convoitaient le tintement dissonant de l'or frappant et trébuchant, elle se nourrissait du pouvoir qui exsudait des trésors qui voyageaient dans les cales des galions royaux.
Ce qu'une basse naissance n'avait su lui offrir dans cette existence-là, elle s'en emparerait par la force et l'ichor.
Qu'importaient les pertes collatérales qui n'étaient qu'obstacles sur son chemin.
Mad Dog n'était que de ceux-là, une épine dans ses pieds rêches de s'être trop frottés aux cordages. Une épine dont elle se débarrasserait sans hésiter. Dieu ou non, il n'était qu'entrave dont elle ne pouvait que se libérer.
Toute à sa haine, toute à la colère des flots et des mots qui enflaient dans sa gorge, invocation d'un grec ancien et natal, elle ne voit son équipage refluer. Elle ne voit que le voile de sang qui couvre désormais ses yeux, écran rouge de sa fureur et de sa rage destructrice. Son bras qui se tend brusquement, alors que la dague damassée vole et se plante dans la gorge dans moussaillon ennemi, qui avait cru pouvoir s'en prendre à elle. Elle était souveraine sur ces mers, sur toutes les mers. Elle était la mer, et la mer était elle. Il n'était pas un roi pour être son égal sur les flots.
Et soudain, elle voit. Voit son précieux Princesse Ariane, s'éloigner, toutes voiles dehors. Lâches. Les chiens qui lui servaient d'équipage n'avaient pas d'honneur, mais jamais ils n'auraient renoncé ainsi aux cales du Salacia et des galions qu'il protégeaient. Jamais - à moins qu'elle ne le leur ordonne. Alors elle comprend, brusquement. Déploie les bras vers les cieux, pour plier la mer à sa volonté, et de ses vagues ramener son sloop à elle. Mais les muscles tremblent et le souffle s'échappe alors que dansent des ombres noires sur le voile de sa vision. Les muscles contractés, un instant de plus - et elle renonce, vacille, alors qu'elle s'appuie contre le bois du Salacia pour ne pas tomber. Alors elle hurle, furieuse, crache les injures en français comme en grec. 'Γαμώ τα πεθαμένα σου // fuck your dead' Autant de défiance jetée au visage d'un autre dieu, alors qu'il lui a pris tout ce qu'elle possédait. 'CHIEN DE POTENCE, COMMENT OSES-TU TROMPER MON ÉQUIPAGE? FOIE JAUNE, J'ENVERRAI TON RAFIOT ET LES TIENS PAR LE FOND.'
Et il apparaît, Edward, il danse presque, tant et si bien que c'en devient insultant. Le lâche, le trompeur, le gredin. « Pour le plaisir de tes beaux yeux, j’ai décidé de me montrer, le roux. Souhaiterais-tu me confronter dans l’intimité de ma cabine, comme au bon vieux temps ? » Elle le fixe de ses iris furieux, froid incendie par lequel elle aimerait signer sa fin. Elle laisse sa bouche s'étirer en un rictus sans joie, lâche un ricanement cruel. 'Tu sais ce que je suis. Ça ne s'arrêtera pas dans cette vie.' Si elle mourrait sur le Salacia, elle mourrait légende, et elle en était consciente. Elle n'avait plus qu'à faire regretter au mécréant qui avait cru pouvoir se mesurer à elle d'avoir un jour croisé son chemin.
Alors elle jette le tricorne, libère les cheveux roux, comme un torrent de flammes liquides et le laisse sombrer dans les flots. Pose un regard vaguement moqueur sur les traits impeccables d'Edward. 'Tu veux pourparler, Mad Dog? Pourparlons. Et ensuite, je nous coulerais tous les deux avec ce tas de planches pourries que tu qualifies de navire.' Le rictus se fait cruel, brusquement. Il ne pourrait que regretter d'avoir croisé le chemin de la déesse Amphitrite.
Alors elle s'avance, le bouscule vaguement de l'épaule, et s'invite dans sa cabine sans même attendre qu'il réagisse.
Il sombrerait en se sachant vaincu par une femme.

