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Nos états d'arme ((bonnie))

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Nos états d'arme ((bonnie)) - Dim 1 Avr - 17:46



 

 

 
NOS ÉTATS D'ARME

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Croire que la sorgue avait une fin est une grosse erreur. Jamais la vilaine nocturne ne s'éteint, se fane. Elle recule, s'articule en ténèbres pendant les affaires diurnes, mais la nuit est toujours là. Sonnerie électronique crevant l'amorce de son sommeil pour lui rappeler cette fatalité. Brynhild, impératrice du noir, ayant rangé un peu plus tôt sa dépravation dans l'armoire, peine à répondre au téléphone. Les menottes aveugles tâtent en quête de l'appareil. Obstruction à son repos réparateur, heures qu'elle tente de cajoler à l'abri des corruptions. Ça étrangle le félon de son inertie et achève la mélodie infernale d'un coup sec. Tentative de paix en échec. L'insolent reprend son refrain des enfers la seconde suivante. Il y a cette alléchante tentative de balancer en fracas l'objet de malheur, mais l'ombre de ses responsabilités la tienne en joug. Lascive qui décroche, mots qui lui restent dans le gosier, alors que les maux lui explosent la caboche. Et le ton goguenard qui en suit, l'immerge au cœur d'un camaïeu funeste. « Brynhild Jørgensen ? Commissariat d'Arcadia... » Pas besoin de plus, la suite est prévisible. Machine damnée qui doit se remettre en marche. Pas de repos pour les braves, entrave d'une vie paisible, chose qu'elle n'a pas choisit d'accomplir.

Les bâillements lui arrachent quelques gouttes purpurines des creux oculaires. Aurore de l'horreur. Décide naturellement de masquer la damnation sanglante derrière la mascarade de lunettes solaires. Bien que le jour tardait encore à se lever. Œil boursouflé troqué pour des yeux de chats. C'est comme truquer la faille en faste. Complète l'armure d'une peau de bête. Fourrure ocellée qui étoffe sa charogne dopée de dupe. La valkyrie divine ne se tourmente pas ainsi des mailles laissées sous la tenue de guerrière. Ce pyjama trop simple qu'on ne devine pas venir de sa garde-robe journalière. Parée pour la lutte d'un autre univers, les talons aiguisés des larmes ennemies. Pur cliché du monde des noctambules. Et ça l'amuse. Renforçant l'archaïsme, les idées primitives afin de mieux blasphémer. Parfum de l’innocence insouciante qu'elle s'asperge à grosse goulée.

Et avant d'affronter les démons zélés, elle s'accorde le coup de fouet d'une eau-de-vie chère à son cœur. Les phalanges en crocs se vissent ainsi autour d'un récipient tant apprécié. Porte alors le breuvage à la sècheresse de ses lippes vernies. Et l'exalte en cristal vient s'écouler en cascade. Cul-sec du Graal. Simple formalité pour sa nationalité ukrainienne, démonstration de force pour la Norvège de ses origines. Elle repose le verre tandis que la trachée se consume sous de gourmandes morsures. Soie des paupières brassant de l'air afin de savourer l'habitude tournée en addiction. Vodka, vieille amie, vile amante. Et la divinité qui se donne l'illusion d'être davantage éveillée. Ivrogne sans l'enivrement. Une affliction qui en est presque douloureuse. Il n'y a que cette chaleur éphémère. Ce soutien incandescent chronométré. Elle sent l'emprise réconfortante, des mains flattant son être bouillonnant. Puis les flammes blanches se fanent, creusant la tombe d'un néant déjà trop grand. Amertume en suspend qui fait son fléau.

