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Russian Memories | AVDOTYA + REBECCA

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Russian Memories | AVDOTYA + REBECCA - Mar 6 Nov - 17:16

AVDOTYA + REBECCA
« Russian Memories »


Je joue avec les plis de ma robe. Machinalement le resserre ma fourrure sur mes épaules. L’hiver est rude, la Russie ne fait pas de cadeaux à cette époque. Ce n’est pas vraiment que j’ai froid, c’est un réflexe, une habitude, le côté humaine que je ne veux pas chasser. J’ai presque mille ans. J’ai l’impression que tout se passe trop vite que je n’arrive pas à arrêter le temps, il défile et je n’ai pas le temps de comprendre et de voir venir. Je tente de l’anticiper, je tente de comprendre comment des êtres telles que moi, nous, les monstres, les créatures, les divins, tous ceux qui peuplent notre terre existent. Il me manque encore tellement d’éléments. Je tente de faire preuves de patience, je vois comme le monde a évoluer en mille ans, il continuera à me surprendre et qui sait, dans mille ans, peut-être que j’aurais toutes les réponses à toutes mes questions.

La voiture tirée par les chevaux ralentit. Je sens une odeur de feu, les cheminées sont toutes mises en route pour qu’il ne fasse pas trop froid à l’intérieur. Avec le monde qui se trouvera dans le domaine, je doute qu’on est froid. La Russie m’offre une nouvelle vie, une énième, je ne sais plus les compter, parfois certaines sont lus importantes que d’autres. Je crois avoir retrouvé sa trace. Elle doit être là ce soir, sa beauté illuminera la salle de bal et tous les hommes voudront danser avec elle. Elle aura sans doute un peu changé, cela fait plus de cent ans que je ne l’ai pas vu. Ils m’ont laissé pour avoir la vie sauve, je les ai laissés pour qu’aujourd’hui Avdotya rayonne comme je suis sûre qu’elle le fera.

Si mon coeur battait encore, il chanterait un chant d’amour. Un amour maternel, profond et sincère. Peu importe ce qu’elle est, ce qu’elle sera. Ava est ma fille et même si nos points de vue divergent concernant notre condition, elle est ma fille et je ne peux lui tourner le dos. Une part de moi espère voir Cosimo avec elle, pourtant lorsque j’ai retrouvé sa trace, je n’ai pas eu vent d’un homme à ses côtés. Là alors mon coeur saigne de l’absence de cet homme que j’affectionne tout particulièrement. Mon partenaire. Il me manque, sa présence me manque, il n’est pas là pour ma canaliser, pour m’aider à réfléchir. On partage quelque chose de fort, bien que notre amour se soit éteint, il reste sans doute l’une des personnes qui comptent le plus dans mon monde. Lui et Ava. Ma famille. Je suis nostalgique des années ensemble.

La voiture se stoppe, les sabots ne claquent plus sur les pavés froids. On vient m’ouvrir la porte. Je tends la main comme une dame. J’ai appris toutes les manières, je me suis adaptée, il le faut. L’humain semble si chaud, brûlant, c’est plaisant, toujours troublant. Je lui fais un léger sourire de remerciement et je me rends à l’intérieur.

Une comédie se met en place. Je laisse mon manteau aux domestiques et j’entre dans la danse. Je sens les regards inquisiteurs, j’entends le russe résonner partout, je m’adapte. Je me présente, je me fais une place. Rapidement je retrouve les cheveux blonds de ma fille, elle danse, elle profite, telle une enfant insouciante. Elle est belle, toujours. Je la laisse profiter.

Plus tard dans la soirée, alors que mon esprit est embrumé par la foule, une odeur vient titiller mon odorat, vient réveiller quelque chose de bestiale. Je me contrôle, mieux, bien que tout est maladroit. Relatif. Je suis l’odeur, je sais parfaitement qui je vais trouver. Je la retrouve dans un couloir sombre. Un cavalier dans les bras, devrais-je dire à bout de lèvres ? Je souris. Elle a toujours été féroce. Je m’avance vers elle, je suppose qu’elle ne s’attend pas à me voir. « - Tu as toujours eu un don pour les choisir » Voyant une tâche sur sa robe, je souris. « - Tu devrais porter du noir… ou du bordeaux, pour éviter que l’on ne voie les tâches de sang... » J’essuie le coin de ses lèvres avec mon doigt et je le porte à ma bouche. « - Ravie de te revoir mon enfant, je dirais que tu m’as manqué » Un petit sourire taquin se dessine sur ma bouche.  