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oh, there is a swelling storm (neronso) - Mar 23 Oct - 22:07

oh, there is a swelling storm ★ océan pacifique, 1695
Mad Dog suit le geste, observe le tricorne couler jusqu’à ce qu’il devienne invisible, plongé dans le vaste royaume abyssal de Neptune. Puis la réalisation le frappe de plein fouet, aussitôt les yeux levés sur son interlocuteur. Son interlocutrice. « Tu veux pourparler, chien? Pourparlons. Et ensuite, je nous coulerais tous les deux avec ce tas de planches pourries que tu qualifies de navire. » Il se fige, le fou. Les mots restent bloqués dans sa gorge, comme si les prononcer à vive voix accentuait sa graduelle réalisation. « Une femme ? », il marmonne, parce que c’est le mieux qu’il puisse faire dans son état actuel. Et il avance, suit la figure jusque dans sa propre cabine en remettant l’entièreté de la légende qu’est le Roux en question. Se tient-il véritablement face à le Roux ? Oui, il en est certain. Il l’a déjà rencontré, autrefois, alors que la réputation des deux capitaines sur les mers ne connaissait que les bouches contaminées de Nassau. Ça n’a aucun sens, pour lui. Comment une femme aurait pu achever autant ? Serait-ce un stratagème comme il les connait si bien pour lui faire perdre la tête et profiter de sa confusion ? Aurait-il affaire à un autre maître des visages ?

Même s’il essaye de dissimuler le choc derrière une pseudo-attitude décontractée, ses faits et gestes le trahissent vite. Un journal de bord qui tombe sous son dextre troublé. La nonchalance feintée entre les murs grinçants de la cabine suite à la maladresse. Il se sent légèrement idiot, Edward. Parce qu’il aurait dû le savoir, il aurait dû comprendre lui qui est pourtant si observateur et perspicace d’habitude. Il faut dire que Rackham –est-ce véritablement son nom ?- aura bluffé toutes les mers avec son secret, et ce sans même user d’illusions. Tout semble s’expliquer petit à petit derrière les limbes sinueux de son cerveau. Les traits fins, la stature, le visage androgyne, les lèvres pulpeuses. Peut-être réalise-t-il si tard parce qu’il a lui-même des caractéristiques semblables, un visage qu’on voudrait caresser et des cheveux dans lesquels on voudrait balader ses doigts. Ses mains voudraient se tendre jusqu’au visage pour le toucher, pour qu’elles aussi constatent le secret. C’est ses prunelles, posées sur le regard bouillant de rage qui met fin à ses idées. Peut-être vaudrait-il mieux pour lui de plutôt prendre ses jambes à son cou.

Il ricane. Une manie, un moyen d’extérioriser la surprise pour se reprendre. « What the hell… », jure-t-il dans sa langue en se grattant l’arrière de la tête, non sans lâcher ses sabres. « Ces oripeaux ne te vont pas du tout, tu devrais porter une robe… ou rien. Il se trouve justement que je n'ai pas de robe dans ma cabine. » Coïncidence ? À nouveau il rigole fort –trop fort- et fait se rencontrer les lames fraîchement aiguisée.

Il voudrait le crier haut et fort, partager l’information avec son équipage. Mais il connait très bien la suite. Ses hommes n’ont pas posé pied à terre depuis des mois, sauterait sur le personnage et ce malgré sa réputation, les fables qui le suivent d’un bar à l’autre, sa notoriété sanguinaire qu’on traduit dans toutes les langues. Et puis, une femme, sur un bateau de brigands ? Une éternité de malheur pour qui oserait ne serait-ce que par inadvertance en attirer une. Alors une déesse, le corsaire n'ose imaginer. Edward grince des dents. Il est mal, le bougre. Vraiment mal. Mais les paroles lui reviennent en tête. Tu sais ce que je suis. Ça ne s'arrêtera pas dans cette vie. Il est intrigué malgré sa confusion, alors tout naturellement, il demande : « Et à qui ai-je l’honneur ? Derrière, uh- » il hésite un moment, parce que le français est rouillé sur sa langue, mais surtout parce que la gêne est plus étrangère encore chez lui que la langue voisine. « Derrière ce que tu caches sous ta ceinture. Qui est sous ta peau, Rackham? »
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oh, there is a swelling storm (neronso) - Mer 26 Déc - 16:47

