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Mind over Matter

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Mind over Matter - Sam 9 Mar - 15:02






Mind over matter.
Nicolaus & Elspeth

Le verre s'encastre dans la dextre, le cruor s'épanche onctueusement sur la moquette. Le borborygme du ventre carnassier se fait entendre à grand renfort d'excuses sirupeuses et d'une main empressée de lécher la blessure. Elle piaffe, siffle un „Fuck.“ qui glisse entre ses dents et vient s'écraser sur la mâchoire du praticien. Il glisse une paluche à l'orée de sa chevelure, enserre son épaule et l'oblige à lui faire face; les lèvres de la belle se ferment alors que ses mirettes joignent celles du docteur, engoncées dans leurs barniques. Et alors qu'il s'empare de la main mutilée, elle la retire tout de go, les prunelles effarouchées. „J'essaie de t'aider, Elspeth.“ Ils ont passé le stade où leurs langues s'empêtraient dans les formalités, se tortillonaient dans les bienséances. Il la possède assez pour la tutoyer. Le sang s'extravase toujours sur le parquet, gonflant les fibres maintenant poisseuses de l'antique mobilier. La biche se saigne entre les crocs du loup, offrant sa nuque aux mâchoires impitoyables; elle frémit, la peau inondée de remous charnels. Elle n'ose pas donner cours aux pensées qui s'injectent dans ses lobes, distillent leur toxine. Pourquoi ne met-elle pas fin à ces incartades nocives ? Elle n'aurait qu'à se claquemurer dans l'indifférence, comme elle le fait toujours. Fuir les tonalités de ses notifications, faire la sourde oreille aux palabres qu'il laisse sur son répondeur. Elle divague, le râble parcouru de frissons et le ventre enfiévré, sa main valide égratignant le bois de sa porte avec frénésie. Quitter l'antre de l'hydre avant qu'elle ne songe à rendre sa volonté naufragée. „Elspeth...“ Son souffle qui s'écrase sur les adrets de sa gorge se fait écume brûlante sur le récif de sa peau. Elle n'en peut plus, la conscience en labours et l'appétence au creux des reins. „Je dois y aller...“ Sa dextre a trouvé le métal frigide de la poignée qu'elle tourne avec promptitude, mais il l'a devance, broyant les os et meurtrissant les chairs sur l'acier brossé. „Reste.“ Il l'implore, le corps égrotant, la poitrine ardente et s'affaisse sur son corps, une cuisse entre les siennes et une main plaquée sur le bois veineux de sa porte. Son souffle halitueux remonte l'aval de son menton, se glisse derrière un lobe pour mourir dans sa crigne. Son coeur martèle le clapet osseux de sa poitrine alors qu'elle sent le visqueux substrat tambouriner dans ses tempes et rugir hors de sa main incisée. Elle la veut autant qu'elle la récuse, la complète apothéose que le ballet de leurs deux corps exaltés fait miroiter. Ce qu'elle voudrait le disloquer, lui et ses hégémoniques pulsions, dans une cavalcade effrénée, mais chaque fibre de son être la haïrait de s'être fait ainsi usurper ne serait-ce qu'un gramme de volonté. Les bouches se targuent d'un magnétisme réciproque, les haleines se parlent, mais elle résiste, condamnée au bûcher qui guerroie pour vivre un jour de plus. La dextre mutilée s'attache au sarreau du psychologue avant d'augmenter l'écart entre leurs deux entités. Sa voix est rigide, intransigeante : „Ce sera tout.“ qu'elle proclame avant de s'extirper du cénotaphe, le froid du couloir l'accueillant à grand renforts de boiseries austères et de silence suffocant. La porte a claqué plus qu'elle ne le croyait, les échos de son tambour s'évaporant doucement au loin. Il est passé vingt-trois heures et la réceptionniste a depuis longtemps quitté le nid. Les nerfs en effervescence, elle remarque tout juste l'état de sa main et le copeau de verre qui exonde sa paume miroiter dans l'éclat d'une lampe tranquille. „Fuck.“, qu'elle mâchonne entre ses lèvres, les billes occupées à trouver un pansement de fortune.

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Mind over Matter - Mar 19 Mar - 18:56

L’homme arpente ces couloirs comme il était chez lui. Il l’était. Toute cette aile… lui appartenait. Grâce à Alcide et la Nuova Camorra. Était-ce réellement un cadeau ? Difficile à dire. Mais avec le psychiatre à cette place, il était facile de tirer certaines ficelles. Et puis le job payait bien, des deux côtés. Pourtant, alors qu’il marchait d’un pas assuré, il savait qu’il était prêt à abandonner ce pourquoi il s’était tant battu au sein de la Nuova. Son travail, sa place, son pouvoir. Il était prêt à tout laisser tomber, pour les prunelles violines d’un petit bout de femme. Et quelle femme. La seule qui fait chavirer son cœur, à qui il donnerait son âme. La chair de sa chair, sa fille. Ina. Qui d’autres ? Personne n’est à sa hauteur pour lui faire tourner la tête. Ou peut-être… L’esprit de Phobétor gronde, agacé. Cette personne trainait trop souvent dans son esprit. Le Dieu des Cauchemars en avait sa claque.

Quelques mètres plus loin, une porte claqua en s’ouvrant sur une jeune femme qu’il avait déjà croisée plusieurs fois chez l’un de ses collègues et subalterne. Il ne connaissait pas son nom, si son cas. S’ils discutaient régulièrement entre eux de leurs différents cas, leurs patients n’étaient que ça. Des cas. Afin de garantir un certain anonymat. Cela étant, il s’arrêta pour poser un regard sur la jeune femme. Ce n’était pas tant elle qui l’intéressait que son psychiatre. Depuis quelques temps, Nicolaus trouvait son collègue dissipé, inconstant et hargneux. Un patient semblait en être la cause, ou une ? Il n’en savait rien. Ce qu’il savait par contre, c’était que la jeune femme pissait le sang sur le sol de son aile d’hôpital. Il reprit le pas, s’arrêtant à un chariot d’infirmière pour prendre quelques compresses et s’approcher de la jeune femme. « Vous permettez ? » Dit-il avec prévenance.

Il plaça les compresses de part et d’autre du bout de verre, pour le maintenir en place. « Je vais vous enlevez ça, si vous voulez bien. Vous aurez peut-être besoin de points. Et puis je ne peux pas vous laisser quitter l’hôpital blessé. Ça ferait mauvaise presse. Vous me suivez ? » Tenant délicatement sa main pour ne pas aggraver la situation, il entraina la jeune femme vers une salle d’auscultation. Il alluma la lumière avant d’inviter la jeune femme à s’assoir, et de ne surtout pas bouger cette main. Il se détourna pour se laver les mains et enfiler des gants. « Je n’avais pas fait attention au fait que mon collègue recevait si tard… Tout va bien ? » Et parce qu’il ne l’avait pas encore fait, il s’approcha d’elle, sans aucune animosité, mais pas non plus avec un grand sourire, il n’était pas très doué pour ça. « Je suis le Dr Petrakis, je dirige le département psychiatrique. » Il est vrai qu’aucun badge sur sa poitrine ne le présentait. Il ne voulait pas lui faire peur, même si Phobetor rôdait toujours sous sa peau, à des heures aussi tardives.

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