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Russian Memories | AVDOTYA + REBECCA - Mar 6 Nov - 23:28


RUSSIAN MEMORIES
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@rebecca clarke


Au milieu de ce tourbillon de vie, Avdotya danse. Elle n’est pas mal à l’aise ici, ni déplacée. Au contraire. C’est ici qu’elle est née. Dans cet univers de luxe ; de bijoux flamboyants, de soies précieuses, de musiques délicates, de tableaux enchanteurs. Elle appartient à ce monde, à ces danseurs virevoltants avec grâce. La seule différence – oh, si minime – qui existe entre eux est leur âge. Oui, c’est ici qu’elle a vu le jour. Il y a près de trois cents ans. Elle sait qu’elle n’est pas si vieille. Elle sait aussi qu’elle ne fait pas son âge. L’éclat de la jeunesse à jamais figé sur son visage, elle parcourt le monde en se réinventant à chaque instant. Maintes fois, elle a été une autre. Quantité d’histoires ont été racontées, quantités de souvenirs ont été inventés. Il fallait brouiller les pistes, garder l’anonymat tout en marquant les esprits. Car Avdotya ne vit que pour la gloire. Pour l’éclat d’un bijou d’or, de diamants et de perles. Pour le bruit cristallin d’une coupe emplie de champagne, qui rencontre l’émail des dents. Pour le grincement de l’archet sur les cordes du violon, pour les rires des dames et le claquement militaire des soldats. Une existence au milieu de la foule, oui ; mais pas n’importe laquelle. L’aristocratie, la noblesse. Car, malgré les siècles, elle n’oublie pas qui elle est. Petite fille au sang bleu, elle n’accepte de se mêler qu’à ses pairs. Et refuse toute autre hémoglobine que la leur. Un choix de vie si éloigné de ceux qu’a fait Cosimo, il y a si longtemps de cela. Alors qu’elle danse au bras d’un officier, la longue figure austère de son amant la rattrape.

Voilà trois mois qu’il est parti. Trois mois que l’orage qui planait au-dessus de leur tête depuis des décennies a explosé. La raison de leur dispute n’a pas changé. Pas depuis qu’elle est née. Trop attaché à la vie humaine, souffrant toujours de la perte de sa mortalité, Cosimo est, dans le fond, le plus pur des humanistes qui ait jamais existé. Voué tout entier à la connaissance, à l’élévation du genre humain, il ne supporte pas de faire souffrir ses proies. Le terme même le débecte, le rend malade. Moins sensible, l’enfant ne s’embarrasse pas de telles inutilités. Elle offre la mort sans remords ni scrupules, allant parfois jusqu’à jouer avec eux. Elle est comme un chat qui, ayant attrapé une sourie, s’amuserait jusqu’à se lasser, avant de mettre un terme brutal au calvaire de l’animal. Toute son existence, Cosimo s’est battu pour qu’elle change. Tâchant de l’éduquer comme un père, aidé en cela de Rebecca, il s’est efforcé de lui inculquer les grandes principes d’un temps révolu, où lui-même avait vu le jour. Si elle a mis toute sa volonté dans l’exercice, essayant de plaire à son précepteur et amant, elle n’a jamais su comprendre l’intérêt de tout cela. Et s’en est très vite lassée, si bien qu’au bout d’un siècle et demi d’existence elle avait adopté ses propres méthodes. C’est plus tard que le regard que portait sur elle Cosimo a commencé à changer. Plus tard qu’il a commencé à entrapercevoir le monstre en elle, et a décidé qu’il ne pouvait plus vivre avec. Qu’il ne pouvait pas ignorer la perversité de son jeu. Les disputes se sont multipliées, jusqu’à devenir insurmontables. Jusqu’à ce que le dialogue entre eux soit brisé et qu’il la quitte sans un mot. Si elle n’avait pas épuisé toutes ses larmes des siècles auparavant, elle aurait pleuré sa perte. Mais elle est restée de marbre, debout au milieu de son salon doré, prête à partir au bal ; seule pour la première fois depuis trois cents ans.

