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he is trouble, yes, but not nothing, not nothing. (malyen)

 :: abandonnés
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he is trouble, yes, but not nothing, not nothing. (malyen) - Dim 4 Nov - 12:43

night after night

"He, is nothing but trouble."

"Trouble, yes," she nodded.

"But not nothing, not nothing."

Écouteurs vissés aux oreilles, les basses rythment ses gestes mécaniquement. Préparation minutieuse entre deux lames, cellules s'agitant sous les lentilles du microscope. Inconsciente de contempler la rencontre sanguine d'un thaumaturge et d'un oupyr qui se dessine sous les pupilles attentives. Sujet numéro deux, et sujet numéro trois. Le premier étudié depuis des années déjà, ce n'est pas contre son propre sang qu'il s'acharnera cette fois. Elle en a l'estomac qui se noue d'appréhension, angoisse de se faire prendre qui ne cesse de creuser le gouffre entre son père et elle. Elle l'a pourtant choisi, délibérément. Première initiative réelle, inconnue des propriétaires des lieux, à s'improviser libre de ses expérimentations. Insolence qui ne lui ressemble qu'à moitié, exacerbée par la déesse qui n'aspire qu'à animer défiance et provocation. Pas de cette manière là, pourtant. Pas en donnant à son hôte les armes nécessaires à sa propre destruction. Pas ce à quoi elle prétend, Oya, qui cherche à gagner du terrain sur la carcasse pour mieux reprendre ses pleins droits. Mais elle a toujours eu l'esprit borné, Jolene. Impénétrable. Difficile alors pour la divine de trouver sa place, vouée à l'imposer violemment dans les instants où l'hybris se met à déchirer la psyché de l'Asriel. A croire que même la plus puissante des influences ne serait pas foutue de lui ouvrir les yeux sur ce qui l'entoure, de la pousser à lever le nez et regarder autour d'elle. Y'a que ça qui l'anime. L'enthousiasme obsessionnel. Les réactions qui s'opèrent dans cet infiniment petit qui lui bouffe l'organisme depuis près de quinze ans. Là aussi que paradoxalement, l'esprit s'apaise. Pensées parasites se détachant du cortex pour ne laisser place qu'à l'assemblement des données, tissant des liens et grattant ses hypothèses sur le papier. Rien d'informatisé. Registre sécurisé, à l'ancienne, là où personne ne sera jamais susceptible de le trouver. Impératif du paternel qu'elle ne peut contourner. Le prix à payer pour obtenir le droit de tester seule sa propre chair, sans avoir à repasser sur la table, à se contenter de s'exécuter. Passée de spectatrice à véritable actrice de ces recherches qui la concernent tout particulièrement, c'est cette geôle qu'elle retrouve inlassablement. Solitaire, qui cherche pourtant à s'entourer. A s'infliger d'autres présences, dans le secret. Pour la science, qu'elle se dit. Comme avec Ariel. Comme avec Malyen. Pour la science, et sa propre survie.

Vibration qui lui arrache un sursaut du fond de la poche de sa blouse. Les écouteurs s'arrachent aux oreilles et elle s'écarte un peu brutalement du microscope. Doigts qui extirpent le téléphone pour y contempler le numéro inconnu, mainte et mainte fois supprimé au petit matin de ces nuits oubliées. Les mots s'alignent et elle ne peut réprimer l'agacement latent qui se glisse dans sa poitrine. Bien sûr, qu'il pouvait pas se contenter d'un là. C'est tout ce qu'elle demandait, dans l'fond, et à lire la moquerie qui se découpe sur l'écran, elle le pressent. Que ce début de nuit risque d'être incroyablement laborieux, bien qu'elle en soit l'unique responsable. Et les portes défilent. Sécurité exacerbée menant aux entrailles du laboratoire qu'elle déverrouille machinalement de sa carte magnétique, et au plus près des dernières salles, son empreinte digitale. Paranoïa parentale. Pans de sa blouse qui martèlent ses cuisses à mesure qu'elle accélère le pas, le silence pesant des locaux exacerbant la crainte qu'il ne s'en aille.

Pourtant, il est là. Elle l'y trouve, comme prévu, et ses doigts se crispent sur la porte. « Entre, avant que quelqu'un te voit. » A voix basse, un regard jeté à l'extérieur, avant de reporter ses pupilles sur Malyen. Qu'il ne la force pas à le traîner derrière elle, même si l'envie de lui harponner le poignet pour qu'il avance plus vite se fait tentante. « Et referme bien derrière toi. L'alarme va se mettre à hurler si c'est pas le cas. » Les mots s'extirpent malgré ce foutu trouble qui l'anime dès qu'elle se retrouve face à lui, et à l'idée que tout lui a échappé à de trop nombreuses reprises. Pour ça qu'elle détourne le regard, se détourne tout court, même, en prenant la direction des sous-sols dans le dédale de couloirs éclairés par les veilleuses nocturnes. Lueurs rougeoyantes sur les visages, ombres dissimulées derrières les imposantes fenêtres. Elle prend les devants, ne daigne ralentir. Pas quand le coeur palpite de ce qu'elle ne maîtrise pas, souvenirs absents plus cruels encore que de se remémorer ses faits et gestes de ces nuits-là. Cette idée qui la frappe, plus fort quand Malyen se tient là, à quelques pas. Impression viscérale de dérailler, à laisser des heures et des heures d'existence sombrer dans le néant. Silhouette fantomatique dans sa blouse blanche, l'idée de faire une connerie la traverse alors que les secrets les plus précieux du bâtiment se dévoilent au nouveau sujet de ses expériences. « Je te paye à la fin de la séance. » Qu'elle finit par lâcher, lorsqu'ils parviennent enfin au dernier couloir, le plus sécurisé, là où la lumière du jour ne peut percer. Il faut qu'ils arrivent dans la salle principale pour qu'elle s'arrête enfin, et daigne pivoter dans sa direction. « Si on se concentre assez, ça devrait pas durer trop longtemps ce soir. Une bonne chose pour toi, comme pour moi. » Surtout pour elle, à vrai dire, qu'elle songe en le détaillant. « Il faut que j'commence par te poser les questions d'usage, tu peux t'asseoir là. » Geste du menton vers la table et les deux chaises qui trônent entre les étals de matériel, les bibliothèques massives verrouillées à double-tour, et la petite salle vitrée encore plongée dans l'obscurité, tout au fond. « Ta date de naissance. Ton lieu de naissance, aussi. » Elle s'empare du formulaire composé pour cet essai précis, des années plus tôt, auquel elle dût répondre elle aussi, du haut de ses seize piges. « Si t'as des problèmes de santé, des allergies, des traitements particuliers. » Et elle vient prendre place sur la chaise, crayon à la main, très concentrée sur ce qu'elle pourra compléter, pour mieux s'épargner de le regarder. « Si tes parents avaient des problèmes de santé, quels qu'ils soient. » Banalités médicales. « Et puis, depuis quand tes symptômes ont commencé. » Seul instant où les prunelles se relèvent, rencontrent les siennes, après son petit enchaînement de question semblable à un interrogatoire policier. Car c'est qu'il doit en avoir, comme elle, des symptômes étranges à lui détailler.


