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and we burn.

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and we burn. - Dim 30 Sep - 12:29



AND WE BURN
SELDA & ALEJANDRO

I didn't want us to burn out,
I didn't come here to hurt you, now I can't stop



La rage aux lèvres, le sang qui gicle et le myocarde qui pète. T’as le souffle saccadé Jan, la gueule en charpie et l’arcade explosée. Mais tu n’abandonnes pas car Flores, il en a marre de plier.  Alors les coups pleuvent et l’autre se retrouve à gémir sous le feu bouillant des poings du capitano. Tu rugis Jan, y’a trop de ressenti, trop de colère et de honte que t’as besoin d’exorciser. Tu restes à ta place, les pieds joints et les lames bien rangées chaque matin. Y’a pas un mot au dessus de l’autre, c’est monocorde, glacial, pas toi. Tu refuses tout contact, trembles et feules si on ose te toucher. Y’a plus d’étreinte le soir, ni pour Trini, ni pour Selda. La porte de l’appartement d’Alejandro est fermée à clé depuis cette nuit sur la terrasse. Tu ne veux plus, qu’on te touche. Tu ne veux plus sentir de souffle sur ta peau cramée car ça fait trop mal, d’être humilié.
Alors les poing frappent, l’autre combattant essaye de s’extirper mais il n’y arrive pas. Et tu y vas trop fort Jan, déjà, y’a le bouts de tes doigts qui deviennent de métal et la gueule qui se retrouve sous le joug de tes lames. Tu entends les parieurs hurler, pas de plaisir mais bien de terreur. « Alejandro ! » qu’on gueule pour te calmer. Mais y’a rien à faire, le capitano a les oreilles qui bourdonnent et le coeur qui brûle alors qu’Ah Puch sort les crocs et qu’Huntington éclate dans le brasier. « ALEJANDRO BORDEL ! »  et le cri est suivi de deux mains qui agrippent tes épaules et te font reculer. Mais tu te débats, les pieds qui partent dans tous les sens et la colère qui chique le silence. Il grogne le capitano, comme un animal a qui ont a retiré sa proie. Il rugit, ne supporte pas qu’on touche sa peau, tremble et réussit à se détacher de l’étreinte douloureuse d’un soldados qui pensait bien faire. « Te calmas Jan, il est fini, t’as gagné ! »  Tes pupilles abyssales sur le corps déchiqueté du combattant. Il est en vie, sa poitrine se soulève mais son visage, lui… Il en gardera des séquelles. «  Te calmas Alejandro… Te calmas… »  Mais il ne peut pas Jan, se calmer. Car il a rage aux lèvres, le sang qui gicle et le myocarde qui pète. Et ça, il n’arrive plus à le contrôler.

Il ne veut plus se calmer.

-

22h, le miroir en face, l’aiguille qui recoud l’arcade difficilement. On peut appeler un thauma Jan, si tu veux. Non que t'as murmuré. Tu ne veux plus qu’on te touche, tu ne supportes plus de contact. Sauf peut-être celui de Maria, le soir, quand les lumières sont éteintes et qu’endormi, tu te glisses dans ses draps et te loves contre elle. Car même Selda, tu n’arrives plus à l’accepter au creux de tes bras. Pourtant, tu sais qu’elle va mal. Tu n'sais pas pourquoi, t’as essayé de chercher mais… mais clairement, Jan, t’es égoïste depuis cette nuit-là. Tu penses peut-être à ta famille H24, gère comme tu peux les entrainements de Gaby et Dama, recrutes et surveilles mais... Au final, tu deviens égoïste envers ceux qui vrillent trop loin dans ton myocarde. Trinidad et Selda en font partis. Carmen aussi maintenant, même si elle s’est barrée quand elle a compris que t’étais pas du bord qu’elle pensait. Et lui… Lui tu ne veux même pas en parler. Son prénom te brûle la gorge, ses mains sur ton derme te donnent envie de gerber. T’as mis cette nuit sous clé, Jan. T’as jamais connu une telle fièvre, jamais ressenti un tel plaisir, jamais autant cramé pour quelqu’un et c’est bien ça le problème, Flores. Tu t’es consumé. Pour lui, contre lui et avec lui. Et maintenant, y’a plus que des regrets. Plus de feu, plus de braise. Rien qu’un souvenir avec un sale goût amer et l’impression qu’une tempête à souffler dessus pour n’y laisser que des cendres.