Depuis, Avdotya vit dans un entre-deux. Difficile de dire si elle renaît, enfin libérée du regard accusateur de Cosimo ; ou si, au contraire, son absence la rend vide. Pour tromper son ennui et son chagrin, elle passe ses nuits en fêtes, profitant de la foule pour se nourrir en toute impunité. Restes de l’éducation de son mentor, elle veuille à ne pas tuer lorsqu’elle se trouve entourée d’autant de monde. Assurément, un cadavre sèmerait la panique au milieu des convives et suspendrait pour plusieurs semaines les festivités, avant que le deuil soit surmonté et qu’une hôtesse peu scrupuleuse daigne relancer la saison. Alors la belle se contente d’attirer dans un couloir le charmant capitaine. La flatterie et la promesse de plus suffit généralement à faire tomber les hommes dans ses filets. Une autre chose qu’elle a appris, cette fois de son mariage avec le gros banquier. Tous les hommes sont menés par une chose, et une seule. Et cette chose, seules les femmes la possèdent. Alors Avdotya en use sans vergogne. Et cela marche à chaque fois. Celui-là ne fait pas exception et, alors qu’il se penche pour l’embrasser, plaquée contre un mur, elle plante ses crocs dans la chair tendre de son cou. Le flot de sang jaillit, inonde sa bouche. Ses lèvres se teintent de rouge, et une unique goutte dévale son menton. Entre ses bras, l’homme cherche son souffle, halète de douleur. Elle sait que Cosimo l’aurait envoûté pour lui éviter cette souffrance. Mais pas elle. Au contraire, Avdotya se délecte de cette musique, de ce gargouilli qui résonne à quelques centimètres de ses oreilles. Un autre son, bien particulier, la tire de son repas. Elle relève la tête et découvre une silhouette à l’autre bout du couloir. Une blonde vêtue d’une robe claire et qui, en s’approchant, se révèle être Rebecca.

La vision la ramène des décennies en arrière, en un lieu dont elle ne veut pas se souvenir. Le bûcher de Salem flamboie encore dans son esprit, les cris des prétendues sorcières résonnent encore à ses oreilles. Et, alors qu’elle la croyait morte ce jour-là, Rebecca surgit devant elle. Abandonnant le capitaine, Avdotya enjambe son corps pâle pour rejoindre sa mère. Ses mains gantées se jettent au cou de l’anglaise, la serrent contre son cœur. « Mère ! » L’étreinte dure un instant, avant que l’enfant ne relâche la blonde qui, amusée, jette un coup d’œil sur l’homme étendu au sol. « Tu as toujours eu un don pour les choisir. » Le sourire gagne le visage de la russe, qui suit le regard de la mère lorsque celle-ci pointe du doigt sa robe. « Tu devrais porter du noir… ou du bordeaux, pour éviter que l’on ne voie les tâches de sang... » Elle y a déjà pensé, bien sûr. Mais elle aime porter du clair. « Ah, mais je préfère être la flamme brillante qui attire le papillon… Et le laisser se brûler à ma lumière. » Un sourire cruel s’étire sur ses lèvres, alors qu’elle fixe le corps du capitaine. D’un geste, Rebecca attire son attention et c’est de bonne grâce qu’elle tourne la tête vers elle. « Ravie de te revoir mon enfant, je dirais que tu m’as manqué. » Le cœur mort se serre à ces paroles. Pendant plus d’un siècle, Cosimo et elle ont pleuré la perte de Rebecca. Pendant plus d’un siècle, ils se sont déchirés pour savoir si, oui ou non, ils avaient bien fait de suivre son ordre et de l’abandonner aux flammes des juges. Longtemps, la culpabilité a rongé l’enfant, soulagée l’espace de quelques instants d’avoir pour elle seule Cosimo. Il ne lui a jamais pardonné cet éclair fugace qu’il a vu dans son regard. Aujourd’hui, c’est avec une joie pleine et entière qu’elle accueille sa mère. « Vous m’avez manqué, vous aussi. Nous vous avons crue morte… » La voix se brise, encore habitée des douleurs du deuil. Détournant le regard, pour masquer ses yeux secs et pourtant avides de larmes, elle se penche vers sa proie. Un rapide envoûtement convainc l’homme qu’il a été attaqué par un chien et le renvoi sans ménagement vers sa voiture. Délivrée de ce fardeau et enfin libre de profiter de Rebecca, Avdotya se tourne vers elle, glissant un bras sous celui de la jeune femme. « Vous devez tout me raconter. Comment vous en êtes-vous sortie ? » Il lui tarde d’entendre le récit de Rebecca et, tranquillement, elle l’entraîne vers une galerie plus calme, où elles pourront parler sans craindre d’être dérangées.