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he is trouble, yes, but not nothing, not nothing. (malyen) - Sam 17 Nov - 13:55

Jolene & Malyen

night after night


Un ciel aux étoiles absentes, une obscurité à laquelle il s’est accoutumée à force de ne trop la côtoyer. La rue est son élément bien plus que les murs de son appartement. De chaque extrait de bitume aux néons grésilleurs, à force des ans Malyen a su en faire son avantage et sa force. Pourtant la rue est loin d’être tendre et aimante, qu’est-ce même que l’amour en réalité ? Ni lui ni Fenrir ne le savent. Les deux ont lâchement été trahis. En quittant le silence dérangeant de son appartement ce soir, le blond se demande encore pourquoi il a accepté. Est-ce vraiment pour les quatre milles dollars ou pour avoir une raison supplémentaire de la voir ? Il n’en sait rien, mais il ne peut faire taire cette pointe d’angoisse qui se fraye un chemin au creux de son ventre. L’enfermement, ce monstre terrifiant qui lui mène la vie dure, réflexes anciens et récents qui se mêlent dans un seul et même corps : le sien. Car Fenrir est Malyen autant que Malyen est Fenrir. Ils ne forment plus qu’un depuis août. Fenrir est son deuxième prénom, et s’il n’en a qu’après les divins, Mal’, lui, il en a contre le monde entier. Ca palpite dans les tréfonds de son âme, de ce corps marqué de manière invisible par son trop long séjour en prison. Un corps marqué du sceau du Chaos mais aussi du symbole de son abomination. Il est Fenris-Loup, de celui qui n’arrêtera jamais avant d’avoir vu le Ragnarök s’accomplir une bonne fois pour toute.  

C’est la clope au bec qu’il arrive jusqu’aux abords du laboratoire, édifice imposant à sa manière, mêlant l’ancien au moderne. Une tour bien trop scintillante au goût de Brekker le rat des bas-fonds . Une tour aux promesses de barreaux. Elle n’en a peut-être pas physiquement mais lui les voit. Pénétrer ici pourrait signifier ne jamais en ressortir. A peine pense-t-il à cela que sa cage thoracique s’oppresse, myocarde manquant plusieurs battements d’affilés. La panique sinueuse continue donc de faire son œuvre et de serpenter de manière sournoise jusqu’au fond de ses entrailles. Malyen la réprime toutefois, car non, ce soir il ne peut pas lui céder. Il ne doit pas. Pense aux quatre milles dollars, qu’il se murmure à lui-même en tirant trop fort sur sa cigarette. La fumée s’extirpe d’entre ses lèvres sans que le bâton ne tombe, doigts cherchant dans sa poche pour récupérer le téléphone qu’il gardait précieusement avec lui. Le numéro de Jolene rapidement trouvé, blondinet tape frénétiquement sur les touches invisibles du portable tactile et envoie quelques mots voués à cacher son anxiété grandissante. Surtout ne m’écrase pas la porte au nez en ouvrant. Simple, rapide et non sans une pointe d’humour agaçante à son encontre. Du grand Malyen tout craché. L’attente se fait longue et angoissante, ainsi adossé non loin de la porte dérobée à l’abri des regards. Il lève ses yeux au ciel, constate encore une fois combien la tour est immense et trop pimpante pour lui et ses airs de malotru. Il vient d’un autre monde, un milieu bien plus coriace et enfoncé dans le noir. Ce laboratoire est autant une source lumineuse qu’un décor trop beau camouflant des immondices. Voilà donc ce qui résonne dans un coin de son esprit, alors qu’il a le temps de terminer une autre cigarette fumée bien trop vite. La lourde porte s’ouvre enfin, blouse blanche apparaissant dans son champ de vision. Ses yeux crient tout son stress contre lequel il ne parvient pas à lutter. Les quatre milles dollars. Pense juste au fric, qu’il se persuade mentalement pour la énième fois de la soirée en avançant sûrement trop lentement. La voix de Jolene résonne à ses oreilles bourdonnantes mais il ne se force pas à aller plus vite. Rentrer entre ces murs – et même des murs tout court, ce n’est jamais chose aisée pour lui. Un détail qu’elle devrait déjà savoir, puisque Malyen l’a révélé une seule fois, après l’un de leurs ébats. Les ordres fusent aussitôt, à peine le seuil franchi et s’il observe un instant cette maudite porte, c’est avec le cœur serré dans sa poitrine qu’il s’exécute et la referme… Derrière lui.

