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Hollywood Summer ♣ Carmencita

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Hollywood Summer ♣ Carmencita - Lun 27 Aoû - 21:40



Dans Arcadia la belle, on rencontre énormément d’âmes qui ne méritent pas d'être sauvés. La crasse, ici, s’attache facilement aux talons, aux doigts, aux lèvres. On se pourlèche de douleurs, on éternue sous les trahisons, on cille sous les revers, on plie sous la violence. Beaucoup se dise : les temps sont durs et les temps durs ont besoin de gens durs. Et c'est vrai – tous porte leur fardeau exécrable – le poids de pouvoirs étranges, celui des regrets, le sang d’amis et amants perdus. Tous les arcadiens ont, à un moment ou à un autre, un sourire sombre, couleur écarlate. Un sourire qu’ils doivent porter à travers la poussière et les cimetières et ils doivent faire semblant que leurs propres cœurs ne tressaillent pas quand ils pensent à toutes les choses qui reposent sous leurs pieds.

Les doigts sont longs et arachnéens, les délices de la création en effervescence fugace visible là, sur les tâches d’encre et la bosse bombée sur l’index à force de tenir des crayons, des stylos ou des revolvers. La dentelle est précieuse, les mouvements amples, Vito a toujours su se servir de ses mains. Elles essuient, écrivent, caressent, embrassent, prennent, claquent, se font infini dans leurs déclinaisons. Elles sont lumière depuis un moment aussi, la chaleur fourmillante remontant le long des veines qui deviennent alors apparentes sous la peau pâle. Il sait qu’il y en a d’autres – des prophètes indicibles porteurs de vérité et de guérison mais il est impossible de les distinguer. Dans Arcadia, la valse des monstruosités n’a plus de fin.

Il n’y a pas d’horloge dans son appartement, tout juste un minuteur dans la cuisine. Gamze est passé il y a quelques jours mais elle ne laisse jamais aucune trace, comme si elle était faite d’un sable fuyant qui s’amuse à l’envelopper chaleureusement, avant de tomber sur d’autres récipients pour les ensevelir à leurs tours.

La cigarette grille depuis un moment dans le cendrier antique et Vito relit pour la sixième fois la même phrase avant de fermer son livre dans un geste sec. Il lui a donné rendez-vous ici, chez lui, dans un mouvement réfléchi. C’est la première fois qu’il croise une personne qui lui est similaire. Il sait que chaque faction de cette ville se les arrache de façon précipitée – comme seules les mafias d’Arcadia semblent toujours opérer. Elle lui a semblé innocente pourtant, l’immensité des yeux noirs se fendant de surprise durant l’accident.

Il tend l’oreille un bref instant avant de se relever, les longues jambes cisaillant les quelques mètres carrés qui le séparent d’un balcon étroit. Il est rarement nerveux, la tension sereine sous l’excitation d’ordinaire contrôlée. La sensibilité a un terreau glacé chez lui, elle ne s’épand pas nécessairement de façon grandiloquente, se mute plutôt en empathie généreuse, le jeu des miroirs envers des proches trop plat pour ne pas être contournables. « Carmen ! » Il la voit, les gambettes agiles battre le pavé de Little Italy. Un signe de la main et un sourire accompagne le prénom. « C’est tout en haut. Il n’y a pas d’ascenseurs, désolé. Prends ton temps. » Il s’éclipse à son tour en la voyant pénétrer l’immeuble et rajuste une mèche claire en arrière avant d’ouvrir la porte pour qu’elle puisse enfin entrer à sa guise. « Tu n’as pas eu de soucis pour trouver ? »


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Hollywood Summer ♣ Carmencita - Jeu 30 Aoû - 15:39

Il fait chaud aujourd'hui alors que tu t'empresses de sortir de chez toi. Ton chat noir a profité de la porte ouverte pour se faufiler et t'accompagner pendant quelques mètres dehors. Il connait le chemin, il sera là quand tu rentreras. Et puis, on t'a promis que jamais tu ne le perdrais ici, dans Delray Hollow. Picho, le chat donc, finit par te saluer d'un miaulement sinistre alors que tu lui agites la main dans sa direction. Vous commencez à vous apprivoiser et vous comprendre, il n'aime pas aller au-delà du territoire latino : un vrai puriste qui ne se mélange pour rien au monde. Tu te diriges vers le quartier rital, en suivant les indications de Vito. Heureusement que google maps a un meilleur sens de l'orientation que toi : les rues sont si étroites et escarpées que tu n'aurais pas le courage d'y repasser six fois.

