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GODDAMN RIGHT, YOU SHOULD BE SCARED OF ME w/ dante

 :: abandonnés
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GODDAMN RIGHT, YOU SHOULD BE SCARED OF ME w/ dante - Ven 23 Mar - 23:39


    calm like a bomb
◇  ◇
méabh n'a pas le goût de grand-chose – maman pense que c'est son plus gros problème. si au moins tu essayais de t'intéresser! et c'est amusant, toujours, de la voir tourner en rond comme un lion dans sa cage, attendant le bon moment pour sortir les griffes. mais maman n'attaque pas, parce que maman n'ose pas. 
difficile de s'en prendre à l'enfant quand on le devine pire encore que le dieu qu'il abrite. n'est-ce pas ça, au fond, le réel problème de méabh? cette déité derrière laquelle elle se cache, cette noirceur qu'elle vend à tout va, cet hybris qui l'avale toute entière. humanité bafouée par quelques années en quartiers rapprochés avec un monstre oublié. 

maman finit par l'envoyer chez les fous. elle utilise d'autres mots, bien sûr, parle d'aide et de psychologie, mentionne freud et son analyse des songes. de quoi rêves-tu, méabh? qu'elle demande soudainement, comme si elle venait de trouver une réponse à toutes ses questions. mais déité comme enfant s'offusquent de ces sentiments qu'on refuse de conter: la môme s'amuse, parle de champs verdoyants et de souvenirs oubliés. mentionne en passant des soirées mémorables. drogues et pâquerettes se faufilent entre ses mots, main dans la main, si bien que maman s'énerve. sois sérieuse deux secondes, iníon. et c'est l'irlandais qui ramène méabh à sa place, qui la fait soupirer et se taire, avant de quitter la voiture quelques minutes plus tard pour se laisser guider par le personnel jusqu'à la salle d'attente. 

elle ne ressemble à rien d'autre qu'une foutue salle d'attente, avec ses tableaux d'art contemporain et ses chaises confortables. méabh ne s'attendait à rien d'autre mais elle s'imagine déçue– ne peut que se le dessiner en pensées, parce que les sentiments ne se déclenchent plus d'eux-même dans cette poitrine vide qu'elle trimbale avec flegme. il lui faut les modeler, y réfléchir pendant un temps, se rappeler à quoi ils ressemblaient avant le massacre de son humanité. il y a des jours où la chose est plus facile – mais pas aujourd'hui. 

les yeux clairs observent la salle remplie de personnes d'âges, sexes et ethnies différents. avant de se poser sur un homme dans la trentaine, mâchoire franche et regard vaguement attirant. elle ne demande guère plus, cependant, pour qu'un sourire terrible fasse éruption sur son visage angélique. la poupée quitte son siège dans un geste agile pour aller discuter, ne se présente même pas. troubles du sommeil?, elle demande, et il hoche la tête. bien sûr qu'elle a raison: méabh ne joue pas souvent mais quand elle le fait, c'est pour gagner

il raconte, ribambelle de mots à laquelle elle ne prête plus attention; l'important est de maintenir le contact visuel et d'attendre pour que le corps s'habitue à la furie. le reste n'a pas d'importance. elle peut le voir arriver, le processus du poison, la façon dont ses pupilles se dilatent à la vue du démon. l'homme sourire se fait nuage se fait orage se fait confusion. la mine horrifiée, il recule. dans sa hâte, il tombe. et quand méabh s'approche pour l'aider à se relever, il hurle. enfin

c'est un premier cri épouvanté. ceux qui suivent témoignent d'un effroi particulièrement délectable. elle peut sentir chaque parcelle tremblante de son être, chaque minuscule part de lui qui craint le moment où elle essaiera d'avancer. mais la môme n'en fait rien: elle le laisse rejoindre le pan de mur opposé à celui contre lequel elle se colle, lippes en demi-lune alors qu'accourent médecins et infirmières. 

voilà une bonne chose de faite: s'il lui fait redouter le sommeil, autant que ce soit parce qu'il la voit elle dès qu'il ose clore ses paupières.
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GODDAMN RIGHT, YOU SHOULD BE SCARED OF ME w/ dante - Dim 25 Mar - 20:36