Il a scellé la nuit sur leurs deux corps. Les yeux s’habituent à l’obscurité éclairée de lueurs rouges. L’isolement, ces longs couloirs pourraient ressembler à l’isolement. Être conduit dans l’une de ces cellules où la lumière ne filtre jamais, peu importe l’heure du jour ou de la nuit. Elles sont ignobles, ces lumières rouges qui lui permettent tout juste de voir la silhouette d’Asriel à quelques pas devant lui. Ils franchissent différents seuils, portes se verrouillant à leur passage. Est-ce de cette manière que va arriver sa fin ? Le loup en lui refuse d’être enfermé à nouveau et de souffrir, il martèle les côtes de l’homme en faisant ressortir sa plus grande angoisse, contre-coup de pouvoirs violents dont il ignore encore bien des secrets. Les élans de rage, il n’en a pas vraiment eu. Il n’a pas eu de raison suffisante pour ça. Trop silencieux, voilà donc ce qu’il est tandis qu’il poursuit son avancée dans ce dédale des horreurs. Quelle mouche l’a piqué d’accepter ainsi cette foutue idée. Qu’elle garde ses quatre milles dollars, il n’est plus sûr d’en vouloir. Malyen voudrait marcher à reculons et non plus avancer droit devant, il hésite d’ailleurs un instant, prunelles se tournant vers l’autre porte qui se referme. Sécurité un peu trop grande pour un laboratoire dernier cri. Il ouvre alors la bouche, puis la referme aussitôt. Parce qu’il n’est pas un faible, même si la peur panique vibre entre ses côtes. Sors d’ici lui crie une petite voix dans sa tête. Sors avant que le monde ne t’oublie encore. Mais le malfrat continue d’avancer, et les yeux se tournent vers les vitres de chaque côté sans parvenir à voir ce qu’elles peuvent bien dissimuler. Ou peut-être refuse-t-il de le voir. Une prison, cette tour est une prison et il a été suffisamment con pour se laisser attirer. Parce qu’au-delà de l’argent, Brekker le fait sans doute pour elle. Fenrir et lui retombent dans les mêmes travers. Faire confiance n’est probablement pas la solution… Et dire qu’il ne marche toujours pas à reculons… Pire. Ils arrivent enfin dans le dernier couloir, et la dernière porte qui s’ouvre mène à sa salle de recherches. La lumière y est bien plus blanche, mais aucune fenêtre ne se trouve ici. Isolement. Isolement. Isolement. Les yeux rivés sur le moindre détail de la pièce, Malyen entend à peine les mots de la jeune femme. L’argent il l’a déjà oublié au profit de son envie effroyable de liberté.

Si on se concentre assez, ça devrait pas durer trop longtemps ce soir. Une bonne chose pour toi, comme pour moi. Ne pas durer longtemps, c’est tout ce qu’il souhaite. Sortir d’ici, au plus vite. Les yeux bleus se reposent finalement sur elle qu’il n’a guère pris le temps d’observer jusque-là. La blouse blanche lui donne un air d’infirmière, mais il s’abstiendra de lui faire cette réflexion. Perturbé par les murs, il se force à respirer lentement et s’oblige à se focaliser sur la présence de Jolene. Il n’est pas seul ici, et il ne restera pas ici, il doit absolument parvenir à s’en convaincre. En réponse à ses paroles, il se contente d’un hochement de tête, bien trop silencieux comparé à d’ordinaire. Quand elle lui somme de s’asseoir, il ne se fait pas prier. Bouger est mieux que rester immobile dans ses conditions, même alors que ses oreilles continuent toujours de bourdonner. Veste rapidement retirée, il la pose sur le dossier de sa chaise et prend finalement place avant la jeune femme, ce qui a pour don de camoufler le léger tremblement de ses jambes.  « 26 mars 1982 dans l’Industrial District. J'suis originaire d’Arcadia. ». Il n’a aucune raison de mentir là-dessus. « J’espère que c’est pour mieux me souhaiter mon anniversaire ? » qu’il ajoute d’un bref sourire en coin peu convaincant. Si t'as des problèmes de santé, des allergies, des traitements particuliers. Il la voit, attraper un dossier et commencer à écrire sur ce dernier. Instinctivement il se revoit face à son avocat ou encore face aux flics, forcé de répondre à un interrogatoire alors qu’il avait du sang sur les mains. Le sang de son cousin qu’il n’a pas tué mais très nettement mis à mal, comme un fou, lui volant cette main au couteau. Pire qu’un boucher. « Aucun problème de santé. Pas d'traitement. ». Juste un PTSD un brin encombrant… Jolene fait acte de sa présence, daigne s’asseoir en face de lui avec son stylo à la main sans jamais le regarder quand lui la fixe pourtant attentivement maintenant. « Ma mère est morte, j'l’ai pas connue. Mon père l’a rejoint quelques années plus tard. J'sais donc rien d’eux, j’ai été élevé par mon oncle. Mais j’imagine… Pas d'problèmes particuliers. ». C’est alors que le mot symptôme entre dans la danse, interrogatoire prenant une autre teinte qui le fait sourire franchement, intérêt détourné temporairement de sa phobie lorsqu’il comprend les attentes de Jolene. « Mon autre nom est Fenrir. » qu’il lâche d’une voix neutre, prunelles scrutant les siennes sans s’en détacher, faisant sans doute vrombir Oya au creux de la scientifique. Il ignore pourquoi il le lui révèle aussi facilement, sûrement parce qu’il sait ce qu’elle est et parce qu’il n’a nullement honte de qui il est, à l’inverse de la métisse. « Août. C’est depuis août. ». Lentement, il se penche au-dessus du bureau et croise les bras sur ce dernier pour mieux la fixer, elle et ses notes. Le temps d’une seconde, son regard change, passe de l’apeuré au loup assuré, prédateur des nuits qui ne craint pas l’obscurité mais juste les entraves. « Que veux-tu donc savoir à propos de ces autres symptômes ? ». Un battement de cils et le prédateur qui était apparu redonne à ses traits un air plus doux. Il n’a pas pris conscience de la présence de la pièce tout au fond.        



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he is trouble, yes, but not nothing, not nothing. (malyen) - Ven 23 Nov - 18:54

night after night

"He, is nothing but trouble."

"Trouble, yes," she nodded.

"But not nothing, not nothing."

Pas un seul bruit dans son sillage. A peine le claquement sourd des chaussures sur le carrelage immaculé. Elle se l'demande, ce qui lui prend à celui-là, de se montrer si docile. Si calme. C'est bien comme ça qu'elle le qualifierait mentalement, sans présager des terreurs muettes que Malyen traîne à chaque pas. Il ne parle pas, lui qui parle toujours trop à son goût, assez pour lui donner l'envie de la boucler pour de bon, le laisser déblatérer ses conneries. Elle n'est pas tendre, Jo, dès qu'elle pense à lui. Un peu comme le soir où elle en a parlé à Isma. Jamais dans l'émotion. C'est ce qu'elle se dit, l'impression qu'elle se donne. D'un point de vue externe, c'est sûrement pas tout à fait le cas. Et si elle se complaît intérieurement du silence qui règne, qui lui évite de prendre part à une discussion qui ne l'intéresserait pas, ça la perturbe. Juste un peu. Suffisamment pour qu'elle ne se retourne pas une seule fois, de peur de rompre l'instant, d'ouvrir les vannes de tout ce qu'il pourrait lui dire. Elle n'est pas prête à discuter, à mêler un semblant d'affect à ce qui se doit d'être méthodique, efficacement expédié. Dans le fond, sûrement qu'elle n'aspire qu'à retrouver sa solitude, et le regarder tourner les talons sans demander son reste, une fois qu'elle en aura fini avec lui. Ou p'tetre bien qu'elle est carrément perdue. Entre ce qu'elle s'imagine, ce qu'elle voudrait, ce que son père voudrait. Elle ne sait plus, si ce n'est qu'elle doit l'étudier lui, parce que c'est facile. Plus qu'elle ne l'aurait imaginé, de trouver un nouvel échantillon, comme elle le souhaitait sans s'imaginer que ça se concrétiserait. Pourtant, quand elle finit par le laisser entrer dans cette salle inconnue de la majorité, y'a rien d'aisé. Ni d'entamer la procédure, ni de réfléchir. Et encore moins de le regarder.