Ta curiosité t'avait poussé à accepter l’invitation de l'homme. Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'on peut croiser un autre thaumaturge. C'était ton premier. C'était grisant et extrêmement bizarre, mais un côté rassurant aussi. Tu n'étais pas seule. On te l'avait expliqué, mais se l'entendre dire et le réaliser étaient deux états bien distincts. Quelqu'un pourrait t'apporter des réponses, du moins tu l'espérais. Les pavés sont irréguliers, tu manques de te tordre la cheville plus d'une fois. C'est le stress sans doute, qui agite ton souffle et qui fait battre ton cœur plus vite qu'il ne devrait. Est-ce qu'on peut parler de congénère du coup ? Ou de race ? Qu'est-ce qu'il convient de dire quand on croise un thaumaturge ? Il y a une cérémonie, quelque chose de révérencieux ? Pourtant, lorsque tu avais rencontré Vito pour la toute première fois, il n'avait pas semblé entravé de quelconque code de conduite comme en aurait les vampires ou les loups-garous dans les films. Il avait fait ce que tu aurais toi-même fait : poser ses paumes et réparer les dégâts. Quelle n'avait pas été ta surprise en remarquant les plaies et égratignures de l'accidenté de la route - surpris par un chat il avait pilé sur les freins avant de finir sa course dans un énorme pot de fleurs en ciment - avaient disparu. Un 'o' parfait avait orné ta bouche et tu avais croisé le regard bleu de l'Italien. Ton prénom hurlé dans la rue te fait relever la tête de ton écran qui affiche que tu es proche de ta destination. Un bras s'agite, rattaché à quelqu'un sur un balcon, tu plisses les yeux pour y voir mieux à travers ces rayons de soleil, mais tu devines déjà à qui appartient la voix. Tu ne connais pas grande monde non plus à Arcadia. Tu lèves le bras, tu trouves amusant de le saluer comme si vous vous étiez connu depuis toujours. Ça te détend de voir qu'il n'ait lui-même pas l'air nerveux de votre rencontre. Tu souris à ce qui semble un avertissement : tu n'as pas non plus la chance d'avoir une location avec option ascenseur. Tu t'approches du charmant immeuble qui colle avec le reste de Little Italy et pousses la porte d'entrée. Après quelques minutes et soupirs, tu te présentes enfin au paillasson Bellandi. Lui est à la porte, il t'invite à y entrer et tu le remercies d'un sourire léger. " Salut Vito. Honnêtement, j'ai du m'y reprendre à deux ou trois fois pour arriver dans ta rue. Mais ça a été. C'est très joli le quartier, ton appartement aussi. Et c'est vrai que les escaliers sont rudes. Tu ne sais pas trop quoi dire. Alimenter les discussions n'a jamais été ce pour quoi tu étais douée, tu décides donc rapidement de parler de ce pourquoi tu étais venue. Sans vouloir être pressante, ta curiosité t'aide à passer par-dessus ton anxiété. " On a des choses à se raconter, non ? Genre.. Des secrets d'états de thauma' ? Tu détailles son logis, sans arriver à dire si quelqu'un d'autre que lui y habite ou non. C'est accueillant sans être particulièrement chaleureux, pas tellement de touches personnelles. Masculin.

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Hollywood Summer ♣ Carmencita - Ven 7 Sep - 12:06



Les politesses le font sourire, l’amabilité au coin des lèvres. Elle est charmante, les grands yeux bordés de longs cils curieux de tout et la mine innocente en sus des joues légèrement roses d’avoir grimpé tous ces étages. « Little Italy a toujours eu un charme plus mélodieux que les autres quartiers même si Delray Hollow est tout aussi chaleureux. C’est de là que tu viens, non ? » Les hispaniques avaient les manières aussi chaudes que les habitants adeptes de chianti et de farniente, les mœurs différentes et similaires tout à la fois en miroirs discrets et enchanteurs. Il faisait bon vivre dans ces parties de la ville, malgré les aléas des pouvoirs en place. On était loin des mines à jamais déprimées des autres sections d’une ville engloutie par le crime.

Elle stagne, l’œillade sur le côté, les doigts venant s’entremêler dans une danse embarrassée. Il imagine très bien de quoi ceci peut avoir l’air et laisse passer la brune afin de la laisser prendre ses aises dans la garçonnière simple mais lumineuse qu’il habitait.
On a des choses à se raconter, non ? Genre.. Des secrets d'états de thauma' ?
Il acquiesce avant d’avoir un geste de la main. Elle peut s’asseoir où bon lui semble en vérité, il n’a jamais compris pourquoi tout le monde se cantonnait au cérémonial des chaises. « Je crois oui. Je ne pensais pas tomber sur toi dans ce genre de circonstances.  On est plusieurs dans la ville. » Il l’observe en fronçant un instant les sourcils. Ils étaient généralement prisés par les mafias environnantes mais il était possible qu’elle n’en sache rien.

