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fireside » jesse

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fireside » jesse - Ven 19 Oct - 5:27

fireside ☾☾☾
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by in the morning &
the night time.
Reyes ne savait pas vraiment quelle heure il était lorsqu’il se stoppa devant le portail. Sa batterie de téléphone était morte depuis ce matin. Dix-neuf heures et des poussières peut-être, à en juger par le jour qui commençait à se fatiguer et par les rues dégagées, signe que le temps était maintenant aux familles et aux soupers. Ses préoccupations étaient loin de ces derniers pourtant, bien loin aussi des rues d’Arcadia et de son véhicule cabossé. Ses mains demeurèrent un instant sur le volant. Puis c’est son visage tout entier qu’il recouvrit avant de masser ses tempes, futile tentative pour se calmer. Toutes ses émotions semblaient accentuées fois dix depuis midi, depuis l’éclipse et la révélation. Finalement, le barbu lâcha un long soupire. Tout était ok. Ce n’était pas le plus important de ses problèmes, et s’il ignorait tout, il n’aurait pas à s’en soucier pour le moment. Voire même jamais avec un peu de chance. Il fallait juste se préoccuper du sort d’Emiko. Et faire en sorte que la mission que lui, Alejandro et Jesse préparaient depuis une semaine se déroule sans accrocs. Deux jours. Plus que deux jours et ils la reverraient. Et pourtant il n’avait pas l’impression qu’ils étaient totalement préparés. Il n’était pas sûr qu’ils le soient véritablement un jour.

Toujours dans son fancy costume de la veille, un peu plus désordonné que la première fois qu’il l’avait porté cependant, il claqua la portière et rejoint la porte principale de l’établissement, qu’il ouvrit sans se déclarer. À peine entré, ses tympans furent assaillit par une musique électronique et les exclamations des personnages de Street Fighter V. Jesse était présent, sans grande surprise, accompagné d’un gosse avec qui il jouait probablement. Il profita de leur distraction pour passer devant le séjour sans s’arrêter et grimpa les marches deux à deux avant de disparaître dans l’une des salles de bain. Il avait besoin d’une bonne douche. Et juste après, il s’occuperait la tête de dossiers à étudier.

L’escapade dans la salle d’eau fut rapide, n’eut pas le temps de véritablement lui rafraîchir les idées. C’est son reflet dans le miroir qui venait à présent tout lui rappeler, à travers la tâche brûlante qui était apparue sur le côté de sa cheville gauche plus tôt dans la journée. La vive douleur qu’il avait ressentie sur le coup avait disparu aussitôt, comme si la forme avait toujours été là mais qu’il ne s’en rendait compte qu’à l’instant. Au moins, elle avait l’avantage d’être discrète, ainsi disposée.

Serviette autour du cou et de la taille, c’est vers son bureau qu’il se dirigea ensuite pour aussitôt se mettre à l’aise, dans des vêtements radicalement différents de ceux qu’il avait porté la veille. Un t-shirt blanc et un bas de survêtement qu'il ne pensait même pas posséder avant aujourd'hui. C’est son téléphone qu’il attrapa dans la poche du costume et qu’il brancha aussitôt à un vieux chargeur qui traînait au sol. Vous avez (17) appels manqués, disait l’appareil. Dont douze provenant d’une seule et même personne, Reyes constata en grimaçant, à peine rongé par la culpabilité, avant de poser l’appareil sans lire les messages qu’il imaginait déjà. De toute manière l'auteur allait certainement se manifester en personne dans les minutes à ve…

Trois coups sur la porte. « Repasse plus tard, j'suis occ… », la poignée s’abaissa tout de même, coupant Reyes qui se laissa tomber sur son siège avec flemme. Pourquoi toquait-t-il s’il n’avait pas l’intention d’attendre l’approbation de son supérieur pour entrer ?
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fireside » jesse - Dim 21 Oct - 22:09

