N’ont-ils pas honte ? Ces humains sans vergogne pénètrent très facilement dans la maison de Père. Ils bâtissent ses maisons, certes. Mais elles sont sa demeure. Ils ne peuvent pas changer sa décoration comme ils l’entendent. Pauvre de moi, je les avais observé bougé ces rugueux et imposants bancs en bois de le sanctuaire. Pour une raison qui m’échappait encore, le maître me laissait sortir assez souvent pour assister à ces réunions. Il insistait alors pour que je lui raconte en détail les histoires de ceux qui avaient pris la parole. C’était, certes, étrange mais j’aimais sortir, alors tout occasion était bonne à prendre. Mon oncle, l’ange Gabriel en personne, ne me jugerait pas sur cette faiblesse, j’en suis persuadé.

Comme presque toutes les semaines, je suis enchaîné à cette vilaine chaise. Le plastique est presque douloureux. En cercle d’une bonne douzaine de personne, un prêtre s’amusait à jouer les fins psychologue sur les problèmes de chacun. Sa longue robe noire faisait penser à une toge romaine revisité par la couleur des ténèbres. Elle le faisait paraître bien plus maigre qu’il ne l’était. Sa barbe et ses cheveux avaient été marqués par l’âge et elles étaient d’une couleur blanche tonifiante. Son teint d’ébène se mariait parfaitement avec cette immaculée chevelure. Sa voix était douce et posé, du moins pour un prêtre. Il récitait des psaumes en guise de réponse à chaque intervention, et c’était pesant. Les histoires étaient à dormir debout. L’espace d’un instant, je pensai être fatalement tombé dans les bras de Morphée. Mais, c’était qu’un désir. J’avais du mal avec ses conversations. « Emrys. A toi. » Je n’aimais pas parler en public. Je me savais bégayant. Les regards se tournèrent vers moi. Une légère pensée à Asteria, ma meilleure amie, vinrent me rassurer. Serrant les doigts, je souriais. Un sourire farceur, un défi pouvant me sortir de ces paroles étranges. « Je vais passer mon tour. » Les membres s’excitent, rouspètent mais un rappel au calme vient pacifier les dialogues. Je sourie. Je suis timide. Je le sais. Je rêve des étoiles brûlant la voûte de cette église à ce moment précis. Je respire doucement. La séance est fatalement terminée. Je me lève.

Ma course s’arrête rapidement sur une table ordinairement consacré aux hosties en carton et à la coupe du vin interdit aux mineurs. Religieux, mais pas religieux hors-la-loi. Je rigole à cette image, me glissant entre deux personnes. La table est remplie de mets délicieux, comme il est d’usage. Un croissant me fait de l’œil. Je le saisis. Je verse un délicieux café dans un gobelet en carton, laissant mon croissant à côté. Puis, mon œil s’agite. Le lynx a reperé une sucrerie. Un Donuts au chocolat. Il a l’air bon. C’est le dernier de sa boite, donc le meilleur. Ma main courre vers lui. Lorsque je le saisis fatalement de mes petits doigts agiles, je remarque que nous sommes deux à l’avoir saisi. Mes sourcils se froncent. « Je l’ai vu le premier. » Très mature. Père serait très fier.. Dans sa propre maison.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR ECRIRE ICI