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I am the storm

 :: terminés
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I am the storm - Mer 26 Sep - 15:24


I AM THE STORM

AUGUSTIN & ALEJANDRO

And wait
I can't control
Withering wonders
Flowers that lose their shape
....


L’Hacienda, 19h35. Un peu en avance Alejandro, comme toujours. Ce besoin quai-maladif de tout contrôler avant le rendez-vous, d’être sûr que personne n’ait suivi le capitano, qu’il est libre de toute action sans être sous le joug d’une possible attaque. Paranoïaque ? Peut-être. Mais en temps de guerre, vaut mieux faire gaffe que son cul, surtout quand on a tendance à foutre la merde partout où on passe. Alors ouais, Jan il est un peu trop aux aguets, les prunelles noires qui virevoltent à droite et à gauche, les lames prêtes à chauffer le derme en cas de soupçon. Il n’fait pas confiance à Esposito, il fait confiance à personne le capitano. Mais il doit continuer ce qu’il s’évertue à faire depuis le Trianon, étendre ses relations, se connecter aux diverses mafias en jouant du bassin et du respect qu’il éveille chez les autres. Alejandro le sauvage, Alejandro le gamin. Alejandro dont le sourire est éteint depuis cette nuit-là. Mais on n’écoute pas les souvenir qui étreignent un peu trop la tête, il n’en a plus rien à faire le second de la Calavera. Il a une mission et il s’y tient. On prend la mafia mexicaine pour une mafia animale, il va leur prouver que derrière le crânes, y’a des cerveaux.

Savannah des Enfants Terribles.
Sinead du Royaume.
Carmen chez les thaumaturges.
Alfonso, Augustin, Silas à la Camorra.
Célestine chez le nymphes.
Riley chez les Banshee.
Maria chez les Djinns.

Plus que les bratvaboyz et l’étoile sera complète. Plus que la Bratva et le capitano aura de tout dans se poches.  Plus qu’à savoir ce qu’il fera de ces connexions dénichées dans le sang et les coups de reins. Capitano qui malgré la maladie, la douleur et le chagrin, continue de prouver qu’il mérite son rang. Qu’il continuera, jusqu’à tomber sous le joug du divin. Ou d’un commandante qui après avoir eu son coeur et son corps, n’a plus grand chose à étreindre pour briser le second de la Calavera.

Jean et chemise noire (comme mon âme), les joues un peu creusées, les cernes affutées comme des lames mais toujours cet éclat solaire qui crame même de loin. L’ambroisie qui pulse dans mes veines, l’air surpuissant alors qu’à l’intérieur ça s’effondre lentement. Difficile de tenir quand les fondations ont été brisé par un regard éteint et un geste inexistant. Le coeur est clos depuis la terrasse, il ne pulse seulement que sous la passion de la chasse et le désir de rester tout en haut. Alors même si ce soir, ça pue l’erreur à plein nez, avoir Esposito dans la poche, ça peut-être intéressant quand l’alliance entre nos deux mafias explosera. Car elle pètera, un jour ou l’autre. Y’a le fil de la guerre qui nous retient les uns aux autres mais quand celle-ci sera terminée ou pire, quand elle prendra un autre tournant, y’aura plus de Nuova Calavera. Y’aura que les ritals et les mexicains, rage contre rage et plus paume contre paume.

« Bonsoir, il doit y avoir une réservation au nom d’Esposito pour 20h » que je demande à la serveuse qui m’accueille. Le charme qui ronge les lèvres, à force de séduire tu vas te perdre Jan. Mais rien à foutre, le avantages, faut en jouer. Elle m’accompagne à une table en arrière salle, tranquille, là où les regards ne pourront pas nous déranger, là où… Le sous boss est déjà assis. J’peux pas m’empêcher de piler net, les mains dans les poches et le sourire qui illumine le visage émacié. « Esposito… J’espère que vous n’êtes pas toujours en avance… » et continuer sous des sous-entendu débutés lors cette soirée d’alliance, officielle et officieuse entre deux mafias qui brûleront un jour, à force de trop jouer avec les flammes.
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I am the storm - Mer 3 Oct - 22:15


I AM THE STORM

AUGUSTIN & ALEJANDRO

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Le rendez-vous est donné, presque un mois après cette soirée impromptue passée au White Hare et le défi lancé par Flores. Challenge remporté haut la main par le mexicain, mais aujourd’hui Augustin a bien compris que les dés étaient pipés dès le départ car il sait ce que ça fait d’être insensible à l’alcool désormais, il vit la même chose. Finies les envolées lyriques à l’amertume ambrée du whisky, terminées les roucoulades endiablées à la chaleur de la tequila. Il n’y a plus que le nectar qui fasse effet, denrée prisée et chère, denrée réservée à ceux qui ont les moyens de se pourrir encore un peu plus la vie. Il en a les moyens, Augustin. Et l’envie, ça, il n’en manque pas. Quand on touche le fond, creuser un peu plus, un peu moins, quelle différence ? Au moins c’est du mouvement, c’est de la vie. Merdique, peut-être, mais qui sait sur quoi on peut tomber en creusant dans le sol. De la terre, des os, mais pourquoi pas aussi un trésor ? Du pétrole, des pièces d’or… Tout n’est pas à jeter. Mais aux cœurs écrasés, telle raison est difficile à faire entendre.

19h35, Augustin est déjà installé à table, tranquillement. Un verre de whisky posé devant lui (pour le goût), il consulte ses mails, appréciant ces moments de calme et de solitude, bercé par le brouhaha joyeux des conversations alentours. Il a demandé une table un peu reculée, pour qu’ils soient relativement isolés et pas trop inquiétés par la possibilité d’être épiés ou reconnus. L’invitation était un challenge, au parfum de flirt et de provocation, mais ce soir Augustin espère bien pouvoir parler affaires entre deux sous-entendus graveleux. Il a fait ses recherches sur Flores depuis la dernière fois, éternel curieux et avide d’informations comme tout mafieux qui se respecte. Et ce qu’il a trouvé l’a intéressé au plus haut point, pour ne pas en dire trop. En plus d’être un feu follet en chair et en os, Monsieur Flores a un portefeuille à faire frémir d’envie même Madame Demirdjan. Et les comptes bancaires grassouillets, ça charme son Augustin tout autant qu’un sourire un peu trop insolent ou un déhanché ravageur. L’absence de compte, ça, ça lui titille les papilles d’homme d’affaires – et de voleur à la retraite.

Pas qu’il espère piquer l’argent du capitano, loin de là. Les jours où il volait l’argent sont terminés : aujourd’hui il s’applique à rendre l’argent encore plus cher tout en s’en gardant une bonne partie dans les poches. C’est plus fastidieux, mais ça rapporte bien et c’est bon pour la Camorra. Tout ce qui est bon pour la Camorra est à prendre. Et puis à la lumière de la récente union des deux clans latino d’Arcadia, filer un coup de main ou même de simples conseils au second de la Cala ne peut pas être une mauvaise idée – il s’agit de chercher à tisser des liens un peu plus solides que ceux de simples collaborateurs. On ne sait jamais. En ce moment, tout peut arriver.

Il arrive, le Capitano, tout de noir vêtu, sourire colgate et lançant d’entrée les hostilités salaces. Il lui arrache un sourire amusé dès le départ le Flores, et Esposito se lève pour lui serrer la main. C’est ce qu’on fait entre hommes de leur rang, c’est viril, respectueux, mais en général ce n’est pas avec ce sourire amusé ni d’une manière aussi appuyée. Foutez deux charmeurs ensemble, ça fait pas que des chocapics. « Seulement quand j’ai une faim de loup, » plaisante-t-il à la suite avant de se rasseoir. Il prend la carte du restaurant en main, ne l’a toujours pas regardée alors qu’il est ici depuis bien vingt minutes à pianoter sur son smartphone. Passe les politesses habituelles et ennuyeuses sur le vous êtes bien arrivé, vous avez trouvé facilement ? parce qu’il sait pertinemment que ça ne les intéresse pas tous les deux. « Vous êtes déjà venu ici ? Je sais pas ce que ça vaut, mais il y avait 4,6 étoiles sur Google. » Ça a l’air bon, en tout cas ce qu’il voit dans les assiettes aux autres tables a l’air appétissant. Il n’a plus faim, ne ressent plus le creux dans l’estomac depuis un mois. C’est un peu frustrant quand on aime manger, mais il ne se prive pas, même s’il n’en n’a plus vraiment besoin. Ce n’est pas aussi difficile à encaisser que la perte de l’alcool, par exemple. Dont il reprend une gorgée, tout en zieutant son invité du jour.

Nouvel allié, homme encore inconnu et insondable, en qui il n’a pas plus confiance qu’un autre mexicain. Mais ça ne l’empêche pas d’être intéressé par sa personne, surtout après tout ce qu’il a appris sur lui. Sa réputation écrite en lettres de sang, la fortune, les rumeurs… tout ça ajouté au petit numéro de charme qu’il lui a joué la dernière fois, tout ça dresse un tableau qui ne le laisse pas indifférent. Il aime les mystères Augustin, les devinettes. Et les friandises, quand elles sont emballées dans un joli papier difficile à ouvrir. Il a un sourire amusé et agite son verre de whisky. « Ce soir on joue à armes égales, Flores. » Et ils ne servent pas de nectar ici. Pas une aura divine dans le coin, c’en est presque reposant.






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I am the storm - Sam 6 Oct - 17:20


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Augustin qui réplique, ça allume le capitano, de voir quelqu’un capable de lui répondre avec une joug aussi vibrante de sous-entendus. Le second de la Calavera qui s’assoit, prend place, prêt à en découdre avec son nouvel allié qui a plus de charme que tous les ritals réunis. C’est qu’il commencerait à aimer les italiens et leurs jolies rides, le mexicain. Et puis Esposito est banquier et Jan, il a un paquet de fric à utiliser, peut-être qu'il pourrait l'aider ? En plus avec Silas  Salvatore, ils en ont causé hier soir, d'utiliser l'argent de l'un et les connaissances en bagnoles de l'autre pour choper un atelier ou un garage et y mettre une jolie pancarte devant intitulée "Los Salvatores". Et ça les a faire rire les deux soldats, l'idée de s'allier pour aller retaper des bagnoles et mélanger leurs origines dans une époque où les mafias s'allient pour mieux combattre leurs ennemis. « Si google le dit alors, on va le croire… » qu’il murmure capitano, un petit sourire sur le visage alors que la carte est attrapée et zieutée rapidement. Le sous boss qui boit son whisky, alcool que Jan a un peu en travers de la gorge pour une raison évidente. Ecraser la pensée dans la tête, oublier les yeux noirs et l’éclat dans le prunelles. Foutre dans une boite les soupirs abandonnés, et la vague de plaisir qui les a tous les deux secoués, se rappeler de… « …armes égales... Si vous le dites !». Réponse qui arrête le feu qui recommence sa danse dans les synapses du  capitano, les souvenirs qui remontent, mélange de plaisir ardent et de rage douloureuse. Alejandro qui regarde Augustin, se mord la joue intérieure et ne lâche pas des yeux l’italien. Ouais, si vous le dites monsieur Esposito, on est a armes égales maintenant... Mais y’a pas que l’alcool qui fait éclater les envies et noie les obligations.

D’un geste de la main, il appelle un serveur et commande le choix du chef, ce sera une surprise et Jan, il adore les choses inattendues. Sauf quand elles lui tombent dessus et le laissent sur une terrasse, les yeux perdu dans un ciel sans étoile. Commande passée, prunelles a nouveau sur Augustin et se rappeler des propositions faites lors de la signature de l’alliance entre les deux mafias. Le  capitano qui s’étire, les bras qui remontent, jouer de cette silhouette musclée, comme un chat qui débute sa parade pour séduire et griffer. «  C’est dommage, je ne pourrais même pas vous monter mes capacités de danseur… Vous avez l’air d’en avoir pris dans la gueule depuis notre petite entrevue de fin juillet… Des soucis dont la Calavera devrait s’inquiéter ? » La mine fatiguée et même renfermée de celle d’hier soir, lors de la soirée entre mafiosos, qui ne sont que des reflets de son propre visage au  capitano. Lui a la gueule de bois, boire trop de nectar et prendre trop de neptra, ça laisse des séquelles. Les yeux qui brillent, des hématomes en guise de cernes mais bordel, toujours cette gueule qui fait chavirer les pensées et ce sourire, qui en fait encore tomber.
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I am the storm - Sam 6 Oct - 17:57


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Serveur appelé, Flores ne perd pas de temps à choisir et demande à ce qu’on les surprenne avec le menu du chef. Sourcils haussés et petit sourire appréciateur à cette initiative, Augustin rend la carte au jeune homme qui les sert, se laisse aller contre le dossier de sa chaise et croise les jambes, confortablement installé. Son regard détaille le capitano qui s’étire, les yeux en profitent pour observer les bras et le torse qui se devinent sous le noir de la chemise, d’un air distrait. Il a le teint fatigué d’un mec qui n’a pas assez dormi, et ce n’est pas étonnant après la soirée d’hier, où Augustin l’a vu tenir un verre de nectar dans la main tout du long – alors que lui-même jouait la carte sobriété avec Sybille. Mais son sourire carnassier illumine tout de même son visage émacié et ça suffit à le redonner au banquier, c’est contagieux. Il reprend une gorgée du whisky, plaisir des papilles accompagnant celui des yeux et ce petit jeu que Flores n’a pas l’air d’avoir envie d’arrêter. Tant mieux. Il repart sur la danse et son talent aperçu quelques instants au casino, alors qu’ils jouaient des regards pendant que leurs chefs jouaient des méninges. Puis évoque sa propre gueule à lui, et sûrement ce magnifique œil au beurre noir qu’il n’essaie même plus de camoufler.