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jesse s'était laissé fondre au creux du canapé. d'habitude incapable de rester immobile trop longtemps à la façon des enfants électriques, ça faisait pourtant bientôt deux heures qu'il s'était mêlé à la matière des coussins qui supportaient son poids. les jambes croisées sur la table basse, ses doigts s'agitaient sur la manette, le bruit effréné des touches s'ajoutant aux sons des personnage en 3D qui animaient l'écran. aucun mot ne sortait de la bouche de jesse, sa concentration était propulsée dans ses mains et pour rien au monde il ne l'aurait relâchée. son coude gauche allait souvent taquiner le petit luis qui jouait avec lui, subtile tentative de déstabilisation de l'ennemi. et ils restaient comme ça, à grogner de temps à autres. ça lui allait, à jesse. son esprit était happé, occupé, et n'avait pas vraiment l'occasion de retourner râler. ce qui restait, c'était juste un peu de frustration à évacuer.

mais un bruit interpelle ses sens, la porte qui se claque et une présence devinée apparaît. les yeux de jesse se détachent de l'écran pour une courte seconde, qui est fatale au personnage qu'il contrôlait. « merde! » s'exclame t-il sans réfléchir. son regard se tourne furtivement vers le jeune homme à ses côtés, qui ne retient pas son large sourire face au juron lâché. jesse dresse son index près de ses lèvres, l'air faussement dramatique. « j'ai pas dis ça. 'faut pas dire ça. dis pas au vieux grincheux que j'ai dis ça. » il présente son poing à l'enfant pour que celui-ci y frappe de ses maigres forces. le plus âgé lui envoie un clin d’œil et s'extirpe enfin du canapé et ses jambes savent déjà où elles doivent le guider.

la soirée de la veille, jesse l'avait rapidement écourtée. la seule chose qu'il avait appréciée avait été la présence de selda, le reste l'avait fait s'en aller. il n'avait pas trouvé reyes en partant, et n'avait plus entendu parler de lui depuis. c'est pourquoi il hésitait à frapper à son bureau, la main dans le vide. l'autre était enfoncée dans un short de sport, changement drastique de sa tenue d'hier soir. il avait préféré se débarrasser du costume pour vêtir un large sweat à capuche, le tout lui enlevant quelques années. il avait également lâchés ses cheveux, qui formaient des boucles désordonnées jusqu'au milieu de son cou. il s'était jeté dans le confort après avoir été tendu toute une soirée durant.

jesse frappe finalement trois coups. « repasse plus tard, j'suis occ… » « ok j'entre hein. » coupe t-il sans prendre la peine d'écouter reyes. il décide d'appuyer sur la poignée et de le regarder, sans trop d'animosité ni de soulagement. il croise ses bras contre son torse et s'appuie à l'entrebâillement de la porte, un brin d'amertume encore frais sous la peau de son visage. « je voulais juste savoir si tu comptais encore m'ignorer longtemps? t'as juste à me dire jusqu'à quand et promis on continue à faire comme si l'autre existait pas. » pourtant le sérieux ne ruine pas vraiment ses traits. jesse arbore l'expression neutre, mais les regards tâchés. les reproches soulignés dans le silence.
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fireside » jesse - Jeu 25 Oct - 0:01

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Les prunelles menacent de s'échapper avant que Reyes ne frotte ses yeux pour chasser l'exaspération grimpante. Son long soupire, lui, apaise la mèche alors que le pétard qu’il est devenu en l’espace d’un après-midi menace d’exploser à tout moment, attisé par les subtils reproches du sicario. Le regard noir se perd sur la silhouette qu'il n'avait que furtivement détaillée plus tôt en passant devant le séjour, qu’il voudrait juste envoyer balader mais qu’il prend malgré tout le temps de considérer. C’est plus fort que lui, ce n’est pas nouveau mais ce n’est que depuis le White Hare qu’il s’en rend véritablement compte. Jesse capture les regards et Reyes n’a jamais été épargné par l’auréole captivante qui semble planer au-dessus du visage aux boucles brunes. Le jeune s’est lui aussi changé dans une tenue plus décontractée, un large sweater et un short, ensemble qui lui correspond davantage que la cravate dont il a lui même dû refaire le nœud, ainsi que la chemise serrée de la veille. Mais c’est les jambes nues et croisées à l’entrebâillement de la porte qui troublent l’espace d’un micro-instant les pensées sévères du sergent, qui redirige aussitôt son regard sur le visage neutre, son expression -il l’espère- toujours aussi sérieuse. Brutalités et frustrations sont traduites de manière approximativement civile, même si le ton est tout autre : « Écoute. Je t’ignore pas. Ma batterie de téléphone est morte et j’avais des choses importantes à faire aujourd'hui. Maintenant fais demi-tour, Jesse. C’est tout sauf le moment. »

