Molly dort, enveloppée par Ma Dame. Elle a fini par craquer.. Mais elle en avait besoin. Vers la fin de la journée, ses yeux se fermaient alors qu'elle faisait la manche. Plusieurs fois la brune s'est réveillée en sursaut, avant de piquer du nez de plus belle.. Et quand la nuit a commencé à envahir la ville, elle a lâché prise. Et l'Autre a pris la suite. Il aurait dû chercher un coin où dormir. Il le sait. Molly n'aime pas qu'il s'amuse trop quand elle ne peut pas le surveiller. Trop impulsif. Trop instable.. Mais cette nuit, elle est douce. Douce car le coin est resté calme. La lune est bien lumineuse, presque ronde. Dommage que la ville chasse les étoiles... Et le froid est là, bien piquant mais lui s'en fout. Il la trouve quand même douce. Il n'aime pas l'été l'Autre. Il ne peut pas profiter pleinement de son corps de son corps quand il se réchauffe, en se battant ou courant..  
Alors le voilà l'Autre, marchant tranquillement dans les différentes rues, ruelles.. Il veut s'amuser l'Autre, s'échauffer le sang, en faire couler peut être un peu, au dépend de certains bien sur.. Mais quoi faire.. Ma Dame tente de le résonner mais rien à faire. C'est Molly la patronne. Enfin, ce qui s'en rapproche le plus. Alors Ma Dame peut bien parler dans le vide. Un groupe de jeune le bouscule. Ils parlent forts, se la pètent. Bref détestables. Parfait..

Son cœur cogne dans ses côtes. Ses jambes lui font mal et ses poumons tentent de pomper plus d'oxygène mais il ne peut s'empêcher de rire. Il a réussit à les semer. Les autres ils gueulaient, comme si cela allait l'arrêter. Il courrait, courrait l'Autre allongeant toujours plus des jambes. Et maintenant le voilà tranquille. Le sac à dos en main, il commence à fouiller. Trouve deux trois trucs intéressants. Quelques cachetons, briquet, porte monnaie.. Et d'autres bricoles. Le sac est abandonné au sol, alors que ses trouvailles font au fond de ses poches. Poches multiples. Cavernes d'Ali Baba où les choses s'amassent sans discontinuer. C'est Ma Dame qui se charge de ranger de temps en temps. Ou plutôt vider.. Une voix attire son attention. Un gars s'approche. Pas un de ceux de tous à l'heure.. Une clope au bec, il s'arrête à quelques pas.

Ouais j'ai ça. Une clope par contre tu passerai ?

Voix rauque, ne collant pas au visage de poupée. Position du corps négligeant. Avec flegme.. C'est l'Autre sur le devant de la scène. Mais chut, faut donner le change.. Un cri le stoppe dans ses pensées. Un bruit de course.

-Ah meeerrdde..

Bon au final il n'a semé les pigeons tant que ça. Et ils ont l'air assez remontés.

Spoiler:

Pas moche le gamin. Il plairait bien à Molly, si elle n'était pas enterrer dans sa réalité. Et puis l'Autre ce n'est pas lui qui va lui faire du rentre dedans. Non lui il aime les courbes, les demoiselles délicates.. Bref il s'égare.
Il suit du regard, voyant le bâtiment d'où filtre de la lumière, du bruit.. Pas une chance pour qu'ils rentrent là dedans. A part si on paye un verre à Molly. Non aucune chance.. Jolie mais pas saine d'esprit. Ça en a fait fuit plus d'un.
Pas de réflexion quand on lui roule sa cigarette. Molly adore le faire ce rituel. Lui il s'en fout. Trop flemmard. Il accepte d'un geste de la tête, allume avant de tendre le briquet.

-Non j'y étais pas. Pas mon truc. Pas les sous surtout. Mais il se tait. Les gens ne parlent pas de leur situation financière, même si l'Autre n'a jamais compris pourquoi. Ouais, pourquoi ?