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Russian Memories | AVDOTYA + REBECCA - Jeu 8 Nov - 22:44

AVDOTYA + REBECCA
« Russian Memories »


Cela faisait longtemps que je n’avais pas remis les pieds en Russie. Le pays semble avoir changé, le temps file et moi je reste la même. C’est parfois difficile de ne pas avancer avec le temps. De voir a Mort vous ignorer quand vous ne voulez qu’être proche d’elle. On voit des personnes que l’on aime disparaître, mourir parce que les ravages sont temps sont bien là, bien atroces. Être une Oupyr est intéressant mais c’est une malédiction. On ne doit pas s’attacher, différent, on doit disparaître, s’adapter à un monde où on nous considérerait comme des monstres. On est des monstres, qu’on soit clair. On hante les histoires d’horreur, on fait peur aux enfants, on tue des gens, on fait peur, très peur. Ce qui nous place dans la catégorie monstre. Mais passons. Je suis contente d’être en Russie, le froid est bien présent, j’ai presque l’impression de le sentir. Les paysages sont recouverts d’un manteau blanc.
Je me rends à un bal. Je sais que je vais y trouver une personne qui compte, une personne importante. On m’a assuré qu’elle serait là. Je suis un peu près sûre qu’elle doit adorer ce genre d’endroit. Elle doit porter une belle robe, être bien coiffée… Je souris à l’idée de la retrouver. Je suis sans doute sentimentale mais elle a été l’un des plus beaux cadeaux que la vie m’ait offerts. Je ne pensais pas pouvoir devenir mère un jour. Enfin, je l’ai été, j’ai eu deux beaux garçons. Ils sont morts avec la fièvre juste avant ma transformation. Mon époux, mon tendre époux a pensé que ce sombre druide pourrait me soigner, ce n’était qu’un Oupyr, dans un sens, il m’a sauvé mais je crois que personne ne s’attendait à ce que je devienne immortelle. Je n’ai même pas pu profiter de cette vie pour aimer mon époux, il est mort juste après pendant une bataille. Je suis alors partie pour éviter qu’on me soupçonne… je suis partie en laissant des cadavres parce qu’on ne contrôle pas sa soif, c’est impossible. La condition d’Oupyr est une torture. L’envie, le sang, l’éternité… la stérilité. On a une éternité sans pouvoir faire d’enfant. Il faut trouver un autre moyen… et pour moi, il était hors de question que je tue un enfant pour satisfaire mon petit plaisir égoïste. Cosimo est tombée sur Ava… elle allait mourir… je crois qu’elle lui a fait penser à moi. On se ressemble, elle pourrait être ma fille, si j’en avais une, elle pourrait lui ressembler. Ses longs cheveux blonds et cette peau de porcelaine. Elle me manque. Elle a un côté malsain, elle aime sa condition, elle aime se nourrir sur les corps encore chauds, encore vivants. J’ai du mal avec ce genre d’envies, je préfère la discrétion… et sans doute que le sang a plus de pouvoir sur moi que sur elle, je ne veux pas me jeter sur une personne juste parce que je ne désire que son sang, je veux être dans le contrôle, la discrétion. C’est important. On a parfois des désaccords à ce sujet mais elle reste ma fille. Je ferais sans doute n’importe quoi pour elle. Il était important que je remette la main sur elle. Il m’a fallu plus d’une vie. Maintenant j’ai l’intention de profiter de ce rayon de soleil italien qui me manque. Ava passe d’ailleurs très bien pour une russe, les cheveux clairs… grande, élancée… Je pense que je peux aisément me faire passer pour sa mère, comme nous le faisions autrefois. Cosimo était son père, moi sa mère…

J’arrive au bal. Je parle. Je me présente. Je danse. Comme n’importe quelle dame de la soirée. Mon accent est peut-être plus british que celui des autres, je tente de le faire passer inaperçue, lorsqu’on me demande, je prétexte un séjour à Londres. Qui ira vérifier ? Puis il y a cette douce odeur de sang. Douce. Envahissante. Je me contrôle. Mieux. Bien mieux. Fut un temps, je crois que j’aurais cherché l’origine pour m’en sustenter. Je tiens à être plus civilisée, je ne laisse pas la bête en moi prendre le dessus, je me maîtrise. Je la trouve là où le sang est. J’aurais dû m’en douter. Sa beauté me frappe toujours. Suis-je telle une véritable mère ? Totalement aveuglée par son enfant ? Elle est un rayon de soleil dans cette éternité bien sombre.

