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Life is a gamble (Aréknaz)

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Life is a gamble (Aréknaz) - Sam 4 Aoû - 11:53

life is a gamble
Le bruit des jetons qui tombent dans les machines en des centaines de cascades, les dés jetés sur les tables feutrées, les exclamations des croupiers ; le rouge de la moquette, les murs de blanc cassé illuminés par des appliques colorées, les lustres aux lampes dorées, les plafonds décorés avec le goût du grandiose – voilà ce que vient chercher ici la récurrence d’Hermès, déambulant tranquillement dans les salles de ce grand casino. Ce n’est pas seulement l’attrait du jeu, ni l’intérêt de se montrer en société, mais bien l’entièreté de cette atmosphère qui lui plaît. Tout ici est divertissant. Pas besoin d’aller chercher des jetons, ou de se lancer dans d’interminables parties de poker, il suffit simplement de sa promener entre les tables, de regarder les gens jouer avec leur chance, tourner la roulette encore et encore jusqu’à ce que le destin leur sourie ou finisse par les enterrer au bout de leur persévérance. Oh, c’est sûr, Augustin aime jouer. Il a toujours été joueur, aimant les risques et l’attrait du gain. Il aime l’argent et il aime cette incertitude qu’offre le hasard, bien qu’il suffise de connaître quelques tours pour manipuler son destin aux cartes par exemple. Il ne compte plus les fois où il est venu ici passer des soirées depuis son arrivée à Arcadia, pour jouer ou simplement aller manger un bout au restaurant luxueux à l’étage, ou tremper les lèvres dans un des délicieux breuvages servis au bar terrasse. Il avait fait acheter à sa banque des parts de l’entreprise, et il en possède lui-même quelques unes à titre personnel. Comme on dit, quand on aime on ne compte pas.

Mais le casino n’est pas seulement un lieu qu’il aime, c’est aussi le théâtre de nombreuses affaires pour le compte des mafias, un terrain neutre tenu fermement par Madame Demirdjan. Une femme charmante, aussi dure et coriace que séduisante. Cela fait bien des années qu’ils se connaissent, relations d’affaires tout d’abord, ponctuées parfois de mots agréables autour d’un verre ici même ou lors des réunions d’actionnaires. Il apprécie son esprit, sa conversation, sa témérité et cette espièglerie qui se retrouve parfois dans ses yeux quand on sait où regarder. Il n’y a pas si longtemps que ça, ils s’étaient croisés ici par hasard, alors que Augustin participait à un dîner d’affaires pour le compte de la Nuova. Un sourire amusé s’était dessiné sur ses lèvres en voyant un éclair de surprise passer dans son regard ; voilà une réaction qu’il avait attendu de voir pendant bien des années, et il n’en avait pas été déçu.

Ce soir il n’a rien de spécial en tête, pas forcément envie de jouer ni d’aller déguster un des plats coûteux à la carte du restaurant. Il est venu seul pour se dégourdir les jambes et se détendre après une journée chargée, marche tranquillement entre les tables de blackjack, observe avec amusement les mortels s’égosiller devant le moindre petit gain. L’établissement est bondé, même en semaine – la fortune de Madame Demirdjan est entre de bonnes mains. Un casino qui brasse tant d’argent est un investissement toujours payant. Il s’arrête un moment pour suivre une partie de roulette où la joueuse – une petite bourgeoise d’Arcadia selon son accoutrement – semble avoir une chance insolente, puis poursuit son chemin. Il croise quelques clients de la banque avec qui il échange quelques mots, souriant et flatteur comme à son habitude, puis se dirige vers l’ascenseur, désireux d’aller prendre un verre à la terrasse VIP, simplement pour le plaisir de siroter un cocktail en profitant de la vue spectaculaire sur la ville.

L’ambiance ici est différente, tamisée et sensiblement moins bruyante. Les clients son attablés et partagent des conversations étouffées autour de leurs alcools préférés, la musique de fond rendant le tout à la fois séduisant et soporifique. Augustin commande un dry martini, qui arrive avec une petite brochette d’olives vertes, pile comme il l’aime. Un sourire plaisant au barman, puis il se dirige vers le panorama, s’accoude à la barrière et profite de la vue. Le verre est frais entre ses doigts et un léger vent balaye la terrasse, sensation plaisante et bienvenue après la chaleur de la journée. Il grignote une olive puis savoure la première gorgée de sa boisson, appréciant le calme de sa soirée.
Quand il a presque terminé son verre, il rejoint une petite table libre proche des barrières, et s’installe tranquillement, observant l’aristocratie d’Arcadia se donner en spectacle à coups de rires sonnant faux et d’exclamations exagérées. Il sourit. Ce milieu ne finira jamais de l’amuser.
Quelques instants plus tard, la porte s’ouvre et les têtes se tournent. Pendant un instant, les conversations s’arrêtent tandis que Madame Demirdjan s’avance sur la terrasse, aussi élégante qu’à son habitude. C’est toujours comme ça, quand elle entre dans une pièce : son aura et sa prestance font taire même les plus loquaces et les plus effrontés. Elle inspire le respect et l’admiration, et Agusutin a déjà vu les hommes même les plus costauds baisser les yeux devant elle. Leurs regards se croisent, et Augustin lève son verre dans sa direction, un sourire espiègle sur les lèvres, l’invitant à venir le rejoindre si l’envie lui prend.
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Life is a gamble (Aréknaz) - Mar 7 Aoû - 2:03

life is a gamble


« Dites à Frederico de valider le second menu pour la réception de ce week-end. Avec le dessert du premier. »

Elle tend les menus au serveur et le renvoie à sa tâche d'un sourire.