oh, there is a swelling storm ★ océan pacifique, 1695
    Satisfaction brûlante, adrénaline salvatrice qui court dans les veines bleues. Orgueil d'avoir su surpasser, d'avoir su surprendre, dans un univers qui se pensait capable de la noyer sous la force de son mépris. Elle était impératrice des sept mers, pourtant, souveraine incontestée, et il n'était un être capable d'arracher l'oxygène à ses poumons. Elle était femme dans un univers conçu pour les hommes, avait achevé plus que certains d'entre eux.
Boadicea sur les océans, Cléopâtre des flots, Artemisia réincarnée. Façonnée dans l'ichor de celles qui avaient déchiré le voile du monde, dans l'argile mêlée au sang de ses mères.
Elle était aussi vieille que le monde, et elle avait gagné.
Un éclat vacillant dans le regard de Mad Dog comme victoire suprême, lui qu'elle avait déstabilisé, chien galeux qui n'avait su voir ce qu'il avait sous les yeux. Comme eux tous. Terreur de Nassau, légende des mers, il n'était pas un forban pour la croiser et deviner ce qui se dessinait sous les traits pâles. Aussi rousse que Satan, aussi redoutable, aussi.
Sous-estimée, une fois de plus. Le visage de Mad Dog, résurgence d'un tableau du Caravage ou des maîtres flamands qu'elle aimait tant, dévoile mille pensées qui traversent son esprit, alors que la lumière de compréhension se glisse dans la psyché de l'homme. Premier à réaliser, premier à voir la vérité. Admirable, en un sens. Un sourcil malicieux haussé, alors qu'elle se sait désormais surplomber l'échiquier. Qu'elle croit désormais surplomber l'échiquier.
« What the hell… Ces oripeaux ne te vont pas du tout, tu devrais porter une robe… ou rien. Il se trouve justement que je n'ai pas de robe dans ma cabine. » Le sourcil se hausse un peu plus, le pli des lèvres s'arque dans une moue inquisitrice. L'homme, qui prouvait une fois de plus qu'il n'était qu'un chien, alors que les mots coulaient tels du miel hors de ses lèvres. Qui lui rappelait qu'elle était seule femme sur un bâtiment ennemi, noyé d'hommes sanguinaires. Mais le Salacia aurait été envoyé par le fond avant qu'un seul d'entre eux tous ait pu poser un doigt sur elle. Sa vie, son corps, ses règles.
Elle lâche un petit rire, pourtant, un brin sincère, secoue la tête dans un éclat de flammes vives. 'Bien tenté, chien. Trop longtemps depuis ta dernière bamboche avec une donzelle, je suppose.' Esclaves de leurs vils désirs mortels, de leurs passions et de leurs basses pulsions. Qui était-elle pour juger? Elle ne valait pas mieux.
Envie de savoir, envie de comprendre. Mad Dog en brûlait, comme elle brûlait de son avidité dévorante. « Et à qui ai-je l’honneur ? Derrière, uh- Derrière ce que tu caches sous ta ceinture. Qui est sous ta peau, Rackham? » Les yeux ambre s'écarquillent sous la question, le sourire se fait mutin. L'envie de prendre le dessus, de profiter de la situation offerte. Alors elle s'avance, la déesse, dévore lentement l'espace qui les sépare, regard plongé dans les iris sombres, pas après pas, seconde après seconde. Intonations qui se font miel, étirées et offertes à l'ennemi, dans la langue qui était la sienne, modulée d'un accent français, frappé de la fleur de lys de la couronne sous laquelle elle était née. 'Dead man tell no tales, as they say. Since we're both going to drown, I might as well say, you son of a biscuit eater. And you might as well tell yours. But first...' L'index court, léger, sur la ligne de la mâchoire de l'homme, en apprécie les lignes anguleuses sous la pulpe du doigt. 'You may call me Olympe.'
La joue s'avance, effleure la barbe du pirate britannique, alors que le nom antique est murmuré à son oreille, en un souffle délicat, emporté par le vent, confidence mutine offerte à l'ennemi sacré. Neuf lettres, quatre syllabes, son nom véritable, prononcé dans la langue antique, râpeux contre le palais délicat. 'Ἀμφιτρίτη.'
Amphitrite.