Alors pourquoi ça fait encore mal ? Pourquoi, quand tu te rejoues la scène dans la tête, tu revois encore ses prunelles cramer elles-aussi, et ses mains se faire tendre et son souffle se faire bouillant ? Pourquoi tu as eu l’impression d’exister sous ses baisers et lui, vivre sous tes caresses ? Pourquoi tu as cru qu’il t’appartenait comme toi, tu lui as toujours appartenu ? Tu ne comprends toujours pas Alejandro… Tu as toujours été aveugle face à Joaquin. Et le soleil ne peut continuer de briller, quand l’éclipse a eu raison de sa lumière.

« Selda ? » que tu balances, l’aiguille dans la chair, une grimace sur la tronche alors que la porte s’est refermée dans un claquement sourd. « …Dans les vestiaires ! » C’est impersonnel, c’est froid. Même pour Miralles. Surtout pour Miralles qui dans ton coeur, est comme une Flores. C’est ta soeur, ta jumelle. Ta famille.

Et t’en as marre de les brûler, Jan. Alors tu préfères te refermer et reculer. Tant pis si elle ne va pas bien, de toute façon, y’a plus de place pour le coeur, en temps de guerre.
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and we burn. - Sam 6 Oct - 11:01



we may be the first to fall
SELDA & ALEJANDRO

No time for rest, no pillow for my head
Nowhere to run from this, no way to forget
We carry on through the storm, tired soldiers in this war
Remember what we're fighting for.
(Everything could stay the same,
or we could change it all.)


La tête est lourde. Fatiguée, de se débattre. Éclairs lumineux lui vrillant la rétine à longueur de journée, à malmener son adresse. Brouillant les prunelles aveugles, se refusant aux prophéties, instants de latence perturbant le moindre de ses sens. C'en deviendrait imprudent, de se lancer sur le terrain. Vue décimée au stroboscope, ça déconne sérieusement depuis qu'elle se refrène. Première fois d'sa vie qu'elle capte ce que ça veut dire, de n'plus regarder. Consigne mise en application, des années après que la madre l'ait ordonné. Mais à bloquer le mécanisme, lutte interne n'ayant de cesse à longueur de nuit et de journée, c'est tous les rouages qui s'mettent à sauter. Le sommeil qui s'fait la belle, pour ne pas risquer de sombrer et de se laisser rattraper par le don aux airs de malédiction. La précision mise à mal par les pupilles qui se referment. Elle s'obstine, pourtant. Première fois de sa vie qu'elle essaye, avec acharnement. Depuis que le commandante le sait, qu'elle ne veut plus l'utiliser, en attendant la sentence. A s'dire qu'au moins, elle ne lui fera pas l'affront de s'en servir sans qu'il ne l'ait demandé. Pensée docile, ayant émergé dans la culpabilité éveillée bien malgré elle, une fois la hargne dissipée. Pas foutue d'avoir eu tort, Selda. Attachée à ses raisons, qu'personne ne serait apte à comprendre. Idée fixe qui ne l'a jamais quittée. Puis, c'est la peur qui l'a poussée à abaisser le menton arrogant, remballer les crocs toujours aiguisés. A s'demander pour quelle raison ça s'est mis tant à compter, la crainte d'avoir déçu Joaquin, bien plus que de l'avoir énervé. Elle s'y est peut-être un peu trop attachée, à son approbation, à sa reconnaissance. A se sentir pousser des ailes, oeuvrant dans le secret, au-delà des missions d'autres sicarios.

