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when we used to be friends † (Maleks)

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when we used to be friends † (Maleks) - Mer 10 Oct - 15:24

Aleks & Maciej

when we used to be friends


20 juillet 2018
Rideau enroulé autour de sa taille, il picore nonchalamment ses bouchées apéritives piquées à la volée avant de sortir de l’Eden Manor. Au loin les cris continuent de retentir, mais nul ne saurait dire s’il s’agit de cris d’amusement ou de terreur. Aleksandr n’en a de toute manière plus rien à cirer et n’aura en définitive croisé personne si ce n’est Nerissa, la pouliche que son jumeau a visiblement mis en cloque. Une pouliche décidément bien en colère qui l’a confondu avec ce dernier, lui valant le droit à une coupe de champagne en plein visage. Absolument charmante pense-t-il pour lui-même en tournant à l’angle d’une rue et s’éloignant du lieu de perdition. Beliakov ne sent pas gêné le moins du monde d’avoir tiré dans la foule ou de s’être même changé en ours, tout ce dont il se souvient c’est cette envie fugace de tuerie qui émanait de son être tout entier. Le fait est que l’assassin a perdu le contrôle sur sa personne, poussé par une force inconnue sans même savoir d’où elle provient. Sans doute devrait-il s’en inquiéter, sans doute devrait-il mener l’enquête mais toute cette simagrée, lui, ça lui passe au-dessus. Il laisse le temps de la réflexion aux tête couronnées, bien plus aptes à réfléchir à tout ce bordel ambiant qu’ils sèment sur leur passage depuis des semaines à présent.

La fraîcheur de la soirée ne le dérange pas, lui qui ose traîner à demi nu dans les allées bien plus calmes. Il n’a plus ni arme ni même une cigarette à fumer. Plus rien que ce rideau et ces amuse-gueule qu’il dévore sans s’en lasser. Véritable péché mignon qu’il ne regrettera jamais. Avec élégance, il se frotte les mains, laisse tomber les miettes potentielles au sol, prunelles sombres baissées sur ce dernier sans réellement apercevoir la silhouette se dirigeant vers lui. Il n’y a qu’à la seconde où les obsidiennes se relève, dernière bouchée mastiquée qu’il tressaille intérieurement, pris par surprise. Le visage lui est aussi familier qu’étranger. Presque dix ans sans réellement se voir ou se croiser, dans une ville comme Arcadia le pari était osé. Pourtant ils l’ont fait, et si en un instant son cœur manque un battement, Aleks ne le lui montrera, jamais. Ce visage, il ne le connait que trop bien, pour l’avoir maintes fois regardé, et cette silhouette, bien que prise par l’âge avancé, probablement autant que celui du torpedo, se fait bien plus menaçante qu’à l’accoutumée. Mais Beliakov ne perdra pas la face, non, et les traits crispés sont rapidement balayés par un calme olympien qu’il sait pertinemment faire sien. Peu importe les circonstances. Ou presque. « Mac. » qu’il lâche alors, preuve irréfutable qu’il l’a reconnu, que malgré les ans il connait toujours son nom, et même son surnom. A l’extérieur rien ne transparait, pas même la honte de sa tenue indécente au torse impeccable. A l’intérieur en revanche, ça tape et ça se renferme, ça crie et ça hurle. Hurle au regret qui taraude un coin de sa caboche alors que les images défilent à nouveau devant ses yeux. La haine viscérale se lisant sur les traits de l’ami qu’il devrait dorénavant considérer comme ennemi. Mâchoire se crispe, rien que d’y penser. Rien que de se rappeler. Les larmes et la colère, la hargne et la haine, puis le rejet. Aleks a choisi sa voix, Maciej a choisi la sienne, et il semblerait que plus rien ne puisse de nouveau les relier après ça. « J’ignorais que tu étais là. Si j’avais su, sans doute aurais-je pris la peine de changer de trottoir afin que nos routes ne se croisent pas. Ou peut-être pas. ». Une pointe d’arrogance pour se protéger, ne pas avouer quand il continue malgré tout d’assumer. Jamais il n’a renié ses actes, il a pourtant essayé de tout annuler, de faire en sorte que Mac puisse rentrer à temps chez lui et tout sauver. Malheureusement cela n’a pas donné l’effet escompté, et tout s’est envenimé. Le torpedo entend encore son précieux ami hurler, s’époumoner envers sa personne, paroles qui ricochent contre son cerveau et malmène ce cœur qui bat bien trop vite. Il n’y a que peu de monde capable de le mettre dans des états pareils, lui, l’assassin des ombres. Et s’il fait face à Mac comme il ferait face à n’importe quel inconnu, celui-ci ne sera jamais rien d’autre qu’un ami perdu. « Es-tu venu pour tuer quelqu’un ? ». Lui, peut-être ? Les rues sont désertes et tout le monde occupé au Manoir. L’occasion n’en est que trop belle. « Ca fait longtemps, Mac. ». Simple remarque qu’il ne peut s’empêcher de faire, de sa voix toujours aussi calme et posée, presque agaçante à elle toute seule. Il ne cherche pas l’animosité, surtout pas désarmé et dans une tenue peu adéquate au combat…      



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when we used to be friends † (Maleks) - Lun 15 Oct - 20:53


Pas invité à la soirée. Un chien de garde au milieu du beau monde, ça fait tache. C’est pas comme s’il avait eu envie d’y aller de toute façon. Juste grogner pour la forme, pour faire remarquer qu’il existe et que peut-être il aurait pu être utile. Pour la forme, toujours, râler mais au fond, il s’en fout. Préfère ses soirées en solitaire, l’homme qui s’égare dans la ville enveloppée dans son manteau de nuit. Un détour par chez lui pour y laisser Bullet après sa balade nocturne, pas envie de rester enfermé, il est ressortit aussitôt. Sans savoir où aller, les bars n’ont jamais été son truc, l’ivresse ne lui apporte pas grand-chose si ce n’est des migraines carabinées au réveil, l’estomac qui ne supporte pas d’être retourné à l’excès. Juste un verre, il y a pensé, hésité puis l’idée a été abandonnée sur le bas-côté. Peklenc a besoin de calme, de solitude, en accord parfait avec son hôte. L’homme et le dieu qui se comprennent sur ce point, préférant les ténèbres de la nuit aux lueurs folles du jour. Ce moment de latence où le monde se met en pause, suspendu entre vie et mort. Etat léthargique qui le fascine, fait retomber les tensions nourrissant son être. Le prédateur toujours en éveil, jamais assoupi, même lorsqu’il est seul.