Le briquet retourne dans sa main, puis dans sa poche. Aspiration de la fumée cancérigène, expiration dans la pénombre. Les volutes vont se perdre dans le ciel. Mais pas possible de continuer à profiter de la tranquillité de la rue.. Les pigeons sont là, aussi discrets qu'une bande putois..
La clope au bec, presque tranquille l'Autre se tourne vers eux. Pas de peur, juste du contentement vient luire dans son regard. Il s'était retenu de leur péter leur petites dents bien blanches, mais ils semblerait qu'ils l'y oblige au final. Bah, le malheur des autres fait le bonheur de certain. Lui par exemple.
Un sourire de carnassier vient étirer ses lèvres, un premier poing vole. Il fait le première touche. Quelques autres coups échangés, soudain c'est le gars à la clope qui l’atteint. Un instant L'Autre l'observe mauvais. Dans sa tête c'est flou. C'est le moment de l'action, des coups, pas de la réflexion. Alors il continu, ne tentant pas de protéger l'autre gars. Peut être qu'il lui en a même foutu quelque uns mais bon ça il ne reconnaîtra pas.. Quand ça se calme, deux sont allongés alors que le gamin restant repart en clopinant.
L'Autre souffle un coup, se met même à siffloter. La douleur il l'ignore. Ça le rend plus vivant. Une aspiration sur sa clope, toujours entre ses lèvres. Rien ne vient. Claquement du briquet.. Puis sa voix s'élève.

-Bon mon gars.. Ôte moi d'un doute, tu étais avec eux ou pas ? Parce que ton coup je ne crois pas l'imaginer.

Le regard qu'il adresse à sa nouvelle rencontre du soir est froid. L'Autre a encore de l'énergie à dépenser. Et il n'aime pas qu'on se foute de sa gueule..

Avec un calme seulement apparent l'Autre écoute le blondinet. Mais à l'intérieur ça bouillone. Il lui faut du temps pour se calmer. Là il se concentre seulement sur sa cigarette. Tirer dessus, remplir ses poumons.. Ne pas faire attention aux deux jeunes par terre. Sinon il voudra leur péter encore quelques trucs. Des os ? A la première réflexion du jeune, un sourire étire ses lèvres. Trop large, moqueur. Non ça ne va pas bien dans sa caboche.

Me soigner ? On a déjà essayer.. Et comme si tous était normal, son visage devient plus neutre comme sa voix. Tu voulais un briquet non ? L'Autre lève les mains en l'air tachant de calmer le jeune. Il voulait pas le pousser ainsi, enfin pas vraiment. T'inquiète pas je te crois. C'est bien moi qu'ils cherchaient.. Mais bon ils n'auraient pas dû...

Pas de remord. Non toi tu ne connais pas ça. C'est toujours la faute de l'autre. Mais quelque chose remue au fond de toi. C'est la gamine qui remue, se réveille doucement. Ma Dame rit doucement. Elle sait qu'il va se faire passer un savon. Elle n'aime pas qu'il fasse des « bêtises » quand elle dort. Un souffle sort de ses lèvres. Des bêtises ! Molly exagère quand même. L'Autre... ? Chut gamine, rendors toi Mais elle résiste, fouille. L'homme dans ce corps de gamine retourne son attention du compagnon de bagarre. Il ricane.

J'ai voulu m'amuser un peu. Et puis ils avaient l'air de manquer de rien, alors je les ai allégé de quelques trucs... Mais après..
Tu as quoi ?
Murmure. Ignorance du spectateur. J'ai rien fais. T'occupe pas de moi.
J'ai le droit. Je vis avec toi. Si tu fais une connerie..
Pas plus que d'habitude..
Mais bien sur, et lui.. Tu l'as entraîné dans ta merde !
Mais non ! Enfin si mais c'est eux qui..
Arrête de rejeter la faute sur les autres. TU es responsable.