Et puis. Y'a Jan. Ce message qu'il a envoyé, l'extirpant du confort du déni. Jan, à qui elle se refuse de penser, quand ça se met à faire si mal. Éloignement silencieux depuis qu'il le lui a avoué. Que l'un et l'autre ont été très occupés. Plus facile de prétendre oublier, que de s'y attarder. Lâcheté certaine de la sicaria, au sentiment trop brutal cette nuit-là. Journées défilant en commençant presque à se ressembler. Des nuits et des nuits qu'elle n'a plus jamais passé les portes menant à sa chambre, pour le rejoindre dans son lit. Distance un peu plus cruelle, scellée dans les suites de cette réception auprès des italiens. Jusqu'à cette convocation. Pour le boulot. Rien de personnel. Le boulot. Elle a eu l'temps de cogiter pourtant, avant de finir par bloquer les pensées parasites lui ruinant le crâne et le coeur. Elle se l'est demandé, depuis la dernière fois qu'ils se sont vus. S'il savait, Jan. S'il se doutait. Et c'est le rebond d'angoisse. Vulnérabilité flanquée aux entrailles dès qu'il s'agit du capitano. Au point de délier brièvement la froideur de sa réponse. Lui glisser que ça lui ferait plaisir de la voir. C'est vrai, Selda ? A en juger de la crispation qui l'étreint en passant les portes du club. T'es ravie d'le voir ? La voix qui lui parvient et la nausée qui se colle à son estomac. « J'arrive. » Elle n'est pas à l'aise. Pas du tout. Le mensonge en travers de la gorge, elle risque de le vomir tant elle ne parvient à le digérer. Ce silence aux airs de trahison, l'besoin de cracher la vérité pour cesser de se détruire. Quand elle sera prête, qu'il lui a dit, la dernière fois qu'elle a eu le courage de s'allonger près de lui. Avec le temps, avec la clairvoyance soudaine de Joaquin. Y'a bien fallu comprendre qu'elle ne serait jamais prête. Mais la distance, là, elle ne la supporte plus, la sicaria. Elle a besoin de Jan. Besoin de le savoir en vie. Et c'est une pulsion masochiste qui la pousse à avancer, quite à s'y briser, comme la dernière fois où elle s'est risquée à le toucher. Et sa voix, au capitano, lui lacère le poitrail. Failles dessinées, étirées, desquelles menacent de se répandre les émotions jusqu'ici enfermées. Elle n'aurait sans doute pas assez de ses deux mains placardées aux côtes pour empêcher le coeur de pulser sa douleur, et de la répandre au fond de ses iris sombres. C'est l'jeu, le revers en s'attachant à quelqu'un. Ce qui dans ce genre d'instant, n'a plus rien de beau, mais bien le goût d'une erreur à ne jamais reproduire.

Le trait tâche de rester infaillible, en l'apercevant d'abord de dos, et par son reflet. Arcade pétée qu'il tâche de rapiécer. Trait émacié qui lui retourne le bide. Elle avance, d'un pas, finit par coller ses omoplates au mur pour s'y ancrer. Réprimer l'envie de le saluer plus affectueusement. « J'aime mieux pas imaginer la gueule de l'autre. » Et ça sort, tout seul. C'est facile pour le sourire de revenir se dessiner furtivement au coin de ses lèvres, en le voyant. Réflexe ancré dans ses zygomatiques depuis tant d'années, que même l'angoisse n'parvient à en venir à bout. Aisé, de faire un pronostic sur le type qui a eu la témérité de l'affronter. Et elle le regarde, brûlure de la distance qui la dévore. C'est un pas. Puis deux. Qui décollent l'échine et la poussent à avancer. A venir se planter à côté de lui, observant machinalement le geste. Pas d'aide à lui proposer. Elle n'aime pas qu'on la rabiboche, Selda, responsable de ses plaies, et il en va de même pour lui. « J'ai à t'parler aussi. » La voix qui se fait moins assurée. Violence forçant les mots à quitter sa poitrine, soufflés de manière basse, bien moins audible. « Si tu veux commencer, j't'écoute. » Elle marche sur des oeufs, clairement. Sensation de devoir retenir ses mots, perturbée par l'ambiance qui s'installe entre eux.
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and we burn. - Dim 7 Oct - 13:14



AND WE BURN
SELDA & ALEJANDRO

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I didn't come here to hurt you, now I can't stop



Tu perçois la silhouette gracile de Selda, ne la regarde pas réellement, trop affairé à suturer l’arcade qui pisse encore le sang. Tu as le coeur qui frappe fort dans la poitrine, de sentir ta soeur être là, si proche mais ne pas être capable de l’étreindre et de la serrer fort contre ton myocarde. Tu as envie qu’elle te calme Selda, qu’elle te murmure de l’espagnol, que son souffle s’écrase contre ta peau pour refroidir le feu qui te brûle depuis des jours maintenant. Tu as besoin d’elle, comme jamais. Mais t’y arrives pas Jan, à accepter qu’on te touche à nouveau alors que la dernière étreinte t’a fait exploser comme une comète en plein ciel. Plus que des fragments de pierre, plus de lumière. Plus d’Alejandro, depuis que Joaquin l’a embrasé pour ensuite disparaitre.