Méabh
&
Dante
does it have to do with your childhood ?
Au bout de cinq bonnes minutes, ça le frappe. Quand le silence se fait suffisamment pesant pour l'extraire de ses pensées. Il a arrêté de l'écouter, c'est ce qu'il réalise lorsque l'attention ravive ses iris ternis par l'ennui, toujours plantés dans les siens. Et elle le regarde, le dévisage, même, sidérée par cette manière qu'il a eu de la contempler, comme s'il ne lui trouvait pas plus d'intérêt qu'au pan de mur derrière son dos. Comme si elle était invisible. Il marque une pause, sans que l'indifférence ne daigne quitter ses traits. Il les sent, les reliefs figés que les muscles refusent d'animer. Masque qu'il aimerait ôter, rapidement, quand l'incompréhension n'a de cesse de s'intensifier sur le visage de la patiente. Mais les secondes s'égrènent et il se contemple, dans toute son impassibilité proche du désintérêt flagrant. Il a le temps de chercher à se remémorer les derniers mots qu'elle a prononcé, en vain. Il lui semble avoir perdu le fil alors qu'il était question de ses derniers achats compulsifs, mais il n'en est pas certain. Rien de suffisant à maintenir son attention éveillée, semble-t'il, et ça devrait l'interpeller, sans doute, lui dont la concentration ne faiblit jamais au travail. Pas habituellement, du moins. C'est quand même la troisième fois qu'il présente ce type d'absence depuis quelques semaines. Alors, il a mis ça sur le compte de la foudre, Dante, dont la secousse a peut-être bien causé quelques dégâts, finalement. « Veuillez m'excuser, Madame Sinclair, j'ai moi-même quelques soucis d'insomnie ces derniers temps, la fatigue m'a égaré. » Il voudrait sourire, mais ce n'est qu'un ton mécanique qui anime ses lèvres avant qu'elles ne retombent à l'horizontale. Elle semble réfléchir un instant, avant de rétorquer. « C'est ce que je me suis dit en vous voyant dans la salle d'attente, Docteur. Qu'il a l'air fatigué. Qu'il a les yeux cernés. »  Merci. Dans son crâne, ça claque, sarcastique. Il se contente d'hocher la tête, de se dire qu'il sauve les meubles en nourrissant la curiosité intrusive de la patiente. Qu'elle va rapidement oublier l'épisode, ne pas se souvenir de cet air morne qu'elle a pu lui inspirer. Alors, il se contente de renouveler son ordonnance d'anti-psychotiques, de l'observer remettre son manteau dans une lenteur des plus extrêmes. Il aimerait qu'elle soit déjà partie. C'est ce qu'il pense très fort, alors qu'elle s'applique à refermer les boutons un à un. Tu feras ça dans la salle d'attente. Il se tait.

Et puis, le hurlement. Qui lui fait dresser l'oreille, alors que le battant marque un raté dans sa poitrine. Et un second. Et un autre, encore, et ça ne s'arrête plus. Il bouscule presque la Sinclair, en se précipitant vers la porte, l'ouvrant à la volée. Quelques pas dans le couloir, un dans la salle d'attente, et c'est sur l'auteur des cris que son regard tombe instantanément. Et c'est une plénitude démesurée qui s'engouffre entre ses côtes, trop captivé pour intervenir. Les autres se précipitent, tâchent de l'aider à se relever. Il ne peut pas. C'est ce qu'il ressent, Dante, ce qu'il pourrait leur dire. Ses jambes se sont rompues sous son corps et il est prisonnier d'une chape de plomb. Il la ressent, la tétanie qui parcourt les cellules du patient auprès duquel s'affaire son collègue. Il sent son propre rythme cardiaque s'accélérer, se synchroniser dans une jubilation qui lui fait oublier sa patiente, le rend sourd à son au revoir. Et puis, il les ressent, ces fils tissés autour de ses membres, comprimant sa cage thoracique. Il les visualise presque, enroulés autour de l'homme comme d'un vulgaire morceau de viande. Et c'est en remontant les lignes de cette toile invisible qu'il la voit elle. « Mademoiselle Cynbel. » Machinalement, il appelle la patiente suivante, sans la quitter du regard. Comme s'il ne voyait rien de l'affolement des autres patients, de l'impuissance de ses collègues. A cet instant précis, il ne voit qu'elle. « Si vous voulez me suivre, c'est à vous. » C'est donc elle. La nouvelle patiente. En quelques secondes, il en oublie la précédente, l'indifférence contentionnant son être depuis le début des consultations. Il attend qu'elle arrive à sa hauteur, lui tend une main ferme pour la saluer, referme derrière eux. Il ne comprend pas ce qui vient de se produire, si ce n'est qu'au fond de ses entrailles, quelque chose s'est éveillé. Comme lorsque ses patients s'épouvantent sans raison apparente, coincés dans leur lit d'hôpital, alors que son ombre s'installe près d'eux. « Installez-vous, je vous en prie. » Le sourire qui s'installe au coin de ses lèvres est bien plus sincère que les précédents adressés tout au long de la journée. Il doit même se faire violence pour ne pas afficher quelque air carnassier. « J'espère que l'incident avec ce patient ne vous a pas trop perturbée.  » Il appuie sur ce mot, la quittant des yeux alors qu'il jette un oeil à la première page de son dossier, la seule complétée, ne tarde pas à reporter son attention sur elle. Et ça le tiraille, la terreur brutalement imposée à son organisme et si rapidement arrachée. Les battements se font erratiques entre ses poumons, recherchent de quoi pulser. « Commençons par ce qui vous amène ici, en consultation. Il me semble qu'il s'agit d'une initiative de vos parents, j'avoue ne pas avoir pris connaissance de ce qu'ils ont pu transmettre à ma secrétaire. J'aimerais que vous, vous me disiez ce qui vous amène, et non ce que vos parents peuvent avoir comme inquiétude quant à leur fille de vingt-trois ans. » Ses mains se croisent dans un calme apparent sur son bureau, alors que c'est au tour de phobos de tisser sa toile, inconsciemment, insidieusement. « Je tiens à vous préciser que ces entretiens demeureront strictement privés. Vous êtes majeure, vos parents n'ont aucun droit sur votre dossier médical, ni sur le contenu de nos conversations. » La curiosité manque de précipiter ses paroles qui se maîtrisent difficilement. Il se contente de l'observer, pour l'instant.

