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I’ll be your distraction (mcnamareed)

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I’ll be your distraction (mcnamareed) - Jeu 14 Mar - 19:50


I’ll be your distraction


La crinière cuprifère pénètre dans la distillerie comme en terrain conquis. Les talons de ses bottines claquent sur le sol en béton, elle passe entre les cuves métalliques avec fluidité, connaissant parfaitement son chemin étant donné qu’elle est sobre, jusqu’à descendre dans la cave fraîche. À l’épaule, un sac de voyage assez plat, qu’elle dépose aux pieds du Sénéchal qui -d’après les druides sondés- peut aller prendre l’air. « Fini le cachet d’aspirine, il fait beau dehors. » Dans le sac, des habits propres, qu’elle est allée récupérer dans le cabanon de McNamara.  « J’ai pas trouvé tes lunettes de soleil par contre, désolée. Fallait moins bien les ranger. » Elle esquisse un sourire qui indique qu’elle n’est pas du tout désolée en vrai, et la voilà qui se pose dans un fauteuil alors qu’il est évident qu’il doit se changer. Lueur malicieuse dans les yeux de la rouquine, qui daigne enfin se lever en râlant faussement et en ressortant du repère de son hôte, lui signalant qu’elle l’attendra dehors, puisqu’il ne veut pas d’elle. Il va mieux, ont dit les druides. Raison de plus pour le charrier. Raison de plus pour se dissimuler. Parce qu’elle a eu peur, en vrai.

***

Elle l’accueille dehors, clope au bec et lunettes de soleil de star sur le nez. Il fait frais encore, normal, on est encore en janvier, mais le soleil est radieux, haut dans le ciel déjà. Elle attend qu’il arrive à sa hauteur, puis lui prend le bras et l’entraîne jusqu’aux quais crasseux mais familiers des docks. Elle marche lentement, elle qui cavale d’habitude. Faut pas le brusquer, faut y aller doucement. Sinead ne sait pas vraiment s’il a mal encore, à la cuisse, à la fesse, au dos. Elle essaie d’oublier cette soirée de merde où les choses ont dérapé dans tous les sens, essaie d’effacer de sa mémoire la terreur qui l’a étreinte avec férocité et contre laquelle elle a dû lutter âprement pour se concentrer. Avisant un banc aux barres rouillées et aux planches à la peinture écaillée, elle le désigne du menton, histoire de proposer en silence à l’abîmé de venir contempler les flots et les bateaux passant au loin.
Les regards en coin ne se sont pas arrêtés, mais depuis son nouveau passage de grade -auquel elle ne s’attendait pas, faut-il le dire ?- on dirait que la tension et l’attention sont retombées. Pour combien de temps ? L’avenir seul le dira. Et ils y feront face, dans tous les cas, ensemble, comme il l’a rappelé cette soirée sur le toit du conservatoire.

Sans le dire, sans le sous-entendre même, la Reed espère que l’air iodé aidera le Sénéchal à reprendre du poil de la bête. C’est pour ça, la sortie sur les Docks. Pour parler aussi, à l’abri des oreilles indiscrètes. Les lieux chantent des apostrophes des dockers à leurs collègues, des jurons, des cliquetis des câbles et des grues, des klaxons des monte-charges et de la sirène de la surveillance du port. Ils sont dans un coin plus calme, face à une jetée qui tombe en décrépitude. Un coin qui, si Sin en croit ce qu’elle a glané comme ragots çà et là, est l’endroit de rendez-vous privilégié des dockers et de leurs partenaires. Reste plus qu’à espérer que personne aurait une envie pressante à satisfaire en pleine matinée. Le soleil qui leur chauffe le dos et éclaire les tours de Downtown, de l’autre côté de l’embouchure, la divine mutine feint de lancer les hostilités en se tournant vers son voisin et en esquissant un sourire beaucoup trop grand pour être compatissant : « Est-ce qu’on peut dire que tu as eu du cul, que je sois pas trop loin ? » Première fois vraiment qu’elle reparle de cette soirée chaotique dans l’Industrial District. Et forcément, raillerie oblige pour ne pas paraître traumatisée. « Cela dit, c’était pratique que le taxi ne coûte pas la peau des fesses aussi. » Le rictus s’élargit de seconde en seconde, jusqu’à ce qu’elle s’esclaffe puis se défende avant un éventuel châtiment : « Eh, franchement, avoue, elles étaient drôles ! »



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I’ll be your distraction (mcnamareed) - Sam 6 Avr - 19:30



I'LL BE YOUR DISTRACTION
SINEAD & ÉAMONN
And if we should die tonight, then we should all die together. Raise a glass of wine for the last time, calling out for the rope, prepare as we will watch the flames burn on and on the mountain side. Desolation comes upon the sky.