L’aiguille est enfoncée dans la chair au moment où la sicaria commence a parler. Ah non, vaut mieux pas imaginer la gueule de l’autre que tu penses Alejandro. T’as été trop loin, t’as brulé trop fort, t’as détruit trop de choses. Tu sais même pas si le gars pourra respirer à nouveau correctement, tant sa trachée a été écrasé et son visage déchiré par les lames bouillantes. Plaie béante de refermée alors que Selda se rapproche de quelques pas et que tes épaules se tendent en sentant la présence familière qui te fait du mal. Aux mots de la jeune femme, tu ne peux pas t’empêcher d’arquer un sourcil face à l’hésitation.  Selda perd sa maitrise, c’est rare. Comme cette fois-là, dans le lit, où toi tu lui as tout dit, de cette mort qui s’immisce lentement au creux de tes synapses. Elle sait tout de toi maintenant Selda, sait que y’a un homme dans ta vie, que… Update à faire, glitch dans le crâne. Y’avait quelqu’un. Et qu’une maladie fait bourdonner ton myocarde et péter ton cerveau. Que tu tombes doucement mais surement, vers une version de toi qui aura plus des airs de trou noir que de soleil brillant. « Qu’est ce qui se passe ?  » Les mots sont froids, le ventre tendu et les yeux noirs. Jan qui a perdu son sourire depuis mi aout, dont le visage est ombré par la fatigue, les hématomes et la colère d’être tombé et surtout, ne pas réussir à se relever. Car c’est bien ça, qu’est douloureux, bien ça qui tonne dans ton crâne depuis cette nuit-là. L’impression d’avoir trouvé ce qui te manquait et de l’avoir paumé au même instant. Ah Puch rugit depuis cette nuit-là, Ah Puch ne supporte pas l’idée d’être éloigné de Buluc Chabtan car les hommes se sont détachés à cause de coeurs incapables d'accepter l'inévitable. Le Dieu de la Mort a besoin du Dieu du Sacrifice pour exister. Et Alejandro a besoin de Joaquin pour se sentir entier. Alors même si ce dernier est parti après avoir eu ce qu’il voulait, même si le commandante a réfuté des souvenirs et un quelque chose qui vous a fait chavirer, Jan, toi, t’es incapable d’oublier. Alors tu laisses le coeur au sol et tu relèves juste la tête. Tant pis pour tout les autres, pour Trini, Maria, Carmen, Selda. Tant pis pour ceux qui faisaient vibrer ton myocarde Jan, car celui qui le possédait l’a écrasé.  « Ah, avant, j’aurais potentiellement besoin de toi dans quelque jours pour aménager deux trois trucs dans le nouveau club. J’ai les gars qui vont m’aider mais… Ils n’ont pas ton goût pour la décoration. » Et essayer de faire de l’humour, essayer de rattraper ce que tu t’amuses à piétiner Jan. Essayer de calmer Selda à défaut de te calmer toi. Car même si le regard de la sicaria ne vaut pas les étoiles, il éveille en le capitano une flamme qu’il pensait éteinte. Il a perdu son meilleur ami Jan, son frère, son tout, mais pas encore sa soeur. Pas encore Selda. « Bon...t'as quoi à me dire ?  »
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and we burn. - Jeu 11 Oct - 19:13



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T'aides pas, Jan. C'qu'elle aimerait lâcher, qui reste coincé entre deux crocs, de cette retenue qui ne lui ressemble pas, encore moins avec lui. C'est un presque étranger qui lui fait face, de l'autre côté du fossé qu'il creuse un peu plus de sa diction glaciale, de cette manière de n'pas la regarder. Au point qu'elle ne souffre plus cette vision, et qu'ses propres yeux finissent par se détacher. Se replanter dans le mur, en plein sur l'interrupteur, tâchant d'oublier ce qui se joue sur sa droite. Elle aimerait lui retourner la question. Lui demander ce qui se passe. Ce qui s'est déjà passé, ce soir-là, pour que ça l'hérisse à ce point qu'elle ose le toucher. Elle qui n'a rien de tactile, d'ordinaire. Qui se brutalise une fois sur deux au contact. Mais jamais avec le sien. Jamais quand c'est la peau de Jan qui touche la sienne. Permission dérobée depuis deux dizaines d'années, nerfs familiarisés aux caresses, configurés à ne pas esquisser de mouvement de recul, comme avec tant d'autres. Animal dompté par son aîné dans une facilité presque déconcertante. Elle ne se méfie pas, Selda. Aurait dû, peut-être ? C'est trop tard. Trop tard pour se blinder les côtes, quand la douleur s'y est déjà créée un foyer. Attisée aux paroles du capitano, trop détaché. Elle ne le reconnaîtrait pas, ne sait de quelle manière l'appréhender, lui parler. Elle en oublie tout ce qu'elle sait, à ce moment précis, immobile, dos revenant s'appuyer contre la façade carrelée, plus à s'donner une contenance qu'à craindre de basculer. Ou les deux. Faut avouer qu'y'a son coeur qui flanche sérieusement et qui menacerait de la faire sombrer. Désorientée sans l'amour de ce frère de toujours. Repère qui lâche, corde qui claque et myocarde qui chavire. Et puta madre, elle n'l'a pas présagé ce coup-là. Toujours aussi ironique d'en voir tellement, d'en voir trop, sauf quand ça compte vraiment, sauf quand c'est de cette ampleur-là. Elle n'répond pas, Selda, à s'perdre dans ses pensées et tâcher de ne pas se dérober. Ne parle pas. Jusqu'à ce qu'il précise. Ah, le rendez-vous. La raison de sa présence ici. « Hm ? » C'est qu'elle n'arrive qu'à moitié à faire mine d'être intéressée. Se manifeste plus par politesse que par réelle curiosité.