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GODDAMN RIGHT, YOU SHOULD BE SCARED OF ME w/ dante - Dim 25 Mar - 21:58

il hurle et tous s'affairent, s'approchent, s'inquiètent: elle peut voir les infirmières qui cherchent la cause du mal sans jamais s'arrêter sur elle, leurs yeux affolés qui tentent de déceler la raison d'une telle frayeur. jamais elles n'observent méabh et son corps détendu, méabh et ses yeux concentrés. et pourtant elle peut sentir la façon dont son corps se présente à l'inconnu: puissance malsaine déliant les muscles, jouant sur les images. le corbeau plus sombre que la nuit, les cheveux d'un bleu délavé rappelant l'eau claire d'une fontaine ou le ciel bleu d'un champs de bataille désert, lèvres rouges sang qui dégoulinent d'hémoglobine. 

la déité a beau lui être inconnue, elle ne lui est pas étrangère. et l'image effraie, terrifie, annonciatrice des pires méfaits. 

seule une personne se tourne vers elle dans le débâcle: il provient du couloir principal, yeux clairs plantés dans les siens bien trop longtemps pour qu'il ne devine pas ce qui se passe. alors la môme joue, lève la main droite pour lui offrir un petit signe, et attend patiemment que la suite vienne. nul besoin de rappeler qu'elle n'a aucune envie d'être là, que c'est maman et sa force surhumaine qui l'ont conduite dans cette salle fade. et si elle doit être coincée dans un bureau pendant une heure pour parler de tout ce qui ne va pas, alors autant le faire avec panache. 

cela dit, elle ne s'attend pas à ce que son nom s'échappe des lèvres de l'inconnu, qu'elle devine donc être le docteur. le tout se fait de plus en plus intéressant: la môme sait qu'un vrai psychiatre tenterait d'aider son prochain, surtout quand ce prochain s'égosille comme un porc mal-égorgé quelques mètres plus loin. mais il n'en fait rien: amadori se contente de la fixer elle, de l'appeler et de la conduire à son bureau. il n'y entre eux que le clac-clac de ses talons hauts, rythmé par la respiration lourde du patient qui, une fois loin de la sorcière, peut enfin retrouver ses esprits. 

la main tendue est observée pendant un instant, sourcil haussé, avant d'être serrée avec une force particulièrement étonnante pour le petit gabarit à laquelle elle appartient. l'image en est d'autant plus insolite quand on voit l'état des mains de la môme: bien que les ongles soient fraîchement peints de rouge, égratignures et bleus se font la course le long de ses poings, témoignant d'un usage plus qu'excessif d'une violence directe. ❛     pour tout vous dire, doc,     ❜ elle commence, voix enjouée et expression mutine alors qu'elle s'installe confortablement sur le fauteuil présenté. ❛     j'me sens un peu secouée.     ❜ difficile d'avoir l'air plus malhonnête que cela, avec ses lippes étirées et ses yeux brillants. elle a l'air pernicieux des gens qui s'amusent d'un rien, des pilleurs de cadavres au milieu d'une guerre, des lâches qui courent pour leur vie quitte à sacrifier leurs amis. elle a la mine de tous ceux que badb fracasserait d'un coup de mâchoire décidé, mais sa déité restant un mystère bien gardé, elle se contente de continuer: ❛     est-ce que ça arrive souvent, ce genre d'incident?     ❜ 

un dossier est ouvert et l'intention lui donne envie de rire: maman pensait vraiment qu'un homme et un stylo parviendraient à faire de l'ordre dans le chaos de sa poitrine? méabh n'est pas dupe; l'hybris ne se soigne pas. il marche avec vous, se glisse derrière vos dents, plus près dans la vie que rien ne le sera dans la mort. il s'accroche à vos vêtements, vous réveille au beau milieu de la nuit, se fait vôtre dans l'espoir que vous fassiez sien. amoureux langui, amant passionné, l'hybris fait de vous un bien et ne vous relâche pas, qu'importe le nombre de fois où vous tentez de vous en défaire. son extraction ne laisserait pas méabh saine d'esprit mais paumée, comme une gamine sans son jouet favori. 