Un dernier tour de la salle qu'elle évalue d'un œil critique. Tous ses derniers arrangements ont été respectés à la lettre, tout est à sa place dans un esthétisme épuré et pourtant décadent.

Voilà qui devrait ravir Monsieur le Sénateur.
Une simplicité factice qui ne tromperait aucun invité sur la fortune investie dans l'événement, richesse étalée sous couvert d'humilité.

Elle aplanit du plat de la main le drapé immaculé d'une table, redresse délicatement la tige à peine oblique d'une décoration florale et s'estime enfin satisfaite.

Elle quitte l'immense salle de réception, non sans congratuler le personnel sur son travail. Même si elle n'en attend jamais moins d'eux, elle sait reconnaître et apprécier l'ouvrage bien fait.
Les employés du White Hare se sont habitués à sa présence accrue, presque permanente depuis maintenant deux ans, et la tension de ses anciens contrôles impromptus s'est effacée pour laisser place à une exigence de perfection pérenne.

Entre ses doigts, trois nouvelles notifications s'ajoutent sur l'écran de son portable professionnel. Elle confirme brièvement un board meeting, laisse de côté le rapport mensuel du gérant de la branche ouest – une de ses visites inopinées est due les concernant – et prend distraitement note de la dernière.

La liste des personnalités notables ayant franchi le seuil de son établissement cette soirée.

Aréknaz veut pouvoir savoir qui se trouve entre ses murs à tout instant si jamais l'envie lui prend.
Elle sait pertinemment que certains convives ne doivent pas se croiser, ou du moins, non sans une vigilance aiguë, et surveiller les entrées et sorties est un point primordial d'une harmonie préservée.

De plus, quoi de mieux qu'une rencontre fortuite avec un membre de la bourgeoisie, au lounge bar, acculé dans un moment de détente ou au restaurant du complexe, entre quelques verres de vin, pour en venir à discuter fructueusement d'affaires ?

Qui se refuserait à un rendez-vous organisé par le destin ?

Mais ses yeux ne parcourent pas la liste de noms.
Ce soir, les affaires n'ont pas d'attrait et elle n'a aucune envie de discuter longuement avec qui que ce soit.

Elle arpente tout de même les salles de jeu avec contentement, se délectant du monde ayant répondu présent à l'appât du jeu, à l'appât illusoire du gain facile.
Le brouhaha des voix excitées et le tintement des jetons est exaltant, envoûtant, mais guère suffisant pour pousser Aergia à participer, préférant baigner un instant dans l'ébullition ambiante avant de poursuivre sa route.

La fortune insolente à la roulette d'une femme de la petite bourgeoisie l'irrite une seconde, lui donne envie d'user de son pouvoir – oh, un rien, juste à peine assez pour retourner la bille contre elle -  avant qu'elle ne se ravise sombrement.

La vision des gains ne fera qu'alimenter la fougue de la foule, la poussant à dépenser davantage sans compter.
Le casino est toujours l'unique gagnant, peu importe les sommes avec lesquelles ils repartiront tous ce soir, les poches vides de tout espoir comme pleine d'une chance éphémère.

Elle s'est promis d'éviter les excès, aussi tentants soient-ils, la culpabilité encore brûlante en son cœur.

Elle tourne les talons et lisse machinalement le tissu délicat de sa robe.
Les deux années de deuil viennent de s'écouler mais le noir ne la quitte pas encore.
Elle a bien accepté les myriades sombres de violets et de gris pour les mondanités, et uniquement après la première année, mais, en dehors de ces occasions, elle ne se sépare pas du noir de sa perte, accompagné d'un blanc professionnel lorsque les circonstances l'exigent.

Ses pas la guident instinctivement sur le chemin de la terrasse VIP, étape usuelle de ses déplacements au sein du complexe.

Ma foi, pourquoi ne pas apprécier un verre et la légère brise qui caresse les lieux ?

Une fois à l'extérieur, exposée à l'air frais et aux yeux de tous, elle balaye du regard l'assistance.

Oh, Monsieur Esposito lui fait la surprise de sa présence.

Elle prend le temps d'offrir sourires et salutations murmurées dans l'ambiance feutrée, échange poignées de main et regards, laisse ses doigts glisser le long d'un bras.
Charmer est une seconde nature à laquelle elle ne fait plus attention, surtout lorsque cette dernière est portée sur l'invitation silencieuse de son actionnaire.

Son humeur s'améliore simplement à sa vue, la curiosité et la surprise née de leur dernière rencontre refaisant surface et chassant quelque peu sa morosité – à moins qu'il ne s'agisse simplement du charme italien ? Ou français ?
Quel mélange létal.