Elle n'écoute déjà plus qu'à moitié. Entend la requête, ne parvient à sourire à l'ironie, ni même à reporter son attention sur lui. Elle est ailleurs Selda, quand elle répond mécaniquement, docilement : « Si t'as besoin de moi, je viendrai. » Bon soldat qui acquiesce, le battant en miette qui oublie de quelle manière se contracter. Le sang-froid qui lisse ses traits à lui filer des airs de poupée inanimée. Le carmin hérité du père qui retient les émotions le temps qu'il faut, de cet air implacable presque factice, ne servant qu'à étirer les secondes sur sa carne figée. C'est ce qui gronde en sourdine qui lui déglingue le bide. Ce qui devrait sortir, mais s'réprime. Elle n'est pas venue parler à un inconnu. Pas venue confier le secret d'une existence entière au néant qui l'entoure. Premier frémissement au coin des lèvres quand Jan s'remet à l'interroger. Mâchoire qui se péterait presque à trop se serrer sur des paroles abhorrées. Rien. Rien qui cède. Prunelles charbonneuses qui en perdent toute étincelle. Y'a plus de flamme dans le regard quand Jan n'est plus là pour les rallumer.

Le pas est mécanique. Militaire. Porte qui se ferme entre eux et le monde, après un regard jeté au couloir. Main qui hésite à quitter la poignée. L'armure qui peine à tenir, à camoufler les failles qu'il y a dessiné depuis longtemps déjà. Qui n'ont eu de cesse de s'élargir depuis cette nuit-là. Et c'est d'y repenser qui lui coupe le souffle. Jan est malade. Et elle n'est pas connue pour être douce, Selda. Pour sa compassion. Son affection. Personne ne la connaît pour ça. Parce que personne n'y a droit à part lui. Elle n'y arrive pas, à part avec lui. Et c'est ce qu'elle aimerait arracher à sa poitrine et jeter à ses pieds. Lui hurler, t'as vu, Jan ?! T'as vu c'que t'as fait ? C'que t'as fait d'moi ?! Le secouer, de toutes ses forces. Regarde c'que tu m'as fait. C'qu'il lui a fait ressentir pour lui, depuis bien trop d'années. L'attachement que rien ne saurait briser. La dévotion. La tendresse. La fraternité. Elle a envie de s'péter les cordes vocales à lui en briser les tympans. Qu'il n'entende plus rien de sa vie, si ce n'est qu'elle le hait, qu'elle le haïra à jamais, d'avoir éveillé ce bordel dans son coeur pour finalement s'éloigner, et de la laisser s'démerder avec. T'aurais mieux fait d'jamais me calculer, à l'époque. D'm'envoyer chier. Et elle en a la gorge qui se serre et qui la déglingue, à se tenir près de la porte, sans savoir si elle ferait mieux de sortir. Se tenir là, lui fait mal. Ne pas le voir la détruit.

Alors, elle s'tourne, Selda. Et c'est p'tetre pour qu'il ressente un truc, derrière ses airs d'indifférent, d'étranger, qu'elle arrive enfin à le sortir. « J'ai des visions. J'vois des choses d'un autre temps. Où qui sont pas encore arrivées. Presque toutes les nuits. » Les mains qui tremblent, qui viennent s'enfoncer dans les poches de son jean dans un air faussement décontracté, là où les nerfs sont en train de lâcher. « Ou quand je touche le sang des gens. » Dans un ordre incertain, ça sort. Pas comme elle l'a préparé pour son père. Pas comme elle l'a dit à Joaquin. Comme un abcès prêt à exploser, ça se répand, n'importe comment. « Comme ça qu'j'ai su pour Vicente. En touchant son sang. » Tête qui cogne contre le bois en venant s'appuyer contre la porte. Le coeur qui part dans tous les sens, éclate sous son t-shirt et lui file mal au thorax. « J'le sais d'puis qu'j'ai dix ans mais la madre a jamais voulu que ça s'passe comme ça. » La mère aux paroles méprisées. La mère à l'influence pourtant trop présente, malgré la manière de la môme à faire mine de s'en foutre, à lui filer entre les pattes, revenir grogner malgré les coups, les insultes. « J'ai essayé que ça s'arrête mais ça a jamais marché. J'ai rien dit à personne parce que j'voulais pas qu'on m'enchaîne. J't'ai rien dit à toi parce que j'avais honte. » Et elle la ferme. Elle la ferme, car y'a plus rien à dire. Peut-être plus rien du tout, à vrai dire.
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and we burn. - Sam 13 Oct - 21:00



