BLAZE : rage CREDITS : rage FACE : eddie redmayne DOLLARS : 2790 SACRIFICES : 524 PORTRAIT : ANNEES : 34 années, mais quelle importance. Il peut etre ce qu'il veut quand il veut, n'importe quel age, n'importe quelle vie. (01/04) CŒUR : le palpitant s'attarde trop sur les autres, le coeur des gens résonnant à l'intéreiur du sien, occultant tout ce qu'il s'y passe. Plus rien n'est transmis, tout est sourd. RÉINCARNATION : llew llaw gyffes, littéralement signifiant celui à la main agile, dieu guerrier magicien chez les celtes. TALENT(S) : doppelgänger: capable de se métamorphosé en n'importe qui. - bouclier: capable de se protéger des pouvoirs des autres, pas des siens. animorphose: prend l'apparence d'un aigle à volonté. - perception myocardique: capable de ressentir l'état de la vie sentimentale d'autruis, chaque battement de coeur et chaque envie. inactif: charisme ++ FACTION : An Ríocht, depuis toujours, pour toujours. OCCUPATION : Élu roi d'an riocht suite à la mort de sa sœur. Il est également le propriétaire du Teddybeer, le pub irlandais familial de Downtown et du Douze Coups, cabaret olé d'Historial District. Dirige les affaires d'import et d'export de la famille Killough, en prime. GENÈSE : primus / stade 6 ( 01/06/20) - découverte des souvenirs, malédiction connue. TALON(S) D'ACHILLE : il ne sait plus trop, la famille se résumant à seulement deux âmes encore en vie, les amis annoncés comme traitre et le coeur en berne. y'a la coloc, mais c'est trop compliqué, préfère laisser tomber. JUKEBOX : flogging molly - drunken lullabies; muse - unintended; billie eilish - bury a friend RUNNING GUN BLUES :
Until every star in the sky dies (ikaar+mairead) - Mar 22 Jan - 19:39
Until every star in the sky dies
mairead & ikaar
C’est une journée comme les autres, relativement calme comme on pouvait s’y attendre, au mois de Décembre. Le froid s’est abattu sur Arcadia en transformant le pavé des ruelles de Downtown en de véritables patinoires où il ne vaut mieux pas trop s’aventurer, bourré comme sobre. Avec tout le shopping de Noël et les fêtes en préparation, il y a nettement moins de monde dans le pub, que ce soit la journée ou bien le soir..; Et il y a aussi moins d’employés. Les congés vont bon train il faut le dire, et depuis que Fiona a léguer le pub au petit frère, il y a aussi de la main d’oeuvre en moins pour aider. Cela explique surement pourquoi, de toute personne disponible, c’est Ikaar qui s’amuse à déplacer les caisses de bouteilles d’un pont à un autre, triant la dernière et monstrueuse livraison d’alcool pour les fêtes de fin d’années. Le nouvel an c’est toujours une soirée bien chargée chez eux, les gens font la tournée des bars après tout et ne pas passer par un pub irlandais fêter la nouvelle année avec ses frères et soeurs de coeur c’était un peu une insulte à leur communauté non ? En tout cas il sera là avant d’aller sortir continuer la fête ailleurs, pas de doute là-dessus, si déplacer autant de fût de bière ne l’achève pas prématurément. Comme il l’a dit à Kaleb, qui est venu aider à la place de la soeur aînée, Ikaar a bel et bien l’habitude de la tâche depuis le temps.