Le directeur de banque séduit bien des clientes, par son portfolio d'actions comme par son sourire, et elle a eu le plaisir d'apprécier sa compagnie, agréable et non dénuée d'humour, à plusieurs reprises au cours de ces dernières années.

Elle s'installe à sa table, sans prendre la peine de commander au bar. Elle sait qu'un verre de blanc, grand cru, lui sera servi.

« Monsieur le Directeur, quel plaisir de vous croiser ici. À moins que ce soir je n'ai affaire à l'actionnaire personnel ? Ou bien est-ce le sous-boss ? »

Son ton n'est que velours et amusement.

Honnêtement, elle aurait dû s'en douter. Les personnes de pouvoir, avec un tel charisme, et surtout, ceux avec une présence si... peu commune, sont rarement étrangers au jeu des mafias à Arcadia.

Monsieur Esposito avait su cacher ses cartes mais cette rencontre hasardeuse pouvait être l'occasion d'en dévoiler davantage.


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Life is a gamble (Aréknaz) - Jeu 9 Aoû - 0:00

life is a gamble
Il existe en ce monde des êtres particuliers, sans même parler des déités et autres créatures qui évoluent parmi les mortels dans leur sournoise discrétion. Non, simplement des personnes qui semblent toujours voler au-dessus de la mêlée, qui par un simple regard, un simple geste, sont capables de démontrer plus de grâce que ce que laisserait penser l’entendement. Des gens nés pour le charme, les sourires, les belles paroles et les regards qui promettent le monde et bien plus encore. Madame Demirdjan fait partie de ces êtres qui évoluent avec aisance dans cet exercice, cela se voit au premier coup d’œil. Cela se voit dans le soin qu’elle met à s’apprêter, dans sa façon de marcher, digne, droite, mais au pas félin qui suggère une fougue qui restera à jamais imaginaire, car bien trop inaccessible. Tout réside dans la suggestion, la tentation discrète, éveillant l’imaginaire. Est-ce vraiment une surprise de retrouver une femme comme elle à la tête d’un empire aussi fructueux que le sien ? Les mauvaises langues diront que son mariage a fait tout le travail. Mais il suffit de la rencontrer pour voir quelle poigne et quel talent pour les affaires se cache derrière ces traits envoûtants. Augustin a passé sa vie à nager avec les requins, à apprendre de leurs tours, et à se faire une place de choix dans l’océan des magouilles. Les squales comme eux se reconnaissent, se repèrent, savent s’allier lorsque cela leur est profitable. Et parfois, aussi, ils aiment danser, se tourner autour, car qui de mieux que l’un des leurs pour se tenir compagnie ?

Leurs regards se croisent, se sourient, et Augustin sait qu’elle va le rejoindre à cette table. Il l’observe avancer sur la terrasse, saluer les clients, s’attarder plus sur telle ou telle personne – mais pas trop longtemps tout de même. Le verre à la main, il agite distraitement sa petite brochette d’olives dans son martini tout en assistant à l’approche de Madame Demirjdan. Elle s’installe, à la fois simple et royale dans cette robe sombre qui lui va si bien. Il serait curieux de la porter des couleurs à l’occasion, ne doute pas qu’elle serait capable de mettre en valeur n’importe quelle tenue – mais il croit comprendre que le sombre reste primordial à sa garde-robe pour le moment. Augustin est content de la voir, il apprécie ces instants partagés avec elle, trop peu nombreux à vrai dire. S’il en croit le sourire qui se dessine sur ses lèvres, ce plaisir est partagé. Il sourit en entendant ses paroles joueuses, et ouvre les bras dans un geste d’humilité, adoptant une expression faussement modeste, sans se départir de son sourire malicieux. « Et que faites vous de l’homme, derrière tout cela ? » demande-t-il en se penchant légèrement en avant, posant sa main libre sur sa poitrine, comme pour souligner la sincérité profonde de ses mots. Un serveur vient déposer un grand verre à pied sur la table devant sa patronne, débouche une bouteille de vin blanc qu’il verse avec précision. Puis il repart aussi vite qu’il est arrivé, sachant se faire discret. Augustin retrouve les yeux de sa collaboratrice, lui adresse un sourire plaisant. « C’est un plaisir de vous voir aussi. Le White Hare est un lieu fantastique, mais je l’apprécie toujours plus en votre compagnie. » Le type de compagnie qu’il peut avoir ici est très variable, mais papoter avec la maîtresse des lieux autour d’un verre est de loin celle qu’il préfère. « J’aurais aimé vous retrouver la dernière fois, mais vous étiez partie quand mon dîner s’est terminé. » Pas que les mafieux et autres joueurs compulsifs ne soient pas divertissants à leurs heures perdues, mais Madame Demirdjan est autrement plus intéressante. Ils se côtoient depuis de longues années maintenant, et pourtant elle reste entourée de tant de mystère. Les jeux et le flirt sont des armes qu’ils dégainent en la présence l’un de l’autre, et si elles permettent de créer des liens, elles ne sont pas les plus aptes à percer les secrets qui les définissent. Augustin ne s’en plaint pas : il se complaît dans cette légèreté qui contribue à alimenter leur alchimie. Tout l’intérêt est là. S’ils cherchaient à tout savoir, quel serait l’intérêt de se parler. S’ils savaient tout, il n’aurait pas eu le plaisir de voir son air surpris, ce soir-là, et elle n’aurait pas eu l’occasion de faire une remarque à ce propos. Tant d’opportunités gâchées.