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SELDA & ALEJANDRO

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T'as un drôle de goût en bouche Jan, acide, horrible, amer. C'est la saveur de la fuite et de la défaite. Tu l'abandonnes ta Selda, pourtant, elle ne t'a rien fait. C'est lui le coupable, lui qui t'a fait croire aux étoiles. Lui qui t'a fait te sentir homme alors que tu as toujours cru être un chien. Et Selda, elle là, à tes côtés, attend un simple geste, un regard, un sourire. Juste un quelque chose, une infime preuve que tu es toujours là, Jan, pour elle. Pour vous.  Mais tu ne peux pas Alejandro, t'arrives pas à dépasser la honte et la colère. Elle ne t'a rien fait, et pourtant c'est Selda qui va devenir le punching-ball alors qu'elle ne l'a pas mérité.
Tu sais qu'elle ne te regarde plus à l'instant où le ton de sa voix change et se pare de glaçons comme ceux qu'on trouve dans les bacs réfrigérants des sicarios. Ceux qu'on utilise pour garder en état les morceaux de corps que la Calavera découpe. Ouais, Selda est aussi froide que ça, que les glaçons qui maintiennent les bouts de coeurs en vie alors qu'au fond, on sait déjà qu'ils sont morts. T'as envie de t'excuser Jan, envie de lui hurler à la tronche que tu l'aimes encore, que tu peux pas faire sans elle, que tu ne veux pas vivre sans elle. Elle est ta soeur, ta jumelle, ton double, ton reflet. Arrête de repousser tout le monde Jan parce qu'un seul s'est barré. Car c'est ça en réalité, t'as beau essayé de ne pas l'entendre, de ne pas le croire, Joaquin ne t'a jamais repoussé. Il a peur et il a fuit devant la vérité. Celle qui fait abandonner des soupirs un peu trop forts et qui fait bourdonner les coeurs un peu trop vite. Joaquin a eu peur, c'est tout Alejandro. C'est rien d'avoir peur, c'est humain. Alors ne fait pas ça avec Selda, ne lui impose pas ce que lui n'a pas maitrisé.
Trop tard. Elle part. Elle disparait ta Selda, elle en a marre. T'as les lèvres qui se pincent, les  yeux qui papillonnent devant la miroir, l'arcade charcutée tellement tu trembles à l'idée de la perdre elle-aussi. Dos à dos, capitano et sicaria, qu'un espace trop grand divise, qu'un silence trop long sépare. Ça change de la dernière fois, où les jambes entremêlées, vous vous étiez murmurés des secrets au creux du cou, là où personne ne pouvait les entendre. Tu as l'impression que c'était y'a des années Jan, que tu avais expliqué à Selda que y'aura aucune carte postale après ton départ. L'été fut mortel pour la Calavera, propriété, humain, corps, coeur, un vrai brasier dans Arcadia. 

Porte close, pourtant elle est encore là, tu perçois sa silhouette dans le miroir. Retourne toi et regarde la, allez Jan, un effort, c'est pas grand chose de tourner de 3/4 pour la voir, Selda. Mais il est bloqué le capitano, il sent que quelque chose ne va pas, que son coeur, qui bat encore, va perdre à nouveau le rythme et partir dans une cadence qu'il ne maitrisera pas.

Et le couperet tombe.
Et la vérité est là.
Et au final....Elle ne fait pas si mal.

Oracle. Elle voit le passé et l'avenir, la mort et la naissance, la fin et le début. Elle voit tout Selda, savait peut-être déjà pour toi. Tu as les mains qui ne se maitrisent plus, tu as le coeur qui chavire, l'esprit qui bourdonne alors qu'elle continue de s'expliquer. Argument sur argument, explication sur explication, Vicente, la madre, trop de mots au creux de ses lèvres, elle qui parle rarement. Elle qui te dit toujours la vérité. Les yeux qui abandonnent le miroir, l'aiguille qui tombe sur le sol au même instant où Selda t'explique pourquoi, elle ne t'a jamais rien dit à toi. Et là, tu relèves les yeux Jan. Là, tu la regardes, au fond de ce petit couloir. Elle a le menton haut, les yeux bouillants et la gueule de ta sicaria. Ta Selda. Elle t'a menti, mais toi aussi Jan. Tu lui mens chaque jour un peu plus sur ton véritable état, sur ce coeur bousillé, sur cette maladie à combattre, sur cet amour qui t'épuise et te ronge le myocarde. Tu lui mens et elle te ment. Et ce n'est pas ce qu'on fait entre frère et soeur ? Se cacher des vérités pour ensuite se les exploser à la gueule ?