La voir user de son pouvoir l’a surpris un temps avant qu’il ne cherche à en savoir plus. Est-elle de la Calavera d’ailleurs ? Les deux entités s’entendent bien, ce qui explique qu’elle n’ait pas fuit à la mention de son nom de famille. Il réfléchit quelques secondes, les iris aiguisés sur le visage expressif, puis passe une main dans ses cheveux, secouant intérieurement la tête : non, elle marche et respire trop légèrement, la conscience propre sur ses escarpins de fortune. « Je ne sais pas depuis combien de temps j’ai ça exactement, c’est arrivé si progressivement que c’est comme si ça avait toujours été là quelque part, en attente. J’ai grandi ici, les coups et les blessures c’est monnaie courante. Une chute de vélo, une bagarre… » Une mère à la chair trop tendre et au mari trop empressé de la pétrir. Il hésite, un centième de seconde, indétectable sous le sourire solaire, puis continue. « Je crois que ça a commencé à l’adolescence. » Cette fois-ci il part d’un éclat de rire avant de venir s’installer face à la jeune femme. « C’était probablement pour me faire comprendre que la mue ce n’était rien. J’ai conscience que tu dois penser que je raconte tout ça en vain mais pour bien savoir vers où l’on va, je me dis qu’il vaut mieux savoir d’où l’on part. » Il passa sa langue sur ses lèvres, les dieux comme un point d’interrogation constant. Il n’est pas scientifique et Lakshan serait probablement plus à-même de saisir ce qu’il se passe dans Arcadia depuis plusieurs années. Il est écrivain pourtant et suivre des pistes lui est naturel, la recherche d’aventures en guise de drapeau éternel. « Tu en connais d’autres ? » Le bruit de la rue s’engouffre un instant dans la pièce et il finit par aller fermer la fenêtre. « Tu dois faire attention. Je sais que… » Les lèvres se figent en une ligne mince. « on a besoin d’aider autrui quand on voit des blessures. C’est terrible n’est-ce pas ? On dirait un crochet en plein ventre, l’hameçon presque douloureux. Parfois j’arrive à ne pas céder à mon envie de guérir mais c’est très rare et c’est seulement parce que je peux me montrer terriblement têtu. » Il plisse les yeux, le coin de la bouche remontant dans une provocation amusée. La vérité c'est qu'il est parfois si indécis qu'une fois une décision prise, il s'y accroche avec trop de force, jusqu'au vertige. « Mais je suis sûr que je ne suis pas le seul ici. » Une invitation tacite à raconter aussi un peu ce qu’il en était de son côté.


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Hollywood Summer ♣ Carmencita - Jeu 13 Sep - 12:28

" Je viens bien de Delray. C'est mes cheveux foncés et ma peau mate qui te fait dire ça pas vrai ?Le ton faussement offusqué, tu finis par lâcher un petit rire moqueur. Évidemment, quel meilleur endroit pour une cubaine que de finir dans le quartier hispanique ? Vito te fait sourire. Tu craignais que se retrouver chez lui ne soit gênant, qu'un malaise ne plane. Mais il est assez bon orateur pour souffler sur tes doutes et capter toute ton attention. Il a ce raffinement typique des ritals soignés, cette beauté carrée qui s'allie rarement à un esprit sensible et intelligent. Pourtant, il te paraît bien délicat, Vito. Il te fait un peu penser à ton propre chat. L'air léger, il entreprend de te raconter un petit bout de sa propre histoire, ton regard attentif relatant de ton intérêt. A l'entente de ses quelques phrases, tu peux te revoir toi-même à un jeune âge : perdue et pourtant résignée à accepter la tâche qu'on t'avait confiée. Des bribes de souvenirs te reviennent en un discret sourire. Le ton des confidences du blond invite à comparer ses dires à ton propre passé. Malgré les questions qui germent une à une, tu préfères le laisser terminer. Ton empressement d'en savoir plus au sujet de ces thaumaturges difficile à canaliser, tu remercies une fois de plus intérieurement le blond, qui a eu le courage que tu n'as pas eu : écrire un sms pour se donner enfin rendez-vous. Tant d'années sans savoir qui tu étais, tu ne pouvais plus attendre pour tes réponses. Religieusement assise sur son confortable canapé, les jambes croisées, tu l'observes refermer la fenêtre alors que tu lui réponds ne connaître aucun autre prophète que lui. Savoir qu'il y en a plus te réjouit, distillant encore un peu plus d’excitation dans tes veines. Excitation qui se tarit quelques secondes après la mise en garde de l'Italien. " Faire attention ? Qu'on puisse nous surprendre ne me semble pas si grave que ça.. Personne ne croirait quelqu'un qui dit avoir vu des blessures se refermer d'un clin d’œil. On ne risquerait pas de brûler comme à Salem ? Ce n'était pas nous, à Salem quand même, .. ? Je veux dire les sorcières, c’était pas des thaumaturges ? " Tu rigoles un peu, en écho à son expression mitigée. Les écrits que tu as pu parcourir des yeux, inlassablement, parlent de personnes aux mains délicates mais puissantes depuis des siècles. Au temps de l'empire romain, voire avant, ils en évoquaient déjà les pouvoirs et bienfaits. L'impact de ce nouveau monde est si grand sur ta propre culture, sur ta vision du monde et de ce qui en a fait son histoire, que tu ne sais plus délier le vrai du faux. " Excuse-moi. Tout ça est vraiment nouveau pour moi. Et tu ne racontes pas ça pour rien, rassure-toi. Quand je t'ai vu faire ce que je savais faire également.. C'était un soulagement. Une issue. Quand tu me parles de ce que tu as vécu, je me m'y retrouve en grande partie. C'est exactement ça. Ce besoin maladif de courir au secours des blessés, de ne pouvoir tourner le dos à la souffrance. Personnellement, j'y cède toujours. Je risque plus à ne rien faire, que si l'on me découvrait. Je ne pourrais plus me regarder en face. "Tellement de choses t'échappent encore, Carmen. Heureusement que quelqu'un de plus avisé et expérimenté que toi a été placé sur ta route. Qu'il t'apprendra qu'il n'y a pas que les regards des badauds qu'il y a à craindre, qu'il y a pire. Que même si ton don est bénéfique, il peut être mis à disposition d'une cause corrompue et cruelle. " Tu dis qu'il y en a d'autres ? Où sont-ils ? Est-ce qu'il y un groupe de tous ces gens ? Je veux dire, est-ce qu'ils se réunissent des fois ? "L'odeur de cigarette froide te tiraille depuis que tu as mis les pieds dans son appartement, titillant ton propre manque de nicotine. " Je sais que tu viens de fermer, mais je peux fumer près de la fenêtre ?La question est presque timide, alors que tu cherches déjà dans ton sac ton paquet de clopes ainsi que ton briquet. Tu doutes qu'il te réponde non, cela amènerait un peu de répit à tes questionnements incessants et lui permettrait d'y répondre s'il en a envie. Vous semblez tous les deux plus à l'aise, les expressions moins crispées, les langues qui déliées. Tu t'en réjouis, espérant sincèrement pouvoir tirer de votre rencontre quelque chose de positif. Comme quoi, ton rapport avec le divin ne se finit pas forcément toujours en une course folle dans Delray Hollow, cherchant à fuir un latino aux cheveux gominés pour qui tu as eu la bonne idée d'accorder ta confiance naïve.
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Hollywood Summer ♣ Carmencita - Mer 26 Sep - 1:10