Augustin lève son verre de nouveau, et ils trinquent. Le martini est encore bien frais, mais évidemment c’est une vague de chaleur qu’il laisse derrière lui en descendant le long de son œsophage. Toujours un plaisir. « J’imagine que les affaires se portent bien ? » demande-t-il avec un sourire amusé en dessinant un geste vague désignant la terrasse et le casino dans son ensemble. Quelle question. Il le sait, de toutes façons, comment se porte son empire. Il suit le cours de la bourse, et reçoit les alertes des variations comme tout bon actionnaire bien informé. Le marché est excitant, fascinant, en mouvance constante. Mais c’est aussi l’inverse qu’il aime dans la mafia : quoi qu’il arrive, on peut toujours sauver la face, même si les temps sont durs. Avec la bourse, le monde entier est au courant après l’envoi d’une simple notification.
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Life is a gamble (Aréknaz) - Jeu 23 Aoû - 3:00

life is a gamble


Que faire de l'homme derrière tous ces titres, en effet ?

Son sourire s'accentue, amusée par sa comédie.

« J'ai donc le plaisir de la compagnie d'Augustin ce soir ? »

Son prénom est étranger sur ses lèvres, jamais ou presque énoncé. Elle laisse son accent remonter à la surface pour le prononcer, plus pour l'entendre attaché à des sonorités qui lui sont personnelles que par séduction, bien que le double effet ne soit pas pour lui déplaire.

Elle poursuit dans la plaisanterie :

« Pas de conversation d'affaires, seulement du badinage ? Devrais-je prendre des nouvelles de votre femme, dont j'ai tant entendu parler ces derniers temps ? »

Les commères se sont régalées du récit de la vieille Sheehan et toute l'histoire a bien évidemment été amplifiée, déformée et répétée.

A l'observer ainsi, son profil se découpant sous le ciel nocturne d'Arcadia, élégant même dans une tenue plus décontractée que les costumes qu'elle le voit arborer le plus souvent, elle peut comprendre, dans une certaine mesure, l'aigreur de ces femmes flétries par le temps.

Comment ne pas avoir un soupçon de compassion en contemplant le regret et l'envie dans leurs yeux ?
Elles qui, pour la plupart, se sont contentés d'une union avec le meilleur parti possible, luttant pour obtenir une place, un statut, et craignant de perdre ces acquis, chaque nouvelle ride une autre source d'angoisse et de paranoïa à l'idée d'une concurrente plus jeune ?

Et voilà que le parfait spécimen de la gent masculine – beau, riche, charismatique, courtois, avec du succès dans les affaires – celui qui est supposé être inaccessible, ne se posant jamais réellement, mâle libre par excellence, se trouve lié à ce qui pourrait être l'une d'entre elles.

Combien fixaient le fond du verre de leur énième cocktail, se demandant pourquoi ce n'était pas elle qui avait été choisie, bien des années auparavant, avant que leur jeunesse ne sa fâne ?


Elle accepte le vin blanc qu'on lui sert gracieusement et indique, d'une légère tape de l'index sur le pied du verre, que les verres doivent être remplis tout au long de la soirée.
Toutes ces pensées de mariages désolants la rembrunissent et elle sait que la robe délicate du vin blanc n'est en rien responsable de  l'amertume qui l'étreint.

Ce soir, plaisanterie ou non, elle a jeté les affaires dans un coin éloigné de son esprit, ou du moins, aussi éloigné qu'il puisse être pour une personne comme elle, et, à voir le succès de M.Esposito, il ne doit guère être différent sur ce point.

Elle doit admettre qu'ils se ressemblent.
Professionnellement, ils évoluent dans la même cour, entourés de faux amis aux bras longs et aux dents plus longues encore.
Ballets de camaraderie factice et d'alliances temporaires, de sourires dissimulant des crocs aiguisés comme des lames de rasoir.
Danses qu'ils dirigent d'une main ferme et autoritaire, cachée dans un regard de velours, un sourire cajoleur, pour mener les pas de leur partenaire au rythme de leurs envies.

C'est cette similitude, caractérielle aussi, qui fait qu'elle a conscience qu'elle doit se méfier.
La tentation est grande cependant.
Celle de jouer, sur cette fine ligne entre le professionnel, l'approprié et tout ce qui n'existe pas mais le pourrait.

Un jeu dangereux quand elle a l'impression de jouer contre elle-même.

Le compliment sur le White Hare lui fait naturellement plaisir. C'est sa création, son enfant choyé. Elle sait sa valeur mais l'entendre de la bouche de quelqu'un d'autre reste agréable. Il en va de même pour le reste du compliment la concernant.

Aréknaze n'est pas étrangère à ces derniers, loin de là, mais certains sont plus appréciables que d'autres, selon leur forme ou la personne dont ils proviennent.