❛     bien vu, doc. j'suis pas vraiment fan des bureaux et des discussions posées. tout ça, c'est le travail de parents inquiets.     ❜ elle répond, voix un peu monotone. l'intérêt qu'elle a pu lui porter quelques minutes plus tôt semble s'est dissipé. ça arrive tellement souvent que méabh n'y fait pas attention; elle se contente de jouer le jeu, terrible actrice qu'elle est quand elle est ennuyée. parle des parents comme s'ils étaient une réalité abstraite, lointaine, dont elle ne se rappelle qu'à moitié. c'est souvent le cas. la seule famille qu'elle s'imagine essentielle, c'est ciaràn, le malade amoureux, ciaràn que les dieux ont incombé de sa protection. triste réalité, abominable situation, mais il n'empêche: les géniteurs, eux, se font acteurs et mécréants et n'ont rien de vrais parents. ❛     je crois que les gens comme vous appellent ça un trouble de la personnalité antisociale.     ❜ un instant, un sourire félin qui dévoile les dents. ❛     est-ce que je veux être soignée? non. pourquoi je suis là? pour passer le temps. maintenant si on pouvait oublier tout le blabla dont je me contrefiche, doc, et passer aux questions intéressantes, ce serait top.     ❜
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GODDAMN RIGHT, YOU SHOULD BE SCARED OF ME w/ dante - Dim 1 Avr - 21:48

Méabh
&
Dante
does it have to do with your childhood ?
Il ne bronche pas face aux détails, traits impassibles tout juste troublés du frémissement au coin des babines. Il ne manque rien pourtant des éléments qui s'impriment progressivement à même sa rétine, disposés tranquillement d'un bout à l'autre de son crâne comme une série de photographies tout juste développées. Les reliefs cabossés de ses phalanges égratignées, dévoilés au premier signe de main, approfondis en refermant ses doigts sur sa paume. Poignée brève, sans s'attarder, presque déçu de ne pas avoir ressenti davantage au contact physique après la scène de la salle d'attente. Et puis, c'est l'aisance qu'il retient, celle avec laquelle elle prend place, s'installe à son invitation comme en terrain conquis là où d'autres hésitent, patientent une ou deux secondes de plus maladroitement. Sourire, regard, s'inscrivent de manière indélébile à l'encre de ses pupilles. L'oeil aguerri des années d'observation, c'est le moindre geste, la plus fine expression qu'il dissèque, scrutant dans l'ombre d'une expression accueillante. Il y a la véhémence d'une ivresse née de l'incompréhensible, de la plénitude ayant comblé le néant en sa poitrine un peu trop brutalement. Sa voix qui carillonne et continue à vibrer contre ses tympans même lorsqu'elle s'est tue. L'aura qui encadre la demoiselle n'est qu'à demi-perceptible, alors qu'il en redemande presque, Dante, de cette violente caresse embrasant ses nerfs. « Prenez le temps nécessaire pour vous ressaisir. » Les mots sont articulés sans la bienveillance de convenance, l'intonation narquoise rongeant l'hypocrisie de l'échange. Il n'est pas dupe, et elle ne camoufle rien de cette indifférence s'accrochant à ses dires, ne faisant pas l'effort d'une comédie qui aurait sans doute rapidement lassé l'Amadori. Elle assume ses airs détachés et ce faux air intéressé, et il le ressent un peu plus encore, ce rôle qu'elle a pu jouer dans l'épouvante du patient. La question du comment demeure floue et le mystère le taraude un peu plus encore. « J'imagine que c'est presque digne d'un cliché, la crise de nerfs au beau milieu d'une salle d'attente de psychiatrie. Trop beau pour être vrai, si j'ose dire. Mais non, Mademoiselle Cynbel, ce n'est pas fréquent. Si tous attendaient de se retrouver sur le seuil de ma porte pour perdre le contrôle, comme lui, les choses seraient bien plus simples. » L'inattendu, ça arrive, les délires aïgus essentiellement, hallucinant sans tenir en place sur leur siège. Mais jamais comme ça. Ceux-là se retrouvent paumés dans la rue, embarqués dans une ambulance, cloîtrés dans un lit d'hôpital. Mais ce n'est pas cette évidence qui se dessine derrière les mots qu'il articule avec précision, malgré ses airs nonchalants. Il n'y a rien de fréquent dans ce qui vient de se produire. Rien qui ne ressemble à ce que l'on peut observer d'habitude. Et on le sait, on le sait tous les deux. Et c'est fascinant. Bien trop pour que je m'en désintéresse au profit de ta psyché ébranlée. Un sourire avenant alors que ses lèvres se scellent.