La vérité, c’est qu’il a tout fait pour l’éviter durant la soirée pour des raisons qu’il a du mal à véritablement identifier, parce que ses pensées n’allaient jamais dans le sens qu’il souhaitait leur donner. Il a chassé ça dans un coin de sa tête et faisait en sorte de passer une bonne soirée loin du plus jeune, lorsqu'il le pouvait. Ainsi, c’est dans les draps d’une femme de la Nuova Camorra, Gisella, qu’il a réussi à relâcher la pression et la frustration des dernières semaines éprouvantes, physiquement et moralement. Et tout allait pour le mieux jusqu'à cet après-midi, jusqu'à l’éclipse et ses révélations contrariantes. Jusqu'à ce qu’il se découvre être la réincarnation du héros le plus poissard du monde antique.

Étrangement, tout ce qui n’allait pas dans sa vie avait un lien -de près ou de loin- avec les dieux, du moins c’est ainsi qu’il le ressentait à l’instant présent, ses pensées négatives accentuées par sa mauvaise foi et l’inédite non-objectivité millénaire. Et Jesse se trouvait justement être l’un de ces êtres à l’immortalité incertaine, aux pouvoirs dépassant la logique. Bref, à cet instant, il était tout ce que Reyes détestait le plus au monde, en même temps qu’être une très très très mauvaise idée, peu importe ce que cette mauvaise idée était. Il la repoussait toujours loin. Suffisamment loin pour ne pas y réfléchir. Pour l'ignorer, elle et son origine.

Il retourne à ses occupations comme si de rien n’était, du moins, il essaye un moment. Mais ses gestes sont frénétiques, nerveux, précipités. On lit la colère dans ses mouvements, dans les pages tournées, presque arrachées. Alors c’est le tabac qui vient le sauver à la place. Tabac qu’il roule dans une feuille conçue à cet effet, avant d’insérer un filtre et d’essayer d’allumer l’extrémité avec son vieux briquet au réservoir visiblement à sec. « Tu vas vraiment me faire répéter, uh ? », crache-t-il, l’objet encore éteint entre ses lèvres et le corps avachi sur l’assise. « Dehors. Et ferme la porte derrière toi, c’est un ordre. »
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fireside » jesse - Sam 24 Nov - 1:24

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la tension qui grignotait l'air était plus qu'évidente. les traits de reyes étaient facilement lisibles, et s'ils paraissaient habituellement usés pour certains, jesse pouvait se vanter d'y discerner quelque chose de particulier. l'obscurité s'emparait plus facilement de son visage, et il ne semblait y montrer aucune résistance. comme s'il avait abandonné pour la journée, se noyant dans une émotion plus grande encore que ses hantises naturelles. ses mots n'ont rien de plus qu'à l'usuelle, construits dans une dureté propre à reyes; trop habitué pour se sentir atteint par ses paroles sèches, jesse tentait de voir un peu plus loin. creuser derrière sa voix, dénicher la source de ses regards voilés. et les excuses qu'il tisse au fur et mesure lui semble un peu ridicule, car basiques. « t'aurais au moins pu me prévenir, ça te demandait vraiment pas autant de temps que ça. » marmonna t-il en haussant les épaules, les sourcils légèrement froncés.

il était en proie à une mince contrariété, plutôt déçu de constater qu'après avoir passé autant de temps l'un près de l'autre, ils devaient encore passer par ce genre de phase. reyes était de ces personnes qui étouffaient la plupart de leurs ressentis, aussi différents les uns des autres soient-ils, sous une masse de froid qu'ils entretenaient secrètement. et il n'allait rien dire, rien révéler jusqu'au moment où jesse brisera le peu stabilité qu'il lui restait. ça n'était bien sûr pas son but – il ne voulait rien d'autre que lui apporter son aide, comme toujours. il continuait de lui tendre la main, même quand reyes ne cherchait pas vraiment à la saisir.

jesse restait planté contre la porte, encore déterminé à défier les yeux sévères de son supérieur et l'atmosphère devient rudement plus désagréable. les ordres de reyes sont crachés à son visage, caprice d'un homme qui n'a jamais su répartir les poids qui fissurent l'intérieur de sa poitrine. mais le plus jeune ne bouge pas d'un millimètre, une expression désabusée s'installe alors qu'il finit par fermer la porte derrière lui – il préférait épargner la situation aux enfants du refuge. ça n'était pas dans les habitudes de jesse de contester des ordres, il n'était plus le petit garçon qui clamait ne vouloir suivre que lui-même. mais la situation l'obligeait à s'opposer, lui risquant sûrement encore quelques foudres supplémentaires de reyes.