« Flatteur. Une invitation à boire en votre compagnie et des louanges, essayeriez-vous d'obtenir quelque chose de moi ? »

Son air est faussement suspicieux alors qu'elle l'accuse - elle sait qu'il est bien plus habile lorsqu'il s'agit d'acquérir ce qu'il désire d'une personne en la manipulant.

Elle apprécie l'opportunité de s'étendre davantage sur ses activités moins connues.
La curiosité du soir en question est toujours présente bien qu'elle doute obtenir de réelles réponses ce soir.
Il y a bien des manières de se renseigner à Arcadia, mais, pour l'instant, sans urgence de la situation, elle ne voit pas l'intérêt de gâcher cette joie.
Les occasions pour ce genre d'échange, ce jeu léger, instauré entre eux dans les limites confortables de leur absence d'intimité, sont rares et elle aime faire durer son plaisir.

D'un geste évasif de la main, englobant toutes les mondanités et tâches qui leur incombent, elle explique son absence :
« Les obligations des affaires, vous savez ce que c'est.»
Elle ajoute, taquine:
«Vous devriez vous estimer heureux de ma disparition, qui sait jusqu'où j'aurais pu aller, poussée par ma curiosité implacable du moment ?»

Elle fait tourner le vin dans son verre, révélant les arômes. Elle reconnaît une cuvée qu'elle affectionne particulièrement et prend note d'en renouveler la commande, pour le casino comme pour elle-même.
Les affaires ne sont, en effet, jamais loin.

« Plutôt bien, mais vous le savez sans doute aussi bien que moi, si ce n'est mieux. »

Elle se penche quelque peu vers lui, le ton plus bas, presque un murmure, avec un air de conspiration :

« N'en soufflez mot mais je prendrai certainement rendez-vous avec Monsieur le Directeur sous peu. Un projet risqué mais fructueux prévu en Europe, petit tuyau d'investissement. Puisque vous semblez avoir un don pour la flatterie, une idée de comment le rallier à ma cause ?»  

Ses propositions financières ne nécessitent jamais d'autres arguments que ceux présentés pour convaincre, après tout, ils ne jouent tous que pour gagner, et ce sont des parties où rien n'est laissé au hasard.
Néanmoins, elle doit avouer qu'elle même ne sait guère ce qu'elle espère obtenir de ces échanges, si ce n'est la satisfaction d'un instant passé en bonne compagnie et si, pour Aergia, rien n'est plus doux, elle se retrouve surprise à ce laisser aller.

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Life is a gamble (Aréknaz) - Sam 1 Sep - 1:32

life is a gamble
Son sourire s’étire lorsqu’elle prononce son prénom, laissant les effluves de son accent revenir à la surface. Charmant, à n’en pas douter. Il laisse échapper un petit rire et lui adresse un regard complice, grand amateur lui aussi des jeux sur les accents. « Lui-même, » confirme-t-il, appréciant déjà cette conversation qui ne fait que commencer. La partie est relancée, les dés sont jetés, et Madame Demirdjan ne tarde pas à sortir la carte rumeurs. Augustin a les yeux rieurs à l’évocation de sa prétendue épouse, rôle joué à la perfection par Sybille pour alimenter les commérages des hautes sphères d’Arcadia. Il n’y a pas besoin de ça pour faire parler les rentières qui s’ennuient, mais provoquer un peu les esprits ne fait pas de mal de temps en temps, et c’est diablement amusant. Son sourire se faire conspirateur et pas le moins du monde honteux alors qu’il porte son verre à ses lèvres de la main gauche. « Je vois que les nouvelles vont vite à Arcadia. Elle se porte magnifiquement bien, merci, » répond-il en levant le doigt où serait supposé se trouver l’alliance. Oups, il n’y en a pas. Le vil époux a certainement feint de l’oublier sur la table de nuit pour pouvoir charmer les dames en paix… Ah, il a toujours aimé la comédie. Et la supercherie a l’air de grandement amuser celle qu’une telle représentation n’aurait certainement pas bernée. Il est vrai que c’était presque trop extrême pour paraître crédible aux yeux d’un public un peu moins sot. Tout de même, Augustin est bien heureux que les rumeurs se soient cantonnées à la première partie de soirée. Sa main se crispe légèrement en ressentant encore les doigts se refermer autour de son cou, mais il n’en laisse rien paraître, boit une gorgée de martini pour faire passer la sensation amère qui s’installe dans sa bouche. Pas de ça ce soir. Les saveurs de l’alcool sont plaisantes sous son palais, et la descente le ramène aux considérations plus délicieuses de l’instant présent. Il repose le verre sur la table, tripote distraitement le bâton des olives qui ont disparu depuis un moment déjà.