Et aussi soudainement Molly repousse l'Autre. Le changement s’effectue soudainement. Ses yeux deviennent plus doux. Elle s'enroule dans son manteau. L'Autre a une plus grande résistance au froid qu'elle.. Elle se tient moins droite la belle, pas besoin d’impressionner selon elle. La clope au bord des lèvres, elle aussi aime le tabac, la brune écoute son corps. Rien de bien important. Connu pire bien sur... Juste quelques autres bleus qui fleuriront sur sa peau le lendemain. La jeune femme avise le blond à quelques pas. D'instinct s'approche de quelques pas. Ses lèvres se pincent en voyant l'état de ce dernier. Puis sa voix s'élève, plus vive, plus douce.

Je suis vraiment désolée. Est-ce que ça va ? Je sais que l'Au.. La gamine s’interrompt violemment. Expliquer sa réalité ou non ? Cela a toujours été un problème. Dans tous les cas elle passe pour une folle. Toujours. Sa réalité se percute à la moquerie, à l'incompréhension.. Mais si elle ne l'explique pas.. Tous se mêle dans sa tête. Calme toi chérie La voix est douce. Ancrage dans la tempête. Allez respire Une inspiration profonde. Expiration qui l'est tous autant. Explique lui. Correctement. Si il se moque on s'en ira. Ou l'Autre lui cassera quelques dents. Il ne verra aucun problème à ça Ce dernier gronde de contentement. Ok ok. Alors je reprends. Désolée, c'est l'Autre qui adore s'attirer des ennuis. Et malheureusement ce soir tu as été mêlé à une histoire.. Tu n'as rien de cassé ?[/color]

Ne pas se concentrer sur ses réactions. Non une mauvaise idée. Il recule, l'incompréhension se lit sur son visage. Bien sur pourquoi cela serait autrement franchement ? Les psy, personne te foutant dans des cases, te connaissant mieux que personne ne la comprenait pas. Ils lui ont foutu l'étiquette si détesté. Les autres gens du quotidien ne comprenaient pas. Pourquoi lui comprendrait ? Il a l'air si sein d'esprit. Ne fait pas de conclusion hâtive Ricanement sans joie. Bien sur les gens ont le droit de juger mais pas elle ? C'est si facile..
Les réponses du gars attire de nouveau son attention. Bien bien si il dit que ça va. Mais elle ne peut s'empêcher de s'en vouloir. Son corps à elle, elle s'en fout. Depuis que ses os se brisaient sous les coups, que la douleur était devenu une vieille compagne.. Depuis qu'elle erre ainsi sans réelle but.. Son corps n'est qu'un véhicule qui lui permet de survivre un peu plus chaque jour. Alors la brune ne lui donne que le stricte nécessaire.. Son mode de vie ne lui permet pas plus de tous de façon...

Ok ok.. Si je peux faire quoi que ce soit.. Je me sens vraiment mal que tu sois atterrit la dedans.. Il.. Il est vraiment pas croyable.
J'ai récupéré quelques trucs intéressants. Ne te plains pas. Sourcil qui se hausse, Point qu'elle fixe. Pour elle une silhouette masculine. Pour d'autre le vide. Ah oui ? Fouille dans les poches.

Molly s’exécute, mais les paroles du jeune homme la stoppe net. Elle n'y croit pas ses oreilles la gamine. Les deux autres non plus d'ailleurs. Ma Dame est la première à se reprendre. Molly ? Tu compte bien lui répondre j'espère ? Cette dernière fixe le blond avec surprise. Elle n'y croit pas réellement. Et puis même si l'envie est là, elle a peur. Peur du ridicule, de la moquerie. Dernière inspiration de cigarette. Le filtre qui lui chauffe les doigts. D'un geste elle le jette, avant de se mettre à triturer nerveusement ses doigts. Son regard s'égare sur ce qui l'entour. De l'animation provient toujours du bar. Quelques personnes de ci et de là mais ils semblent réellement seuls dans cette rue.. Une inspiration, ses yeux retournent sur sa rencontre du soir.

Vraiment ? Tu.. D'accord je peux essayer de t'expliquer.. On s'assoit ? Un banc se trouve à quelques pas ou le bar est toujours ouvert. A toi de voir.. J'ai au final de quoi de nous payer un verre si tu veux..

