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Fairly Local

 :: abandonnés
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Fairly Local - Mar 16 Oct - 17:37


I’ve seen the streets you're walking down


Quelques semaines après Eden Manor.

Sur le plan sanitaire, Alcide s'était bien remis d'Eden Manor. La soirée avait été si perturbée qu'il n'avait pas eu l'occasion de boire le verre de trop, la blessure causée par la balle perdue avait fini par se faire discrète. Le séjour en Grèce avait été vivifiant, alors vraiment, tout allait presque pour le mieux.

C'est ce matin en s'habillant qu'il s'était souvenu du principal couac de la soirée. Le blessé était encore déposé sur le dossier d'un fauteuil, plié en quatre, la plaie bien visible.

Le pantalon de smoking. Troué au niveau du mollet. Alcide possédait un dressing conséquent mais lorsqu'il s'agissait de vêtements, il était resté enfant. Il en réclamait toujours plus. Et puisqu'il pouvait se le permettre et parce que le tailleur était un ami proche, il décida qu'aujourd'hui, il se ferait plaisir.

- - - - - - - - - - -

Ni une ni deux et le voilà devant la vitrine de Carelli. Le bolide est verrouillé et le bip bip caractéristique résonne dans le quartier. Il doit être quatorze heures. Alcide franchit l'entrée, prend le temps de saluer l'employé affairé entre deux piles de polos. Le tailleur et ami se trouve au fond de la boutique, pas bien loin des petits salons - des cabines d'essayage améliorées. Ils s'y attarderont une fois les étoffes et coupes choisies.

Pour l'heure, les deux hommes retrouvent le centre de la pièce et Alcide explique brièvement la situation ; à ses mots, le tailleur lui présente quelques pièces ; un tissu épais ? Bleu lavande ou blanc laiteux ? Une chemise à motifs ? Rayures verticales fines ou léger pointillé ? Et pourquoi pas un nouveau costume, en plus du smoking ? Qu'est-ce que vous en dites ?

Toutes ces questions risquent de leur manger la fin de la journée. Concentré, Alcide n'entend pas le carillon tintiner.



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Fairly Local - Dim 18 Nov - 14:11




Du vert, du rouge et du blanc sur toutes les devantures. Un restaurant tous les 10 mètres et presque autant d’épiceries pleines de produits directement importés du vieux continent — les meilleurs, prétendent-ils. La petite Italie est populaire ; bien plus que son île ; des gens grouillent de partout, s’arrêtent devant chaque vitrine pour se demander ce qu’ils préfèrent entre la pizza et la bonne plâtrée de spaghetti. D’ordinaire, la Mère des Enfants Terribles évite soigneusement d’approcher ce genre de quartiers, d’autant plus lorsqu’ils appartiennent à des bandes rivales. Mais la voilà, depuis quelques semaines, qui s’amuse à rompre chacune des promesses qu’elle s’est faite, à frayer avec ces voyous ploutocrates et à les traquer jusque dans leurs maisons.

Sauf de ses blessures à l’ego, Savannah n’a eu à se plaindre d’aucune autre atteinte après l’épisode désastreux de l’Eden Manor. Si elle ne leur reprochait rien avant ça, aujourd’hui, elle exècre cette vermine italienne, le clan tout entier et leurs alliés sud-américains. Que leurs plaies se mettent à pourrir et que la maladie les emporte dans d’atroces souffrances ; voilà tout le bien qu’Ava souhaite à ces gens.

Le carillon tinte une seconde fois.

Ici, pas de bogolan, de kenté ou de madras. Une mode occidentale, des couleurs et des motifs plus classiques, et un manque d’originalité jusque dans le choix des cravates exposées. Au centre de la boutique, l’homme coquet, concentré, qui ne parvient pas à choisir entre la multitude de tissus présentés par son tailleur favori. « Besoin d’aide, Bellandi ? » Ava capte le regard de l’employé visiblement nerveux ; s’il ne la connaît pas, il devine rapidement qu’elle n’est pas à sa place et que ses rapports avec le Don ne sont pas des plus affectueux. « Détends-toi, honey. Et surtout, ne tente rien de stupide, le prévient-elle en lui donnant une tape sur la joue. » Son attention revient sur Alcide quand elle ajoute : « Je ne serai pas longue. »



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Fairly Local - Dim 18 Nov - 23:49




L'apostrophe l'arrache de ses pensées et lui fait froncer les sourcils. Une voix qui détone dans ce sanctuaire aux fréquentations masculines. Pire, une voix qu'il reconnaît. Cazzo, pense-t-il très fort. Il fait volte-face, pile lorsque Savannah Boudreaux tapote la joue empourprée de l'employé. Alcide lui adresse un regard qu'on traduira par Vous pouvez disposer. Le type qui n'a pas le moindre courage de tenter quelque chose de stupide s'empresse d'obéir.