Eclats de voix perçus dans le lointain, à tendre l’oreille pour tenter de capter la source. La fameuse soirée peut-être. Qui tourne au drame ou à la comédie, il n’est pas capable de le dire. S’y intéresse à peine une seconde pour se remettre dans son errance. Pognes dans les poches de son éternel sweat noir, presque invisible dans le décor, Serevo dont l’échine tressaille. Sous la caresse de doigts de glace, les souvenirs d’une vie passée qui reviennent se coller contre sa peau lorsque ses prunelles se posent sur la silhouette arrivant dans sa direction. Dix ans, les gens changent en autant de temps. La reconnaissance est instantanée pourtant. Frère d’arme d’un clan ennemi, amitié fracassée par la trahison, le temps n’a pas allégé la douleur. Les pertes qui se sont entassées entre eux pour mieux les séparer. Change de route. L’ordre se beugle dans son crâne, sirène d’alarme tournant à plein régime et le cœur qui bat plus fort. Le fauve affolé par la promesse de carnage, la peine qui se distille dans les veines et qu’il ignore parce qu’il refuse de la laisser s’écouler librement dans le système. Alors il le renforce, Maciej, le masque de froideur qu’il a toujours collé sur sa gueule. Traits fermés et l’œil encore plus noir qui ne lâche pas l’homme qui se rapproche. A tressaillir à l’entente du surnom, cette familiarité que peu peuvent se targuer d’utiliser sans finir six pieds sous terre. T’as perdu le droit de m’appeler comme ça qu’il a envie de lui cracher à la figure, cette belle gueule de jeune premier. Pas changé d’un poil, à peine plus marqué par les années et la violence de son existence.

Il examine, le regard qui parcourt l’homme et son accoutrement, à en lever un sourcil. Se demander ce qui a pu lui arriver pour qu’il se retrouve le cul presque à l’air, enveloppé façon fajitas dans ce qui semble être un rideau. « - Ou de te mettre un truc sur le dos. T’as une belle gueule mais infliger ça au voisinage, c’est criminel. » Geste bref du menton pour designer toute la tenue, l’animal montre les crocs. Dans l’esquisse d’un rictus assassin. La question accentue la courbure des lippes, flammèche folle dans les pupilles. Ce serait si facile, d’en finir. Là, dans cette rue déserte. Eliminer l’ami traitre, lui faire payer ce qu’il a pu faire. Venger une mort qu’il a pourtant lui-même causer, à perdre le contrôle comme il l’a fait. Femme et enfant ensevelis sous les fureurs de sa haine, ces guerres de gangs qui le dépassent et auxquelles il participe pourtant. Sans en ressentir le moindre frisson, tueur, on lui donne une cible, il l’exécute, rien de plus. En vouloir à ces autres qui se sont élevés sans lui, le laisser en arrière parce qu’il est, et restera, le gringo de la Calavera. « - Si je devais m’occuper d’éliminer quelqu’un, c’est au Manoir que je serais en train de traîner. » Rêve de sang et de carnage, à faire hurler les balles dans l’opulence d’un décor de cinéma. Ou à faire s’ébranler la terre, laisser Peklenc engloutir le faste et les jeux de pouvoir.

La remarque le fait ricaner, d’un grincement grave qui s’achève dans un reniflement dédaigneux. « - M’appelle pas comme ça Beliakov si tu tiens encore à ta belle gueule. » Avertissement rêche qui s’arrache d’entre ses dents, l’implacable clébard pour faire taire les regrets, l’amertume provoquée par la déchirure qui s’est faite entre eux. « - T’as perdu tes fringues à une partie de strip-poker ou c’est la nouvelle mode chez les Russes ? » Ce qui ne l’étonnerait qu’à moitié. Une part de lui crève d’envie de se tirer. L’autre en revanche, préfère rester plantée là. Faire durer l’échange qui prend des airs de conversation du troisième type. Autre dimension, où les ennemis s’arrêtent sur le même trottoir au lieu de sortir immédiatement les armes et faire cracher les balles.

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when we used to be friends † (Maleks) - Dim 21 Oct - 20:54

Aleks & Maciej

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20 juillet 2018
La boule au ventre refuse de partir, mal être qu’il camoufle avec fierté derrière une barrière impassible. Beliakov est sans doute bien trop fier pour oser se laisser aller au jeu des confidences. Il sait en son for intérieur qu’il a merdé, et s’il s’en est voulu durant des années, avec le temps la chose s’est un peu ternie, ou du moins l’acceptation a su faire son chemin. Est-ce seulement la vérité lorsqu’il sent son estomac se tordre à la simple vue de Serevo ? Ce visage qu’il connait par cœur bien que les années et les épreuves aient fait leur lot. La froideur est digne des vents du nord en provenance direct de Russie quand il pose ses billes sombres sur le faciès de son ancien meilleur ami. Aleksandr n’est pas le bienvenue sur ce trottoir et cela se sent à des miles à la ronde, pour autant, s’il aurait dû probablement en changer, le russe s’y refuse. Il a peut-être merdé mais son affront il l’a déjà lourdement payé. Il l’a payé par l’absence quotidienne et pesante, qui l’a font s’enfoncer un peu plus dans les retranchements de son asociabilité. Serevo pourtant connait des choses sur son compte que peu d’autres personnes connaissent. Mac sait pour l’hybris particulier du Torpedo, tout comme lui-même sait probablement certaines choses sur l’ours bourru que d’autres ignorent. S’il s’en est servi contre lui ? Non. Jamais. Aussi surprenant cela puisse-t-il paraître étant donné leur différend initial. Celui qui est venu tout gâcher. Aleks a fait une erreur une seule fois, et aujourd’hui il s’en mord encore les doigts.