« Little Italy a toujours eu un charme plus mélodieux que les autres quartiers même si Delray Hollow est tout aussi chaleureux. C’est de là que tu viens, non ? » Il abaissa ses paupières dans un mouvement de fausse déception. « Tu ne veux pas juste admettre que je suis bon aux devinettes ? » Il l’était d’ailleurs, c’est juste qu’il s’avérait entouré de femmes qui lui étaient toujours éperdument supérieures sur ce sujet et Carmen - nul doute - en ferait partie. Elle avait raison d’ailleurs, à priori personne ne se poserait trop de questions sur leurs pouvoirs et leurs secrets, sauf que la ville refluait des monstres et les carcasses éventrées qu’on pouvait trouver dans les sous-sols de la cité avaient dorénavant des odeurs divines. « On ne risque pas de brûler, » La reprit-il, le sourire s’obscurcissant d’horreurs inavouables. « mais on risque plus… les mains tranchées, le sang ponctionné… on vaut… cher sur le marché noir figure-toi. »

Il acquiesça d’un mouvement impassible. Tout ceci probablement un choc pour elle, menue et les yeux bordés d’une tristesse que seules les épreuves du temps pouvaient magnifier. « Je me suis habitué à ses mains… mais c’est un soulagement de voir d’autres personnes comme moi. » Il passa sa langue derrière l’émail en l’entendant parler avec une bonté si terriblement désarmante de son don. Le désir vous vrillait le cœur puis les doigts s’exécutaient souvent d’eux-mêmes, l’hypnotique blessure attirant irrémédiablement à la manière d’un trou noir au centre d’une étoile décédée. « Il va falloir y résister… parfois. Cette ville. » Il joua des mains, le message subliminal dans le mouvement typique des italiens, l’expression dans la gestuelle, avortée sous le soupir. « Tu viens d’arriver c’est ça ? Personne ne t’a expliqué comment la ville fonctionnait ? C’est Saturne dévorant ses fils ici. La ville est découpée, des mini-états presque. S’il y a d’autres personnes de notre genre, j’ai bien peur que la plupart soit sous égide serrée. » Le visage doucereux de Malkina lui brouilla la vue un court instant avant qu’il ne se lève. « Je sais que tu viens de fermer, mais je peux fumer près de la fenêtre ? » « Je t’en prie. Je vais faire du café. A moins que tu ne préfères quelque chose de plus frais ? » La voix glissa plus forte entre eux tandis qu’il porta ses pas vers la cuisine. La cafetière italienne du reste était prête et il n’eut qu’à allumer la plaque de cuisson, les effluves agréables dansant rapidement dans l’appartement.