Il l'écoute, peine à accrocher. D'habitude, il prêterait attention à ce ton égal qu'elle lui sert en évoquant ses parents. Chercherait à déceler les barrières érigées entre elle et cette famille qui l'indiffère tant. Creuserait pour cerner où s'arrêtent les faux airs et où la réalité commence. Il ne parvient à passer outre cette ennui qu'elle lui inspire, qu'elle ressent réciproquement. Tout ce qui semble l'intéresser est resté derrière la porte, dans les suffocations terrorisées qu'elle a pu inspirer au patient. Comment. Comme une pensée parasitant le fil de sa pensée contrariée, Dante ne parvient à s'en détacher. Alors, il acquiesce brièvement à ses premières paroles, attend la suite. L'intérêt médical du psychiatre ronronne au terme qu'elle emploie, lueur fugace animant ses prunelles. Et puis, elle recommence. Sur ce même ton d'adolescente blasée qui arrache un sourire à son interlocuteur. Il le perçoit, le trouble qui murmure à travers ses lèvres pleines, qui ne souffre aucun filtre lorsqu'elle s'exprime. Il la perçoit, l'absence cruelle d'émotions qui engloutit ses veines. Cette belle insensibilité qui gronde son impatience au fond de ses artères à lui, un peu plus fort aujourd'hui que d'ordinaire. « Et de quelle manière aimez-vous passer le temps, quand vous n'êtes pas forcée de vous tenir enfermée entre ces quatre murs ? » Il entretient la conversation, les sens en éveil, prêts à absorber le moindre indice de ce petit numéro qu'elle a pu mener un peu plus tôt. « Y'a-t'il encore quelque chose susceptible d'éveiller votre intérêt ? De vous maintenir concentrée ? Ou est-ce-que même cogner ne suffit plus à vous animer, désormais ? » Les mots s'alignent de manière glaciale, allant frontalement à la provocation alors que le corps est immobile, les doigts entremêlés sur le bureau et le regard impitoyable. « Peut-être que curieusement, certaines choses persistent à vous amuser. A capter votre attrait, du moins, si tant est que les sourires se révèlent encore franc, rarement, j'imagine ? Sans doute ne seriez-vous plus capable de vous remémorer le dernier rire spontané ayant pu vous échapper sans que ses éclats ne soient pure invention. » Les paroles cruelles ne s'encombrent d'aucune forme de maîtrise, glissant entre ses canines alors que c'est l'agacement qui naît au fond de ses entrailles. « Et puis, il y a eu ce type, ce type inconnu, qui n'avait franchement rien de captivant. Il n'y avait rien de vraiment intéressant, il faut l'avouer, dans cette salle d'attente. Et encore moins ce qui allait se tramer une fois dans l'antre de celui qui prétendrait vous soigner. Alors, ce type là, c'est devenu tout autre chose. Suffisant pour vous secouer. » Observateur impuissant des dires qui lui échappent, il ne ressent rien, ne recherche rien d'autre que cette précision chirurgical à avancer dans ces questionnements, dans cette quête de réponses insensées qui à cet instant gagnent une importance proche de l'obsession. Et l'hybris croit, prend la main sur l'étoffe qui le façonne, endort l'empathie, amplifie l'intolérance à cette frustration éveillée quelques minutes plus tôt. « C'est de cette crainte qu'est née la satisfaction. » Telle une sentence prononcée tant pour elle que pour lui-même, et le pouls s'agite, la chaleur se disperse dans les profondeur de sa chair, emplit progressivement ses bronches, brûle ses poumons qui s'éveillent. Et il la perçoit de façon nette, indéniable. L'angoisse qu'il distille dans ses cellules, noircies sous son emprise, qui gagne du terrain à mesure que ses mots comblent le silence. Il ne comprend pas, et ça l'agace. Et de l'agacement s'éveille l'impulsion sadique, les ténèbres qui naissent de ses côtes, se déversent dans son souffle, envahissent le sien. C'est à son tour de tisser la toile, à elle de se trouver emprisonnée. Et l'étau se resserre, lentement, alors que sa voix s'éteint enfin au bord de ses lèvres.
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GODDAMN RIGHT, YOU SHOULD BE SCARED OF ME w/ dante - Dim 1 Avr - 23:12