Il suffit de le voir à la manière dont Maciej le regard de haut en bas et de bas en haut. Une remarque humoristique et sarcastique pourrait bien s’échapper de ses lippes mais Beliakov ne s’en donne pas le droit, il se doit de conserver son image et sa fière allure à présent mise à mal par son accoutrement. Pourtant, dans le fond, il en a rien à foutre le russe de la manière dont il est affublé, même s’il aime les belles choses. « Tu me vois flatté du compliment, je ne pensais pas un jour encore attirer ton regard. ». Vérité à demi voilée derrière ce fameux sarcasme qu’il ne peut s’empêcher d’utiliser. Une vague barrière de défense vouée à détourner l’attention de son malaise intérieur. Parce que putain Mac était son ami et qu’au fond de lui il aura toujours cette primeur, peu importe ce que bourru peut bien croire ou penser. Et c’est sûrement ce constat qui contrarie fortement le russe. Sans doute à l’époque s’est-il laissé emporter par l’appât du gain ou la nécessité de faire ses preuves d’une quelconque manière. Aleksandr ne pensait toutefois pas à mal, ce n’était pas entièrement de sa faute s’il ne savait pas ce qu’est l’amour ou même les sentiments. Il sait l’amour de son jumeau à son égard, celui amical qu’avait également Mac envers lui, mais il n’en sait rien d’autre. Pour le moment. Il n’a même pour ainsi dire pas aimé sa défunte femme. Peut-être a-t-il eu recours à la lame aussi facilement sur un coup de sang parce qu’il ne s’est pas jugé digne d’en avoir une après ce qu’il avait fait à son ancien ami ? Allez savoir. Lui-même ne le sait pas. En revanche, l’assassin de la Calavera n’a pas tort quand il dit que s’il avait une cible il ne serait pas dehors quand l’heure est aux festivités. Aleks ne peut pas le lui retirer et il se contente alors de hausser légèrement les épaules. Et puisqu’il n’a rien de mieux à dire sur le manoir en question, le brun enchaîne sur un constat des plus évidents et prononcé d’une voix calme, sans doute bien trop calme tandis qu’il retient le rideau autour de sa taille d’une main. Une chance pour lui que la nuit ne soit pas des plus fraîches. M’appelle pas comme ça Beliakov si tu tiens encore à ta belle gueule. Le ricanement précédent arrache un sourire en coin audit Beliakov. « J’estime avoir encore le droit de t’appeler comme je veux. Tu tiens peut-être à faire ton ours mal léché à user des surnoms qui fâchent et rester bloqué sur une histoire vieille de dix années mais ça ne regarde que toi, Mac. ». Chercher son mal, c’est peut-être ça qu’il veut en réalité Aleksandr, entendre Maciej beuglé la trahison commise, comme pour s’assurer qu’elle est bien réelle et qu’il est bien vivant. Juste pour se rappeler de pourquoi cet ami n’est plus dans sa vie.

T’as perdu tes fringues à une partie de strip-poker ou c’est la nouvelle mode chez les Russes ? Rien ne retient les obsidiennes de rouler dans leurs orbites cette fois et de sourire légèrement, dents blanches dévoilées un peu trop. Une technique apprise du jumeau qu’il utilise aujourd’hui de manière exceptionnelle. « Au manoir pour être honnête, contre coup d’un pouvoir visiblement négligé. C’est qu’à ne pas être invité, tu as visiblement raté pleins de choses. Et surtout les petits fours. Ils étaient à tomber par terre. ». Serevo est celui qu’il est et Aleksandr ne ressent aucune honte à être ainsi affublé en sa présence, tout comme il se fiche du bien pensé des voisins stalkeurs potentiels. « J’en ai piqué un plateau mais je dois bien t’admettre que j’ai jeté ceux qui ne me plaisaient pas dans un jardin un peu plus tôt, au bout de la rue. ». Il réajuste alors le rideau à sa taille et pose ses prunelles de manière un peu plus intrusives dans celles de son vis-à-vis qui pourrait très bien lui en coller une tout de suite. « Si jamais tu veux les goûter… ». Des piques et toujours des piques. Pourquoi diable en abuser quand la tension est déjà électrique entre eux deux ? C’est le seul moyen de défense qu’il connaisse avec Mac, puisqu’ils ne se sont pas parlés depuis cette erreur passée. Jouer d’humour sarcastique est plus facile que de dire un simple je suis désolé. Parce qu’Aleksandr ne l’a jamais supplié de rester, il l’a laissé filer.    



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when we used to be friends † (Maleks) - Dim 28 Oct - 19:39


Les sarcasmes sont sa marque de fabrique, au clébard. Venant des autres, ils lui donnent juste envie de les remettre illico dans le gosier duquel ils ont été crachés. Envies de violence qu’il bride du mieux qu’il peut, par respect pour ce qu’ils furent avant que le russe ne foute tout en l’air. Certainement pas le seul fautif dans l’histoire, le sicario aurait pu se douter que sa petite vie tranquille finirait par être dévoilée, que ça finirait mal. Trop con encore à ce moment pour se dire que la solitude est certaine la chose qui lui va le mieux, ça plus belle union. A se dire qu’il aurait dû se tirer avec elle et leur gosse, l’écouter quand elle lui a murmuré l’idée au creux de l’oreille, lovée dans ses bras à l’enivrer de sa présence. Ces instants de douceur dans sa vie de malheur, tendresse et chaleur qui lui font défaut à présent. Les mâchoires se serrent, pupille assombrie d’un relent de peine et de remord. Animal qui feule presque, à en faire vibrer sa trachée d’un murmure menaçant. Il pousse, le russe et son sourire de pub à dentifrice. Frère d’arme à ennemi, il aurait donné sa vie pour lui, Maciej. Fait n’importe quoi pour l’homme censé être l’ennemi des siens. Facile de voir à quel point la limite entre amour et haine est fragile. Une pauvre petite pierre de l’édifice qui fout le camp et tout se casse la gueule pour ne laisser qu’un champ de ruine. Retourner la terre du cimetière de leur amitié fracassée malgré la décennie passée. Il pourrait oublier, se persuade qu’il y ait parvenu parfois pour se reprendre l’acide de l’offense dans la gueule dès qu’il baisse la garde. Alors quoi ? Des excuses peut-être pour remettre les choses un peu en ordre. Lui décocher un sourire autre que ces rictus froids et haineux. Comme ceux qui se collaient sur sa trogne avant le drame. Avant qu’il ne plonge tête la première dans ces ténèbres qu’il affectionne plus que tout à présent. Trop noir le cabot, du fond des yeux jusqu’à ses fringues, la couleur de sa vie, celle qui lui va si bien.

« - Rancune tenace, les clébards ont de la mémoire tu sais, pas ma faute. » Qu’il laisse s’échapper d’entre ses dents serrées. L’audace lui hérisse le poil, affole le machin qui cogne contre ses côtes et lui donne envie de cogner. Juste pour le plaisir, parce qu’il ne l’a pas fait il y a dix ans. Réparer l’erreur en démolissant cette jolie gueule qui l’insupporte avec son foutu sourire. Cette suffisance presque bêcheuse qui fait partie du personnage mais qui aujourd’hui lui sort par les yeux. Il est pourtant là encore, quelque part sous la couche de merde et de rancœur, l’attachement. La petite pousse qui tente de reprendre des forces au milieu du carnage. Pas facile, mais elle s’accroche, parce qu’il a suffisamment perdu d’êtres auxquels il tenait, Maciej, pour se dire que là encore, c’est foutu. Rancunier pugnace, c’est un fait. Pas un imbécile non plus. Loyal malgré les fêlures, à se dire que si jamais quelque chose de mauvais devait arriver au torpedo, peut-être qu’il se retrouverait à tenter de lui sauver les miches. Foutu honneur à la con, l’animal qui ne parvient pas à totalement mordre la main de ceux qui l’ont trahi. Ca le perdra, il le sait. C’est sûrement pour cette raison qu’il s’efforce de rester seul, sans attaches. A d’autres. Elles se comptent sur les doigts d’une main ses attaches, mais elles sont bien présentes.