Lorsqu’il revint, il se posta près de Carmen, l’échange de nicotine plaisant, la fumée opaque en volutes vers l’extérieur. Il reprit d’une voix plus calme, le timbre grave uniquement audible entre eux. « Les mafias ont pignon sur rue ici et imagine tout ce qu’on peut faire quand on a à sa botte quelqu’un qui peut guérir le moindre petit bobo. J’ai cru que tu appartenais à la Calavera d’ailleurs. » Il fit tourner le filtre entre ses doigts fins, le regard perçant sur la brunette gracile. « Les autres n’oseraient pas à priori venir jusqu’ici, pas en plein jour en tout cas. » Il avait cru oui, quelques secondes, avant de comprendre que l’innocence neutre qu’elle avait arborée n’avait pas été un leurre. « Tu as découvert que tu avais ces pouvoirs quand ? » Il tâcha de cacher l'urgence au fond de sa gorge, l'inquiétude comme une seconde chemise, l'indécision presque perceptible: une fois qu'elle saurait, il n'y aurait plus de machine arrière et il eut presque honte de déchirer le voile docile d'une candeur naïve.


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Hollywood Summer ♣ Carmencita - Mer 26 Sep - 14:41

La douceur, la bienséance de ton hôte te font sourire et tu te demandes d'où il vient. Tu te demandes à quoi ressemble ses parents, comment étaient ses années scolaires, toutes des questions à poser lorsqu'on vient de rencontrer quelqu'un de nouveau. Mais des questions à poser à un thaumaturge. Mus de la même essence, de ce même besoin d'aider, de cet instinct ancré pour porter assistance ou du moins essayer. Car il y a des fois où la passion ne suffit pas, n'est rien sans connaissances. Il y a des fois où l'échec est la seule conclusion possible. La raison de ta présence ici : affûter tes outils et devenir implacable. Enfin combler toutes ces questions. " Les.. Les mains tranchées ? Mais qui ferait ça ? Notre sang sert aussi à soigner alors ? " Comment rester de marbre devant cette révélation qui renvoie des frissons désagréables dans ton dos. Le dégoût se dépeint de l'horreur. Difficile de remettre en cause les mots de Vito, lui qui a maintenant l'air si grave. Une atmosphère pesante tombe entre vous, mais tu le remercies de la dissiper de quelques mots. Tu as la même sensation, l'idée qu'on puisse partager sa nature cachée avec quelqu'un revient à ne plus mentir. A soi, aux autres. Vito continue, dans un flôt de paroles que tu souhaites interrompre sans pouvoir passer le pas. Il dépeint une face de la ville que tu ne connais pas, dont tu ne sais rien ou presque. Même au kahuna, tu n'as jamais entendu parler de cela. Certainement que les autorités tiennent à étouffer la vérité. " Mais si d'autres thauma- rah je ne m'y ferai jamais à ce mot. D'autres thaumaturges seraient donc forcés de travailler pour des trafiquants ? Ce sont des mafias ? " Tu viens presque à t'excuser de tes questions pressantes. Mais toute initiation nécessitait une bonne part de réponses. " Du café sera parfait, merci. Dans une cafetière italienne il est presque aussi bon qu'à Cuba. " Oses-tu le chambrer, pour détendre la discussion, d'un rictus malin. Tu n'as pas pour habitude de discuter de sujets aussi lourds. Tu attends qu'il revienne, sagement en train de cendrer tige par-dessus le balcon. Le vent est clément, le soleil présent. " Quand tu parles 'des autres', de ceux qui n'oseraient pas venir ici, c'est qui ? Et La Calavera est une de ces mafias j'imagine. Elle est à Delray ? "Un pouce coincé entre les dents, l'autre main occupée à tenir la rambarde. Ca faisait beaucoup d'informations, qui au lieu de combler tes interrogations, ne faisaient qu'en soulever des centaines d'autres. Une brève pause pour parler de toi ne te ferait pas de mal. " J'étais enfant. Mes parents ne voulaient pas en entendre parler, alors je les ai caché sans pour autant ne plus m'en servir.. Les enfants sont plus faciles à soigner. Ils ne posent pas de questions, ils ne vont pas chercher à savoir comment mes mains peuvent les soigner. Ils te remercient d'un sourire et rentrent à la maison. Les adultes sont.. Différents. Ils ont peur, ils ne comprennent pas. Mais il n'y a que quelques semaines que j'ai su comment on s'appelait, qu'il y en avait d'autres comme toi et moi. Et toi, tu le sais depuis combien de temps que tu as des mains magiques ? "Ton regard rencontre celui de Vito, alors que tu ne parlais que dans le vague de ta pseudo expérience. Tu ne sais pas trop ce que tu y lis, mis à part de la compréhension. Retrouver quelqu'un avec qui analyser son vécu est d'une part enrichissant. Mais aussi terriblement rassurant. Ça ouvre des portes, ça débloque des voies sans issues. Ça te permet d'imaginer. Et ça pourra forcément t'aider par la suite, si tu te trouves un partenaire tel que celui qui se tient à tes côtés. Il a les traits fins, le regard brut et pénétrant de quelqu'un qui a vécu plus qu'il ne t'en confiera. Et alors ? Pas besoin d'affronter tous les démons et les diables qui foulent la terre et s'accaparent l'esprit des hommes pour se montrer digne d'une mission. Parce que c'est ce qui se profile à l'horizon : si d'autres prophètes souffrent d'une allégeance non souhaitée, alors il fallait que quelqu’un se démène pour changer la donne. " Tu as dit qu'il fallait résister. Mais si des gens sont forcés, des gens comme toi et moi encore, de servir les mauvais intérêts, alors il faut que ça cesse. Tu n'es pas d'accord ? "Tu t'es promis de changer. D'arrêter les frais, d'arrêter le pacifisme qui ressemble plus à de la soumission. Toi qui cherchais à tourner la page en débarquant ici, tu viens peut-être de trouver ta cause. Une qui en vaut la peine. C'est le propre des thaumaturges après tout, de venir en aide. Il n'y pas qu'une manière de le faire.
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Hollywood Summer ♣ Carmencita - Mar 9 Oct - 11:20