Le mariage, le vrai, Augustin ne l’a jamais connu et ne le connaîtra jamais. C’est une réalité qu’il a accepté depuis bien longtemps, un mystère qu’il ne pourrait jamais décrypter par lui-même. Ce n’est pas le cas de la femme d’affaires installée en face de lui, indiquant d’un geste impérial au serveur de s’assurer de leur pleine satisfaction en matière de boisson. Il la connaît seule, imposante, autoritaire, digne et forte sur ses deux pieds. Mais il l’a connue aussi, avant, quand elle tenait le bras de son défunt mari. Les robes noires sont devenues une habitude depuis son départ, et Augustin s’est souvent demandé à quel point cet événement l’avait marquée. A quel point ça l’avait changée, si elle l’avait aimé. En quoi pouvait bien se transformer cette créature féroce et charmeuse une fois les portes de l’intimité refermées autour d’elle. La plaisanterie sur la flatterie lui arrache un sourire amusé, et il répond avec la même ferveur qu’aurait un admirateur transi et sous le charme. « Seulement votre compagnie, Aréknaz. » La balle est renvoyée avec une égale auto-satisfaction, l’accent français s’enroule avec plaisir autour du prénom exotique. D’aucuns y verraient un échange de rentre dedans peu subtile, mais c’est ainsi qu’ils fonctionnent : à coup de politesses et d’enjolivures pleines de sous entendus, un peu de la même façon que Madame semble gérer son entreprise. Une main de fer dans un gant de velours.

Lorsqu’elle évoque sa curiosité de l’autre soir, Augustin hausse les sourcils.  « Ne vous a-t-on jamais dit que la curiosité était un vilain défaut ? » demande-t-il simplement pour le plaisir de sortir cette éternelle réplique digne des carnets de drague et autres films d’action parsemés d’éclats de romance au script bâclé. Pure provocation de bas étage, presque un défi dans le fond : la curiosité est loin d’être un défaut. C’est ce qui rend la vie des plus excitantes. Surtout en bonne compagnie, avec une si belle vue et de l’alcool de qualité à volonté. Rien ne vaut un peu de curiosité dans ces cas-là ; et de la curiosité, Augustin en a à revendre.

Le ton de Aréknaz se fait plus conspirateur alors qu’elle se penche légèrement, position que Augustin imite bien vite, s’approchant de la table pour prendre entièrement part à cette nouvelle mise en scène. Qui recèlerait peut-être bien une part de vérité… ? Affaires et amusement, voilà une proposition à double profit, du genre qu’Augustin aurait bien du mal à refuser. Il prend un air sérieux alors et entreprend de répondre sur sa propre personne, reprenant son verre à la main. « Oh vous savez, Monsieur le Directeur est un homme aux plaisirs les plus simples. Il n’est pas difficile à convaincre, si l’on sait mettre en avant les bons arguments. » Il pose ses coudes sur la table, s’approchant encore un peu, et illustre ses paroles en faisant vaguement tourner la main qui tient son martini. Il s’arrête un instant, fait mine de réfléchir, puis s’adresse à sa partenaire du soir comme s’il s’apprêtait à lui apprendre quelque chose de tout à fait nouveau. « On m’a dit qu’il aimait par dessus tout les jeux. Les devinettes. Si vous parvenez à le divertir… vous l’aurez dans votre poche en un rien de temps. » Un large sourire amusé pour parsemer le tout, puis il hoche légèrement les épaules, sans se départir de son air rieur. « Mais après… ce n’est que ce qu’on m’a raconté. Je peux me tromper, » conclut-il avant de reprendre une gorgée de sa boisson, ne lâchant pas Aréknaz des yeux. La curiosité est un vilain défaut, a-t-il dit… il a pêché une fois de plus, bien trop curieux de voir comment la reine du casino va réagir à ses propos.

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Life is a gamble (Aréknaz) - Jeu 13 Sep - 0:56

life is a gamble


Amener quelqu'un à entrer dans la danse peut s'avérer une sublime délectation comme la pire des frustration, jeu de caresses et cajoleries pour porter les pas sur la scène, et enfin, danser.
Aussi, il est parfois nettement préférable de trouver une main déjà tendue, invitation à un jeu à deux, troquant les masques de meneur et mené au rythme de ses envies et des cadences.

C'est peut-être pourquoi elle apprécie autant la compagnie de M.Esposito, aussi rare et fugace soit-elle, alors qu'elle ne le connaît guère, ou du moins, pas comme elle connaissait son époux, ni même comme elle connaît l'homme d'affaires et de mafia.
Pour cette aisance à partager un pas de deux, à l'arrêter et le reprendre, selon convenance.

Elle voit dans son regard la malice partagée et ne peut qu'anticiper les échanges à venir, ravie de cette facette qu'elle découvre un peu plus.

Ses yeux suivent le geste ostensible lorsqu'il porte son verre à ses lèvres et son sourire contagieux appelle l'un des siens en retour, amusée par la mise en scène.
Toute femme mondaine d'Arcadia sait quels indices rechercher pour se renseigner sur le statut marital d'un homme.
L'annuaire est évidemment la première étape, à répéter en cas de rencontres imprévues extérieures, suivie de près par la détection d'une trace de bronzage en forme d'anneau autour dudit doigt.
Difficile de se débarrasser assez longtemps de madame les premières années pour qu'il ne reste pas une trace d'elle, imperturbable par l'effacement progressif de la morale de monsieur.

En cas de doute, bien d'autres étapes prennent suite, comprenant un cheminement complexe d'informations obtenues en échange de faveurs, payables immédiatement ou en plusieurs fois avec intérêts, par le biais du réseau élitiste de la ville.