Le poste de police d'Arcadia. Arène de ses mépris divertis. Silhouette solaire qui tranche avec le bleu dévoué de ces pseudo sauveurs. Hommes et femmes d'une justice boiteuse, empiétant trop souvent sur ses pans de velours. Et cette descente au purgatoire des uniformes, elle en a fait un chemin habituel à sa besogne. Détails de ces quatre murs monotones qui ne l'intéressent plus vraiment. Et un rictus pourtant enchanté glissé sur les angles de son visage ébène en guise de réponse à ces œillades inquisiteurs. Voyeurs dont le jugement nourrit sa plaisanterie. La monstrueuse qui fascine. « Messieurs, dames, bonjour. » Annonce-t-elle dans le plus grand des calmes. Bienséances en baiser de judas. Elle a ce don d'être courtoise à toute heure, à tout hymne. Faciès de Circée qui se fend dans la tendresse d'un sourire. Fatale, presque bancale, ça dévale l'aval de son propre mal. Matrone à la chaleur blasphème. Elle atteint l'avant-poste de cette réception, cours des miracles, concours des plaintes. La lascive à l'aisance indécente, prend appui sur le meuble, la paume hâlée supportant la toile déchue d'un minois saint. Séraphin venimeux. Jauge le cerbère en chiot enchaîné à un trône en plastique, les pattes tripotant la dextérité d'un clavier. Silence de sa part dont elle fait office d'introduction ostentatoire. « Alors, il y a de cela une petite heure, j'ai reçu un de vos délicieux appels. Une charmante voix d'ailleurs avec qui j'ai pu échanger. » Adjectifs d'ironie que sa langue souligne sans une once de parcimonie. Bouche Pandore, celle qui s'ouvre sur des crachats de vices déguisés en joliesse tournures. Devinant surement que l'origine vocale de l'interlocuteur téléphonique se tenait devant d'elle. « Du coup, me voilà pour Julia Gregovitch et Daniella Herrmann. Des jeunes filles absolument adorables. Bien que la jeunesse ne peut s'empêcher de faire quelques bêtises. » Amorce d'une tirade justificative qu'elle ne connait que trop bien. Celle d'une tenancière rodée par ces jeux de loi controversés. Celle dont les vipères promesses demeurent être des oraisons sifflées. Celle qui hier, ajustait ces enchantements pour d'autres braconniers. Assassins vain de son commerce dévergondé.


SOON YOU'D LEAVE ME
OFF YOU WOULD GO IN THE MIST OF DAY
NEVER TO KNOW HOW I LOVE YOU
IF I LOVE YOU
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Nos états d'arme ((bonnie)) - Mar 3 Avr - 17:55

Nos états d'arme

Bonnie classe, trie, étiquette. La morgue (le poste en général) est un foutoir sans nom, depuis que les meurtres d'oracles ont chamboulé les sphères du crime organisé. Chacun bouge et place ses pions, ci et là, pour tenter de glaner des informations. A elle, on ne lui a rien demandé. Pour l'instant. Pas un signe, pas un appel de la bratva. Le silence lui convient très bien. Et pourtant, elle ne se fait pas d'illusions : tôt ou tard, lorsque les choses s'aggraveront, parce qu'elles ne peuvent aller qu'en s'aggravant, ils viendront lui demander des comptes. Alors elle ouvre les yeux malgré tout, observe, détaille, compile l'ensemble des informations, et les répertorie dans un coin de son esprit. Ça l'intéresse personnellement, aussi. Une sorte d'intérêt morbide qui fleurit dans sa carcasse indifférente dès lors qu'elle retrouve les bras de Sierra. Qui donc est assez puissant ou assez fou pour oser un tel pied de nez ? Pas elle.

Dossiers sous le bras, Bonnie traverse les couloirs d'un pas neutre et régulier. Un sourire pré-fabriqué orne les lèvres, fait écran à son inhumanité. A cette carcasse vide qui ne sait ni sentir, ni ressentir. Elle n'est pas non plus spécialement proche de quiconque, sur son lieu de travail. Ou plutôt, est-elle proche de tout le monde. La bonne copine discrète. Celle à qui on se confie de temps en temps, sans oser la monopoliser. Ça l'arrange, parce que le plus souvent, elle n'a pas à parler. Le subterfuge serait mort depuis longtemps, sinon.

En balayant les bureaux du regard, Bonnie constate que l'attention est ailleurs et, plus par pragmatisme que par réelle curiosité, s'en va mimer les quelques commères qui n'ont rien de mieux à faire. Avant même d'arriver au comptoir, les yeux reconnaissent la silhouette. Brynhild Jørgensen. Son premier réflexe est de tourner les talons, car elle n'a aucun intérêt personnel ou professionnel, à aborder la femme qui s'est contentée de l'envoyer paître après l'avoir utilisée. Or, Bonnie n'a le souvenir d'aucune rancœur et, au contraire, la nette impression qu'elle voudrait renouer, ou n'est-ce qu’aplanir les angles. Peut-être qu'elle se trompe. Peut-être qu'elle s'en voudra, plus tard, lorsque son compte-rendu sentimental de la journée sera libéré par la présence de Sierra.