Une certaine pudeur dans ses gestes méticuleux, à se sentir observée. Comme si elle s'attendait à ce qu'il émette un jugement sur ces lieux dans lesquels elle passe le plus clair de son temps. A les rendre plus familiers encore que son propre appartement. Elle s'en fout, en réalité, le devrait, en tout cas. Y'a quand même quelque chose de dérangeant à dévoiler cette part si importante de son existence. Pas si évident qu'elle l'aurait cru, et ce n'est pas la crainte de trahir les propriétaires qui la titille, pas comme quand c'est Ariel qu'elle a mené jusqu'aux sous-sols, pour répéter le même cheminement. Pas la peur des souvenirs non plus, comme quand c'est Ismaël qu'elle a convoqué pour la première fois, à s'approprier son sang. Elle ne voit rien de ces heures à laisser les flammes griller ses cellules pour la satisfaction paternelle. Rien des ordres lancés encore et encore, à lui comme à elle, pour repousser les limites de leurs anomalies. Pour la première fois, c'est autre chose qui pèse entre ses poumons, entrave sa respiration. Elle n'en perçoit qu'une gêne discrète, celle qui n'empourprera pas ses pommettes, car elle n'a jamais été de celles qui rougissent, la belle. C'est dans sa manière de ne pas lui adresser un regard que ça se manifeste. Comme si elle allait en perdre de son panache, de son attitude professionnelle. C'est pas tout à fait pareil de le recevoir chez elle, que de déguerpir de chez lui. Différent d'être celle qui attend quelque chose, habituée à le repousser sans relâche. Et si elle pressent les mouvements, le voit du coin de l'oeil retirer sa veste, elle ne s'explique le peu de résistance qu'il formule. Elle le trouve étrange, et une fois de plus, ça l'interpelle. A se demander s'il n'aurait pas fumé autre chose que du tabac, pour se détendre. Suspicieuse, l'Asriel, qui commence à gratter les réponses avec application sur le dossier, tâchant de se détourner de ces préoccupations inutiles. Surtout lorsqu'il s'ose à une remarque bien plus malyesque, qui a le don d'effacer les doutes qui l'animent. « Vingt-six mars tu dis ? » Qu'elle répète, tapotant son stylo sur la feuille, finissant par prendre place en face de lui. Pas un coup d'oeil pour réaligner les regards, se contentant d'ignorer les prunelles qui pèsent sur elle pour mieux rétorquer d'un ton toujours aussi chaleureux que d'ordinaire. « Mais d'ici là on ne se verra plus, je l'espère, c'est un contrat voué à être le plus bref possible. » Sous-entendu, ton anniversaire, t'oublies. Pas un brin de sourire sur la glace qui incruste ses traits. Crispée la scientifique, au-delà de l'indifférence perpétuelle. Et elle continue à noter. Pas de problème de santé. Pas de traitement. « Pas de consommation de dr... »

Elle n'a pas le temps de finir, qu'il poursuit sur les parents. Et là, elle la ferme. Au moment même où il formule ses réponses, y'a quelque chose qui craque dans sa poitrine. Fracture ouverte jamais totalement ressoudée, le coeur en manque un battement à l'évocation d'une mère rapidement éteinte. Et elle cille, en a la mine du stylo qui dérape et trace un trait aléatoire sur le papier. Elle qui ne montre rien, jamais. Y'a bien que quand le sujet est délicat comme celui-ci, qu'elle en perd de son assurance, de son froid imperturbable. Et les lèvres entrouvertes se scellent, quand les prunelles hésitent à trouver les siennes. S'acharnent pourtant à ne contempler que les mots qui se dessinent sous son écriture appliquée. Trop appliquée, elle qui griffonne sans que personne ne parvienne jamais à la relire. Faut bien se concentrer sur quelque chose, pour oublier le pincement éveillé aux dires de Malyen. « C'est noté, pour les parents. » Tout ce qu'elle trouve à répondre, jamais très douée pour la psychologie en général. Pas la voie qu'elle a choisi, plus rigoureuse que sensible. Elle n'y arrive pas pourtant, à le regarder, à le toiser comme elle le fait si bien dès qu'elle croise son chemin. Cette nuit, c'est plus facile de se focaliser sur un bout de papier que sur l'être humain qui se tient en face. Un sérieux problème d'empathie, que n'importe qui se dirait. C'est toute autre chose pourtant, qui lui grignote les côtes et qu'elle s'efforce de réprimer. Une compassion voilée. Celle qui ne transparaîtrait que trop dans les iris sombres, si elle daignait lui laisser l'occasion de le voir. Alors, elle embraye sur les symptômes. S'imagine qu'il faut aller droit au but. Pour ne pas se perdre en route. Il ne fait rien pour l'aider, cependant, et elle finit par le regarder franchement, à se dire qu'il se fout de sa gueule, ou qu'il divague, au choix. « Enchantée, Malyen Fenrir Brekker. T'en as encore d'autres, tant qu'on y est ? » Sérieuse, la métisse qui ignore tout de cette autre monde avec lequel elle joue depuis des années. Celui dans lequel elle a mis un pied, du haut de ses seize années, trop rationnelle pour ouvrir les yeux sur sa propre condition. Et elle ne le quitte pas du regard, à sentir le tiraillement migrer plus au sud de son diaphragme. Dérangeant, et les cils rabattent les yeux vers l'en-tête du formulaire, ajoutent mécaniquement Fenrir dans la ligne de son identité. Encore un prénom à la con, qu'elle se dit, agacée par ce qui papillonne dans ses entrailles. Pas du genre à relâcher sa fierté, et elle le regarde à nouveau, avec ses airs qu'il se donne, à se pencher vers elle. Sourcils qui s'arquent l'air de dire, qu'est-ce-que tu fous. Elle pourrait rester là des heures entières, à le dévisager de tout le mépris dont elle est capable, le sang qui s'échauffe et bat ses veines de manière lancinante.