« - M’en serais douté… Quand on passe son temps à s’empiffrer, forcément la maîtrise de ses dons devient un casse-tête. » Ricanement amer, un reniflement dans le fond de la gorge puant le dédain. C’est une mauvaise maîtrise de ses dons qui a coûté la vie au môme et sa mère. Capacité qu’il a renié le temps de panser ses plaies avant de se dire que la contrôler, était pas une si mauvaise chose. Trop de dieux dans cette foutue ville, c’est ça qui fout autant de bordel. Parce que les dieux ont un égo qui dépasse l’entendement, à se bouffer le museau dans des guerres de gangs sans intérêt ni utilité. Petit pion, cabot docile qui exécute mais qui n’en passe pas moins. Inutile, c’est tout.
« - J’ai raté quoi ? Ton strip-tease dans une tentative désespérée de dominer le monde ? Me semble que je pourrais y survivre, t’en fais pas. » Moqueur aux épaules qui se haussent, l’homme qui se fout bien d’avoir été convié ou non. Pas son genre ces soirées à la con, ça l’arrange et ça se lit sur sa gueule qu’il est mieux en solitaire qu’à jouer les vigiles à une soirée qui de toute façon, aurait mal tournée. Parce qu’il le sent, l’instinct du prédateur qui fonctionne à plein régime, que les choses ont mal tournées, tentative de paix explosée en mille morceaux, eux qui n’ont toujours pas compris que ça ne fonctionnera jamais ce genre d’idées. Qu’ils sont faits pour se détruire les uns les autres, c’est comme ça, c’est tout.

« - Trop aimable mais je vais te les laisser, au cas où l’envie d’y revenir te prenne le bide. » Air renfrogné sur les traits déjà faits de fer, l’animal se referme encore plus. Masque de froideur, dédain à même la pupille, il ne sait pas s’il doit rester, faire perdurer le comique de cette rencontre impromptue. Lui coller son poing dans la gueule à en voir sautiller les chicots étincelants pour mettre les choses au clair, ce règlement de compte qu’ils n’ont jamais vraiment eu. Ou simplement se tirer. Fuite facile, tellement pas son genre au Serevo. Alors il reste, planté là sur ce foutu trottoir, à croiser les bras sur son torse pour laisser tout le loisir à ses doigts de lui pétrir la chair. Se faire mal pour réprimer les pulsions violentes qui lui dévorent le bide. Humain et divin battant le fer à l’unisson appelant la réparation d’un affront qui lui fait encore mal. « - C’est là-bas que ça gueule à ce point ? » Qu’il lance après un lourd silence, un mouvement de menton en direction de là où se trouve le Manoir. Evidemment que c’est là.
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when we used to be friends † (Maleks) - Ven 2 Nov - 21:53

Aleks & Maciej

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20 juillet 2018
L’organe vital continue de battre dans la poitrine, il bat même un peu trop fort face au fantôme du passé qui a refait surface. Il auraient pourtant pu se croiser durant ce trop grand nombre d’années. Bien qu’il ne l’avouera jamais, le chaos a lentement pris place depuis que Maciej n’est plus cette oreille confidente et bienfaisante. Repère d’un jour qui a fini par s’envoler à cause de la cupidité d’un autre trop ancré dans les affaires familiales et mafieuses pour y préférer l’amitié. Elan d’héroïsme qui est venu frapper aux neurones bien trop tard, lorsque le mal était déjà fait. Il y a cru, pourtant, Aleksandr. Que la rencontre écourtée suffirait à laisser le temps à Mac de retrouver les siens, de les empêcher d’être enlevés. Au lieu de ça, ce n’est que le mal qui a malgré tout été fait, tel une vengeance contre celui qui pensait changer le Destin. Ah, qu’il s’est bien foutu de sa gueule ce putain de Destin… C’est à croire qu’il continue puisqu’il lui offre son ancien meilleur ami sur un plateau quand lui est, pour ainsi dire nu comme un verre emmitouflé dans un rideau. Rancune tenace, les clébards ont de la mémoire tu sais, pas ma faute. Les clébards. Depuis quand prenait-il autant plaisir à se dénigrer tout seul ? Ce n’était même plus amusant. Ce genre de piques allaient bien quand ils n’étaient que deux adolescents mais maintenant ? Beliakov devrait savoir aborder le sujet en adulte, crever l’abcès une bonne fois pour toute, mais il n’y parvient pas. Ce serait admettre à haute voix une erreur, et le brun ne se rappelle que trop bien la punition paternelle pour l’échec. Réflexe gardé par un môme destiné à tuer et éliminer. Alors non, malgré sa volonté, Aleks ne peut se résoudre à aborder ouvertement le sujet et préfère user de sarcasme. « Les clébards qui ont la hargne tenace finissent tous à la fourrière. Et tu sais ce qui vient après. » qu’il rétorque en resserrant nonchalamment le rideau autour de sa taille, non sans ironiser sur les petits fours et répondre à ses questions. « Ce n’était pas lié à un casse-tête. ». Ce n’était pas une erreur de parcours, c’était autre chose. Une chose que Beliakov ne s’explique pas encore et qu’il ne comprend pas. Il avait comme été poussé par l’envie de détruire. Une véritable soif de destruction inégalable, le poussant à user d’un pouvoir qu’il ne sort que très rarement.