Je manifeste ma présence. Le corps du jeune homme tombe lourdement sur le sol. Il va avoir une sacrée migraine lui en se réveillant. Elle me saute au cou, telle une enfant qu’elle a été autrement fois. Aujourd’hui, elle ressemble à une jeune fille mais elle n’en a pas tout à fait la mentalité. J’apprécie l’étreinte, je savoure son odeur si familière, je remplie mes poumons, je faisais cela avec mes petits avant leur mort, avant la mienne. Je note son bon goût pour les beaux jeunes hommes. Elle n’en fait pas ce qu’on attendrait mais peu importe. Je souris légèrement. Elle s’est tâchée et je le souligne. Ce n’est pas pour l’embêtait, juste que le temps passe, passe très vite mais que certaines choses ne changent pas. C’est une impression agréable, j’ai presque l’impression qu’il ne s’est pas écoulé plus de cent ans. Sa réponse en tout cas me fait rire, son visage est innocent et pourtant… Je caresse sa joue affectueusement. « - Tu n’as pas changé, cela me rassure… que tu es belle… » Elle m’a sincèrement manqué. Je lui souris tendrement. Elle et Cosimo me pensaient morte. Je ne peux pas leur en vouloir, j’ai tardé à vouloir les retrouver, j’ai perdu pieds et je n’étais plus vraiment moi-même. J’ai laissé mes pêchés prendre le dessus. « - Cela n’a pas été simple » Je deviens alors nostalgique. Je regarde le vide derrière elle, un point non existant. Elle parle de Salem et c’est une période qui n’est pas gaie. Je soupire légèrement, je me reconcentre sur elle. Je tente un sourire, légèrement forcé je pense. Je regarde Ava hypnotiser l’homme, lui faire oublier ce passage désagréable. « - Je ne suis pas fière de la manière dont je me suis enfuie. Elle m’attire vers une galerie plus calme. « - J’ai réussi à hypnotiser un des geôliers. Cela n’a pas été aisé, j’étais faible, presque une semaine à ne boire que le sang des rats… Il m’a ouvert et quand je l’ai mordu… je ne me suis plus contrôlée. J’ai laissé des corps sur mon passage. Une part de moi est ravie que toi et Cosimo n’ayez pas vu cela… » Je grimace un peu. Je ris nerveusement. « - Il y a eu des articles à mon sujet, on pensait à un monstre, un animal affreux qui vidait les gens de leur sang… Je suis heureuse que tu n’es pas vue cela de moi, je n’aime pas cette image que j’ai pu renvoyer… j’ai quelque peu honte… »

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Russian Memories | AVDOTYA + REBECCA - Ven 16 Nov - 13:47


RUSSIAN MEMORIES
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@rebecca clarke


Depuis le départ de Cosimo, la vie n’est plus la même. Jamais dans toute son existence, Avdotya ne s’est retrouvée confrontée à la solitude. Vivante, elle n’a connu que la joie d’une grande famille, la présence rassurante de ses parents, de ses frères et sœurs. Elle n’a jamais été seule. A Rome, sa vie n’était que fêtes, émerveillement et amourettes interdites. Son bref mariage et son issue fatale semble être la seule tâche sombre sur cette tapisserie aux fils colorés. Son existence aux côtés du banquet n’a jamais eu l’éclat qu’elle imaginait. Au moins n’a-t-elle pas sacrifié vingt ans de sa vie à cet homme. Son seul regret reste sa fille, enfant qu’elle a dû abandonner pour s’enfuir. Mais elle a toujours gardé l’œil sur elle, osant même se présenter devant elle lorsque la situation le lui permettait. A sa mort, elle a longuement pleuré avant de reporter son attention sur sa descendance. Aujourd’hui encore, même si elle a quitté l’Italie depuis plusieurs décennies, même si elle a voyagé partout et qu’elle revient maintenant dans sa ville natale, les enfants de son sang restent sous sa protection. Cela, Cosimo l’a très bien compris et l’a même encouragée. Il croyait fermement que cet attachement à sa famille perdue la ramènerait à plus d’humanité. Malgré tous les espoirs du médecin, malgré tous les efforts qu’elle a faits, ce n’est jamais arrivé.