Les jambes se croisent machinalement et le pied rencontre son mollet, la figeant dans le mouvement, la condamnant à regagner sa posture initiale. A croire que tout est voué à l’embarras. « D'accord, en août, t'as commencé à te sentir différent. C'est sur ce point, que j'veux que tu m'éclaires. Pas sur les p'tits noms par lesquels t'as envie qu'on t'appelle. Garde ça pour les grues qui tombent dans le panneau. » C'est bien destiné à ça, non ? Un autre nom, qu'il donne aux filles ? Elle n'est pas sûre d'elle, n'a pas vraiment envie de redemander. « Tu peux me les décrire, ces symptômes ? Comment ça a commencé, ce qui a changé. Si ça se manifeste par crises, si c'est permanent. » Les prunelles ancrées aux siennes, elle finit par poser son stylo. Croise ses mains sur la table, à l'observer changer de visage, d'expression, pour être plus exact. Elle ne sait pas à quoi il joue. Se demande s'il n'a pas un côté bipolaire qu'il aurait oublié de lui signaler. Pas très douée pour comprendre les intentions humaines, plus à l'aise avec les machines qui l'aident à analyser ce qui se trame dans l'univers microscopique. « Si t'as noté des facteurs déclenchant aussi, des situations qui favorisent l'émergence des symptômes. Ou des émotions. Et ce qui les calme, aussi, si tu as pu en identifier. Depuis août, c'est tout récent, t'as peut-être pas encore eu l'occasion de tout comprendre à ce sujet. » Elle-même, elle n'a pas tout compris, après près de quinze années. Si ce n'est que les émotions fortes, inhabituelles, catapultent les flammèches sur ses phalanges. Que les absences dans lesquelles elle s'oublie font suite aux trop longues heures de travail. Et elle a une idée qui la travaille, à trop faire l'amalgame entre ce qui leur arrive. « Tu n'as pas connu ta mère, mais... ton père, ton oncle, ils ne t'ont rien dit à son sujet ? Aucun ne t'a expliqué de quoi elle est morte ? » Et c'est une fausse piste, mais elle se le demande. Si tout est génétique. Si comme sa mère avant elle, la mère de Malyen était comme lui. Et elle s'en veut presque, de poser la question. Ne la formule qu'avec délicatesse, une douceur qui ne la caractérise que trop rarement. Sujet sensible, sûrement que ça se ressent quand elle l'interroge, à en abandonner ses grands airs quelques instants.
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he is trouble, yes, but not nothing, not nothing. (malyen) - Ven 23 Nov - 21:51

Jolene & Malyen

night after night


Il est trop calme, c’est une évidence pour le fauteur de troubles qu’il est d’ordinaire. Elevé dans la crasse et l’absurdité d’un monde pauvre, il ne connaît que les insultes, la faim et l’avarie. Pour autant, s’il sait l’importance de l’argent il n’est pas foncièrement vénal de prime abord. Il s’est surtout pris une bonne grosse claque dans la gueule à sa sortie de prison. C’est qu’il a compris l’importance du porte-monnaie pour s’assurer une vie pseudo potable. Des riches, il en côtoie souvent, chaque fois qu’il bosse au sein de ce maudit casino. Un drôle de croupier dont l’image choquerait pourtant la scientifique si elle l’observait dans ces conditions. Une tenue bien apprêtée, un costume blanc et noir classique qui réhausse la couleur claire de ses cheveux et de ses yeux. Ca lui adoucirait presque les traits du visage d’ailleurs… Malgré l’envie de tous les broyer qui s’insinue dans ses veines, il adresse des sourires entendus, de ceux dignes d’un grand charmeur, clients ignorant la face cachée du monstre. Même Jolene, ici présente, ne sait rien de ce qu’il est. Lui, il le sait. Il connait son second nom, sa seconde nature et force est de constater que sa vie d’avant a de trop grosses similitudes avec sa vie actuelles. A une exception près : Fenrir n’a vécu que trop longtemps enfermé pour ne pas connaître les affres des sentiments. En cela, Malyen est bien en train de se faire avoir comme un bleu, tout à l’image du loup qui est aussi, lui. Son attention n’est cependant pas focalisée sur la jeune femme, loin de là, l’occupation est toute autre et bien plus personnelle. C’est l’angoisse panique qui commence à l’étreindre et l’étouffer progressivement, serrant son myocarde comme un étau insupportable. Il entend encore les multitudes de portes lourdes se refermer derrière lui, la lumière rouge presque vacillante, seule veilleuse pour leur permettre d’avancer. Ce n’est pas de la nuit qu’il a peur, ni même du néant, mais bel et bien de la possibilité de demeurer coincé, enfermé, et encore pire, entravé. Alors il se fait inlassablement trop calme, accepte un peu trop facilement de répondre aux questions, sans même avoir Jolene en face de lui. Ainsi assis, il apaise sa respiration, tente de calmer son rythme cardiaque trop rapide, sans même alors avoir vu la pièce au fond de la salle. Pièce où il n’a encore pas mis les pieds.