Le sourire se pare d’amertume et d’une pointe d’agacement lorsqu’il pense à cette débauche de violence à laquelle il s’est laissé aller, méritée, stupide peut-être mais qui lui avait fait un bien fou. Ça n’a pas suffi à calmer ses envies de se déchaîner toujours plus, que ce soit dans les coups de poings ou les coups de reins, bien au contraire – mais qu’il s’agisse de l’un ou de l’autre, l’objet de ses pensées ne change pas, et ça lui fout la mort. Toujours ce même visage à la barbe un peu trop longue, aux yeux noirs et cette silhouette sèche et brutale qu’il a envie de… Il cligne des yeux, grand sourire amusé adressé au capitano qui, bien que dégageant une toute autre aura aux touches exotiques et latines, envoûtante, remplit à peu près les mêmes critères. A ceci près qu’il a pour lui l’attrait de la nouveauté, le jeu qui débute, et un déhanché à réveiller n’importe quelle vierge dans un couvent. « Tout dépend de la soirée, Flores. Je crois que je n’en ai pas encore vu assez pour me faire un réel avis sur vos talents. » Rien n’est subtil dans ce qu’ils se disent, et Gus ne compte pas prendre des gants. Pas quand ils ont tous les deux l’air de préférer jouer à mains nues.

Quand aux soucis qu’il évoque, rien ne concerne la Cala, pas même la Camorra. « Rien de très important, » assure-t-il nonchalamment. « Mais il faut savoir se salir les mains de temps en temps. Et ça fait un bien fou, enfin, je pense que vous me rejoindrez sur ce point. »  Sourire entendu, il sait que Flores est loin d’être en enfant de coeur et qu’il aime s’exprimer avec ses poings. Et puis, il n’a pas oublié son agression sanglante sur Breachnach au Trianon. Quelques jours plus tôt, il aurait applaudit l’idée, aurait même été déçu qu’elle n’y soit pas passée. Aujourd’hui, il ne sait plus vraiment quoi penser. Mais ces questions là, il ne souhaite pas les avoir en tête ce soir. Il a un sujet bien plus intéressant à aborder avec le mexicain, en plus des potentielles suites à leur entrevue. Il se penche en avant, pose les coudes sur la table et regarde Flores, l’air un peu plus sérieux tout à coup mais sans se défaire de son expression tranquille et détendue. « Je me suis renseigné sur vous, Flores, » qu’il avoue sans gêne, parce que c’est attendu entre mafieux. « Il paraît que vous n’avez pas à vous plaindre, niveau financier. » Il laisse l’allégation planer un instant entre eux, ça et les non-dits que cela implique. Car c’est un euphémisme, ce qu’il vient d’affirmer. Flores est plein aux as. « En tant que pro du secteur, cependant, je me pose une question. » Il le regarde, un sourire en coin étire ses lèvres, content de parler affaires tout en y insufflant un mystère amusé et un peu de ce charme que ce doit d’inspirer tout bon vendeur. Hermès y connaît quelque chose, et il ronronne tranquillement, dans son élément, son aura venant chatouiller celle du dieu en face de lui – et c’est presque étrange car c’est comme s’ils avaient déjà joué ensemble, par le passé. « Est-ce que vous avez pensé à... ouvrir un compte en banque ? Placer cet argent, le faire fructifier ? »    



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I am the storm - Sam 6 Oct - 21:05


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Alejandro qui a du mal a quitter des yeux l’italien. Quand on lui parle de soirées et de coups de hanches, ça évoque au capitano des envies secrètes et des plaisirs ardents dont seuls les habitants de Delray ont été témoin. Il est beau Alejandro, quand sur les notes suaves, il se trémousse lentement, voguant au rythme, bassin qui tangue et yeux qui vrillent. Il est beau Alejandro, quand il met en avant ses atouts,  sur un ring ou en soirée, il sait toujours quoi faire pour faire plier mais lui, ne jamais tomber. Sauf quand des prunelles sombres s’accrochent aux siennes et le fait briller comme une putain de comète qui s'éclate la gueule sans pouvoir se relever.
D’un revers de verbe, Esposito répond que son oeil au beurre noir n’a rien a voir avec la Camorra et que les mains doivent être salies quand la rage est impossible à contenir. Il aimerait bien Jan, frapper, encore et encore, bousiller ce qu’il a dans le coeur, oublier le silence qui a remplacé l’extase. Il aimerait bien crever cet amour qui jaillit dans sa carcasse et le rend dingue. Mais il peut pas. On n'écrase pas 20ans avec des poings. Mais le capitano, il essaye avec du nectar et de la neptra. «  Oh si vous saviez à quel point je vous comprend Esposito… Mais parfois, même en frappant, ça calme rien. » Fin de phrase un peu mangée, mots murmurés, palpitation du myocarde qui ne cessent pas. Et ce putain de whisky dans le verre du rital qui l’exaspère.  Puis la position change du tout au tout, Esposito qui se rapproche, coudes sur la table et mots balancés d’un ton mi-professionnel, mi-racoleur. Jan qui arque un sourcil en entendant les mots finances et compte en banque. Le capitano n’est pas habitué à ce qu’on lui parle fric mais depuis quelques temps, ça devient une récurrence. Lui qui a enfin accepté de récupérer l’héritage laissé par sa famille, pour en faire... Pas grand chose à vrai dire, acheter une seconde salle de boxe sur Industrial District pour répondre à la demande, voir pour aider les chicas de Delray a trouver un nouveau taff après le ravage du Mezcal… L’immobilier, il s’y connait pas Jan mais il essaye, de faire des choses utiles pour sa famille. Lui dont la maladie empoisonne tous les synapses, rend parfois difficile l’utilisation des armes et transforme ses lames en poignards incontrôlables, il essaye de trouver une autre technique. De mettre de côté le dieu pour être plus humain. Même quelques minutes, même quelques secondes, Ah Puch, il t’en supplie, reste loin. Laisse lui le temps de faire quelque chose de bien pour ceux qu’il aime et ne pas les abandonner sans rien.
Alejandro qui se rapproche dans la même posture qu’Augustin, les coudes sur la table, le buste avancé, le menton haut et le regard qui crépite dans celui du second de la Camorra. « Vous vous êtes renseigné ? C’est… J’aime bien qu’on s’intéresse à moi… » qu’il chantonne Jan, les lettres qui roulent, chaque mot exprimé lentement pour continuer la danse latine débutée sur le coin d’un bar. « … Et pour vous répondre, non. Mon argent est en lieu sûr, je viens juste d’accepter ce qui m’était dû depuis 10ans…Pour tout vous dire, je ne sais pas trop quoi en faire pour le moment.... » réponse nonchalante, petit héritier aux doigts d’argents et au cul en or. « Vu que vous bossez dans le secteur… Des conseils pour quelqu’un qui veut mettre à l’abri sa famille…?» Famille qui signifie Calavera.  A l’abri qui signifie protéger les intérêts et mettre en avant leur puissance. Jan veut prouver à tout ceux qui les prennent pour des chiens que leurs dents sont en sang mais leurs griffes prêtes à lacérer si on les insultes encore. « Ah si ! On va potentiellement acheter un garage avec Salvatore ! Los Salvatoros qu’on va appeler ça, histoire de nous lier pour l’éternité.» et il sourit Jan, content de la petite blague balancée hier dans les toilettes du White Hare, un peu de poudre blanche encore sur les narines et le coeur se noyant dans le nectar.
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I am the storm - Dim 14 Oct - 1:05


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Il est d’accord Flores, ça défoule la frappe, ça défoule, ça libère. Mais trois jours après, ça lui démange toujours les poings et ça lui tord toujours autant les tripes, ça lui laisse un goût d’amertume dans la bouche qui n’arrive pas à passer malgré tout ce qu’il peut ingurgiter. Il a raison, Flores. Même en frappant, des fois, ça calme rien. La preuve. Il a frappé et ça a rien calmé. Ca a fait que attiser le feu un peu plus encore. Et pour le calmer ce feu là, il n’y a pas vraiment d’autre solution que d’en entamer un autre à côté, plus gros encore. La défoule, ça vient pas que par la frappe. Il sait qu’il y a peu de chances que ça arrive, et que c’est pas vraiment intelligent comme idée, mais… Les yeux se retrouvent, aussi sombres les uns que les autres. Teinte chocolat pour monsieur, sucrée mais un peu froide, peut-être. Et passé ce moment un peu grognon, l’étincelle du jeu revient s’y loger, relance les hostilités. Il n’y a pas besoin de grand-chose pour réveiller quoi que ce soit chez l’italien de toutes façons, au point où il en est.

Augustin change de conversation parce que c’est ce qu’il est venu lui dire à la base, et parce qu’il ne doit pas se laisser porter par ces idées qui le font rapidement dériver sur des chemins sinueux – et potentiellement dangereux, il faut se le dire. Mais la danse ne s’arrête pas avec le capitano qui est lui même un bon danseur, s’il en croit le peu qu’il a vu. Le sous-boss sourit, amusé, lorsqu’il avoue aimer qu’on s’intéresse à lui. Oh, mon cher Flores… tu as de quoi en intéresser plus d’un, toi, ton sourire et ton argent à ne plus savoir quoi en faire. Il l’écoute parler, attentif, termine tranquillement son verre de whisky. 10 ans… 10 ans sans réclamer son pactole ? Il est patient Flores. Ou totalement désintéressé, ce qui est rare dans le milieu… Il hausse les sourcils et penche un peu la tête aux mots Los Salvatoros et nous lier pour l’éternité. Eh bien, on dirait que Silas a fait son effet sur le mexicain. Pas étonnant, c’est un bon gars et un excellent caporegime. « Si vous prévoyez de vous marier, Flores, pas besoin d’acheter un garage. On peut prévoir un lieu bien plus luxueux pour votre union, » raille-t-il, en pensant qu’ils ne loueront plus l’Eden Manor en tout cas, ça c’est certain. Il se redresse un peu, se saisit de la carafe d’eau sur la table et sert le verre de Flores avant de remplir le sien. « Mais c’est un peu l’idée. » Il boit un coup d’eau et enchaîne. « Si vous voulez mettre votre famille à l’abri, quoi de mieux que de leur acheter des maisons ? » La métaphore familiale se prête bien à l’image. Augustin laisse la question rhétorique faire son petit bonhomme de chemin et se laisse aller contre le dossier de sa chaise, verre d’eau en main qui a remplacé celui de whisky. De toutes façons, l’effet est quasiment le même maintenant. Comme le disent les jeunes sur les réseaux sociaux, l’alcool c’est de l’eau. Le sourire adressé à Flores est plus tranquille, serein. Il aime parler argent, ça l’apaise. On ne se refait pas. « L’immobilier. La pierre. Il n’y a que ça de vrai, que ça de sûr. Vous voulez placer votre argent, de façon à ce qu’il vous rapporte – et gros, potentiellement ? La pierre. »

Le serveur repasse par leur table, leur dépose un panier avec quelques morceaux de pains. Il fait un signe de la main pour le remercier et attend qu’il ait tourné les talons pour reprendre. « L’idée du garage n’est pas bête, loin de là. Un local qui vous rapporte, et un business. » Il penche un peu la tête sur le côté d’un air appréciateur, mais veut pousser plus loin la démarche. « Il faut vous faut voir plus grand. Avec ce que vous avez, vous pouvez investir dans des logements sans problème. Achat qui peut rapporter gros et très longtemps. Toujours intéressant à la revente. Vous pouvez aussi acquérir d’autres locaux pour des entreprises, pourquoi pas, où même entreprendre vous-même. Tout ça peut bénéficier sans mal à votre famille et ses... activités diverses. » Nouveau sourire amusé, un poil complice. « Et si vous avez besoin d’une banque pour vous guider… ou simplement d’un conseil plus… personnel, dirons nous. Vous avez ma carte. » Max white, le sourire, cette fois. Et le regard n’est pas interrompu même par le serveur qui revient leur demander s’ils voudraient goûter le vin mexicain pendant le repas, parce que Augustin répond simplement un Oui distrait sans le lâcher des yeux. Il s’en fout bien de ce qui est faisable ou pas, là, il y a juste ce feu éreintant qui lui irrite le ventre, et ce jeu bien trop amusant qui lui promet monts et merveilles – et peut-être même, de quoi apaiser l’incendie juste un instant.