« donc tu préfères rester tout seul à te torturer pendant le reste de la journée? pour toi, c'est plus sain que de me parler de ce qui te mets dans cet état? » son visage se fronce un peu plus, quelque peu vexé par son attitude. sans qu'il ne le veuille vraiment, ses émotions à lui s'en étaient mêlées. il eu l'audace de s'avancer un peu plus, nullement effrayé face à ce qui l'attendait. « si t'as juste besoin d'être agressif avec quelqu'un, vas-y, fais-toi plaisir. » il haussa les épaules, presque indifférent. « mais va peut-être falloir que tu finisses par accepter mon aide un jour. tu peux pas t'isoler éternellement. »
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fireside » jesse - Ven 14 Déc - 1:25

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Le silence était lourd dans le bureau après les vérités déclarées par Jesse. Dans la fureur abrasive et aveugle de Reyes, les paroles sonnaient comme un sermon, un jugement bien loin des véritables préoccupations à son égard. Il souffla pour évacuer l’illusion nocive, l’ombre d’une grimace dissimulée sous ses doigts occupés par la cigarette roulée. Puis le corps reposé sur l’assise fut secoué de spasmes et son hôte laissa poindre le rire mauvais, sans filtre. Pendant quelques secondes, le sourire étrange ne le quitta pas. Reyes se contentait de frotter avec force son front contre la paume de sa main, l’instinct voulant chasser à la racine la violence lunatique qui le pourrissait, en vain. Ses afflictions arrivaient bien trop souvent, et aujourd’hui le vase débordait en même temps que l’océan d’émotions encombrantes : colère, rage, fatigue. Et lui, il ne pouvait que plonger la tête la première dans le désespoir sans fin.

Il ne refusait pas l’aide de Jesse. Du moins, il ne la refusait plus systématiquement. S’il le pouvait, il s’accrocherait aux quelques rayons qui effleuraient la surface, qui n’avaient pas peur de s’engouffrer dans les abysses pour le retrouver. Reyes redoutait qu’un jour Jesse ne puisse plus l’atteindre. Mais ce qui l’effrayait le plus, c’était de l’entraîner avec lui, de le noyer d’une manière ou d’une autre. Et dans son état actuel, il n’était pas sûr d’être suffisamment lui-même pour ne pas le blesser. Et c’était la raison pour laquelle il s’obstinait à le chasser de son bureau. Il ne se faisait pas confiance et s’il connaissait d’habitude les limites de sa violence – jurons grincheux qui ne dépassaient pas les barrières de sa barbe entre les murs de l’Esperanza et matériels cassés dans l’intimité de son bureau – elles étaient encore trop floues ce soir.

Mais Jesse n’abandonnait jamais. Jesse était têtu, peut-être encore plus que Reyes. Jesse s’était accroché à l’une de ses jambes à Medellín sans trop lui demander son avis, l’avait suivi jusqu’à Santiago de Cali malgré les risques, avait traversé l’Amérique Latine et un bout des Etats-Unis avec lui. Jesse refusait de s’y détacher depuis. Jesse ne l’avait jamais laissé derrière très longtemps et Jesse trouverait toujours un moyen de s'incruster sous sa peau, de lui tirer les vers du nez. « T’es pas croyable. » soupira-t-il. Reyes ne le comprenait pas. Quelque-chose le taraudait même discrètement, et il mettait doucement la main dessus ce soir. La brutalité se taisait un peu derrière l’interrogation. De toutes les questions qu’il se posait, c’était certainement celle qui l’intriguait le plus, parce que si Jesse lui posait la même en retour, il aurait certainement matière à réfléchir pour un moment.