Il comprend les airs dédaigneux que lui offrent Serevo, il les a mérité dans le fond mais préfère agir comme s’il ne les voyait pas. Ni lui, ni ses piques. Quand bien même l’égo ait souffert de ce sous-entendu, toujours à cause de ses vieux démons que sont Echec et Faiblesse. La nouvelle réflexion le fait ricaner cette fois, tant la perspective d’un stip-tease est malvenue, Aleks ayant toujours été le moins causant des deux. Ou presque. « Tu sais pourtant que je ne suis pas friand des acclamations en public. J’ai pas changé de ce côté. Et… Non, rassure-toi tu n’as pas loupé de strip-tease. Rien de plus qu’une ambiance catastrophique et chaotique comme je les aime. ». La malice fait partie de sa récurrence, ou plutôt la destruction en l’occurrence mais c’est un élément qu’il ne révélera pas à Mac, ils n’en ont jamais vraiment parlé d’ailleurs, de ces détails. Du moins pas dans ses souvenirs. C’est là-bas que ça gueule à ce point ? Aleksandr tend l’oreille, ayant arrêté de prêter attention au manoir dès lors qu’il a mis un pied dehors. « Il y a de très fortes chances. » qu’il répond en retenant toujours le rideau. « Ils ont un drôle de goût pour la fête. C’est peut-être pour ça que j’ai été contraint de lâcher la bête et ruiner mon costume hors de prix au passage… ». Se montrer vaniteux n’est pas réellement dans ses habitudes, ce n’est qu’une barrière, une façade érigée pour tromper ce qu’il ne saurait vraiment qualifier d’ennemi. Toutefois Aleks ne peut courir de risque, car Mac reste indubitablement dans le camp ennemi. Les obsidiennes qui s’étaient détournées un instant reviennent se poser dans le regard noir du sicario. Un voile de tristesse semble passer, ou tout du moins de culpabilité. Le cœur bat dans la cage thoracique, il cogne si fort. Les mots voudraient sortir, de simples mots qui pourraient tout changer comme rien du tout. Il voudrait, mais la fierté est trop grande, l’empêche de lâcher un seul son. Il n’avait pas réalisé avant ce soir combien la présence manque, un élan de faiblesse maudit qu’il veut maintenir à l’intérieur pour ne pas parler. Alors il se contente juste de dire d’un ton neutre et sans sourire. « J’ai essayé. ». Il a essayé de tout annuler il y a dix ans. Il a essayé de déjouer les règles du jeu. Il a tenté mais il a échoué. Et aujourd’hui l’échec est plus dur à avaler que n’importe quel autre.

« Pourquoi tu frappes pas, Mac ? ». La question s’envole toute seule, parce qu’il n’est pas doué pour les excuses. Parce qu’il n’est pas doué pour admettre sa plus grossière erreur. Parce que ça le bouffe lentement de l’intérieur. Il comprend pas. « T’as toujours eu les coups faciles, c’est tout ce que je mériterais et pourtant tu restes planté là les bras croisés ? J’suis sans défense ce soir putain. L’occasion rêvée. Tu penses pas qu’elle mériterait de voir ça ? ». La colère inexplicable gronde à l’intérieur, c’est plus facile que d’assumer la plaie suintante de cette infamie qu’il laisse moisir depuis dix ans. « Etait-elle au final tellement insignifiante qu’elle ne mérite pas de voir le sang couler pour elle ?! ». Dans son élan, Aleks s’est rapproché, sans doute un peu trop, vociférant ses mots au visage de l’assassin. Il risque gros, mais jamais ses mots n’ont été aussi sincères depuis le début de leur rencontre inopinée.      



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when we used to be friends † (Maleks) - Dim 11 Nov - 16:32


Ricane, le chien fou de la Calavera. Oui il sait ce qu’il advient de ces pauvres bêtes une fois enfermées à la fourrière. Abandonnés non réclamés jetés dans une fausse dont personne ne se soucie. Il finira comme ça, le Serevo. Abandonné, assassiné et personne ne s’inquiètera de son sort. Il a tout fait pour, entouré mais toujours seul. A mordre et grogner pour éloigner, s’éviter les emmerdes des liens qui se tissent et éclatent lorsque le dernier moment arrive. Quelques exceptions sur la liste, peut-être, au moins une dans le lot, l’emmerdeuse qui a eu le malheur de l’avoir pour mentor. Oublie Mac. Pas facile d’oublier quand elle gravite dans son monde constamment, à lui retourner les nerfs comme si c’était la seule chose qu’elle avait à faire de sa vie. « - Pas tous. Il y en aura toujours un plus malin que les autres pour pas se faire choper et mordre toux ceux qui tenteront de l’enfermer. » Rictus mauvais sur les babines, retroussées pour dévoiler les crocs du tueur. Les explications sur la soirée ne l’intéressent pas. Il s’en fout de ce qui peut bien se passer là-bas, dans ce foutu manoir. Un bordel sans nom, les soirées de ce genre ne finissent jamais bien. Tout dépend du point de vue, pour lui, un bon carnage est synonyme de soirée réussie. « - M’en serais douté. Je suis certain qu’ils te fileront de quoi t’en acheter d’autres, des costards hors de prix, tes potes russes. Le trafic de vodka se porte bien en ce moment il me semble. » Moqueur au cynisme acéré, sonnant comme une fin de conversation pour le sicario.

Rien à dire de plus, prompt à détourner les talons pour s’éviter des remords et autres joyeusetés rapportées par le Beliakov et sa trogne. Un pied qui pivote sur le pavé, le clébard aux mains enfoncées dans les poches de son sweat noir. Il aurait pu en rester là mais le russe commet l’erreur. Prononce ce qu’il ne fallait pas lancer en sa présence. C’est une blague, un plan foireux. Sourcils qui se froncent, Maciej s’immobilise en plein vol, les mâchoires crispées à s’en péter les dents. « - T’as essayé ? » S’arrache d’entre les chicots, l’œil noir se pose sur le type à moitié à poil qui lui fait face et le supplie presque de cogner. Il en meurt d’envie, depuis dix ans. De démolir cette jolie gueule, lui faire cracher tout le sang pourri qui s’agite dans les veines. De mille et une façons pour le voir mourir encore et encore, toujours plus sale, toujours plus violent. Lui faire payer sa trahison. Et s’en servir pour se punir lui-même, lui qui n’a pas pu les sauver. Lui, qui a causé la mort des deux êtres les plus précieux dans sa vie à ce moment-là, incapable de se maîtriser sous le coup de la rage. Penklenc en juge déloyal, imparfait, assoiffé de sa fureur qui n’a eu que faire des dommages collatéraux. Ma faute, pas la sienne. Il se le répète, Maciej, mais la litanie ne suffit pas pour calmer les vagues de rage qui sont en train de lui dévorer la poitrine. Aleksander alimente le torrent, creuse sa propre tombe, crétin incapable de s’arrêter. « - Ferme la, Aleks. Ferme ta gueule. » Ordre qu’il gronde, du fond de sa trachée, à en faire trembler la terre sous leur pied. Le divin qui s’éveille et réclame justice. Ce soir, dans cette rue désertée, faire payer le drame, réparer l’affront et peut-être enfin pouvoir tourner vraiment la page.