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I am the storm - Sam 20 Oct - 13:02


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AUGUSTIN & ALEJANDRO

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Jan dont le sourcil s'arque à l'évocation d'un mariage possible entre lui et Salvatore. L'idée est intéressante, l'esprit du second qui se perd dans les souvenirs, se rappelant de la silhouette musclée du capo-regime, de sa peau d'albâtre, de... Et relever la tête pour oublier des détails aperçus dans les toilettes du White Hare, le nez dans la poudre et les yeux qui virevoltent sous l'extase divine. Et ne pas parler, écouter, avaler les paroles d'Esposito, qui à défaut de bien rouler les r, sait parler. Jan apprécie cette caractéristique chez les hommes, il a toujours eu du mal à résister à ceux qui savent choisir les mots qui le font crépiter. Il ne faut pas grand chose au capitano pour allumer le feu qui brûle au creux de ses reins, quelques murmures, une voix rauque, un soupir et c'est l'explosion chez Alejandro. "Ma famille est parfaitement à l'abri Esposito, soyez en sûr que j'en prend soin." Il se raccroche aux wagons le capitano, il répond là où les mots lui parlent. Famille, ami, coeur sur le champ de bataille. Il fait ce qu'il peut, aide Gabriela, tente de se rapprocher de Selda, n'abandonne pas Joaquin malgré la douleur, malgré la peur et la rage. Il ne laissera jamais tomber les siens Jan, c'est tatoué sur son corps, encre impossible à enlever, cicatrices qu'il refuse de réparer.
Le mot "pierre" qui fait tilter le second de la calavera. Sa famille de sang lui en a déjà parlé, il faut foutre son fric quelque part et pas seulement sous son matelas. Le serveur qui apporte la corbeille de pain, première miche grappillée par les doigts du capitano. Il a faim. De tout. Bouffe, paroles, sang, passion, peau, cris, douleur, jouissance. Il a la dalle Alejandro, il a le coeur plombé mais l'estomac qui gronde. Et les reins aussi, qui s'échauffent à mesure que le sous boss continue de bavasser. Les mots sont à peine écoutés, seuls les yeux s'ancrent sur les lèvres d'Esposito, là où la langue apparait parfois au plus grand plaisir du capitano. Le sourire de l'italien qui se fait plus joueur, la verbe qui reprend, les achats, les arguments... Encore la famille. Et Jan qui mange, encore et encore, sans cligner des yeux, hypnotisé par la facilité déconcertante du second de la Camorra a user de ses lèvres pour faire tomber celui de Calavera.  A l'évocation des activités diverses, Jan ne peut s'empêcher d'étouffer un rire. Divers et variés, c'est le cas de le dire, quand ce ne sont pas les entrailles qui se déversent sur le carrelage, c'est le sang des combats clandestins qui peinturent le sol crasseux d’Industrial District. 
Silencieux comme jamais Alejandro, la lippe mordillée à l'évocation du côté plus personnel que la discussion peut prendre. Oh oui, sa carte il l'a et son sourire maintenant, il lui appartient aussi. Esposito qui en offrant ses services à fait une offrande au dieu Maya. Et Ah Puch, il ne laisse jamais partir ce qui lui appartient. 

Serveur qui apparait, demande de vin mexicain, la saveur du raisin chauffé par le soleil, le côté boisé qui s'ajoute au merveilleux nectar. Et rester en silence, à se toiser, l'esprit qui s'échauffe, le corps qui se rapproche et les coudes qui se posent sur la table. Mains en avant, corps en avant, bouche en avant. Alejandro qui se vend comme un corps à prendre, comme un coeur à éteindre. "Si j'avais su que l'accent italien me ferait cet effet, j'aurais évité de vous saouler en juillet pour que vous puissiez un peu plus parler. " Et mettre les deux pieds dans le plat en se foutant totalement qu'une alliance est d'abord un contrat, pas une union, pas un mélange des souffles et des corps qui s'étreignent. "Disons que j'ai envie... d'acquérir des propriétés, de la pierre, comme vous dites... Il vaut mieux que j'ouvre un compte chez vous ou... Que j'ouvre...Autre chose ? " Petit soleil qui s'éveille au creux du poitrail, visage qui s'illumine, sourire qui crépite. Jan est lancé, charmé, prêt à tomber et à faire tomber. Tant pis pour l'interdit, on lui a dit de ne pas faire exploser l'alliance, on ne lui a jamais dis de ne pas faire exploser les coeurs. "... histoire d'être sûr sur qui je tombe, d'avoir... confiance en vous Augustin. Que me conseillez-vous ?"  Augustin, prénom qui se pare de l'accent espagnol, lettres qui roulent, petit bout de langue mordillée entre les lèvres. Augustin, le jeu est dangereux, ils le savent tous les deux mais il en vaut la chandelle. Et ça aussi, ils en sont parfaitement conscients. Second de deux mafias que le soleil fait brillé, que la chaleur fait exploser. Que le feu brûle sans jamais s’arrêter.
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I am the storm - Ven 2 Nov - 11:44


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On dirait que ça lui plaît aussi à Flores, de parler immobilier et placements financier. Ou bien peut-être est-ce juste le fait de l’entendre parler qui lui plaît, si on en croit son regard bien trop tentateur et son langage non verbal assez… éloquent. Mains sur la table, corps qui s’avance un peu trop, sourires brûlants aux allures de défi. Ou peut-être est-ce parce que Augustin a tout simplement trop envie d’y croire ? Non, il ne rêve pas ces choses-là. Il n’a plus l’âge de douter de ces signes qu’il connaît bien à force, ne se trompe plus sur les intentions qui se cachent derrière ce genre de parades aguicheuses. C’était pour rire au début, ce soir-là au White Hare. Deux hommes qui avaient simplement le désir de noyer leurs esprits fatigués dans l’alcool et se sont frôlés d’un peu trop près, échauffés, appréciant assez bien la drôle de surprise que fut leur rencontre en marge d’une entrevue des plus sérieuses.  Et les mots du mexicain quand le serveur est parti confirment bien la théorie qui fait son bout de chemin dans le système nerveux de l’italien. L’effet est passé et l’effet est réciproque, mon cher Flores. Et l’homme continue, sous-entendus qui n’ont plus rien de masqués. Provocations qui tapent en plein dans le mille, et le prénom qui vient rouler sur la langue effrontée du capitano. Charmeur. Joueur.

Augustin a un sourire malicieux, un peu plus chaud qu’avant, bien moins innocent. Le message est passé, reçu cinq sur cinq. Flores a rallumé la fournaise, radiateur au thermostat 5 directement. Le banquier se redresse un peu sur sa chaise, commence un peu à se sentir mal installé. C’est inconfortable d’être assis quand on a envie de… bouger.  « Vous pouvez ouvrir un compte chez moi quand vous voulez, Alejandro, » répond-il sur le même ton de roucoulades graveleuses, le regard ne trompant pas sur la réelle signification du compte en banque. Stupide Esposito, idiot qui écoute toujours le bout de son bâton plutôt que son cerveau – mais on ne change pas une équipe qui fait connerie sur connerie, hein ? A moins que ce soit une équipe qui gagne ? Augustin ne se souvient pas de la dernière fois où il aurait pris une bonne décision, mais si c’est son destin de faire que de la merde dans sa vie, alors autant l’embrasser à pleine bouche et continuer dans la dégringolade. S’il croyait aux enfers, il serait certain d’y avoir une place qui l’attend, un siège avec son nom gravé dessus.

Il lève les yeux, cherche du regard le serveur qui prend des commandes un peu plus loin. Il n’a pas faim comme d’habitude, l’appétit ici présent est simplement réveillé par le capitano qui le mène sans efforts par le bout du nez. « Je ne sais pas si vous avez vraiment faim, mais… » Il tourne la tête, regarde les tables arrivées avant eux et qui ne sont toujours pas servies, puis retrouve les yeux chocolat de Flores. « Si non, on pourrait toujours aller continuer cette conversation ailleurs. » Un fin sourire inquisiteur accompagne ces mots, et Augustin s’avance un peu sur la table lui aussi. Il avance une jambe, provocation discrète aux yeux du monde mais effrontée, réservée au capitano à qui il vient effleurer le tibia du sien. « Quelque part où ils ne servent pas que du vin... »




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I am the storm - Dim 4 Nov - 14:31


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Le second qui oublie les conventions sociales, le rang, le nom, les alliances et les commérages. Ce soir, il ne s’agit que de deux hommes, dont les esprits s’échauffent à mesure que les mots sont balancés au visage comme une invitation sans  préliminaires. Ce soir, Jan n’est que Jan, sans son statut de capitano, sans celui d’héritier, sans celui de dieu. Il n’est pas non plus l’homme dont le coeur bourdonne pour un seul autre. Ce soir, il redevient le mexicain qui a toujours eu un talent certain pour faire plier les autres d’un simple coup de langue.  Et lorsque la jambe d’Esposito effleure celle du capitano, c’est bien elle qui claque dans la bouche alors que le sourire s’élargit un peu plus et que l’esprit continue de brûler sans se soucier des conséquences.  « Je vous avais promis une danse Augustin…. Barrons nous d’ici.» Frimousse qui en a fait tomber plus d’un, les deux gradés de mafias ennemies récemment devenues amies, se lèvent de table et sans un regard pour le serveur, s’embarquent vers une folle nuit.

-

15minutes de voiture,  chacun de son côté, seule indication, le nom d’une rue et un numéro de bâtiment. Club privé caché aux yeux de simples humains, ici, le nectar coule à flot, la neptra est à disposition de chacun et surtout, les secrets sont bien gardés. Jan qui y a ses entrées depuis des années, appréciant y venir pour danser, s’amouracher et se sentir libre de toutes obligations. Ça ne dure souvent que quelques heures, au petit matin, le capitano doit retrouver ses fers et les siens.  Mais ça lui suffit, à Jan, pour oublier tout ce qu’il y a autour, les règles, les cauchemars, la maladie, la rage. Juste lui, des inconnus, de la musique, un podium et des dons sans aucune retenue. La dernière fois qu’il y est venu l’héritier, la fin de soirée ne s’est pas déroulée comme il le pensait. La petite salle réservée fut repeinte du sol au plafond, d’un rouge vermillon à la mode depuis des millénaires dans son panthéon. Les lames sont difficilement contrôlables quand le plaisir est à son paroxysme. C’était il y a des mois, depuis il s’en est pas passé des choses, les envies ne sont plus les mêmes, les hommes n’ont plus son attention, la tête est ailleurs, le coeur, à l’abandon.

Rapidement reconnu, quelques regards glissent sur le dos du capitano. Agrippant le poignet d’Augustin en se fichant bien de son accord, il ne veut pas le perdre dans ce flot de corps et l’emporte avec lui au delà de la foule.  « N’ayez crainte Augustin, je ne mords pas… Malgré ce que vous entendrez sur mon compte. » Sourire en coin, murmure à peine audible vu le boucan de la musique, c’est d’une main levée, 2 doigts de montrés, que Jan commande deux bouteilles de nectar à monter à l’étage. Le petit escalier est vide, il faut passer devant un vigile pour y avoir accès. Et quand enfin, les deux émissaires de deux mafias réputées se retrouvent seuls, dans le salon réservé, Alejandro souffle, abandonne le poignet du rival et retire sa veste.  « Mettez vous à l’aise, personne ne va venir nous déranger. » Face à face, dans les yeux de Jan, ce n’est ni de la malice ni de l’amusement qu’on y perçoit. Le Dieu de la Mort a faim, l’homme a faim, le second de la Calavera est resté au porte du club, l’amoureux… Sur la terrasse.
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I am the storm - Dim 4 Nov - 19:31


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15 minutes en bagnole. 15 minutes. Un quart d’heure à serrer les dents, à tenir le volant un peu trop fort, à freiner un peu trop brusquement pour ré-accélérer encore plus fort par derrière. C’est long, quinze minutes. 3 chansons en moyenne. Les yeux braqués sur la caisse du mexicain devant lui, il ne saurait même pas dire quelles chansons sont passées à la radio pendant le voyage. Il se gare enfin près du club indiqué par le capitano, sort en vitesse et le rejoint un peu plus loin pour le suivre à l’intérieur. Augustin connaît cet établissement sans en être un habitué, il a dû y venir deux ou trois fois depuis son arrivée, sans plus. Son compagnon du soir par contre semble être un vip dans le coin. La musique est forte, au moins aussi forte que l’excitation qui empoigne le banquier – un petit sourire étire ses lèvres quand il sent les doigts s’agripper à son poignet pour le guider à travers la foule. Il ne mord pas, hmm ? Augustin si. Il ne répond rien, de toutes façons on ne s’entend pas ici. Il fait un geste au bar et les guide vers les escaliers qui mènent à l’étage, vers les salons privés. Ils s’extirpent des danseurs oppressés et Augustin se demande soudain ce qu’il est en train de faire. C’est stupide, c’est dangereux, c’est… purement physique. Un simple besoin charnel, bestial. Flores ouvre la porte et la referme derrière eux, sa main libère son poignet et il sent immédiatement le manque de ces doigts chauds sur sa peau. Son regard brûlant détaille Flores de bas en haut, il se souvient du sang sur son costume le soir su Trianon, de la boucherie qu’avaient causé ses simples mains nues. Et si c’était un piège ? S’il finissait en charpie sous les mains trop aguicheuses du capitano au sourire diablement charmeur ? Tant pis, je n’ai plus rien à perdre de toutes façons. Et le danger rend tout cela bien plus amusant – avec l’adrénaline, c’est bien plus facile d’oublier tout le reste.