En attendant, la voila qui s'approche du comptoir. Elle mire l'écran par dessus l'épaule de l'officier en même temps qu'elle écoute son amie (c'est une amie, n'est-ce pas ?) déblatérer. Evidemment. Prostitution. Pourquoi d'autre ?

« T'inquiète Henry, je m'en charge. »

La voix est mécanique, un peu amicale. Les deux échangent quelques banalités, et puis Bonnie retourne son attention vers Bryn. Que faire ? Il est inutile de libérer les filles, puisqu'elles seront libres dès demain. A moins qu'elles aient été arrêtées pour autre chose que du racolage... Quoi qu'il en soit, la furie contourne le comptoir, et invite Brynhild à la suivre sans faire d'esclandre.

« Madame Jørgensen, si vous voulez bien me suivre. »

C'est pour le show. Pour les gens qui traînent encore des yeux indiscrets. Bonnie préfère ne pas être affiliée à la bratva. Ou à une maquerelle. Ou aux deux. Et on l'emmène au sous-sol, dans un des bureaux aux murs de verre, situé juste ne face d'une porte métallique (la morgue). Jusqu'à ce que la porte de l'office soit close, la blonde n'a pas pipé un seul mot.

« Tu devrais t'en aller. Eviter d'attirer l'attention. Tu pouvais pas t'habiller normalement ? »

Pas de bonjour, pas de ça va (elle se doute qu'on n'est pas là pour ça). Le visage dégage une neutralité telle qu'on aurait dit une statue. Il n'y a aucun jugement dans la voix non plus : Bonnie ne juge jamais. Surtout pas vestimentairement. Et surtout pas quand son hybris inhibe toute partie appréciative ou dépréciative de son cerveau.

Elle s'assoit sur le bord de son bureau et attrape la tablette qui trône dans le premier tiroir. Ses yeux et son doigt parcourent l'écran.

« Tes filles vont bien. Julia et Daniella ? C'est ça ? Apparemment, Julia a tenté de soudoyer un des officiers... »

Là encore, aucun jugement, le timbre respire l'indifférence et l'impartialité. C'est juste pour rassurer Brynhild. Quoi d'autre ? Parler d'elles ?

(c) AMIANTE
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Nos états d'arme ((bonnie)) - Dim 15 Avr - 22:01



 

 

 
NOS ÉTATS D'ARME

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Aubaine empoisonnée. L'apparition incandescente en toile marmoréenne semble aussi délicieuse que vicieuse. Cet éclat figé que les années lui ont accordé. Intacte joliesse, sans tact. « T'inquiète Henry, je m'en charge. » Pour une ménesse en manque de poudre émotionnelle, la comédie spontanée se découle en abondance. Il y a cette mascarade en théâtre pour ces yeux curieux, une cure pour ceux qui attendent de scrupuleux aveux. Nouvelle arrivée au décor, invitant la sorcière dans la danse de l'évidence en déguisement. « Madame Jørgensen, si vous voulez bien me suivre. » Pour l'une de ces fois où la môme s'exécute au sein d'un mutisme cadré, la silhouette s'élance, s'accroche à ce wagon d'errance. Aucune opposition malgré la tentation. « A bientôt Henry. » Jette-t-elle quand même dans la marre de l'austérité, en brique ensoleillée. Ultime rayon astrale qu'elle offre en guise de trêve, adieu à cette scène aux néons pervenches. Sentier familier à ses écueils griffonnés d'orgueils stupres. Elle en a côtoyé de ces sentier zélés. Pavés au sillon d'urine et de déchéance. Plus loin, des cellules dans la dorure de leurs infamies. Ces geôles aux pognes merdiques agrippées à ses tiges d'acier, aux coquilles d'être trop plein de décadence. Et ses oisillons tombés du nid devant surement croupir dans la gadoue de ces coins crasseux barricadés.