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oh, there is a swelling storm (neronso) - Mer 6 Fév - 0:53

oh, there is a swelling storm ★ océan pacifique, 1695
Il reste immobile, telle une statue de marbre à son effigie, l’expression plus complexe, si vile sur un autre visage mais harmonieuse sur ses traits angéliques. Un mélange d’inquiétudes, de curiosités, de mépris et d’intérêts partagés. Propre rictus reflété dans les prunelles voisines, de plus en plus proches. Elles électrifient le corps, et en même temps le souffle d’Eole enveloppe l’impératrice des mers, faisant si naturellement danser les vagues et ses longues mèches. Feux ardents et eaux maritimes qui se caressent. Symbiose qui empli ses poumons d’un sentiment aussi exquis qu’il en est terrifiant.

L’index est couteau sur la mâchoire tranchante. Ils sont comme deux lames qui se rencontrent avant même d’avoir sorti les sabres. À son oreille, elle lui partage un premier secret, clé d’un coffre au trésor qui en révélera un autre. Un bout de sa personne. Edward mime le pseudonyme, une fois, deux fois, comme pour le tester sur sa langue. Olympe, Olympe. De tous les hommes parcourant les mers, il est, il l’espère, le seul à savoir qui se cache derrière Oscar de Rohans.

Elle chuchote finalement, Olympe, un secret vieux comme le temps. Un secret qu’ils ne partagent qu’entre eux. Et les paupières du chien fou se ferment à l’entente du nom symbolique, de la violence des quelques syllabes articulées face au geste, doux comme il n’en a jamais connu, ni de sa mère, ni de personne. Of course, il ne peut que penser, parce qu’il aurait dû s’en douter. Parce que l’évidence le martèle à présent, à tel point qu’il se serait agenouiller et lui aurait certainement baisé les mains s’il n’était pas dément et divin lui-même.  

Des hommes s’écrient sur la Salacia. Il n’y fait pas tellement attention, emprisonné entre les murs de sa cabine. Ils n’ont pas son savoir, seraient certainement pétrifiés devant la figure rousse en cet instant. Encore faudrait-il qu’ils y croient. Edward, lui, y croit dur comme fer, se complaît dans l’improbable, dans le surnaturel. Amphitrite, reine des mers. Le regard se perd un instant sur le bleu calme derrière les vitraux dégueulassés, se remémore les vagues obéissantes. Elles sont paisibles à présent, trop à son goût. Comme si elles n’attendaient qu’un ordre. Une armée invisible qui les encercle, une longueur d’avance pour Olympe. Il sourit. « The Salacia, uh ? What were the odds? The gods are mocking me. », il reste tout près, dévore des yeux comme un animal en chasse. « Would ye have the balls to sink me ship, goddess? » Choix des mots inappropriés mais nécessaires s’il veut voir plutôt qu’entendre. Il veut qu’elle lui raconte la légende de son nom avec des faits. Qu'elle provoque l’orage et la tempête, qu'elle parle aux océans. Et peu importe s’il court tout droit à sa perte, s’il meurt aujourd’hui. La crainte n’est que secondaire face à la fascination nouvelle. « We are somehow linked, I believe. A shame it is only by a scruple. », ses phalanges effleurent la longue chevelure rousse, se frayent explicitement un chemin contre la poitrine dissimulée. Ce n’est pas le galbe d’un sein qui l’intéresse, mais le médaillon pendu au cou, étincelant contre la peau brunie par le soleil, le sang et les batailles. Il n’a pas l’intention de s’en emparer lorsqu’il examine l’objet. Pas encore. « I am son of Zeus, king of the mummers, the crazies and the tricksters, of the grape-harvest that fill the hold of ye ship. I have many names, as ye do. Dionysus is one of them. » Il fait quelques pas en arrière. admire la silhouette de haut en bas. « But they also call me the eater of raw flesh, and I must admit I am a lil’ hungry. » C’est sur le manche de son sabre que reposent à présent ses doigts curieux.
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oh, there is a swelling storm (neronso) - Mer 13 Fév - 20:40