Trop gentille Molly. Beaucoup trop gentille. Cette argent elle devrait la garder mais non. Elle se sent trop responsable, même si tous ceci était hors de sa volonté. Non non, c'est à elle de tenir les rênes. Sinon l'Autre serait trop dangereux. Bête sous un déguisement de figure humaine. Elle le voit. Les autres non.. Dans l'attente d'une réponse de la part du blond, la brune réfléchie à comment organiser ses idées.. C'est compliqué, surtout avec l'Autre qui ne cesse grogner son refus. Il veut partir. Finir de se défouler..

C'est décidé. C'est le bar qui accueillera son explication. Molly aurait préféré la noirceur, le calme de la nuit. Elle recueille tant de secret déjà. Les meurtres, la violence, les amants secrets. Elle ne juge pas, elle est silencieuse. Alors qu'ils se dirigent vers le bar la brune continue ses réflexions. Ou peut être que le bar est tous aussi bien. Avec les bruits environnants personne n'entendra rien. Les gens sont la plupart tellement soûl qu'ils ne se souviendront de rien. Bah les deux lieux feront l'affaire. Mais la demoiselle a une préférence pour le dehors. La foule elle en a l'habitude. Mais la foule dans un environnement clos elle n'aime pas la belle. Pas possibilité de fuite. Pas de choix de contact.. Le jeune homme attire son attention. Ses sourcils se froncent, elle ne comprend pas.

Pourquoi tu as été nul ?

C'est lui qui a été entraîné dans une bagarre qui ne le concernait pas. Lui qui essayait de comprendre.. Le cri d'un homme l'oblige à entrer. Ses yeux parcourent les lieux. La chaleur enveloppe soudainement, l'obligeant à se débarrasser de son long manteau. Un homme la bouscule, l'Autre luit dans ses prunelles quand celui-ci se tourne vers elle pour une réflexion. Il l'aurait écraser sous ses poings si ils avaient insisté. Ca suffit, tiens toi bien Mais lorsqu'ils vont s'installer , c'est lui qui choisit pour elle. La chaise. Moins confortable mais en cas de problème plus facile de se dégager. Qu'est-ce que tu crains ? Pas de réponse, juste une certitude que n'importe quoi peut leur tomber dessus. Finalement les présentation commence. Molly acquiesce doucement avant de faire de même.

Molly. J'suis à peine plus vieille que toi.. Pompier ? Depuis combien de temps ? Pourquoi tu as voulu faire ça ?

Curiosité qui vient la titiller. La brune peut se laisser faire cette fois-ci. Pas dangereux Marküs. En apparence bien sur mais pour le moment ça lui suffit. Puis vient la question. La compliqué.. Ses doigts pianotent le bois de la table. Des longues secondes. Sa face est chiffonné à Molly, ne sachant comment expliquer tous ça. Puis elle y repense. La belle s'en fout de son envie. Dès ce soir elle disparaîtra de nouveau dans la nuit et la rue. Peu de chance de le recroiser. Si ça se pimente, elle disparaît et puis c'est tous. Cesse le tambourinement mais ses doigts viennent jouer avec les manches du pull qu'elle. Des fils se barrent, mais il tient chaud donc elle le garde. Et puis là, il lui permet de se concentrer.

C'est l'Autre. Pas l'autre tu vois non trop simple. L'Autre celui qui est avec moi tous le temps. Molly le voit mais pas les autres. Alors elle joue leur jeu, comme si elle se savait folle. Mais la seule chose qu'elle reconnaît réellement c'est leur existence et l'aide qu'ils lui prodiguent. Son doigt vient tapoter brièvement sa tempe. Il est toujours là. Depuis que je suis haute comme ça. Hauteur approximative de la main. Ne pas parler de Ma Dame. Pas maintenant. Et puis Elle est si secrète. L'Autre tu l'as rencontré tous à l'heure. C'est lui qui a pété la gueule aux bourgeois. C'est lui qui protège. Toujours.

Ses yeux sombres qui ne quittent pas ses doigts s'acharnant sur les fils de laine. Pas envie de croiser les orbes de son vis à vis. Peur du jugement.