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DES BLEUS AU CŒUR.

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DES BLEUS AU CŒUR. - Lun 31 Déc - 13:16


des bleus au cœur.
ohta & kazuo

« Je suis née une deuxième fois, lui souffla-t-elle, en un chaud soupir. Parce que je suis morte une première fois.  »
Fratrie martyr, dernière née supposée perdue par le rachitisme inhérent en ses états de môme, poupée toujours lovée dans les pattes de ses frères, ses dieux, ses héros. Bravant les monstres, pourfendant les dragons. Pas qu'elle en préfère l'un à l'autre. Aime en silence, avec parcimonie. Kazuo, c'est celui qui se tait. Celui qui hurle en silence. Aura lénifiante de la boutique qui semble directement transposée d'autres ères,  calme entre quatre murs où sans un mot, la femme-enfant se glisse. Sans un mot, pousse la porte rougie, pénètre dans l'antre de son aîné en le cherchant sitôt du regard, en vain. Ignore dans quel guêpier il a encore su se fourrer, se contente de parcourir distraitement l'environnement des yeux, laissant glisser ses doigts sur le tissu délicat avant de les retirer, comme une môme prise en pleine bêtise, lorsque le parquet craque et que sa silhouette paraît enfin. Geisha silencieuse, honore l'homme d'une légère inclinaison du chef, se rapproche pour saisir la pogne qu'il lui tend. Chétive, toujours, la laissant paraître juvénile comme les traits ne s'altèrent guère, comme les cabales ne sont jamais trahies, ne s'échouent que rarement au labre, pour se révéler à la sanguine fratrie. C'est qu'il serait furieux, sans doute possible, s'il savait. S'il devinait les nuances bleuâtres, le cyanosé qui honore le derme, croque furieusement les chairs, après que l'autre ait subi cette fièvre singulière qu'il osait sans mal nommer amour. Jurait la faire reine de quelques empires de ruines, châteaux de papiers, origamis avortés. Union scellée dans la honte, le premier amour n'était nul prince – n'en avait jamais eu la prétention. Baiser déposé au creux du poignet, hume le musc, et s'écarte, pudeur fardée. Se glisse derrière le paravent gracile, se débarrasse des nippes et patiente, attend qu'il lui glisse les quelques essayages par dessus le chambranle boisé – l'habituel rendu dérisoire, alors qu'il apparaît sur le côté. Cadavre de femme qui se fige, le houspille soudainement, qu'il ne la regarde guère – qu'il ne puisse apercevoir l'arc en ciel violacé sur ses bras, la sorgue qui lui dévore la gorge. Humiliation qu'elle voulait à tout prix éviter, n'acceptant que son frère la voit si faible. Malgré elle, victime volontaire de ce bourreau qu'elle exècre autant qu'elle l'aime. A en crever.

« Ne me regarde pas. Ne me regarde pas ! »

qu'elle crie, soudainement en leur langue natale. Se couvre sans plus attendre, saisie un drapé, comme si les soieries auraient raison de la colère de leurs aïeuls, aussi silencieux que baba, l'inestimée.
(c) DΛNDELION
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DES BLEUS AU CŒUR. - Dim 6 Jan - 11:30

des bleurs au coeur
ohta et kazuo/icons by venus in furs



https://www.youtube.com/watch?v=wM93TmAlK1w

bonheur, bonheur de lui offrir la modernité dans la tradition, bonheur de lui offrir les plus belles parures, de la sublimer plus que les autres. bonheur de savoir se donner à coeur et à corps lorsqu'il se met à coudre, lorsqu'il prépare minutieusement les drapés, lorsque la rencontre se fait à nouveau. ohta dont les traits ronds et féminins rappellent ceux d'une mère sur de vieilles photos d'un noir et blanc déconcertant - inspiration profonde, sourire du bout des lippes alors qu'elle se dissimule derrière le paravent, il se prépare kazuo, à des essayages qui seront analysés sous le moindre fil d'un oeil expert. tantôt du blanc aux broderies délicates, menant à dessiner un yokai sous ses plus grandes et glorieuses aventures, tantôt du noir aux fleurs de sakura florissante dont il ne pourra jamais exactement reproduire le rose et le gris, si particulier selon l'angle admiré. trop curieux sans doute, le coeur du frère se met à battre plus que de raison, se met à tambouriner douloureusement contre sa chair, si bien qu'il la sent peu à peu s'affiner sous le désir du claquement de s'éparpiller dans le fond. prunelles qui grandissent à en sortir de leurs orbites, cette oeuvre n'est pas belle, n'est pas incroyable, cette oeuvre n'a pas à être parmi les siens, parmi la triade intouchable, increvable, presque divine de par sa mortalité ennuyeuse - les bras achevés, les bras souillés de douleurs discrètes mais qui présentement, sautent à sa gorge et mettent à sang sa jugulaire. le japonais résonne dans la pièce, il se retourne, lui fait dos et laisse ses veines bouillonner dans un flot de haine - inspiration profonde, ses cheveux longs cessent de bouger, il se fige kazuo, statue de glace qui se met à fondre sous un soleil hurlant de regrets, d'incompréhensions. pourtant l'accusé semble clair, une simple chute ne serait qu'une stupide blague faite au plus difficile à rire - une simple chute ne conviendrait pas à sa cadette dont les gestes félins savent revenir sur leurs pattes, même jetée du haut d'un immeuble.
- du plus loin que je me souvienne, tu n'as jamais arboré cette palette de couleurs. il me semble que la dernière fois que j'ai pu l'apercevoir, tu étais toute petite et tu chutais sans cesse, à croire que la moindre pierre te faisait perdre l'équilibre. rappel d'un souvenir, d'une mémoire sans doute oubliée par la concernée, il ferme les yeux, croise ses mains dans son dos puis tente de dessiner sous les paupières quelques monstrueux desseins. il racle le fond de sa gorge, les soupçons grossissent - le coupable n'est qu'une silhouette plus accentuée encore, enfin sous la douche de lumière.