La rengaine insolente marque la mesure, forçant l’enceinte de la distillerie à lui obéir, pendant que son directeur demeure dans l’ombre. L’heure approche, je sais qu’elle ne tardera plus. Du moins, je l’espère. Nerveux, je lisse la couverture, replace une mèche maladroitement, sans parvenir à la dompter pour autant. Pas de miroir, pas de lumière, seulement un instinct rouillé, enkylosé par le dernier combat. Enfin, ce qui aurait du l’être. Les préparatifs ne sont pas terminés. Je ne suis pas encore prêt. Mais la voilà, la rousse incendiaire, qui n’attend rien ni personne, qui dispose avant même qu’on propose. Je ne dis rien, la regarde simplement gesticulier et livrer son acte. Encore moins bavard qu’à l’accoutumée, j’esquisse néanmoins un léger sourire, sincère. Vêtements devenus guenilles, premiers changes depuis mon arrivée et l’œuvre des thaumaturges, j’accueille le geste avec une lueur particulière, pour finalement me précipiter vers une clope, priant le fog de me laisser y disparaitre. Et naïvement, je me lève, enlève le haut, enlève le reste. Simple boxer pour protéger sa vertu -s’il fallait encore la protéger, je lui indique la porte en me raclant la gorge, sans oser affronter son regard. Situation de faiblesse assumée, la duchesse comprend et s’en va, en râlant, et elle m’arrache un sourire, le premier depuis la mort.

Bien loin des costumes trois pièces, un simple t-shirt fait l’affaire, avec cette canne, encore et toujours la même depuis l’Eden, qui attend que je l’empoigne à chaque nouvelle fantaisie. Le soleil brûle les rétines bien trop habituées à l’obscurité. Il brûle ma peau, et me force à plisser les paupières pour oser l’affronter. Je claudique jusqu’à la divine rousse, les traits inexpressifs. Il y avait de la douleur, mais qui ne valait pas la peine d’être montrée. Il y avait de la peine, qui devait être cachée. Alors, Sinead m’attrape le bras, et j’échappe un grognement. C’est l’ego qui grogne pour dissimuler le palpitant qui s’agite. Je hoche la tête à sa proposition silencieuse, la guette du coin de l’œil, pour m’assurer qu’elle allait bien. Et elle concentre toute mon attention, les autres et leurs murmures m’échappent totalement. Il y a juste quelques regards amusés, de nous voir ainsi. Mais l’animosité, elle, semble s’être évaporée. A l’écart de l’effervescence des docks, je m’assois lentement, dans une rigueur mécanique, presque. Pour une fois, j’écoutais les conseils donnés. Seule grimace que je m’autorise, je la rattrape en un sourire gêné et allume une cigarette, pour la lui tendre et en profite pour m’accorder le même plaisir. Le bruit de l’eau qui clapote apaise quelque chose dont j’ignorais l’existence. Je ferme alors les yeux et prends la main de la duchesse dans la mienne. Mais ses plans diffèrent. Face à son grand sourire, j’arque un sourcil et penche la tête. « Qu’est-ce t’vas faire encore, Reed ? » Je redoutais le pire, et au final, elle ne donnait que le meilleur.