Mais d'ici là on ne se verra plus, je l'espère, c'est un contrat voué à être le plus bref possible. S’il était dans de meilleurs conditions, nul doute qu’il pourrait en sourire de cette réflexion. Ce n’est toutefois pas le cas dans le cas présent, si bien que la réplique malyesque n’aura duré que de brèves secondes, rapidement envolées et balayées par un sujet bien plus sérieux. L’enfance. Les parents. Les géniteurs non connus ou à peine. Si bien que le sujet en coupe la chique à la scientifique, coupée dans son autre interrogation sur la drogue. Les prunelles notent l’effet de sa révélation sur Jolene mais Malyen ne fait aucun commentaire. Il en profite même pour rétorquer sur la drogue. « Pas d’drogue, non, jamais. J’ai vu mon cousin s’défoncer les veines pendant des années, ça m’a suffi. ». Malgré ses mots, ça sent la compassion, s’il enclenchait sa drôle de capacité maintenant il serait bien capable de la reconnaître, comme la peur, s’il ne s’agissait pas de la sienne. Le monstre parvient à reprendre le dessus sur l’angoisse, y glisse une muselière temporaire pour la sceller maintenant que les interrogations le concernent directement. Nom réel s’échappe de ses lippes de vaurien et il adresse enfin l’un de ses fameux sourires en coin. Tout ce qui émane de lui en cet instant n’est que violence sourde, une bestialité conservée en son sein capable d’exploser en tout point tout honneur. Il ne suffirait que d’une petite étincelle. Enchantée, Malyen Fenrir Brekker. T'en as encore d'autres, tant qu'on y est ? Mal’ se retient de lever les yeux au ciel mais il comprend alors à quel stade en est la scientifique. Elle ne sait pas. Elle n’a pas encore compris ni ne devine, alors le sourire en coin s’agrandit. Fenrir n’en dira pas plus, si ce n’est… « Cherche Fenrir dans la mythologie, et peut-être que tu ouvriras les yeux. ». Des mots énigmatiques avant que la conversation ne reprenne et qu’il ne s’adosse à nouveau contre le dossier de sa chaise. L’angoisse revient, hybris qui fait souffrir le loup autant que l’homme mais maintenant que le regard de Jolene se pose enfin dans le sien il refuse de la lâcher. Il refuse de baisser les yeux. Lorsqu’elle croise les jambes, pied rencontrant son mollet, Brekker ne bouge pas d’un pouce ni ne sourit. Pourtant à un autre endroit il aurait clairement usé d’humour pour la mettre mal à l’aise et s’amuser de sa rigidité qu’il ne lui connaissait que peu, pour avoir fait face à son autre facette. Le myocarde bat dans sa cage thoracique, d’angoisse mais aussi d’envie. La gêne dans les gestes de la jeune femme sont alléchants et ça l’amuse de l’intérieur, Malyen. Il s’efforce néanmoins à demeurer sérieux, car incapable de faire autrement tant il lutte avec ses craintes maladives. C'est sur ce point, que j'veux que tu m'éclaires. Pas sur les p'tits noms par lesquels t'as envie qu'on t'appelle. Garde ça pour les grues qui tombent dans le panneau. Les grues, vraiment ? « Et tu n’en fais pas partie, c’est sûr… Tu m’l’as déjà dit. » qu’il ricane malgré tout avant de hausser les épaules sous ses paroles. Elle a de nombreuses interrogations l’Asriel et de nombreux souhaits, mais Fenrir sait ce qu’il lui manque. Cette chose même qu’elle refuse de voir dans la révélation d’un maudit nom. Si elle s’y attardait un tant soit peu, elle pourrait lire entre les lignes et combler les trous. Elle comprendrait alors l’enjeu et tout ce que cela signifie. Il s’apprête à répondre, quand l’ultime question franchit les lèvres de l’intelligente.

Cette question, elle est prononcée avec une douceur qu’il a déjà eu l’occasion de connaître quand il embrassait les marques de ses mains. Jolene ne s’en rappelle pas mais il est loin d’être un rustre, aussi sauvage puisse-t-il être. « Mon père n’en a jamais parlé, pour ce qui est d’mon oncle c’pas vraiment le type qui s’interroge sur ce genre d’choses. Il était plutôt du genre égocentrique et individualiste. Elle m’manque pas Jo. Tout c’que j’ai vu d’elle c’est une photo cornée et floue. Rien d’plus. J’me considère pratiquement né dans la rue. ». Lentement, il repose ses bras croisés contre le bureau et l’observe toujours, effleurant finalement sa lèvre inférieure du bout du pouce, en proie à ses réflexions personnelles sur les symptômes. « Ca a commencé par des odeurs insupportables. Les ordures qui sentent plus fort, les relents du pain qui cuit et sort tout juste du four. Puis les odeurs de crasses, d’humidité et de sang. J’ai suivi plusieurs pistes d’animaux sans même savoir que c’était c’que je cherchais. J’suis plus sensible aux odeurs, mais c’pas constant. Ca s’déclenche surtout lorsque j’suis concentré ou que je cherche un truc particulier. Mais il n’y a pas que ça. ». Ses prunelles claires qui ont bifurqué sur l’un des murs reviennent se poser sur elle avec tout le sérieux dont il est capable, angoisse de l’enfermement martelant plus férocement ses côtes. « Tu as une aura flottante autour de toi j’suis capable de la voir si j’veux. Tu n’es pas la seule. J’en ai vu des bleues, des rouges, comme un détecteur de ce que t’appellerais anomalies. Là encore, j’sais pas comment ça s’déclenche, c’est venu tout seul, tout ce que j’sais c’est que ça m’en coûte. Y a des effets indésirables, comme des maux de tête et un gros épuisement. J’suis tombé dans les vappes une fois. Le détail l’plus troublant c’est que ça demeure toujours un secret, j’peux pas parler des significations, j’peux pas te dire que tu es du… ». Il se coupe et fait les gros yeux. « J’peux pas te révéler ce que tu… Tu… ». Il insiste mais les mots ne sortent pas et il en ronchonne. « J’suis un détecteur qui sert à rien pour les autres. J’peux pas partager ce que j’sais, c’est bloqué par j’sais pas quelle force obscure. ». Mal’ hausse à nouveau les épaules et soupire. « Y a certaines choses que j’dois pas encore connaître. Sans doute. ». Il n’a encore pas fait les frais de sa seconde capacité et il ne se sent pas encore le courage de lui parler de sa force bien plus supérieure depuis le mois d’août sans qu’il ne fasse plus de sport que d’ordinaire. Ses mains placées devant lui se décroisent et l’une d’elle effleure celle de Jolene. Levant alors les yeux sur elle, il déglutit et retire sa main comme si de rien était. Il doit cependant se lever de sa chaise car il a déjà tenu suffisamment en place comme ça, goutte de sueur froide perlant à son front. L’angoisse le rattrape mais il tient encore à peu près bon.



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he is trouble, yes, but not nothing, not nothing. (malyen) - Mer 19 Déc - 18:39

night after night

"He, is nothing but trouble."

"Trouble, yes," she nodded.

"But not nothing, not nothing."