Destination qui se dessine, bureau aux fades délices. Et ce silence qui se perce, laissant jaillir des pseudos vérités, des témérités en assaut. « Tu devrais t'en aller. Eviter d'attirer l'attention. Tu pouvais pas t'habiller normalement ? » L'innocence que l'on blâme. Âme insensée armée de son insouciance. Ça fait mine de ne pas comprendre la question-réflexion aux allures venimeuses, ces conseils en jets d'épines. Les crocs des roses qu'elle cajole. Car la sorcière le sait. Sait que la nymphe immaculée ne s'embarrasse pas de ce genre d'opinions frivoles. Et ses épaules se hausse dans un ton flegme. Chthonienne de malheur. Charisme enjôleur de crapule à l'encontre de sa propre volonté. Sa tenue de guerre, elle l'apprécie. Accoutrement de ses désirs troubles, le pyjama sans forme latent sous la peau de bête aiguisée. Appuyer l'accent des caricatures, pour faire plaisir à ces bouches commères et étriquées. Pour se jouer de la cime en étau de leurs pensées. Les tanagras carnées en fourrure et talons aiguilles sont toutes des putes. Non ? Ça change de l'uniforme monochrome, des tissus mornes et de mort qu'elle se drape en période diurne. Le maussade du costume luisant sur sa carcasse baignée d'aurore et d'horreur. Sourire sur la naïade de ses lippes diverties. Lucarne qui se vrille ainsi sur les étoffes de l'autre. Étouffée dans la simplicité et pourtant signature dorée de l'acolyte d'antan. Et la lascive qui boit encore sans-gêne le carrousel de la policière. Manège à jouer la double-face. Justice au nom du vice. Pourtant, l'ambroisie de hâbleries peine à faire effet. Brynhild, elle a des airs de bons publics et pourtant, parfois, sa satisfaction est pénible à obtenir. « Tes filles vont bien. Julia et Daniella ? C'est ça ? Apparemment, Julia a tenté de soudoyer un des officiers... »

Ça roule des yeux à l'égard des cieux, exaspération embrassant avec chasteté l'amusement. Fierté de matrone envers ses petits. « Ça ne m'étonne même pas venant d'elle. » Erreur d'une fougue à brimer. Ils ont tous déjà essayé. Catins de mars et de venus. Ces tentatives sottes, à brocanter le corps, outil de travail, en gage d'échappée. La maquerelle songe alors à prolonger un peu plus le séjour poisseux de ses protégées controversées. « Après, on ne peut pas lui enlever le mérite d'avoir essayé. Y a quelques têtes parmi tes collègues que l'on voit souvent au Red Lantern. » Vile nuit qui lève le rideau sur certaines vérités. De ces limiers en bleu au pourpre scandaleux. Bas les masques. Codes civiles que l'on troque pour des évangiles cochonnes. Ça parle des langues divines au cœur de ses murs velours, dialecte que les mortels s'arrachent à coup de galoches saccadées. Et elle les voit, ces képis véreux qui se glissent sous des cuisses potelées d'amour. Elle les voit changer leurs fusils d'épaule pour ensuite revenir auprès des siens en période diurne, la fleur sur ce même canon artificieux.

L'attention qui se verrouille alors sur son propre confort, mirant ce meuble à l'ossature métallique au coin de cette pièce. Chaise de fortune en guise de trône posthume, elle s'affale d'élégance nonchalante. S'invite aux mœurs de sa propre invention. Les cannes vénustés se rencontrent en angle axé et millimétré. Une position d'une désinvolture à damner. Fils d'or tressés qui s'écoulent sur la charpente de Circée, platine qu'elle partage à merveille avec l'interlocutrice. Paume crochue qui glisse sur la voûte blonde, en quête d'un support pour cette nuque engourdie. Dossier glacé dont elle prend appui, pour ce faciès pivoté envers le monotone du panorama. Les mirettes boursoufflées de curiosités dansent sur les facettes de la pièce. Bureau de glace. Des airs moroses dans l’effluve de ces murs orphelins d'atma flamboyante. Antre à l'effigie de la propriétaire. « D'ailleurs ta reconversion à l'air de toujours bien se passer. La morgue te scie au teint Bonnie. » Dame banquise dont sa lucarne ébauche par ses iris fusains. Traits polaires, les boréales en aurore sur cette posture distante. Violence d'un contraste aussi proche. Avec sa gloire frigide que la monstrueuse redécouvre à chaque fois l'éclat. Et l'adiaphorie en parfum acariâtre, ça ravive des nostalgies nébuleuses. « En tout cas, ça n'arrange pas mes affaires si elles ne repartent pas avec moi cette nuit. » Pouliches que l'on a retiré de ses écuries de panne pourpre. Courses dont elle ne peut se permettre de suspendre en de si bons paris. Ce n'est point pour la compassion envers sa besogne dont les plate-bandes ont un jour chevauchés la croupe de Bonnie; c'est l'envie de reprendre au plus vite le business délaissé ou alors les amertumes biaisées.


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