Durant quelques secondes, la poitrine se serra de regrets. Il aurait dû la laisser insouciante, le sourire ourlant les lèvres, la jupe si fluide sur sa peau de miel. Un peu d’été dans les rues d’Arcadia. Il fallait bien se protéger pourtant, accepter une prudence nauséeuse et connaitre sa valeur pour mieux en contrôler les transactions.
Quand elle tourna ses yeux grands noirs, l’innocence en guise d’oxygène, il eut un sourire qui se voulu confiant malgré tout. Les questions affluaient, la curiosité au bout du nez fin tandis que l’odeur du café frais et chaud emplit l’appartement. Vito déposa une tasse dépareillée sur la table, s’installant confortablement lui-même sur le sofa. L’air ensoleillé provenant de l’extérieur fut comme une brise bienheureuse, un peu d’inconséquence dans un univers devenu bien trop sérieux. Les mots suivirent l’atmosphère en suspens, les aveux en guise d’offrandes. Les enfants étaient plus innocents ou tout du moins c’était ce qui semblait être. Il n’en avait jamais été friand, en connaissait d’ailleurs très peu. Les pas trop bohèmes l’avaient toujours tenu éloigné des plus jeunes et il ne caressait même pas l’idée d’être père. Trop souvent, les gens y voyaient une fin en soi, une sorte d’accomplissement tonitruant quand même les chiens savaient donner la vie.

L’iris azur caressa celui plus sombre de son invitée. Les réflexes de journaliste s’étaient mis en branle instinctivement notant les informations dans un coin de son esprit, lui en livrant également en retour même si plus nébuleuse afin de garder une sécurité toute latente autour de la colombienne. Il baissa son regard sur le breuvage ébène pourtant à ses propres souvenirs. Lui avait découvert son donc en serrant sa mère meurtrie contre lui. Les plaies bleutées disparaissaient sous l’affection familiale enfin. « Tu as dit qu'il fallait résister. Mais si des gens sont forcés, des gens comme toi et moi encore, de servir les mauvais intérêts, alors il faut que ça cesse. Tu n'es pas d'accord ? » L’amertume coule dans la gorge, délicieuse et revigorante. Le café était de ces nectars qui vous faisait grimacer au départ et dont ne vous pouviez vous passez ensuite. Une métaphore de la vie à n’en point douter, une de plus et dont la cruelle ironie vous laissait un sourire amusé et fantomatique aux coins des lèvres.

Carmen avait tout juste. Carmen avait, d’une voix adorable et calme, la question pétrie de douceur et de compréhension, tapé pile où il fallait. « Les choses ne sont pas si simples… » Piètre réponse. Il n’y avait pas d’autres solutions que de lutter pourtant, la figure du père en proue solaire en fin de quête. Le dos se moula contre le renfoncement moelleux, la dureté des réalités assez tranchantes pour ne pas s’y découper plus encore. « Il y a … » Des dieux ? Des pouvoirs rampants qui laissaient ruine et chaos dans leurs sillages ? Trop dramatique. Il s’évertuait avec Pandora a trouvé solution à tout ces problèmes et son regard croisa à nouveau celui – vaillant et déterminé – de Carmen. Encore une fois, c’était les femmes qui risquaient de sauver de la ruine l’Humanité. Il y croyait un peu plus maintenant qu’il avait le spectre d’une lutte dans le chocolat ombrageux dardé sur lui. « Forcé ce n’est pas le mot. Tu ne la sens pas quand tu es près de quelqu’un en sang ou qui a une plaie ? L’envie de venir toucher, de barbouiller ses mains de sang. » La pulsion fatale de guérir malgré tout, envers tout, complètement. Ils ne pouvaient pas arrêter ce qu’ils étaient, pas plus que les Oracles ne pouvaient se bander les yeux ou les Juges déposer leur balance d’airain. « Et il a tellement plus de blessures dans ce genre de milieu. » La conclusion était terrible, tant et si bien qu’il la ponctua d’une rasade d’amertume noire.