Dans la cours de la table rouge, finalement, il n’y avait que le cadet de la famille aujourd’hui, un restant de poudreuse ça et là et du sel pour protéger le pavé. De là, on se demande bien comment on peut être en plein downtown tant le calme y règne, accalmie dans la ville trépidante. Havre de paix qui serait presque agréable si ce n’est pas l’odeur de ruelle peu ragoutante qui y domine malgré les beaux efforts pour en faire quelque chose d’agréable à vivre. C’est sans compter sur les gens qui abusent de la bière ou de l’alcool en général, venant rendre ce qu’ils ont déjeuner ou dîner dans les shamrocks de sa soeur adorée qui avaient fanés avec l’automne. D’ailleurs la porte s’ouvre à la volée, les bruits habituels se faisant entendre de quelqu’un qui n’est pas dans son assiette. C’était surement Sean, pilier de comptoir officiel de l’établissement qui venait vomir là au moins une fois la semaine. « Níl na leithris ann, Sean ! » À moitié amusé, Ikaar sort du hangar dans lequel il rangeait la commande en zigzagant parmis les cageots. « Tu vas nettoyer, c’est pas moi qui vais le f-. » il s’arrête à peine il a passé la porte métallique. Dans la cours ce n’est pas Sean qui rend ses tripes… C’est Mairead. Il l’observe un moment, pas trop certain de savoir si il était heureux ou non. Ça fait un petit moment qu’ils ne se sont pas vus. Trop, il aurait dit il y a quelques mois, mais maintenant…. Non. ça faisait trop longtemps, coeur rattrapant la raison qui lui en voulait encore.. Il était content de la voir, quoi que sa tête puisse lui dire. La rancoeur bientôt dominée de toute façon par l’inquiétude. Jamais au grand jamais la duchesse ne se retrouve malade. La dernière fois qu’il l’a vu vomir… Ils ne devaient même pas encore avoir le droit de boire de l’alcool et pourtant s’étaient retrouvés à boire à une fête, les adolescents du Royaume complètement inconscient des malheurs qui allaient arriver, leurs dieux à peine éveillés. Ce n’était pas normal, alors. Pas plus que le regard qu’elle lui lance comme si elle avait été prise sur le fait, qu’il ne comprend pas trop sur le moment. Le rouquin complète les quelques mètres les séparant, main trouvant son épaule automatiquement. Il ferait des efforts, il se l’est promis. « Qu’est-ce qui se passe ? » Surement une mauvaise grippe non, quelque chose comme ça. Un virus capable de terrasser la duchesse maintenant qu’elle était sujette à son nouveau pouvoir ? Peut-être que c’était l’effet du feu bouillonnant sous sa peau qu’il est capable de ressentir et la fraîcheur frigorifiante de l’air qui rendant le cocktail instable. La pression sur son épaule se veut rassurante, caresse supposée soulager les maux même si, dans ce cas précis cela ne ferait rien de particulier. « Viens, tu seras mieux au chaud. » qu’il lui intime, l’entrainant avec lui vers la porte qu’il tient, refermant celle-ci derrière elle. C’est vrai qu'il fait meilleur ici et même lui sent déjà ses pommettes reprendre un peu de couleur loin du froid. Il lâche un sourire à son frèr qui lui à l’air moins enjoué, le regard sondant le cadet avant de s’éloigner au fond du bar, les laissant seuls. C’est parce qu’il a tourné translucide à cause du froid c’est ça. Un verre arrangera tout ça, réchauffera les corps et les coeurs. « Viens t’asseoir. » Qu’il ajoute en désignant le tabouret juste à côté, elle en avait besoin. En se tournant face à son bar il sort une bouteille de whisky du haut de l’étagère, la plus chère mais... Celle dans laquelle il a tendance à piquer le plus, c’est ce qu’ils ont de meilleur et qui refuserait une pareille merveille ? Il sort deux verres à shots et les remplis sans demander son avis. « C’est ma tournée. » ajout peu nécessaire elle le savait bien, mais ça lui donnait l’occasion de lui sourire du mieux qu’il le pouvait avant de boire dans son verre. l'alcool va aider, l'alcool aide toujours. Faire semblant du mieux qu’il le pouvait sans penser à ce mariage sans alliance. Ce n’était pas le plus important. Ce n’est pas ça, qui allait tout détruire.