Je me râcle la gorge, tire sur le col en coton et me redresse autant que possible, prêt à tout. Je cille frénétiquement, fronce les sourcils. Mes doigts enroulent la barbe épaisse, alors que je finis par hocher de la tête. Toujours silencieux, un temps de pause s’installe entre nous. Au final, mes traits s’adoucissent et mes lippes s’étirent. Dans ce qui s’apparente le plus à un sourire, je la regarde, l’air mutin. « A croire que j’t’ai au cul. » Bref clin d’œil et la fumée est expirée au dessus de sa tête, alors que je garde un œil clos à cause du soleil. Je me prête à l’exercice. « J’ai surtout d’la chance que, t’y sois pas allée d’une fesse. » Je baisse le regard vers ses cuisses, puis vers la mienne et hausse les épaules. « M’regarde pas comme ça, j’essaie. » Je prends appui plus largement sur le banc et observe les légères vagues. L’hideuse se détache de la main frêle de Sinead pour se tendre, et quelques gouttes approchent pour finalement, tomber brusquement sur le sol. « J’essaie. » Face à l’échec, je n’arrive plus à affronter le regard de la divine rousse. Mais une question me brûle les lèvres. « Tu f’sais quoi dans l’quartier d’ailleurs ? » Sans doute un peu trop abrupte pour ne pas s’apparenter aux balbutiements d’une jalousie incongrue, c’était surtout de la curiosité, et de l’inquiétude. Jamais, ô grand jamais, je ne voulais la voir porter les cicatrices et voir ses traits défigurés par cette guerre qui n’a plus aucun sens.

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I’ll be your distraction (mcnamareed) - Dim 7 Avr - 17:33


I’ll be your distraction


Ce qu’elle va faire ? Ce dans quoi elle excelle : de la merde, évidemment. Le rictus s’élargit encore alors qu’elle lance ses deux jeux de mots dont elle est particulièrement fière, même s’ils sont sacrément gros comme des camions. Elle attend un peu la réaction du Sénéchal, appréhendant un instant, mais il sourit à son tour et renchérit, lui arrache un ricanement. Elle hoche la tête, lui décoche un clin d’œil. Et quand il se dénigre, elle réplique doucement : « Arrête un peu, elles étaient très bien. » Pas aussi bien que les siennes, certes, mais pas trop mauvaises quand même. C’est lorsque la main de Ned se détache de la sienne qu’elle prend conscience que les paumes étaient pressées l’une contre l’autre. Comme si elle avait été dans le déni, avec ses blagues vaseuses pour détourner la conversation des non-dits, des gestes tendres qu’ils accumulent l’un envers l’autre sans jamais chercher à mettre des mots sur le renforcement de leur lien. Elle l’observe, silencieuse, tendre les doigts vers l’horizon, les gouttelettes qui semblent comme aspirées, jusqu’à choir au sol. Ça va revenir, veut-elle lui dire, mais les paroles ne franchissent pas ses lèvres, pincées par la compassion. N’arrivant pas à croiser son regard, elle pose sa main sur l’épaule de son voisin, qui reprend la parole. « Je… Je faisais de la merde à Delray Hollow. », souffle-t-elle sans vraiment tourner en rond autour du pot. Autant assumer ses conneries, ça ira plus vite. « J’ai voulu aller tester l’efficacité de la pierre qui chante. Donc j'ai fait en sorte de tomber sur Miralles. » Il connaît la querelle constante que les deux femmes se livrent depuis leur enfance, elle lui en a parlé un soir, il y a quelques temps. L'issue de cette soirée a néanmoins prouvé qu'elles pouvaient dépasser leurs différends en cas d’urgence. Elle fait tomber la cendre de sa cigarette soufflée par une bourrasque qui fait aussi s’emmêler ses cheveux roux devant son visage, puis écarte lesdits cheveux et reprend une taffe de tabac. Soufflant lentement la fumée, elle étire ses jambes au loin, et se replace de trois-quarts sur le banc, les billes vert-bleu posées sur McNamara à ses côtés : « Eh ben figure-toi qu’elle marche pas trop mal et que je peux donner des ordres à des connards qui y obéiraient pas en temps normal. » Sourire triomphant de la rouquine, qui fait tourner un pied dans le vide, sous le banc, en terminant sa cigarette, que le vent assez actif achève en un temps record.