Il retire sa veste lui aussi et la laisse tomber sur le canapé derrière lui. Il retrouve le regard de Flores, un sourire en coin vient étirer ses lèvres alors qu’il s’approche un peu plus près, un peu trop près. « Qu’est-ce qui me dit que ce n’est pas un piège, Alejandro, » demande-t-il en venant agripper doucement le devant de sa chemise, décidant de jouer avec ses dernières pensées pour pimenter un peu le tout (qui est déjà sacrément épicé). « Que vous n’attendez pas d’avoir les mains sur moi pour me tuer, hmm ? » Les yeux sont rieurs mais brûlants, il le tire un peu vers lui de façon à ce que leurs corps soient plus près que jamais. Il sent la chaleur irradier du mexicain sur sa peau, à travers les vêtements, et leurs nez se frôlent dangereusement. « Pas que je ne veuille pas de vos mains, loin de là, » rajoute-t-il, provocateur. On toque à la porte et Augustin lâche Alejandro le temps qu’un serveur passe entre eux déposer deux bouteilles de nectar sur la table basse, ainsi que deux verres, avant de ressortir aussi rapidement qu’il est entré. Augustin regarde les bouteilles, Alejandro, puis décide de servir les deux verres avant de lui en tendre un. Il revient en face de lui et ils trinquent avant de boire une première gorgée. Augustin décide d’en prendre une grosse deuxième pour la route avant de relever le regard vers le capitano. « Alors, où en étions nous ? »





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I am the storm - Lun 5 Nov - 9:33


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Il y a les prédateurs et il y a les proies. Depuis tout temps, les hommes réagissent en terme de chasseurs et de chassés, comme s’il y avait une éternelle bataille entre diverses façons de procédés. Soit on baisse le menton et on attend, soit on bombe le torse et on attaque. Ce qu’on oublie souvent, c’est qu’être une proie ne signifie pas se laisser faire, même si le langage courant le laisse à penser. Être une proie, c’est charmer, attendre, rester à sa place, pour laisser l’autre s’approcher jusqu’à ce qu’il ne soit plus capable de reculer. À cet instant, la proie devient le prédateur, sautant à la gorge de celui qui s’est cru plus doué.
Dans le restaurant, il n’y avait aucun chasseur, ni Augustin, ni Alejandro n’attaquaient. Ils se cherchaient, se charmaient, s‘embrasaient sans se toucher. Ils jouaient tous les deux aux proies en sachant pertinemment qu’ils ne l’étaient pas. Des prédateurs avec le sourire en coin, les yeux baissés mais la faim bel et bien là, voici ce qu’ils étaient les deux hommes de mains des mafias latines. Des chasseurs prêts à courber l’échine quelques instants pour ensuite mordre à pleines dents

Mais il ne faut pas grand chose pour que chacun reprenne le rôle qu’on lui connait. Un espace intimiste, une salle éloignée de la foule, des jeux de lumière. Une envie de s’abandonner, de se brûler, qu’importe les conséquences et le danger.

Quand le sous boss de la Nuova Camorra se rapproche du capitano de la Calavera, les mains agrippant légèrement les pans de la chemise, un spectateur externe vous aurait dit que la proie ne pouvait être qu’Alejandro. Les yeux baissés, le mince sourire, les mains qui restent à leur place alors que le corps quémande… Tout en lui respirait l’animal sauvage prêt à être attrapé. Et Augustin savait parfaitement y faire, chasseur indéniable contre lequel il est difficile de résister. Question sur le bord des lèvres qui ne font que s’approcher un peu plus à chaque mot, les mains qui virevoltent sur la chemise, les demandes tendancieuses, les souffles qui se rencontrent… Il n’y avait peut être que le serveur, qui leur ramène les bouteilles de nectar,  pour calmer le feu qui commençait à ébranler les deux hommes.
À l’évocation de ses mains, Jan ne peut s’empêcher d’arquer un sourcil, sachant pertinemment la réputation qu’elles avaient. Aussi tranchantes que des poignards, déchirer le derme de quelqu’un était simple, lui ouvrir la panse aussi. Le crâne…. Même difficulté. Le coeur, ça commençait à faire beaucoup, lui-même ne s’en sortirait pas vivant à l’arrivée du contre-coup et pourtant il avait déjà faire pire Alejandro… Son premier acte de boucherie remontait à plus de 24ans et ses mains se souviennent encore de la carotide de son oncle qui vibrait dans le creux de sa paume après avoir été arraché. Une demande du paternel, un souvenir bouillant que le capitano enfermait à double tour pour ne plus avoir à y penser. Alors oui, ses mains, ils savaient qu’elles étaient craintes. Mais ce qu’Augustin ne savait pas, c’était qu’elles pouvaient aussi tracer autre chose que des lignes chirurgicales.

Le verre en main, tintement de l’un contre l’autre, symbole d’un début d’alliance qui n’a rien de professionnelle, Jan qui avale une longue gorgée de nectar, sans se soucier de la violence de l’alcool divin. Pas habitué à en boire, le second de la Calavera n’apprécie pas perdre les pédales sous le joug d’une boisson qui à défaut de lui plaire, lui fera oublier. Oublier la connerie qu’ils sont entrain de faire, oublier la saveur de la trahison,  oublier le coeur qui bourdonne dans le poitrail, oublier les yeux sombres, oublier. Juste oublier.
Nouvelle gorgée de nectar, le capitano qui attend quelques secondes, avant de reposer son verre sentant déjà les affres de l’alcool faire effet sur son organisme peu habitué.  « Je crois que vous alliez vous asseoir Augustin…» Paume de la main qui se pose sur le poitrail de l’italien, lui intimant de reculer, encore et encore pour finir sur le canapé. Abandon du capitano, lui reste debout, ce n’est pas aujourd’hui qu’il se reposera Jan.
La musique qui tinte au loin, atténuée par les lourde portes est remplacée par une autre plus lente, plus simple aussi après que le mexicain est appuyé sur deux ou trois boutons de la télécommande.  « Je suis désolé mais….»  Le corps qui se retourne, le menton qui est relevé alors que les boutons de chemise sont lentement ouverts. « Je ne peux pas vous assurer que mes mains ne vous feront rien.»  Et les yeux toujours ancrés dans ceux du sous-boss de la Camorra, les doigts qui grappillent un à un les boutons, chemise ouverte sur les tatouages et les marques de l’homme qu’on surnomme le petit chat de Delray Hollow. Accompagnants les tatouages, les cicatrices brillent comme des étoiles, des estafilades nacrées par dizaines, des lignes sur le poitrail ou sur les abdominaux, une autre encore plus longue sur le ventre, figuration de la rencontre avec Maria. Et la brûlure, sur le flanc droit, dont on distingue à peine les pourtours sous les pans de la chemise. Fresque d’une mafia violente, souvenirs d’une famille sanglante, symbole d’un homme qui n’a jamais eu peur de la Mort tant elle fait partie de lui.

La musique qui prend ses aises, tout comme le capitano qui, après une énième gorgée de nectar, se rapproche lentement de son compagnon d’infortune. « Je vous avais promis une danse Monsieur Esposito» Et danse il y aura alors que déjà, les hanches prennent la cadence du son, le coeur, le rythme de la honte.
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I am the storm - Dim 2 Déc - 12:01


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Les paumes qui le poussent en arrière dans un geste culotté, initiative qui n'est pas pour déplaire au sous-boss qui se laisse tomber sur le canapé. Docile, Augustin observe le capitano le surplomber, les pupilles s'assombrissent sous le regain d'intérêt charnel que le mexicain lui offre par ses mots et ses mouvements. Qu'il ne s'en fasse pas, Alejandro. Augustin espérait qu'il lui réponde exactement ça. Ses yeux s’accrochent à ces mains de tueur qui déboutonnent la chemise, dévoilent lentement un peu plus de peau. La musique inonde doucement la pièce et le corps de Flores se cale sur la cadence sensuelle proposée, bouge et se découvre, laisse le vêtement ouvert magnifier un torse inédit aux yeux de l'italien qui le détaille avec l'attention assoiffée que seule le désir peut amener. Et son nom prononcé de nouveau, syllabes chantantes qui glissent jusqu'au creux de ses reins et réveillent son corps obnubilé par ces muscles qui dansent devant lui, ces cicatrices qu'il devine et voudrait tracer du bout de la langues, ces tatouages si nombreux qui lui donnent un air encore plus sauvage. Augustin adore cet animalité qui s'échappe du capitano et qui lui met des fourmi dans les mains – il voudrait l'attraper maintenant et le retourner sur le canapé sans plus attendre, pour commencer cette lutte qui lui brûle les entrailles depuis des jours. Mais Alejandro s'offre en spectacle pour lui et Augustin désire l'apprécier jusqu'au bout, faire honneur à cette danse qui lui réchauffe le bas-ventre et lui permet d'oublier un instant. Car Flores a les yeux chocolats, les muscles décorés de fresques funestes et un sourire joueur, Flores use de son corps comme d'un appât, Flores sait bouger, sait comment le faire abandonner toute retenue – il n'a rien à voir avec lui, rien à part cette sauvagerie qu'il a envie de réveiller, ce cou musclé qu'il voudrait mordre et ce torse qu'il voudrait sentir trembler sous ses doigts.

Il finit par perdre patience, Augustin, se redresse et pose des mains avides de contact sur le bassin du capitano, l'attire vers lui pour qu'il finisse assis sur ses genoux. Il est doué, le tueur, sait attiser le désir et faire saliver son audience qui lui est toute acquise et ce depuis ce soir là au White Hare. C'est bien connu qu'il en faut peu pour intéresser l'appétit du banquier, mais des hommes comme Alejandro il n'y en a pas des dizaines. Il n'y en a pas qui ont ce goût là, cette saveur du danger et de l'interdit enrobés dans un paquet aussi attrayant. Le fruit défendu qu'il voudrait déguster jusqu'à la dernière goutte. Subjugué, le désir ardent, Augustin laisse ses mains explorer la peau dévoilée, flatter ces muscles qui laissent deviner les occupations violentes du capitano, soulignent encore un peu plus le danger qui rôde sous ces formes aguicheuses. Nouvelle pointe d'intérêt à ces pensées, l'italien rapproche ce corps brûlant un peu plus contre lui, passe les mains dans son dos, sent les aspérités de sa peau sous ses doigts. Dans un geste déterminé, il lui retire cette chemise qui tombe sur ses épaules, enlève le vêtement qui l'empêche de pouvoir correctement apprécier ce qui lui est proposé. « Vous savez danser, Alejandro, » commente-t-il, la tête bouillante, retournée par ces nouvelles sensations, ces frissons qu'il ressent sur le derme et qui n'ont rien à voir avec un hypothétique courant d'air frais. Car il a chaud, Augustin, et le capitano est brûlant contre lui. « Vous savez vous faire désirer... » La voix est grave, rauque, accentuée par le désir qui le taraude et cet homme qui s'est plu à le provoquer. Augustin se penche en avant, attrape le verre de nectar posé sur la table basse et le porte aux lèvres du capitano, offrande d'ivresse, partage d'une bêtise qu'il n'a pas de scrupules à pousser à bout. Il boit à son tour, repose le verre vide et reporte son attention sur ce corps qu'il brûle de faire vibrer. Les mains glissent sur le dos, descendent jusqu'aux fesses et il rapproche leurs bassins dans un élan d'excitation. Il a bien réussi son coup, Flores... « On vous a déjà dit que vous avez un corps... divin ? » Le jeu de mot n'est pas anticipé mais au final il trouve que c'est assez à propos. Un sourire étire ses lèvres qu'il approche du cou du capitano, trouve là le muscle saillant qu'il vient mordre doucement, flatte la peau de sa langue, goûte enfin au fruit défendu qui a l'odeur du musc et la saveur d'une chaude nuit d'été.