BLAZE : rage CREDITS : rage FACE : eddie redmayne DOLLARS : 2790 SACRIFICES : 524 PORTRAIT : ANNEES : 34 années, mais quelle importance. Il peut etre ce qu'il veut quand il veut, n'importe quel age, n'importe quelle vie. (01/04) CŒUR : le palpitant s'attarde trop sur les autres, le coeur des gens résonnant à l'intéreiur du sien, occultant tout ce qu'il s'y passe. Plus rien n'est transmis, tout est sourd. RÉINCARNATION : llew llaw gyffes, littéralement signifiant celui à la main agile, dieu guerrier magicien chez les celtes. TALENT(S) : doppelgänger: capable de se métamorphosé en n'importe qui. - bouclier: capable de se protéger des pouvoirs des autres, pas des siens. animorphose: prend l'apparence d'un aigle à volonté. - perception myocardique: capable de ressentir l'état de la vie sentimentale d'autruis, chaque battement de coeur et chaque envie. inactif: charisme ++ FACTION : An Ríocht, depuis toujours, pour toujours. OCCUPATION : Élu roi d'an riocht suite à la mort de sa sœur. Il est également le propriétaire du Teddybeer, le pub irlandais familial de Downtown et du Douze Coups, cabaret olé d'Historial District. Dirige les affaires d'import et d'export de la famille Killough, en prime. GENÈSE : primus / stade 6 ( 01/06/20) - découverte des souvenirs, malédiction connue. TALON(S) D'ACHILLE : il ne sait plus trop, la famille se résumant à seulement deux âmes encore en vie, les amis annoncés comme traitre et le coeur en berne. y'a la coloc, mais c'est trop compliqué, préfère laisser tomber. JUKEBOX : flogging molly - drunken lullabies; muse - unintended; billie eilish - bury a friend RUNNING GUN BLUES :
Until every star in the sky dies (ikaar+mairead) - Jeu 31 Jan - 22:46
Until every star in the sky dies
mairead & ikaar
Il vide le verre d’une traite, habitué à l’ambre, amoureux du liquide au point où le nectar des dieux, la boisson divine en prenait le goût lorsqu’il en dégustait. Pourtant, Mairead elle, ne touche pas au sien. Les doigts tournent autour du récipient, mais les lèvres n’y trempent pas, parce qu’elle ne peut pas. En général, de mémoire d’homme, elle ne refuse jamais. Avant même l’âge légal de boire elle prenait plaisir à s’enivrer en sa compagnie, cuites et mal de tête partagés les lendemains de fête depuis la nuit des temps, il semblerait. Mais pas aujourd’hui, où elle se fourvoie en excuses. Quelque chose cloche. Au début, il ne réalise pas. Prêt à demander la raison pendant que les morceaux du puzzle se rassemblent doucement. Ce n’est pas la première idée lui venant à l'esprit. Peut-être Mairead était tout simplement malade, un vulgaire coup de froid qui aurait eu raison d’elle ? Le choc climatique entre l’extérieur et son corps en ébullition pouvait peut-être en être à l’origine. Peut-être qu’elle avait des médicaments à prendre ? Ou bien elle se préparait aux bonnes résolutions de la nouvelle année en évitant de passer prendre un shot avec son meilleur ami avant même l’happy hour. Mais cela n’expliquait pas le regard fuyant et la petite voix. Les excuses, plates, sonnant comme si elle venait de faire quelque chose d’horrible. Quelque chose d'irrévocable.
L’idée germe doucement oui, mais il finit par comprendre. Par voir ce qu’il n’avait pas vu jusque-là. Par éliminer les autres possibilités pour se retrouver face à la plus folle. La moins possible, plausible, d’ordinaire devenant finalement la seule explication qu’il y avait. « Tu es enceinte. » Que la voix fait, mots sonnant comme une fin, capitulation de l’amant rattrapé par la réalité. Il aurait dû le voir venir, il aurait dû prendre les devants à ce moment-là, au moment des noces, au lieu de faire confiance. Confiance aujourd’hui bafouée, mensonges qui s'accumulent. Elle lui avait dit quoi, la déesse ? Que rien ne changerait avec un mariage. Que plus jamais elle ne s'éloignerait de lui. Qu’elle les aime, autant l’un que l’autre. Pourtant à cet instant il en doute vraiment. Parce qu’elle s’est mariée sans le dire. Parce qu’en presque trois mois, il n’a pas eu de nouvelles. Parce qu’elle revenait lui annoncer le joyeux événement d’une grossesse qui coupait court à ses assertions, qui n’en étaient pas au final. Parce que ce n’est pas le sien cet enfant bien entendu que non. L’espoir n’est pas entretenu plus d’une seconde. Là encore, la réalité s’installe. Les mots n’auraient pas été les mêmes si cela avait été le cas. C’est bien celui de son mari. Choix du destin ou véritable projet de couple, peu lui importe au final, à Ikaar. Cela ne changerait rien, coup du sort qui l’éloigne définitivement d’elle. Ça devait être un choix, sinon le hasard était bien cruel. Sinon en plus de quinze ans, l’erreur aurait dû se produire pour eux, non ? Mais est-ce qu’on pouvait parler d’erreur ? … Non. Il aurait été heureux, tellement heureux même, de vivre cet idéal d’une famille inaccessible pour lui. Pas avec elle.