« J’ai une question. », énonça-t-il simplement, le ton toujours aussi sérieux qu’il y a cinq minutes, moins sévère seulement. « Pourquoi tu fais tout ça, Jesse ? Et je parle pas des gosses. » Il pensait à nouveau à la soirée d’hier, aux nombreux regards qu’avait arrachés Jesse Pedraza sans même qu’il ne s’en rende compte. Aux discussions furtives que Reyes avait malgré lui entendu. Il est mignon celui-là. Tu connais son nom ? Jesse, hein ? Ça sonne pas très hispanique. Tu penses qu’il serait intéressé ? J’ai entendu qu’il n’avait d’yeux que pour… Son ventre remua un peu et il leva les yeux sur la silhouette masculine, l’expression changée, indéchiffrable. Sa violence avait beau être retombée, il avait toujours cette irrésistible envie d’enfoncer Jesse contre un mur et de lui arracher une réponse des lèvres. Reyes pinça les siennes en une ligne mince et prit une longue inspiration.
Il entendait rarement Jesse parler de ses conquêtes. Avant aujourd’hui, l’idée même que Jesse puisse avoir une personne spéciale dans sa vie ne lui avait jamais effleuré l’esprit. Peut-être parce qu’il s’obstinait égoïstement à ne pas y penser. Que valait Reyes Montijo depuis le regard noisette de Jesse Pedraza pour que ce dernier s’offre entièrement lorsqu’il était question du gradé ? Un ami ? Un substitut de figure parentale, grincheuse et instable ? Reyes grimaça à cette dernière image, inadéquate. Il se rendait compte qu’il pensait à autre chose. Non, qu’il espérait secrètement autre chose. « Parce que tu te sens redevable ou-- » Ou quoi, Reyes ? Ou quoi ? C'était au-delà d’absurde mais il avait besoin de demander, de savoir, de comprendre. « Ou quelque-chose d'autre? » Quelque-chose de plus.
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fireside » jesse - Lun 4 Fév - 23:23

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il y a cette pensée enfantine, même puérile qui frôle l'esprit de jesse. celle qui lui souffle que, allez, c'est bon, descends avec moi et viens jouer avec luis et on en reparle plus, s'il te plaît. non pas qu'il est lâche, trop peureux d'affronter les flammes qui le menace - loin de là. c'est juste que les traits froissés de reyes lui peinent le coeur, et qu'il ferait n'importe quoi pour y percevoir un brin de douceur. c'est idiot, mais subitement, ça lui manque, et il déteste que la colère palpable le gagne si rapidement. il fait de son mieux, torture l'intérieur de sa joue de ses dents et se retient d'agir comme un gamin.

il aimerait comprendre. ce qui taraude reyes, ce qui l'empêche de s'ouvrir complètement à lui. pendant un mince instant, il est terrifié à l'idée que ça pourrait venir de lui. le plus terrible à concevoir serait la déception; lui qui s'applique toujours pour satisfaire son supérieur, il pourrait difficilement supporter de dépiter ce dernier. il chasse l'idée de son crâne quand il perd ses yeux dans le visage de l'autre homme. jesse déteste à quel point la négativité lui est familière. elle paraît de moins en moins évidente car habituelle sur sa peau, et il refuse de la considérer comme une banalité. alors il s'accroche encore un peu, quitte à gagner quelques autres colères de la part de reyes - tant pis. tant pis, parce que plus tard, dans une ou deux heures, ça serait oublié, pas vrai? ils pourront rigoler à se déchirer les joues, et ça ira.

jesse s'attarde sur la question. il l'a, la réponse, toute prête depuis des années. elle s'est encrée en lui et il a simplement décidé de ne plus trop y penser. c'est si logique pour lui que ça en touche presque l'absurde - mais, c'est normal que reyes ne comprenne pas. qu'est-ce qu'il était d'autre, à l'époque, si ce n'est un gamin virulent aux idées explosives? avec des motivations bancales, et un goût douteux pour le danger. et peut-être que rien n'a changé, qu'il incarne toujours les couleurs du garçon des rues. la simple pensée l'enrage. non, il veut être plus que ça. bien plus. et reyes doit comprendre.