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I am the storm - Dim 9 Déc - 10:31


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Il a la tête ailleurs Jan, le coeur éteint et l’esprit assoupi. Il ne pense plus à rien et seul le désir bouillant lui permet de continuer de jouer. Alejandro est un chasseur né, toujours il a su attirer ses proies jusqu’aux creux de ses filets. Il aime ça, voir les prunelles de ses victimes se dilater, comprendre qu’elles ont envie d’en voir plus, de comprendre ce que c’est, d’être au plus proche du petit chat de Delray. Se servir de ses atouts, Jan l’a appris dès son plus jeune âge, à la Vale Tudo, quand il a compris qu’il n’aura jamais la carrure d’un boxeur pro. Trop fin, il avait pourtant la souplesse et l’agilité qui manquaient à beaucoup de combattants. Alors il en usait. Et il avait compris l’utilité de ce corps qu’il détestait malgré tout ce qu’il lui apportait. Combien de fois, avait-il mis en avant ses avantages ? Combien de fois avait-il rouler des mécaniques, cambrer le dos, dévoilé des muscles saillants et des tatouages rêveurs pour attirer ses victimes ou faire plier des ennemis ? Alejandro Flores avait une technique bien à lui pour réussir là où beaucoup échouait. Il apportait de l’envie en mettant de côté la peur que ses dons et son rang imposaient.
Alors Esposito, bien qu’il espérait ne pas le tuer quand les corps seront en fusion, il n’était qu’une énième proie sur le tableau de chasse du capitano. Une bien belle proie à vrai dire, puissante, avec un visage qui ne le rendait pas insensible et un sourire aussi lumineux que le sien. Oui, Augustin était parfait pour oublier. Un remontant divin. Alors quand les mains attrapèrent ses hanches, que les fesses furent posées sur les genoux de l’italien, le menton du second de la Calavera était bien trop haut une nouvelle fois. Fierté grisante, que de voir l’autre abattre ses cartes aussi rapidement. Et les mots du sous-boss ne purent que continuer la lancée. Sourire vibrant de Flores, mots trop roulants dans une bouche trop tentante, il écoutait parfaitement Jan, ne pouvant s’empêcher de sourire un peu trop fort à mesure que les révélations sur l’effet qu’il faisait à Esposito s’entendaient. Oh oui, il savait danser et se faire désirer. Et pour une fois, le capitano se tût, laissant ses yeux avouer le plaisir ressenti sous chaque caresse du sous boss.

La boisson est avalée sans dire non, quelques gouttes tombent sur son poitrail nu, peau saveur nectar après celle de l’été. La chemise au sol, les mains dévorantes d’Esposito sur le bas de son dos, il ne pu réprimer un léger gémissement quand les dents se refermèrent sur le muscle. Divin il l’était, et les lèvres d’Esposito aussi.  « De nombreuses fois. » Il ne pu s’empêcher cette fois-ci, l’orgueil brûlant sous la carne. Mais on lui pardonnait toujours, à Jan, sa prétention presque trop visible. Un sourire mutin, un regard en coin, et on lui excusait ce penchant insolent. Alors, c’est cette technique qu’il utilisa face à Augustin, les cils battant comme une biche amourachée, les yeux trop brillants et le visage trop rieur. Jan était un putain de bonbon piquant emballé dans un joli papier doré.  « Mais… » Les mots sont légers, balancés d’un ton amusé, alors que la main dégringole sur la chemise du rital et disparait sous la ceinture du jean. Les doigts qui s’engouffrent au delà du tissu, papillonnent sur le bas ventre d’Esposito, il se rapproche Jan, cambre un peu trop le dos et murmure à l’oreille de son nouveau compagnon d’infortune.  « Vous aussi visiblement. » Et se reculer brutalement, cuisses d’abandonner, le corps qui se retourne et offrir la vue de son dos à Esposito.  « Venez danser… » qu’il balance le capitano, alors qu’il appuie sur la télécommande pour augmenter le son de la musique. Il aurait voulu rester dans cette position, aurait voulu l’embraser de toute part, le déshabiller et le plaquer contre ce canapé quitte à faire dévaler ses lames sur son dos et non ses doigts. Mais quelque chose l’en empêche, un sentiment plus fort que le désir, des souvenirs plus vibrants que ceux créés par la vue d’Esposito à sa merci. Et il manque quelque chose. Il manque les étoiles.  « C’est habituel chez vous de séduire les autres gradés des mafias Augustin ?» Changer de conversation, essayer d’éteindre le feu, de calmer Ah Puch qui grogne sous la carne et griffe le coeur. Essaye d’anesthésier la honte, la colère, tout. N’être qu’un homme qui a besoin de se saouler pour oublier et se sentir apaisé. N’être qu’un homme qui usera de tous les charmes pour écraser la rage d’avoir été bafoué. La bouteille est attrapée alors qu’il se rapproche un peu, le verre rempli et le nectar est avalé d’une traite. Si les étoiles ne viennent pas à lui, c’est lui qui ira les chercher.
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I am the storm - Lun 10 Déc - 3:28


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Un frisson d’anticipation lui parcourt l’échine quand il entend ce léger gémissement, quand il sent le corps répondre à ses caresses, à ses mouvements qui ne laissent aucun doute sur l’envie pressante qui l’anime. Celle de le faire sien, là, tout de suite, de repeindre cet être qu’il connaît à peine de sa jouissance, partager une extase l’espace d’un instant hors de tout. Un instant qui frise avec l’indécence, l’incohérence, les risques inconsidérés, mais qui n’en n’est rendu que plus puissant ainsi. Car la chaleur est réelle, intense, et les iris brûlants de Flores, ces regards lécheurs qu’il lui adresse, tout ça nourrit une douce folie qui l’enivre plus que tout le nectar d’Arcadia. Des gestes osés répondent aux audacieux et cette fois c’est le corps de l’italien qui réagit au moindre contact, à la moindre courbe tracée sur sa peau suintante. La langue passe sur les lèvres alors qu’il sent la main baladeuse du capitano descendre, ne s’attendant tout de même pas à ce qu’elle passe déjà la frontière fatidique de la ceinture. Et pourtant…

C’est bouillant, comme sensation, ça lui tire un sursaut de surprise et lui envoie une décharge droit dans la zone du septième ciel. Il connaît bien un autre corps brûlant mais là ce n’est pas la même façon de le toucher et il se perd dans cette expérience nouvelle. Le souffle se coupe sous cet assaut qui s’arrête bien trop vite, qui n’était en fait qu’une mise en bouche accompagnée d’un compliment qui a échappé à ses oreilles bourdonnantes de plaisir. Plaisir trop vite avorté, et la chaleur quitte ses cuisses trop tôt, quitte ses mains affamées, l’invite à venir danser. Je croyais que c’était ce qu’on faisait, Flores... La musique se fait plus forte, le rythme s’incruste dans les corps et fait battre les cœurs à l’unisson, promesse d’amusement, promesse de mouvements et de jouissance. Celle que le capitano lui a fait miroiter un instant avant de se relever, relançant peut-être habilement un jeu de chat et de souris. En tout cas, Augustin aura bien du mal à enchaîner des pas trop complexes avec une telle frustration enfermée entre les jambes.

Il finit par se lever tant bien que mal, reprend son verre et le tend au capitano pour demander sa part de boisson. Il picole, le mexicain, pas aussi vite que ce soir là au White Hare mais il sait maintenant que c’était de la triche, à ce moment là. Alors sa descente du moment est quand même pas trop mal, et Augustin se calque sur son rythme, sent qu’il en aura besoin si son compagnon continue à le mener par le bout du nez comme il le fait déjà. La conversation est relancée, curieuse, Augustin hausse les épaules et lui adresse un sourire bien que son esprit soit surtout préoccupé par l’envie de retirer ce qu’il lui reste de vêtements. « Pas vraiment. Et vous ? » dit-il tout en suivant les pas d’Alejandro. Augustin est un bon danseur lui-même, moins porté sur les déhanchements et plus sur les danses en duo. Il se laisse porter par la musique, le sang bouillant, les mains crépitantes, la gorge appelant plus de nectar et le cœur se noyant dans l’oubli des yeux noirs et des  doigts enflammés. Ceux chocolats de Flores sont son échappatoire, et il descend le nectar pour chasser le fantôme de l’autre de son esprit. Il l’a frappé, frappé jusqu’au sang, frappé de toute sa haine. Maintenant il préfère goûter la saveur du soleil à la gorge de ce mexicain souriant et enivrant.  

Augustin les ressert, boit un peu vite et se laisse porter par le rythme pendant quelques secondes, minutes – il commence à ne plus savoir, entre l’ivresse et la chaleur qui lui tourne la tête, il n’a plus conscience que de son désir ardent et de ce corps qui l’appelle, ce regard roublard et enjôleur qui lui a monté le thermostat toute la soirée. Ils n’ont même pas dîné. Il n’y avait que les corps qui comptaient, et ce rapprochement interdit qu’Augustin vient réclamer de nouveau. Sa main trouve le dos nu du capitano alors qu’il fait ce pas en plus, celui qui les séparait encore. La musique continue et il la joue collé-serré, apprécie les mouvements qui font exploser le nectar et l’ivresse un peu plus dans le système, instillant un plaisir et un engourdissement qui intensifient encore son envie de s’adonner à ce que Flores a initié. Il ne tient plus finalement et le guide doucement contre le mur derrière eux, s’attaque à son oreille qu’il mordille tout en flattant le torse de ses caresses. « J’ai envie de vous, Flores, » chuchote-t-il à son attention, comme si ce n’était pas un fait déjà bien établi. Mais les mots ont un sens, une vérité, et le courant qu’ils portent est d’une toute autre nature. « J’ai envie de vous faire perdre pied. » La main glisse à son tour, miroir des tentations du capitano sur son propre bas-ventre, mais avec une détermination plus marquée. Les doigts n’en restent pas moins joueurs, et les lèvres chahutent la descente du cou tandis qu’enfin il accède à ce qu’il désirait avoir depuis des heures maintenant, depuis que les sourires carnassiers se sont croisés. Et il s’applique, Augustin, il lui rend cette chaleur divine, lui rend toute les chauffes qu’il lui a mises, le laisse apprécier l’étendue de cette emprise qu’il a eue sur lui. Parce qu’au fond, tout plaisir même partagé, même donné est égoïste, et c’est dans celui d’Alejandro qu’il a envie de se noyer ce soir.





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I am the storm - Lun 10 Déc - 22:00


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Il sait qu’il a tort Jan, qu’il joue avec le feu à mesure que les hanches ondulent sous les notes fiévreuses. Il sait qu’il va s’en vouloir, se détester d’être tombé tête la première sur le premier venu qui semblait s’intéresser à sa petite personne. Il sait qu’il aura honte le lendemain matin, quand les yeux s’ouvriront et que le mal de crâne aura remplacé la fièvre, que les murs ne tourneront plus et que les étoiles ne seront que poussière. Il sait tout ça le capitano mais ne fait rien pour arrêter la tempête. Qu’importe la suite, Alejandro a connu la vraie douleur, celle d’un coeur brisé et d’un regard qui l’évite pour mieux oublier.
Alors le bassin continue de tanguer, tout comme la tête, le coeur, le corps. Tout en lui n’est que vagues, insurmontables et qui le noient à mesure que le nectar se déverse dans son oesophage. Il suit le rythme pourtant, la musique a toujours su le retenir dans la réalité même quand l’esprit criait d’abandonner. Alors face à la réponse d’Augustin, il hoche docilement de la tête, petit animal prêt à être attrapé, toujours là pour se faire désirer mais incapable de planter ses crocs en premier.