oh, there is a swelling storm ★ océan pacifique, 1695
    Pouvoir des noms, pouvoir des vies, de mille vies, de mille souvenirs envolés, emprisonnés dans l'ichor ancien et souverain. Elle murmure le sien, murmure les siens, le présent et l'antique, susurre presque les noms qu'elle a oubliés, perdus dans la mort d'une existence passée. Régente des océans céruléens, impératrice des sept mers furieuses — Amphitrite au front couronné de nacre et de perles, âme ancienne, plus vieille que les rois et que les empires. Amphitrite, face à l'égal retrouvé.
Peau brûlante sous l'index suave, elle sent tambouriner le cœur de sa propre poitrine, écho de celui qui lui fait face, alors que le souffle manque, révèle le jeu dangereux dans lequel elle s'engage. Convaincue de sa mort prochaine, porte ouverte aux royaumes souterrains, elle se sait condamnée, accepte l'issue fatale, s'abandonne à l'idée bassement humaine de profiter des derniers instants, elle qui se sait avoir mille vies, mille instants offerts à ses yeux immortels.
« The Salacia, uh ? What were the odds? The gods are mocking me. » Un petit rire échappe des lèvres roses, un défi aux lois de l'univers qui se jouent des mortels et des dieux. Salacia, nom lointain, patronyme oublié des masses, jamais de la navigatrice; figure régale qu'avaient crainte les fils de Rome dans l'ancien temps, figure incarnée dans la chair moderne. Elle apprécie l'humour d'Edward, arque un sourcil amusé, tapote de l'index sur la joue de l'homme. 'I'd say that the odds aren't in your favour, friend. This -- ' Un geste ample du bras, et c'est le monde qu'elle désigne — du navire baptisé en son nom aux vagues calmes de l'océan qui coule dans ses veines azur. Un geste qui englobe l'univers, englobe le passé et l'avenir. 'This is my playground.'
Mais elle ravale fierté et orgueil, bientôt.
Laisse tomber les armes métaphoriques.
Désarmée du regard avide et des mots qui l'accompagnent.
« Would ye have the balls to sink me ship, goddess? »
Souffle brièvement coupé, elle ne sait un instant que répondre, alors que se fendille le masque sous la surprise. 'You'd really want me to blow down that boat? But that's --' Un écho de tonalités françaises dans la voix marquée par la perplexité. Le regard se fait incrédule, sourcil froncés, alors qu'elle tente vainement de déchiffrer le regard millénaire, d'anticiper le coup de bluff qu'elle ne peut qu'imaginer. Il n'était nul marin pour souhaiter la perte de son bâtiment — et elle n'était pas de ceux capables d'accepter la fin de la seule patrie qu'elle avait connue.
Mais le Salacia n'était pas sien. Que lui importait peu qu'il souhaite le voir sombrer, le chien d'anglais?
Alors elle serre les dents, la gosse, laisse s'embraser le feu dans l'ichor et les iris. 'Well. If you ask so. I'll show you; but first...' Déesse vacillante qui dissimule l'épuisement qui s'annonce, prête à consumer les dernières forces pour se prouver à l'indigent, refusant pourtant la mort, si elle emportait avec lui le secret de l'homme.
Révèle-moi ton nom.
Consumée d'une impatience sans bornes, face à l'égal dont elle discerne la puissance sous les traits fins. « We are somehow linked, I believe. A shame it is only by a scruple. » Le regard accroche celui de l'homme, ne cesse de l'observer alors que ses yeux à lui glissent, alors que ses doigts explorent. Elle ne sait dissimuler le frisson au contact des phalanges, et bientôt, c'est l'épiderme qui s'embrase. Déesse prisonnière de l'enveloppe charnelle, consumée de la chaleur des doigts sur la poitrine bandée, de la fraîcheur du médaillon tiédi sur sa peau.