après l'avoir fuit pendant quelques secondes, ses yeux se plantent brièvement dans ceux de son supérieur - il est encore un peu hésitant. mais il veut lui dire. une lourde inspiration gonfle sa poitrine, et ses mots sortent alors méticuleusement de sa bouche. « parce qu'un jour, j'ai compris que je pouvais--non, que je voulais tuer pour toi. » dès leur première rencontre, en réalité. c'est quelque chose qui l'a percuté avec une violence terrifiante. mourir pour quelqu'un est une chose; tuer en est une autre. et c'est inexplicable; ce qui l'a submergé ce jour là, ce qui continue de dévorer ses veines quand les ordres de reyes résonnent dans son crâne. il n'a jamais su mettre des mots dessus. maintenant, la tête brûlante, il se dit que ça se rapproche d'une chose comme la dévotion. « t'es tout ce que j'ai. je vois pas comment je peux être plus clair, reyes. » il n'est plus très sûr de répondre correctement à la question, il se perd un peu dans le flot des paroles qui inondent ses pensées et lui aussi, il aimerait y voir plus clair. il aimerait vraiment. une main nerveuse cherche encore à donner de l'ordre à ses cheveux alors qu'il brise le contact visuel. « je..je suis désolé si c'est pas ce que tu veux. si t'en as marre d'avoir quelqu'un comme moi à tes côtés. » quelqu'un comme quoi? qu'est-ce que ça veux dire, ça, au juste? toi, tu es qui, pour lui? « t'as juste à me le dire, et je te laisserai tranquille. » c'est faux, il peut aller nulle part, il est agglutiné, vulgaire insecte noyé dans une piscine de miel. et maintenant que ses émotions sont maladroitement projetées sur les murs, il aimerait avoir la capacité de vraiment s'enfuir.
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fireside » jesse - Sam 9 Fév - 5:08

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Briquet en argent qui se distingue entre les doigts - dont il triture le capuchon du bout du pouce par habitude. L’objet n’a plus aucune utilité, n’est visiblement pas en état de s’enflammer. Il s’oubliera certainement parmi les babioles qui s'empilent dans les tiroirs du maître de maison - jusqu’à ce qu’il décide un jour d’en remplir le réservoir. Clic, clac. C’est ainsi qu’il occupe ses doigts impatients, qu’il tait le silence, tandis que quelques résidus de tabac tombent sur les clichés d’un document ; qu’à l’autre bout de la pièce, Jesse cherche ses mots. Ô qu’il aimerait avoir la capacité de lire dans les pensées en cet instant. À la place, Reyes essaye d’interpréter le langage corporel, lui qui connaît tellement l’acolyte qu’il pourrait partager une conversation entière en le regardant dans le blanc des yeux : question dans le haussement d’un sourcil, raillerie dans un clin d’œil, reproche sur le sillon d’une bouche. Pourtant, l’interprète est aphasique lorsque les pupilles confuses se plantent, puis s’égarent, puis se plantent à nouveau dans les jumelles. Qu’est-ce que tu fuis ? Il veut lui demander. Puis oublie ce que j’ai dit, c’était pas si sérieux d’toute façon. Immense mensonge que Reyes arrivera bien facilement à tasser sous sa pile de boulot, à négliger. Il l’a bien fait des années, pourquoi pas une de plus ?

Et voilà que Jesse inspire. Les paroles hésitantes s’élancent plus vite que la pensée. Confession sur confession. Reyes est pris de court. Clic. Les doigts se figent dans l’air un imperceptible instant. J’ai compris que je voulais tuer pour toi, il mime dans sa tête encore et encore. T’es tout ce que j’ai, Reyes. La confession lui brûle les entrailles autant qu’elle lui arrache le cœur. Il est remué, parce que s’il s’attendait à quelque-chose, ce n’était certainement pas à ça. Il laisse le jeune s’exprimer ; mâchoire serrée, filtre pincé entre les lèvres, cigarette devenue invisible. Monologue qui prend un tournant qu’il n’apprécie guère, qu’il abhorre même. Soudainement, il se sent ingrat pour prendre, et prendre et prendre sans jamais donner plus que misères et colères en retour. Détestable pour avoir fait croire à Jesse qu’il n’avait pas -plus- sa place à ses côtés. Voudrait cogner son poing contre un mur juste pour s’infliger pénitence, pour se réveiller. Mais le comportement ne lui ressemble pas, est motivé par la découverte de l’après-midi, par les émois qui débordent de tous les pores de sa peau. Où Jesse pourrait se trouver si ce n’est à la droite de Reyes sur un champ de bataille, endormi sur la banquette arrière de son véhicule, dans les cuisines de l’Esperanza, jonglant avec les fruits d’un panier? Où?