il y a quelque chose de fascinant chez le docteur; une aura, peut-être, toile de complexité qui s'enroule autour de lui et semble le suffoquer. des épines, finalement, qui devraient l'empêcher de travailler convenablement; le manque d'empathie évident dans la voix, les gestes calculés, la concentration presque malsaine. elle peut détailler chaque aspect délicat du tableau et pointer du doigt l'alambiqué. ce qui ne devrait pas être; l'aliéné, qu'on a détourné de sa fonction première. mais de tout ce qui hurle au cauchemar dans ce scénario, la môme y voit un plaisir pernicieux. chose qui se fait évidente à la manière dont elle joue, les yeux qui se ferment à ses mots. lèvres pincées dans un sourire pendant environ vingt secondes avant que le regard ne s'illumine et ne se plante dans celui de l'adulte. ❛     voilà. vous avez raison, ça va nettement mieux!     ❜ et si le sarcasme ne coulait pas déjà de ses mots comme du miel, peut-être que l'inclination léger de sa tête suffirait à faire passer le message. mascarade coordonnée avec brio, deux pantins qui se répondent et s'amusent du pauvre jeu d'acteur de l'interlocuteur. cela ajoute du charme au docteur, la façon dont il ne parvient pas à se glisser dans le rôle dont on l'a incombé. comme si les lignes brouillons ne pouvaient pas le contenir tout entier et que de cette impossibilité, il se voyait contraint de détruire le dessin complet. cela amuse, bien sûr, dans la mesure où rien d'autre ne parvient à réveiller l'enfant, si ce n'est le désordre. la confusion, un vilain défaut qu'elle aime à soumettre à l'épreuve du temps. combien de minutes va-t-il paniquer? combien d'heures va-t-elle passer à s'apitoyer? il y a quelque chose de satisfaisant dans la violence d'une peur tacite, latente, en proie à la discorde. un tant soit peu poussée à l'extrême et c'est le débâcle. mais il ne suffirait aussi d'un rien pour régler l'affaire, et c'est cette épée à double-tranchants qui passionne la rouquine. ❛     un réel cliché, en effet. mais si ce n'est pas fréquent, s'en est d'autant plus fascinant, non? vous devez mourir d'envie de savoir ce qui a pu causer un tel désastre.    ❜ et si la moquerie ne s'entend pas dans le ton semi-enjoué de la môme, elle se voit dans ses iris claires. une réponse au flagrant scepticisme du docteur quant à l'incident. nul doute qu'il soupçonne quelque chose: elle peut le sentir, le voir, l'entendre dans ses mots. les deux jouent à un jeu dangereux, une attraction vers la vérité. le docteur est quelque chose d'autre qu'homme, elle peut le sentir dans la clarté avec laquelle il semble la voir. nul doute qu'il devine la violence rampante sous sa peau, l'hybris contre les dents comme du sang gluant. mais il ne sait rien, il n'est qu'humain. mortel, faible dans son ignorance. et c'est tout cela qui amène la môme à rentrer dans son jeu, à se faire poupée de sons. parce que dans une toute autre situation, elle aurait déjà les mains perdues sur la gorge du docteur pour lui soutirer un papier stipulant qu'elle est en parfaite santé. et si le docteur n'était pas spécialement laid, elle serait peut-être déjà installée sur le bureau, les mains perdues d'une toute autre façon sur le corps du professionnel afin de tirer du voyage une certaine satisfaction. méabh n'est que violence ou plaisir– tout du moins l'était, avant que l'on ne réveille sa curiosité.

❛     voyons, doc.     ❜ voix lascive alors que la môme se penche légèrement en avant, sourcil haussé. ❛     on sait déjà tous les deux ce que je fais quand je ne suis pas enfermée.  vous avez vu mes mains. vous en avez tiré une conclusion qui, je suppose, est plus ou moins avérée. pourquoi poser une question dont la réponse ne vous intéresse pas?     ❜ et avec cela, elle attend. les mots vont et viennent, tous plus violents les uns que les autres. il a l'art de frapper là où cela peut blesser, si seulement il y avait quelque chose à meurtrir chez la gamine. mais l'humanité perd de ses couleurs après l'utilisation du don, se voit noircie par la faculté. si bien que la colère des autres se fait inhumanité chez la jeune fille. et de tout son petit discours, méabh n'en retient que peu de choses. sourire qui s'agrandit au fur et à mesure de la tirade, se hisse vers les sommets. solaire, la môme, si bien que sans contexte, on pourrait le croire parfaitement franc. et peut-être qu'il l'est: elle ne s'est pas sentie aussi vivante de la semaine. il finit même par éclore dans un rire délicat, tranchant avec l'image qu'elle renvoie. le son proche du tintement d'une cloche, pur et saint, offrant absolution des pêchés. comme si elle retrouvait un peu de son enfance dans le chant d'une joie devenue inconnue. ❛     et bien, docteur. je suis cernée.     ❜ et si les mots sonnent avant qu'il parle, la suite parvient à tourner le sourire en éclipse. il mentionne le patient et elle se contente d'écouter, visiblement curieuse quant à la conclusion qu'il a tiré de l'incident. ce n'est qu'au mot crainte qu'elle peut sentir l'étau se renfermer sur elle. doucement, l'assurance se fait prudence, se fait frustration, se fait angoisse.