Elle pourrait brandir la pierre, mais elle l’a laissée chez elle, aujourd’hui. Marre d’avoir un chant mystique qui se lance dès qu’elle frôle l’artefact ramassé dans le cimetière. Elle jette le mégot au loin, n’ayant jamais été particulièrement écologiste depuis sa naissance, avec des parents pas très portés sur la nature d’ailleurs. Elle hésite un moment, le regard qui oscille entre le Sénéchal et un porte-conteneurs qui passe au loin, comme au ralenti. « Et toi alors, c’était quoi ton idée en allant à Industrial District ? C’était quoi, mauvais endroit et mauvais moment, ou t’avais prémédité ? » Pas qu’elle sache ce qu’elle préfèrerait comme réponse. L’avoir vu dans un état aussi proche de rendre l’âme l’a bouleversée plus qu’elle ne voudrait le reconnaître, plus qu’elle ne voudrait se le permettre aussi. Elle veut savoir surtout si ça risque de se reproduire ou s’ils ont réglé leurs histoires pour de bon. Et puis les éléments s’additionnent et elle reprend avant même qu’il ne réponde : « C’était pour Maisie ? » Allez savoir pourquoi ça lui pince le cœur, ça. Tiraillée entre deux réactions, sachant qu’elle ne devrait pas avoir cette pointe de jalousie qui la titille, qu’elle aurait forcément protesté qu’elle était capable de mener ses propres combats toute seule et de se venger s’il le fallait. La moue mi-figue mi-raisin qui abaisse les coins de sa bouche se dissimule alors qu’elle tourne la tête pour observer les caissons métalliques autour d’eux, se sentant ridicule de s’embarrasser d’aussi peu.


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I’ll be your distraction (mcnamareed) - Dim 7 Avr - 18:29



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SINEAD & ÉAMONN
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La duchesse complimente, mais ce n’est qu’un haussement d’épaules qu’elle obtient, avec la furieuse envie de lui souhaiter un joyeux solstice de printemps, qui n’arrivera que le mois prochain. Je me contente de tirer sur le bâton de nicotine et de faire quelques ronds de fumée. Je quitte sa chaleur pour retrouver l’amante terrible, marionette aux gestes tranchants. La géhenne des souvenirs revient, et le linceul aussi. Tout se ressasse, lorsqu’enfermés entre les murs, l’esprit et les souvenirs s’affrontent. Les morts, les adieux qui n’auraient pas du en être, les promesses inachevées et les départs, toujours cette même mécanique. Le retour à l’eau, l’ennemie devenue amie, qui m’accueille ou qui me prend, m’arrache. Les yeux fixés à l’horizon, j’évite aussi consciencieusement que possible ses perles bleutées. Delray Hollow ? Je tire plus nerveusement et fronce les sourcils. Et voilà qu’elle évoque Miralles. Un autre bain de sang aurait pu être versé, ce soir-là. Je grogne, tiraillé entre la douceur de son geste et l’inquiétude provoquée par ses mots. Je demeure silencieux, bien que le regard désormais rivé vers elle, hagard et furieux à la fois. La pierre à ses côtés, heureusement oui. Je balbutie, lève le doigt, me ravise, puis le relève, grogne, et face à ce sourire qu’elle affiche, je cède. « Garde-la avec toi, tout le temps. J’me disais bien que c’tait pas ton charisme naturel qui t’avait sauvé les fesses. » Je lui donne un coup d’épaule, incapable de réellement de lui en vouloir, et qu’elle savait s’en sortir, jusque là. Sourire mutin gravé sur les lippes, je me rends compte que je me sens heureux, alors que j’aurais probablement cherché à casser quelque chose il y a peu. Elle m’apaise, Sinead. Je cille lentement, les traits légèrement moins crispés à défaut d’être détendus.

La divine rousse se débarrasse du mégot et je lui lance un regard réprobateur. Je me lève, claudique et le ramasse pour le place dans la poche de mon pantalon. Là aussi, je lui souris, bien trop vite, bien trop sincèrement pour ne pas éveiller de soupçons, de sa part comme de la mienne. Je me replace à ses côtés et profite de la vue et des embruns marins, le teint moins blâfard. A la soirée évoquée, les souvenirs s’enchaînent, peints de carmin et d’ichor, de chair et déformés par les cris du capitano, désormais commandante. Puis il rugit, et dépèce l’amas que je suis. Je sens les fibres qui se déchirent, le limbe qui s’arrache et la toile de derme qui se rompt. Je me redresse légèrement, la main crispée sur le vêtement froissé. « Hm, si j’te dis que j’étais dans l’coin comme ça, tu m’crois pas hein. » Je me gratte la tempe, arrache les dernières croutes sur le visage par la même occasion. Sinead me connaissait assez, pour savoir que je ne préméditais rien. Mauvais stratège, je me constituais ma propre (mal)chance. Mais lorsqu’elle évoque le prénom de Maisy, je comprends qu’elle a compris. Que si je n’étais pas stratège, elle, elle en était l’essence même.