Il prend à son tour une grande une inspiration et perd ses propres doigts dans ses boucles. Il ne veut pas donner la mauvaise impression, la dernière chose dont il a besoin maintenant, c’est que Jesse se fasse des idées. Reyes ouvre la bouche pour ne rien laisser sortir – mots barrages, gorge atrophiée. Tu as tort, tu as tellement tort et c’est entièrement ma faute. Peut-être qu'il réfléchissait trop. Peut-être que pour une fois, les choses pouvaient être simples, entre eux. La chaise de bureau grince. Clac. Le briquet et la cigarette sont abandonnés. « Regarde-moi. », demande-t-il. Mots éreintés qu’il arrive tout de même à prononcer à haute voix. Les quelques mètres qui les séparent sont gaspillés. « Jesse. » Il pose une main sur l’épaule, va chercher le regard, quitte à saisir le visage pour s’assurer qu’il ne le fuira plus. « J’ai merdé, je suis désolé. », chuchote-t-il. Fierté mal placée qu'il met instantanément de côté en fouillant le visage inquiet. Il a suffisamment crié pour la journée. La confession n’est qu’à Jesse, qu’à lui seulement. La pression se veut réconfortante à l’arrière du crâne aux longues mèches brunes. Sous sa volonté, les fronts se rejoignent. « J’ai pris de nombreuses mauvaises décisions dans ma vie. Mais t’arracher de la crasse d’El Pesebre pour t’emmener ici, avec moi, c’était clairement pas la pire. » La différence de taille est ridicule, n’existerait pas s’ils n’étaient pas quasiment pressés l’un contre l’autre. Un, deux centimètres peut-être ? « J’te veux qu’ici. Alors reste, s’il te plaît. Ça me tue de le dire, mais c’est devenu trop difficile d’imaginer un monde où t’es pas là. » Reste aujourd’hui, reste demain, reste pour toujours. Ironiquement, tout son putain de monde tournait autour de Jesse Pedraza. Et il ne voyait pas les choses autrement, acceptait volontiers de se rendre nauséeux, de perdre la tête si c'était pour lui.
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fireside » jesse - Jeu 14 Fév - 23:23

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il passe souvent son temps à se noyer dans les et si, jesse. et si il n'était jamais tombé sur reyes, et si il avait fini par s'épuiser à medellín. il n'est pas le genre de garçon à croire en un destin ou des fils qui nouent les êtres entre eux, mais quand il voit les couleurs des yeux de reyes, il se dit que, peut-être. peut-être que c'était prémédité.

parce que c'est tellement harmonieux que ça semble irréel. les idioties de jesse, parfaitement mesurée avec les râles de son supérieur. ses éclats qui complètent sa part d'ombre. ça s'emboîte parfaitement, et jesse sait qu'il ne veut être nulle part ailleurs. pour une fois qu'il se sent appartenir à quelque chose, un endroit, quelqu'un, et il en sera reconnaissant tous les jours de sa vie qu'il lui reste. c'est pour ça que reyes peut crier, se frustrer, grogner; il prendra tout, s'il le faut. les colères les plus terribles, il les enlacera sans broncher.

ses yeux se coincent finalement sur l'autre visage à l'ordre prononcé, et même si la gêne de s'être révélé pèse encore un peu dans son estomac, jesse se laisse aller à la sérénité. le contact l'apaise profondément, lui rappelle qui il est et pourquoi il est là. il ne désire que de se noyer dans les mots, écouter la voix jusqu'à ce qu'il soit entièrement dépossédé des sensations nuisibles. il écoute et s'y plaît silencieusement. il s'autorise immédiatement à le croire. « alors arrête de te faire du mal. parce que j'irai nulle part. » promesse évidente qu'il murmure quand les paroles de reyes s'arrêtent. c'était pourtant clair depuis le début, tout ça, mais ils ont le besoin inconscient de se le répéter, de s'assurer que, non, ça changera jamais. ça a quelque chose de puéril, cette tendance à s'accrocher désespérément à ce qu'ils chérissent. la peur que tout s'arrête toujours habilement dissimulée, et en échange, des paroles gorgées de craintes jetées au visage de l'autre de temps à autres. ils parviendront peut-être à se dire les choses correctement un jour, sans se percer la poitrine à vivre comme ils le font.