Les pensées dérivent et la volonté se fait si faible, brusquement. Mais elle n'est ni faible, ni humaine; elle est déferlante sauvage, puissante de mille vagues retenues, âgée de milles marées, créature des abysses et des royaumes marins. Les veines remplies d'ichor et d'eau de mer, front ceint de corail et de nacre, cœur palpitant de l'aînée du vieillard de la mer, elle n'était rien d'une vaine mortelle.
Et lui non plus.
« I am son of Zeus, king of the mummers, the crazies and the tricksters, of the grape-harvest that fill the hold of ye ship. I have many names, as ye do. Dionysus is one of them. » Le souffle léger qu'elle ignorait retenir s'échappe de ses lèvres. Dionysos, cauchemar ancien des pirates et des corsaires, Dionysos aux mains de vie et pourvoyeur de folie. Il était Dionysos, le chien.
Dionysos qu'elle avait appris à craindre, lorsqu'elle avait pour la première fois qu'elle avait pris la mer.
Dionysos qui l'avait faite trembler, dans les vieilles légendes.
'The irony is cruel, you bilge rat. Who would have thought that, amongst all of us, you would become one of those who fear your name so much.' Incrédulité secouée d'un hochement de tête incrédule, c'est un rictus amer qui déforme les lèvres. 'Guess the universe moves in mysterious ways.'
L'assurance brièvement ébranlée face au nom, face à celui craint des contes anciens, le visage doux, l'esprit furieux et destructeurs. Fierté mise à mal, épiderme plus embrasé encore face à la puissance dont elle a reçu témoignage. Désormais convaincue de la perte prochaine, alors que filent les minutes, qu'elle abat les pions sans la moindre pitié.
Mais elle n'est pas seule à jouer, sur l'échiquier qu'ils se sont dessiné.
« But they also call me the eater of raw flesh, and I must admit I am a lil’ hungry. »
Un sourire carnassier pour étirer les lèvres roses, une inclinaison de tête pour laisser glisser la chevelure de cuivre, pour laisser deviner les courbes dissimulées. Affamée, elle l'était aussi. Résolue à ne s'éteindre que dans une démonstration superbe de sa puissance par trop finie.
Alors elle se jette sur lui, clôt l'espace qu'il a dessiné entre eux, lasse de jouer, lasse de retarder l'inévitable issue. Se jette sur l'anglais méprisé, se jette sur l'homme haï, se jette sur le dieu craint, et mord la lèvre du corsaire, pour que perle l'ichor, rubis divin, plus précieux que tous les trésors coulés. L'élan pour le plaquer contre les planches de son navire, épiderme intégralement pressé contre le corps exposé, pour dévorer la bouche offerte, sans délicatesse ni retenue, pour s'abreuver un peu de sa puissance, pour combler l'incendie dans les veines, embraser l'étincelle au-dessus de la poudre exposée de son désir. 'Hope you don't like that ship that much. Cause we're both going down. And you'd better hold on tight.' Mots soufflés contre sa bouche, dans une trêve éphémère.
Alors elle ferme les yeux, la gosse, abandonne son être à l'océan qui l'a vue naître.
Fait de la violence des vagues l'écho de la tempête dans ses veines. Brisante après brisante, déchaînées, fureur des océans déployée contre le navire qui portait le nom de sa reine. Elle n'entend pas les hurlements, plus haut, ne voit les planches qui craquent, cèdent contre la pression, ne sent que sa vie vacillante sous l'effort, ne sent que l'étreinte du corps contre le sien.
Puis l'obscurité, nue cobalt déchirée des rayons lumineux, et elle ne desserre pas ses bras faiblissants du dieu à sa merci, les nimbe d'une sphère dansante, bouclier pour prolonger la vie, dans une éphémère éternité. 'Well then. Impressed?' Souffle entrecoupé, alors que valsent les points noirs sur le champ nu de sa rétine — elle se voudrait défiante, pourtant, la biche fragilisée, pantelante, iris à peine embrasés du défi qu'elle voudrait y insuffler. Quelques forces mourantes, arrachées au médaillon ancien, pour rapprocher lentement la bulle de paix de la surface. 'You may as well kill me now. Or else... we could just make the best out of it.'