Meilleure qu’Athéna, Nemhain et Sinead étaient particulièrement redoutables séparément. Ensemble, elles étaient invincibles. Et encore une fois, je m’incline. « Y’avait un combat, à la base. Mais j’me bats plus. » J’inspire, regrettant parfois l’arène. Chien d’un jour, animal pour toujours. L’irish wolfhound n’est pas mort et ne le sera jamais. « Et Flores, il s’pavanait là, j’te jure c’est un numéro c’type. Et j’pouvais pas laisser ça comme ça, j’voyais le visage de Maisy, j’pouvais pas Sinead, j’te jure. J’devais protéger not’famille. » Et c’était le moment ou jamais. Je voyais encore ses scarifications, et je devais la venger. Il le fallait. Pour la survie du Royaume, alors en proie à bien des démons. « J’voulais pas, t’sais, lui faire d’mal à Flores. J’voulais juste réparer les.. choses. » Et je peine à trouver mes mots, peu habitué à devoir affronter les conséquences de ma stupidité, lorsqu’elle impliquait une personne tierce. « J’commençais à partir et j’sais pas, c’est devenu un gros chat, ‘fin j’sais pas, un léopard ou j’sais pas quoi. » Et tout est flou après. Je me souviens juste des mots de Flores. On est quittes Éamonn.

Mots qui passent en boucle, qui dépassent ma pensée. Aucun plaisir tiré de la scarification et de la torture, un dégoût supplémentaire de ce que mes mains pouvaient faire, seulement. Et je vois que tout ce bordel lui déplait, à la divine rousse. « J’sais juste que, maintenant, on est tranquille avec la Calavera. » Mais jusqu’à quand ? Je l’ignorais. « Et c’est tout c’qui compte. » Je me râcle bruyamment la gorge et tourne son visage vers le mien, pour lui offrir un maigre sourire réconfortant. J’allume une autre cigarette, laissant le paquet à sa disposition. « Tu l’connais bien, Flores ? » Indiscrétion de plus, à croire que tous les cadavres n’étaient pas encore sortis entre nous.

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I’ll be your distraction (mcnamareed) - Lun 29 Avr - 17:41


I’ll be your distraction
They danced through the day and into the night
Through the snow that swept through the hall
From winter to summer and winter again
Till the walls did crumble and fall
And she never wanted to leave

Elle a ce pincement au cœur qui creuse son poitrail alors qu’elle essaie de lutter contre cette jalousie pernicieuse qu’elle ne parvient pas à s’expliquer -pas rationnellement, en tout cas. Au loin, les conteneurs passent sur le navire qui les entraîne vers le large. Elle se laisse hypnotiser à peine une seconde par les couleurs variées des caissons standardisés, pour ne pas avoir à soutenir le regard de Ned alors qu’elle se sent particulièrement sotte avec cette histoire. Sinead se fait violence en silence et se laisse porter par le récit, l’aveu, de son voisin. Elle hoche la tête brièvement tandis qu’il décrit Flores, son arrogance affichée qu’elle arrive assez bien à se représenter, pour avoir côtoyé le capitano à plusieurs reprises, pas toujours très heureuses. Elle reporte alors ses billes bleu-vert sur le Sénéchal qui essaie d’expliquer aussi bien qu’il le peut ce qui lui est passé par l’esprit. Pas de préméditation alors, pas de stratégie d’attaque, juste une féroce envie de faire justice, de venger. Elle le fixe avec un air compréhensif et pose sa main sur son avant-bras, doucement, histoire de lui faire savoir qu’elle comprend, qu’elle entend ses arguments, qu’elle ne juge pas les actes, ni même les pensées. Elle fronce les sourcils légèrement tandis qu’il explique la métamorphose dont elle ignorait que Flores était capable. À croire qu’elle ne le connait pas autant qu’elle le pensait. Que l’animal a changé depuis leur dernière véritable entrevue au tout début du mois de septembre, avant que leurs racines ne soient révélées par les fuites. Songeuse, elle perd presque le fil de la conversation, voudrait s’en remettre à ce qu’affirme Ned, que la querelle avec la Calavera est soldée une bonne fois pour toutes, mais elle sait, la Guerre avec elle aussi, que les vengeances en appellent parfois d’autres, et si l’on croit ce qui se murmure partout, il est possible que Costilla cherche peut-être à régler l’affaire… Sauf qu’il n’y a plus qu’Ikaar pour éventuellement répondre à l’affront. Et que Ned a l’air certain de la sentence d’arrêt prononcée sur les hostilités entre hispaniques et celtes.