Pour ce qui est des autres femmes, elle n'en a aucune idée, sans doute ont-elles mieux à faire et bien moins de temps libre que les héritières d'Arcadia.

En dépit de toutes ces simagrées qu'elle se contente de contempler de loin, elle ne peut s'empêcher de céder à la curiosité, encore, et d'entrer un peu plus dans la danse, ou plutôt, la mascarade :

« Toujours bien plus vite que l'on ne l'imagine. » Beaucoup trop vite. Elle avait découvert énormément de choses qu'elle ignorait sur elle-même au cours de toutes ces années, en particulier après le décès de son mari, les rumeurs s'amplifiant et se répandant comme une traînée de poudre.

« Ravie de l'entendre, vous ne manquerez pas de lui transmettre mes amitiés. »
Un autre aspect changé depuis son veuvage, les femmes apprécient bien moins de recevoir ses salutations par leurs époux, et les regards, si c'est possible, se sont fait plus suspicieux encore. Une idée de traînée différente répandue, que tous se gardent bien de proférer devant elle.
Ses voeux sont cependant sincères, quiconque s'amusant à une telle supercherie méritant bien plus.

« Et tous vous pensaient loup solitaire, quel revirement insoupçonné. Je ne sais ce qui m'intrigue le plus, ce changement de cœur soudain ou si elle accepterait de partager son savoir ? »

Les doigts pianotant silencieusement sur le pied de son verre, son anneau serti scintillant faiblement sous les lumières, elle poursuit, une fausse considération sur le visage :

« Imaginez, avec un tel talent en ma possession et une bague déjà au doigt, prête à l'emploi, qui sait combien de maris pourrais-je ruiner ? »

Si l'accent français la charme plus qu'elle ne l'admet, et que sa promptitude à jouer le jeu la réjouit, la grosseur du trait, elle, lui arrache avec surprise un bref rire qu'elle dissimule gracieusement derrière le dos de sa main.
Ses lèvres restent figées en un sourire joueur, l'absence d'une once de remords visible même le court instant où son visage est encore obstrué, avant que sa main ne se repose sur la table, alors que la remarque suivante tombe.

Un classique, si ce n'est un cliché, qui s'insère pourtant avec aisance dans la chorégraphie de leurs échanges.

« Jamais. Je crois qu'elle a été occultée par mes nombreux autres travers. »

Son regard dans le sien, un sourcil à peine arqué dans l'esquisse d'une expression défiante, ou tentatrice, en réponse à la provocation insinuée :

« Je n'ai d'ailleurs jamais eu à m'en mordre les doigts. Devrais-je m'en inquiéter dorénavant ? »

Elle rend la main à M.Esposito, attendant de voir où il souhaite diriger la conversation et la nuit.
Il en faut peu pour renverser une ambiance et réinterpréter une soirée, un échange, et Aréknaz se délecte de tels rapports en non-dits et paroles en filigrane.

Alors qu'il reproduit sa position, plus propice aux échanges conspirateurs, pour lui révéler les secrets et les faiblesses du Directeur, elle déguste son vin, pensive mais concentrée sur ses propos desquels transpirent, comme toute leur soirée, une parcelle de vérité enrobée d'une élaborée comédie où rien n'est réellement simple.

Il s'approche encore, pour la révélation.

« Les jeux et devinettes dites-vous ? » Nul secret pour leur goût partagé mais elle feint la considération de ses dires.

L'incertitude baigne ses mots alors qu'ils savent qu'il n'en est rien :
« Je ne sais pas si c'est dans mes cordes mais je suppose que seul le temps nous le dira. »
Et ce sans doute plus vite qu'il ne le pense mais sous une forme inattendue.

Le sourire de son compagnon d'un verre, un en passe de devenir deux, le zèle et la discrétion des employés aidant, la contamine de nouveau, l'humeur décidément améliorée.

Avec un air faussement grave, duquel se décèle une promesse, elle partage son approbation suite à sa dernière intervention d'un hochement de tête :

« Vous avez absolument raison, il vaut mieux vérifier par soi-même. »

Le larcin est décidé, elle succombe à la curiosité et à la tentation comme à l'hybris.
M.Esposito repartira plus léger ce soir, de quoi, elle ne l'a pas encore décidé.

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Life is a gamble (Aréknaz) - Sam 13 Oct - 10:25

life is a gamble


L’alliance absente à son doigt est bien présente à celui de Aréknaz, qui joue de cet attribut pour prolonger la conversation sur le mariage – qui sous ses airs amusant recèle certainement une part de vérité cachée. Mais elle reste enfouie sous les sourires plaisants et laissée en paix par leurs deux esprits cherchant simplement de quoi pimenter agréablement la soirée. « Allons, je suis sûr que ce talent vous l’avez déjà, » répond-il d’une voix suave, ne prenant même plus la peine d’enrober la séduction d’un quelconque voile se voulant subtil et mystérieux. Si Aréknaz voulait ruiner des maris, elle n’aurait aucune peine à le faire. Elle n’aurait qu’à battre des cils et la moitié des hommes fortunés de la ville se jetteraient à ses pieds, prêts à décrocher la lune pour ses beaux yeux et ses formes envoûtantes. Il aime se dire qu’il n’en ferait pas partie, car lui est déjà à sa table ce soir, homme privilégié et chanceux s’il en est. Voudrait-il en apprendre plus, tout savoir sur elle et lui ravir cette aura mystérieuse qui la rend si attrayante ? Oui, assurément. Mais pas tout savoir, non plus ; cela fait partie de ce qu’il aime chez elle, partie de son personnage intriguant. « Et puis je doute que vous puissiez les ruiner, il n’y a qu’à voir l’état de votre fortune, » ajoute-t-il tranquillement, trop au courant de cette montagne d’argent qui circule au sein de l’empire qui porte son nom, « Vous êtes bien trop douée pour cela. » Compliment facile, certes, mais des plus sincères : d’aucuns avaient parié sur un déclin conséquent de l’entreprise des Dermidjan après la triste disparition du mari, mais tous ces médisants avaient vu leur caquets bien vite refermés.