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oh, there is a swelling storm (neronso) - Ven 8 Mar - 1:24

oh, there is a swelling storm ★ océan pacifique, 1695
La déesse lui fait frauduleusement passer un message, par le sourire qui lui arracherait certainement la chaire s’il tendait la gorge, par la longue chevelure en cascade qui révèle un passage secret vers le corps incurvé. Privilégié, elle pourrait lui cracher. Combien ont obtenu le droit de toucher ? Combien, en explorant le corps, ne s’étaient jamais douté de la puissance qu’elle renfermait, du nom qui a parcouru les océans du monde entier ? Combien, ô combien l’avait si injustement sous-estimée comme lui plus tôt ?

Réflexions massacrées. Olympe le propulse contre les planches de son navire, et le choc de leurs corps contre les grinçantes fait trembler ses affaires personnelles. Il a juste le temps de discerner son encre et ses plumes s’effondrer et tâcher le sol que surprise et douleur lui arrachent un souffle violent des poumons. Puis un juron avant que sa bouche soit tout bonnement dévorée. Amours cruels et cannibales, envies, désirs et folies ne deviennent qu’un dans l’embrassade. Les passions violentes blessent la chaire, et l’ichor coule au bout des lèvres, au bout des ongles et se fraient un chemin sur les peaux veloutées. Et le Chien Fou goûte, se délecte du liquide métallique qui fait la célébrité de son nom et de son équipage. « Hope you don't like that ship that much. Cause we're both going down. And you'd better hold on tight » susurre-t-elle avec une assurance telle qu’il ne peut que la consumer du regard, le souffle court. Il considère les paroles, les suit à la lettre, fixe ses mains profanes sur le fessier bombé - claquement obscène qui lui fait trembler l’échine. « ‘Always through The Salacia was a shitty kind of name anyway. And I’m pretty sure everyone on this ship deserve to drown as much as ye do. » Il s’attaque à la gorge, se délecte du liquide pour mordre pendant que l’impérieuse est ailleurs. Elle remue les océans, les ressuscite et les déchaîne, et aux oreilles d’Edward, les aboiements des ignobles compagnons de voyage sont berceuse. Le bois se fend au dessus des têtes. Un coup d’œil à ses carreaux et il remarque les voiles déchirées et les corps immobiles sous le poids d’un mât brisé. Beaucoup sont déjà morts. Les autres le seront bien assez tôt. Les cordages grincent. Au-delà de son jugement, les océans et le ciel s’accordent et grondent, toujours plus fort. « That’s… something. », accorde-t-il, et l’élocution est un syncrétisme d’adrénaline, d’appétence et de quelque chose de nouveau. Les bibliothèques garnies chutent. Partout, sous eux, l’eau jaillit. Ses livres aux savoirs millénaires s’imbibent et se gâchent, son navire bascule tandis que derrière les murs les hommes se bousculent. Et le chien pense tout bas que c’est trop tard pour revenir en arrière maintenant. Qu’il est condamné et que pour la première fois de sa vie, il est effrayé. Il n’éprouvait pourtant pas la peur comme le commun de mortels. Sa relation avec elle était tout bonnement différente – là où les autres l’appréhendent, la repousse et la chasse, il l’a toujours envié et désiré. Alors il la provoquait sur les visages, en avait fait son métier sans jamais subir son courroux, l’imitait lorsqu’il usait de son don. Mais un expert aurait remarqué le subterfuge – car un tragédien calquera toujours mieux ce qu’il aura déjà ressenti. Cette fois, la Peur matérialisée le prend aux tripes avec une violence nauséabonde, fige ses pensées pour seulement les établir sur la déesse, fait s’affoler l’organe moteur tandis qu’il ne remarque qu’à moitié ce qu’il se passe autour de lui. Tout devient invisible, muet et étrangement serein. Il n’y a que leurs souffles courts qui s’associent dans la bulle formée – l'un erratique, l'autre faible. Il y a plus que les échos des fonds marins, les corps qui flottent à la lumière, les provisions de ses cales qui se noient avec ses occupants. Dans les bras fins et sculptés, qu’il sert à en lacérer la chaire - il se sent enfin vivant, il se sent enfin sain et complet. « I felt it, I- » s’interrompt-il sans s’expliquer, sans répondre. Un sentiment excentrique s'insinue sous ses veines enivrées, celui d'avoir déjà expérimenter sa mort, au delà des cordes des marines lorsqu'il n'était que forban sans réputation. Et brusquement, tout prend sens. La peur n’est plus nouvelle, elle devient ancienne et ressuscitée. Et lui qui pensait vouloir la connaître désirait seulement l'expérimenter à nouveau. « We’re going down. Let us die, goddess. », dit-il. Son visage se frotte contre l'égal apaisé, éreinté. Il n'est plus tellement lui-même non plus lorsqu'il s'exprime à nouveau, reconnaîtrait presque l'enfant qu'il n'avait jamais été très longtemps. « You know it, don't you? It won’t end here for us. We already lived a thousand times. »

Bientôt ils ne seront plus qu’épaves, trésors et légendes.
Mais ils savent que même si l’enveloppe charnelle est promise aux abysses, ils se retrouveront. Dans la prochaine vie ou dans une autre.

Encore et toujours, comme autrefois déjà.

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