Ça craque dans la cage. Tumulte du crépitant qui s’accentue, compression d’un cœur qui pleure. Ce ne sont pas des choses auxquelles il se permettait de songer trop, lui. Un mariage, un enfant, vivre ensemble… Ce ne sont guère des choses possibles lorsque l’on désire maintenir deux vies, avec deux hommes. Alors la question a toujours été évitée, les projets oubliés. Ikaar n’avait pas besoin de cela pour être heureux, du moment qu’il avait un peu d’elle. Du moment que les choses étaient justes, que chaque parti demeurait dans les limbes elle pouvait bien faire ce qui lui chante, autant que lui le faisait. Mais cela n’a plus rien d'équitable désormais. Elle l’a choisi lui. C’est tout ce qu’il peut constater. Il relâche la tranche du comptoir qu’il s’était mis à serrer de toutes ses forces, extrémités devenues blanches sous la pression des muscles. Envie de hurler, de pleurer, complainte autant chantée par l’homme que par le dieu qu’il sent s’agiter, nourrit par le chagrin d’amour. Trahit lui aussi, abandonné par l’être aimé il a même été sa perte, sa mort. Alors ils sont en symbiose, esprits blessés par la même peine. Peut-être que l'amphitryon aurait préféré rencontrer la même fin que son virus. Cela n’aurait été que plus doux, dans la durée. Parce qu’il n’aurait pas à supporter de voir cela, n’aurait pas à vivre avec cette dualité face à laquelle il se trouve. L’ami devant se réjouir, l’amoureux devant capituler. Lui aussi, il détourne les yeux. Il n’a pas envie de la voir, pas envie d’imaginer ce que seront les prochains mois et le restant de sa vie, à observer son avenir se jouer de loin comme simple spectateur d’un bonheur dont il sera privé. « Félicitations. » Sincère, elle a réussi à obtenir un beau cadeau de la vie malgré tout. Malgré que ça fasse affreusement mal. « Je suis heureux pour vous. » Une part de lui l’est, oui. L’autre les déteste. L’autre partie, majoritaire, lui en veut considérablement de l’abandonner et de ne rien dire. De le laisser réaliser. De ne pas assumer ses choix jusqu’au bout et se recroqueviller derrière des excuses. Si elle avait pensé à lui, alors ils n’en seraient pas là. Si cette équité elle y tenait tant alors elle l’aurait respecté. Si elle m’aimait vraiment... Coup dur. La voix avait beau tenir, presque inchangée à d'habitude malgré la sensation oppressante dans sa trachée, rien ne va vraiment. Ikaar récupère son verre entre les doigts de son amie en prenant soin de ne pas toucher sa peau, récupère le sien et balance le tout dans l’évier de céramique avec force, sans même vider l’alcool au préalable le bruit du verre éclipsant celui du liquide balancé. Ça raisonne dans la pièce, illustre la colère qu’il ne sait pas comment évacuer, ni la peine. Peu importe si le verre est cassé. Il n’est pas le seul.