« - T’as aucun droit de parler d’elle comme ça. Elle méritait pas de crever pour ces conneries, certainement pas à cause d’un petit con dans ton genre qui voulait me tenir par les couilles et me foutre la trouille. Ils méritaient pas de mourir et pourtant c’est fait. » Aucun droit de l’invoquer comme il le fait, salir son nom quand il n’a fait que précipiter sa chute. « - T’as essayé parce que tu savais que ça allait arriver, et t’as rien dit. En bon pote que tu es, t’as gardé ça pour toi et t’as continué à me sourire comme si de rien n’était. » Self-control qui lui explose à la gueule lorsque la distance se brise et se tend le bras. Attraper au mieux le rideau et l’attirer brusquement vers lui. Le cueillir au vol, le poing dans la gueule à lui éclater les os, et les siens au passage. Ca craque sous l’impact, un élan de douleur qui fuse dans tout le bras mais il s’en fout. Frappe encore, fourmis dans les phalanges, un dernier coup et il le repousse sans la moindre douceur. A espérer qu’il se prenne les pieds dans son foutu rideau et se casse la gueule sur le trottoir. On ne frappe pas un ennemi à terre… Il y a toujours des exceptions. Honneur une fois bafoué, pour lui, l’assassin n’a rien contre le fait de recommencer.

« - Putain de pourriture, mériteriez que je vous assassine tous et que je fasse flamber le trou à rats où vous vous terrez comme des lâches avec votre foutue vodka. » Crachats de haine à en faire trembler la voix de toute la tension qui s’amoncèle sous la peau. Maciej le toise, de toute sa noirceur, solide sur ses appuis. « - Lève-toi, Beliakov. » Invitation à obéir explicite dans l’ordre qui claque dans l’air nocturne.
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when we used to be friends † (Maleks) - Dim 2 Déc - 13:29

Aleks & Maciej

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20 juillet 2018
Un sourire en coin, c’est là tout ce qu’il répond aux palabres du Sicario sur le trafic de vodka ou encore la remarque sur le chien plus malin capable de mordre tous ceux qui oseraient vouloir s’en prendre à lui. Le long silence se meurt entre eux, silence pendant lequel Aleksandr voudrait bien aborder un autre sujet, profiter de cette rencontre fortuite pour entamer une discussion sur ce dont ils n’ont jamais eu l’occasion de terminer d’en découdre : la trahison. Semi trahison dans l’esprit du bratvien. T’as essayé ? que l’autre s’insurge, de cette voix glaciale et cet air mauvais, mouvement stoppé dans l’élan qui devait sonner l’heure de départ et de séparation. Encore une fois. Oui, Beliakov a essayé de tout annuler, il pensait même que ce revirement serait suffisant pour donner l’occasion à Maciej de sauver la mise, mais en définitive ça n’a fait que l’empirer. Nul ne sait alors pourquoi Aleks empire les choses aujourd’hui, sort ses mots qui s’envolent tous seuls dans la nuit. Au loin les cris résonnent toujours et l’amusement n’est probablement plus là à l’Eden Manor mais le torpedo n’en a strictement rien à foutre. Seul ne compte que leur échange. Il court après il-ne-saurait-dire-quoi Aleks. Cherche-t-il les coups ? Un excès de colère ? Une réaction quelconque face à ce qu’il s’est passé il y a dix ans ? Probablement. Car le silence sur le sujet est pire que tout et à voir Mac en face de lui, s’il avait dissimulé la douleur tout ce temps, cette dernière revenait le fouetter en pleine gueule. Il veut qu’ils s’expliquent, malgré la fierté qui l’empêche de dire désolé. Alors il cherche la violence, seule chose qu’il connait suffisamment pour savoir comment l’attirer jusqu’à lui. Il veut que Mac réagisse, lui hurle dessus, ce qu’il n’a pas fait auparavant. Car bien qu’il ne l’avouera sans doute jamais, son meilleur ami lui manque. Il peut se camoufler derrière toutes les façades du monde, la vérité est là : Maciej manque à sa vie, et la douleur de la perte se fait terrible agonie face au pernicieux silence de mort.

Aleksandr veut le pousser à bout, faire ressortir tous les non-dits et ce même si son ancien ami lui ordonne de la fermer. C’est plus fort que lui, l’assassin d’ordinaire calme et posé est bien incapable de se taire, dégageant un peu plus de colère, celle-là même qui anime leurs deux corps. Et lorsque la terre se met à vrombir sous ses pieds, Beliakov ne recule pas. T’as essayé parce que tu savais que ça allait arriver, et t’as rien dit. En bon pote que tu es, t’as gardé ça pour toi et t’as continué à me sourire comme si de rien n’était. Les mots sont justes, tout ce qu’il dit est vrai si ce n’est qu’Aleks n’a jamais aussi peu souri de toute sa vie à Mac que ce jour-là. Et c’est bien parce qu’il n’y arrivait plus qu’il a fini par arrêter l’entrevue. La distance termine de se briser, main qui tire d’un coup sec sur le rideau enroulé. Dans un autre cas, Beliakov aurait été en mesure de réagir, mais pas là, pas alors qu’il assimilait les mots lâchés à son encontre. Le coup de poing finit par s’écraser sur sa pommette et la fait craquer dans son sillage de la même manière que la peau s’ébrèche. Le rouge coule le long de cette joue et la douleur le vrille mais il ne pousse qu’un maigre grognement, se saisit par réflexe du poignet de l’autre qui frappe encore à lui en faire voir des étoiles une brève seconde. La lèvre explose et le force à cracher par terre, il ne suffit que d’une inspiration supplémentaire pour que cette fois ce soit le nez qui craque et lui arrache un plus grand grognement de surprise. Les yeux s’embuent de larmes par réflexe à cause de l’arête brisée et dans l’élan il se prend bel et bien les pieds dans ce maudit rideau, tombant à la renverse sur le dos.