Quand à la curiosité, défaut selon certains, Augustin n’est pas vraiment homme à reprocher quoi que ce soit. Pour preuve, la réponse de Madame Demirdjan qui attise encore un peu plus la sienne si c’est toutefois possible. « Nombreux autres travers... » Il répète ses mots sans rien ajouter, le ton et les sourcils haussés suffisant à exprimer sa surprise et son intérêt soudain. Des travers, Madame Demirdjan ? Vous qui semblez l’image même de la perfection à atteindre ? Il sait bien que la perfection n’est pas de ce monde, encore moins dans l’univers impitoyable de l’argent et des affaires. Si elle était parfaite, sûrement n’accueillerait-elle pas les mafieux les plus notoires et les plus meurtriers d’Arcadia dans son établissement. Mais depuis quand la perfection est-elle attrayante ? Augustin sourit à cette pensée, dévisageant son interlocutrice avec un regard indiquant tout à fait qu’il réfléchit aux multiples implications que peuvent revêtir ces fameux travers. On s’ennuierait à mourir avec quelqu’un de blanc comme neige. « Pas d’inquiétude non. Vous avez devant vous un spécimen au moins aussi curieux que vous l’êtes. » Aveu qui ne coûte rien puisque c’est presque noté sur son front qu’il a soif de tout savoir. Surtout ce soir, en telle compagnie. Il y a bien des questions qu’il aimerait lui poser mais leur jeu n’est pas ainsi fait : il en perdrait toute sa saveur et toute sa splendeur.

Ainsi leur danse est lancée, sur fond de rôles joués et de vérités éludées, réponses à moitié sincères et leurs yeux brillant du même éclat de rire. Il sourit à ses mots faussement modestes et hésitants, baisse un instant le regard sur la table où il joue avec le cure dent pendant quelques secondes, considérant la suite. L’ennui, c’est qu’il a envie de dire trop de choses, de tenter mille approches différentes pour tester chaque possibilité. Il relève les yeux, un demi sourire en place et son regard scrutant celui de Aréknaz. « Il paraît que vous êtres une proche de Madame Demirdjan, » commence-t-il en baissant un peu la voix, comme s’il s’agissait d’une conversation absolument confidentielle – bien qu’elle le soit, en fait. « Il y a plein de choses qu’on dit à son sujet, peut-être que vous pourrez m’aider à trier le vrai du faux. » Il hausse un peu les sourcils, feignant l’attente et l’espoir qui vont bien avec la situation. Les premiers pas sont faits, la scène est posée et il ne lui reste plus qu’à esquisser les contours d’un scénario improvisé. Jeu de rumeurs, torsion de la réalité. Il s’agit de ne pas s’encombrer des questions réelles, pas tout de suite. Inventer de quoi faire avancer la partie en laissant tomber une fine pluie de flatteries et de mots bien choisis. Pas de véritables on-dit au programme, car ces rumeurs là ne sont jamais plaisantes à entendre, et s’il souhaite obtenir des indices à leur sujet, il faudra emprunter des chemins détournés.

« On dit qu’elle se baigne dans une baignoire faite en or pur, et qu’elle dîne avec des couverts sertis de diamants. » Clichés, abus, extrêmes dépeignant un tableau de fantasmes luxueux et affriolants qu’on associe sans peine aux plus riches fortunes du monde. « On dit aussi qu’elle a des serviteurs venus de tous les pays du monde, et qu’elle n’a même pas besoin de les payer pour qu’ils lui soient dévoués. » Il s’enfonce encore un peu plus dans l’excès, grossit des traits qu’il trace à l’aveuglette mais son sourire se fait de plus en plus malicieux, éprouvant un divertissement sans pareille à lui imaginer une vie digne d’un bollywood. « Il paraît qu’elle peut coucher n’importe quel homme qui la défierait à la boisson, » continue-t-il suavement tout en reprenant son martini en main, le porte à ses lèvres comme pour illustrer ses propos et lancer subtilement un défi, une invitation qu’elle ne pourra pas manquer. Avant de lancer la dernière estocade, le sourire un peu moins appuyé mais le regard se faisant plus chaud en parallèle. « Il paraît aussi qu’ils sont des dizaines à vouloir tenter l’expérience, espérant avoir ses faveurs par la suite, mais que jamais l’un d’entre eux n’y est parvenu. »

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