la mine sombre de méabh n'est jamais signe de chance: qu'importe si c'est parce qu'elle est énervée ou désintéressée, le résultat est le même. elle se fait démon. parfois ce sont les poings, parfois c'est la déité qui joue de ses vieux talents. ainsi les deux mains se serrent, ongles plantés dans la chair, alors que la mâchoire se contracte. la peur n'est pas un sentiment qu'elle connait. à dire vrai, elle n'y a pas réellement goûté depuis des années. la perte des gens lui est indifférente et sa propre démise lui est tout bonnement banale. il n'y a dans ce monde que peu qui l'atteint, ce qui explique pourquoi elle se doute immédiatement que les palpitations de son coeur et la phobie qui grandit à l'intérieur de sa gorge ne sont pas normales. ❛     et qu'est-ce que j'ai bien pu faire à ce pauvre type, uh? je me suis cachée derrière une porte et j'ai hurlé 'bouh'?     ❜ elle demande, voix beaucoup plus expressive qu'elle ne l'était plus tôt. elle est proche de l'agacement, sentiment apatride qu'elle devine naturel pour les autres, mais plus qu'alien dans son cas. ❛     vous voulez un secret, doc?     ❜ elle demande, la voix grave. ❛     la crainte n'est qu'un bonus. mais la satisfaction exige sa dose de sang.     ❜ une pause. les membres tremblent sous une crainte inconnue. ❛     et le double de douleur.     ❜ le problème quand on joue avec méabh, quand on lui donne ne serait-ce qu'un brin d'humanité, c'est que cela dérègle le contrôle précaire que la môme avait sur la faculté. la peur immiscée dans les veines se fait poison, réveillant la déité de son sommeil agité. il n'y alors plus rien entre le monde et le monstre, si bien que méabh peut déjà sentir les longues griffes de la sorcière s'étendre jusqu'au docteur. elles cherchent, inlassablement, la moindre douleur connue, le moindre détail insignifiant, avant de s'y plonger d'un coup sec. bureau transformé en géhenne inattendue, elle sait qu'il commencera à ressentir l'épreuve qu'elle lui réserve dans très peu de temps: le picotement familier d'une migraine qui se fait l'illusion d'un infarctus. la crampe qui se fait os brisé. qu'importe. tant que douleur il y a, la déité y trouve son compte. il faut seulement qu'elle jauge le moment propice, le point culminant des sentiments d'une môme qui se fait habituellement de marbre.
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GODDAMN RIGHT, YOU SHOULD BE SCARED OF ME w/ dante - Dim 15 Avr - 19:07

Méabh
&
Dante
does it have to do with your childhood ?
Derrière les brumes du désintérêt flagrant opacifiant l'azur des prunelles, les premiers rayonnements d'une curiosité viscérale se font pressentir. Les respirations s'entrechoquent entre deux poumons, gorgées de l'appréhension qu'il dissémine, intensifie à chaque seconde. Les mains se sont détachées du bureau, posées sur les accoudoirs de son fauteuil alors que sa silhouette s'avance indiciblement. Comme un gamin en train de contempler les conséquences d'une bêtise, l'intérêt qu'il lui porte annihile le reste en un battement de cil. Les frémissements de l'épiderme s'impriment dans son esprit, chaque réaction s'épie de moins en moins discrètement. Que va-t'il se passer, après ? Les entrailles en redemandent, de cette plénitude née du néant, alors que ses ongles s'enfoncent dans leurs appuis, crissement du bois qui se noie derrière les paroles de la Cynbel. Il l'écoute, à mesure que les intonations se muent en toute autre chose. Il ne veut surtout rien perdre de ces émotions naissantes, bien plus intéressantes chez elle que chez les individus ayant précédé. Parce qu'elle ne leur ressemble en rien, dans cette indifférence non feinte trouvant son écho derrière les côtes du psychiatre. Que la peur qu'il amplifie, avec la précipitation de l'inexpérience, se veut bien plus palpable à travers les abîmes de ses pupilles glacées. Il est si captivé, Dante, qu'il acquiesce d'un hochement de tête à l'évocation du secret. « On est là pour ça, si je ne m'abuse. » A ce moment précis, il n'aspirerait qu'à ça, comprendre ce qui a pu s'emmêler à en entraver les rouages de son empathie au point de ne laisser d'elle que cette écorce impénétrable. De quelle manière la crainte parvient à se faufiler entre les barrières qui se sont érigées entre sa capacité d'affect et le monde. Alors, il serait prêt à boire ses paroles, à l'écouter disserter sur le sujet des heures durant. Sûrement qu'il parviendrait presque à fracturer le miroir invisible qui se dessine de l'un à l'autre, à lui renvoyer sa propre insensibilité en pleine gueule, tout juste taquinée quelques minutes par l'attrait de la terreur. L'un inflige, la seconde ressent, pourtant le médecin s'emballe, s'enfonce dans le délire de la comprendre.