BLAZE : rage CREDITS : rage FACE : eddie redmayne DOLLARS : 2790 SACRIFICES : 524 PORTRAIT : ANNEES : 34 années, mais quelle importance. Il peut etre ce qu'il veut quand il veut, n'importe quel age, n'importe quelle vie. (01/04) CŒUR : le palpitant s'attarde trop sur les autres, le coeur des gens résonnant à l'intéreiur du sien, occultant tout ce qu'il s'y passe. Plus rien n'est transmis, tout est sourd. RÉINCARNATION : llew llaw gyffes, littéralement signifiant celui à la main agile, dieu guerrier magicien chez les celtes. TALENT(S) : doppelgänger: capable de se métamorphosé en n'importe qui. - bouclier: capable de se protéger des pouvoirs des autres, pas des siens. animorphose: prend l'apparence d'un aigle à volonté. - perception myocardique: capable de ressentir l'état de la vie sentimentale d'autruis, chaque battement de coeur et chaque envie. inactif: charisme ++ FACTION : An Ríocht, depuis toujours, pour toujours. OCCUPATION : Élu roi d'an riocht suite à la mort de sa sœur. Il est également le propriétaire du Teddybeer, le pub irlandais familial de Downtown et du Douze Coups, cabaret olé d'Historial District. Dirige les affaires d'import et d'export de la famille Killough, en prime. GENÈSE : primus / stade 6 ( 01/06/20) - découverte des souvenirs, malédiction connue. TALON(S) D'ACHILLE : il ne sait plus trop, la famille se résumant à seulement deux âmes encore en vie, les amis annoncés comme traitre et le coeur en berne. y'a la coloc, mais c'est trop compliqué, préfère laisser tomber. JUKEBOX : flogging molly - drunken lullabies; muse - unintended; billie eilish - bury a friend RUNNING GUN BLUES :
Until every star in the sky dies (ikaar+mairead) - Mer 6 Fév - 15:13
Until every star in the sky dies
mairead & ikaar
Ça fait affreusement mal. La vérité est sortie du sac et il n’arrive même pas à la regarder en face. Il aurait préféré l’épée dans le thorax, douleur sourde et passagère, délivrance par le silence. Une fin des tourments qui pourtant débutent à peine. Mais ça il n’en a aucune idée encore. Il ne sait pas Ikaar que c’est le début du reste. Que la douleur elle ne va pas passer non… Elle va grandir, tout envelopper et le désir de retrouver le silence va grandir avec. Comme celui laissé par le verre explosant dans l’évier, regards se tournant vers le rouquin un instant avant que chacun reprenne ses affaires. Il pouvait pourtant sentir le regard de Kaleb sur lui malgré la distance. Le regard d’un frère qui ne sait trop quoi faire. Celui d’un aîné distant qui n’a jamais vraiment trop sû comment consoler ses cadets. Il aurait bien relevé le nez vers son frère pour le rassurer, mais elle ose parler. Elle ose demander. C’est vers elle que les pupille se posent, sur les larmes dont il se moque bien, tout de suite, quand il se serait inquiété quelques minutes avant tout ça. Mairead n’a qu’à pleurer, après tout, ça doit être les hormones. Après tout elle le mérite bien de pleurer pour eux-deux, parce que lui ça ne sort pas. Parce qu’il n’y arrive pas. Les larmes, il est trop fier pour les verser maintenant. Pas quand on se moque ouvertement de lui. L’idiot de la famille c’est bien lui, pas besoin de le confirmer. « T’es sérieuse ? » C’est la première réaction, premier venin s’échappant des lèvres. La colère gronde à l’intérieur, le feu des Killough si rarement visible chez lui se nourrit de cette simple et stupide phrase qui lane le brasier. « Tu viens gerber derrière mon bar et tu me fais jouer aux devinettes pour apprendre que t’es enceinte ? Et tu OSES me demandes si tu vas me perdre ? » Le ton monte. Rare il était d’entendre Ikaar hausser la voix sauf si c’était pour arrêter une bagarre de bar où y participer, jamais sur une seule personne. Jamais quand il n’y a que du silence autour. Dans le ton, c’est toute la rage qui ressort. Toute la peine qu’il extériorise. Marre d’être celui qu’on prend pour un idiot. Marre des