Bellandi repose l'étoffe qu'il a trop fait jouer entre ses doigts surpris. Résultat, elle est froissée. « Grand besoin d'aide, déclare-t-il, tâchant de paraître le plus décontracté possible. La Mère a l'audace de rôder sur son territoire et il n'aime pas ça. Pas ça du tout. C'est le monde à l'envers ; lui n'oserait jamais s'aventurer au coeur de son royaume insulaire. Même si, d'après mes souvenirs, ton truc à toi, c'est plutôt la récup. » Référence aux loques de Mendes trouvées par un Enfant quelconque. Référence stupide : le chapitre est aussi clos que trop vif. Pour lui comme pour elle. Même après cette poignée de semaines.

« Blague à part, que dirais-tu de... Alcide la quitte du regard et trifouille un petit moment, à la recherche du bon colori. Ah ! Il a trouvé. Il lui tend un pan de tissu informe. Celui-ci ? Bordeaux, texture plus épaisse que d'ordinaire sans sombrer dans le velours - trop lourd.. Avec une cravate assortie et une chemise blanche... poursuit-il, l'index indécis arpentant sa mâchoire. Ça reste très classique... »



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Fairly Local - Dim 9 Déc - 0:40




L’attitude est arrogante et le ton sarcastique. Alcide Bellandi, fidèle à lui-même, semble veiller à ne tirer aucune leçon de ses erreurs ; pas même de celles qui lui ont coûté un très beau costume, la santé de quelques hommes de main et les réparations d’un manoir désormais vestige. « Ça te fait quel âge, maintenant ? Cinquante-cinq ans ? Presque soixante ? » Incapable de se trouver une place, Ava visite la boutique à sa manière ; elle touche et dérange tout sans jamais se soucier du regard réprobateur du maître des lieux. « Et toujours la répartie d’un gosse de dix ans, termine la Mère, dans un souffle ».

L’endroit semble ne vouloir ni des femmes, ni des pauvres ; et pourtant, la voilà qui se tient comme une reine miséreuse, mais toujours très fière, entre ces deux hommes. Bien décidée à ne respecter aucun des codes appliqués dans ce magasin, Savannah cherche le briquet pour allumer la cigarette qu’elle a déjà passée entre ses lèvres. « En effet, très classique, se permet Ava en se plantant derrière le Don ». Dans son dos, elle fait quelque chose qu’il ne peut pas voir. C’est très rapide ; il n’a même pas le temps de se tourner que l’enfant sauvage lui colle déjà le canon d’un flingue entre les reins. « Tu dois te douter que je ne suis pas vraiment venue pour causer chiffon, hm ? ».

Un instant, le silence se fait pesant.

Puis l’imbécile s’esclaffe en reculant de quelques pas : « Détends-toi, Bellandi, j’te taquine juste un peu. »



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Fairly Local - Dim 9 Déc - 2:19


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La question sur son âge ne l'offusque pas tout à fait. A dire vrai, il aspire à une longue vie : il est donc normal d'en subir les conséquences. Il pourrait répliquer qu'atteindre la cinquantaine, dans leur domaine, c'est peu commun. Mais il n'a pas envie de jouer à ça. S'ils doivent se feuler dessus comme des chats, ce ne sera pas sur des hypothèses lancées par la Mère. Une Mère qui est bien jeune. Qui n'était pas là, il y a quarante-quatre ans. « Cinquante-quatre. Et toi ? » Il n'attend aucune réponse. "Vingt ans", qu'elle peut bien répliquer. Comme toutes les femmes. De toute façon, aux yeux d'Alcide, ce n'est pas l'âge qui compte. C'est l'électricité des corps. C'est les étincelles dans les yeux et les éclairs sous la chair.

Curieusement, il éprouve une certaine distance face à Boudreaux. C'est insaisissable et donc pas agréable. Comme ce truc froid qui vient tutoyer son dos. Il se raidit. De mauvaise grâce, par réflexe, de rage. D'un coup d'oeil, il constate que Carelli a filé à l'arrière boutique. « Que veux-tu, j'adapte la conversation. » Il grince, terriblement con sous pression, terriblement lui. Il entend son sourire satisfait dans sa voix et n'aime pas ça. Alors qu'elle tire, la garce. Qu'elle en finisse.

Mais elle préfère s'écarter et rire à gorge déployée. C'est un peu indécent dans ce sanctuaire du textile. Il expire bruyamment et fait volte-face. Abandonne son projet de costume bordeaux. « T'as fait fuir mon tailleur, qu'il observe, le ton chargé de reproche. » Il fait mine de se foutre du numéro armé. Fait fi du fait qu'il a été bien bête de ne pas s'en méfier. Il s'appuie contre une étagère. « Alors quoi, t'as fait le tour de ton île et tu crois pouvoir conquérir la ville ? Ça l'amuse, au fond. L'audace lui plaît, la personne, il n'en est pas si sûr. Quant à voir son gang insulaire régner sur Arcadia... Non, jamais. Ou bien... c'est que je te manquais. On n'a pas eu le temps de causer, la dernière fois. Il termine avec un sourire. Et note que le flingue est encore dans sa main. Aucun silencieux n'est vissé à son oeil. Je suis prêt à tout entendre, assure-t-il avec un haussement de sourcils. »