Il n'en est rien, pourtant, et la réalité s'impose au moment où il ne s'y attend pas. « C'est ce qui me semblait au premier abord. Ennui difficile à satisfaire. Mais jusqu'à quel point ? » Les mots s'alignent, flottent dans l'air qui se tend un peu plus encore à mesure que l'invisible progresse dans sa direction. Il retient son souffle, suspendu aux vagues d'angoisse perpétuelle qui se propagent, prêtes à paralyser les muscles de la demoiselle. Il perd le fil de ses pensées, Dante, presque incapable de formuler la moindre phrase complexe alors que les tremblements naissent de ses phalanges. La contrepartie de ce jeu qu'il mène avec une véhémence jusqu'alors contenue. Il devrait s'arrêter. Il le sent, à travers son corps qui s'épuise à trop catalyser l'effroi. Pourtant, il ne recule pas. Pas devant ces airs changeant, ses mots énigmatiques. Alors, c'est autre chose qui vient le heurter, sous la tension de ses muscles crispés. « Pour avoir étudié une certaine collection d'êtres perturbés, d'esprits torturés par l'épouvante démesurée, je me vois contraint d'argumenter le débat. » Les paroles se font violence au bord des lèvres, s'extirpant dans une crispation qui s'intensifie à mesure que les picotements grignotent la moindre de ses cicatrices. Le fil de ses courses, de ses chutes, semble se redessiner au fer rouge le long de sa chair. La contenance est de mise, soutenant le regard de la patiente en assemblant la concentration qui persiste. « La douleur physique ne vaut pas la farce qui peut se jouer dans les failles de la psyché. » Pendant un instant, il semble que le duel de regard qu'il entretient prenne une toute autre dimension. Il s'accroche, lutte pour ne pas s'en détourner alors que les fourmillements se transforment en élancements intolérables. Il perd le contrôle de ce qu'il provoque, pourtant, titillant sa panique avant de se retrouver confronté à ses anciennes sutures semblant sur le point de lâcher. « Parole de psychiatre, vous m'direz. » La tentative d'humour ne s'exprime pas derrière ses lèvres demeurant inexpressives, alors qu'il ne contrôle pas le geste venant remonter la manche de sa chemise le long de son avant-bras gauche. Elles sont là, les démarcations livides de ces heures au bloc opératoire, os réparés, mal ressoudés, douleur résiduelle éveillée par les matinées pluvieuses. A ce stade, il s'attend presque à contempler à nouveau les étendues violacées, les fragments laiteux tranchant la chair, alors que la peau demeure désespérément immaculée. Il ne comprend pas. Il a mal. De plus en plus profondément, au fond de ses muscles, d'abord, et puis, partout. A en injecter ses yeux d'une humidité incontrôlable, alors que les mâchoires se serrent. Ce truc, ça n'a aucun sens. Rien de cette situation n'a le moindre sens, d'ailleurs, depuis que son regard s'est posé sur elle. Alors, quand ses dents se plantent dans sa lèvre inférieure pour retenir les premières plaintes, c'est sur elle que se replantent le regard. « Ce n'était pas ça. » Le grognement ricoche entre ses canines alors que ses muscles se tendent brutalement, courbant son échine contre le dossier. Réactions nerveuses à la douleur qui chemine, postures étranges qu'il ne cherche à maîtriser. L'on dirait un mauvais acteur qui viendrait de se faire tabasser, alors que les membres se tordent, à la poursuite des morsures toujours plus profondes qui attaquent ses nerfs. Ce n'était pas ça, le type de toute à l'heure. Pas de la douleur. C'est presque un reproche qu'il lui assène alors qu'il finit par se retrouver au sol, disparaissant derrière le bureau. Non, Dante n'a jamais fait les choses à moitié. Et même lorsque la douleur le martèle, il ne cherche pas à se contrôler. Il souffre, et il le fait savoir, alors que sa poigne subitement renforcée sur la frayeur de Méabh se desserre aussi rapidement, balayant l'oppression alors que l'organisme se focalise sur ses propres défaillances.

Il y a quelque chose de familier dans l'irréel. Et alors que les réactions de son propre corps lui échappent, écrasé au sol par le déchirement qui s'opère, il se souvient, Dante. Que la douleur peut rendre fou. Que la douleur va le faire hurler, si ça ne s'interrompt pas. Et qu'on va débarquer dans son bureau, comme auprès du patient un peu plus tôt. Et qu'on va se poser des questions à son sujet. C'est ce qui le frappe, alors que les mots lacèrent ses lèvres. « Stop... pour le bien de... de.. » Il se sent aussi ridicule que fasciné, aussi brisé qu'empli d'une satisfaction nouvelle pour ces sensations qui le malmènent, à forcer la carcasse désabusée à ressentir, à exister. « ... notre... tête à tête... » C'est qu'il y tient, même si les injures se répandent à son égard, restant cloisonnées dans sa gorge suffocante. La garce. La fascinante garce.
CODAGE PAR AMIANTE
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GODDAMN RIGHT, YOU SHOULD BE SCARED OF ME w/ dante -

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