Sous les dorures de la salle de bal, Avdotya irradie. Enfin libérée du regard moralisateur de Cosimo, elle peut laisser court à son exubérance. Si elle ne s’est jamais réellement départie de sa fougue et d’un certain sens théâtrale, elle s’est toujours muselée sous l’influence du Florentin. Austère, humble, constamment vêtu de sombre, il était son antithèse, son exact opposé. Leur relation, loin d’être l’évidence même, lui semblait souvent contre-nature. Incarnant à la fois la complémentarité parfaite et les opposés attirés, ils s’étaient finalement trouvés. Mais, malgré son caractère modeste, Cosimo en imposait suffisamment pour qu’Avdotya n’ait qu’une seule envie : lui plaire. Elle l’adorait, l’adulait même, le vénérant pour ce qu’il était. Tout à la fois son créateur, son amant et son mentor, il l’avait façonnée de plus d’une manière. Elle lui devait tout. Il lui arrivait parfois, dans un profond examen de conscience, de chercher ce qu’elle avait pu apporter au Florentin. D’elle, il n’avait rien pris. Inchangé depuis des siècles, enfermé dans son tombeau, Cosimo est un être immuable et, il faut l’avouer, parfois trop imbu de lui-même pour se remettre en question. Persuadé du bien fondé de sa morale, confis dans ses croyances, il n’admet pas la légitimité d’une autre méthode. A leur manière étrange, Cosimo et Avdotya ont symbolisé l’Ancien et le Nouveau Monde, une avant-garde opposée à un conservatisme obsessionnel. Elle sait qu’au bout du compte, il n’aura d’autre choix que de plier. Car il en a toujours été ainsi. La science a fini par avoir raison de la religion, les armes à feu ont surpassé les épées. Mais plutôt que d’admettre sa défaite annoncée, Cosimo a préféré fuir, lui concédant ainsi la victoire. Pour Avdotya, celle-ci a un goût amer. Le prix à payer lui paraît trop élevé. Peut-être ne parviendra-t-elle pas à le convaincre, mais elle préférerait cent fois l’avoir de nouveau à ses côtés.

« - Tu n’as pas changé, cela me rassure… que tu es belle… » L’affection que met Rebecca dans son geste, puis dans le ton de sa voix, fait se serrer le myocarde mort. Si seulement elle savait… La culpabilité la ronge encore parfois, lorsqu’elle repense à Salem. Depuis près de trois cents ans, Rebecca est la seule figure maternelle qu’elle ait connue. Elle a même effacé sa mère biologique, perdue dans les limbes de sa mémoire. « Vous non plus, vous n’avez pas changé. » Son sourire est ironique, quoiqu’amusé. Jamais elles ne vieilliront. Rebecca aura toujours ce visage tranquille, empreint d’une sagesse venue du fond des âges et que seule l’expérience apporte. Quant à elle, elle arborera jusqu’à la fin cet air juvénile. Elle a appris à en tirer parti, comptant sur son innocence apparente pour inspirer confiance. De nombreuses fois, cela lui a sauvé la vie. Mais à Salem, c’est à Rebecca qu’elle doit d’avoir pu s’échapper. Elle est consciente que sa question n’est pas anodine. Et en effet, sa mère devient soudainement triste. « Cela n’a pas été simple » Le regard de l’Anglaise se fait distant et la blonde en profite pour libérer son repas du soir. Elle laisse à sa mère le temps de rassembler ses pensées. L’homme s’éloigne en titubant, une main plaquée sur son cou, tandis qu’Avdotya glisse une main sur le bras de Rebecca. Celle-ci commence alors son récit, pendant qu’elles marchent vers une galerie vide. « Je ne suis pas fière de la manière dont je me suis enfuie. » La Russe lève un sourcil. Si Rebecca réprouve cette méthode, c’est qu’elle-même l’aurait employée sans hésiter. Elle ne dit rien cependant, laisse Rebecca continuer. « J’ai réussi à hypnotiser un des geôliers. Cela n’a pas été aisé, j’étais faible, presque une semaine à ne boire que le sang des rats… Il m’a ouvert et quand je l’ai mordu… je ne me suis plus contrôlée. J’ai laissé des corps sur mon passage. Une part de moi est ravie que toi et Cosimo n’ayez pas vu cela… Il y a eu des articles à mon sujet, on pensait à un monstre, un animal affreux qui vidait les gens de leur sang… Je suis heureuse que tu n’es pas vue cela de moi, je n’aime pas cette image que j’ai pu renvoyer… j’ai quelque peu honte… » Elle tourne la tête pour cacher son sourire. Encore une fois, elle n’a pas la même sensibilité que Cosimo et Rebecca. Avdotya n’aurait aucun remord à assassiner ces hommes qui, de toute façon, avait prévu de la brûler pour sorcellerie. Se tournant vers sa mère, l’enfant saisie ses mains et les pressent tendrement. Elle s’efforce de faire passer son message, de balayer la culpabilité de Rebecca. « Vous n’avez aucune honte à avoir. Vous avez fait ce qu’il fallait pour survivre et surtout, nous revenir. » Elle plante son regard dans celui de Rebecca. Sa voix est pleine d’une ferveur quasi religieuse. L’Anglaise fait figure de déesse, de matriarche, dans l’étrange petite famille qui s’est composée autour d’elle. Et Avdotya l’adore sans condition. « Il est juste dommage que Cosimo ne vous ait pas attendue. Il est parti il y a trois mois. » Elle n’évoque pas tout de suite la cause de ce départ. Aucun d’eux n'avait raison dans cette dispute. Chacun, avec ses arguments et ses croyances, s’opposait à l’autre. Elle ne parvenait pas à comprendre Cosimo, et Cosimo ne parvenait pas à la comprendre. A terme, il était inévitable qu’ils se séparent. Ce départ, elle en est responsable, au même titre que lui. Mais il est probable qu’elle en souffre plus que lui.