Jo. Qui vient caresser ses tympans et la crispe légèrement. Elle n'aime pas qu'il l'appelle Jo, comme s'il la connaissait. Malyen, Fenrir, ou peu importe les noms qu'il se plaît à endosser, ne la connaît pas. Et Jolene ne le connaît pas non plus. C'est facile de s'ancrer cette certitude dans le crâne, nettement moins de l'entendre employer ce surnom qui brise d'emblée les allures professionnelles du rendez-vous. Comme si ça ne pouvait être que ça, une consultation expérimentale, d'une inconnue à un autre. Aborder les formalités n'efface en rien le souvenir de ses traits au petit matin, de son allure insupportable avec une clope calée entre les lippes, et ses remarques à la con. Et même si elle s'échine à conserver la distance, faudra bien se rendre à l'évidence. Le côtoyer dans ces circonstances n'a rien de plus sain que de se réveiller à ses côtés sans le moindre souvenir. Et si elle tangue à l'évocation maternelle, il ne suffit presque que de l'entendre parler de manière si familière pour à nouveau sentir son sang se refroidir. Bref éclat de spontanéité rapidement réprimé, elle le détaille et tâche de se refermer. Pas à l'aise pour le contact humain, l'Asriel, défaut sûrement hérité du père. Plus à l'aise avec ses éprouvettes qu'avec les émotions qui cognent à chaque parole de Malyen. Elle aussi, elle en a, des photos cornées et floues sur lesquelles se dessinent la silhouette maternelle. Certaines où elle se trouve, aussi, du haut de son mère treize, avec ses tresses qu'elle seule savait lui faire. Une époque lointaine. Avant l'anomalie. Avant les heures au laboratoire. Vestiges d'une enfance trop rapidement balayée, à devoir mûrir parce que son père ne l'aurait sans doute pas supportée, une gamine insolente ou s'ancrant dans la peine. Elle n'a jamais été difficile, Jolene, comme môme. Docile et bien éduquée, à ne pas s'éloigner du sentier tout tracé. Si bien qu'aujourd'hui encore, elle peine à en dévier. Que quand Malyen parle, sûrement qu'il y a des mots qu'elle aimerait formuler, si elle y arrivait. Mais y'a que le silence qui retombe dès qu'il s'arrête.

Il lui parle d'odeurs, et elle tâche de se concentrer. Note le tout mentalement à défaut de reprendre son stylo. Et elle ne le lâche pas des yeux, captivée par ce qu'il pourra bien lui raconter, trop obsédée par le sujet pour risquer de l'interrompre. Surtout lorsqu'il se met à évoquer l'aura. Les yeux se plissent et elle attend qu'il explicite, à se pencher instinctivement en avant, les avant-bras bien à plat sur la table. Que les mots sortent, c'est tout ce qu'elle demande. Curiosité arrimée aux tempes, elle finit par se lancer, elle aussi. « Ce que tu décris, je l'ai déjà vue quelques fois. » Elle a même essayé de la toucher, d'ailleurs, quand Ariel se tenait à deux pas, avec ces vibrations étranges qui semblaient troubler l'air le long de ses épaules et de ses bras. Le souvenir lui revient, de cette soirée-là, et c'est nerveusement que la cicatrice qu'il a laissé dans son cou se met à la tirailler. Celle qui disparaît sous les mèches dégringolant sur la blouse blanche, qu'elle a arrêté d'attacher lorsqu'elle ne porte pas de col roulé. « Toi aussi. T'en as une. Je l'ai sentie y'a quelques semaines. » Haussement d'épaules, comme si cela ne signifiait pas grand chose, au final. Mensonge, pour celle qui n'est revenue que parce que cette aura l'a intriguée, dès le départ. « Par contre, la regarder me fait pas mal au crâne ou quoi. C'est juste de t'écouter, qui m'fait cet effet-là. » Elle ne peut s'en empêcher, ombre d'un sourire ornant le coin de ses lèvres, fugace, rapidement balayé par le contact qui s'instaure maladroitement. Les pupilles se décrochent pour tomber sur leurs mains, observer celles de Malyen qui fuient déjà, la poussant à se lever délicatement de sa chaise pour le contourner. Un instant à perdre ses prunelles sur le miroir sans tain qui se tient derrière lui, qui ne se révélera que lorsque la salle qu'il dissimule abandonnera son obscurité. Celle qu'elle n'a rallumé que pour Ariel, quelques semaines plus tôt. Et c'est presque étrange, quand elle se tourne vers lui et le détaille. Comme un instant de doute. Est-ce-que son père en a eu, la première fois qu'il l'y a conduite ? Est-ce-que le père d'Ismaël a hésité ? Sans doute pas, étant donné tout ce qu'ils y ont ensuite mené. « Viens avec moi. On a terminé avec l'administratif. » Et elle se détourne déjà, blouse qui volette dans son sillage, à retourner dans le couloir pour mieux passer une nouvelle porte, quelques mètres plus tard.

La lumière éclaire le sas de la salle d'expérimentation, celle où s'entassent les tenues aux airs de chemise d'hôpital, les armoires, et tout un bordel médical entassé par les deux associés depuis des années. Sûrement qu'ils n'ont pas réellement le droit de disposer de tout ce qu'ils ont accumulé dans cette salle. Et elle finit par la déverrouiller, l'ultime recoin de l'étage, lumière blanche éclatant sur la table et les deux chaises, ne laissant découvrir les deux brancards qu'après quelques pas supplémentaires. Elle en aurait le souffle coupé, Jolene, à se remémorer les heures passées là, à se tenir à côté d'Ismaël. « Ce serait mieux que t'enlèves tes chaussures et tes vêtements. Ce sera beaucoup plus simple pour moi. Et si tu veux prendre une chemise dans le tas, là. » Indication qu'elle lui lance en reportant enfin son regard sur lui, se tenant toujours dans l'entrée de la salle suivante, presque pudique à l'idée d'en dévoiler le contenu. Que Mal ne se contente que du sas, le temps de se défaire de ses vêtements. Et elle s'empare déjà du chariot sur lequel repose l'électrocardiogramme, à le pousser à l'intérieur et l'amener près du premier brancard. « J'ai besoin de te prendre quelques constantes, comme t'es pas en période de crise, ça me servira de référence pour la suite. » Et elle l'attend de pied ferme, brassard d'un tensiomètre électrique dans une main, seconde sur la hanche. « On n'a pas toute la nuit. »
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he is trouble, yes, but not nothing, not nothing. (malyen) - Jeu 27 Déc - 14:51