c'est bête, mais ça le rassure. tant mieux. et reyes ne devrait même pas avoir à demander. « je te promet que j'irai nulle part. tu m'as donné la meilleure alternative possible dans ma vie, je vois pas pourquoi j'irai chercher le bonheur ailleurs. » parce qu'il est heureux jesse, heureux quand il sait que reyes et lui sont bien ensembles. ça lui va, cette vie décousue. eux deux contre la terre entière. « tu vas devoir me supporter encore un moment. » il ajoute en retrouvant son rictus habituel, ajoutant un peu de pression contre leurs front unis. il s'écarte un peu, à contrecoeur, mais pour mieux absorber les traits de reyes d'un seul regard. « assure moi juste que tu me parleras au lieu de te morfondre tout seul. je déteste te voir comme ça. » quitte à être honnête, autant tout lui offrir - son être entier et un peu plus.
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fireside » jesse - Jeu 21 Fév - 23:23

fireside ☾☾☾
i can't explain but
i wanna try. there is
this image of you & i
and it goes dancing
by in the morning &
the night time.
Dix minutes plus tôt, il aurait délibérément enfoncé son front dans celui de Jesse, un coup de plafond qui aurait à tous les coups réveillé les violences et peut-être même tout le quartier - la réponse dépendait de la vitesse à laquelle l’un réussirait à assommer l’autre. Mais rien ne pouvait remettre Jesse à sa place très longtemps, et ça, Reyes l’avait compris dès le premier jour, lorsqu’il avait posé ses yeux sur le visage hâlé, sur le sourire assuré malgré les emmerdes qui filaient après lui comme des hyènes derrière une proie facile. Pourtant, Jesse n’avait rien d’une proie. Il était un lion à la crinière étincelante, et si les bêtes vicieuses et tachetées lui couraient après, ce n’était que pour se nourrir des chaires entamées qu’il laissait derrière lui, arrogant et désinvolte. Reyes avait du mal à se situer par rapport à lui. Peut-être était-il un lion, lui aussi, vieux, essoufflé et sage, bien heureux d’avoir l’ardent à ses côtés pour assurer ses arrières, pour lui rappeler qu'il n'avait pas à rugir contre le monde tout seul.

Il prend une longue inspiration, inhale tout ce que lui dit Jesse, puis sa fossette révélée, puis son odeur avec un peu plus de discrétion. « Assure moi juste que tu me parleras au lieu de te morfondre tout seul. Je déteste te voir comme ça. », demande le plus jeune lorsqu’il s’écarte. Reyes ouvre les yeux, se complaît dans les billes noisettes un moment, puis pouffe devant l’évidence qu’est l’homme en face de lui. Il avait tellement changé en huit années. Les mèches désordonnées avaient poussées, les traits s'étaient confirmés, la barbe naissante était devenue véritable. Pourtant il restait le même jusqu’au bout. Quelque-part, Reyes l’enviait. Car lui se transformait à chaque lune. Car lui se confiait au crépuscule, qui acceptait de garder ses secrets et de les envelopper précieusement le jour pour les lui rendre une fois l’astre de vie à l’autre bout du monde. Le fardeau ne s’allégeait jamais. Et plus il grossissait, plus Reyes fusionnait avec lui. Pourtant, avec une évidence dangereuse, le Soleil lui assurait qu’il n’avait pas à les confier à la lune. Et les choses devenaient tellement plus simples lorsque Jesse les articulaient. Le plus vieux voulait y croire. Alors il chuchote un « promis » sincère, lisible dans son regard sombre. Il n’est pas sûr de pouvoir tenir sa promesse, n’a jamais réussi à les tenir très longtemps. « Je promets que je vais essayer. »  

Il inflige une dernière pression au niveau de la nuque bouillante de Jesse, embrasse son front sans cérémonie. Reyes se force à penser que le sens n’est pas bien différent que lorsqu’il embrasse ses frères d’arme avant ou après une tâche périlleuse, ou lorsque les gosses viennent lui réclamer une étreinte après un cauchemar. Il y a évidemment de ça, réassurances partagées et affections silencieuses qu’il a souvent trop de mal à exprimer. Mais quelque-chose flotte avec évidence, non-dits pourtant quasiment secoués devant leurs visages sereins. Il enfonce ça dans un coin de sa tête et se dit que rien ne presse, que son imagination lui joue certainement des tours, qu’ils auront tout le temps plus tard pour démêler de nouveaux nœuds. « Envie d’une nouvelle raclée sur Street Fighter ? »

fin.
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