Souffle coupé, Aleksandr bascule sur le côté et repose ses yeux sur Serevo sans grimacer, quand bien même il ait du mal à respirer. « Tu sauras… Que je ne me planque jamais dans ce trou à rats, comme tu l’appelles. ». Vérité, mais Mac est-il prêt à la prendre comme telle ? Rien n’est sûr. Se lever, l’ordre est ainsi donné mais il refuse d’obéir tout de suite, crache une gerbe de sang sur le côté et réajuste le rideau autour de sa taille, serrant les nœuds de fortune cette fois. « Je t’ai dit que j’ai essayé. Tout ce que t’avait à faire c’était t’occuper du reste ! Si j’ai des torts dans l’affaire, je ne suis pas le seul. J’ai laissé la fenêtre ouverte pour qu’aucun de nos groupes respectifs ne pensent à la trahison de l’un ou de l’autre. Tu crois sincèrement que je voulais ce qui est arrivé ?! ». Pour la seule fois dans sa vie Aleks n’avait pas souhaité la mort de quelqu’un, il s’était simplement laissé abuser par les volontés d’un père et d’une mafia pour laquelle il a toujours travaillé. Après avoir essuyé le sang sur sa joue – ou plutôt après l’avoir étalé -, il se redresse sur ses deux jambes et se rapproche à la hâte de Maciej pour le fixer droit dans les yeux, sourcils froncés. « Regarde où on en est arrivés. Ouvre tes putains de grands yeux. T’es ce qu’ils ont toujours voulu que tu sois et j’suis ce qu’ils ont toujours voulu que je sois. Et regarde ce que ça nous a coûté. ». Pris d’un élan de violence sous la colère et la douleur, Aleks le repousse à son tour, mais pas assez fort pour le faire tomber. « Regarde ! ». Il souffle. « Il est trop tard pour revenir en arrière, plus rien de ce qu’on a connu ne reviendra jamais, il ne reste que les carcasses de ce qu’on a pu être un jour et les seuls ravis dans l’histoire, c’est eux. ».



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when we used to be friends † (Maleks) - Ven 21 Déc - 19:42


Il les avaient oubliés, le cabot, sa haine et sa peine. A tout se reprendre dans la gueule face à l’assassin de sa petite vie presque trop tranquille pour un type comme lui. Double face d’un même être, le sang et la violence d’un côté, la normalité d’une vie de famille en construction de l’autre. Son équilibre pour éviter de totalement se casse les dents. Sans Beliakov, Serevo ne serait certainement pas devenu ce qu’il est à présent. Babines carmines, détente prompte à être pressée pour faire exploser cervelles et rotules sur le carreau. Tout démolir et oublier que de tous, c’est lui le plus fracassé. Ca lui convient la plupart du temps, ce rôle qui lui colle à la peau. Parce qu’il ne pense pas, le sicario, s’efforce de ne pas revenir en arrière. Aucune utilité, il le sait. C’est douloureux, rien de plus. Dix ans qu’il encaisse, enterre et oublie. Rouvrir le cercueil après autant de temps est presque aussi catastrophique que ce qui semble se jouer dans le manoir perché sur les hauteurs. Carnage sous la peau, dans les phalanges qui démolissent et blessent la jolie gueule. L’ancien allié, le frère d’armes, faussement de sang, de cœur plus certainement. Pactiser avec l’ennemi pour se prendre le couteau dans le dos le jour où il a fait l’erreur de baisser totalement la garde. Il lui faisait confiance, merde. Comme un con, sans réfléchir, aveuglément, prompt à trahir pour cet autre en sachant pertinemment que la réciproque était vraie. Faux.

Il a ses torts, le solitaire. Balance la faute sur les épaules d’un autre pour ne pas affronter sa plus belle erreur. C’est lui qui a enterré femme, enfant et ennemi sous la terre. Accès de rage meurtrier, perte de contrôle à lui trouer la poitrine de sa connerie. Alors il crache, Maciej parce que c’est plus facile d’aboyer sur quelqu’un d’autre que sur soi. Il s’est suffisamment blâmer pour ses pertes, a besoin de rejeter tout le poids de cette odieuse erreur sur le fautif tout désigné. « - M’occuper du reste ? Tu crois que j’ai fait quoi, que je suis resté planté devant la porte à laisser ton pote prendre le thé et faire son bordel tranquillement ? C’est trop tard que je suis arrivé. » Il crache et ricane tout à la fois, incapable de savoir s’il doit rire ou continuer de casser la gueuler du débraillé dans son rideau certainement hors de prix. Proie qui se redresse déjà, et tout le corps du sicario se raidit sous l’instinct. Poussé par la tension battant les muscles, le cœur en charnier dans la poitrine à l’en exploser. Les doigts qui s’agitent à nouveau, s’ouvrent et se referment, hésitent entre neutralité ou poing serré. Bénéfice du doute peut-être, lui laisser le temps de s’expliquer. Maciej n’en a aucune envie, peu enclin à le voir s’engouffrer dans la brèche qui lui entaille la carcasse. Lui laisser reprendre la place béante qu’il a laissée en trahissant sa confiance.

« - Je crois que tu serais capable de n’importe quoi du moment que tu te retrouves au centre de l’attention. Le reste tu t’en fous. » Mauvaise foi, certainement. Pupilles d’obsidiennes maintenant le contact, à lui démolir la rétine. Le fusiller du regard, ces abysses de noirceur miroitant de rage. En défi silencieux d’approcher, de répliquer. Repoussé comme rien, perte d’équilibre qui s’invite à peine dans l’équation, en réflexe les griffes du clébard s’agrippent au rideau. Tire en avant le russe, le rapproche un peu plus pour mieux venir lui bousiller la nuque, la griffer de toute sa rage, juste pour être certain qu’il ne s’éloigne pas. Ne se tire pas comme un lâche. « - Tu craches sur tes supérieurs et ton clan maintenant ? T’imagines que ça va me pousser à ta sauter dans les bras pour te pardonner ? » Pas loin de le faire d’une certaine manière. Les deux ennemis un peu trop proche pour que ça ne soit pas bizarre vu d’un œil extérieur. Couple bizarre que les plus malavisés regarderaient de travers, claquements de langues et on se tire comme si de rien n’était tout en marmonnant que le monde tourne mal. « - Ils s’en foutent des dommages collatéraux, un pion ça se remplace, une femme, ça s’oublie. Normal pour des types comme nous non ? » Il grince sa haine, ricane et laisse l’esquisse d’un sourire mauvais ourler ses babines. Le clébard prêt à mordre mais qui ne parvient pas vraiment à le faire. Le souffle suspendu dans la poitrine, les doigts toujours fermement accrochés à cet autre. Le démolir ou tout oublier, pas foutu de se décider Serevo, et ça l’emmerde. Creuse un sillon entre les sourcils qui se froncent.