Jolene & Malyen

night after night


Parler lui permet de se poser. Parler lui permet de se concentrer et se focaliser sur autre chose que l’angoisse qui lui broie les entrailles. Elle empire de seconde en seconde, se fait toujours plus enragée à mesure que le temps passe. Inlassablement, l’hybris monte en puissance sans qu’il ne puisse l’en empêcher, défaillance croissante qui ne cesse de le dévorer. Alors il parle, accepte de répondre aux questions de la scientifique sans broncher, Fenrir bien plus présent que Malyen ne l’est, même s’ils ne forment qu’une seule et même personne. Construit sous l’apparence d’un seul et même être et dont le passé est similaire au point de se mélanger l’un à l’autre. Mal n’a pas honte d’évoquer les auras ou les divins, quand bien même Jolene ne semble pas savoir ce qu’elle est réellement, information qui titille le savoir de Fenrir quand il a bien perçu cette aura brunâtre autour d’elle la dernière fois. Prunelles se croisent et s’attisent, même si celles du loup se brisent parfois pour s’évader dans le vide intersidéral de la réflexion personnelle sur ses capacités extraordinaires. Elles n’ont du moins rien de véritablement mortelles, et cette curiosité qui émane de la jeune femme pourrait presque le faire sourire s’il n’était pas en proie à ses démons insipides et insidieux. Ce n’est qu’à l’instant où elle lui révèle avoir déjà aperçu des auras qu’il se fige, pose ses yeux d’un bleu clair dans les siens si sombres et penche délicatement la tête sur le côté. Toi aussi. T'en as une. Je l'ai sentie y'a quelques semaines. Il esquisse un sourire en coin, perle de sueur froide apparaissant à sa tempe. « Sentie, ou vue ? » car lui parlait bien de vision et non de ressenti. Brekker demeure sérieux en attendant la réponse qui ne vient pas, remplacée par une pique dont elle ne peut s’empêcher. Le sourire en coin qu’elle lui offre est mimé par lui-même et il en fait claquer sa langue contre son palais. « J’viens donc de t’offrir une effroyable migraine, serait-ce là un moyen d’esquiver une potentielle partie de jambes en l’air ? ». Retour à l’envoyeur savamment placé tandis que les doigts effleurent ceux de la scientifique et l’oblige à se figer. Sourire envolé, il retire presque instantanément ses doigts pour stopper le contact qu’il sait qu’elle ne veut pas. Sans attendre davantage, Malyen se lève histoire de se dégourdir les jambes car il ne tient pas en place. Cette pièce le rend malade mais s’il parvient encore à se contenir, cela ne durera pas longtemps.

Sur le coup, le blond pense en avoir fini pour aujourd’hui. Pour une première, c’était déjà pas si mal. Il a beau penser secrètement aux quatre milles dollars promis pour ce genre de questions, il ne parvient à calmer ses nerfs, front plus brillant encore que quelques secondes auparavant. Expression du corps qui parle à la place de la langue liée, persuadé qu’elle sait déjà son angoisse permanente, qu’elle n’a pas pu l’oublier, ça aussi. On a terminé avec l’administratif. Car il y avait une seconde partie ? Pris d’angoisse, Mal est surpris de la voir franchir la porte d’entrée, il croit à une sortie toute relative et se précipite presque au pas de course pour se retrouver dans le couloir plongé dans les ténèbres comparé à la pièce dans laquelle ils se trouvaient quelques instants plus tôt. D’un pas plus ralenti, le monstre n’est que peu convaincu de la seconde porte qui s’ouvre, si bien qu’au moment où les néons éclairent le sas encore plus petit que la pièce précédente, son sang ne fait qu’un tour et il déglutit, sa peau prenant une teinte plus livide encore que précédemment. Sur le seuil, Brekker a l’impression de revoir les néons agressifs de la prison, véritable succession de pièces en tous genre dont la lueur du jour ne traverse pas les pierres et les murs. Aucunes fenêtres. Ca fait comme un poids qui lui comprime les poumons, l’empêche de respirer, et il lui faut s’accrocher pour ne pas en défaillir sur place. Pas tout de suite, qu’il se dit, il veut croire encore en ses capacités de non angoisse. Lutter contre cet hybris ravageur, il peut le faire. Il doit le faire et se le prouver à lui-même. Alors c’est un premier pas qu’il fait, puis un second jusqu’à entendre la nouvelle demande de Jolene en sourdine. Le regard se fige, les lèvres s’entrouvrent incrédules, tandis qu’il se détourne temporairement vers elle qui se trouve sur le seuil de la pièce suivante, à presque l’observer en chien de faïence. « Si tu voulais mater mes fesses il suffisait de le demander hier à l’appartement… » qu’il ironise comme pour se donner un brin de courage. Pas pudique pour un sous, Malyen s’exécute et pourrait s’amuser de la situation. Le haut vole, rapidement suivi par le pantalon, les chaussures et les chaussettes. En sous-vêtements, il se rapproche des chemises mises à disposition et le retire sans même avoir pris la peine d’enfiler le maigre tissu qui ne couvrait pas l’arrière, ou à peine. Véritable chemise chirurgicale désagréable. Ses gestes sont effectués comme s’il en avait l’habitude, réelle impression de déjà vu qui le foudroie et fait trembler ses mains. Le décor tangue dangereusement autour de lui, tantôt clair tantôt sombre. Il se souvient des bruits, des cris, les couverts qui s’écrasent sur les tables avec fracas, et les surnoms de fleurs envoyés dans l’air qui font grincer des dents juste avant que les matons ne se mettent à entrer dans le jeu… Tantôt ici, tantôt ailleurs, propulsé dans un passé qu’il voulait oublier à jamais. Il était fou d’avoir accepté.

La voix féminine résonne comme une ancre à laquelle il s’accroche et s’attarde. Le matériel qu’elle embarque ne l’effraie pas, ce qui termine de l’étouffer est la vue sur cette pièce étriquée aux brancards à peine dédoublés. Il a de plus en plus de mal à respirer sur le seuil où il s’est arrêté. Une longue, très longue minute d’hésitation qui oblige Jolene à lui dire qu’ils n’ont pas toute la nuit devant eux. Comment lui révéler qu’il préférerait être partout ailleurs qu’ici à cet instant ? Que s’il a accepté la chose c’est uniquement pour elle et aussi en partie pour l’argent. Tétanisé, Mal reprend son souffle, doigts crispés à la chambranle métallisée de la porte. Ni de une ni de deux, il se pousse presque à l’intérieur, dorénavant bien pâle et vient prendre place sur le brancard en s’efforçant de ne pas penser à la pièce dont les murs paraissent se rapprocher de lui, prêts à l’avaler. « Fais vite s’il te plait. » qu’il finit par lâcher d’une voix mal assurée, comme une prière tout juste murmurée, occupé à fixer le plafond sans ne plus la regarder. Ultime concentration avant de perdre la raison. Les nerfs au bord du précipice.  




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