Et en trois secondes, chrono en main, pulsion dans les reins, tu fonces sur elle, agrippe ses épaules, la sépare du battant de porte et la sers dans tes bras comme si elle allait disparaitre. Mais non, elle est là Selda, elle est restée. Un regard et elle est encore là. "Tu es là, je suis là. J'm'en fous que tu sois oracle... T'es là...Toi, t'es toujours là...Et j'te lâche pas..." Et y'a le nez qui se niche dans le carré sauvage. Et y'a les paupières qui se ferment, les bras qui serrent et le coeur qui frappe. Et y'a toi, Alejandro, qui enfin te laisse aller à cette tristesse qui surplombe la colère, qui dépasse l'humiliation. Y'a toi qui pleure dans les bras de Selda, en silence, mais qui accepte d'abandonner la carapace. Qui accepte d'être humain.
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and we burn. - Mer 19 Déc - 15:30



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(Everything could stay the same,
or we could change it all.)


Y'a les secondes qui ressemblent à des heures, une éternité arrachée au néant qui creuse le gouffre les séparant. Le fossé le long duquel elle tangue, à force de mille détours la rapprochant toujours un peu plus près du bord. Un peu plus près de Jan. Et tant pis si elle se casse la gueule, tête la première, pas foutue de tenir de sa langue. Tant pis si, capter l'attention du capitano, c'est dégringoler et lire dans ses yeux fuyant et ses silences une chute interminable. Parce que ça en a toujours valu la peine, faut pas s'mentir. De venir lui traîner entre les pattes comme un chaton en mal d'affection. Trop semblables, sûrement, pour que la môme n'ait su garder ses distances, à l'époque comme aujourd'hui, malgré l'indifférence qu'il lui assène. Alors, à mesure que la poitrine se vide de ces secrets qu'elle n'a jamais trouvé le courage de lui dire, qu'il finit par la regarder, c'est le souffle qui se coupe et le coeur qui manque au moins trois battements. Abîmes prêtes à l'accueillir, elle est perdue, la sicaria, à ne savoir à quoi se raccrocher. Et ça dure. Elle a l'impression que ça va jamais s'arrêter, ce sentiment déglingué qui vrille l'âme dans l'impuissance. J'peux rien faire de plus. Supplique de prunelles toujours trop tendres à son égard, fierté mise à mal par la vivacité de ces émotions qui se collent au poitrail. J'peux rien dire de plus. Parce qu'elle a tout dit. Qu'à cet instant précis, y'a plus un mystère qu'il ignore, et que même si c'est pas glorieux, elle l'a crachée, cette vérité trop lourde à porter. Et sûrement qu'elle n'a pas envie qu'il la laisse partir. Y'a pas de finalité, sans lui dans sa vie. Pas de route à suivre, pas d'étincelle dans les ténèbres qui ravagent son existence. A perdre la meilleure partie d'elle, celle qui n'a jamais su s'éveiller qu'en sa présence, c'est la certitude de merder un jour ou l'autre. D'un univers de violence sans instants de répit, de ceux trouvés dans ses bras, ou à s'inviter dans la chaleur de son lit. Tirer un trait sur des habitudes ancrées en elle depuis trop longtemps, pour qu'elle parvienne à fonctionner sans. Rouages d'une mécanique bancale, prêts à sauter, dès le moment où il ramassera son aiguille, et achèvera de se rafistoler.