Alors qu’elle avait glissé son regard et ses pensées vers l’horizon, au gré des promesses de McNamara, elle revient vers lui alors qu’il se racle la gorge, et répond à son maigre sourire avec un rictus identique. La main lâche l’avant-bras alors qu’il reprend une cigarette et elle se sert à son tour dès lors qu’il l’interroge sur ses liens avec Flores. Il semblerait que les rumeurs divulguées par les fuites d’informations que les Kyosei Kai ont orchestré n’aient pas atteint toutes les oreilles auxquelles elles étaient pourtant destinées. Après son mariage chaotique avec l’ennemi italien, il va donc falloir qu’elle lève le voile maintenant sur un autre lien, de sang cette fois, qui la marque au fer rouge de la trahison potentielle. Clope au bec, elle lui prend son zippo une fois qu’il a fini de l’utiliser et allume le tube de tabac qu’elle pince fermement entre ses lippes alors que le vent souffle, de la mer vers les terres. Tourner autour du pot ne servira à rien, elle le sait. Elle voudrait juste trouver les mots pour amener l’information avec douceur, plutôt que de sauter à pieds joints dans la fange familiale. « Disons que de réputation, oui, comme tout le monde ici. Et puis tu sais certainement que j’ai bouffé avec lui et Brazzi après l’Eden Manor, j’imagine que Fiona avait dû te le dire, ça, vu comment elle était furax à ce sujet. » Coup d’œil à son poignet, dissimulé sous les manches du pull et du manteau, mais où le derme est marqué par les doigts incandescents de la défunte Reine.
C’est pas ça, la réponse qu’il attend. C’est pas ça non plus, la réponse qu’elle devrait lui donner. Alors elle inspire une bouffée de tabac, et ça ne sert à rien, parce que plus rien ne fait effet sur son organisme presque plus divin qu’humain désormais. Point de détente issue de la nicotine, rien du tout. Juste elle, et le cœur qui s’agace et s’excite, et le sang qui pulse à ses tempes tandis qu’elle reste de marbre encore, avant de lâcher dans un souffle : « Normalement, les fuites des Japs auraient dû te l’apprendre, mais t’as peut-être pas voulu y croire. Nos mères étaient sœurs. C’est mon cousin. » Un soupir, la tête qui se renverse en arrière et elle s’adresse peut-être plus aux cieux pleins de nuages qu’au Sénéchal lorsqu’elle avoue : « Après je lui tomberai pas dans les bras, et lui non plus. On… On ne se connaît pas, en vrai. » Elle relève la tête pour dévisager l’homme à ses côtés, et après une moue pincée, elle précise : « J’étais sceptique au départ, quand il m’a dit qu’on était cousins. C’était trop gros, trop absurde, presque. Mais sa mère, la mienne, et leur autre sœur, était des Alvares toutes les trois… Et elles sont toutes mortes. Autant dire qu’on va pas faire beaucoup de réunions de famille. » Elle laisse la cigarette se consumer entre ses doigts, désormais penchée en avant, coudes sur les genoux, le dos rond, les cheveux qui forment un rideau encadrant son visage. « Pour tout te dire, je croyais que tu savais depuis le temps. Ou que tu t’en foutais. » Tête baissée, elle fixe le bitume inégal et finit par souffler, après quelques secondes de silence : « Mais t’en fais pas : chacun ses emmerdes. Y a aucune raison que je cherche à le venger : ses conneries sont revenues lui mordre le cul, hein. » Et puis, un éclair de prise de conscience plus tard, elle bascule sa tête pour le regarder, un air navré et coupable sur ses traits : « Désolée pour l’image… Cette fois-ci, c’était pas voulu. »


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