excuses, marre des mensonges. Marre qu’on profite de lui et de ce qu’il a dans le coeur. On le piétine, on le traite comme un enfant, comme un jouet ou un bouche-trou depuis bien trop longtemps. Mais il ne dit rien Ikaar, il subit. Il fait le café pour sa soeur, il partage Mairead selon ses termes à elle, parce qu’il n’a rien à leur redire. Jusqu’ici en tout cas. Jusqu’à maintenant où le doigt accusateur se plante sur elle. « C’est QUI qui est allé se marier sans rien dire ? » Elle. « C’est QUI qui fait un enfant avec quelqu’un d’autre et ose demander un truc pareil ? » Elle. C’est elle qui l'exclut de sa vie. Elle qui l’éloigne de plus en plus et ose demander si elle l’a perdu. La réponse, la vraie, il la connaît depuis longtemps. Mais ça sort pas, pas tout de suite. C’était reconnaître qu’on le prenait vraiment pour un con. C’était réaliser… Qu’il s’était montré aveugle, idiot. « J’ai dit que j’étais heureux pour vous, tu veux quoi de plus ? Que je te donne ma bénédiction ? Tu veux pas que je sois le parrain pendant que t’y es ? J'organise la baby-shower si tu veux, ça va être fantastique ! J’vais aller te chercher des fraises pendant que vous cherchez le nom du second au pire, faudrait pas perdre trop de temps ! » Le fiel évacué, l'amertume échappée, il s’appuie de nouveau sur le comptoir, le regard sur le sol tâché par les années. Il a plus du tout envie de la regarder. Vraiment pas. Qu’elle pleure ou non, qu’elle ne le regarde ou non. C’était mieux de s’épargner ça. « C’est pas toi qui m’a perdu en réalité. C’est moi, qui t’es paumé y’a longtemps et j’ai été trop stupide pour me rendre compte que tu te sers de ma gueule alors que je t’aimais. » Au passé, pourtant il l’aime encore au présent. C’est bien ça le soucis. C’est l’amour bafoué, la confiance qui termine de s’effriter. On peut divorcer. On peut ne pas porter d’alliance et ne pas changer de nom, mais un enfant ça ne s’efface pas. Un enfant reste et il refuse de rester lui aussi. Pause courte, avant que ça ne reparte de plus bel. « Ne viens pas me dire que t’as “tout gâcher” alors que tu l’as cherché. Tu t’es mariée, c’est la suite logique. » C’est bien ce que font les couples non ? On se marie on a des enfants. Il aurait dû le voir venir, particulièrement après les mois de silence. « Viens pas non plus dire que c’est Bélisama qui t’as forcé, ou Alan. C’est pas lui, c’est pas elle. C’est une excuse bidon, c’est toi, qui l’aime. Toi qui t’es mariée avec. Alan, Bélénos, j’en ai rien à foutre. Je connais pas d’autres gens comme nous qui utilisent cette excuse pour justifier tout ce qu’ils font. C’est juste parce que tu l’aimes. Et qu’il t’aime aussi. » Encore une fois c’était la suite logique, mais il ne pouvait pas s’imaginer un monde où il aurait été dans son cas et n’aurait rien dit. Il ne valait pas la vérité. Ne la méritait pas. Mit sur le fait accomplis, simplement. Pas de quoi protester, pas de quoi défendre sa cause perdue. Elle l’aime, il l’aime, c’est normal de vouloir construire quelque chose avec le duc. Quant à Alan… Est-ce qu’il lui en veut. Pas vraiment. le rouquin l’envie, par contre. Il a obtenu ce qu’il désirait avoir. C’est à elle qu’il en veut. Parce qu’elle a accepté. Parce qu’elle a dit oui sans prendre en compte une seule seconde que lui était toujours là, prêt à l’aimer..Mais aussi à pardonner. Il est là le piège. Le pardon pour toute faute commise qu’il offre, lui donnant la liberté de tout faire. De briser son coeur comme cela lui chante sans un regard en arrière...Parce qu’il l’aime, alors il la pardonne. Plus aujourd’hui. « Si tu m’aimais, tu n’aurais pas fait ça. Jamais j'aurais fait ça.» Parce que ce ne sont pas des choses que l’on fait par accident. Parce que ses excuses sont bidons, inutiles. Si elle l’aimait elle n’aurait pas osé faire ça. Elle est là, la vérité. Parce qu’il n’aurait jamais fait ça lui. Il ne l’aurait pas fait. Jamais.