- tout est de la faute de baz. je me trompe ?

et un diable s'improvise au sein de son coeur.
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DES BLEUS AU CŒUR. - Ven 25 Jan - 21:00


des bleus au cœur.
ohta & kazuo

« Je suis née une deuxième fois, lui souffla-t-elle, en un chaud soupir. Parce que je suis morte une première fois.  »

Opprobre jusque-là refrénée, de peur qu'elle ne rejaillisse sur les siens, n'ébranle la famille qu'elle se refuse à heurter. Jamais. Honte qui restera sienne, puisqu'elle refuse que ses propres frères – n'ignore pas que Kazuo ne cache jamais rien à son quasi jumeau – ne soit mêlée à ce qu'elle estime être caprice, mœurs confondues dans l'affection portée au premier amour, écarts nocifs dont elle n'a même plus la conscience d'esprit. Tire aussitôt les nippes sur ses avant-bras, brise défaite aux cyanose amoureux. Accuser directement le père de son enfant ? Trop fière pour s'en rendre coupable. Lui effleure l'esprit quelques instants, l'affront qu'elle lui fait, à lui cacher l'existence de sa propre progéniture. Courroux véritable, les coups ne tarderaient pas à poindre s'il venait à l'apprendre, tendresse et violence sur la carne délitée. Lui briserait-il les os ? Lui tailladerait-il les chairs ? Mâchoire tressaillant aux propos précédents, la dextre tremble et s'affaire à ne plus laisser le derme apparent, évitant ainsi d'irriter davantage la rétine de son aîné.

« Ce n'est rien. Rien du tout. »

Mensonge. Pas la première fois – certainement pas la dernière. Déni embrassé par hantise de se voir dévorée de remords, associée au bien-aimé bourreau par ses airs agacés, tempérament volage, femme battue sur la grande scène. Petit drame intime de celle qui se plaît tant à feindre les indifférences, prétend ne rien ressentir, dame de cœur sans ressentiment. Et ce, bien que le numéro n'ait jamais offert poudre aux yeux, pas à eux. Pas à lui, son plus proche allié. Subsiste la femme-enfant quelques instants derrière le paravent, n'ose plus déloger la charogne de son perchoir. Souffrir les compassions et les ires aux lucarne du miroir, la tirade du second.

« Je ne veux pas que tu t'en mêle. Ça ne regarde que moi. »

Je gère. Phonèmes s'échouant sur le labre, peine à le franchir, comme un écho. Ressac de ses propres mensonges dont elle ne peut accepter jusqu'à la résonance. Ça sonne faux – ça l'est, sans doute aucun, lui crève le cœur rien que d'y penser, mais il est un être pour lequel elle ne cédera pas, que les vertèbres rompent, que les soies s'affaissent. Trésor lové aux pognes d'une baba miséricorde, enfançon de dix mois, éclos d'amours animales. Pères de substitution que les oncles, serment liant les Nagai où le silence a toujours été d'or, assentiment muet d'une grand-mère pour laquelle ils feraient tout et inversement. C'est elle qui a fait face au courroux des frères, celle qui a pris le bambin sous son aile, a consenti à l'élever dans le secret. Mère séparée de son propre sang, souffrant chaque jour durant de ces départs permanents, ces adieux fébriles et ces sanglots qui assassinent le myocarde, jamais assumé, jamais dévoilé. Rien de plus que le froissement des soieries dont elle revêt ses paupières pour leur concéder des centaines de perles déphasées.
(c) DΛNDELION
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