(Maintenant, elle allait reculer, n'est-ce pas ?)


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Hollywood Summer ♣ Carmencita - Jeu 18 Oct - 10:33

Le réalisme de ton hôte et la justesse de ses paroles affrontaient des convictions fraîches et nouvelles, tamisaient ta brusque envie salvatrice. Des mafias, une ville d'apparence saine mais tu le remarquais bien, ce taux de criminalité, lorsque le journal d'informations local ou les nouvelles télévisées dévoilaient un nouvel affrontement, de nouveaux blessés. Des morts. Et pourtant, ce n'était que la face immergée de l'iceberg qui ne tarderait pas à bousculer Arcadia. Les pourris de la ville régissaient leur quartier de prédilection, envoyant au front des personnes avec des familles, un soupçon de gloire et de justice personnelle. Une prise de pouvoir, une lutte pour déterminer qui en sera le roi. Couronne à prendre au prix du sang, du déluge, de la haine et de la violence. Les mains sur ta tasse de café, silencieusement plongée dans la contemplation du breuvage marron, tu réalises l'énormité de la tâche. Frêle cubaine face à des monstres enracinés ici depuis si longtemps. Le désherbant efficace serait difficile à trouver, mais si cela allait devenir ta cause, alors aucune chance que tu t'y soustrais. " Evidemment tout le monde peut être soigné. Tout le monde devrait en avoir le droit.. " Qui étais-tu pour empêcher cela ? " Mais si ces.. mafias ont de telles ressources. Si elles ne peuvent mourir, imagine l'atout qu'elles ont. " Peut-être t'avouerait-il qu'il le savait déjà, tout ça. Que ce dont tu lui parlais ne lui était pas étranger. Le fils du Don. Ah si tu le savais, si tu savais seulement qui était le Don, ce que cela impliquait. Certainement que tu ne serais pas là, à lui exposer ta répulsion pour ces ambassades du crime et tes prémices d'idées de révolution.

" C'est vrai, je ne vois pas quelqu'un comme nous se refuser à panser des plaies. Mais.. Mais c'est si injuste. C'est se servir du bien pour renforcer le mal. Toutes ces familles qui se retrouvent sans fils, sœur, tante ou mère. Des pères et des oncles qui disparaissent. De simples dommages collatéraux ? Est-ce qu'on devrait sincèrement laisser faire ? " Tes yeux quittent ton café pour venir confronter la réaction de Vito. L'Italien a pointé la triste réalité du doigt. Logique implacable que tu peines à admettre et relativiser. Tout est nouveau, tu avances avec des œillères, prenant les informations que l'on veut bien te donner. Toi si calme, tu frémis sous les cruelles injustices dont est victime le peuple. Ville que tu as adopté rapidement, malgré le mal que tu as à t'y intégrer. Personne ne devrait souffrir et s'écraser devant le besoin de pouvoir d'autrui. Les gens n'ont pas à courber l'échine sous des échanges de balles et de ripostes meurtrières. " Il y a des gens qui s'opposent à ça ? A part la police évidemment. " S'ils n'y sont pas tous corrompus bien sûr. Une gorgée d’arabica pour tenter de réchauffer tes entrailles, malgré le soleil qui tape, tu te sens bien vide. Vito a peut-être soufflé sur des braises sans le vouloir, des braises qui seront le foyer futur de tes convictions les plus profondes. Des braises qui auront besoin de combustibles, les événements se profilant à l'horizon paraissant être de bons carburant.

" Tu es au courant depuis combien de temps de tout ça ? De ces gens qui utilisent nos dons pour soigner leurs méfaits.. " Les sourcils froncés, tu espères que sa réponse ne te déplaira pas. L'indifférence du malheur des autres t'est difficilement supportable. L'Italien qui te semble avoir le cœur sur la main ne pourrait sciemment ignorer ce qu'il se passe sous ses fenêtres. Impossible. Et pourtant, le ton résigné de sa voix ne pouvait que te résoudre au pire.
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Hollywood Summer ♣ Carmencita - Dim 23 Déc - 16:45




Il y a plus de choses dans le ciel et sur la terre, Horatio, que n'en rêve votre philosophie. - Shakespeare