Il voit à peine le regard du sous boss, se doute pourtant de l’effet qu’il lui fait. Depuis son adolescence, Alejandro est ce fruit interdit, ce soleil qu’on a envie d’étreindre pour accaparer un peu de sa lumière. Les seuls qui ont réussi se sont brûlés au point de disparaitre. Et l’unique qui a su l’attraper, a préféré le faire tomber plutôt de lui redonner sa liberté. Alors Esposito qui parle, Jan n’en a rien faire. Il préfère s'occuper de ses gestes, le sentir se rapprocher, sa paume se calant contre son dos alors que les hanches s’imbriquent, se collent, et ondulent ensembles. Augustin n’a rien d’un orage lui, il n’est pas là pour étouffer le capitano. Il est là pour le faire soupirer de désir, briller de plaisir, jusqu’à ce que sa propre lumière le consume comme le soleil en pleine éclipse. Il veut disparaitre Jan, oublier, et n’être qu’un dieu au centre d’un monde humain. Qu’Augustin l’aide, à laisser Ah Puch le croquer de toute part, à éteindre la lumière pour mieux devenir celui qu’il doit être. Il veut détruire Jan, pas aimer. Il veut tuer, pas se faire abandonner. Il est fait pour ça, uniquement pour ça. Il n’est que ça.

Jan sent bien qu’Esposito le pousse un peu plus, le faisant reculer pour se retrouver le dos collé au mur de derrière. Il sent aussi les dents du sous boss se refermer légèrement sur le lobe de son oreille, tremble un peu sous la barbe picorant les cicatrices de son cou et ne peut empêcher un gémissement rauque s’échapper de ses lèvres face aux mots murmurés. Lui ne sait pas, s’il en a envie. Le corps dit oui, l’esprit hurle de sauter à pieds joints dans la connerie, le coeur grogne, explose, tambourine sous un mélange d’émotions horribles. Il veut et ne veut pas Jan, désire et déteste, soupire de contentement et de tristesse. Il ne sait pas. Tu sais Augustin, il n’en sait vraiment foutrement rien Jan et les derniers mots murmurés font office de couperet sur le coeur du capitano.  J’ai envie de vous faire perdre pied. Alejandro se tend brutalement sous les doigts curieux et la main qui danse au rythme de la musique. Le menton est relevé, les yeux clos et s’empêcher de gémir serait trahir toutes ses émotions. J’ai envie de vous faire perdre pied. Alors il oublie, se laisse aller, accepte la vague qui devrait le réchauffer, se mord la lèvre alors que les mains s’agrippent aux hanches d’Esposito.  J’ai envie de vous faire perdre pied. Le ventre est glacé, il sent la nausée arriver, celle de la tête, celle qui va le rendre malade mais qu’il met de côté avec la seule force qui lui reste. Le dos se cambre contre le mur, le bas ventre rapproché au plus près de la main du sous boss qui ne cesse de le faire sien. Il gémit, il essaye vraiment, Jan.  J’ai envie de vous faire perdre pied Le corps tremble, pas de plaisir, la lèvre est mordue, pas de plaisir, les yeux sont maintenus fermés, pas de plaisir.  J’ai envie de vous faire perdre pied. Il veut voir les étoiles le capitano. Il prie très fort, en silence, pour voir ce visage, imaginer ses mains à lui, sentir son souffle contre son visage. Il veut simplement voir les étoiles et les yeux noirs.
Mais quand il ouvre enfin les siens Jan, il ne retrouve pas le teint doré par le soleil du Mexique, ni l’ourlet de la bouche qu’il a rêvé d’embrasser pendant près de vingt ans. Il ne voit pas non plus le nez busqué et encore moins les légères cicatrices à la mâchoire qu’il a appris par coeur lorsque le matin, il se réveillait le premier. Et les yeux ne sont pas noirs, les cheveux, pas désordonnés, le menton, non relevé. Les émotions sur le visage de l’autre homme sont trop vives, trop visibles, trop ressemblantes aux siennes. Jan a besoin d’un opposé pour aimer, d’un orage pour se laisser faire. Il a besoin de Joaquin, pas d’un autre. Il ne peut vivre sans Joaquin, sans sa colère, sans sa rage, sans ses sourires à peine tracés sur le visage, sans ses silences quand tout autour ça s’échauffe, sans ses coups d’éclats quand on ne les attends pas. Il a essayé, il a bu, il a joué, il a séduit Jan. Mais sans Joaquin, il n’est pas lui. Son meilleur ami lui manque. L’homme lui manque. Comment perdre pied quand on est déjà au sol ? Augustin ne pourra pas l’aider, le sous boss a peut être des doigts d’or, mais Jan, ce n’est que contre ceux de Joaquin Costilla qu’il acceptera de se laisser aller. Seule la main de celui qui l'a relevé quand un père trop violent refusait de le laisser abandonner compte. Seules les paumes de celui qui les a posé contre ses épaules quand Huntington a décidé de lui couper la respiration comptent. Seuls les doigts qui tiendront le m9 pour mettre fin à ses supplices quand il ne supportera plus la douleur comptent. Seules ses mains, à lui, elles sont les seules à pouvoir le faire soupirer et perdre pied. Il n'y a qu'à lui qu'il peut offrir son abandon, qu'à lui qu'il peut faire confiance.

Alors brutalement, la main droite attrape le poignet d’Augustin, le retire du jean et le corps se glisse hors de portée.  « No puedo ! » qu’il balance Jan, d’une voix presque trop rauque. Le nectar a raison de son anglais  et il continue d’en boire quand la bouteille est attrapée et le goulot mis en bouche. L’alcool divin avalé, il répète encore et encore les deux mots qui lentement prennent des allures de supplications  « No puedo, no… j’peux pas… J’peux pas.» Une autre gorgée, l’alcool vicié brûlant la gorge, l’esprit, le coeur, et la nausée qui revient et la saveur de la honte qui ébranle un peu plus le capitano. Le corps bouge, ne tient pas en place, les pas sont furieux, trop vifs. La bouteille en main, il fait parti de ces êtres chez qui l’alcool n’a jamais eu de bons résultats, encore plus quand il se mélange aux symptômes d'un malade.  « Vous avez déjà aimé quelqu’un au point où vous le détestez pour ce qu’il vous fait ressentir Augustin ?! » C’est balancé entre deux gorgées, les yeux qui virevoltant, le rythme musical oublié.  « Du genre, aimer si fort que même après s’être pris une claque dans la gueule, vous espérez toutes les nuits qu’il revienne ?  »  Le goulot de bouteille contre le front, frappé, violenté pour faire sortir de son crâne l’horreur qui y sévit depuis des semaines voir des années.  « On fait comment pour plus aimer ? On fait comment pour éteindre cette putain de douleur ?! On fait comment quand…»  Les pas s’arrêtent, le corps s’immobilise, les yeux sont relevés, comme ceux d’un enfant qui a envie d’abandonner après avoir vu son château de sable s’écrouler.  «...quand la seule chose qui nous reste de l’autre, c’est cette même douleur… Et qu’on veut pas la perdre elle… On fait comment… ?»  Et rester là, les bras ballants, la bouteille vide, le coeur qui dégueule et l’esprit vide. On fait comment quand on aime au point de ne plus vouloir vivre ?
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I am the storm - Jeu 13 Déc - 1:36


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Il commençait à prendre son pied là, il commençait à sentir le plaisir monter à chaque nouveau geste, sentait l’ivresse le prendre, savourait les tremblements du corps contre lui. Mais il a mal lu, Augustin, il s’est trompé. Ou plutôt, on dirait que c’est Flores qui s’est trompé sur ce qu’il voulait. Alors qu’il sent le corps lâcher, s’abandonner à lui, quelque chose refuse dans l’esprit du capitano et c’est la fin de leur joyeuse danse, qui se termine avec un goût amer dans la bouche et une sale trique qu’il va avoir bien du mal à faire passer maintenant. C’est pas doux en plus, comme refus, Alejandro a une réaction presque viscérale et s’arrache à lui, le laisse pantelant, le front contre le mur, incroyablement frustré. Cazzo.

Il grimace, serre les poings et finit par se retourner, prend sur lui. Apparemment Flores a besoin d’oublier encore un peu plus, et il se jette sur la bouteille de nectar comme un homme à la mer se jetterait sur le premier rondin de bois venu. Il ne voit pas son visage, simplement son dos tendu, et les mots lui échappent en un flot presque désordonné, d’une voix un peu paniquée, comme s’il ne maîtrisait pas ce qu’il dit. C’est personnel, ce qu’il lui demande, personnel, ce qu’il partage. Car ce ne sont que des questions mais elle non rien de hasardeuses, c’est le genre de choses qu’on demande car on ne veut pas affirmer. Et ce qu’il dit, ça résonne en lui, profondément. L’écho qu’il provoque réveille tous ces maux qu’il espérait oublier ce soir-là, oublier en le faisant sien. Il cligne des yeux, regarde Flores avec un air interdit, laisse la réalité de ces paroles s’ancrer dans son esprit. Il déglutit, sent la colère lui revenir, l’humiliation, la confusion, les sentiments. Il déteste ça, d’une force, d’une puissance.

Le banquier déchu serre les dents, le regard sombre il lâche le mur sur lequel il s’était appuyé d’une main. En deux pas il rejoint la table basse et prend en main la seconde bouteille de nectar qu’il ouvre dans un geste agacé. Il ne dit rien, rumine, boit une gorgée. Repose la bouteille sur la table, commence à reboutonner sa chemise. L’esprit troublé, il s’efforce à rester concentrer sur la colère, celle qui l’anime depuis trois jours, depuis un mois, depuis toujours. A cause de lui. Il ne doit pas y penser, peste intérieurement, n’en peut plus de cette musique trop enjouée qui le nargue. Il attrape la télécommande et arrête la machine, puis laisse son bras retomber le long de son corps, soupire longuement. Calme la frustration, calme la rage. Flores n’y est pour rien. Son discours est sincère, mais pendant un instant, là, c’était comme s’il avait fait tout ça simplement pour le rendre barge. Pour se moquer de lui.

Augustin repose enfin les yeux sur le capitano, le dévisage un instant. Ce qu’il voit n’est rien de moqueur, rien de défiant. Juste un homme abattu, qui cherche une réponse. Qui patauge dans ce marasme noir que Augustin refuse de reconnaître, alors que lui même y est plongé jusqu’au cou. Il relâche un peu les mâchoire, juste pour laisser passer un mot. « Oui. » Un silence contemplatif accompagne sa réponse, et Augustin détourne le regard. Il serre les doigts autour de la télécommande, mâche cette amertume dans sa bouche. Essaie d’ignorer la boule qui se forme dans son ventre, mélange de colère et de désespoir.

« Je sais exactement ce que ça fait, » dit-il après un moment, sans le regarder. Il fixe le mur, y voit se dessiner un visage colérique sur la tapisserie sombre. Les yeux s’en détournent – il ne supporte pas d’y penser, mais c’est trop prenant. Ça le bouffe. Même en l’ayant roué de coup, même en ayant son sang plein les phalanges, il ne pouvait pas. Ne pouvait pas s’en débarrasser. C’est un cancer. « Elle reste, la douleur, quoi que t’y fasses. » Le vouvoiement passe, comme l’anglais qui retrouve les sonorités plus cardiaques de sa langue maternelle. C’est ce qui arrive, quand le cœur parle, quand l’adrénaline et la frustration, les regrets et les rancœurs s’emmêlent. « Tu peux pas la faire partir, même à coups de poing. » Il a un rire sans joie, regarde Flores d’un air dépité, un peu de cette auto dérision qui ne l’amuse pas, qui le fatigue, qui l’ennuie. Parce que le coquard sur sa gueule, les brûlures sur son cou, tout ça c’est des preuves qu’il n’y a rien à y faire. « Crois moi j’ai essayé – et même pire. Y a rien à faire. Cette saloperie s’accroche, et sans même que – » Il soupire, passe une main dans ses cheveux. « Sans même que tu saches pourquoi, putain. » Parce que ça n’a pas de sens.





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I am the storm - Jeu 13 Déc - 21:04


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Il est mal le capitano, sent son coeur exploser alors que le corps est toujours aussi brûlant et le torse tatoué à la vue du sous boss. Il n’y fait pas gaffe, a trop chaud pour se rhabiller, l’esprit trop embrumé et les yeux dardés sur Esposito. Il veut une réponse Jan, même s’il se fait envoyer chier, il veut savoir si ce qu’il ressent est normal ou s’il est juste entrain de dérailler. Il en a besoin pour faire taire la douleur, la noyer et ne plus la ressentir. Si les autres sont dans le même état que lui, c’est que ça vient ni de lui ni d’eux, ça vient de la notion même d’aimer. Et ça, il peut s’en guérir, il peut oublier. Pas le reste. Il aurait beau tout faire, Jan, il ne pourra pas oublier Joaquin.
Le regard qui suit Augustin, il le voit, prendre la bouteille et en boire une gorgée. La sienne est vide, il aimerait bien piquer celle de l’italien, histoire de sentir encore moins son coeur battre.