Un soupir et il le repousse, le russe. Brutalement, en espérant qu’il se prenne les pieds dans son foutu rideau. Se casse la gueule ou se retrouve le cul à l’air, il en sait rien, les deux options auraient au moins le mérite de le faire marrer. « - Je me fous de tes explications, c’est fait maintenant. On a merdé, c’est tout. Ca devait arriver à un moment de toute façon, on est fait former pour se détruire. » L’alliance tordue entre deux camps supposés ennemis. Il s’en foutait à l’époque, de ces règles à la con. S’en fout toujours un peu au fond. Peut-être moins téméraire avec l’âge, Maciej. Plus trop enclin à risquer son cul pour de douces utopies qui n’apporteront rien de nouveau, juste de la douleur et des désillusions.
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when we used to be friends † (Maleks) - Dim 6 Jan - 14:32

Aleks & Maciej

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20 juillet 2018
Y a la douleur qui vrille à ses tympans tandis qu’il lui fait de nouveau face, visage se teintant déjà de bleu par endroits, sang perlant à certaines entailles sous les coups vrombissant d’un divin rugissant. Vieil ami de longue date, bien que Maciej ne le considère plus comme tel. Il rugit comme un sauvage, terre tremblant sous ses pieds également nus. Ca ne perturbe pas l’assassin le moins du monde, tout au plus le fait baisser les yeux non sans cracher une nouvelle fois une gerbe de sang à terre. Intérieurement, il a mal des mots qui s’extirpent des lippes de l’autre. L’animal. Ils ont tous deux commis d’effroyables erreurs mais chaque palabre qui s’envole de ses lèvres, Aleks les rend sincères, car il n’y a pas de faux semblants en cet instant. Mac devrait voir la vérité en face, il est probablement l’un des rares à obtenir autant de sincérité de sa part. Beliakov n’a pas pour habitude de se montrer à cœur ouvert aux autres si ce n’est son frère et un certain italien dont il protège le nom. Je crois que tu serais capable de n’importe quoi du moment que tu te retrouves au centre de l’attention. Le reste tu t’en fous. Il y a sûrement du vrai, dans ce qu’il expose. Aleksandr le grand qui tue dans l’ombre se délecterait joyeusement d’une place plus haute si on la lui proposait. Sans doute a-t-il travaillé trop fort ces dix dernières années pour essayer d’en obtenir le seuil sans encore y parvenir. La Bratva a ses limites, assurément, mais pour l’heure étant libre de faire ce qu’il veut, le garnement jamais ne se plaint. Il préfère le mensonge à l’honnêteté, use de ses lames pour faire couler le sang et à l’heure actuelle, pour ça, il n’est qu’homme comblé. Mais pas quand il voit le fantôme de son ami d’enfance perdu. Quand il le regarde, il n’aperçoit qu’un reflet violent de ce qu’il est, ce même reflet qu’il ne voulait pas être pour lui et qu’il est malheureusement devenu. Oui, Aleksandr doit bien faire pitié dans son accoutrement des plus simples. Un rideau volé et une fête délaissée.

C’est finalement la colère qui s’effrite et perd le nord, quitte les lèvres trop serrées du Beliakov, mains ne faisant que repousser avec force la masse qui à peine chavire. Sans grande conviction l’assassin il use de ses mains. A nouveau tiré en avant, il gronde, dévisage cet autre sur lequel il voudrait hurler tout ce putain de manque sans y parvenir. Car l’oreille attentive est partie, s’en est allée depuis trop d’années. Trop d’années à oublier les bases des confidences, la manière dont on les fait. Il n’y a plus eu que la noirceur et les abysses d’un job dans lequel il s’est noyé. Tout comme lui. Forcé de s’immobiliser, à quelques centimètres à peine du Serevo, Aleks garde la mâchoire serrée, même lorsque les ongles s’enfoncent dans la peau de sa nuque et la griffe avec bien trop de force. « Non. Je m’attends pas à ce que tu me sautes dans les bras, comme tu dis. » qu’il lâche entre ses dents serrées sans le quitter de ses billes sombres. « Je ne fais que constater ce qu’il en est, et ce que ça nous a coûté. ». Il souffle, sang perlant toujours le long de sa joue et retombant probablement sur la paluche de Mac. « T’étais mon oreille et j’étais la tienne. P’têtre bien que ça les a dérangé. ». Il gronde, cherche à se dégager de l’emprise sans y parvenir et sans y mettre énormément de force ou même de bon vouloir. C’est comme un élan lucide qui lui a pris lorsqu’il prononce ces phrases. « Deux zouaves pour deux camps différents qui s’côtoient. Ca t’es jamais venu à l’esprit que ça pouvait être un coup monté ? ». Profiter des faiblesses de l’égoïsme, de jeunes devenus trop vite adultes au point de se laisser berner. Aussi déplaisant cela puisse être pour Aleksandr de l’admettre, Beliakov de son état, il s’était sans doute fait avoir comme un bleu. Voilà ce qu’il pensait aujourd’hui quand il regardait le fauve en face de lui.  

Oui, pour sûr que les grands s’en foutent des dommages collatéraux et de leurs états d’âme, le torpedo n’est même pas certain d’en avoir une, d’âme. Sans doute est-ce pour cette raison qu’il le paye de son hybris, douleur explosant dans ses nerfs sans prévenir et lorsqu’il s’y attend le moins. Celle qu’il ressent en cet instant est cependant bien réelle et désagréable. Probablement encore plus qu’aux moments où les nerfs lâchent, se compriment et implosent. Doigts accrochés au poignet de l’autre, Beliakov souffle et y enfonce ses ongles lui aussi. La mâchoire se resserre à nouveau, en même temps que le cœur quand il est repoussé, peau griffée au passage. Cette fois il ne tombe pas, chancèle mais se rattrape de justesse sur ses appuis et fulmine intérieurement. « Uniquement si l’autre en a envie. Personnellement… » qu’il ose reprendre d’un fin sourire au coin des lèvres, essuyant le sang qui a ruisselé sur sa joue. « Je ne cache pas l’envie de leur en foutre sur la gueule parfois. Tu sais, juste une fois, retourner les chiens contre leurs maîtres. ». Et il s’inclue bien évidemment dans les chiens. « J’veux pas être ton ennemi, Mac. ». Mots prononcés tandis qu’il essuie ses lèvres à présent, levant le menton comme il a tant l’habitude de le faire, avec ce sourire énigmatique qu’il a toujours eu avec lui, mais jamais avec les autres. Lentement, il s’avance, vient taper du poing dans le creux de l’épaule du cabot enragé, plusieurs fois de suite, visage tourné vers le sien. « Tu prends ça comme tu veux, j’ai fait l’erreur une fois. Je ne la ferai pas deux. ». Le poing se délie, relâche les doigts qui viennent tapoter à leur tour en cette tape qui se veut étonnamment amicale après les coups. Puis le visage disparait, se tourne vers l’horizon, ne reste plus que les doigts qui glissent et ne le touchent bientôt plus. L’abomination reprend sa route dans son rideau de fortune par une belle nuit étoilée, et sifflotant un air que Mac n’avait probablement pas entendu depuis des années.        




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