Il se força à préserver ce masque impassible, garda aux coins des lèvres une surprise réelle. Elle ne reculait pas, pire encore, elle restait inébranlable. « Mais si ces… mafias ont de telles ressources. Si elles ne peuvent mourir, imagine l'atout qu'elles ont. » Vito laissa son regard couler vers le mur blanc, les tableaux géométriques aux couleurs chaudes comme seule accroche visuelle. Tout avait toujours une fin, même les mafias. Même les dieux. « Cela leur donne un peu plus de temps, rien de plus. Rien d’autre. » L’inévitable ne pouvait jamais être remis indéfiniment. Il n’y avait bien que les dieux pour se croire immortels. Les étoiles mourraient, les galaxies, les univers se fondaient dans des éclats lumineux avant de laisser des traces de poussières ténébreuses. Il l’écouta, silencieusement ébranlé par sa clairvoyance féconde, le bon sens et la bonté. Il leva sa main dans un geste vague, l’hésitation tangente au bout des doigts. « Le monde est injuste, Carmen. » Il eut un sourire sous l’horrible lieu commun prononcé, le pétillement désastreux au fond d’un regard électrique. Tellement cliché, tellement vrai. Elle était pleine d'authenticité alors qu’Arcadia n’était qu’un fatras d’absurdité occulte. Il aurait pu rajouter que la police était un poncif sans nom à l'heure actuelle, que la plupart était corrompu comme seuls les humains sans aucune volonté pouvait l’être. Le dédain ourla ses lèvres un bref instant. Certains se cachaient derrière l’orgueil d’être « gris » ou pire, l’arrogance d’être « profond » quand bien même il n’y avait rien de miraculeux ou de trouble dans le fait de se laisser guider par de faibles instincts. « On ne pourra pas compter sur la police. » Se contenta-t-il de dire, la dureté glissant dans les os tendus de ses doigts nerveux.

« Tu es au courant depuis combien de temps de tout ça ? De ces gens qui utilisent nos dons pour soigner leurs méfaits… » Pour une raison étrange le visage de Gamze scintilla derrière les rêveries impromptues de ses paupières abaissées. Il tapota sagement sa montre, le bracelet de cuir imprimé sur sa peau. Était-elle comme les autres aussi ? Comme toute cette flicaille qui se pensait spécial parce que pervertie, par tous ces agents de la mafia qui se pensaient élégant parce qu’ils avaient des mouchoirs Gucci dans les poches, les mystères et le luxe seulement présents pour cacher des gouffres inutiles. Un peu comme les mots dans ses romans. Des petits trous. La ville était remplie de petits trous répugnants. Il ferma les yeux avant de les rouvrir, le désir de déguerpir et de tout laisser derrière lui, lui déchirant la gorge. Un, deux, trois, quatre, cinq, respire, six, sept, huit, respire, neuf, dix. « Depuis longtemps. Je n’ai jamais voulu regarder les choses en face … une spécialité de la maison. » Le sourire eut une teinte acide, fiévreusement lucide. Il refusait encore tant de choses en réalité, les vérités enfermées à double tour dans des coffres soigneusement perdus dans les méandres de sa propre âme. Ne pas savoir c’était ne pas avoir à prendre de décision. Fuir c’était vivre heureux.

Il cligna des yeux, les suicides langoureux sous les résolutions braves.

« Et si je te disais que nous ne sommes pas les seuls à avoir de la magie au bout des doigts ? Que peut-être… si tu es venu à Arcadia c’est que tu as ta part à y jouer. » Vito passa une main sobre sur sa chemise, l’élégance italienne recouvrant à peine la carrure écossaise. « Je parle comme un bouquin mais cette ville est une librairie et nous sommes tous des histoires dedans. Chacune a sa spécialité: guérir, » Il agita ses doigts. « Protéger, interroger, révéler, détruire… c’est étrange. J’ai grandi au milieu des verbes latins et grecs. Kalos kai kagatos deios estiv. C’est la première phrase qu’on apprend. Les dieux sont beaux et bons. » Vito se pencha en avant, l’incertitude vrillé sur son visage. « Les gens comme nous existaient avant, avant les prises de sang et les robots ménagers, avant le charbon et les réacteurs. » Les mots lui semblèrent plus simples dans son esprit et il prit une des mains de la jeune femme dans la sienne, la langue en tambour sur le bord des dents, l'épiderme en humanité familière, cherchant à se montrer limpide là où le brouillard se faisait épais. « Ceux qui guérissent accompagnent ceux qui font mal. C’est dans l’ordre des choses. Ou ceux qui souffrent si tu préfères. Ce ne sont pas les même. Il faut être sûr du camp où l’on veut se ranger, il faut être sûr de ne pas se faire repérer par celui qu’on abandonne surtout. » Les dieux sont de jalouses créatures. « C'est une guerre... et je m'écouterais je prendrais les clés de ma voiture et je roulerai loin d'ici. Encore. Je te dirai de prendre un billet pour l'Europe ou l'Asie... » Il secoua la tête. Ils n'en feraient rien ni l'un ni l'autre, les dés déjà jetés sur le tapis vert des destins entremêlés. « Je vais tout te raconter. »  


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