Elle a encore les lèvres entrouvertes du flot de paroles qui s'assèchent, comme si quelque chose allait finir par lui venir, un dernier détail, ou peut-être un adieu. Elle a encore l'air paumée, quand il s'avance et qu'elle n'a presque pas le temps de le voir arriver. Réflexes mis à mal, elle sent son corps percuter le sien alors que ses nerfs n'ont pas encore tout à fait appréhendé la collision. Comme une balle en plein coeur, elle le réceptionne contre sa poitrine et le palpitant déraille, et le sang se remet à pulser trop fort. Mains qui s'agrippent au dos de Jan, fort, ne ménagent pas la carcasse fatiguée et font de ses omoplates un point d'ancrage. Et il parle, et elle respire à nouveau, de souffles en souffles qui se brisent contre son cou, à y enfouir son visage, oubliant les coups anarchiques qui se dispersent dans ses veines. « T'es trop con... » Tout c'qui s'extirpe dans le peu d'espace qui reste entre ses lèvres et son épaule, alors qu'elle serre plus fort encore. L'insulter pour n'pas perdre la face, faire mine de, elle sait faire, la sicaria. Même quand ça semble illusoire de prétendre être forte, à cet instant précis, mais qu'elle essaye, comme elle le peut. Parce qu'il n'en mène pas large non plus, Jan, et qu'elle ne peut s'empêcher de ravaler les sanglots sourds qui se meurent avant même d'avoir passé ses cordes vocales. Suffocations coincées entre les poumons, y'a sa main qui vient se perdre dans sa nuque et dans ses cheveux, qui y glissent une poigne ferme, à le maintenir contre elle, à graver la sensation de sa respiration dans son cou. « Tu pourras jamais t'débarrasser d'moi. » Qu'elle martèle dans un murmure. Ce qui se lance comme une certitude, à forcer pour ne pas flancher, de ce doute qui l'a pourtant saisie, Selda, durant ses minutes passées. Alors, c'est pas juste pour le rassurer. Pas juste pour se rassurer. Pas quand ça se tord dans son ventre et qu'elle se sent coupable, d'avoir manqué de s'en aller.
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and we burn. - Lun 24 Déc - 9:50



AND WE BURN
SELDA & ALEJANDRO

I didn't want us to burn out,
I didn't come here to hurt you, now I can't stop



Elle a l’odeur de l’amour Selda, l’amour fou, puissant, douloureux et incommensurable. Il ne pourrait pas l’abandonner, pas après tout ce qu’ils ont vécu. Pas après les années à se chercher, à dormir collés-serrés. Pas après les révélations, les câlins saveur de sel tant les larmes ont coulé. Pas après tout ce qu’ils ont traversé. Elle aurait pu être une créature, une déesse, il n’en a rien à faire Jan. Selda reste sa soeur, son tout, sa jumelle, son reflet. Il a déjà perdu Costilla, il ne peut pas perdre Miralles. Il ne résisterait plus à la maladie, s’il n’avait plus personne à prendre dans ses bras le capitano. Il tomberait tête la première, le cerveau en bouilli et le coeur déjà parti. Sans eux, il n’est plus rien, c’est sa famille qui l’a construit, la Calavera qui le maintient en vie. Ça servirait à quoi, de rester debout, le menton haut et le regard fier s’il ne peut plus sourire à Selda ou à Joaquin ? Ça servirait à quoi de rester là quand ceux qu’il aime ne veulent plus de lui ?

Les bras se referment un peu plus fort, carcasse broyée, muscles bandés. Il ne veut pas la lâcher Jan, sait qu’après ces mots, tout va changer. Le Commandante est-il au courant ?  Comment va-t-elle s’expliquer  ? Comment ça va se passer pour elle ? Elle leur a menti, elle s’est jouée de leur confiance, elle a utilisé ses dons pour elle et sa réussite, elle et sa mafia mais sans partager. Alejandro s’en fiche, Alejandro fait taire le capitano en lui. Il ne peut pas la noyer sous des questions, pas maintenant que les deux monstres s’acceptent enfin tels qu’ils sont, sans jugement ni abandon. Alors les doigts caressent la tignasse humide, le souffle s’écrase contre ses cheveux bruns, il la sent se détendre, sait qu’elle est bien, ici, dans ses bras. Ils se connaissent par coeur, ils ont toujours été fait pour rester ensembles. Alors il se battra pour elle, qu’importe si celui qu’il doit frapper est l’autre miroir de son existence. Il se battra Jan, il frappera fort si c’est pour maintenir Selda sur ses deux pieds.  « Jamás.» Plus de place pour l’anglais, l’espagnol roule des lèvres sans chercher à l’en empêcher.  Jamais il ne partira, jamais elle ne se débarrassera de lui non plus. Miralles et Flores, c’est ensemble ou rien du tout, on ne sépare pas la gosse de l’homme, on ne sépare pas la sicaria du capitano. On ne sépare pas la soeur du frère. Qu’ils essayent, de briser le lien, de détruire l’un ou l’autre, qu’il essayent ouais… Ils s’en mordront les doigts. Ils finiront avec une balle dans la tête. « Tú y yo, es à la vida a la muerte.» C’est une promesse, tant qu’elle est là, il tiendra debout. Il essayera du moins. Tant qu’elle est là, il se battra.  On l’a déjà abandonné une fois, Alejandro ne laissera pas le destin lui reprendre à nouveau ce qu’il aime de toute son âme.



traduction :"jamais" / "toi et moi, c'est à la vie à la mort."
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