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Fairly Local - Dim 6 Jan - 22:26




Malgré la stupidité de l’acte, Savannah prend le temps d’apprécier les microsecondes lors desquelles elle le sent se tendre au contact de son revolver. Il est ridicule, ce sentiment de puissance, et pourtant si plaisant. Bête et effrayant, aussi. Juste une poignée de dollars pour s’offrir le droit de vie et de mort sur le premier qui osera mal lui parler, ou mal la regarder. Un petit objet, seulement six balles et le plaisir de se savoir du bon côté de l’arme. « Bah alors, ça t’fait pas rire ? »

Elle bloque le flingue entre son ventre et le tissu de son pantalon. Le sourire qui lui fend les lèvres est carnassier. Si Alcide n’était pas Bellandi, et qu’il n’incarnait pas la Nuova Camorra, Savannah aurait volontiers obéit à ses instincts primaires. Bestiale,  la sale gosse survit à l’intérieur, joue des coudes pour se faire une place entre la tempérance de l’adulte et la fierté de la déesse. « Ça te plairait pas ? qu’elle demande en même temps qu’elle l’observe prendre ses précautions. De t’agenouiller devant moi ? » Le ton, bien qu’un peu graveleux, est empreint d’audace. Son regard le défie de croire qu’elle ne pourrait pas en être capable.

Quand il formule la deuxième hypothèse, Ava se donne l’air d’y réfléchir puis agite son index en direction de l’homme « Peut-être bien, Alcide, qu’elle commence. Ou peut-être que je suis là pour que tu m’expliques comment un type aussi con s’est débrouillé pour arriver à la tête de la Nuova Camorra. » Elle croise les bras sur sa poitrine, se moque encore un peu de lui : « C’est un truc qui se refile de père en fils, c’est ça, et t’es fils unique ? Ou t’as buté ton frère ? » Le visage déformé par ce qui semblerait être du dégoût, elle termine tout bas : « Tellement un truc de chez vous, ça. »

Étonnamment, Savannah se sent à son aise dans cette boutique ; elle s’y déplace sans se méfier de ce qui pourrait se cacher derrière les portes, sans s’inquiéter du retour (ou non), accompagné (ou non), du tailleur italien ni des réactions d’Alcide. « J’ai pas vraiment apprécié ta petite soirée à l’Eden Manor, avoue-t-elle l’air distraite par un morceau de tissu. Tu vois, pour le temps perdu et le mauvais traitement des invités, j’attendais des excuses. » Instinctivement, les doigts reviennent caresser la crosse de l’arme bloquée dans son jean. Pourtant, son intonation n’est pas plus menaçante : « J’attends toujours. »



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Fairly Local - Mar 12 Fév - 14:20


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Il se passe de commentaire. Il n'y a rien de cocasse à se faire braquer, dans le dos qui plus est. Il aurait attendu ça de la part de Saturno. Ah oui. Ça ne l'aurait pas surpris. Mais Boudreaux ? Qu'on lui ôte son jouet meurtrier. Alors est-ce que ça lui plairait de la reconnaître ? Allons. Il la gratifierait bien d'un baiser Sois Belle & Tais-Toi mais ils ne sont pas assez intimes pour qu'il se permette ce type de raccourci.

L'index tournoie et le rital se crispe à l'entente de l'adjectif. Décide d'attendre. Il n'y a que les imbéciles pour réagir sur le vif. Il n'est pas de ceux-là. Quiconque de son cercle naturel lui reconnaîtra beaucoup de défauts, trois des sept péchés capitaux en tête -colère, luxure, orgueil- mais un manque d'intellect ? Ne t'intéresse pas à ce qui ne te concerne pas, Boudreaux. Les femmes sont comme les flics, à fourrer leur nez où il ne faut pas, à creuser là où sous la terre fraîche, il a coulé un lit de béton. On n'enterre pas ses secrets sans précaution. Ça finira par t'attirer de vrais problèmes. Ses amusements auront des répercussions. Ils le savent. Est-il un problème potentiel ? Non. Il n'a pas le temps pour ça. Demain c'est golf et soirée au White Hare. Le Brandy s'est toujours montré plus séduisant que le sang de quelques Enfants.

Il ne veut pas de guerre mais se tient prêt à la mener pour la suprématie méditerranéenne. Elle le devine. Eden Manor ? Ce sont les invités qui ont tout saccagé. Il a le souvenir de Coffin dans son oreille qu'il s'empresse de chasser d'un hochement de tête. Et un sourire à celui de la gueule cassée de Mendes. Killough serait morte sur la croix pour l'absoudre. Ne me dis pas que tu tenais à lui, toi aussi. Et puis, des excuses ? Il aurait mieux fait de la jouer Calavera et égorger Mendes dans son propre quartier. Le spectacle avait tourné à la comédie noire. Vous êtes trop sentimentales. Ça ne vous mènera nulle part. Voilà pourquoi on ne cède pas les rênes à une femme à la Nuova Camorra.



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