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Russian Memories | AVDOTYA + REBECCA - Dim 16 Déc - 10:48

AVDOTYA + REBECCA
« Russian Memories »


La vie ne fait pas de cadeaux. Je l’ai appris à mes dépends. Après des siècles de vie, je suis ce que l’on peut appeler une experte en la matière. Après autant d’années sur cette Terre miséreuse, je crois que je sais ce qu’elle nous prépare, je sais à quoi m’en tenir. La douleur est constante. La vie ne fait pas de cadeaux.

On m’a tout pris. De l’ère où je n’étais qu’une humaine à celle où je suis un monstre qui a besoin de sang pour survivre. La mort n’est pas envisageable. Je pourrais, j’ai essayé mais finalement il y a encore un espoir, une petite lueur qui me permet de rester en vie. Et puis tuer un Oupyr n’est pas chose facile à faire. Un pieu dans le cœur. Un bucher. Pire encore la décapitation. Non, vraiment charmant comme moyens de trouver la mort. Vraiment. Je crois que je dois juste accepter. Accepter de vivre dans un monde où tout est éphémère, ce n’est pas facile. Pourtant c’est exactement ce qui m’attend. Je ne m’attache plus. Plus vraiment. Je n’y arrive pas. Ma famille me manque. J’espère la retrouver très vite.

Si je suis en Russie c’est d’ailleurs pour cela. Je sais qu’Avdotya s’y trouve. Des signes avant-coureurs. Je suis un peu près sûre de la trouver dans ce bal. Alors j’ai enfilé une tenue de rigueur et m’y voilà. Rapidement mes yeux se posent sur elle. Je ne peux pas la manquer. Ava aurait pour être ma fille. Physiquement, elle aurait pu être ma fille. Nous partageons les yeux clairs, les cheveux blonds lumineux et la peau claire. Elle aurait littéralement être la fille que j’aurais pu avoir avec Ethelred, feu mon époux. Nous n’avons pas eu la chance d’avoir une fille, deux petits garçons. La maladie les a emportés juste avant qu’elle ne m’emporte moi. Mon époux était si dévasté qu’il a tout fait pour me garder à lui. Il a écouté les conseils de personnes… il a fait confiance à un pseudo médecin… un médecin oupyr qui m’a transformé.

Mes yeux perdent Ava de vue. Puis lorsque je la retrouve elle se nourrit d’un jeune homme qui n’a pas dû voir le coup arriver. Dommage. Je tente d’être détachée. Je le suis, je ne connaissais pas ce gamin. Il n’est sans doute pas mort, il aurait pu l’être si je n’avais pas dérangé ma fille. Elle s’est tâchée. C’est le risque avec le sang. Je ne sais pas que je suis parfaite de ce côté-là, ce n’est pas évident de ne pas s’en mettre partout, mais dans ce genre de moment, mieux faut porter une couleur où l’on ne verra pas la tâche. Comme le noir. Si on demande, on demande, on dirait qu’elle a saigné du nez, tout-à-fait plausible pour une jeune fille pleine d’émotion à un tel événement. Et puis les gens n’insisteront pas.