Et puis les mots, qui débarquent. Les explications sont entrecoupées, le sous boss a perdu son sourire, tout comme le capitano au final. On dirait deux âmes esseulées, arrachées à la réalité après s’être pris un ouragan dans la gueule. Et quelle tempête putà, quelle tempête… Silencieuse, insidieuse, délicieuse… Foudroyante. L’exemple parfait d’un orage en plein mois d’aout, calme mais explosant sans qu’on ne s’y attende. Les yeux se relèvent un peu, il a des airs de chiot abandonné Jan à cet instant, plus de p'tit chat. Il entend bien les lettres roulées d'une langue étrangère quand le sous boss se laissent aller à des révélations sincères et trop réelles. Lui aussi vit ça. Pas au passé, au présent. Jan a beau être saoul, il sait reconnaitre un coeur brisé maintenant qu’il en est le fier propriétaire. La même douleur dans les mots, la même colère, la même envie de faire disparaitre le malaise, le même désir de le garder malgré ce que ça fait.
Il avance un peu le capitano, dépose sa bouteille vide et attrape l’autre. Le goulot contre les lèvres, le nectar se déverse un peu plus dans son gosier, réchauffe le brasier qui ne s’est jamais atteint et fait exploser la logique et les secrets. Jan ne boit jamais, perdre le contrôle est à l’opposé de ce qui l’est malgré ce qu’on imagine de lui. On le pense fougueux, il l’est, mais en sachant parfaitement tous les risques encourus quand il laisse parler son dieu. On le dit sauvage, il mentirait en répondant que c’est faux. Mais sauvage ne signifie pas con. Il est juste impossible à brider, comme un félin qu’on ne peut attraper. Alors sous l’alcool, c’est tout le contraire qui arrive. Quand le nectar remplace l’oxygène, il perd sa maitrise, celle de l’homme, du capitano, du guerrier, du dieu, de tout. Il en oublie toutes ses promesses et ses barrières et fait parler le coeur qui a l’habitude de se taire. Jan, il le ferme à triple tours normalement et oublie où il a rangé la clé jusqu’à ce qu’on la trouve pour lui. Dommage que Joaquin ne lui ai pas rendu, histoire de l’utiliser pour ensuite la jeter dans la baie. Plus possible de se laisser noyer par un coeur débordant dans ce cas-là, plus possible de se faire étouffer par ses propres sentiments quand le myocarde est fermé à jamais.  « P’têtre parce qu’on doit pas l’oublier. » qu’il balance, la gorge bouillante sous le nectar qu’il vient à peine d’avaler. « Pour… Qu’on refasse pas la même connerie. Pour pas oublier que des gens comme nous, ça n’a pas le droit d’aimer. » Il reprend une gorgée, une énième. C’est pas dans la honte qu’il va perdre pied Jan, mais dans le nectar. Mais c’est si simple d’éteindre le coeur à coup de bouteilles, plus rapide que des mots, moins douloureux qu’une balle dans la tête.  « Et… pour pas oublier qu’on n’est pas fait pour ça…. Ni eux ni nous. Joaquin Costilla est fait pour commander une mafia, pas pour aimer son second. » Et boire, boire, boire. Et ne pas se rendre compte que le coeur a débordé un peu trop.
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I am the storm - Dim 27 Jan - 17:42


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Le silence entre eux est celui de deux âmes qui à défaut de se connaître au moins se comprennent, soudainement. Il n’y a plus à avoir de nom, d’histoire, plus d’identité quand deux coeurs sont aussi piétinés : ils se croisent, se regardent et se reconnaissent. La bouteille qui passe de l’un à l’autre est comme un témoin de cette soudaine compréhension, cette solidarité qui pourtant n’ira jamais plus loin que ce geste banal, cette ivresse échangé. La frustration ne le quitte pas, Augustin, pas vraiment, elle ne pourra pas le quitter maintenant. Mais il comprend. Il n’a pas l’habitude de ça, de ressentir ainsi une sorte de… d’empathie. C’est ce qui lui arrive pourtant quand il croise le regard perdu de Flores. Quand il le voit réagir à ses mots comme si c’est ce qu’il aurait lui aussi répondu. Augustin l’observe boire sans bouger, l’expression fermée. Il se demande ce qui lui est arrivé, pourquoi il en est là. Est-ce que sa situation est aussi merdique que la sienne… Est-ce que lui aussi ne peut pas choisir entre ce qu’il aime et ce qui le tuera un jour ?

Il hoche lentement la tête aux mots de Flores. Pour une soirée folle, elle finit de bien triste façon. Il n’aurait pas pensé philosopher ainsi, l’esprit embrumé par l’alcool divin, encore moins avec le second de la Cala. Partager leur sueur, c’est un fait – partager leurs douleurs, ça lui paraît autrement plus… intime. Mais maintenant que les vannes sont ouvertes, il semble que la tentation soit trop grande. De parler, de partager. De voir si l’autre comprend, s’il compatit. Car quelques soient leurs merdes, ils ont l’air de vivre sensiblement la même problématique. « Peut-être... » Peut-être, oui. Peut-être qu’ils n’ont pas le droit d’aimer. C’est ce qu’il s’était toujours dit, Augustin, n’en avait jamais ressenti le besoin avant. Aimer quelqu’un dans le milieu de la mafia, c’est casse gueule. Ça enlève de la lucidité, ça empêche de penser rationnellement. Ça empêche d’être concentré. Et pire encore, c’est une assurance de souffrir, car dans ces milieux là les gens meurent plus souvent et plus rapidement. Quel besoin de mettre son cœur entre les mains d’un autre quand on aime l’argent avant tout ? C’est ce qu’il pensait avant de se retrouver avec une gamine entre les bras. C’est ce qu’il pensait avant de voir le corps de Benicio à la morgue. C’est ce qu’il pensait avant de disparaître de cette cabane en Argentine, avec le visage de Alan gravé derrière les paupières, le cœur en miettes et la mort dans l’âme. Il m’a tout pris. Pourquoi, alors ? Parce que tu as été faible.

Il déglutit, cligne des yeux, à moitié perdu entre ses réflexions et Flores qui lâche une bombe alors. Un peu ralenti par l’alcool et le bordel dans sa tête, il met quelques secondes à faire le lien entre les mots et leur signification. « Co… Costilla ? » Le silence qui suit exprime bien le bug total qui déboussole son cerveau. « Tu… Costilla ? » Les pièces du puzzle s’imbriquent alors, et il laisse un rire stupéfait lui échapper. Eh merde. C’était pas dans le contrat, ça. Il vient juste de se bourrer la gueule et d’astiquer impunément le… le second, ouais, ça encore c’était pas une bonne idée de base, mais si en plus il est lié à Costilla de cette façon… enfin, il a bien dit qu’il était pas fait pour l’aimer ? Alors quoi ? C’est pas réciproque ? Augustin reprend la bouteille des mains de Flores et fait passer le boom de ses pensées en une longue rasade de nectar.

Étrangement, ça calme. Il apprécie la sensation de chaleur là, même si à force ça va devenir écœurant – poussés par des révélations trop personnelles et trop poignantes, ils boivent trop vite. Tiens, c’est pas étonnant mais d’un coup il se sent beaucoup moins excité en imaginant la tête énervée du Commandante. C’est un mec à ne pas agacer. Il repasse la bouteille et repose les yeux sur Alejandro. Il n’y a pas de jugement, pas de moquerie. Simplement un regard compatissant. Parce que ses réflexions passées, il se dit juste que ouais, ça doit être bien compliqué pour Flores. « Ben merde, Flores. » Il a toujours entendu que c’était pas une bonne idée de sortir avec un collègue, parce que quand ça marche pas ou que ça devient gênant, on est quand même obligé de se voir. Il peut pas dire, il connaît pas ce genre de choses. Lui, son problème est différent mais tout aussi épineux. « J’suis désolé pour toi. Il le sait ? Ce que tu… enfin, il est au courant ? » Il imagine un vieil amour non voulu, toujours enfoui, comme dans ces films  l’eau de rose qu’il regarde des fois avec Sybille, ou ces romans un peu fleur bleue que Nina aimait bien lui raconter à table ou en faisant ses dessins. Un amour qui tue de l’intérieur, jamais déclaré. Mais se prendre un refus c’est encore plus difficile à accepter, il peut d’ailleurs en attester ce soir – même si l’envie de coucher avec Flores lui est entièrement passée maintenant.





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I am the storm - Mar 29 Jan - 23:48


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Il ne se rend pas compte, le capitano, qu’il a été trop loin dans les révélations. Le corps tangue, le coeur aussi, comme un bateau qui prend l’eau. Les mots peuvent continuer à pleuvoir, il ne s’arrêtera pas, Jan, a trop mal pour arrêter le massacre. Même avec Martel, c’était pas aussi douloureux. Même quand il l’a tué, il n’a pas ressenti ça. Tout était parfait, tout allait bien, ils étaient bien, ils étaient… Ils étaient eux. Pourquoi Joaquin a fait ça ? Pourquoi il a piétiné son coeur comme il écrase ses clopes ? Pourquoi ne l’a-t-il pas regardé ? Pourquoi lui a t-t-il fait croire qu’il y avait autre chose qu’une simple envie de se laisser aller ?
Capitano qui n’en est plus un, ni la force, ni la posture, uniquement un homme Jan, un homme qui  connait l’abandon et qui pourtant se fait toujours avoir. Le corps finit pas arpenter la pièce, les mots d’Esposito comme extérieurs à la scène. Jan n’a pas l’alcool simple, ça réveille en lui trop de choses. Trop de haine, trop de colère, comme si le coeur était ouvert et s’amusait à dégobiller tout ce qu’il avait réussi à contenir pendant des années. Et ça fait mal, de se laisser aller aussi facilement, de tout rejeter, sans rien maitriser. Nectar comme unique façon de tout débloquer. Il s’était promis de ne plus boire, une fois lui a suffit, à son anniversaire. Et encore, c’était de l’alcool humain. Mais quand le coeur déraille, y’a plus rien qui va. L’esprit ne réfléchit plus, la logique est mise à mal. Alors quand Augustin redonne la bouteille pleines de vices, le second de la Calavera embrasse le goulot et avale le liquide ambrée. Tant pis pour la suite de la soirée, clairement, il peut se noyer dans la boisson qu’il n’en a rien a faire.

Tête qui se relève un peu, sourcils plissés, mine d’un gosse qu’on vient de réveiller. Il étouffe un rire à la demande d’Esposito, en comprend chaque mot mais ça l’amuse, de l’entendre dans de telles conditions. Il m’a baisé et m’a jeté ensuite, j’pense qu’il est au courant, ouais. C’est faux, il le sait pourtant, que Joaquin n’a pas fait ça, qu’il n’en est pas capable, pas avec lui en tout cas. Pas après ce qu’ils ont vécu pendant les deux semaines précédant la terrasse. Mais à cet instant, c’est la seule chose que Jan a envie de dire à Esposito, pour s’en convaincre. Que y’avait rien d’autre que du sexe, qu’une envie entre deux hommes trop longtemps tût par sécurité. Ils avaient raison au final, jamais ils n’auraient du aller plus loin. Leur amitié est brisée, leur relation professionnelle difficile et Jan n’a clairement plus envie de sourire à Joaquin. Pour une fois, l’orage a eu raison du soleil, le commandante a bel et bien écrasé le capitano.

Nouvelles gorgées, au pluriel, c’est meilleur quand ça brûle et quand ça donne la gerbe. Ça lui rappelle ce moment-là, sous les étoiles quand il a senti son ventre se retourner sous le départ de l’ainé. Et toi, c’est qui le bouffon qui… Ça tape dans la tête, les yeux sont fermés, la tête qui tangue un peu trop. Il devrait arrêter. Goulot a nouveau entre les lèvres, air sur le visage presque trop séduisant, le corps offert, le coeur paumé. … qui t’a jeté ? Pourquoi il boit Augustin ? Pourquoi il a dit qu’il comprenait ? Lui aussi a été pris pour un objet à utilisation unique ? Qu’on regarde, qu’on aime, qu’on jette, qu’on oublie ?
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I am the storm - Dim 10 Fév - 11:35


I AM THE STORM

AUGUSTIN & ALEJANDRO

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Il voit l’état de Flores, la tête qui dodeline, ressent la même ivresse qui rend le monde moins tangible et ce soir, plus désespérant que jamais. Il y a cette amertume dans la voix du capitano et la détresse qu’il ne tente même plus de cacher. Les mots qu’il lâche sont durs, froids, et ça réussit à tirer un pincement au cœur d’Augustin. C’est presque familier, cette situation. Il retient un rire cynique, il n’y a rien de comparable car lui le déteste, lui le hait, il n’y a rien de sentimental entre eux – ou peut-être trop. Trop… Ces aveux qu’il avait renouvelés au creux de son oreille, avant qu’il lui réponde de se taire, et de le baiser. Qu’est-ce qui lui a prit ? Augustin soupire, frustré, compatissant avec Alejandro – il n’y a rien de comparable, mais il sait ce que ça fait de se faire jeter comme une merde. Prostré sur le sol, sans honneur, le cœur en miettes et les yeux qui le regardent se détourner, impuissants. L’envie de disparaître alors, à tout jamais. De pouvoir oublier le déchirement, le froid, l’horreur. Les regrets.