Je prends le temps de la retrouver. Mes gestes redeviennent tendres envers elle, c’est naturel. Je me souviens parfaitement du jour ou Cosimo l’a ramené. Il voulait en faire ma fille, il pensait me retenir de cette manière, sceller notre amour avec une enfant. Certes j’avais ce désir de devenir mère à nouveau, mais ce n’est pas ce qui a fait perdurer mes sentiments pour lui. Peut-être était-ce de la lassitude, nous avions passé tellement d’années côte à côté. Je tiens toujours à cet homme que j’ai sauvé dans la rue. Je tiendrais toujours à lui. Il est mon partenaire et sa présence rassurante me manque. C’est plus facile d’évoluer dans la société avec un homme à mes côtés, qu’il se fasse passer pour mon frère, mon époux ou tout autre. La vie a fait que Cosimo a succombé aux charmes divins de cette fille, ma fille. Sa beauté est sans pareille, qui ne succomberait pas ? Elle semble si douce, innocente. Je suis heureuse de voir qu’elle n’a pas changé. Cette époque lui convient bien, elle est si belle dans cette tenue. Elle semble tout aussi charmée de me revoir. J’en suis ravie. Deux ans se sont écoulés. Deux cent longues années à les chercher, sans réel succès. Il a fallu que je redevienne un peu plus humaine, que je sois plus dans le contrôle, il n’était pas question pour moi de lui montrer un sombre reflet de moi-même.

Ava veut savoir ce qui s’est passé, comment j’ai fait pour échapper à la pendaison sur la place publique. Ce n’était pas gagné. Pourtant, j’ai réussi. Les talents des Oupyrs. L’attirance pour le sang. J’ai fait un carnage, ce n’était pas beau à voir. Ce qui m’a rendu triste c’est que la plupart des sorcières que l’on a enfermé été sans doute des récurrences. La magie vient des divins… maintenant je sais, à l’époque je n’étais sûre de rien, je cherchais des preuves de cette éventualité. Peu importe, c’est la vie. La mort fait partie du jeu.

Je lui explique tout. Je lui avoue. Les confessions ne sont pas évidentes mais elles sont nécessaires. Ava a le droit de savoir. Ce qui me rassure, c’est qu’elle ne semble pas choquée. Je souris légèrement. J’inspire légèrement. Pas que j’ai besoin de respirer en tant normal, c’est sans doute un réflexe humain qui n’a pas disparu. Je prends la main de ma belle et douce fille. Elle m’annonce le départ anticipé de Cosimo. Je souris tristement, je me doutais qu’il n’était pas, elle n’aurait pas dévoré un homme sous son nez. Il n’était pas tellement pour ce genre de pratique. « - Je me doutais qu’il ne serait pas là. C’est ta trace que j’ai remontée. Je n’étais pas sûre. Et puis ce soir, je t’ai bien trouvé là, divine dans ta robe de bal. » Je sers sa main. « - Pour le moment et si nous profitions de nos retrouvailles, veux-tu ? Je retrouverais plus tard Cosimo. » Je me lève, je l’attire avec moi, alors on croise le jeune homme qu’Ava a commencé à dévorer. Il a la main sur son cou et semble totalement perdu. Je lève les yeux au ciel. Il faut l’hypnotiser avant qu’il ne raconte à tout le monde qu’Ava est le diable. « - Laisse-moi faire » Rapidement, j’arrive devant lui, j’arrive ses iris dans les miennes, ma voix devient alors affreusement hypnotique pour lui. « - Tu étais dehors pour prendre l’air, tu t’es fait attaquer par un animal, tu ignores quoi. Maintenant rentre chez toi » Il semble perplexe, un peu perdu puis il répète mes mots comme enregistrés. Il me bouscule légèrement pour s’éclipser. Je me tourne vers la jolie blonde. « - Problème résolu ! Et si tu me racontais pourquoi toi et Cosimo avaient pris des chemins différents ? Je suis curieuse je dois avouer » J’avance vers elle. « - On devrait rentrer, ta robe tâchée risque d’attirer l’attention, qu’en penses-tu ? »



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