Il passe une main dans ses cheveux, détourne le regard pour fixer un point sur le mur noir, sans rien voir, juste pour mieux faire passer la pilule. Il sait pas, sait pas ce qu’il fout. Il sait pas ce qu’il ressent. Il sait juste qu’il y a ce feu brûlant dans ses tripes, qu’il a pas réussi à éteindre avec ses poings. Peut-être qu’il se plante depuis le début. Peut-être qu’il aurait dû déposer les armes il y a bien longtemps. Mais comment faire, quand Nina est encore là, avec lui, symbole de son échec et de ses erreurs qu’il ne cesse pas ce commettre ? Il repose les yeux sur Flores et la bouteille de nectar dans laquelle il se noie, lave sa tristesse et sûrement cette colère qu’il doit ressentir. Il l’aime, ça se voit, ou sinon pourquoi se mettrait-il dans cet état ? Augustin renifle d’un air désabusé, le regard retrouve le plafond. Il sait pas vraiment quoi répondre à ça. Y a rien à dire, rien ne peut apaiser une telle douleur. « Sérieux... » Il voit pas qui jetterait un gars comme Flores, joueur et entier comme il a l’air d’être. En même temps Costilla, c’est sûrement pas le genre à faire dans les sentiments. Cœur de glace, impitoyable, voilà la réputation de l’homme. Nouveau silence, Augustin rumine, se perd, ça l’épuise encore un peu plus et cette fois quand la question lui est retournée, il laisse s’exprimer un rire amer qui se rapprocherait plus d’un grincement désagréable.

C’est pas comparable. Il n’y a rien à expliquer, rien à raconter. Il sait même pas pourquoi après tout ce qui s’est passé, pourquoi il arrive encore à s’arracher le cœur sur le sujet. Il réclame pas la bouteille, laisse Flores la finir, le laisse profiter de l’échappatoire doucereux et illusoire que donne le nectar. Ça aide pas, ça soigne rien. Ça fait trop parler, mais ça libère, sûrement. Il paraît. Il dit rien pendant quelques secondes, a envie de se taire tout comme de déverser toute sa rancœur et ses incompréhensions. Comment faire le tri, entre la haine et le reste ? Est-ce que c’est vraiment lui qu’il déteste, ou bien lui-même ? Est-ce que c’est pour ça qu’il a refusé d’entendre ces mots aimants, est-ce que s’il s’est retrouvé démoli sur le sol de ces toilettes crasseux c’est parce que c’est ce qu’il recherchait, au fond ? C’est difficile à digérer, difficile à envisager. « Regarde ma gueule, » répond-il d’un ton plein d’amertume, désigne du doigt le coquard qui mettra encore quelques jours à s’enlever. Il dira pas qui c’est, parce qu’il peut pas assumer ça. « Voilà c’que ça coûte, de se laisser aller à des sentiments. » Et c’est rien, c’est rien du tout, c’est que ce qu’il laisse voir. Personne saura jamais à quel point le mal est profond, à quel point il s’insinue dans tout son être et malgré le temps, malgré les années rien n’a pu refermer les plaies ouvertes. Il a donné le change, il fait le mariole, mais en fait il est qu’une merde. Et c’est Sybille qu’il met en danger, c’est ce bébé qu’elle porte et qu’il aurait préféré ne jamais lui donner si c’est pour qu’il connaisse le même sort que Nina, si c’est pour qu’il subisse le poids de ses erreurs toute sa vie – s’il en a une. « Je l’ai jeté, il m’a jeté. On y arrivera jamais. Faudra que l’un de nous finisse par crever. »

Il bouge pas pendant un moment, comme sonné par ces mots trop vrais et tellement de fois répétés, criés à la gueule l’un de l’autre parce qu’ils ont jamais su comment sortir de ce cercle infernal, et qu’ils ont jamais su y mettre un terme non plus. Il repose les yeux sur Flores et sa bouteille, miroir imparfait mais reflet semblable dans la détresse, dans la sincérité de l’impuissance face à ce jeu qu’ils ne maîtrisent pas. Mettez-leur un flingue dans les mains, filez-leur des hommes à malmener et des négociations à gérer, demandez leur de faire le mal mais quand il s’agit des cœurs qui s’agitent, tout est perdu. Augustin fouille dans sa veste abandonnée sur le bord du canapé, cherche un paquet de clopes dans ses poches, s’en allume une puis jette le paquet entre le capitano et lui, ainsi que le briquet. Si jamais ça lui tente, qu’il se fasse plaisir. Ils ont apparemment décidé de beaucoup partager ce soir.





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I am the storm - Sam 23 Fév - 10:52


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Le nectar a le goût du whisky. Foutu whisky, lui qui déteste ça, lui qui n’a jamais aimé boire, le nectar a la saveur de Joaquin. Il le suivra donc partout ? Ne le laissera jamais en paix ? A cet instant, Jan aimerait revenir en arrière, sur ce ring où il l’a vu pour la première fois. Il aimerait reprendre tout à zéro, le tacler d’une verbe assassine et non le regarder comme s’il s’agissait d’un joyau. 20ans à l’aimer, 10ans pour s’en rendre compte, autant d’années à reculer, à refuser, à ne pas le toucher car c’est l’ami, car c’est le frère, car c’est l’ainé. 10ans et un silence comme finalité. Pas un regard, non, pas une insulte, pas un grognement, même pas un « c’était chouette mais arrêtons là Flores ». Rien, et il aurait préféré avoir quelques mots à se mettre sous la dent. Au moins Jan saurait si ce sont les étoiles qui l’ont rendu aussi tendre ou si c’est lui. Si ce sont les sentiments de Joaquin envers son capitano qui l’ont rendu calme et patient. S’il l’aimait autant qu’il le laissait croire. Un mot, c’est tout ce qu’il demandait le gradé, un mot qu’il attendra toujours comme un imbécile amoureux. Comme un faible qui s’est abaissé aux sentiments alors que dans la réalité, y’a que la rage qui l’emporte. Y’a qu’elle pour faire plier les coeurs et les hommes.
Augustin en est le parfait exemple et sous les mots, le capitano ne peut s’empêcher de sourire légèrement, amusé par le kaléidoscope ancré sur le visage de l’italien. Ils ont l’air cons, à se faire des révélations à coups de bouteilles vidées. Les M9 ne sont pas loin, posés sur les tables, en attente de servir, de flinguer ces coeurs qui hurlent un peu trop forts pour un monde qui n’accepte que les cris de douleur. L’un a été jeté, l’autre frappé, Flores qui a toujours apprécié la compétition n’est pas sûr de vouloir rentrer dans la danse cette fois-ci. L’homme dont Esposito parle a une sacré droite en tout cas, ça, il le remarque parfaitement bien. Le paquet de clope qui glisse sur la banquette est attrapé, ouvert et une cigarette en est tirée. La regarder sous toutes les coutures, la voire se dédoubler, trembler, se voiler. Il ne l’allumera pas, ne fera que la tenir entre ses doigts. Jan ne fume jamais, interdit qu’il s’est fait depuis toujours pour garder une capacité pulmonaire intacte. Sportif qui fait passer sa santé avant l’image, on le voit rarement avec un verre à la main aussi, sauf de jus de fruits, d’eau pétillante ou salée. Ce soir, il cumule les deux, a la saveur de l’interdit et la mort entre les doigts. Mais ça, ça ne change pas grand chose au reste de sa vie. La prochaine fois, on essaye de se causer avant ce genre de merdes, okay ? Peut-être n’auraient-ils pas écouter leurs coeurs, se seraient laisser aller au désir qui leur tailladaient le bas ventre tout à l’heure, se seraient fichus de ces hommes qui leur ont fait perdre la tête et ont foutu en l’air leur confiance. Peut-être, oui, ils ne le sauront jamais à vrai dire. La cigarette toujours entre les doigts, la bouteille de verre est attrapée et terminée sans aucun regret. Saveur whisky, odeur de clope, l’esprit divague un peu et se remémore les souvenirs de l’homme qui lui a fait voir les étoiles en oubliant de lui dire que ce ciel-là, on ne le voit qu’une fois dans sa vie. Qu’il n’existe plus ensuite.

Le corps se lève d’un bond, tangue une seconde, et sans l’accord, Jan enjambe les cuisses d’Esposito pour s’asseoir sur ses genoux. Le menton est levé, le torse toujours à découvert mais cette fois-ci, pas de séduction, pas d’envie, ni de mains qui trainent. Bon, quand l’un sent qu’il va faire une merde à cause de ses sentiments, on s’appelle… Deal ? Et malgré l’odeur du nectar et les yeux qui divaguent, le capitano n’a jamais été aussi sérieux en se trouvant sur les cuisses d’un autre mafieux.
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I am the storm - Dim 17 Mar - 11:03


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C’est un silence contemplatif et plein d’alcool qui accueille ses confessions amères, un silence accompagné d’un petit sourire sur les lèvres du capitano, il le voit bien. Pas de commentaires, sauf cette validation silencieuse que oui, c’est bien une situation complètement merdique, mais qu’au moins ils se comprennent sur ça. C’est comme un soutien lointain mais pas moins sincères ; pas de mots, mais il n’y a rien à dire, rien à faire. La vie est un mystère, une pute parfois peut-être bien, et ils ont la tête coincée dans un putain de traquenard à base de sentiments merdiques. Il préférerait pouvoir s’en détacher, voudrait se les arracher du corps et de l’esprit. Il préférait quand il n’avait rien d’autre dans le crâne que l’adrénaline du jeu et l’envie de gagner toujours plus, de grimper sur le toit du monde quitte à écraser les gens sur son passage. C’était ça sa vie, avant, c’était l’ivresse des soirs et l’hilarité des jours, à tout ils excellaient, la vie était un fruit qu’ils n’avaient qu’à cueillir à bout de bras ; jusqu’à ce qu’il commence à avoir des choses à perdre. Et qu’il perde. Beaucoup.

Le constat est affligeant, déroutant et ce qui lui reste là c’est une impression déprimante d’impuissance qui le laisse immobile sur le canapé, à observer d’un œil distrait Alejandro jouer avec une clope. La sienne se consume entre ses doigts, presque oubliée, les cendres tombant petit à petit sur le canapé. Il retrouve le regard chocolat du mexicain quand il ouvre la bouche pour parler, puis hoche lentement la tête à ses mots, laisse s’échapper un soupir un peu las. Ouais, baiser un bon coup lui aurait fait du bien ce soir, mais faut croire que les sentiments sont plus forts que ça aussi au vu de la réaction d’Alejandro. Peut-être bien qu’il regrette aussi, qu’il regrette de ne pas avoir pu se laisser aller. A quoi bon une telle fidélité si en face il n’y a rien d’autre qu’un mur de glace incapable de lui rendre ce qu’il lui donne ? Augustin porte la cigarette à ses lèvres sans lâcher Alejandro des yeux, le regarde vider la bouteille de nectar d’une traite, se dit qu’il aimerait bien pouvoir lire dans ses pensées juste pour savoir exactement ce qu’il ressent. Juste pour voir. Pour comparer, pour s’assurer que c’est bien la même chose. Mais il n’a pas ce pouvoir là.

Nectar terminé, le capitano s’avance vers lui, allure débraillée, décoiffée mais toujours aussi attirant avec son torse musclé et tatoué, sa dégaine féline et sauvage. Il s’installe sur les genoux d’Augustin, miroir de ce qui s’est passé un peu plus tôt mais cette fois sans la même ferveur, un simple geste presque intime, comme si ces moments échangés, ces blessures ouvertes avaient créé un lien entre eux bien plus fort qu’une simple branlette. Augustin lève les yeux vers lui, l’interroge du regard un instant avant qu’il ne prenne la parole. Un fin sourire étire ses lèvres, un sourire presque complice malgré le sérieux de la proposition. C’est une situation qu’on n’attendrait pas de la part de deux mafieux, et pourtant les masques sont tombés, quand ils se regardent ils ne voient plus des machines à tuer mais bien des hommes à cœur ouvert. Il inspire du tabac, souffle la fumée sur le côté, laisse un peu de temps passer avant de relever les yeux vers Flores. C'est un contrat qu'ils passent à titre personnel, un contrat que, étrangement, Augustin a envie de tenir, pour une fois.

« Deal. »





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